Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1902-01-04
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 janvier 1902 04 janvier 1902
Description : 1902/01/04 (N297). 1902/01/04 (N297).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263496x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
T Année — A" 297.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
Samedi 4 Janvier 1902.
Réveil dn
Organe du Parti Républicain Démocratique
DÉPÔT/ÉGAL
1902
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » b îv.
ADMINISTRATION IT RÉDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction.... Alfred HENRI
L’Imprimeur-Gérant.. F. LE ROY
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 t> ■
On traite à forfait
LE
Scrutin de Dimanche
Vérité et Imposture
Trompé par la plume intéressée
de M. Hippolyte Fenoux et abusés
par le Groupe Charlatanesque qui
compose le moribond Comité Cen
tral, les électeurs du 2 e canton sont,
une fois de plus, victimes de louches
combinaisons.
On s’agitait, rue Fontenelle, en
de tortueuses convulsions, les étren-
ues approchaient d’abord et les Elec
tions Législatives ensuite !
Aussi afïublait-on le candidat de
toutes sortes de titres et qualités :
adjoint, délégué cantonal, Adminis
trateur de la Caisse d’Epargne, etc.,
etc
Pour tromper la bonne foi, ne
fallait-il pas du « trompe l’œil » ?
Les Fenoux, Godefroy et autres
grands électeurs du Canton, étaient
apeurés, malgré les prophéties opti-
mfôte^dxïLiïbrciïânà d'hommes Mor
van leur donnant l’assurance qu’il
faisait marcher, à lui seul, tous les
marins !
Dans une orgie d’imprimés, ils
déversaient l’injure contre les Ré
publicains qui ne croient pas que le
succès soit au « plus offrant * et qui
mettent les principes démocrati
ques, les intérêts du Havre et le
respect des Electeurs à la base du
suffrage universel.
A la dernière heure s’étalaient
ainsi sur les murailles des fumiste
ries grotesques : ce coup de cloche
sonna sans effet
Néanmoins de tels procédés dé
notent encore plus d’inconsciende
que de roublardise, car ceux qui se
les permettaient commettaient de
véritables délits électoraux en affi
chant de faux noms de candidats,
sous le couvert d’une fausse adresse
d’imprimerie.
Mais nous sommes heureux de
. constater que, malgré de pareilles
manœuvres, les idées démocrati
ques ont gagné considérablement
du terrain depuis la candidature ré
publicaine de M. Brot.
Les gens sérieux considèrent
aussi que la mobilité de la ligne de
conduite du Petit Havre et la perfi
die de ses campagnes ont pour résul
tat, dans ce quartier essentiellement
maritime, d’embarrasser les élec
teurs peu renseignés en général et
de provoquer ainsi un très grand
nombre d’abstentions ; en effet,
si un candidatqui représente leurs
Tdées est villipendé par l’unique
journal, le Petit Havre , l’abstention
ne tarde pas àse produire.
On peut donc conclure de cette
élection que le Comité Central a
remporté sa dernière victoire, et
au prix de quels moyens !
Une Explication nécessaire
M. Fenoux comprit bien cette
situation : aussi dimanche soir était-
il anxieux ; il cherchait dans son
cerveau aride — ce soir là, au
moins — une explication à publier
le lendemain dans le Petit Havre.
Soudain, un visiteur frappa à sa
porte, c’était un Grand Electeur du
Comité Central, habitué des « par-
lottes » de la rue Fontenelle : la
Providence l’avait sans doute guidé !
En effet, ce visiteur, bien venu,
avait trouvé l’article que nous ve
nons de publier plus haut ; cet arti
cle, préparé à la hâte, avait été
oublié ou perdu par l’un de nos col
laborateurs.
Très habitué aux découpages, M.
Fenoux se mit au travail, supprima,
ajouta, attribua aux Républicains,
en les qualifiant d'hypnotisés, l’œu
vre méprisable du Comité dit Cen
tral , puis il retomba dans les
profondeurs de ses réflexions, ne
pouvant achever son article : l’an
xiété était trop grande, il lui fallait,
en cette nuit d’horrible souvenir,
rappelant celle de 1896 (Elections
municipales), écraser d’un seul
coup le Comité Républicain Démo
cratique, sous sa plume transformée
en marteau-pilon.
Le ridicule, seul, tue en France,
pensa M. Fenoux, il me faut un jeu
de mots !
Godefroy a bien trouvé « MORE
AUX VACHE » ce matin ; grâce, il
est vrai, à sa connaissance si appro
fondie de l’argot ; les anarchistes
qui le connaissaient s’en sont même
emparé comme titre pour une affi
che de dernière heure, portant une
fausse adresse d’imprimerie ; j’en
trouverai bien un meilleur !
Dieu soit loué, j’ai trouvé : P L M
(Pour la Mort) (Pissine Landrieu,
Moreau, initiales protéiques H! etc.,
etc ) ; avec cela le Comité Répu
blicain est effondré !
Et c’est pour servir ce délicieux
trait d'esprit que M. Fenoux ne
recula pas devant un mensonge nou
veau , en mettant en cause un citoyen
qui n’avait rien à voir avec la cam
pagne électorale.
En effet, M. Pissine refusa préci
sément, pour rester dans la vie
privée, la candidature au Conseil
Municipal qui lui fut offerte avec
insistance aux dernières élections ;
en outre, il n’est même pas élec
teur du deuxième canton, n’a ja
mais assisté à aucune réunion pu
blique ou privée et ne pouvant
faire partie d’aucun groupe patron
nant soit l’une soit l’autre des can
didatures.
Ainsi, de la vérité on fit l’impos
ture dans les colonnes du Havre et
du Petit Havre , sous la signature
de leur rédacteur en chef : il fallait
vraiment, M. Fenoux, que vous
n’eussiez pas grand chose à dire.
Sans doute auriez-vous mieux fait
de vous taire dans l’intérêt de l’Al
liance Républicaine que vous préco
nisiez, en la servant si singuliè
rement.
LA RÉDACTION.
MORALITÉ
Incontestablement, les idées démo
cratiques ont faic un grand pas dans
le deuxième canton, bien que le suc
cès complet n’ait pas couronné nos
efforts.
Saint-François, le fief électoral du
Comité central, à cela près d’un écart
de quinze voix, a donné l’égalité au
citoyen Moreau sur son adversaire.
On peut même dire sans crainte que
la majorité des opinions est favorable
à nos idées. N'était la campagne
acharnée entreprise par le Petit Havre
qui, lui surtout, il faut le reconnaître,
a fait l’élection. Ce journal n’a pas
craint de recouvrir de l’étiquette ré
publicaine un homme dont tous les
votes ont été hostiles à la République.
Nous savons, depuis longtemps, du
reste, que la cape de M. Fénoux est
doublée du manteau d’arlequin. Il
faut que je narre ici, pour l’édifica
tion des lecteurs, les déclarations par
lesquelles le rédacteur en chef de
l’organe de la rue Fontenelle aurait
accueilli la candidature du citoyen
Moreau. Il eiT était' heureux, c’était
un gage d’union et de réconciliation
entre les républicains, le Comité cen
tral, pensait-il, ne poserait pas de
concurrent. Il s’engageait à ne pas
combattre le candidat du groupe ré
publicain, et si ce dernier était seul
à se porter, il le soutiendrait en met
tant son non en .manchette, êû tête
des colonnes du journal.
A qui M. Fénoux disait-il cela?
Au citoyen Moreau lui-même.
A peine quelques jours après, il
l’éreintait de belle façon, le traitait
d’ambitieux, insinuait perfidement la
question de naturalisation, mais ce
n’était pas tout. Il refusait d’annoncer
les réunions publiques, il faisait le si
lence autour d’elles, comme si le lec
teur qui achète un journal d’informa
tions n’avait pas le droit d’être ren
seigné, même à la façon alambiquée
que l’ou connaît. Au point de vue
commercial, nous jugeons qu’il y a là
presque un délit.
M. Fénoux était-il de bonne foi,
en premier lieu ? En second lieu,
a-t-il agi contre son gré, en lançant
les épithètes violentes, les mots désa
gréables à l’égard d’un citoyen dont
les opinions n’avaient rien de révolu
tionnaire et qui était, aux yeux de
tous, un républicain convaincu?
C’est ce qu’il convient d'examiner.
Nous sommes persuadé qu’il a reçu le
mot d’ordre du Conseil d’administra
tion sous lequel il n’avait qu’à s’in
cliner. Et alors, retournant les batte
ries, les qualités se changent en dé
fauts. Au candidat que l’on avait
agréé, ou ne trouve plus avec désin
volture que plaies et bosses. Voilà la
vérité. Que fait-on de l’indépeudance
de la rédaction ? Une chose informe
et ridicule. Mais nous ne devons pas
nous arrêter là. Si la rédaction est
enchaînée, dogue aboyeur au com
mandement, nous avons à tâche d’al
ler chercher los responsabilités, ce
sont les membres du Conseil d’admi
nistration que nous mettrons en cause.
Dans le deuxième canton, l’on est
très irrité contre la conduite du Petit
Havre, on souhaite ardemment l’appa
rition d’un journal quotidien vrai
ment républicain, efficacement et sin
cèrement attaché aux intérêts bien
entendus de notre cité. C’est vers ce
but que doivent se porter nos efforts.
Il est indispensable que notre ville
ait un organe sain, qui fasse entendre
une parole autorisée eu harmonie avec
ses aspirations et ses légitimes reven
dications.
A. H.
VICTOIRE !
Le Comité Central vient de rem
porter un immense succès, une
éclatante victoire ! Son candidat, M.
Jules Jamein, vient en effet d’être
élu conseiller d'arrondissement dans
le deuxième canton. Sur 3,501 élec
teurs inscrits, il a obtenu 772 voix.
Si après cela le Comité Central
n’est pas content, il faudra lui
servir des œufs de vanneau.
L’heureux élu pourra se vanter
de représenter réellement les élec
teurs du 2 e canton.
Et dire que pour arriver à ce
magnifique résultat, il a fallu d'a
bord ressouder les tronçons (style
H. F.) épars du comité, mobiliser
les marchands d’hommes de Saint-
François, faire entrer en lice toute
la presse locale : le Journal du
Havre, l’ondoyant et divers Petit-
Havre, jusqu’au « faux bourdon »
du quai d’Orléans, tous ont donné
dans les grands prix.
Et venir après cela dire que le
Comité Central n’a plus d’influence ?
Ah malheur !
Le Petit Havre, lui, prend ses
grands airs. Hier encore nationa
liste, il daube dessus aujourd’hui.
Dans son dernier article sur les
élections, il rend son fiel et il parle
de respect dû aux électeurs, de pro
bité politique ; ses vieux abonnés,
ses actionnaires même ont dû bien
sourire : parler de probité politique
dans les bureaux de ce journal, c’est
comme parler de corde dans la
maison d’un pendu. A l’entendre,
ce n’est pas M. Jamein que les élec
teurs avaient l'intention d’élire,
c’est le Petit Havre qu’ils voulaient
venger des calomnies de ses adver
saires.
Et ce journal ose encore parler
de probité politique ! Est-ce par
probité politique qu’il faisait crier
par des camelots, toute la journée
de dimanche, devant les trois sec
tions de vote : « Demandez 1 q Petit
Havre, avec un bulletin de vote du
Grand Citoyen Jamein, cinq cen
times, un sou ? »
N ofirait-on pas, en outre, une su
perbe prime pour allécher les votants.
< Cette désinvolture a paru telle- ;
ment odieuse à quelques électeurs,
qu’ils ont fait dresser contraven
tion contre les délinquants.
Nous plaignons vraiment M. Ja
mein d’avoir eu recours à de tels
procédés.
On nous adresse la lettre suivante,
avec prière d’insérer :
Monsieur le Directeur du
journal Le Réveil ,
Complètement indépendant, sans
parti-pris et ne travaillant que pour
la bonne cause, je ne saurais laisser
passer l’article du Petit havre du 31
décembre sans protester énergique
ment sur la façon dont M. Eénoux
expose à ses lecteurs le résultat du
scrutin de ballottage du 2 e canton.
M. Fénoux nous reproche en outre,
dans l’intervalle des deux scrutins,
d’avoir ouvertement pratiqué un raco
lage éhonté dans les rues et au comp
toir des cabarets.
J’en donne le démenti le plus for
mel à M. Fénoux. Personne du co
mité dont j ’avais la confiance pour sur
veiller l’affichage et la distribution
des bulletins et circulaires ne s’ent
jamais livré à ce sale travail comme,
au contraire, l’a fait M. Jamein en
personne, accompagné de un et de
plusieurs membres de son comité, al
lant racoler des suffrages de boutique
en boutique: cabaret, coiffeurs, cor
donniers, etc., etc. En un mot, de
porte en porte.
M. Bauzin, lui-même, dans certai
nes maisons, en a fait autant, soute
nant la candidature Jamein.
M. Moreau n’a jamais rien fait de
semblable, je puis l’affirmer, j’en at
tends le démenti.
M. Moreau n’a eu recours qu’à la
voie des affiches (puisque Le Petit
Havre lui avait refusé sa publicité).
Il est resté chez lui, il ne s’est pré
senté qu’en réunions publiques, après
avoir loyalement invité son concur
rent à y venir discuter contradictoi
rement avec lui, chose que M. Jamein
n’a pas eu le courage d’affronter.
Mais je prétends que M. Jamein,
soutenu comme il l’était par la presse
aurait pu se dispenser, comme can
didat officiel, de se livrer aux manœu
vres que nous reproche Le Petit Havre
et, — pour nous servir de ses ex
pressions, — rechercher une popula
rité malsaine dont prestement il nous
accuse de nous être servi.
J’attends une réponse du Petit Ha
vre. Dans tous les cas, s’il ne se sent
pas satisfait, j'ai d’autres pièces en
mains et des témoignages à l’appui de
ce que j’avance. Je me résume, c’est
que j’ai travaillé pour M. Moreau
sans intérêt aucun, je l’ai considéré
comme un homme qui était digne de
représenter le 2 e canton, il a toujours
porté intérêt à la corporation dont je
suis fier de faire partie; il nous Ta
prouvé maintes fois moralement et
nécuniairement ; tous les employés qui
ont eu la satisfaction de l’approcher
sont unanimes à le reconnaître. C’est
pourquoi je me suis mis à sa disposi
tion et je ne le regrette pas, car j’ai la
conviction sincère d’avoir rempli une
bonne besogne honnête, et non celle
alléguée par Le Petit Havre.
Agréez, Monsieur, etc.
Fernand Gosset,
Maître d'Hôtel ..
L’organe de M. Fénoux
Autrefois, le Petit Havre portait en
sous-titre le qualificatif de socialiste.
Ge mot hurlait avec sa ligne de
conduite. Une décision des grands
docteurs de la rue Fontenelle décida
une opération nécessaire, on suppri
merait cette étiquette. C’était un
premier pas vers la réaction, autre
ment dit : la circoncision.
Maintenant qu’il combat les dé
mocrates au profit accusé des amis de
la Croix, une nouvelle opération
s’impose ; nous croyons que les som
mités médicales vont se réunir pro
chainement pour enlever l’enseigne
avariée. Il faut à tout prix que le
mot démocratique disparaisse ; il faut
que M. Fénoux coupe cette queue.
Mais nous pensons que l’on devra
aller plus loin et retirer le mot de
républicain.
Alors, que restera-t-il de Y organe
à M. Fénoux ? Nous posons la ques
tion sans la résoudre.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
Samedi 4 Janvier 1902.
Réveil dn
Organe du Parti Républicain Démocratique
DÉPÔT/ÉGAL
1902
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » b îv.
ADMINISTRATION IT RÉDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction.... Alfred HENRI
L’Imprimeur-Gérant.. F. LE ROY
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 t> ■
On traite à forfait
LE
Scrutin de Dimanche
Vérité et Imposture
Trompé par la plume intéressée
de M. Hippolyte Fenoux et abusés
par le Groupe Charlatanesque qui
compose le moribond Comité Cen
tral, les électeurs du 2 e canton sont,
une fois de plus, victimes de louches
combinaisons.
On s’agitait, rue Fontenelle, en
de tortueuses convulsions, les étren-
ues approchaient d’abord et les Elec
tions Législatives ensuite !
Aussi afïublait-on le candidat de
toutes sortes de titres et qualités :
adjoint, délégué cantonal, Adminis
trateur de la Caisse d’Epargne, etc.,
etc
Pour tromper la bonne foi, ne
fallait-il pas du « trompe l’œil » ?
Les Fenoux, Godefroy et autres
grands électeurs du Canton, étaient
apeurés, malgré les prophéties opti-
mfôte^dxïLiïbrciïânà d'hommes Mor
van leur donnant l’assurance qu’il
faisait marcher, à lui seul, tous les
marins !
Dans une orgie d’imprimés, ils
déversaient l’injure contre les Ré
publicains qui ne croient pas que le
succès soit au « plus offrant * et qui
mettent les principes démocrati
ques, les intérêts du Havre et le
respect des Electeurs à la base du
suffrage universel.
A la dernière heure s’étalaient
ainsi sur les murailles des fumiste
ries grotesques : ce coup de cloche
sonna sans effet
Néanmoins de tels procédés dé
notent encore plus d’inconsciende
que de roublardise, car ceux qui se
les permettaient commettaient de
véritables délits électoraux en affi
chant de faux noms de candidats,
sous le couvert d’une fausse adresse
d’imprimerie.
Mais nous sommes heureux de
. constater que, malgré de pareilles
manœuvres, les idées démocrati
ques ont gagné considérablement
du terrain depuis la candidature ré
publicaine de M. Brot.
Les gens sérieux considèrent
aussi que la mobilité de la ligne de
conduite du Petit Havre et la perfi
die de ses campagnes ont pour résul
tat, dans ce quartier essentiellement
maritime, d’embarrasser les élec
teurs peu renseignés en général et
de provoquer ainsi un très grand
nombre d’abstentions ; en effet,
si un candidatqui représente leurs
Tdées est villipendé par l’unique
journal, le Petit Havre , l’abstention
ne tarde pas àse produire.
On peut donc conclure de cette
élection que le Comité Central a
remporté sa dernière victoire, et
au prix de quels moyens !
Une Explication nécessaire
M. Fenoux comprit bien cette
situation : aussi dimanche soir était-
il anxieux ; il cherchait dans son
cerveau aride — ce soir là, au
moins — une explication à publier
le lendemain dans le Petit Havre.
Soudain, un visiteur frappa à sa
porte, c’était un Grand Electeur du
Comité Central, habitué des « par-
lottes » de la rue Fontenelle : la
Providence l’avait sans doute guidé !
En effet, ce visiteur, bien venu,
avait trouvé l’article que nous ve
nons de publier plus haut ; cet arti
cle, préparé à la hâte, avait été
oublié ou perdu par l’un de nos col
laborateurs.
Très habitué aux découpages, M.
Fenoux se mit au travail, supprima,
ajouta, attribua aux Républicains,
en les qualifiant d'hypnotisés, l’œu
vre méprisable du Comité dit Cen
tral , puis il retomba dans les
profondeurs de ses réflexions, ne
pouvant achever son article : l’an
xiété était trop grande, il lui fallait,
en cette nuit d’horrible souvenir,
rappelant celle de 1896 (Elections
municipales), écraser d’un seul
coup le Comité Républicain Démo
cratique, sous sa plume transformée
en marteau-pilon.
Le ridicule, seul, tue en France,
pensa M. Fenoux, il me faut un jeu
de mots !
Godefroy a bien trouvé « MORE
AUX VACHE » ce matin ; grâce, il
est vrai, à sa connaissance si appro
fondie de l’argot ; les anarchistes
qui le connaissaient s’en sont même
emparé comme titre pour une affi
che de dernière heure, portant une
fausse adresse d’imprimerie ; j’en
trouverai bien un meilleur !
Dieu soit loué, j’ai trouvé : P L M
(Pour la Mort) (Pissine Landrieu,
Moreau, initiales protéiques H! etc.,
etc ) ; avec cela le Comité Répu
blicain est effondré !
Et c’est pour servir ce délicieux
trait d'esprit que M. Fenoux ne
recula pas devant un mensonge nou
veau , en mettant en cause un citoyen
qui n’avait rien à voir avec la cam
pagne électorale.
En effet, M. Pissine refusa préci
sément, pour rester dans la vie
privée, la candidature au Conseil
Municipal qui lui fut offerte avec
insistance aux dernières élections ;
en outre, il n’est même pas élec
teur du deuxième canton, n’a ja
mais assisté à aucune réunion pu
blique ou privée et ne pouvant
faire partie d’aucun groupe patron
nant soit l’une soit l’autre des can
didatures.
Ainsi, de la vérité on fit l’impos
ture dans les colonnes du Havre et
du Petit Havre , sous la signature
de leur rédacteur en chef : il fallait
vraiment, M. Fenoux, que vous
n’eussiez pas grand chose à dire.
Sans doute auriez-vous mieux fait
de vous taire dans l’intérêt de l’Al
liance Républicaine que vous préco
nisiez, en la servant si singuliè
rement.
LA RÉDACTION.
MORALITÉ
Incontestablement, les idées démo
cratiques ont faic un grand pas dans
le deuxième canton, bien que le suc
cès complet n’ait pas couronné nos
efforts.
Saint-François, le fief électoral du
Comité central, à cela près d’un écart
de quinze voix, a donné l’égalité au
citoyen Moreau sur son adversaire.
On peut même dire sans crainte que
la majorité des opinions est favorable
à nos idées. N'était la campagne
acharnée entreprise par le Petit Havre
qui, lui surtout, il faut le reconnaître,
a fait l’élection. Ce journal n’a pas
craint de recouvrir de l’étiquette ré
publicaine un homme dont tous les
votes ont été hostiles à la République.
Nous savons, depuis longtemps, du
reste, que la cape de M. Fénoux est
doublée du manteau d’arlequin. Il
faut que je narre ici, pour l’édifica
tion des lecteurs, les déclarations par
lesquelles le rédacteur en chef de
l’organe de la rue Fontenelle aurait
accueilli la candidature du citoyen
Moreau. Il eiT était' heureux, c’était
un gage d’union et de réconciliation
entre les républicains, le Comité cen
tral, pensait-il, ne poserait pas de
concurrent. Il s’engageait à ne pas
combattre le candidat du groupe ré
publicain, et si ce dernier était seul
à se porter, il le soutiendrait en met
tant son non en .manchette, êû tête
des colonnes du journal.
A qui M. Fénoux disait-il cela?
Au citoyen Moreau lui-même.
A peine quelques jours après, il
l’éreintait de belle façon, le traitait
d’ambitieux, insinuait perfidement la
question de naturalisation, mais ce
n’était pas tout. Il refusait d’annoncer
les réunions publiques, il faisait le si
lence autour d’elles, comme si le lec
teur qui achète un journal d’informa
tions n’avait pas le droit d’être ren
seigné, même à la façon alambiquée
que l’ou connaît. Au point de vue
commercial, nous jugeons qu’il y a là
presque un délit.
M. Fénoux était-il de bonne foi,
en premier lieu ? En second lieu,
a-t-il agi contre son gré, en lançant
les épithètes violentes, les mots désa
gréables à l’égard d’un citoyen dont
les opinions n’avaient rien de révolu
tionnaire et qui était, aux yeux de
tous, un républicain convaincu?
C’est ce qu’il convient d'examiner.
Nous sommes persuadé qu’il a reçu le
mot d’ordre du Conseil d’administra
tion sous lequel il n’avait qu’à s’in
cliner. Et alors, retournant les batte
ries, les qualités se changent en dé
fauts. Au candidat que l’on avait
agréé, ou ne trouve plus avec désin
volture que plaies et bosses. Voilà la
vérité. Que fait-on de l’indépeudance
de la rédaction ? Une chose informe
et ridicule. Mais nous ne devons pas
nous arrêter là. Si la rédaction est
enchaînée, dogue aboyeur au com
mandement, nous avons à tâche d’al
ler chercher los responsabilités, ce
sont les membres du Conseil d’admi
nistration que nous mettrons en cause.
Dans le deuxième canton, l’on est
très irrité contre la conduite du Petit
Havre, on souhaite ardemment l’appa
rition d’un journal quotidien vrai
ment républicain, efficacement et sin
cèrement attaché aux intérêts bien
entendus de notre cité. C’est vers ce
but que doivent se porter nos efforts.
Il est indispensable que notre ville
ait un organe sain, qui fasse entendre
une parole autorisée eu harmonie avec
ses aspirations et ses légitimes reven
dications.
A. H.
VICTOIRE !
Le Comité Central vient de rem
porter un immense succès, une
éclatante victoire ! Son candidat, M.
Jules Jamein, vient en effet d’être
élu conseiller d'arrondissement dans
le deuxième canton. Sur 3,501 élec
teurs inscrits, il a obtenu 772 voix.
Si après cela le Comité Central
n’est pas content, il faudra lui
servir des œufs de vanneau.
L’heureux élu pourra se vanter
de représenter réellement les élec
teurs du 2 e canton.
Et dire que pour arriver à ce
magnifique résultat, il a fallu d'a
bord ressouder les tronçons (style
H. F.) épars du comité, mobiliser
les marchands d’hommes de Saint-
François, faire entrer en lice toute
la presse locale : le Journal du
Havre, l’ondoyant et divers Petit-
Havre, jusqu’au « faux bourdon »
du quai d’Orléans, tous ont donné
dans les grands prix.
Et venir après cela dire que le
Comité Central n’a plus d’influence ?
Ah malheur !
Le Petit Havre, lui, prend ses
grands airs. Hier encore nationa
liste, il daube dessus aujourd’hui.
Dans son dernier article sur les
élections, il rend son fiel et il parle
de respect dû aux électeurs, de pro
bité politique ; ses vieux abonnés,
ses actionnaires même ont dû bien
sourire : parler de probité politique
dans les bureaux de ce journal, c’est
comme parler de corde dans la
maison d’un pendu. A l’entendre,
ce n’est pas M. Jamein que les élec
teurs avaient l'intention d’élire,
c’est le Petit Havre qu’ils voulaient
venger des calomnies de ses adver
saires.
Et ce journal ose encore parler
de probité politique ! Est-ce par
probité politique qu’il faisait crier
par des camelots, toute la journée
de dimanche, devant les trois sec
tions de vote : « Demandez 1 q Petit
Havre, avec un bulletin de vote du
Grand Citoyen Jamein, cinq cen
times, un sou ? »
N ofirait-on pas, en outre, une su
perbe prime pour allécher les votants.
< Cette désinvolture a paru telle- ;
ment odieuse à quelques électeurs,
qu’ils ont fait dresser contraven
tion contre les délinquants.
Nous plaignons vraiment M. Ja
mein d’avoir eu recours à de tels
procédés.
On nous adresse la lettre suivante,
avec prière d’insérer :
Monsieur le Directeur du
journal Le Réveil ,
Complètement indépendant, sans
parti-pris et ne travaillant que pour
la bonne cause, je ne saurais laisser
passer l’article du Petit havre du 31
décembre sans protester énergique
ment sur la façon dont M. Eénoux
expose à ses lecteurs le résultat du
scrutin de ballottage du 2 e canton.
M. Fénoux nous reproche en outre,
dans l’intervalle des deux scrutins,
d’avoir ouvertement pratiqué un raco
lage éhonté dans les rues et au comp
toir des cabarets.
J’en donne le démenti le plus for
mel à M. Fénoux. Personne du co
mité dont j ’avais la confiance pour sur
veiller l’affichage et la distribution
des bulletins et circulaires ne s’ent
jamais livré à ce sale travail comme,
au contraire, l’a fait M. Jamein en
personne, accompagné de un et de
plusieurs membres de son comité, al
lant racoler des suffrages de boutique
en boutique: cabaret, coiffeurs, cor
donniers, etc., etc. En un mot, de
porte en porte.
M. Bauzin, lui-même, dans certai
nes maisons, en a fait autant, soute
nant la candidature Jamein.
M. Moreau n’a jamais rien fait de
semblable, je puis l’affirmer, j’en at
tends le démenti.
M. Moreau n’a eu recours qu’à la
voie des affiches (puisque Le Petit
Havre lui avait refusé sa publicité).
Il est resté chez lui, il ne s’est pré
senté qu’en réunions publiques, après
avoir loyalement invité son concur
rent à y venir discuter contradictoi
rement avec lui, chose que M. Jamein
n’a pas eu le courage d’affronter.
Mais je prétends que M. Jamein,
soutenu comme il l’était par la presse
aurait pu se dispenser, comme can
didat officiel, de se livrer aux manœu
vres que nous reproche Le Petit Havre
et, — pour nous servir de ses ex
pressions, — rechercher une popula
rité malsaine dont prestement il nous
accuse de nous être servi.
J’attends une réponse du Petit Ha
vre. Dans tous les cas, s’il ne se sent
pas satisfait, j'ai d’autres pièces en
mains et des témoignages à l’appui de
ce que j’avance. Je me résume, c’est
que j’ai travaillé pour M. Moreau
sans intérêt aucun, je l’ai considéré
comme un homme qui était digne de
représenter le 2 e canton, il a toujours
porté intérêt à la corporation dont je
suis fier de faire partie; il nous Ta
prouvé maintes fois moralement et
nécuniairement ; tous les employés qui
ont eu la satisfaction de l’approcher
sont unanimes à le reconnaître. C’est
pourquoi je me suis mis à sa disposi
tion et je ne le regrette pas, car j’ai la
conviction sincère d’avoir rempli une
bonne besogne honnête, et non celle
alléguée par Le Petit Havre.
Agréez, Monsieur, etc.
Fernand Gosset,
Maître d'Hôtel ..
L’organe de M. Fénoux
Autrefois, le Petit Havre portait en
sous-titre le qualificatif de socialiste.
Ge mot hurlait avec sa ligne de
conduite. Une décision des grands
docteurs de la rue Fontenelle décida
une opération nécessaire, on suppri
merait cette étiquette. C’était un
premier pas vers la réaction, autre
ment dit : la circoncision.
Maintenant qu’il combat les dé
mocrates au profit accusé des amis de
la Croix, une nouvelle opération
s’impose ; nous croyons que les som
mités médicales vont se réunir pro
chainement pour enlever l’enseigne
avariée. Il faut à tout prix que le
mot démocratique disparaisse ; il faut
que M. Fénoux coupe cette queue.
Mais nous pensons que l’on devra
aller plus loin et retirer le mot de
républicain.
Alors, que restera-t-il de Y organe
à M. Fénoux ? Nous posons la ques
tion sans la résoudre.
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