Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-09-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 septembre 1901 07 septembre 1901
Description : 1901/09/07 (N280). 1901/09/07 (N280).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263479d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
6' Année — A” 280
Samedi 7 Septembre 1901.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
Réveil
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES 4BONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
1
ADMINISTRATION ET
RÉDACTION
1
I
15,
RUE CASIMIR
-PÉRIER, 15
1
Secrétaire de la Rédaction....
Alfred HENRI
g
n
==5
ns
L’Imprimeur-Gérant
E. LE R@Y
1
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames... 50 »
On traite à forfait
Nos Chemins de Fer
A propos d'un nouveau décret. —
Des règlements qu'on n'applique
pas. — Le sans gêne des compa
gnies. — Le péril des voyages.
— Sanctions nécessaires.
Les journaux nous ont appris, ces
jours derniers, qu’un « important
décret » vient d’être signé qui mo
difie les titres I à IV et VI à VIII de
l'ordonnance de 1846 sur la police
des chemins de fer.
Faut-il l’avouer ?... Ce mémora
ble événement ne m’a pas ému, je
sais trop ce qu’en vaut l’aune de ces
réglements qu’on n’applique jamais
— du moins contre les compagnies
— ce qui ne servent absolument,
sauf le respect que je vous dois,
qu’à embêter un peu plus les mal
heureux voyageurs. Car, dans les
ukasses en question, on parle bien
moins à ceux-ci de leurs droits que
de leurs devoirs et on s’y préoccupe
bien plus d’empêcher les fumeurs
de fumer... que d’obliger les servi-
vices d’exploitation à respecter les
convenances et à assurer un peu
mieux la sécurité publique.
C’est une honte que, dans un
pays comme le nôtre, un service de
cette importance ne soit pas orga
nisé d’une façon plus convenable.
Partout règne l’incurie la plus scan
daleuse. Sauf pour les trains de
luxe qui, cependant, ne sont pas
comparables à ceux des compagnies
étrangères, la marche est pitoyable.
Les voitures sont construites de telle
sorte qu’on y gèle en hiver et qu’on
y cuit en été, les vitres ne joignent
pas, les portières ferment mal, les
freins ne fonctionnent point et la
plupart du temps, les sonnettes d’a
larme elles-mêmes se refusent à tout
service.
Même sur les grandes lignes
auxquelles on réserve cependant le
peu de soins qu’on donne, les voies
se disloquent par places. Le person
nel qu’on paie mal et qu’on surmène
finit par travailler au petit bonheur
et n’a plus le sang-froid et la pré
cision désirables. La conséquence de
tout cela c’est qu’on voit les acci
dents se multiplier sans cesse, qu’on
déraille, qu’on se télescope et que la
liste des morts et des blessés par
accidents de chemins de fer s’allonge
dans des proportions fantastiques.
Encore, nous ne connaissons pas
tout, un grand nombre de journaux
ayant d’excellentes raisons pour dis
simuler les « petits malheurs » des
compagnies et pour soutenir leur
monopole, malgré ce qu’il a de fâ
cheux pour les intérêts publics.
Ce ne sont pas, du reste, les seuls
périls de nos chemins de fer. En
effet, les voyageurs qui ont la chance
d’arriver entiers à destination —
avec retard bien entendu — ont eu
à souffrir pendant le trajet de l’in
fection des wagons, parce qu’ils sont
malpropres et aussi peu entretenus
que possible, parce que la poussière
— et quelle poussière ! — Sans
qu’on fasse rien, ou si peu pour la
déloger, parce qu’on ne bat pas les
coussins, ni les tapis ou le plumeau
ne passe qu’avec le souci de ne rien
user parce qu’on lave rarement les
planchers et qu’on ne désinfecte
jamais, les véhicules sont surtout
des véhicules à épidémies.
Je ne sais plus quel médecin a
rapporté récemment quil avait re
levé 16,000 microbes par pouce
carré, dans les wagons de l re classe,
27,000 dans celles de 2 e classe et
34,000 dans celles de 3 e classe, le
danger croissant avec l’encombre
ment et la malpropreté. Microbes
des maladies les plus variées, mais
surtout de la tuberculose et cela
s’explique, non seulement parce
qu’il y a autour de nous une propor
tion énorme de gens atteints, mais
encore et surtout parce que les che
mins de fer transportent un grand
nombre de malades, l’hiver, vers
les pays chauds, l’été vers les mon
tagnes et les villes d’eaux.
Voyez un peu quel danger court
l’homme sain qui passe une journée
ou une nuit dans un pareil foyer.
Pour protéger le public contre ce
grave péril, il faudrait que les wa
gons fussent maintenus dans un état
de propreté méticuleuse, lavés et
étuvés après chaque voyage, mais
pour cela, il faudrait dans les grandes
gares, quelques hommes d’équipe de
plus ; or, les compagnies sont bien
davantage soucieuses de réduire
leurs dépenses jusqu’à insuffisance
que de sauvegarder la santé des
voyageurs.
C’est tout récemment qu’on s’est
décidé après cinquante ans de récla
mations à installer des water-clo-
sets dans certains trains de grandes
lignes. Oh ! entendons-nous, —
dans quelques wagons de première
classe seulement. A peine, en effet,
trouve-t-on, sur cent voitures de
deuxième et troisième classes, une
qui en soit pourvue. Et pourtant,
s’il est une nécessité, c’est bien celle-
là ; il n’est pas un voyageur qui n’ait
pu s’en persuader pour avoir souf
fert de l’absence des cabines en
question.
Hélas ! il est de cela comme du
reste ; nous attendrons bien des
années encore avant d’obtenir sa
tisfaction, si nous attendons le bon
plaisir des compagnies. Le matériel
est démodé, avarié, impropre, tant
pis ; il faut qu’il serve encore et il
servira, soyez-en sûrs, jusqu’à ce
qu’il tombe en morceaux.
Nous sommes vraiment de bons
enfants. Dans tout autre pays, il y a
beau jour que l’indignation publique
aurait forcé le Parlement à prendre
des mesures énergiques et à défen
dre les voyageurs comme ils le mé
ritent, comme ils doivent l’être.
Ici, nous gémissons contre le sans-
gêne des compagnies, mais nous
continuons de le subir et nous ne
tentons rien pour en avoir raison.
Il me semble pourtant que la me
sure est comble. Il est temps, grand
temps. Ce qu’il faut, ce sont des
actes et non pas des règlements
platoniques qu’on est bien décidé à
ne pas appliquer.
En attendant qu’on arrache les
chemins de fer aux compagnies, il
faut harceler les pouvoirs publics,
afin d’obtenir d’eux une meilleure
organisation de nos moyens de
transport, une diminution des tarifs
qui restent plus élevés actuellement
que dans tous les autres pays, des
pénalités sévères contre les vérita
bles rssponsdbles des accidents et
une répression soutenue de toutes
les infractions.
Pour notre part, nous reviendrons
plus d’une fois à la charge, car il
n’est pas un service public contre
lequel il y ait plus à redire que les
compagnies de chemins de fer, et
chaque fois, nous aurons l’occasion
de mettre en lumière certains points
particulier à chacune d’elles.
Marcel France.
-«scs*.
Le Patriote iéline
Le Petit Havre n’est pas ennemi
d’une douce gaîté. Hier il prenait
prétexte d’un discours de M. Méline
à Remiremont, à l’occasion d’un ban
quet de l’Union fraternelle et patrio
tique des anciens combattants de
1870-71, pour exalter les vertus mi
litaristes de celui que l’on nomme
assez généralement le Père la Famine.
Le Petit Havre , qui a toujours en
censé M. Méline lorsqu’il était au
pouvoir, et qui a de la peine à se
détacher de sa vieille idole, revient
de temps en temps à ses anciennes
amours. Mais, comme il peut être
dangereux, surtout à la veille des
élections générales, de trop combattre
le Ministère de défense républicaine,
M. Hippolyte Fénoux, qui ne dédaigne
pas les facéties, a trouvé moyen ds
tout concilier. Il tresse des couronne-
tout à la fois à M. Méline, le protece
teur de Boisdreffe, et au Général
André qui, dit-il, « se solidarise avec
l'esprit militaire de ses devanciers. »
Le Général André « se solidarisant
avec l’esprit militaire de ses devan
ciers », n’est-ce pas une véritable
trouvaille ?
Nous croyons qu’après celle-là il
n’y a plus qu’à tirer l’échelle.
Mais gageons que le Petit Havre ne
va pas rester en si bon chemin, et
que, sûr désormais que le ministère
actuel fera les élections, il va, par
transitions presque insensibles, se
réclamer de ce Ministère eu soutenant
sans rire que M. le Général André
étant le continuateur des Mercier et
des Cavaignac, de même M. Waldeck-
Rousseau est le continuateur de M.
Méline.
D’ailleurs, ce n’est pas la première
fois qu’on voit le Petit havre, réac
tionnaire en temps ordinaire, se mon
trer d’une nuance républicaine plus
accentuée en vue des élections.
Le lendemain des élections, bien
entendu, il retournera à ses ancien
nes amours, et Méline redeviendra
le grand patriote, le ministre intègre,
le sauveur, etc.
Nous avons déjà vu ça en 1898.
LES MÉCONTENTS
Décidément, le journal le Radical
Socialiste a une marotte qui n’est pas
commune. Il se croit, il s’impose
même, comme l’unique représentant
des idées avancées. Les principaux
collaborateurs, voilà les vrais, les
seuls radicaux-socialistes. Que pour
une cause quelconque, notamment
celle de n’être pas de leur avis, vous
n’emboitez pas leur pas, ils annon
cent aussitôt, gratuitement, que vous
n’êtes que des réactionnaires, des mé-
linistes ! des vulgaires démocrates,
quoi ! oubliant ainsi qu’ils furent
eux-mêmes des démocrates avant de
se métamorphoser subitement en fa
rouches radicaux-socialistes. Et leur
intransigeance est telle, qu’ils s'atta
quent à tout le monde, à tort et à
travers, sans rime ni raison, et con
trairement — ce qui chez eux est tout
naturel — à la plus élémentaire lo
gique.
Far exemple, dans son n° du 22
août dernier, ce journal reproche à
M. Ftfrgetout une foule de choses qui
n’ont aucune signification, et qui ce
pendant doivent avoir pour résultat
de discréditer une personnalité quel
conque.
Insinuez, diffamez , calomniez ,
tronquez, il en restera toujours quel-,
que chose. Voilà leur façon de pro
céder, ces bas moyens ne devraient
cependant pas être en usage chez des
radicaux-socialistes aussi convaincus ;
jusqu’à présent, ces dénigrements
n’étaient employés que par des clé
ricaux de toutes nuances, voire même
par des cléricaux israëlites.
Le distingué M. L. Sénior devrait
pourtant rester en dehors de ces ques
tions, puisqu’il a des connaissances
aussi étendues en géométrie. Il a dit,
« le chemin le plus court est la ligne
droite. » A-t-il étudier cette science
en même temps que l’art de peindre...
sur écailles d’huîtres ?
Dans le numéro du 29, cette même
feuille, créée par un petit drôle — très
vindicatif — dans le but d’assouvir
plus facilement une vieille haine
sourde contre quelques membres du
Comité démocratique, déclare qu’un
conseiller municipal de Graville au
rait été exécuté par ce comité pour
avoir soutenu la candidature de M.
Cheuret. Ah ! ce ce bon M. Cheuret,
pourquoi diable a-t-il été élu, lui
aussi. — Je n’aurais d’abord pas été
obligé de verser un louis que j’avais
parié, disant qu’il ne passerait pas.
Un échec aurait concilié tout le
monde et rendu un peu de calme dans
la direction ! Maintenant, tout ce
personnel est surexcité, inconsolable,
fiévreux, au point de méconnaître son
règlement.
Ainsi, l’article 12 du dit est ainsi
libellé :
Tout membre qui aura soutenu une
candidature autre que celle imposée
par le Comité, sera considéré comme
démissionnaire. Eh bien ! ou le per
sonnage visé a soutenu votre candi
dat et alors vous deviez l’embrasser
et non l’exécuter, ou il vous a lâchés,
alors il était considéré comme démis
sionnaire et, en conséquence, non
exécutable.
Voyons, Messieurs, un tout petit
peu de logique S. V. F.
Votre tribunal luiiait également un
reproche d’avoir été candidat à deux
endroits lors des élections municipales.
Avez-vous déjà oublié que c’est
contrairement à sa volonté que le Co
mité démocratique dont vous étiez
alors les porte - paroles les plus
bruyants, l’a maintenu sur sa liste !
Mais à quoi bon discuter? que
chacun fasse son devoir et qu'il laisse
parler qui veut critiquer, même ce
qui n’est pas critiquable.
Un Radical.
LA QUESTION DES POMPIERS
L’incendie de la filature de la rue
Demidoff et des chantiers Deveaux
fournit le prétexte à nos grands con
frères de se mettre la tête dans le même
bonnet, pour réclamer la réorgani
sation d’une section de pompiers
volontaires.
En 1897, le Conseil municipal
d’alors, réclamait et obtenait sa sup
pression, parce qu’on la considérait
purement et uniquement comme une
section de parade, utile tout au plus
à donner un peu plus d’éclat à une
Revue, mais absolument nulle, lors
qu’il s’agissait de courir à un incen
die.
En effet, ces braves pompiers appar
tiennent à la classe des travailleurs,
occupés pour la plupart au compte
d’un patron auquel ils doivent tout
le temps de la journée.
Dans ces conditions, un incendie
se déclarant le jour, ne peut compter
que sur le secours des pompiers caser-
nés.
Il est vrai de dire que chaque fois
que le feu s’est déclaré la nuit, les
pompiers volontaires présents rivali
saient de courage et de dévouement
avec leurs collègues casernés, pour
combattre et anéantir son effet. Nous
voulons bien reconnaître avec 1 e Petit
Havre, dans l’énumération des incen
dies auxquels il a fait allusion, dans
son numéro du 4 septembre, que bien
des pompiers volontaires s’étaient dis
tingués et mérités les médailles qui
sont ensuite venues récompenser leur
courage. Mais est-ce à dire pour cela
que sans leur présence les ravages
eussent été plus grands? Nous ne le
pensons pas.
Quoi qu’il en soit, la Commission
municipale chargée de la résoudre,
saura, nous l’espérons, s’inspirer des
vrais intérêts du Havre. Elle enten
dra le commandant actuel des pom
piers qui, mieux que tout autre est à
même de les renseigner sur les meil
leurs voies et moyens de consolider
sa compagnie. Tant qu’à nous, nous
persistons à croire que les raisons qui
militaient lear suppression en 1897,
subsistent toujours.
Ce n’est pas au moment où l’admi
nistration encourage, à peu de frais,
l’installation de bouches d’eau dans
les magasins et les grands ateliers ;
ce n’est pas non plus quand toutes les
grandes industries — pour leur sécu
rité — se munissent de pompes et de
matériels à incendie, que les danger»
augmentent.
Que l’Administration se préoccupe
seulement d’une nouvelle adduction
d’eau. Là elle rendra service à tous.
Et encore, faut-il qu'elle examine
sérieusement et avec parcimonie son
prix de revient.
Dans l’état actuel où se trouve nos
finances, les six derniers mois de l’ex-
cercice accusant une diminution de
recettes de 130,000 francs, rien que
Samedi 7 Septembre 1901.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
Réveil
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES 4BONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
1
ADMINISTRATION ET
RÉDACTION
1
I
15,
RUE CASIMIR
-PÉRIER, 15
1
Secrétaire de la Rédaction....
Alfred HENRI
g
n
==5
ns
L’Imprimeur-Gérant
E. LE R@Y
1
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames... 50 »
On traite à forfait
Nos Chemins de Fer
A propos d'un nouveau décret. —
Des règlements qu'on n'applique
pas. — Le sans gêne des compa
gnies. — Le péril des voyages.
— Sanctions nécessaires.
Les journaux nous ont appris, ces
jours derniers, qu’un « important
décret » vient d’être signé qui mo
difie les titres I à IV et VI à VIII de
l'ordonnance de 1846 sur la police
des chemins de fer.
Faut-il l’avouer ?... Ce mémora
ble événement ne m’a pas ému, je
sais trop ce qu’en vaut l’aune de ces
réglements qu’on n’applique jamais
— du moins contre les compagnies
— ce qui ne servent absolument,
sauf le respect que je vous dois,
qu’à embêter un peu plus les mal
heureux voyageurs. Car, dans les
ukasses en question, on parle bien
moins à ceux-ci de leurs droits que
de leurs devoirs et on s’y préoccupe
bien plus d’empêcher les fumeurs
de fumer... que d’obliger les servi-
vices d’exploitation à respecter les
convenances et à assurer un peu
mieux la sécurité publique.
C’est une honte que, dans un
pays comme le nôtre, un service de
cette importance ne soit pas orga
nisé d’une façon plus convenable.
Partout règne l’incurie la plus scan
daleuse. Sauf pour les trains de
luxe qui, cependant, ne sont pas
comparables à ceux des compagnies
étrangères, la marche est pitoyable.
Les voitures sont construites de telle
sorte qu’on y gèle en hiver et qu’on
y cuit en été, les vitres ne joignent
pas, les portières ferment mal, les
freins ne fonctionnent point et la
plupart du temps, les sonnettes d’a
larme elles-mêmes se refusent à tout
service.
Même sur les grandes lignes
auxquelles on réserve cependant le
peu de soins qu’on donne, les voies
se disloquent par places. Le person
nel qu’on paie mal et qu’on surmène
finit par travailler au petit bonheur
et n’a plus le sang-froid et la pré
cision désirables. La conséquence de
tout cela c’est qu’on voit les acci
dents se multiplier sans cesse, qu’on
déraille, qu’on se télescope et que la
liste des morts et des blessés par
accidents de chemins de fer s’allonge
dans des proportions fantastiques.
Encore, nous ne connaissons pas
tout, un grand nombre de journaux
ayant d’excellentes raisons pour dis
simuler les « petits malheurs » des
compagnies et pour soutenir leur
monopole, malgré ce qu’il a de fâ
cheux pour les intérêts publics.
Ce ne sont pas, du reste, les seuls
périls de nos chemins de fer. En
effet, les voyageurs qui ont la chance
d’arriver entiers à destination —
avec retard bien entendu — ont eu
à souffrir pendant le trajet de l’in
fection des wagons, parce qu’ils sont
malpropres et aussi peu entretenus
que possible, parce que la poussière
— et quelle poussière ! — Sans
qu’on fasse rien, ou si peu pour la
déloger, parce qu’on ne bat pas les
coussins, ni les tapis ou le plumeau
ne passe qu’avec le souci de ne rien
user parce qu’on lave rarement les
planchers et qu’on ne désinfecte
jamais, les véhicules sont surtout
des véhicules à épidémies.
Je ne sais plus quel médecin a
rapporté récemment quil avait re
levé 16,000 microbes par pouce
carré, dans les wagons de l re classe,
27,000 dans celles de 2 e classe et
34,000 dans celles de 3 e classe, le
danger croissant avec l’encombre
ment et la malpropreté. Microbes
des maladies les plus variées, mais
surtout de la tuberculose et cela
s’explique, non seulement parce
qu’il y a autour de nous une propor
tion énorme de gens atteints, mais
encore et surtout parce que les che
mins de fer transportent un grand
nombre de malades, l’hiver, vers
les pays chauds, l’été vers les mon
tagnes et les villes d’eaux.
Voyez un peu quel danger court
l’homme sain qui passe une journée
ou une nuit dans un pareil foyer.
Pour protéger le public contre ce
grave péril, il faudrait que les wa
gons fussent maintenus dans un état
de propreté méticuleuse, lavés et
étuvés après chaque voyage, mais
pour cela, il faudrait dans les grandes
gares, quelques hommes d’équipe de
plus ; or, les compagnies sont bien
davantage soucieuses de réduire
leurs dépenses jusqu’à insuffisance
que de sauvegarder la santé des
voyageurs.
C’est tout récemment qu’on s’est
décidé après cinquante ans de récla
mations à installer des water-clo-
sets dans certains trains de grandes
lignes. Oh ! entendons-nous, —
dans quelques wagons de première
classe seulement. A peine, en effet,
trouve-t-on, sur cent voitures de
deuxième et troisième classes, une
qui en soit pourvue. Et pourtant,
s’il est une nécessité, c’est bien celle-
là ; il n’est pas un voyageur qui n’ait
pu s’en persuader pour avoir souf
fert de l’absence des cabines en
question.
Hélas ! il est de cela comme du
reste ; nous attendrons bien des
années encore avant d’obtenir sa
tisfaction, si nous attendons le bon
plaisir des compagnies. Le matériel
est démodé, avarié, impropre, tant
pis ; il faut qu’il serve encore et il
servira, soyez-en sûrs, jusqu’à ce
qu’il tombe en morceaux.
Nous sommes vraiment de bons
enfants. Dans tout autre pays, il y a
beau jour que l’indignation publique
aurait forcé le Parlement à prendre
des mesures énergiques et à défen
dre les voyageurs comme ils le mé
ritent, comme ils doivent l’être.
Ici, nous gémissons contre le sans-
gêne des compagnies, mais nous
continuons de le subir et nous ne
tentons rien pour en avoir raison.
Il me semble pourtant que la me
sure est comble. Il est temps, grand
temps. Ce qu’il faut, ce sont des
actes et non pas des règlements
platoniques qu’on est bien décidé à
ne pas appliquer.
En attendant qu’on arrache les
chemins de fer aux compagnies, il
faut harceler les pouvoirs publics,
afin d’obtenir d’eux une meilleure
organisation de nos moyens de
transport, une diminution des tarifs
qui restent plus élevés actuellement
que dans tous les autres pays, des
pénalités sévères contre les vérita
bles rssponsdbles des accidents et
une répression soutenue de toutes
les infractions.
Pour notre part, nous reviendrons
plus d’une fois à la charge, car il
n’est pas un service public contre
lequel il y ait plus à redire que les
compagnies de chemins de fer, et
chaque fois, nous aurons l’occasion
de mettre en lumière certains points
particulier à chacune d’elles.
Marcel France.
-«scs*.
Le Patriote iéline
Le Petit Havre n’est pas ennemi
d’une douce gaîté. Hier il prenait
prétexte d’un discours de M. Méline
à Remiremont, à l’occasion d’un ban
quet de l’Union fraternelle et patrio
tique des anciens combattants de
1870-71, pour exalter les vertus mi
litaristes de celui que l’on nomme
assez généralement le Père la Famine.
Le Petit Havre , qui a toujours en
censé M. Méline lorsqu’il était au
pouvoir, et qui a de la peine à se
détacher de sa vieille idole, revient
de temps en temps à ses anciennes
amours. Mais, comme il peut être
dangereux, surtout à la veille des
élections générales, de trop combattre
le Ministère de défense républicaine,
M. Hippolyte Fénoux, qui ne dédaigne
pas les facéties, a trouvé moyen ds
tout concilier. Il tresse des couronne-
tout à la fois à M. Méline, le protece
teur de Boisdreffe, et au Général
André qui, dit-il, « se solidarise avec
l'esprit militaire de ses devanciers. »
Le Général André « se solidarisant
avec l’esprit militaire de ses devan
ciers », n’est-ce pas une véritable
trouvaille ?
Nous croyons qu’après celle-là il
n’y a plus qu’à tirer l’échelle.
Mais gageons que le Petit Havre ne
va pas rester en si bon chemin, et
que, sûr désormais que le ministère
actuel fera les élections, il va, par
transitions presque insensibles, se
réclamer de ce Ministère eu soutenant
sans rire que M. le Général André
étant le continuateur des Mercier et
des Cavaignac, de même M. Waldeck-
Rousseau est le continuateur de M.
Méline.
D’ailleurs, ce n’est pas la première
fois qu’on voit le Petit havre, réac
tionnaire en temps ordinaire, se mon
trer d’une nuance républicaine plus
accentuée en vue des élections.
Le lendemain des élections, bien
entendu, il retournera à ses ancien
nes amours, et Méline redeviendra
le grand patriote, le ministre intègre,
le sauveur, etc.
Nous avons déjà vu ça en 1898.
LES MÉCONTENTS
Décidément, le journal le Radical
Socialiste a une marotte qui n’est pas
commune. Il se croit, il s’impose
même, comme l’unique représentant
des idées avancées. Les principaux
collaborateurs, voilà les vrais, les
seuls radicaux-socialistes. Que pour
une cause quelconque, notamment
celle de n’être pas de leur avis, vous
n’emboitez pas leur pas, ils annon
cent aussitôt, gratuitement, que vous
n’êtes que des réactionnaires, des mé-
linistes ! des vulgaires démocrates,
quoi ! oubliant ainsi qu’ils furent
eux-mêmes des démocrates avant de
se métamorphoser subitement en fa
rouches radicaux-socialistes. Et leur
intransigeance est telle, qu’ils s'atta
quent à tout le monde, à tort et à
travers, sans rime ni raison, et con
trairement — ce qui chez eux est tout
naturel — à la plus élémentaire lo
gique.
Far exemple, dans son n° du 22
août dernier, ce journal reproche à
M. Ftfrgetout une foule de choses qui
n’ont aucune signification, et qui ce
pendant doivent avoir pour résultat
de discréditer une personnalité quel
conque.
Insinuez, diffamez , calomniez ,
tronquez, il en restera toujours quel-,
que chose. Voilà leur façon de pro
céder, ces bas moyens ne devraient
cependant pas être en usage chez des
radicaux-socialistes aussi convaincus ;
jusqu’à présent, ces dénigrements
n’étaient employés que par des clé
ricaux de toutes nuances, voire même
par des cléricaux israëlites.
Le distingué M. L. Sénior devrait
pourtant rester en dehors de ces ques
tions, puisqu’il a des connaissances
aussi étendues en géométrie. Il a dit,
« le chemin le plus court est la ligne
droite. » A-t-il étudier cette science
en même temps que l’art de peindre...
sur écailles d’huîtres ?
Dans le numéro du 29, cette même
feuille, créée par un petit drôle — très
vindicatif — dans le but d’assouvir
plus facilement une vieille haine
sourde contre quelques membres du
Comité démocratique, déclare qu’un
conseiller municipal de Graville au
rait été exécuté par ce comité pour
avoir soutenu la candidature de M.
Cheuret. Ah ! ce ce bon M. Cheuret,
pourquoi diable a-t-il été élu, lui
aussi. — Je n’aurais d’abord pas été
obligé de verser un louis que j’avais
parié, disant qu’il ne passerait pas.
Un échec aurait concilié tout le
monde et rendu un peu de calme dans
la direction ! Maintenant, tout ce
personnel est surexcité, inconsolable,
fiévreux, au point de méconnaître son
règlement.
Ainsi, l’article 12 du dit est ainsi
libellé :
Tout membre qui aura soutenu une
candidature autre que celle imposée
par le Comité, sera considéré comme
démissionnaire. Eh bien ! ou le per
sonnage visé a soutenu votre candi
dat et alors vous deviez l’embrasser
et non l’exécuter, ou il vous a lâchés,
alors il était considéré comme démis
sionnaire et, en conséquence, non
exécutable.
Voyons, Messieurs, un tout petit
peu de logique S. V. F.
Votre tribunal luiiait également un
reproche d’avoir été candidat à deux
endroits lors des élections municipales.
Avez-vous déjà oublié que c’est
contrairement à sa volonté que le Co
mité démocratique dont vous étiez
alors les porte - paroles les plus
bruyants, l’a maintenu sur sa liste !
Mais à quoi bon discuter? que
chacun fasse son devoir et qu'il laisse
parler qui veut critiquer, même ce
qui n’est pas critiquable.
Un Radical.
LA QUESTION DES POMPIERS
L’incendie de la filature de la rue
Demidoff et des chantiers Deveaux
fournit le prétexte à nos grands con
frères de se mettre la tête dans le même
bonnet, pour réclamer la réorgani
sation d’une section de pompiers
volontaires.
En 1897, le Conseil municipal
d’alors, réclamait et obtenait sa sup
pression, parce qu’on la considérait
purement et uniquement comme une
section de parade, utile tout au plus
à donner un peu plus d’éclat à une
Revue, mais absolument nulle, lors
qu’il s’agissait de courir à un incen
die.
En effet, ces braves pompiers appar
tiennent à la classe des travailleurs,
occupés pour la plupart au compte
d’un patron auquel ils doivent tout
le temps de la journée.
Dans ces conditions, un incendie
se déclarant le jour, ne peut compter
que sur le secours des pompiers caser-
nés.
Il est vrai de dire que chaque fois
que le feu s’est déclaré la nuit, les
pompiers volontaires présents rivali
saient de courage et de dévouement
avec leurs collègues casernés, pour
combattre et anéantir son effet. Nous
voulons bien reconnaître avec 1 e Petit
Havre, dans l’énumération des incen
dies auxquels il a fait allusion, dans
son numéro du 4 septembre, que bien
des pompiers volontaires s’étaient dis
tingués et mérités les médailles qui
sont ensuite venues récompenser leur
courage. Mais est-ce à dire pour cela
que sans leur présence les ravages
eussent été plus grands? Nous ne le
pensons pas.
Quoi qu’il en soit, la Commission
municipale chargée de la résoudre,
saura, nous l’espérons, s’inspirer des
vrais intérêts du Havre. Elle enten
dra le commandant actuel des pom
piers qui, mieux que tout autre est à
même de les renseigner sur les meil
leurs voies et moyens de consolider
sa compagnie. Tant qu’à nous, nous
persistons à croire que les raisons qui
militaient lear suppression en 1897,
subsistent toujours.
Ce n’est pas au moment où l’admi
nistration encourage, à peu de frais,
l’installation de bouches d’eau dans
les magasins et les grands ateliers ;
ce n’est pas non plus quand toutes les
grandes industries — pour leur sécu
rité — se munissent de pompes et de
matériels à incendie, que les danger»
augmentent.
Que l’Administration se préoccupe
seulement d’une nouvelle adduction
d’eau. Là elle rendra service à tous.
Et encore, faut-il qu'elle examine
sérieusement et avec parcimonie son
prix de revient.
Dans l’état actuel où se trouve nos
finances, les six derniers mois de l’ex-
cercice accusant une diminution de
recettes de 130,000 francs, rien que
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.4%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.4%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k3263479d/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k3263479d/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k3263479d/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k3263479d
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k3263479d
Facebook
Twitter