Presse et revues
Titre : Le Petit Havre illustré
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1907-05-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836503h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 mai 1907 12 mai 1907
Description : 1907/05/12 (N19). 1907/05/12 (N19).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3285260s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-87703
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/02/2020
Le Petit Havre
EN vENTE. . ILLUSTRE . - VENTE
Dans tous les Dépôts du PETIT HA VRE Huit Pages : C INQ Centimes — 0 Dans tous les Dépôts du PETIT HAVRE
9me Année. N° fâ. OlmancHe ! 2 Mai. 1907.
Administration : 35, Rue Fontenelle
LE HAVRE
Paraît chaque Semaine.
. LE COUP DE LA BASCULE. par G. Lion
V 2. — Il aperçut le traiteur
sur le pas de sa porte et lui demanda des explications.
— C’est bien facile, lui dit celui-ci, en entrant chez moi,
vous montez sur la bascule automatique que voici, vous
allez déjeuner et, en sortant, on vous pèse de nouveau. On
calc ule, et vous payez la différence de poids à raison d’un
y franc la livre. y
_
4. — Une fois pesé, Verdelampe descendit et se dirigea du côté
du restaurant, s’informa du menu, s'assit à une table du fond et
commanda une série de hors-d’œuvre qu’il avala consciencieuse
ment, comme s’il n’avait rien mangé depuis une semaine, au
grand ébahissement du garçon qui le servait.
5. — Ensuite il fit apporter un poulet. On lui servit la
volaille entière... il commença par manger les ailes, puis
les cuisses, puis les aiguillettes, et pour terminer, quand
il eut rongé la carcasse, il rendit au garçon le squelette
du poulet, aussi nettoyé et aussi propre que s’il fût
\ sorti d’une vitrine du Muséum d’Histoire naturelle. /
1. — L’intrépide Verdelampe est un poète delà jeune école -
symbolisto-fumiste, toujours à la recherche d’un tour à jouer.
Ayant mangé dans tous les restaurants de Montmartre, il n’ose
plus se présenter dans aucun, ayant dans chacun d’eux une pe
tite note en souffrance. Or, un jour qu’il se promenait dans le y
quartier des Epinettes, il vit à la porte d’un marchand devin.
une étiquette ainsi libellée : Ici on mange au poids.. J
8. — Donnez-moi l’addition dit-il !
veut se
Je ne demande pas mieux, répliqua le garçon, si monsieur
faire peser pour que nous puissions constater la différence sur le
poids précédent.
— Très bien, ajouta Verdelampe. marchez devant, je vous suis!
Et Verdelampe, qui pesait 130 livres, en arrivant, monte...
9. — ... sur la bascule... que 125.—Ce n’est pas pos
sible, dit le patron, vous avez mangé comme un goin
fre, et vous pèseriez maintenant 5 livres de moins?
— Que voulez-vous que j’y fasse, réplique Verdelampe,
à 1 franc la livre, c’est vous qui me devez 5 francs.
Nous allons bien voir, hurla le traiteur.
(Lire la suite page 2).
.3. — C’est très bien, réplique Verdelampe, votre pro
cédé est curieux, et je vais déjeuner immédiatement.
— Parfait, ajoute le chand d’soupe, si vous voulez
monter sur la bascule. je suis à vos ordres !
Verdelampe ne se fait pas prier et il escalade l’appa-
. reil qui accuse 65 kilos, soit 130 livres, et qui lui délivre
automatiquement un ticket indiquant son poids exact.
—~—Ti m e r
b Alill
7. — Quand celui-ci vint s’informer, Verdelampe com- Y
manda un café bien chaud, accompagné d’un verre de
fine champagne, puis il sortit tranquillement sa bouffarde
l’alluma, prit un journal et digéra.
En fin de compte, il appela le garçon.
6. — Puis après, ce fut un plat de pommes de terre frites, à
faire crever de jalousie Gargantua... puis une salade, des en
tremets, et, le tout arrosé d'un excellent petit ordinaire qui
avait dû passer près de Bordeaux... Le garçon, d’abord sur
pris, commençait par être estomaqué et se demandait si la
séance allait continuer longtemps.
EN vENTE. . ILLUSTRE . - VENTE
Dans tous les Dépôts du PETIT HA VRE Huit Pages : C INQ Centimes — 0 Dans tous les Dépôts du PETIT HAVRE
9me Année. N° fâ. OlmancHe ! 2 Mai. 1907.
Administration : 35, Rue Fontenelle
LE HAVRE
Paraît chaque Semaine.
. LE COUP DE LA BASCULE. par G. Lion
V 2. — Il aperçut le traiteur
sur le pas de sa porte et lui demanda des explications.
— C’est bien facile, lui dit celui-ci, en entrant chez moi,
vous montez sur la bascule automatique que voici, vous
allez déjeuner et, en sortant, on vous pèse de nouveau. On
calc ule, et vous payez la différence de poids à raison d’un
y franc la livre. y
_
4. — Une fois pesé, Verdelampe descendit et se dirigea du côté
du restaurant, s’informa du menu, s'assit à une table du fond et
commanda une série de hors-d’œuvre qu’il avala consciencieuse
ment, comme s’il n’avait rien mangé depuis une semaine, au
grand ébahissement du garçon qui le servait.
5. — Ensuite il fit apporter un poulet. On lui servit la
volaille entière... il commença par manger les ailes, puis
les cuisses, puis les aiguillettes, et pour terminer, quand
il eut rongé la carcasse, il rendit au garçon le squelette
du poulet, aussi nettoyé et aussi propre que s’il fût
\ sorti d’une vitrine du Muséum d’Histoire naturelle. /
1. — L’intrépide Verdelampe est un poète delà jeune école -
symbolisto-fumiste, toujours à la recherche d’un tour à jouer.
Ayant mangé dans tous les restaurants de Montmartre, il n’ose
plus se présenter dans aucun, ayant dans chacun d’eux une pe
tite note en souffrance. Or, un jour qu’il se promenait dans le y
quartier des Epinettes, il vit à la porte d’un marchand devin.
une étiquette ainsi libellée : Ici on mange au poids.. J
8. — Donnez-moi l’addition dit-il !
veut se
Je ne demande pas mieux, répliqua le garçon, si monsieur
faire peser pour que nous puissions constater la différence sur le
poids précédent.
— Très bien, ajouta Verdelampe. marchez devant, je vous suis!
Et Verdelampe, qui pesait 130 livres, en arrivant, monte...
9. — ... sur la bascule... que 125.—Ce n’est pas pos
sible, dit le patron, vous avez mangé comme un goin
fre, et vous pèseriez maintenant 5 livres de moins?
— Que voulez-vous que j’y fasse, réplique Verdelampe,
à 1 franc la livre, c’est vous qui me devez 5 francs.
Nous allons bien voir, hurla le traiteur.
(Lire la suite page 2).
.3. — C’est très bien, réplique Verdelampe, votre pro
cédé est curieux, et je vais déjeuner immédiatement.
— Parfait, ajoute le chand d’soupe, si vous voulez
monter sur la bascule. je suis à vos ordres !
Verdelampe ne se fait pas prier et il escalade l’appa-
. reil qui accuse 65 kilos, soit 130 livres, et qui lui délivre
automatiquement un ticket indiquant son poids exact.
—~—Ti m e r
b Alill
7. — Quand celui-ci vint s’informer, Verdelampe com- Y
manda un café bien chaud, accompagné d’un verre de
fine champagne, puis il sortit tranquillement sa bouffarde
l’alluma, prit un journal et digéra.
En fin de compte, il appela le garçon.
6. — Puis après, ce fut un plat de pommes de terre frites, à
faire crever de jalousie Gargantua... puis une salade, des en
tremets, et, le tout arrosé d'un excellent petit ordinaire qui
avait dû passer près de Bordeaux... Le garçon, d’abord sur
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