Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1902-03-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 mars 1902 08 mars 1902
Description : 1902/03/08 (N306). 1902/03/08 (N306).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263505f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
7" Année — N" 306.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi S Mars 1002.
Organe du Parti Républicain Démocraut^ue
PRIX DÉS ABONNEMENTS
Es
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
i
_ ■ . • : . i t ; . j 1 - l ; : - . , , Ï'jï •
i
15,. RUE aj&.SiaÆIK.-IPIÉJiR.IER., 15
n
=
Annonces
Le Havre et la Seine-Inférieure .... * .par an 3 fr.
m
Réclames.
Départements — » 4 fr.
1
Secrétaire de la Rédaction Alfred Henri
=
M
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
■
Prix des Insertions :
25 centimes la ligne
50 >
On traite à forfait
CONSEIL MUNICIPAL
Il s’est passé à la dernière séance
-du Conseil municipal un incident
sur lequel nous devons attirer l’at-
i tention de tous les démocrates, car
il montre bien quelle est, depuis les
élections de 1900, l’orientation de la
jt Municipalité.
Il y a de longs mois, une proposi
tion de M. Joly tendant à l’élabora
tion d’un projet de suppression de
l’Octroi avait été renvoyée à la
Commission. Celle-ci s’est réunie une
fois, et, depuis lors, l’Administra
tion n’a pas jugé bon de la convo
quer. Il paraît que cette question
ne présente, à ses yeux, aucune
urgence.
Vendredi dernier, M. Acher a
pensé qu’il était bon d’activer l’étu
de de cette question et il a proposé
au Conseil d’inviter l’administration
municipale et la Commission à pré
parer un projet de suppression to
tale de l’octroi avec, bien entendu,
indication des taxes de rempla
cement, car l’un ne va pas sans
l’autre.
L’auteur de la proposition faisait
justement observer qu’un grand
nombre de conseillers ont promis,
lors des élections, de réaliser/ cette
réforme, et que notamment il en est
ainsi pour les élus du Comité démo
cratique. M. Marais, maire, devait
donc, tout le premier, appuyer cha
leureusement cette motion, comme
lui fournissant une heureuse occa
sion d’exécuter ses promesses élec
torales, et, si possible, de forcer la
main à son nouvel entourage.
La proposition de M. Acher a été
appuyée par MM. Denis Guillot, Cher-
fils, Lemierre et autres conseillers.
Ils ont insisté sur la nécessité de se
prononcer une fois pour toutes sur
cette question de l’Octroi. Il est, en '
effet, bien inutile de réunir la Com
mission et de se livrer à une étude
sur cette question assez compliquée,
si le Conseil municipal actuel est
bien déterminé à ne rien faire.
C’est à cette dernière solution que
le Conseil s’est arrêté, sur la propo
sition de M. Encontre qui a imaginé
ce bel argument que notre Assem
blée communale ne peut faire des
injonctions à l’Administration ni à
la Commission. Il paraît que c’est
une impolitesse grave de rappeler
aux gens leurs promesses et de les
inviter au travail.
A citer cette prétention émise au
cours de la discussion qu’en présence
du mécompte éprouvé dans les re
cettes de l’Octroi sur les boissons, il
serait dangereux de faire la réforme.
Cet argument de MM. de Coninck et
Marais nous semble plutôt faible,
car, si vraiment les recettes d’Gctroi
sont peu sûres et subissent des va
riations dangereuses pour l’équi
libre de nos finances, ce serait peut-
être le moment défaire autre chose.
La majorité a donc adopté la
motion de M. Encontre qui consiste
à ne rien faire, tout en ayant l’air
de faire quelque chose. Car, sachez-
le bien, la Commission reste chargée
d 't étudier la question de la sup
pression de l’Octroi ».
Il y a quelque vingt ans que dure
cette comédie.
L’électeur havrais est bon enfant,
et ses dirigeants auraient vraiment
tort de se gêner avec lui.
LES RÉFORMES ÉLECTORALES
La discussion du budget touche à
sa fin : la Chambre pourra aborder,
dès jeudi prochain, l’examen des di
verses questions qui concernent les
élections législatives : limitation de
l’affichage, répression de la corrup
tion électorale, remaniement d’un
certain nombre de circonscriptions,
scrutin de liste, abrogation de la loi
sur les candidatures multiples, etc.
Hier, la commission du suffrage
universel a définitivement arrêté ses
décisions sur les propositions qui lui
ont été soumises.
Elle a approuvé le rapport de M.
Ruau tendant au rétablissement du
scrutin de liste, celui de M. Levraud
sur la réglementation de l’affichage et
celui de M. Bienvenu Martin con
cluant à l’adoption des dispositions
proposées par M. Waldeck-Rousseau
en vue de la corruption électorale.
Enfin M. Klotz a donné lecture de
son rapport sur le projet du gouver
nement modifiant un certain nombre
de circonscriptions électorales.
M. Klotz conclut à l’adoption de
toutes les modifications demandées
par le gouvernement à l’excëption de
celles concernant les départements de
la Loire-Inférieure et de la Sarthe.
M. Klotz conclut également à l’a
doption du projet de résolution déposé
par M. Viviani et ayant pour objet
de décider que c’est à la Chambre
seule qu’il appartient de se pronon
cer sur l’éligibilité des candidats.
La commission a ratifié le rapport
de M. Klotz.
En ce qui concerne le projet sur la
corruption électorale, la commission
a tranché une question qui était restée
en suspens à la séance précédente.
Elle a décidé qu’en cas de poursuite
pour corruption contre le député in
validé le délai de convocation des élec
teurs de la circonscription dont les
opérations ont été annulées serait
suspendu jusqu’à ce qu’il ait été
statué sur la poursuite.
La Aêduciion du Service Militaire
On sent que la Chambre approche
de son renouvellement ; on fourbit
les armes électorales, en attaquant
toutes les grandes questions, et en
ayant l’air de faire quelque chose.
C’est ainsi, qu’après le grand débat
sur la réforme de l’enseignement
secondaire, la Chambre a abordé,
tout platoniquement d’ailleurs, la
question du service militaire. Il ne
s’agissait au surplus que de donner
une indication au Sénat, devant le
quel la question va venir sérieuse
ment; ou du fifôîns c’était là le
prétexte, car la Chambre étant mou
rante, ses indications n’ont guère de
valeur.
Il est à craindre d’ailleurs que la
question ne soit pas encore réglée de
sitôt.
Pour le public, nos législateurs
feindront volontiers de désirer le
service de deux ans et la suppression
des dispenses ; mais pour être député
ou sénateur, on n’ezi a pas moins
des fils, des neveux ou des amis que
cette réforme contrarierait furieu
sement.
Aussi, un groupe de sénateurs de
droite a-t-il habilement pris le tau
reau par les cornes en proposant le
service d’un an ; cette attitude a
le triple avantage, de satisfaire la
clientèle des honorables sénateurs
tout en restant très franche, de leur
faire une réclame populaire et de
mettre un obstacle au vote de la ré
forme du service de deux ans.
Service de deux ans ou service
d’un an, la réforme aura pour effet
d’atténuer les incertitudes des pères
de famille.
Car dans l’alternative actuelle,
voir son fils faire trois années de
service ou le voir s’abrutir dans la
préparation d’un mandarinat quel
conque, quelle est la perspective la
plus séduisante ? Cruelle énigme,
dirait M. Paul Bourget.
Ce n’est pas une des plus minces
charges que la paix armée fasse
peser sur les peuples, que cette im
mobilisation des forces vives et jeu
nes de la nation, au moment précis
oh les aptitudes et les initiatives de
vraient chercher leur voie par le
contact avec les réalités de la vie !
Espérons qu’un jour viendra ou
toutes les nations ayant conclu entre
elles des traités permanents d’arbi
trage et le soin d’en garantir l’exécu
tion ayant été remis à une police in
ternationale, la question du service
militaire aura vécu.
(Uindividualiste)
OBSCURITÉS
Le Journal des Débats à découvert
dans un petit coin du grand discours
de M. Ribot, un mot qui, paraît-il,
répond complètement à la question
que lui posait avant-hier le Radical ;
et, pour démontrer que ce mot « pas
d’alliances dans l’ombre » est bien la
réponse demandée, le Journal des Dé
bats emploie trois lignes à l’expliquer.
« Pas d’alliances ». C’est vrai : M.
Ribot a prononcé cette parole solen
nelle. Pas d’alliances. Mais avec qui
les progressistes ne doivent-ils pas
s’allier ? Avec personne, ni à droite
ni à gauche. L’isolement plus ou
moins splendide, alors ?
Mais ce serait la condamnation for
melle de la conduite de M. Frank
Chauveau, faisant cause commune
avec un candidat monarchique, aussi
bien que de M. Méline, acceptant le
désistement en sa faveur, d’un candi
dat bonapartiste. Et le Journal des
Débats , qui ne blâmait pas M. Frank
Chauveau et qui défendait M. Méline,
approuve cependant le discours de M.
Ribot I Comment se reconnaître dans
ces centradictioos ?
« Dans l’ombre ». M. Ribot a en
core proféré ces mots mémorables :
Rien à l’ombre, tout au grand jour.
Mais, encore une fois, quelles allian
ces seront possibles au grand jour ?
M. Frank Chauveau agissait publi
quement, comme les progressistes de
la Chambre ont pendant trois ans,
publiquement fait alliance avec les
monarchistes et les cléricaux. La ma
nifestation des deux sénateurs de
~Seine-et-Ois3 adhérant à une réunion
nationaliste était aussi publique.
Cela suffit-il pour l’excuser ? Et M.
Ribot a-t-il entendu couvrir de sa
hante approbation les relation de ses
amis avec les monarchistes ou avec
les nationalistes, à la condition
qu’elles aient lieu ailleurs que « daDS
l’ombre » ?
Le commentaire du Journal des Dé
bets laisse sans réponse toutes ces
questions ; E n’élucide donc pas le
mot obscur qu’il met imprudemment
en relief.
S.L.
Deuxième réponse
i
de Monsieur Duchemin
Havre, le 5 mars 190/?.
Monsieur le Rédacteur en Chef du
Journal Le Réveil du Havre.
Monsieur,
Je vous remercie de la communication
que vous avez bien voulu me faire du
numéro de votre Journal, en date du f er
mars, et je me vois forcé d’être encore
voue collaborateur.
Vous dite:, er effet, que je suis un
nouveau vécu au Favre : singulier nou
veau venu que celui qui, comme moi,
habite notre ville depuis treréte-sept ans
et qui, vivant au milieu des travailleurs
est certainement plus qualifié que les
politiciens de cabinet pour en connaître
les besoins et les aspirations.
De rliotel de Ville à la Chambre des
Députés, il y a loin, dites-vous, d’accord,
et cependant tr is de nos candidats ac
tuels n’ont pas d’autre point de départ.
Vous parlez de programme, mais, à
mon avis, je ns devais en j ése.-ier qu’au
moment de poser officiellement ma can
didature, et qui sait; en mettant !e.j ques
tions de personne: de côté; s’il ne vous
a gréerai i pas.
Je n’ai pas oublié, mes votes en font
foi, la liste avec laquelle je suis venu ;
mais i 1 candidats seulement sur 56 ont
été éius, quelle conséquvüce faut-il en
déduire ?
J’ai un vague souvenir, en effet, que
vous me repré .entiez alcrs comme un
homme indépendant, ayant :>s idées per
sonnelles, il n'était guère question d’hom
me de paille alora ! Quantum mutatus
ab illo !
Comment en un plomb vil,
L’or par s’ésl-i! clmagé?
Enfin, je termine es vous afin mant que,
malgré votre assertion, j’ai la prétention
de comprendre tout ce qui est intelligi
ble.
Recevez, Mo sieur, l’assurance de
ma parfaite considération.
René Duchemin.
M. Duchemin, notre honorable ad
joint, nous fait encore le grand hon
neur de collaborer à notre Journal.
Nous finirons peut-être par nous en
tendre, à défaut de nous comprendre.
Mais voilà, nous avons dit que M.
Duchemin était un nouveau venu dans
notre ville ; or, il y a, paraît-il, une
trentaine d’années qu’il l’habite. Nous
vouions bien le croire et nous lui en
donnons volontiers acte.
Nous croyons pourtant nous rappe
ler qu’il n'y a pas bien longtemps que
M. Duchemin sollicitait un mandat
municipal dans la ville de Honfleur,
où il devait être électeur. C’est ce qui
nous autorisait à écrire les lignes que
relève notre honorable adjoint et futur
candidat. Cela ne porte à aucune
conséquence, car, lorsqu’on a été bon
citoyen a Honfleur, l’on peut bien
continuer à l’être au Havre.
Mais de l’Hôtel de Ville à la Cham
bre des députés il y a loin, disions-
nous. Allons donc ! M. Duchemin
nous apprends que trois de nos can
didats actuels n’ont eu d’autres points
de départ. Il faut pourtant reconnaî
tre qu’ils avaient plus de chevrons
que notre aimable contradicteur.
Gardons-nous, toutefois, d’amoin
drir les chances qui miroitent en fa
veur de cette candidature éventuelle.
Certes, nous aurions mauvaise grâce
a faire naître la moindre obstruction
autour d’elle. Son programme sera
peut-être celui que nous rêvons, ce
qui nous obligera à revenir sur nos
assertions première.
Quantum mutatus ab illo ! Si c’est à
nous que M. Duchemin adresse cette
citation de Virgile, malgré ses vagues
souvenirs, nous lui dirons qu’il se
trompe singulièrement à notre égard.
Nous sommes aujourd’hui ce que nous
étions hier, nos opinions n’ont nulle
ment varié ; nous servons une (; cause,
un parti, auquel nous nous efforçons
de rester fidèle, avec un désintéresse
ment absolu.
Or, nous n’avons jamais voulu alié
ner notre indépendance, ce bien si
cher que vous revendiquez, M. l’ad
joint, et il nous est permis, pensons-
nous, de formuler nos critiques lors
qu’elles nous .semblent fondées et mê
me quand elles atteignent fâcheuse
ment nos amis.
Toujours de bonne foi nous redres
sons les torts, mais sans animosité,
espérant souvent que nos contradic
teurs nous sauront gré.
Quant à notre opinion sur votre
candidature éventuelle (car elle reste
toujours ainsi), nous vous le dirons
bien franchement. Nous pensons que
vous avez cherché à vous amuser aux
dépens des pronostiqueurs, n’ayantr
nulle intention de briguer le mandat
législatif. Nous ne croyons pas nous
tromper. A moins que, dans une troi
sième réponse, qui nous sera fort
agréable, vous n’exprimiez nettement
et officiellement votre désir de solli
citer les suffrages du corps électoral.
Ce serait pour vous une occasion de
réclame qui ne pourrait nuire au
succès de votre candidature.
CHRONIQUE ÉLECTORALE
Arrondissement de Rouen
Borgnety candidat des nationalistes
Ces jours-ci, le bruit courait en
ville que les nationalistes, pour ca
cher leur jeu, avaient l’intention de
présenter un candidat aux prochaines
élections législatives. On mettait mê
me en avant le nom de M. le docteur
Boucher.
Il n’en était rien, l’alliance est
étroitement scellée dans notre dépar
tement entre les differents partis réac
tionnaires, et le gobier cumulard a
aujourd’hui le patronage des deux
journaux nationalistes de Rouen.
Ces feuilles éphémères qui naissent
avec l’ouverture des périodes électo-
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi S Mars 1002.
Organe du Parti Républicain Démocraut^ue
PRIX DÉS ABONNEMENTS
Es
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
i
_ ■ . • : . i t ; . j 1 - l ; : - . , , Ï'jï •
i
15,. RUE aj&.SiaÆIK.-IPIÉJiR.IER., 15
n
=
Annonces
Le Havre et la Seine-Inférieure .... * .par an 3 fr.
m
Réclames.
Départements — » 4 fr.
1
Secrétaire de la Rédaction Alfred Henri
=
M
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
■
Prix des Insertions :
25 centimes la ligne
50 >
On traite à forfait
CONSEIL MUNICIPAL
Il s’est passé à la dernière séance
-du Conseil municipal un incident
sur lequel nous devons attirer l’at-
i tention de tous les démocrates, car
il montre bien quelle est, depuis les
élections de 1900, l’orientation de la
jt Municipalité.
Il y a de longs mois, une proposi
tion de M. Joly tendant à l’élabora
tion d’un projet de suppression de
l’Octroi avait été renvoyée à la
Commission. Celle-ci s’est réunie une
fois, et, depuis lors, l’Administra
tion n’a pas jugé bon de la convo
quer. Il paraît que cette question
ne présente, à ses yeux, aucune
urgence.
Vendredi dernier, M. Acher a
pensé qu’il était bon d’activer l’étu
de de cette question et il a proposé
au Conseil d’inviter l’administration
municipale et la Commission à pré
parer un projet de suppression to
tale de l’octroi avec, bien entendu,
indication des taxes de rempla
cement, car l’un ne va pas sans
l’autre.
L’auteur de la proposition faisait
justement observer qu’un grand
nombre de conseillers ont promis,
lors des élections, de réaliser/ cette
réforme, et que notamment il en est
ainsi pour les élus du Comité démo
cratique. M. Marais, maire, devait
donc, tout le premier, appuyer cha
leureusement cette motion, comme
lui fournissant une heureuse occa
sion d’exécuter ses promesses élec
torales, et, si possible, de forcer la
main à son nouvel entourage.
La proposition de M. Acher a été
appuyée par MM. Denis Guillot, Cher-
fils, Lemierre et autres conseillers.
Ils ont insisté sur la nécessité de se
prononcer une fois pour toutes sur
cette question de l’Octroi. Il est, en '
effet, bien inutile de réunir la Com
mission et de se livrer à une étude
sur cette question assez compliquée,
si le Conseil municipal actuel est
bien déterminé à ne rien faire.
C’est à cette dernière solution que
le Conseil s’est arrêté, sur la propo
sition de M. Encontre qui a imaginé
ce bel argument que notre Assem
blée communale ne peut faire des
injonctions à l’Administration ni à
la Commission. Il paraît que c’est
une impolitesse grave de rappeler
aux gens leurs promesses et de les
inviter au travail.
A citer cette prétention émise au
cours de la discussion qu’en présence
du mécompte éprouvé dans les re
cettes de l’Octroi sur les boissons, il
serait dangereux de faire la réforme.
Cet argument de MM. de Coninck et
Marais nous semble plutôt faible,
car, si vraiment les recettes d’Gctroi
sont peu sûres et subissent des va
riations dangereuses pour l’équi
libre de nos finances, ce serait peut-
être le moment défaire autre chose.
La majorité a donc adopté la
motion de M. Encontre qui consiste
à ne rien faire, tout en ayant l’air
de faire quelque chose. Car, sachez-
le bien, la Commission reste chargée
d 't étudier la question de la sup
pression de l’Octroi ».
Il y a quelque vingt ans que dure
cette comédie.
L’électeur havrais est bon enfant,
et ses dirigeants auraient vraiment
tort de se gêner avec lui.
LES RÉFORMES ÉLECTORALES
La discussion du budget touche à
sa fin : la Chambre pourra aborder,
dès jeudi prochain, l’examen des di
verses questions qui concernent les
élections législatives : limitation de
l’affichage, répression de la corrup
tion électorale, remaniement d’un
certain nombre de circonscriptions,
scrutin de liste, abrogation de la loi
sur les candidatures multiples, etc.
Hier, la commission du suffrage
universel a définitivement arrêté ses
décisions sur les propositions qui lui
ont été soumises.
Elle a approuvé le rapport de M.
Ruau tendant au rétablissement du
scrutin de liste, celui de M. Levraud
sur la réglementation de l’affichage et
celui de M. Bienvenu Martin con
cluant à l’adoption des dispositions
proposées par M. Waldeck-Rousseau
en vue de la corruption électorale.
Enfin M. Klotz a donné lecture de
son rapport sur le projet du gouver
nement modifiant un certain nombre
de circonscriptions électorales.
M. Klotz conclut à l’adoption de
toutes les modifications demandées
par le gouvernement à l’excëption de
celles concernant les départements de
la Loire-Inférieure et de la Sarthe.
M. Klotz conclut également à l’a
doption du projet de résolution déposé
par M. Viviani et ayant pour objet
de décider que c’est à la Chambre
seule qu’il appartient de se pronon
cer sur l’éligibilité des candidats.
La commission a ratifié le rapport
de M. Klotz.
En ce qui concerne le projet sur la
corruption électorale, la commission
a tranché une question qui était restée
en suspens à la séance précédente.
Elle a décidé qu’en cas de poursuite
pour corruption contre le député in
validé le délai de convocation des élec
teurs de la circonscription dont les
opérations ont été annulées serait
suspendu jusqu’à ce qu’il ait été
statué sur la poursuite.
La Aêduciion du Service Militaire
On sent que la Chambre approche
de son renouvellement ; on fourbit
les armes électorales, en attaquant
toutes les grandes questions, et en
ayant l’air de faire quelque chose.
C’est ainsi, qu’après le grand débat
sur la réforme de l’enseignement
secondaire, la Chambre a abordé,
tout platoniquement d’ailleurs, la
question du service militaire. Il ne
s’agissait au surplus que de donner
une indication au Sénat, devant le
quel la question va venir sérieuse
ment; ou du fifôîns c’était là le
prétexte, car la Chambre étant mou
rante, ses indications n’ont guère de
valeur.
Il est à craindre d’ailleurs que la
question ne soit pas encore réglée de
sitôt.
Pour le public, nos législateurs
feindront volontiers de désirer le
service de deux ans et la suppression
des dispenses ; mais pour être député
ou sénateur, on n’ezi a pas moins
des fils, des neveux ou des amis que
cette réforme contrarierait furieu
sement.
Aussi, un groupe de sénateurs de
droite a-t-il habilement pris le tau
reau par les cornes en proposant le
service d’un an ; cette attitude a
le triple avantage, de satisfaire la
clientèle des honorables sénateurs
tout en restant très franche, de leur
faire une réclame populaire et de
mettre un obstacle au vote de la ré
forme du service de deux ans.
Service de deux ans ou service
d’un an, la réforme aura pour effet
d’atténuer les incertitudes des pères
de famille.
Car dans l’alternative actuelle,
voir son fils faire trois années de
service ou le voir s’abrutir dans la
préparation d’un mandarinat quel
conque, quelle est la perspective la
plus séduisante ? Cruelle énigme,
dirait M. Paul Bourget.
Ce n’est pas une des plus minces
charges que la paix armée fasse
peser sur les peuples, que cette im
mobilisation des forces vives et jeu
nes de la nation, au moment précis
oh les aptitudes et les initiatives de
vraient chercher leur voie par le
contact avec les réalités de la vie !
Espérons qu’un jour viendra ou
toutes les nations ayant conclu entre
elles des traités permanents d’arbi
trage et le soin d’en garantir l’exécu
tion ayant été remis à une police in
ternationale, la question du service
militaire aura vécu.
(Uindividualiste)
OBSCURITÉS
Le Journal des Débats à découvert
dans un petit coin du grand discours
de M. Ribot, un mot qui, paraît-il,
répond complètement à la question
que lui posait avant-hier le Radical ;
et, pour démontrer que ce mot « pas
d’alliances dans l’ombre » est bien la
réponse demandée, le Journal des Dé
bats emploie trois lignes à l’expliquer.
« Pas d’alliances ». C’est vrai : M.
Ribot a prononcé cette parole solen
nelle. Pas d’alliances. Mais avec qui
les progressistes ne doivent-ils pas
s’allier ? Avec personne, ni à droite
ni à gauche. L’isolement plus ou
moins splendide, alors ?
Mais ce serait la condamnation for
melle de la conduite de M. Frank
Chauveau, faisant cause commune
avec un candidat monarchique, aussi
bien que de M. Méline, acceptant le
désistement en sa faveur, d’un candi
dat bonapartiste. Et le Journal des
Débats , qui ne blâmait pas M. Frank
Chauveau et qui défendait M. Méline,
approuve cependant le discours de M.
Ribot I Comment se reconnaître dans
ces centradictioos ?
« Dans l’ombre ». M. Ribot a en
core proféré ces mots mémorables :
Rien à l’ombre, tout au grand jour.
Mais, encore une fois, quelles allian
ces seront possibles au grand jour ?
M. Frank Chauveau agissait publi
quement, comme les progressistes de
la Chambre ont pendant trois ans,
publiquement fait alliance avec les
monarchistes et les cléricaux. La ma
nifestation des deux sénateurs de
~Seine-et-Ois3 adhérant à une réunion
nationaliste était aussi publique.
Cela suffit-il pour l’excuser ? Et M.
Ribot a-t-il entendu couvrir de sa
hante approbation les relation de ses
amis avec les monarchistes ou avec
les nationalistes, à la condition
qu’elles aient lieu ailleurs que « daDS
l’ombre » ?
Le commentaire du Journal des Dé
bets laisse sans réponse toutes ces
questions ; E n’élucide donc pas le
mot obscur qu’il met imprudemment
en relief.
S.L.
Deuxième réponse
i
de Monsieur Duchemin
Havre, le 5 mars 190/?.
Monsieur le Rédacteur en Chef du
Journal Le Réveil du Havre.
Monsieur,
Je vous remercie de la communication
que vous avez bien voulu me faire du
numéro de votre Journal, en date du f er
mars, et je me vois forcé d’être encore
voue collaborateur.
Vous dite:, er effet, que je suis un
nouveau vécu au Favre : singulier nou
veau venu que celui qui, comme moi,
habite notre ville depuis treréte-sept ans
et qui, vivant au milieu des travailleurs
est certainement plus qualifié que les
politiciens de cabinet pour en connaître
les besoins et les aspirations.
De rliotel de Ville à la Chambre des
Députés, il y a loin, dites-vous, d’accord,
et cependant tr is de nos candidats ac
tuels n’ont pas d’autre point de départ.
Vous parlez de programme, mais, à
mon avis, je ns devais en j ése.-ier qu’au
moment de poser officiellement ma can
didature, et qui sait; en mettant !e.j ques
tions de personne: de côté; s’il ne vous
a gréerai i pas.
Je n’ai pas oublié, mes votes en font
foi, la liste avec laquelle je suis venu ;
mais i 1 candidats seulement sur 56 ont
été éius, quelle conséquvüce faut-il en
déduire ?
J’ai un vague souvenir, en effet, que
vous me repré .entiez alcrs comme un
homme indépendant, ayant :>s idées per
sonnelles, il n'était guère question d’hom
me de paille alora ! Quantum mutatus
ab illo !
Comment en un plomb vil,
L’or par s’ésl-i! clmagé?
Enfin, je termine es vous afin mant que,
malgré votre assertion, j’ai la prétention
de comprendre tout ce qui est intelligi
ble.
Recevez, Mo sieur, l’assurance de
ma parfaite considération.
René Duchemin.
M. Duchemin, notre honorable ad
joint, nous fait encore le grand hon
neur de collaborer à notre Journal.
Nous finirons peut-être par nous en
tendre, à défaut de nous comprendre.
Mais voilà, nous avons dit que M.
Duchemin était un nouveau venu dans
notre ville ; or, il y a, paraît-il, une
trentaine d’années qu’il l’habite. Nous
vouions bien le croire et nous lui en
donnons volontiers acte.
Nous croyons pourtant nous rappe
ler qu’il n'y a pas bien longtemps que
M. Duchemin sollicitait un mandat
municipal dans la ville de Honfleur,
où il devait être électeur. C’est ce qui
nous autorisait à écrire les lignes que
relève notre honorable adjoint et futur
candidat. Cela ne porte à aucune
conséquence, car, lorsqu’on a été bon
citoyen a Honfleur, l’on peut bien
continuer à l’être au Havre.
Mais de l’Hôtel de Ville à la Cham
bre des députés il y a loin, disions-
nous. Allons donc ! M. Duchemin
nous apprends que trois de nos can
didats actuels n’ont eu d’autres points
de départ. Il faut pourtant reconnaî
tre qu’ils avaient plus de chevrons
que notre aimable contradicteur.
Gardons-nous, toutefois, d’amoin
drir les chances qui miroitent en fa
veur de cette candidature éventuelle.
Certes, nous aurions mauvaise grâce
a faire naître la moindre obstruction
autour d’elle. Son programme sera
peut-être celui que nous rêvons, ce
qui nous obligera à revenir sur nos
assertions première.
Quantum mutatus ab illo ! Si c’est à
nous que M. Duchemin adresse cette
citation de Virgile, malgré ses vagues
souvenirs, nous lui dirons qu’il se
trompe singulièrement à notre égard.
Nous sommes aujourd’hui ce que nous
étions hier, nos opinions n’ont nulle
ment varié ; nous servons une (; cause,
un parti, auquel nous nous efforçons
de rester fidèle, avec un désintéresse
ment absolu.
Or, nous n’avons jamais voulu alié
ner notre indépendance, ce bien si
cher que vous revendiquez, M. l’ad
joint, et il nous est permis, pensons-
nous, de formuler nos critiques lors
qu’elles nous .semblent fondées et mê
me quand elles atteignent fâcheuse
ment nos amis.
Toujours de bonne foi nous redres
sons les torts, mais sans animosité,
espérant souvent que nos contradic
teurs nous sauront gré.
Quant à notre opinion sur votre
candidature éventuelle (car elle reste
toujours ainsi), nous vous le dirons
bien franchement. Nous pensons que
vous avez cherché à vous amuser aux
dépens des pronostiqueurs, n’ayantr
nulle intention de briguer le mandat
législatif. Nous ne croyons pas nous
tromper. A moins que, dans une troi
sième réponse, qui nous sera fort
agréable, vous n’exprimiez nettement
et officiellement votre désir de solli
citer les suffrages du corps électoral.
Ce serait pour vous une occasion de
réclame qui ne pourrait nuire au
succès de votre candidature.
CHRONIQUE ÉLECTORALE
Arrondissement de Rouen
Borgnety candidat des nationalistes
Ces jours-ci, le bruit courait en
ville que les nationalistes, pour ca
cher leur jeu, avaient l’intention de
présenter un candidat aux prochaines
élections législatives. On mettait mê
me en avant le nom de M. le docteur
Boucher.
Il n’en était rien, l’alliance est
étroitement scellée dans notre dépar
tement entre les differents partis réac
tionnaires, et le gobier cumulard a
aujourd’hui le patronage des deux
journaux nationalistes de Rouen.
Ces feuilles éphémères qui naissent
avec l’ouverture des périodes électo-
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