Titre : La Sirène : revue illustrée du Havre et de la région : actualités théâtrales, sportives, militaires, maritimes, commerciales ["puis" indépendante, humoristique, critique, satirique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1914-02-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32868452j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 février 1914 07 février 1914
Description : 1914/02/07 (N12). 1914/02/07 (N12).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3268800z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-90292
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/05/2019
DEUXIÈME ANNÉE — Np 12
± O c. le ZESTuméro
du 7 au 14 FÉVRIER 1914
Paraît toutes les Semaines
REVUE illustrée du HAVRE et de la RÉGION Indépendante - Humoristique - Critique - Satirique
ABONNEMENTS
PUBLICITÉ
Se’’ne-Inf re et Départements limitrophes
Un An 6 fr. - Six Mois 3 f. 50
15-17, IR-u-e Casimir-Périer — LE HAVEE
Les Annonces sont reçues à l’Imprimerie
15-17, Rue Casimir-Périer
Propos
d’un Iuoquois
Dernièrement, place des Halles-
Centrales, dans l’après-midi, vers deux
heures, une centaine de personnes ont
assisté à un spectacle écœurant.
Ivres comme la Pologne avant le
démembrement, trois femmes, trois
femelles plutôt, encore jeunes, mais
sales et échevelées, cherchaient en
vain à maintenir leur équilibre com
promis, en s’accrochant avec une éner
gie farouche, à la grille du marché
couvert.
Hélas! si la grille était de fer, les
jambes étaient de-coton et refusaient
avec une évidente mauvaise volonté,
leur coopération aux tentatives déses
pérées de leurs propriétaires. Aussi,
les troncs (des troncs pour les pauvres)
mal soutenus, affectaient-ils des airs
exagérément penchés, cependant que
des chefs dodelinants s’échappaient,
ponctuées de hoquets,les manifestations
d’un courroux d'autant plus violent
que, faute du verbe nécessaire, il
éprouvait plus de peine à s’exprimer.
Deux agents qui passaient par là,
oh ! bien par hasard, mirent fin à cette
scène qui avait duré près de trois
quarts d’heure.
Pleins d’égards pour la jeunesse et
la beauté de celles qui avaient consacré
au culte de Bacchus, le prix du sacri
fice sans cesse renouvelé de leurs
charmes au dieu Cupidon, ils s’ap
prochèrent et avec une courtoisie ex
quise, les invitèrent à circuler.
C’était plus facile à dire qu’à faire.
La mise en train fut laborieuse et le
démarrage hésitant. Néanmoins, unis
sant leurs efforts et se soutenant tant
bien que mal, elles parvinrent à se
mettre en route.
Le voyage fut cahotique et mouve
menté au point que l’on put croire, à
différentes reprises, qu’il allait s’ache
ver dans l’effondrement final de celles
qui, sous l’œil complaisant et amusé
des représentants de la loi, l’accom
plissaient sans enthousiasme et dont
le terme pouvait-on supposer, devait
être le petit réduit, accueillant sinon
confortable, spécialement édifié à l’in
tention des délinquants de ce genre.
A la grande surprise, pour ne pas
dire l’indignation, de tout le monde, ce
fut, 3 rue des Remparts dans un cou
loir sombre et visqueux, qu’il prit fin.
A quelqu’un qui s’étonnait d’une
pareille méconnaissance de leurs de
voirs, les agents répondirent, l’un par
un sourire narquois, l’autre par une
réflexion pour le moins saugrenue.
Y aurait-il donc des grâces d’état
pour « Fleur de Pavé » quand elle se
saoule et fait du scandale sur la voie
publique ?
Ch. SAINT-MAU R.
RE PUS CORFORDRE !
L’affaire Durand vient d’être évoquée
à nouveau devant la Cour de Cassa
tion qui, dans une précédente audience
avait cassé, aux fins de révision du
procès, l’arrêt rendu par la Cour d’assi
ses de Rouen.
Arguant de l’état de santé de Du
rand, la Cour Suprême dit ne pouvoir
ordonner le renvoi de l’affaire devant
une autre juridiction et décide de lais
ser les choses en l’état.
Sous prétexte que Durand, qui était
fou à l’époque où elle rendit son pre
mier arrêt de cassation, l’est encore,
elle lui refuse l’application de l’article
-445 du Code d’instruction Criminelle,
prévoyant la cassation sans renvoi.
La * subtilité de ce raisonnement
échappe à ceux qui ont pris en mains
la cause du malheureux qu’ils vou
draient faire réhabiliter.
Ils font des rapprochements entre
cette affaire et certaine autre dont le
souvenir ne s’est pas effacé de leur
mémoire.
Ils n’ojblient qu’une chose, hélas!
c’est que Durand n’est pas Dreyfus ! !
C. G.
444444444444444444
A sa Majesté Alphonse XIII
VEflGEflflGE ROYHItE
Il était une fois au pays des Mantilles,
Un grand roi qui régnait sur toutes les Gastilles,
Or, il apprit un jour que pour l’assassiner
Dans Madrid, se cachait un farouche sectaire - .
Le roi n’avait pas peur et savait pardonner
Car c’était un grand cœur dans un grand caractère.
11 alla dans l’Usine, à côté du bandit.
Dans un coin d’établi, l'arme ouverte était prête...
L’homme, qui travaillait, soudain, leva la tête,
11 n’avait jamais vu le roi. Le roi lui dit :
. .Dis-moi, Luis llarnon, as-!u toujours Ion père?
— Voilà bientôt quinze ans qu il est mort à la guerre,
— Et ses os ont blanchi à l’ombre du grand pin,
— Et depuis ses enfants souvent manquent de pain.
.. .Le ciel t’a conservé peut-être encor ta mère ?
— Le chagrin l’emporta, car sa douleur amère
— Avait depuis longtemps égaré sa raison.
., Une femme du moins, embellit ta maison,
— Oui,
.. Son nom, quel est-il ?
— C’est Carmen, qu'on la nomme.
.. Ton foyer ?
— Lorsque fleurira l’oranger,
— Un enfant de mon sang viendra partager.
.. Alors, le roi tendit sa main droite vers 1 homme*
.. Prends cette fleur dit-il, c est pour ta senora
.. Pour toi, dans ses cheveux elle le portera.
.. Dis-lui, que c’est le roi, llarnon, qui la lui donne
— Quoi, vous êtes le roi !
— Lui-même, ça t'étonne ?
.. L’homme saisit la fleur, tremblant de mille fièvres
Et le roi s’en alla la cigarette aux lèvres,
Ayant dompté la haine, et montrant à ce cœur
Le miracle qu’on fait en offrant une fleur.
MORALE
Pour vaincre, très souvent, il suffit d’une chose :
De l’esprit, un beau geste, un sourire, une rose.
G. HIVER.
± O c. le ZESTuméro
du 7 au 14 FÉVRIER 1914
Paraît toutes les Semaines
REVUE illustrée du HAVRE et de la RÉGION Indépendante - Humoristique - Critique - Satirique
ABONNEMENTS
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Se’’ne-Inf re et Départements limitrophes
Un An 6 fr. - Six Mois 3 f. 50
15-17, IR-u-e Casimir-Périer — LE HAVEE
Les Annonces sont reçues à l’Imprimerie
15-17, Rue Casimir-Périer
Propos
d’un Iuoquois
Dernièrement, place des Halles-
Centrales, dans l’après-midi, vers deux
heures, une centaine de personnes ont
assisté à un spectacle écœurant.
Ivres comme la Pologne avant le
démembrement, trois femmes, trois
femelles plutôt, encore jeunes, mais
sales et échevelées, cherchaient en
vain à maintenir leur équilibre com
promis, en s’accrochant avec une éner
gie farouche, à la grille du marché
couvert.
Hélas! si la grille était de fer, les
jambes étaient de-coton et refusaient
avec une évidente mauvaise volonté,
leur coopération aux tentatives déses
pérées de leurs propriétaires. Aussi,
les troncs (des troncs pour les pauvres)
mal soutenus, affectaient-ils des airs
exagérément penchés, cependant que
des chefs dodelinants s’échappaient,
ponctuées de hoquets,les manifestations
d’un courroux d'autant plus violent
que, faute du verbe nécessaire, il
éprouvait plus de peine à s’exprimer.
Deux agents qui passaient par là,
oh ! bien par hasard, mirent fin à cette
scène qui avait duré près de trois
quarts d’heure.
Pleins d’égards pour la jeunesse et
la beauté de celles qui avaient consacré
au culte de Bacchus, le prix du sacri
fice sans cesse renouvelé de leurs
charmes au dieu Cupidon, ils s’ap
prochèrent et avec une courtoisie ex
quise, les invitèrent à circuler.
C’était plus facile à dire qu’à faire.
La mise en train fut laborieuse et le
démarrage hésitant. Néanmoins, unis
sant leurs efforts et se soutenant tant
bien que mal, elles parvinrent à se
mettre en route.
Le voyage fut cahotique et mouve
menté au point que l’on put croire, à
différentes reprises, qu’il allait s’ache
ver dans l’effondrement final de celles
qui, sous l’œil complaisant et amusé
des représentants de la loi, l’accom
plissaient sans enthousiasme et dont
le terme pouvait-on supposer, devait
être le petit réduit, accueillant sinon
confortable, spécialement édifié à l’in
tention des délinquants de ce genre.
A la grande surprise, pour ne pas
dire l’indignation, de tout le monde, ce
fut, 3 rue des Remparts dans un cou
loir sombre et visqueux, qu’il prit fin.
A quelqu’un qui s’étonnait d’une
pareille méconnaissance de leurs de
voirs, les agents répondirent, l’un par
un sourire narquois, l’autre par une
réflexion pour le moins saugrenue.
Y aurait-il donc des grâces d’état
pour « Fleur de Pavé » quand elle se
saoule et fait du scandale sur la voie
publique ?
Ch. SAINT-MAU R.
RE PUS CORFORDRE !
L’affaire Durand vient d’être évoquée
à nouveau devant la Cour de Cassa
tion qui, dans une précédente audience
avait cassé, aux fins de révision du
procès, l’arrêt rendu par la Cour d’assi
ses de Rouen.
Arguant de l’état de santé de Du
rand, la Cour Suprême dit ne pouvoir
ordonner le renvoi de l’affaire devant
une autre juridiction et décide de lais
ser les choses en l’état.
Sous prétexte que Durand, qui était
fou à l’époque où elle rendit son pre
mier arrêt de cassation, l’est encore,
elle lui refuse l’application de l’article
-445 du Code d’instruction Criminelle,
prévoyant la cassation sans renvoi.
La * subtilité de ce raisonnement
échappe à ceux qui ont pris en mains
la cause du malheureux qu’ils vou
draient faire réhabiliter.
Ils font des rapprochements entre
cette affaire et certaine autre dont le
souvenir ne s’est pas effacé de leur
mémoire.
Ils n’ojblient qu’une chose, hélas!
c’est que Durand n’est pas Dreyfus ! !
C. G.
444444444444444444
A sa Majesté Alphonse XIII
VEflGEflflGE ROYHItE
Il était une fois au pays des Mantilles,
Un grand roi qui régnait sur toutes les Gastilles,
Or, il apprit un jour que pour l’assassiner
Dans Madrid, se cachait un farouche sectaire - .
Le roi n’avait pas peur et savait pardonner
Car c’était un grand cœur dans un grand caractère.
11 alla dans l’Usine, à côté du bandit.
Dans un coin d’établi, l'arme ouverte était prête...
L’homme, qui travaillait, soudain, leva la tête,
11 n’avait jamais vu le roi. Le roi lui dit :
. .Dis-moi, Luis llarnon, as-!u toujours Ion père?
— Voilà bientôt quinze ans qu il est mort à la guerre,
— Et ses os ont blanchi à l’ombre du grand pin,
— Et depuis ses enfants souvent manquent de pain.
.. .Le ciel t’a conservé peut-être encor ta mère ?
— Le chagrin l’emporta, car sa douleur amère
— Avait depuis longtemps égaré sa raison.
., Une femme du moins, embellit ta maison,
— Oui,
.. Son nom, quel est-il ?
— C’est Carmen, qu'on la nomme.
.. Ton foyer ?
— Lorsque fleurira l’oranger,
— Un enfant de mon sang viendra partager.
.. Alors, le roi tendit sa main droite vers 1 homme*
.. Prends cette fleur dit-il, c est pour ta senora
.. Pour toi, dans ses cheveux elle le portera.
.. Dis-lui, que c’est le roi, llarnon, qui la lui donne
— Quoi, vous êtes le roi !
— Lui-même, ça t'étonne ?
.. L’homme saisit la fleur, tremblant de mille fièvres
Et le roi s’en alla la cigarette aux lèvres,
Ayant dompté la haine, et montrant à ce cœur
Le miracle qu’on fait en offrant une fleur.
MORALE
Pour vaincre, très souvent, il suffit d’une chose :
De l’esprit, un beau geste, un sourire, une rose.
G. HIVER.
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