Presse et revues
8 pages
Titre : Le Petit Havre illustré
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1906-07-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836503h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 juillet 1906 08 juillet 1906
Description : 1906/07/08 (N27). 1906/07/08 (N27).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3284988z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-87703
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/02/2020
Le Petit Havre
EN VENTE: ----- —*> — —--‘1 EN VENTE:
Dans tous les Dépôts du P ETIT HA VEE Huit Pages • CINO Centimes Dans tous les Dépôts du PETIT HAVRE
8" Année. N° 27. Dimanche 8 J ail. 1906.
un=ansnsssnaneni
Administration : 35, Rue Fontenelle
LE HAVRE
_=======
Paraît chaque Semaine.
DURACUIRE TRIOMPHE, par GONZAGUE PRIVAT
1. — Jamais on n’avait vu, de mémoire d’homme, un richard
aussi ladre que le vieux père Crépin, qui ne pouvait passer
dans une rue sans rencontrer un de ses immeubles. Aussi se
le montrait-on du doigt, non sans quelques irrévérencieuses,
huées, lorsqu’on le voyait apparaître, chaque matin, au chant...
2. — ... du coq, longeant les trottoirs, fouillant les ordures,
pour disputer aux chiens les os et rogatons dont il faisait sa
nourriture, et aussi ramasser les vieux papiers maculés, sur
lesquels il alignait ses comptes... de recettes, car il ne dé
pensait jamais rien!.,..
4. — Sa renommée d’avare devint si grande, qu’un certain
jour, à la nuit tombante, un autre ladre, d’une ville voisine,
jaloux de sa réputation, frappa à sa porte pour voir cet
homme prodigieux, et qui sait!... peut-être profiter de ses
sages conseils en matière d’économie.
5. — Maître vénéré, lui dit-il, dès l’entrée, je viens de bien
loin pour contempler de mes propres yeux le visage du
du grand homme qui a porté si loin la science de l’économie
que les profanes appellent avarice... pour lui demander des
conseils...
3. — Non!... jamais un sou... Et voici comment: Dès qu’un
nouveau commerçant s’établissait, fût-ce au bout de la ville,
il accourait chez lui pour demander des échantillons de toutes
sortes en lui promettant sa pratique. Tous marchaient comme
un seul homme, cela va sans dire.
7. — Foi de Duracuire ! — Je me nomme Duracuire,
M. Crépin, vous enfoncez l'i lustre Harpagon de glorieuse
mémoire... et profitant de l’obscurité, le visiteur enleva
vivement sa culotte et sa veste avant de s’asseoir.
8. —: Vous voulez des conseils, M. Duracuire, reprit le
père Crépin... eh bien... le meilleur que je puisse vous
donner c'est de vous en aller tout de suite, car, réflexion
faite, ce serait abjurer mes principes que de vous donner —
Oh! l'horrible mot! — davantage !...
S. — Entrez, fit le père Crépin,-la vue n’en coûte rien, pas
plus que les paroles, car ni l’une ni les autres ne coûtent un
sou... Mais il n’en est pas de même de la chandelle, même
quand on vous la donne, et qu’on n’a pas besoin dy voir clair
pour causer Je souille la mienne !...
SHORaS= 1^3 I4 OECE SONVa 0006 - SIAOOMOO QNVHD - ORIIAN HO SNVS
9. — Ah ! la belle et profonde .leçon, s’exclama Duracuire
dans un élan de pieuse admiration... Je pars tout de suite...
mais, je vous prie, rallumez la chandelle pour que je trouve
la porte. — User encore une allumette !... Jamais de la vie !...
— En voici une que j’ai trouvée dans la rue, fit Duracuire
attristé cepen lant de sa largesse.
(Lire la suite page 2.
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8" Année. N° 27. Dimanche 8 J ail. 1906.
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LE HAVRE
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Paraît chaque Semaine.
DURACUIRE TRIOMPHE, par GONZAGUE PRIVAT
1. — Jamais on n’avait vu, de mémoire d’homme, un richard
aussi ladre que le vieux père Crépin, qui ne pouvait passer
dans une rue sans rencontrer un de ses immeubles. Aussi se
le montrait-on du doigt, non sans quelques irrévérencieuses,
huées, lorsqu’on le voyait apparaître, chaque matin, au chant...
2. — ... du coq, longeant les trottoirs, fouillant les ordures,
pour disputer aux chiens les os et rogatons dont il faisait sa
nourriture, et aussi ramasser les vieux papiers maculés, sur
lesquels il alignait ses comptes... de recettes, car il ne dé
pensait jamais rien!.,..
4. — Sa renommée d’avare devint si grande, qu’un certain
jour, à la nuit tombante, un autre ladre, d’une ville voisine,
jaloux de sa réputation, frappa à sa porte pour voir cet
homme prodigieux, et qui sait!... peut-être profiter de ses
sages conseils en matière d’économie.
5. — Maître vénéré, lui dit-il, dès l’entrée, je viens de bien
loin pour contempler de mes propres yeux le visage du
du grand homme qui a porté si loin la science de l’économie
que les profanes appellent avarice... pour lui demander des
conseils...
3. — Non!... jamais un sou... Et voici comment: Dès qu’un
nouveau commerçant s’établissait, fût-ce au bout de la ville,
il accourait chez lui pour demander des échantillons de toutes
sortes en lui promettant sa pratique. Tous marchaient comme
un seul homme, cela va sans dire.
7. — Foi de Duracuire ! — Je me nomme Duracuire,
M. Crépin, vous enfoncez l'i lustre Harpagon de glorieuse
mémoire... et profitant de l’obscurité, le visiteur enleva
vivement sa culotte et sa veste avant de s’asseoir.
8. —: Vous voulez des conseils, M. Duracuire, reprit le
père Crépin... eh bien... le meilleur que je puisse vous
donner c'est de vous en aller tout de suite, car, réflexion
faite, ce serait abjurer mes principes que de vous donner —
Oh! l'horrible mot! — davantage !...
S. — Entrez, fit le père Crépin,-la vue n’en coûte rien, pas
plus que les paroles, car ni l’une ni les autres ne coûtent un
sou... Mais il n’en est pas de même de la chandelle, même
quand on vous la donne, et qu’on n’a pas besoin dy voir clair
pour causer Je souille la mienne !...
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9. — Ah ! la belle et profonde .leçon, s’exclama Duracuire
dans un élan de pieuse admiration... Je pars tout de suite...
mais, je vous prie, rallumez la chandelle pour que je trouve
la porte. — User encore une allumette !... Jamais de la vie !...
— En voici une que j’ai trouvée dans la rue, fit Duracuire
attristé cepen lant de sa largesse.
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