Titre : Le Petit Havre illustré
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1911-09-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836503h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 septembre 1911 03 septembre 1911
Description : 1911/09/03 (N36). 1911/09/03 (N36).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32850959
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-87703
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/02/2020
1. — «Sarpejeu! songea ce jour-là fil. Lapurée, c’est
demain l’ouverture de la chasse... Sous peine de passer
pour le dernier des purotins, il faut que je la fasse
comme le tout-Fouilly des premières... Et les fonds sont
à la baisse ! On va tâcher de se procurer à bon compte
l'attirail nécessaire... Primo, le fusil! Décrochons celui
de mon arrière-grand-père, il me suffira, puisque je ne
brûlerai pas une cartouche et qu’il faut seulement
figurer 1
2. — Secundo, un carnier ! Ça, j’en ai pas bézef ! Oh !
une idée épatante ! Je prends ma sacoche de voyage et
j’attache autour ce vieux filet à provisions... Une frange
de rideaux dans le bas et ça y est : une carnassière
soignée, modèle de luxe, boum! voilà Maintenant,
les bottes ! Ça, c’est plus dur, mais j’ai un vieux truc de
famille qui m'a déjà réussi bien souvent ! Je fais venir un
giaf et j’essaie une paire de bottes :
3. — « Celle-ci me fait un peu souffrir, remportez-la,
et revenez dans deux jours, je garde celle du pied droit. »
Je recommence ce petit fourbi avec un deuxième bottier
et, cette fois, je garde la botte gauche ; et voilà la paire
demandée ! Le lendemain de l’ouverture, je les rendrai
en refusant la commande ! Il ne manque plus que le
/gibier, car un fin tireur comme bibi serait vraiment
honteux de revenir bredouille !
4. — Mais pour ça,j’ai pris mes précautions ! J’ai là
une vieille peau de lapin qui, remplie de paille et
recousue, fera encore son petit effet ! Et maintenant à
nous la gloire réservée aux disciples de Saint-Hubert ! »
Et, en effet, Lapurée, revenant le soir de l’ouverture
avec un superbe lapin sortant de son carnier, épata ses
concitoyens, qui ne se doutaient fichtre pas que c'était
un vrai lapin qu'il leur posait !
MIRAMAR
L'HOMME
AUX YEUX de CHAT
De tout temps, on s'est intéressé aux luttes épiques
du voleur poursuivi par les gendarmes, les narguant
à chaque occasion et battant le commissaire, au
besoin.
Miramar, grâce à son pouvoir mystérieux qui lui
permet de voir la nuit sans être vu, sème la terreur
partout, et devient, lui, « l’Inconnu », un être d’é
pouvante... Par gloriole, il signe ses vols, il signe ses
crimes; complaisamment il étale son sinistre talent;
il reconnaît ses méfaits sur le lieu même où il les a
commis. Et pourtant, il échappe aux policiers les plus
habiles: tout le monde sait qu’il existe et personne ne
le connaît, personne ne l’a vu. La nuit, il pénétre dans
les maisons les mieux gardées ; il vole et tue, certain
d’une impunité parfaite.
La police est sur ses traces, lui-même la guide...
dans des traquenards infernaux !...
Tel est MIRAMAR, l’homme aux yeux de chat.
J 1. — Mme Godichon était tranquillement en train de
lire son roman quotidien, lorsqu’on lui apporta une lettre.
Elle mit donc son journal de côté, et ouvrit l’enveloppe.
Cette missive lui apprenait que son filleul, Arsène Cyprien
Godichon, qu’elle n’avait pas vu depuis dix ans, allait
arriver le soir même. La brave dame sentit deux larmes
de joie dégringoler le long de ses joues : elle allait les
essuyer...
2. — ... mais elle n’en eut pas le temps. La porte
s’ouvrit violemment, et Arsène Cyprien Godichon fit son
apparition. Il attrapa sa marraine par la taille et la
lança en l’air trois fois de suite, tout en l’embrassant. La
chère femme n’était pas encore revenue de son émotion,
que la porte s’ouvrit de nouveau. C’était la bonne qui
apportait la vaisselle pour mettre le couvert.
fourchettes, couteaux, et se mit àjong.er avec. C’était
épatant, mirobolant, étourdissant. Il lança le tout au
plafond. Mme Godichon poussa un cri terrible. Son
filleul était devenu fou, et il allait tout casser ! Il n’en
fut rien. Chaque chose retomba à sa place, et le couvert
fut mis d’un seul coup.
4. — On se mit à table. Mais la digne marraine ne
put placer un seul mot, car Arsène Cyprien Godichon
avait une bien drôle de façon de manger. Il jetait tout
en l’air, et le rattrapait dans sa bouche. A la fin du
dessert, il prit les verres et les bouteilles, et exécuta
la valse de Faust, en tapant dessus avec le manche
d’un couteau et d’une fourchette.
demain l’ouverture de la chasse... Sous peine de passer
pour le dernier des purotins, il faut que je la fasse
comme le tout-Fouilly des premières... Et les fonds sont
à la baisse ! On va tâcher de se procurer à bon compte
l'attirail nécessaire... Primo, le fusil! Décrochons celui
de mon arrière-grand-père, il me suffira, puisque je ne
brûlerai pas une cartouche et qu’il faut seulement
figurer 1
2. — Secundo, un carnier ! Ça, j’en ai pas bézef ! Oh !
une idée épatante ! Je prends ma sacoche de voyage et
j’attache autour ce vieux filet à provisions... Une frange
de rideaux dans le bas et ça y est : une carnassière
soignée, modèle de luxe, boum! voilà Maintenant,
les bottes ! Ça, c’est plus dur, mais j’ai un vieux truc de
famille qui m'a déjà réussi bien souvent ! Je fais venir un
giaf et j’essaie une paire de bottes :
3. — « Celle-ci me fait un peu souffrir, remportez-la,
et revenez dans deux jours, je garde celle du pied droit. »
Je recommence ce petit fourbi avec un deuxième bottier
et, cette fois, je garde la botte gauche ; et voilà la paire
demandée ! Le lendemain de l’ouverture, je les rendrai
en refusant la commande ! Il ne manque plus que le
/gibier, car un fin tireur comme bibi serait vraiment
honteux de revenir bredouille !
4. — Mais pour ça,j’ai pris mes précautions ! J’ai là
une vieille peau de lapin qui, remplie de paille et
recousue, fera encore son petit effet ! Et maintenant à
nous la gloire réservée aux disciples de Saint-Hubert ! »
Et, en effet, Lapurée, revenant le soir de l’ouverture
avec un superbe lapin sortant de son carnier, épata ses
concitoyens, qui ne se doutaient fichtre pas que c'était
un vrai lapin qu'il leur posait !
MIRAMAR
L'HOMME
AUX YEUX de CHAT
De tout temps, on s'est intéressé aux luttes épiques
du voleur poursuivi par les gendarmes, les narguant
à chaque occasion et battant le commissaire, au
besoin.
Miramar, grâce à son pouvoir mystérieux qui lui
permet de voir la nuit sans être vu, sème la terreur
partout, et devient, lui, « l’Inconnu », un être d’é
pouvante... Par gloriole, il signe ses vols, il signe ses
crimes; complaisamment il étale son sinistre talent;
il reconnaît ses méfaits sur le lieu même où il les a
commis. Et pourtant, il échappe aux policiers les plus
habiles: tout le monde sait qu’il existe et personne ne
le connaît, personne ne l’a vu. La nuit, il pénétre dans
les maisons les mieux gardées ; il vole et tue, certain
d’une impunité parfaite.
La police est sur ses traces, lui-même la guide...
dans des traquenards infernaux !...
Tel est MIRAMAR, l’homme aux yeux de chat.
J 1. — Mme Godichon était tranquillement en train de
lire son roman quotidien, lorsqu’on lui apporta une lettre.
Elle mit donc son journal de côté, et ouvrit l’enveloppe.
Cette missive lui apprenait que son filleul, Arsène Cyprien
Godichon, qu’elle n’avait pas vu depuis dix ans, allait
arriver le soir même. La brave dame sentit deux larmes
de joie dégringoler le long de ses joues : elle allait les
essuyer...
2. — ... mais elle n’en eut pas le temps. La porte
s’ouvrit violemment, et Arsène Cyprien Godichon fit son
apparition. Il attrapa sa marraine par la taille et la
lança en l’air trois fois de suite, tout en l’embrassant. La
chère femme n’était pas encore revenue de son émotion,
que la porte s’ouvrit de nouveau. C’était la bonne qui
apportait la vaisselle pour mettre le couvert.
fourchettes, couteaux, et se mit àjong.er avec. C’était
épatant, mirobolant, étourdissant. Il lança le tout au
plafond. Mme Godichon poussa un cri terrible. Son
filleul était devenu fou, et il allait tout casser ! Il n’en
fut rien. Chaque chose retomba à sa place, et le couvert
fut mis d’un seul coup.
4. — On se mit à table. Mais la digne marraine ne
put placer un seul mot, car Arsène Cyprien Godichon
avait une bien drôle de façon de manger. Il jetait tout
en l’air, et le rattrapait dans sa bouche. A la fin du
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