Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-12-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 décembre 1901 28 décembre 1901
Description : 1901/12/28 (N296). 1901/12/28 (N296).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263495h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES 4B0NNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an
Départements »
3 fr.
4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
HUE GASIMIR-PÉRIER,
Secrétaire de la Rédaction.... Alfred HENRI
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
Wff WW 1 uiiMMmwuuraHl
1 5
Annonces
Réclames,
Prix des Insertions :
25 centimes la ligne
50 »
On traite à forfait
GROUPE RÉPUBLICAIN DU 2 E CANTON
«N l Li Q \ y
Election au Conseil d’Arrondissement du 29 Décembre 1901
SCRUTIN DE BALLOTTAGE
Aug. MOREAU
Président du Syndicat des Maîtres d’Hôtels,
Restaurateurs, Limonadiers, etc.
CANDIDAT RÉPUBLICAIN DÉMOCRATE
Mitra au Conseil d’Arrondissemenl
Du 2 e Canton
Min de Ballottage du 29 Décembre 1991
Mes Chers Concitoyens !
Je remercie bien vivement les 583
électeurs qui ont affirmé sur mon nom
leur républicanisme et leur ferme
volonté de voir aboutir les réformes
démocratiques qui figurent dans mou
programme.
Le faible écart qui me sépare de
mon concurrent me fait un devoir de
maintenir ma candidature au second
tour.
J’ai la ferme conviction que la ma
jorité des électeurs du 2 e canton est
acquise aux idées que je défends.
A ceux qui ont pu se laisser éga
rer par les attaques perfides dirigées
contre moi ;
À ceux qui, Dimanche dernier, se
sont abstenus pour diverses raisons,
j’ai le droit de faire appel.
Ils viendront au Scrutin du 29 Dé
cembre se joindre aux Républicains
indépendants qui, amis des Réformes ,
Adversaires de la Candidature Officielle
et des questions personnelles m’ont
accordé leurs libres suffrages.
Vive la République !
Aug. MOREAU,
Président du Syndicat dès Maîtres d’Hôtel,
Restaurateurs et Limonadiers.
Ba llotta ge
La manœuvre des abstentions,
préconisée par les démocrates dissi
dents, a porté ses fruits : le candidat
du Comité central a obtenu, au pre
mier tour de scrutin, plus de voix
que son adversaire. C’était prévu à
la suite d’une défection déplorable ;
mais le succès, pour ne pas dire
Léchée relatif d’un comité invulné
rable jusque-là et dont l’étoile com
mence à pâlir, est subordonné à des
querelles intestines passagères et les
ressentiments qui en ont été la con
séquence ne sauraient être irréduc
tibles, en présence de l’ennemi.
Si les démocrates, dans un inté
rêt général, parviennent, pour un
jour, à oublier les misérables cau
ses de mésintelligence qui les divi
sent provisoirement, l’élection de
notre candidat est assurée au deuxiè
me tour.
Le Comité central est composé,
lui aussi, d’éléments divers, mais
plus ou moins rétrogrades ; les
membres qui en font partie ne s’çn-
tendent pas toujours sur le choix
du candidat ; il ne manque pas, dans
son sein, de personnalités encom
brantes, mais quand le moment de
la lutte est venu, l’accord se fait par
instinct de conservation; les plus
entreprenants font abnégation de
leurs préférences et tous les adhé
rents bien disciplinés votent, comme
un seul homme, en faveur du candi
dat désigné, quel qu’il soit, pour
assurer avant tout le triomphe du
principe réactionnaire. La force du
Comité central repose surtout sur
son aversion pour les classes qu’il
considère comme dangereuses, pour
crux qui aspirent à une situation
meilleure, et sur son intérêt bien
compris, bien calculé à les mainte
nir, le plus longtemps possible, en
état d’infériorité et de subordina
tion.
Le grand parti démocratique ren
versera légalement, quand il le
voudra, cette digue menaçante op
posée à ses revendications les mieux
justifiées; mais, pour atteindre le
but, le torrent devra aborder réso
lument l’obstacle au lieu de se sub
diviser, pour le tourner, en divers
canaux impuissants.
Qu’il se souvienne que sa place au
soleil lui a été trop longtemps con
testée, qu’elle lui est encore aujour
d’hui mesurée avec parcimonie, que
les hommes ne sont rien, qu’ils pas
sent et que les principes seuls doi
vent être immuables; qu’il accepte,
pour quelques heures, une trêve
libératrice ; qu’il oppose sa masse
compacte aux efforts désespérés
d’un ennemi déjà fort amoindri et
les succès frelatés du Comité cen
tral tourneront en déroute com
plète.
• ■
• •
Cette trêve n’est pas seulement
nécessaire pour obtenir le résultat
attendu de l’élection au Conseil
d’arrondissement qui n’a, en réalité,
qu’un intérêt politique secondaire ;
mais elle est urgente à l’approche
des élections de nos députés ; elles
décideront, en effet, du sort réservé
aux petits commerçants, aux tra
vailleurs, aux prolétaires qui seront
condamnés à assister à l’avortement
de toutes les réformes projetées en
leur faveur, s’ils se présentent divi
sés et en frères ennemis devant les
urnes législatives.
• «
Le Radical-Socialiste de jeudi
nous est communiqué à la dernière
heure, au moment où cet article
allait être envoyé à l’impression.
Nous reconnaissons avec plaisir que
nous n’avions pas trop présumé de
l’esprit de discipline, de conciliation
de tous les démocrates en présence
du danger. Nos confrères du Radical
ont reconnu leur erreur, ils revien
nent au bon combat. Nous les en
félicitons bien sincèrement et nous
serons heureux de nous réjouir
demain, avec eux, de l’échec défi
nitif du Comité central réactionnaire
et de l’élection de M. Moreau, can
didat véritablement Républicain dé
mocrate qui nous paraît maintenant
assurée. SENEX.
Scrutin du 29 Décembre 1901
Electeurs du 2 e Canton,
Vous avez tenu à affirmer vos con
victions républicaines en vous ral
liant à la candidature du citoyen
MOREAU.
Le chiffre de 583 voix que vous
avez contribué à lui donner est un
gage de votre persévérance dans la
voie du progrès et du bien.
Vos adversaires croient obtenir la
victoire en insinuant que leur can
didat répond le mieux à la bonne exé
cution du mandat à remplir.
Ils font fi des promesses du citoyen
MOREAU , prétendant qu il n obéit qu’à
de vagues ambitions et qu’il est
dénué d'esprit pratique.
L’esprit pratique de M. Jamein,
vous le connaissez tous. Il vous a
leurré dans vos convictions. Il a
voté contre ce qu’il vous a pro
mis.
LES VAGUES AMBI
TIONS du citoyen MOREAU
sont de faire valoir auprès des pou
voirs publics toutes les revendications
ouvrières et de faire abroger les lois
funestes au développement du com
merce et de l’industrie.
Sa seule préoccupation est de faire
le plus de bien possible et de venir
en aide à tous les corps d’état cons
titués.
Travailleurs du 2 e Canton,
Voulez-vous être représentés digne
ment au Conseil d’arrondissement?
Le citoyen Moreau ne vous donne
pas de vaines promesses. 11 tiendra
ses engagements.
Sa carrière ! vous la connaissez.
Travailleurs !
L’avenir du prolétariat est entre
vos mains.
A quelque branche de l’alimenta
tion que vous apparteniez, vous aurez
à cœur de vous inspirer des prin
cipes de 89; vous vous rendrez di
gnes de l’héritage que vous ont légué
vos ancêtres en utilisant votre carte
d’électeur.
Pas d’abstentions !
Tous aux Urnes!
Votons tous pour le
Citoyen MOREAU.
Un groupe de limonadiers-restaurateurs
M. Jamein et le Corp s Electoral
M. Jamein en prend à son aise avec
le corps électoral. Expressément in
vité par le groupe républicain du
deuxième canton à venir exposer son
programme aux électeurs, ilse récuse.
Il ne veut à aucun prix entrer en rap
port avec les commerçants et les tra
vailleurs du canton, des intérêts des
quels il se soucie fort peu. Il allègue
des engagements antérieurs, des réu
nions privées, que sais-je? Lst-ceque
les explications au grand jour, à la
pleine lumière ne valent pas mieux
que des tripotages en sourdine ou des
manœuvres souterraines? î
j La place est assez large, la liberté
de la parole est assez grande dans les
réunions organisées par les républi
cains pour que M. Jamein et ses amis
n’aient crainte de se faire entendre.
Les conspirations du Comité central
n’ont pas lieu d’être sous un régime
démocratique.
A la vérité, M. Jamein redoutait
les questions qui pouvaient lui etre
posées quant à ses votes réactionnai
res. Il lui était difficile de montrer
par quelle évolution tardive il serait
devenu un républicain convaincu, il
lui était impossible de concilier son
attitude nouvelle avec ses agissements
antérieurs quant aux solutions né
fastes auxquelles il s’est attaché,
principalement envers les débitants et
les ouvriers.
Il n’y a, en réalité, dans ses gestes
actuels, que des manœuvres électo
rales que nous aurons tous à cœur de
déjouer.
M. Jamein semble se plaindre de ce
que son honorable concurrent, le ci
toyen Moreau, ait des vues plus éle
vées, une conception politique plus
étendue qu’il n’aura, des charges et
des devoirs d’un élu du suffrage uni
versel.
Le pauvre homme, il ne se doute
pas, qu’ainsi, il fait mieux ressortir
son incapacité politique, le vide de
ses aspirations.
Eu effet, il est bien vrai que M.
Jamein n’ait pas de programme, il ne
sait pas où il va, il se laisse conduire
par quelques intrigants, comme un
aveugle par son chien.
Dans ces conditions, il lui eut ete
difficile d’exposer ses idées, de dire
comment et pourquoi il serait répu
blicain, alors que tous les dimanches
il se rend à l’église Saint-Michel.
Einissons-en une bottne fois avec
ces républicains d’Eglise, dont toutes
les fréquentations sont cléricales. Nous
savons, par expérience, que la politi
que du pape et celle de la France ne
peuvent se concilier. . r ,
Nous aurons un regret sincere, c est
de voir Le Petit Havre , au fronton
duquel s’étale l’etiquette de republi-
j cain démocratique, marcher vers les
! compromissions, en se mettant à la
I remorque du canard nationaliste, dé
fenseur du père Didon, qu’est La Clo-
che.
C'est encore de le voir refuser son
concours à un véritable démocrate,
lui fermer les portes, se livrer à son
égard à des insinuations malveillantes
et jouer, en revanche, la conspiration
du silence pour étouffer les légitimes
protestations, ainsi que les doléances
du corps électoral.
Nous voudrions bien connaître les
sérieux titres du candidat de La Clo
che que nous prône Le Petit Havre.
Comme conseiller municipal, il est
resté obscur, comme adjoint, il
s’est fait remarquer par sa nullité.
Les Lemierre, les Le Minihy de la
Villehervé l’ont choisi parce qu’ils
n’avaient pas d’autre candidat à pro
poser.
Les électeurs, nous en sommes con
vaincu, sauront discerner en la cir
constance. Us ne donneront pas leur
voix à un réactionnaire qui se pare
d’un faux-nez en s’intitulant répu
blicain. Us accorderont leurs suffrages
à un citoyen qui a donné souvent des
preuves de son indépendance et de
son attachement aux intérêts de la
cité, un républicain ferme et inébran
lable qui, s’il est élu, ne craindra pas
de se mettre en contact avec eux;
Nous nommons le citoyen Moreau.
Réunion Publique du 26 décembre 1901
Le Groupe républicain du 2 e can
ton avait convoqué les électeurs à une
1 réunion publique, à l’école de la rue
Dauphine, en vue des élections au
Conseil d’Arrondissement.
L’assemblée a désigné le docteur
Lauvel, conseiller général, pour la
présidence, et comme assesseurs les
citoyens Cherfils et Marais.
Le président remercie l’assistanee
de la marque de confiance qu’elle
vient de lui donner. U exprime son
regret de l’absence du candidat ad
verse, M. Jamein, retenu, dit-il, par
des engagements antérieurs.
Le citoyen Moreau a pris ensuite
la parole. U a commencé par mani
fester son regret d’avoir vu la cam
pagne électorale glisser de son véri
table terrrain politique et économi
que. Ce n’est pas sa faute si elle a
tourné ainsi. U a toujours agi per
sonnellement avec courtoisie. II ne
reculera pas devant les attaques per
fides et luttera jusqu’au bout. Son
programme porte, surtout, sur la
question économique et la question
commerciale, il ne négligera pas,
toutefois, la grande cause de la Répu
blique.
La refonte complète de notre systè
me d’impôts sera sa grande préoccu
pation . La législation des patentes,
la suppression des licences, du privi
lège des bouilleurs de cru, l’abaisse
ment du droit sur les alcools, trouve
ront eu lui un ardent défenseur. U se
déclare partisan du service militaire
à deux ans. II combattra avec éner
gie les lois protectionnistes, les pri
mes à l’exportation, notamment celle
sur les sucres qui nous fait payer le
sucre plus cher en France qu’il ne
l’est à l’étranger. U termine, aux
applaudissements de l’assistance, par
un chaleureux appel en faveur des
réformes sociales par une évolution
pacifique des idées, sans à-coups, par
l’ordre et la méthode.
Le citoyen Frébourg ayant demandé
au candidat le pourquoi de cette
campagne anti-républicaine, le ci
toyen Moreau explique comment,
après avoir pris part à la défense de
Paris, en 1870, il fut obligé d’éco
nomiser sou à sou les mille francs
qui devaient lui permettre de recou
vrer la nationalité française. La loi
nouvelle sur la naturalisation n’était
pas votée, et les démarches étaient
longues alors. U est né à Paris, a
toujours vécu en France, en bon
Français et il l’est autant que son
concurrent.
Les applaudissements éclatent et
le citoyen Frébourg se déclare entiè
rement satisfait.
Un citoyen exprime son étonnement,
partagé par plusieurs de ses amis,
!
I
J
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Le Havre et la Seine-Inférieure par an
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Prix des Insertions :
25 centimes la ligne
50 »
On traite à forfait
GROUPE RÉPUBLICAIN DU 2 E CANTON
«N l Li Q \ y
Election au Conseil d’Arrondissement du 29 Décembre 1901
SCRUTIN DE BALLOTTAGE
Aug. MOREAU
Président du Syndicat des Maîtres d’Hôtels,
Restaurateurs, Limonadiers, etc.
CANDIDAT RÉPUBLICAIN DÉMOCRATE
Mitra au Conseil d’Arrondissemenl
Du 2 e Canton
Min de Ballottage du 29 Décembre 1991
Mes Chers Concitoyens !
Je remercie bien vivement les 583
électeurs qui ont affirmé sur mon nom
leur républicanisme et leur ferme
volonté de voir aboutir les réformes
démocratiques qui figurent dans mou
programme.
Le faible écart qui me sépare de
mon concurrent me fait un devoir de
maintenir ma candidature au second
tour.
J’ai la ferme conviction que la ma
jorité des électeurs du 2 e canton est
acquise aux idées que je défends.
A ceux qui ont pu se laisser éga
rer par les attaques perfides dirigées
contre moi ;
À ceux qui, Dimanche dernier, se
sont abstenus pour diverses raisons,
j’ai le droit de faire appel.
Ils viendront au Scrutin du 29 Dé
cembre se joindre aux Républicains
indépendants qui, amis des Réformes ,
Adversaires de la Candidature Officielle
et des questions personnelles m’ont
accordé leurs libres suffrages.
Vive la République !
Aug. MOREAU,
Président du Syndicat dès Maîtres d’Hôtel,
Restaurateurs et Limonadiers.
Ba llotta ge
La manœuvre des abstentions,
préconisée par les démocrates dissi
dents, a porté ses fruits : le candidat
du Comité central a obtenu, au pre
mier tour de scrutin, plus de voix
que son adversaire. C’était prévu à
la suite d’une défection déplorable ;
mais le succès, pour ne pas dire
Léchée relatif d’un comité invulné
rable jusque-là et dont l’étoile com
mence à pâlir, est subordonné à des
querelles intestines passagères et les
ressentiments qui en ont été la con
séquence ne sauraient être irréduc
tibles, en présence de l’ennemi.
Si les démocrates, dans un inté
rêt général, parviennent, pour un
jour, à oublier les misérables cau
ses de mésintelligence qui les divi
sent provisoirement, l’élection de
notre candidat est assurée au deuxiè
me tour.
Le Comité central est composé,
lui aussi, d’éléments divers, mais
plus ou moins rétrogrades ; les
membres qui en font partie ne s’çn-
tendent pas toujours sur le choix
du candidat ; il ne manque pas, dans
son sein, de personnalités encom
brantes, mais quand le moment de
la lutte est venu, l’accord se fait par
instinct de conservation; les plus
entreprenants font abnégation de
leurs préférences et tous les adhé
rents bien disciplinés votent, comme
un seul homme, en faveur du candi
dat désigné, quel qu’il soit, pour
assurer avant tout le triomphe du
principe réactionnaire. La force du
Comité central repose surtout sur
son aversion pour les classes qu’il
considère comme dangereuses, pour
crux qui aspirent à une situation
meilleure, et sur son intérêt bien
compris, bien calculé à les mainte
nir, le plus longtemps possible, en
état d’infériorité et de subordina
tion.
Le grand parti démocratique ren
versera légalement, quand il le
voudra, cette digue menaçante op
posée à ses revendications les mieux
justifiées; mais, pour atteindre le
but, le torrent devra aborder réso
lument l’obstacle au lieu de se sub
diviser, pour le tourner, en divers
canaux impuissants.
Qu’il se souvienne que sa place au
soleil lui a été trop longtemps con
testée, qu’elle lui est encore aujour
d’hui mesurée avec parcimonie, que
les hommes ne sont rien, qu’ils pas
sent et que les principes seuls doi
vent être immuables; qu’il accepte,
pour quelques heures, une trêve
libératrice ; qu’il oppose sa masse
compacte aux efforts désespérés
d’un ennemi déjà fort amoindri et
les succès frelatés du Comité cen
tral tourneront en déroute com
plète.
• ■
• •
Cette trêve n’est pas seulement
nécessaire pour obtenir le résultat
attendu de l’élection au Conseil
d’arrondissement qui n’a, en réalité,
qu’un intérêt politique secondaire ;
mais elle est urgente à l’approche
des élections de nos députés ; elles
décideront, en effet, du sort réservé
aux petits commerçants, aux tra
vailleurs, aux prolétaires qui seront
condamnés à assister à l’avortement
de toutes les réformes projetées en
leur faveur, s’ils se présentent divi
sés et en frères ennemis devant les
urnes législatives.
• «
Le Radical-Socialiste de jeudi
nous est communiqué à la dernière
heure, au moment où cet article
allait être envoyé à l’impression.
Nous reconnaissons avec plaisir que
nous n’avions pas trop présumé de
l’esprit de discipline, de conciliation
de tous les démocrates en présence
du danger. Nos confrères du Radical
ont reconnu leur erreur, ils revien
nent au bon combat. Nous les en
félicitons bien sincèrement et nous
serons heureux de nous réjouir
demain, avec eux, de l’échec défi
nitif du Comité central réactionnaire
et de l’élection de M. Moreau, can
didat véritablement Républicain dé
mocrate qui nous paraît maintenant
assurée. SENEX.
Scrutin du 29 Décembre 1901
Electeurs du 2 e Canton,
Vous avez tenu à affirmer vos con
victions républicaines en vous ral
liant à la candidature du citoyen
MOREAU.
Le chiffre de 583 voix que vous
avez contribué à lui donner est un
gage de votre persévérance dans la
voie du progrès et du bien.
Vos adversaires croient obtenir la
victoire en insinuant que leur can
didat répond le mieux à la bonne exé
cution du mandat à remplir.
Ils font fi des promesses du citoyen
MOREAU , prétendant qu il n obéit qu’à
de vagues ambitions et qu’il est
dénué d'esprit pratique.
L’esprit pratique de M. Jamein,
vous le connaissez tous. Il vous a
leurré dans vos convictions. Il a
voté contre ce qu’il vous a pro
mis.
LES VAGUES AMBI
TIONS du citoyen MOREAU
sont de faire valoir auprès des pou
voirs publics toutes les revendications
ouvrières et de faire abroger les lois
funestes au développement du com
merce et de l’industrie.
Sa seule préoccupation est de faire
le plus de bien possible et de venir
en aide à tous les corps d’état cons
titués.
Travailleurs du 2 e Canton,
Voulez-vous être représentés digne
ment au Conseil d’arrondissement?
Le citoyen Moreau ne vous donne
pas de vaines promesses. 11 tiendra
ses engagements.
Sa carrière ! vous la connaissez.
Travailleurs !
L’avenir du prolétariat est entre
vos mains.
A quelque branche de l’alimenta
tion que vous apparteniez, vous aurez
à cœur de vous inspirer des prin
cipes de 89; vous vous rendrez di
gnes de l’héritage que vous ont légué
vos ancêtres en utilisant votre carte
d’électeur.
Pas d’abstentions !
Tous aux Urnes!
Votons tous pour le
Citoyen MOREAU.
Un groupe de limonadiers-restaurateurs
M. Jamein et le Corp s Electoral
M. Jamein en prend à son aise avec
le corps électoral. Expressément in
vité par le groupe républicain du
deuxième canton à venir exposer son
programme aux électeurs, ilse récuse.
Il ne veut à aucun prix entrer en rap
port avec les commerçants et les tra
vailleurs du canton, des intérêts des
quels il se soucie fort peu. Il allègue
des engagements antérieurs, des réu
nions privées, que sais-je? Lst-ceque
les explications au grand jour, à la
pleine lumière ne valent pas mieux
que des tripotages en sourdine ou des
manœuvres souterraines? î
j La place est assez large, la liberté
de la parole est assez grande dans les
réunions organisées par les républi
cains pour que M. Jamein et ses amis
n’aient crainte de se faire entendre.
Les conspirations du Comité central
n’ont pas lieu d’être sous un régime
démocratique.
A la vérité, M. Jamein redoutait
les questions qui pouvaient lui etre
posées quant à ses votes réactionnai
res. Il lui était difficile de montrer
par quelle évolution tardive il serait
devenu un républicain convaincu, il
lui était impossible de concilier son
attitude nouvelle avec ses agissements
antérieurs quant aux solutions né
fastes auxquelles il s’est attaché,
principalement envers les débitants et
les ouvriers.
Il n’y a, en réalité, dans ses gestes
actuels, que des manœuvres électo
rales que nous aurons tous à cœur de
déjouer.
M. Jamein semble se plaindre de ce
que son honorable concurrent, le ci
toyen Moreau, ait des vues plus éle
vées, une conception politique plus
étendue qu’il n’aura, des charges et
des devoirs d’un élu du suffrage uni
versel.
Le pauvre homme, il ne se doute
pas, qu’ainsi, il fait mieux ressortir
son incapacité politique, le vide de
ses aspirations.
Eu effet, il est bien vrai que M.
Jamein n’ait pas de programme, il ne
sait pas où il va, il se laisse conduire
par quelques intrigants, comme un
aveugle par son chien.
Dans ces conditions, il lui eut ete
difficile d’exposer ses idées, de dire
comment et pourquoi il serait répu
blicain, alors que tous les dimanches
il se rend à l’église Saint-Michel.
Einissons-en une bottne fois avec
ces républicains d’Eglise, dont toutes
les fréquentations sont cléricales. Nous
savons, par expérience, que la politi
que du pape et celle de la France ne
peuvent se concilier. . r ,
Nous aurons un regret sincere, c est
de voir Le Petit Havre , au fronton
duquel s’étale l’etiquette de republi-
j cain démocratique, marcher vers les
! compromissions, en se mettant à la
I remorque du canard nationaliste, dé
fenseur du père Didon, qu’est La Clo-
che.
C'est encore de le voir refuser son
concours à un véritable démocrate,
lui fermer les portes, se livrer à son
égard à des insinuations malveillantes
et jouer, en revanche, la conspiration
du silence pour étouffer les légitimes
protestations, ainsi que les doléances
du corps électoral.
Nous voudrions bien connaître les
sérieux titres du candidat de La Clo
che que nous prône Le Petit Havre.
Comme conseiller municipal, il est
resté obscur, comme adjoint, il
s’est fait remarquer par sa nullité.
Les Lemierre, les Le Minihy de la
Villehervé l’ont choisi parce qu’ils
n’avaient pas d’autre candidat à pro
poser.
Les électeurs, nous en sommes con
vaincu, sauront discerner en la cir
constance. Us ne donneront pas leur
voix à un réactionnaire qui se pare
d’un faux-nez en s’intitulant répu
blicain. Us accorderont leurs suffrages
à un citoyen qui a donné souvent des
preuves de son indépendance et de
son attachement aux intérêts de la
cité, un républicain ferme et inébran
lable qui, s’il est élu, ne craindra pas
de se mettre en contact avec eux;
Nous nommons le citoyen Moreau.
Réunion Publique du 26 décembre 1901
Le Groupe républicain du 2 e can
ton avait convoqué les électeurs à une
1 réunion publique, à l’école de la rue
Dauphine, en vue des élections au
Conseil d’Arrondissement.
L’assemblée a désigné le docteur
Lauvel, conseiller général, pour la
présidence, et comme assesseurs les
citoyens Cherfils et Marais.
Le président remercie l’assistanee
de la marque de confiance qu’elle
vient de lui donner. U exprime son
regret de l’absence du candidat ad
verse, M. Jamein, retenu, dit-il, par
des engagements antérieurs.
Le citoyen Moreau a pris ensuite
la parole. U a commencé par mani
fester son regret d’avoir vu la cam
pagne électorale glisser de son véri
table terrrain politique et économi
que. Ce n’est pas sa faute si elle a
tourné ainsi. U a toujours agi per
sonnellement avec courtoisie. II ne
reculera pas devant les attaques per
fides et luttera jusqu’au bout. Son
programme porte, surtout, sur la
question économique et la question
commerciale, il ne négligera pas,
toutefois, la grande cause de la Répu
blique.
La refonte complète de notre systè
me d’impôts sera sa grande préoccu
pation . La législation des patentes,
la suppression des licences, du privi
lège des bouilleurs de cru, l’abaisse
ment du droit sur les alcools, trouve
ront eu lui un ardent défenseur. U se
déclare partisan du service militaire
à deux ans. II combattra avec éner
gie les lois protectionnistes, les pri
mes à l’exportation, notamment celle
sur les sucres qui nous fait payer le
sucre plus cher en France qu’il ne
l’est à l’étranger. U termine, aux
applaudissements de l’assistance, par
un chaleureux appel en faveur des
réformes sociales par une évolution
pacifique des idées, sans à-coups, par
l’ordre et la méthode.
Le citoyen Frébourg ayant demandé
au candidat le pourquoi de cette
campagne anti-républicaine, le ci
toyen Moreau explique comment,
après avoir pris part à la défense de
Paris, en 1870, il fut obligé d’éco
nomiser sou à sou les mille francs
qui devaient lui permettre de recou
vrer la nationalité française. La loi
nouvelle sur la naturalisation n’était
pas votée, et les démarches étaient
longues alors. U est né à Paris, a
toujours vécu en France, en bon
Français et il l’est autant que son
concurrent.
Les applaudissements éclatent et
le citoyen Frébourg se déclare entiè
rement satisfait.
Un citoyen exprime son étonnement,
partagé par plusieurs de ses amis,
!
I
J
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