Titre : La Sirène : revue illustrée du Havre et de la région : actualités théâtrales, sportives, militaires, maritimes, commerciales ["puis" indépendante, humoristique, critique, satirique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1914-02-21
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32868452j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 21 février 1914 21 février 1914
Description : 1914/02/21 (N13)-1914/02/28. 1914/02/21 (N13)-1914/02/28.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3268801c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-90292
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/05/2019
REVUE illustrée du HAVRE et de la RÉGION Indépendante - Humoristique - Critique - Satirique
«
ABONNEMENTS
ABONNEMENTS
Seine-Inf re et Départements limitrophes
Seine Inf re et Départements limitrophes
Un An, 6 fr. - Six Mois, 3 f. 50
11 ±, Rue d.e Paris, ±±± — LIE HAVRE
Un An, 6 fr. - Six Mois, 3 f. 50
I
CHRONICITE
Les Merles sifflaient...
Ce n’était pas le printemps et cepen
dant les rues, à défaut des sentiers,
étaient remplies de merles et ces mer
les sifflaient, sifflaient éperdument.
Hélas ! leur ramage n’avait rien
d’agréable à l’oreille : il est vrai que
leur plumage ne réjouissait pas plus
l’œil.
On n’éprouvait pas, à les voir et à
les entendre, cette douce émotion que
procurent un beau spectacle et une
harmonieuse mélodie.
Néanmoins si le tableau n’était pas
émouvant, il était au moins mouvant, !
il était même grouillant. Ils étaient là,
réunis, se poussant, se bousculant, puis i
à un moment donné, obéissant à on ne
sait quel signal, on les voyait se dépla
cer en groupes compacts pour aller se
poser un peu plus loin et chose bizarre
chaque mouvement, chaque déplace
ment s’accompagnait d’un redouble
ment de cris et de sifflements.
On aurait dit qu’ils venaient d’aper-
voir quelque chose d’anormal et que
ce quelque chose avait soulevé leur
colère. Je m’approchai pour essayer de
savoir ce qui pouvait ainsi provoquer
leur émoi. Ils ne se sauvèrent pas, je
ne leur faisais pas peur. J’allais con-
naitre la raison de leur forte émotion,
mais je devais aussi connaître l’odeur
forte et je ne pus satisfaire ma curio
sité : mon nez le fut encore moins.
Aussi, pendant que les merles sif
flaient, Criaient, se bousculaient, j’ai
continué mon chemin, me disant que
les journaux du lendemain me don
neraient les renseignements que je
désirais:
Hélas! ils n’étaient pas d’accord ni
sur le nombre des merles, ni sur les
raisons qui les faisaient agir, ni sur
rien.
L’un parlait de 300, l’autre de 2,000,
tandis qu’un troisième allait jusqu’à
20,000 (celui-là doit être de Marseille).
Lequel croire ?
Cela devenait un rébus. Sur le mo
ment, j’ai tout envoyé promener ; de
puis, j’ai réfléchi. Les trois journaux
avaient raison et voici pourquoi : les
merles étaient trois cents, qui sentaient
comme deux mille et sifflaient comme
dix mille.
J’ai gagné un lot. Ce doit être un
merle blanc.
ALADIN.
LES TEMPS ONT CHANGE...
Deux hommes sont morts dernière
ment qui, tous deux, à des titres diffé
rents, ont retenu l’attention de leurs
contemporains.
Par ordre du gouvernement, les ob
sèques de l’un furent faites aux frais
de l’Etat. Picquart eut les honneurs...
Par sympathie, Paris fit à l’autre
des funérailles grandioses. Déroulède
r; eut les cœurs...
Frappé de la différence d’attitude
de la foule en ces deux circonstances,
un confrère, dans un article empreint
de mélancolie, émettait cet avis que
« les temps ont changé ! »
Il faisait allusion à certaine affaire
et paraissait regretter le temps où, lui
et ceux que leur intérêt, plus que leur
passion de justice, liaient à une cause
t * qu’ils prétendaient servir, ils s’imagi
naient qu’ils avaient avec eux l’opinion
publique parce qu’ils étaient maîtres
de la rue.
Il ne faut pas oublier que quand le
ruisseau déborde, les gens soucieux
de propreté, l’évitent.
Néanmois, je ne puis que constater,
moi aussi, que « les temps ont changé »
et je vais, à l’appui de mes dires, en
donn er deux exemples plus probants, à
mon avis, que celui sur lequel s’ap
puyait le confrère dont je parle.
Ainsi, voyez :
Il parait qu’autrefois, c’est en souf
flant dans des trompettes que l’on fit
tomber les murs de Jéricho.
Aujourd’hui, on emploie les sifflets ;
il est vrai qu’il n’est plus question de
murs et qu’on ne fait rien tomber du
tout.
On raconte que, complaisante, la
mer Rouge, un jour, se retira pour li
vrer passage aux Hébreux qui, mou
rant de faim chez eux, jugèrent bon
d’aller vivre aux dépens des autres.
Depuis, les Hébreux vivent toujours
aux dépens de quelqu’un, mais ils ont
abandonné la mer Rouge pour le
Pactole. Seulement ils ne le traversent
pas ; ils se contentent de le détourner
à leur profit, grâce à la science.. . des
autres. Ch. SAINT-MAUR.
BONNE LEÇON
Il y a quatre mois environ, un ou
vrier, victime d’un accident du travail
demandait en justice de paix, le paie
ment d’une indemnité que lui contes
tait une Compagnie d’Assurances.
A la barre, l’agent général de cette
compagnie discutait, sinon avec élo
quence et bonne foi, du moins avec
véhémence, le bien-fondé des dires de
l’ouvrier. A court d’arguments, il en
vint, à son habitude parait-il, aux inso
lences, et traita son contradicteur
d’ivrogne et de... cocu,
A peine avait-il lâché cette injure
que l’autre, bondissant sous l’outrage,
d’une maîtresse gifle écrasa la face de
celui qui l’insultait.
Du coup, celui-ci en vit trente-six
chandelles et cet éclairage intensif,
éteignant toute velléité de récidive de
sa part, alluma par contre, en lui, un
ardent désir d’éviter un nouveau
contact avec un adversaire dont l’éner
gie en imposait à son courage.
« Oh ! l’imbécile ! », se contenta-t-il
de dire et précipitamment, frottant sa
joue encore brûlante, il se retira, trem
blant et vexé, pendant que les per
sonnes qui avaient assisté à cet inci
dent comique, se tordaient de rire à
ses dépens: ■■ • . u / : ..
On dit que depuis ce jour, Monsieur
- R. G. se fait représenter en justice de
paix.
;
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ABONNEMENTS
ABONNEMENTS
Seine-Inf re et Départements limitrophes
Seine Inf re et Départements limitrophes
Un An, 6 fr. - Six Mois, 3 f. 50
11 ±, Rue d.e Paris, ±±± — LIE HAVRE
Un An, 6 fr. - Six Mois, 3 f. 50
I
CHRONICITE
Les Merles sifflaient...
Ce n’était pas le printemps et cepen
dant les rues, à défaut des sentiers,
étaient remplies de merles et ces mer
les sifflaient, sifflaient éperdument.
Hélas ! leur ramage n’avait rien
d’agréable à l’oreille : il est vrai que
leur plumage ne réjouissait pas plus
l’œil.
On n’éprouvait pas, à les voir et à
les entendre, cette douce émotion que
procurent un beau spectacle et une
harmonieuse mélodie.
Néanmoins si le tableau n’était pas
émouvant, il était au moins mouvant, !
il était même grouillant. Ils étaient là,
réunis, se poussant, se bousculant, puis i
à un moment donné, obéissant à on ne
sait quel signal, on les voyait se dépla
cer en groupes compacts pour aller se
poser un peu plus loin et chose bizarre
chaque mouvement, chaque déplace
ment s’accompagnait d’un redouble
ment de cris et de sifflements.
On aurait dit qu’ils venaient d’aper-
voir quelque chose d’anormal et que
ce quelque chose avait soulevé leur
colère. Je m’approchai pour essayer de
savoir ce qui pouvait ainsi provoquer
leur émoi. Ils ne se sauvèrent pas, je
ne leur faisais pas peur. J’allais con-
naitre la raison de leur forte émotion,
mais je devais aussi connaître l’odeur
forte et je ne pus satisfaire ma curio
sité : mon nez le fut encore moins.
Aussi, pendant que les merles sif
flaient, Criaient, se bousculaient, j’ai
continué mon chemin, me disant que
les journaux du lendemain me don
neraient les renseignements que je
désirais:
Hélas! ils n’étaient pas d’accord ni
sur le nombre des merles, ni sur les
raisons qui les faisaient agir, ni sur
rien.
L’un parlait de 300, l’autre de 2,000,
tandis qu’un troisième allait jusqu’à
20,000 (celui-là doit être de Marseille).
Lequel croire ?
Cela devenait un rébus. Sur le mo
ment, j’ai tout envoyé promener ; de
puis, j’ai réfléchi. Les trois journaux
avaient raison et voici pourquoi : les
merles étaient trois cents, qui sentaient
comme deux mille et sifflaient comme
dix mille.
J’ai gagné un lot. Ce doit être un
merle blanc.
ALADIN.
LES TEMPS ONT CHANGE...
Deux hommes sont morts dernière
ment qui, tous deux, à des titres diffé
rents, ont retenu l’attention de leurs
contemporains.
Par ordre du gouvernement, les ob
sèques de l’un furent faites aux frais
de l’Etat. Picquart eut les honneurs...
Par sympathie, Paris fit à l’autre
des funérailles grandioses. Déroulède
r; eut les cœurs...
Frappé de la différence d’attitude
de la foule en ces deux circonstances,
un confrère, dans un article empreint
de mélancolie, émettait cet avis que
« les temps ont changé ! »
Il faisait allusion à certaine affaire
et paraissait regretter le temps où, lui
et ceux que leur intérêt, plus que leur
passion de justice, liaient à une cause
t * qu’ils prétendaient servir, ils s’imagi
naient qu’ils avaient avec eux l’opinion
publique parce qu’ils étaient maîtres
de la rue.
Il ne faut pas oublier que quand le
ruisseau déborde, les gens soucieux
de propreté, l’évitent.
Néanmois, je ne puis que constater,
moi aussi, que « les temps ont changé »
et je vais, à l’appui de mes dires, en
donn er deux exemples plus probants, à
mon avis, que celui sur lequel s’ap
puyait le confrère dont je parle.
Ainsi, voyez :
Il parait qu’autrefois, c’est en souf
flant dans des trompettes que l’on fit
tomber les murs de Jéricho.
Aujourd’hui, on emploie les sifflets ;
il est vrai qu’il n’est plus question de
murs et qu’on ne fait rien tomber du
tout.
On raconte que, complaisante, la
mer Rouge, un jour, se retira pour li
vrer passage aux Hébreux qui, mou
rant de faim chez eux, jugèrent bon
d’aller vivre aux dépens des autres.
Depuis, les Hébreux vivent toujours
aux dépens de quelqu’un, mais ils ont
abandonné la mer Rouge pour le
Pactole. Seulement ils ne le traversent
pas ; ils se contentent de le détourner
à leur profit, grâce à la science.. . des
autres. Ch. SAINT-MAUR.
BONNE LEÇON
Il y a quatre mois environ, un ou
vrier, victime d’un accident du travail
demandait en justice de paix, le paie
ment d’une indemnité que lui contes
tait une Compagnie d’Assurances.
A la barre, l’agent général de cette
compagnie discutait, sinon avec élo
quence et bonne foi, du moins avec
véhémence, le bien-fondé des dires de
l’ouvrier. A court d’arguments, il en
vint, à son habitude parait-il, aux inso
lences, et traita son contradicteur
d’ivrogne et de... cocu,
A peine avait-il lâché cette injure
que l’autre, bondissant sous l’outrage,
d’une maîtresse gifle écrasa la face de
celui qui l’insultait.
Du coup, celui-ci en vit trente-six
chandelles et cet éclairage intensif,
éteignant toute velléité de récidive de
sa part, alluma par contre, en lui, un
ardent désir d’éviter un nouveau
contact avec un adversaire dont l’éner
gie en imposait à son courage.
« Oh ! l’imbécile ! », se contenta-t-il
de dire et précipitamment, frottant sa
joue encore brûlante, il se retira, trem
blant et vexé, pendant que les per
sonnes qui avaient assisté à cet inci
dent comique, se tordaient de rire à
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On dit que depuis ce jour, Monsieur
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