Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-11-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 novembre 1901 30 novembre 1901
Description : 1901/11/30 (N292). 1901/11/30 (N292).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263491v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
6* Année — f 292. CINQ CENTIMES LE NUMÉRO Samedi 90 Novembre 1901.
PRIX DES ABONNEMENTS
==
ADMINISTRATION ET RÉDACTION "
15, RUE GASIMIR-PÉRXER, 15
—
Annonces .
RAfilfllTlRS -
Prix des Insertions :
KO «
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
H
=s
S«
• "i ■' • i 1-
Secrétaire de la Rédaction .... Alfired HENRI
L’I IMPRIMEUR-GÉRANT F. LE ROY
, ; . • , i ; ' l S ; • t £3 ’ v : h l ;« * i. i A -i ' • • i\'- s À* \ * 3 V . > . , ... S > ■■ ,•
1
On traite à forfait
Le Vin Français
De tous côtés, Ton parle de «crise
viticole ». On se tourmente, on se
désole Des propriétaires qui ont
encore d’importantes réserves de
1900, ne savent où loger la récolte
1901, et certains d’entr’eux ven
dent à des prix dérisoires, nullement
rémunérateurs...
Mais, on s’aperçoit que la récolte
1901 est loin d’être aussi abondante
qu’on le supposait, qn’elle est de
qualité plutôt médiocre.
Qu’adviendra -1 - il ? La récolte
1901 se vendra facilement à cause
de son prix peu élevée, et le bon
vin de 1900 trouvera des acqué
reurs, à un prix raisonnable.
C’est ainsi que pour cette année,
tout s’arrangera. Cependant, les
craintes qui ne se trouvèrent pas
fondées en 1901 pourront s’éveiller
de nouveau en 1902.
11 y a, à l’heure actuelle, huit à
dix. millions de Français qui vivent
de la vigne ou de ses produits ; vi
gnerons, négociants , courtiers ,
tonneliers, verriers, etc.
Que le commerce des vins subisse
par suite d’une mévente complète,
un arrêt de quelque durée, voici
toute une pooulatian dans une situai
tion terrible...
Doit-on croire qu’on a planté trop
de vignes, non. On a tout juste re
constitué le vignoble qui existait
avant l’invasion du phylloxéra. Seu
lement, si la production est rede
venue la même, la consommation a
sensiblement diminuée.
*
* *
Les remèdes ?...
Hélas, il faudrait tout d’abord que
le prix du vin — le prix moyen —
permit à l’ouvrier, au petit em
ployé, à en consommer régulière
ment au lieu d’avoir recours à la
bière ou aux boissons de fruits secs
qu’il boit par économie quelquefois
et souvent par nécessité.
Il faudrait revenir à la bonne tra
dition du cabaret — et du café —
où l’on buvait du vin, au lieu de s’in
gurgiter des alcools plus ou moins
frelatés, décorés de noms pompeux
et servis dans des flacons aux vi
gnettes alléchantes.
Il faudrait s’habituer au bock de
vin et le préférer au bock de bière,
boisson étrangère, lourde et indi
geste. A ce breuvage allemand, il
faudrait opposer le vin clairet de
nos vignes françaises.
Enfin, il faudrait surtout consom
mer largement le vin aux repas —
son abus est dangereux certes, mais
son usage est bienfaisant.
Le vin est hygiénique, antisep
tique et nourissant. Il facilite la di
gestion, permet, au repas, d’écono
miser un tiers des aliments solides.
Enfin, il purifie l’eau.
Des expériences rigoureuses, ont
en effet démontré que dans une eau
vineuse la virulence des bacilles les
plus dangereux et les plus répan
dus : phtisie, choléra, fièvre thy
phoïde, est considérablement at
ténuée.
• •
En outre, nous devrions obtenir
des diverses puissances, un abaisse
ment notable de leurs droits de
douane.
Alors que nous, bons princes,
frappons les vins étrangers d’une
redevance de 25 fr. par hectolitre
(tarif maximum) et de 12 fr. (tarif
minimum), nous voyons :
Les Etats-Unis taxer nos vins
mousseux 3 fr. 50 par bouteille ; le
Chili compter 1 fr. 90 par bouteille
et 1 fr. 20 par litre en fût.
La République Argentine fait
mieux encore, elle exige le paiement
des droits même pour les bouteilles
qui arrivent brisées !
Pour l’Europe, les droits varient
de 40 à 150 fr. l’hectolitre. Les
droits les plus élevés sont établis
par la Russie. Notre amie et alliée
ne se montre guère tendre pour
nous et continue à imposer à nos
marchands une taxe prohibitive de
97 fr. à 146 fr., non pas même par
hectolitre, mais par 100 kilos le fût
payant comme le vin , ce qui est vé
ritablement abusif.
Il conviendrait que nos représen
tants obtiennent de sensibles réduc
tions sur ces tarifs exagérés. En at
tendant que de nouvelles conven
tions diplomatiques nous ouvrent
des portes, trop rigoureusement
fermées, grâce à notre complaisante
naïveté, nous ne pouvons compter
que sur nous-mêmes, que nos vi
gnerons, nous donnent, grâce à des
soins constants et éclairés, un bon
vin, de prix raisonnables. Que les
consommateurs abandonnent les
breuvages étrangers et boivent
notre vin, ami delà saine gaîté...
La « crise viticole » n’existera
plus.
M. L. Manceau.
IAUV&IS PROPHÈTE
Le Petit Havre . — Risette au Mi
nistère. - Mariage d’amour.
— Le lapin de MM.
Mèline et Rihot.
M. Hippolyte Fénpux, directeur du
Petit Havre , est certainement un hom
me aimable. Mais à coup sûr, c’est
un très mauvais prophète. Dans les
rôles d’Ezéchiel ou de Daniel, il ne
ferait pas trois francs.
On sait avec quelle violence Le Petit
Havre a combattu le ministère actuel,
au nom des principes du plus pur na
tionalisme. Waldeck Rousseau, André,
Millerand, surtout Millerand, ont
servi tour à tour, et parfois dans la
même colonne, de têtes de Turcs à
notre bonne presse opportuniste de la
rue Fontenelle. D’ailleurs il faut re
connaître que ces braves ministres ne
s’en portent pas plus mal. On a même
des raisons de croire que ces atta
ques un peu décousues ont rallié les
sympathies à la cause du Cabinet.
Mais le Ministère a duré de longs
mois. Et, dame, quand on aime à se
trouver du côté du manche, il est
désagréable, il est humiliant d’avoir
sans cesse à taper sur des ministres,
pour descendre à la défense des
Rispal et des Brindeau. C’est une be
sogne qui finit par manquer de pres
tige. Ça devient une corvée.
Le Petit Havre , a alors décidé, —
sans doute sur un vote de son Conseil
d’administration, — que l’on essaie
rait de se rallier au Ministère, en
vue des élections législatives de 1902. ]
Sait-on jamais qui l’on sera obligé de
défendre ?
M. Fénoux a imaginé, prenant ses
désirs pour la réalité, qu’on allait
négocier un raccommodage entre les
1 mélinistes et le Cabinet de défense ré
publicaine. Il a donc composé une
soudure souveraine et de toute soli
dité, dont voici la formule chimique :
MM. Ribot etMéline allaient s’ins
tituer les amis et défenseurs du cabi
net. Ils allaient lui sauver la vie, en
votant pour lui dans la question de
l’emprunt chinois. C’était une affaire
réglée d’avance, un mariage d’incli
nation dont les contrats étaient déjà
en forme et auquel il ne manquait
plus que la consommation, simple for
malité.
Le Petit Havre en publiait d’ail
leurs les bans dans son numéro du 26
novembre, en ces termes nuptiaux :
« Nous voulons espérer que cette
« majorité réunira tous les éléments
< républicains de la Chambre, que les
« progressistes s’y trouveront, et que
« la question de principe dominera la
« question parlementaire.
« M. Ribot en a pris l'engagement,
« au nom de ses amis, et la Répu-
« blique , journal de M. Méline } a ratifié
» cette promesse.
« C’est d’une question d’honnêteté
« gouvernementale et de patriotisme
« qu’il s’agit. »
C’était plus que des bans, c’était
presque un épithalame.
Le soir même du 26 novembre, dans
le vote sur l’emprunt de 265 millions,
Mèline votait contre le ministère et
Ribot s’abstenait.
Alors quoi! M. Fénoux nesaitplus
prédire l’avenir? Où allons-nous?
On s’en doutait d’ailleurs un peu,
en le voyant depuis plus de deux ans
vaticiner, tout comme un simple Bri
deau, la chute imminente du minis
tère.
— C’est pour demain, Messieurs,
c’est pour demain. Clôture irrévo
cable ! On ferme ! On ferme !...
Décidément, le Petit Hav?e joue de
malheur. C’est la noire guigne !
Non seulement Mèline, escorté des
Rispal et des Brindeau, a voté le 26
novembre contre le ministère, en lui
refusant ce que M. Fénoux appelait
lui-même un vote d'honneur. Mais en
ouvrant notre journal, hier matin,
nous avons constaté que MM. Rispal
et Brindeau, les deux députés chéris
du Petit Havre, ceux qu’en toute cir
constance il a recommandé au corps
électoral, ont voté une seconde fois
contre le Ministère, dans le vote sur
l’ensemble du projet d’emprunt chi
nois.
Il en résulte que, de l’avis du
Petit Havre , ces deux députés plus
mélinistes que Mèline (cette fois le
père la Famine s’est abstenu) ont re
fusé d’émettre un vote d'honneur , et
ont manqué à'honnêteté gouvernemen
tale et de patriotisme.
Quand le même journal se mêlera
désormais de recommander des candi
dats, on se doute de l’autorité dont il
jouira auprès des électeurs.
Républicain, Radical et Radical-
Socialiste
Les Jérémiades des Absents
La feuille de division républicaine
qui a entrepris contre les radicaux de
notre [région l’œuvre perfide que l’on
sait, a l’audace de publier dans son
dernier numéro, sous le titre de « Qui
trompe-t-on ? » une note ambiguë qui
nécessite une réponse.
Nous avons, dans notre dernier
numéro, constaté que l’on n’a pas
rencontré dans le Congrès républicain,
radical et radical-socialiste tenu au
Plavre, pour le département de la
Seine-Inférieure, un seul de ces fa
rouches radicaux-socialistes qui ont
la prétention de représenter au Havre
la vraie démocratie, celle qui ne
blanchit pas en vieillissant.
Nous devons le répéter ici, car ces
Messieurs essaient vainement de le
nier, l’accès du Congrès départemen
tal était ouvert à tous ceux qui admet
taient le programme et la ligne de
conduite électorale du Congrès natio
nal des 21, 22 et 23 Juin 1901. S’ils
ne se sont pas présentés, si leur Comité
n’a pas envoyé de délégués, c’est uni
quement parce que, au lieu de se sou
mettre aux prescriptions d’un pro
gramme commun, mettant de côté les
questions de personnes, ils persistent
à attaquer les démocrates de notre
ville que hait leur médiocrité jalouse,
et à assouvir des rancunes électorales.
S’ils ne se sont pas présentés au
Congrès départemental, c’est qu’ils
ont parfaitement compris que les ré
publicains sincères de notre région
leur demanderaient compte de leur
étrange conduite dans le cours de ces
derniers mois, et pourquoi, ayant
à faire campagne, ils n’ont attaqué
que les républicains qui s’étaient ins
titués leurs éducateurs, et dont ils
n’étaient en somme que les très mé
diocres élèves.
Voilà ce qu’on leur aurait demandé,
et aussi pourquoi leurs rares repré
sentants dans les corps élus du Havre
affectent de nouer des intrigues
avec la fraction politique la plus
modérée.
Et quand ceux qui font au Havre,
dans le parti républicain, cette beso
gne de division et de dénigrement
systématiques, osent écrire « qu’ils
combattent toujours pour les principes
èt qu’ils se moquent des individuali
tés », qui donc espèrent-ils tromper ?
Nous sommes d’ailleurs renseignés,
par les voies les plus sûres, au sujet
de certains républicains honnêtes qui
se sont égarés dans ce singulier Comité
lequel n’ose même plus adhérer aux
groupements radicaux-socialistes de la
région. Nous en connaissons plus d’un
qui, écœuré de cette besogne faite
pour la grande gloire d’Israël, se dé
sintéresse de cette parodie, de cëtte
caricature de politique.
C’en est fait. Le Comité en ques
tion se désintéresse du mouvement
démocratique. Il dépense toute son
activité à guetter les républicains qui
déplaisent à la Tribu, pour leur cou
per les jarrets, en plein combat
Et ce monde-là parle de Républi
que !
A M. DÉLIOT
M. Déliot n’est pas content du récit
que nous avons fait, dans notre der
nier numéro, des calembredaines
auxquelles il s’est livré dans l’avant-
dernière séance du Conseil municipal.
On se souvient que M. Déliot avait
soutenu cette thèse que « les typo
graphes sont des ouvriers , mais que les
tailleurs sont des marchands ». On en
rit encore entre conseillers munici
paux, et dans le cercle des auditeurs
qui ont assisté à cette séance histo
rique .
Dans le journal intitulé ironique
ment Radical-Socialiste, pour attaquer
ceux qui ont qualité au Havre pour
parler au nom du parti radical, M.
Déliot revient à sa gaffe du Conseil
municipal et essaie de se repêcher
lui-même. Peine inutile, car il y a
longtemps que les collègues de ce
conseiller et le public sont édifiés sur
la nullité politique et économique de
ce personnage définitivement coulé.
Le « Selrahc », de l’organe sémite,
qui s’amuse à mettre son nom à l’en
vers, comme le roi Dagobert mettait
sa culotte, a beau, dans la cinquième
colonne de la deuxième page dudit
organe, prendre des airs terribles,
nous devons lui faiae savoir qu’il
n’empêchera de dormir ni notre gérant
ni nos rédacteurs.
Il a pris la chose en riant, dit-il !
Il a bien fait et a agi en homme sage
et prudent. Eût-il, d'ailleurs, employé
le papier timbré, à l’instar de son
ami Tartarin, que le résultat serait le
même.
AU CONSEIL MUNICIPAL
Les Congrégations — Vote unanime
On sait que le Conseil municipal
est appelé à donner son avis sur l’uti
lité de diverses congrégations reli
gieuses au sujet desquelles le Minis
tère de l’Intérieur procède à une en
quête.
Nous apprenons que cette question
est venue mercredi dernier devant la
Commission d’intérêt général du
Conseil municipal et a donné lieu à
un débat important.
Il s’agissait de trancher la ques
tion des Dominicains, des Francis
cains, des Franciscaines, et des Car
mélites.
Il y avait, il faut le reconnaître,
une certaine hésitation au sein de la
Commission, au sujet du sort à faire
à ces diverses congrégations. Mais, en
présence de l’attitude énergique et
unanime de toute l’Administration
municipale, décidée à seconder dans
la circonstance les vues du gouverne
ment de défense républicaine, la
Commission s’est vite ressaisie.
Constatons qu’elle a voté à l’una
nimité qu’il n’y avait pas lieu d’auto
riser les congrégations énumérées ci-
dessus, jugées inutiles et même par
fois nuisibles. On voit que l’Aminis-
tration a su entraîner loin la Com
mission...
L’accord a été tellement complet
entre l’Administration et la Commis-
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KO «
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
H
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S«
• "i ■' • i 1-
Secrétaire de la Rédaction .... Alfired HENRI
L’I IMPRIMEUR-GÉRANT F. LE ROY
, ; . • , i ; ' l S ; • t £3 ’ v : h l ;« * i. i A -i ' • • i\'- s À* \ * 3 V . > . , ... S > ■■ ,•
1
On traite à forfait
Le Vin Français
De tous côtés, Ton parle de «crise
viticole ». On se tourmente, on se
désole Des propriétaires qui ont
encore d’importantes réserves de
1900, ne savent où loger la récolte
1901, et certains d’entr’eux ven
dent à des prix dérisoires, nullement
rémunérateurs...
Mais, on s’aperçoit que la récolte
1901 est loin d’être aussi abondante
qu’on le supposait, qn’elle est de
qualité plutôt médiocre.
Qu’adviendra -1 - il ? La récolte
1901 se vendra facilement à cause
de son prix peu élevée, et le bon
vin de 1900 trouvera des acqué
reurs, à un prix raisonnable.
C’est ainsi que pour cette année,
tout s’arrangera. Cependant, les
craintes qui ne se trouvèrent pas
fondées en 1901 pourront s’éveiller
de nouveau en 1902.
11 y a, à l’heure actuelle, huit à
dix. millions de Français qui vivent
de la vigne ou de ses produits ; vi
gnerons, négociants , courtiers ,
tonneliers, verriers, etc.
Que le commerce des vins subisse
par suite d’une mévente complète,
un arrêt de quelque durée, voici
toute une pooulatian dans une situai
tion terrible...
Doit-on croire qu’on a planté trop
de vignes, non. On a tout juste re
constitué le vignoble qui existait
avant l’invasion du phylloxéra. Seu
lement, si la production est rede
venue la même, la consommation a
sensiblement diminuée.
*
* *
Les remèdes ?...
Hélas, il faudrait tout d’abord que
le prix du vin — le prix moyen —
permit à l’ouvrier, au petit em
ployé, à en consommer régulière
ment au lieu d’avoir recours à la
bière ou aux boissons de fruits secs
qu’il boit par économie quelquefois
et souvent par nécessité.
Il faudrait revenir à la bonne tra
dition du cabaret — et du café —
où l’on buvait du vin, au lieu de s’in
gurgiter des alcools plus ou moins
frelatés, décorés de noms pompeux
et servis dans des flacons aux vi
gnettes alléchantes.
Il faudrait s’habituer au bock de
vin et le préférer au bock de bière,
boisson étrangère, lourde et indi
geste. A ce breuvage allemand, il
faudrait opposer le vin clairet de
nos vignes françaises.
Enfin, il faudrait surtout consom
mer largement le vin aux repas —
son abus est dangereux certes, mais
son usage est bienfaisant.
Le vin est hygiénique, antisep
tique et nourissant. Il facilite la di
gestion, permet, au repas, d’écono
miser un tiers des aliments solides.
Enfin, il purifie l’eau.
Des expériences rigoureuses, ont
en effet démontré que dans une eau
vineuse la virulence des bacilles les
plus dangereux et les plus répan
dus : phtisie, choléra, fièvre thy
phoïde, est considérablement at
ténuée.
• •
En outre, nous devrions obtenir
des diverses puissances, un abaisse
ment notable de leurs droits de
douane.
Alors que nous, bons princes,
frappons les vins étrangers d’une
redevance de 25 fr. par hectolitre
(tarif maximum) et de 12 fr. (tarif
minimum), nous voyons :
Les Etats-Unis taxer nos vins
mousseux 3 fr. 50 par bouteille ; le
Chili compter 1 fr. 90 par bouteille
et 1 fr. 20 par litre en fût.
La République Argentine fait
mieux encore, elle exige le paiement
des droits même pour les bouteilles
qui arrivent brisées !
Pour l’Europe, les droits varient
de 40 à 150 fr. l’hectolitre. Les
droits les plus élevés sont établis
par la Russie. Notre amie et alliée
ne se montre guère tendre pour
nous et continue à imposer à nos
marchands une taxe prohibitive de
97 fr. à 146 fr., non pas même par
hectolitre, mais par 100 kilos le fût
payant comme le vin , ce qui est vé
ritablement abusif.
Il conviendrait que nos représen
tants obtiennent de sensibles réduc
tions sur ces tarifs exagérés. En at
tendant que de nouvelles conven
tions diplomatiques nous ouvrent
des portes, trop rigoureusement
fermées, grâce à notre complaisante
naïveté, nous ne pouvons compter
que sur nous-mêmes, que nos vi
gnerons, nous donnent, grâce à des
soins constants et éclairés, un bon
vin, de prix raisonnables. Que les
consommateurs abandonnent les
breuvages étrangers et boivent
notre vin, ami delà saine gaîté...
La « crise viticole » n’existera
plus.
M. L. Manceau.
IAUV&IS PROPHÈTE
Le Petit Havre . — Risette au Mi
nistère. - Mariage d’amour.
— Le lapin de MM.
Mèline et Rihot.
M. Hippolyte Fénpux, directeur du
Petit Havre , est certainement un hom
me aimable. Mais à coup sûr, c’est
un très mauvais prophète. Dans les
rôles d’Ezéchiel ou de Daniel, il ne
ferait pas trois francs.
On sait avec quelle violence Le Petit
Havre a combattu le ministère actuel,
au nom des principes du plus pur na
tionalisme. Waldeck Rousseau, André,
Millerand, surtout Millerand, ont
servi tour à tour, et parfois dans la
même colonne, de têtes de Turcs à
notre bonne presse opportuniste de la
rue Fontenelle. D’ailleurs il faut re
connaître que ces braves ministres ne
s’en portent pas plus mal. On a même
des raisons de croire que ces atta
ques un peu décousues ont rallié les
sympathies à la cause du Cabinet.
Mais le Ministère a duré de longs
mois. Et, dame, quand on aime à se
trouver du côté du manche, il est
désagréable, il est humiliant d’avoir
sans cesse à taper sur des ministres,
pour descendre à la défense des
Rispal et des Brindeau. C’est une be
sogne qui finit par manquer de pres
tige. Ça devient une corvée.
Le Petit Havre , a alors décidé, —
sans doute sur un vote de son Conseil
d’administration, — que l’on essaie
rait de se rallier au Ministère, en
vue des élections législatives de 1902. ]
Sait-on jamais qui l’on sera obligé de
défendre ?
M. Fénoux a imaginé, prenant ses
désirs pour la réalité, qu’on allait
négocier un raccommodage entre les
1 mélinistes et le Cabinet de défense ré
publicaine. Il a donc composé une
soudure souveraine et de toute soli
dité, dont voici la formule chimique :
MM. Ribot etMéline allaient s’ins
tituer les amis et défenseurs du cabi
net. Ils allaient lui sauver la vie, en
votant pour lui dans la question de
l’emprunt chinois. C’était une affaire
réglée d’avance, un mariage d’incli
nation dont les contrats étaient déjà
en forme et auquel il ne manquait
plus que la consommation, simple for
malité.
Le Petit Havre en publiait d’ail
leurs les bans dans son numéro du 26
novembre, en ces termes nuptiaux :
« Nous voulons espérer que cette
« majorité réunira tous les éléments
< républicains de la Chambre, que les
« progressistes s’y trouveront, et que
« la question de principe dominera la
« question parlementaire.
« M. Ribot en a pris l'engagement,
« au nom de ses amis, et la Répu-
« blique , journal de M. Méline } a ratifié
» cette promesse.
« C’est d’une question d’honnêteté
« gouvernementale et de patriotisme
« qu’il s’agit. »
C’était plus que des bans, c’était
presque un épithalame.
Le soir même du 26 novembre, dans
le vote sur l’emprunt de 265 millions,
Mèline votait contre le ministère et
Ribot s’abstenait.
Alors quoi! M. Fénoux nesaitplus
prédire l’avenir? Où allons-nous?
On s’en doutait d’ailleurs un peu,
en le voyant depuis plus de deux ans
vaticiner, tout comme un simple Bri
deau, la chute imminente du minis
tère.
— C’est pour demain, Messieurs,
c’est pour demain. Clôture irrévo
cable ! On ferme ! On ferme !...
Décidément, le Petit Hav?e joue de
malheur. C’est la noire guigne !
Non seulement Mèline, escorté des
Rispal et des Brindeau, a voté le 26
novembre contre le ministère, en lui
refusant ce que M. Fénoux appelait
lui-même un vote d'honneur. Mais en
ouvrant notre journal, hier matin,
nous avons constaté que MM. Rispal
et Brindeau, les deux députés chéris
du Petit Havre, ceux qu’en toute cir
constance il a recommandé au corps
électoral, ont voté une seconde fois
contre le Ministère, dans le vote sur
l’ensemble du projet d’emprunt chi
nois.
Il en résulte que, de l’avis du
Petit Havre , ces deux députés plus
mélinistes que Mèline (cette fois le
père la Famine s’est abstenu) ont re
fusé d’émettre un vote d'honneur , et
ont manqué à'honnêteté gouvernemen
tale et de patriotisme.
Quand le même journal se mêlera
désormais de recommander des candi
dats, on se doute de l’autorité dont il
jouira auprès des électeurs.
Républicain, Radical et Radical-
Socialiste
Les Jérémiades des Absents
La feuille de division républicaine
qui a entrepris contre les radicaux de
notre [région l’œuvre perfide que l’on
sait, a l’audace de publier dans son
dernier numéro, sous le titre de « Qui
trompe-t-on ? » une note ambiguë qui
nécessite une réponse.
Nous avons, dans notre dernier
numéro, constaté que l’on n’a pas
rencontré dans le Congrès républicain,
radical et radical-socialiste tenu au
Plavre, pour le département de la
Seine-Inférieure, un seul de ces fa
rouches radicaux-socialistes qui ont
la prétention de représenter au Havre
la vraie démocratie, celle qui ne
blanchit pas en vieillissant.
Nous devons le répéter ici, car ces
Messieurs essaient vainement de le
nier, l’accès du Congrès départemen
tal était ouvert à tous ceux qui admet
taient le programme et la ligne de
conduite électorale du Congrès natio
nal des 21, 22 et 23 Juin 1901. S’ils
ne se sont pas présentés, si leur Comité
n’a pas envoyé de délégués, c’est uni
quement parce que, au lieu de se sou
mettre aux prescriptions d’un pro
gramme commun, mettant de côté les
questions de personnes, ils persistent
à attaquer les démocrates de notre
ville que hait leur médiocrité jalouse,
et à assouvir des rancunes électorales.
S’ils ne se sont pas présentés au
Congrès départemental, c’est qu’ils
ont parfaitement compris que les ré
publicains sincères de notre région
leur demanderaient compte de leur
étrange conduite dans le cours de ces
derniers mois, et pourquoi, ayant
à faire campagne, ils n’ont attaqué
que les républicains qui s’étaient ins
titués leurs éducateurs, et dont ils
n’étaient en somme que les très mé
diocres élèves.
Voilà ce qu’on leur aurait demandé,
et aussi pourquoi leurs rares repré
sentants dans les corps élus du Havre
affectent de nouer des intrigues
avec la fraction politique la plus
modérée.
Et quand ceux qui font au Havre,
dans le parti républicain, cette beso
gne de division et de dénigrement
systématiques, osent écrire « qu’ils
combattent toujours pour les principes
èt qu’ils se moquent des individuali
tés », qui donc espèrent-ils tromper ?
Nous sommes d’ailleurs renseignés,
par les voies les plus sûres, au sujet
de certains républicains honnêtes qui
se sont égarés dans ce singulier Comité
lequel n’ose même plus adhérer aux
groupements radicaux-socialistes de la
région. Nous en connaissons plus d’un
qui, écœuré de cette besogne faite
pour la grande gloire d’Israël, se dé
sintéresse de cette parodie, de cëtte
caricature de politique.
C’en est fait. Le Comité en ques
tion se désintéresse du mouvement
démocratique. Il dépense toute son
activité à guetter les républicains qui
déplaisent à la Tribu, pour leur cou
per les jarrets, en plein combat
Et ce monde-là parle de Républi
que !
A M. DÉLIOT
M. Déliot n’est pas content du récit
que nous avons fait, dans notre der
nier numéro, des calembredaines
auxquelles il s’est livré dans l’avant-
dernière séance du Conseil municipal.
On se souvient que M. Déliot avait
soutenu cette thèse que « les typo
graphes sont des ouvriers , mais que les
tailleurs sont des marchands ». On en
rit encore entre conseillers munici
paux, et dans le cercle des auditeurs
qui ont assisté à cette séance histo
rique .
Dans le journal intitulé ironique
ment Radical-Socialiste, pour attaquer
ceux qui ont qualité au Havre pour
parler au nom du parti radical, M.
Déliot revient à sa gaffe du Conseil
municipal et essaie de se repêcher
lui-même. Peine inutile, car il y a
longtemps que les collègues de ce
conseiller et le public sont édifiés sur
la nullité politique et économique de
ce personnage définitivement coulé.
Le « Selrahc », de l’organe sémite,
qui s’amuse à mettre son nom à l’en
vers, comme le roi Dagobert mettait
sa culotte, a beau, dans la cinquième
colonne de la deuxième page dudit
organe, prendre des airs terribles,
nous devons lui faiae savoir qu’il
n’empêchera de dormir ni notre gérant
ni nos rédacteurs.
Il a pris la chose en riant, dit-il !
Il a bien fait et a agi en homme sage
et prudent. Eût-il, d'ailleurs, employé
le papier timbré, à l’instar de son
ami Tartarin, que le résultat serait le
même.
AU CONSEIL MUNICIPAL
Les Congrégations — Vote unanime
On sait que le Conseil municipal
est appelé à donner son avis sur l’uti
lité de diverses congrégations reli
gieuses au sujet desquelles le Minis
tère de l’Intérieur procède à une en
quête.
Nous apprenons que cette question
est venue mercredi dernier devant la
Commission d’intérêt général du
Conseil municipal et a donné lieu à
un débat important.
Il s’agissait de trancher la ques
tion des Dominicains, des Francis
cains, des Franciscaines, et des Car
mélites.
Il y avait, il faut le reconnaître,
une certaine hésitation au sein de la
Commission, au sujet du sort à faire
à ces diverses congrégations. Mais, en
présence de l’attitude énergique et
unanime de toute l’Administration
municipale, décidée à seconder dans
la circonstance les vues du gouverne
ment de défense républicaine, la
Commission s’est vite ressaisie.
Constatons qu’elle a voté à l’una
nimité qu’il n’y avait pas lieu d’auto
riser les congrégations énumérées ci-
dessus, jugées inutiles et même par
fois nuisibles. On voit que l’Aminis-
tration a su entraîner loin la Com
mission...
L’accord a été tellement complet
entre l’Administration et la Commis-
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