Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-07-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 juillet 1901 20 juillet 1901
Description : 1901/07/20 (N274). 1901/07/20 (N274).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263472h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
DÉPÔT LÊGA~r''
*
ÏS&ljMpJSÙ,
N° //0
« Année 19Q( l
•• ■
5' Année — S” 274.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 20 Juillet 1901.
Organe du Parti Républicain Démocratique
— ——■— . ■ ■■■! ■■■■ ' :
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure ......par an 3 fr.
Départements * 4 fr.
i=
EE
ADMINISTRATION ET
RÉDACTION J AK0TKi:.i iüM,
1
|
15, RUE CASIMIR
-F3É3K.XER., 15
1
Secrétaire de la Rédaction....
Alfred HENRI
1
1
LTmprimeur-Gérant
E. LE ROY
1
Prix des Insertions :
Annonces .. 25 centimes la ligne
Réclames.... ;. 50 »
On traite à forfait
Comité Républicain Démocratique
RÉPUBLICAINS |DU 3 e CANTON !
Pour la quatrième fois nous venons proposer à vos suffrages la
candidature du Citoyen
DENIS GUILLOT,
Conseiller général sortant.
Nous n’avons pas à vous présenter ce vétéran de nos luttes républi
caines. Depuis treize ans, tant au Conseil général qu’au Conseil Municipal,
il combat pour la démocratie havraise sans une minute de défaillance.
Toutes les fois que le parti républicain, aux prises avec la réaction, a
fait appel au concours du Citoyen DENIS GUILLOT, cet appel a été
entendu, et il est accouru au premier rang pour la défense de nos
principes.
A quoi bon nous appesantir sur les mérites de notre candidat ?
Ses adversaires d’aujourd’hui ne se sont-ils pas chargés eux-mêmes
de rendre hommage à son inébranlable républicanisme ? Et n’est-ce pas
uniquement parce que le Citoyen DENIS GUILLOT a refusé de courber
la tête devant les Frères Meyer et leurs amis qu’ils accumulent contre
lui des griefs imaginés en désespoir de cause, au lieu des éloges dont ils
ne manqueraient pas de le couvrir s’il avait accepté leur patronage ?
CITOYENS,
En face d’une candidature d’appétifs nettement capitalistes, vous
montrerez que que ce n’est pas par la pression financière, ni par les intri
gues d’une ambition injustifiée, qu’on peut acquérir la confiance des
démocrates vaillants et indépendants du 3 e canton.
Cette confiance est depuis longtemps acquise au Citoyen DENIS
GUILLOT par les services rendus.
Vous n’écouterez pas ceux qui veulent jeter la division dans le parti
démocratique.
Vous voterez en masse pour
DENIS GUILLOT,
Conseiller général sortant.
VIVE LA RÉPUBLIQUE !
- ■ l .ÜP
Le Comité Républicain Démocratique.
LA RÉUNION DES RAFFINERIES
Le Comité des frères Meyer qui, à
la réunion de la rue Demidoff, avait
amené une soixantaine de personnes
étrangères au troisième canton, parmi
lesquelles plusieurs ne jouissent pas
de leurs droits électoraux, a voulu
faire un nouveau coup jeudi soir, à la
réunion des Raffineries.
Deux noms étaient en présence pour
la présidence : celui de l’honorable
M. Delhomme et celui de M. Brot.
L’assemblée était nettement favo
rable, à une grande majorité, à la
présidence de M. Delhomme, mais
cela ne faisait pas le compte de M.
Léon Meyer qui, aidé de son ami
Brot, essaya tout simplement de faus
ser le compte des voix obtenues. Il
prit un moyen très simple : il ajouta
des voix à celles obtenues par Brot,
et oublia de compter celles de M.
Delhomme. Nous avons pu constater
que, dans un coin de la salle, trente-
six mains s’étaient levées pour M.
Delhomme, et que M. Meyer, juge et
partie dans sa propre cause, n’en
déclara que dix-neuf.
C’était trop d’audace. Aussi, l’as
semblée indignée, rappela-t-elle à la
pudeur l’auteur de pareils procédés.
On vit alors, spectacle inoubliable
M. Brot forcené, les yeux hors de la
tête, l’écume aux lèvres, bondir à la
tribune en brandissant sa canne. Pen
dant près de dix minutes, en compa
gnie de son compère Meyer, il essaya
de tenir tête à l’assemblée. Hors de
.lui, dans un accès de fureur, il frap
pait à coups redoublés aves sa canne
le pupitre de la classe enfantine. Spec
tacle tout à la fois triste et comique.
C’est alors que, voyant la partie
perdue, et constatant que le public
en avait assez de ces procédés répu
gnants, jusqu’alors inconnus dans le
troisième canton, M. Léon Meyer dé
clara la séance levée.
Il n’avait pas le droit de procéder
ainsi. Car il appartient au président
seul de lever le séance, et il n’était
pas président.
On le vit alors s’esquiver avec son
ami Brot et une douzaine de camelots
à sa solde et disparaître au milieu des
buées dans un débit voisin, pendant
que les citoyens faisaient à la sortie
une chaleureuse ovation au citoyen
Denis Guillot.
Le corps électoral en a assez de cette
bande qui cause un véritable scan
dale dans le troisième canton. Les
électeurs sauront le lui montrer di
manche prochain.
Au sujet de cette réunion de jeudi,
nous recevons d’un groupe nombreux
d’électeurs du troisième canton, la
protestation suivante :
Protestation
Electeurs du troisième canton,
Le Comité des frères Meyer avait
organisé hier soir à l’école maternelle
de la rue Gustave-Brindeau (quartier
des Raffineries) une réunion publique
électorale.
Ce Comité a essayé d’imposer à l’as
semblée un bureau de son choix. Mais
l’immense majorité, hostile à une
pareille prétention, a protesté éner
giquement.
M. Léon Meyer a alors levé la séan
ce, sans permettre aux assistants de
contrôler le nombre des voix pour la
nomination du Bureau.
Nous n’hésitons pas à blâmer de
pareils procédés qui portent atteinte
à la liberté et à la dignité du corps
électoral.
Un groupe d'électeurs républicains
du troisième canton .
Ce n’est pas sans étonnement que
nous lisons dans le Petit Havre de ce
matin un communiqué rédigé par M.
Léon Meyer et dans lequel il prétend
que son ami Brot a été nommé prési
dent à une assez forte majorité.
La protestation ci-dessus fait jus
tice de cette affirmation audacieuse.
Un Ordre du jour
Les soutiens de la candidature
Meyer ont toutes les audaces. A la
réunion de la rue Demidoff, M. Brot
avait fait voter par une trentaine de
voix, parmi lesquelles une minorité
appartenant au canton, un ordre du
jour favorable à M. Meyer. Il avait
ensuite refusé de mettre aux voix un
ordre du jour favorable à M. Denis
Guyot et avait levé la séance au milieu
des protestations.
Ce qui n’empêche pas ce groupe,
qui a décidément un toupet de den
tistes forains, de faire afficher comme
un bulletin de victoire cet ordre du
jour frelaté.
POLÉMIQUES
de
GOUJATS
Il y a au Havre une feuille à tout
faire, appartenant au sieur Siciliano,
et qu’on appelle Y Avenir du Havre.
Le Siciliano en question qui gratte du
violon dans les casinos, a été récem
ment condamné pour avoir diffamé
ses amis d’aujourd’hui les Déliot et
les Brot, ce qui est un comble. Son
nom ne figure plus provisoirement au
pied de son canard.
Les frères Meyer ont loué, pour la
durée de la période électorale la feuille
de ce pifferaro.
Il suffit de lire le dernier numéro
de cette feuille, pour se rendre compte
des procédés de polémique où en sont
tombés les frères Meyer. Non seule
ment ce papier est rédigé en mauvais
français, ce qui indique la collabora
tion évidente de tous les marchands
de lorgnettes de la région, mais on y
lit une foule d’iujures à l’adresse de
l’honorable candidat du Comité démo
cratique.
Récapitulons les termes dont est
gratifié M. Denis Guillot, dans le
numéro en question : Caméléon, équi-
libriste, nationaleux, hypocrite, op
portuniste, farceur, ingrat, loquace,
fumiste, épatant, nationaliste... et
menteur.
C’est complet !
Yoilà à quel genre de polémique,
les frères Meyer, qui se sentent perdus,
ont recours : uniquement parce que
Denis Guillot a refusé le 3î mai , dans
une entrevue dont nous avons déjà parlé ,
d'accepter leur patronage compromet
tant.
Les électeurs du 3° canton qui ne
comprennent rien à ce déchaînement
d’invectives à l’adresse d’un républi
cain qui les a servis depuis près de
quinze ans, n’auront que du mépris
pour ces professionnels de l’injure.
»., —
M. BROT ET LA LUNE
Chacun sait que la rue Gustave-
Brindeau est depuis longtemps frap
pée d’alignement et que seul un petit
pâté de maisons, situé entre les rues
d’Arcole et d’Iéna, persiste à gêner
la circulation, par suite des exigences
des propriétaires.
Cette situation, qui dure depuis
trop longtemps dans une rue fré
quentée par les tramways, ou la cir-
culàtion, à certaines heures est in
tense, peut amener des accidents, et
tout le monde est d'accord pour re
connaître qu’elle doit cesser.
Aussi M. Brot, le grand électeur de
M. Léon Meyer, dans ses tournées
électorales prône-t-il dans le quartier
qu’il va demander au Conseil muni
cipal l’expropriation de ces immeu
bles.
Or, il nous la baille belle M. Brot!
il offre aux électeurs du 3 e canton, ce
qu’ils ont depuis longtemps. En effet,
dans sa séance du 3 juillet courant,
sur un rapport de la Commission de la
voirie et après quelques observations
de M. Chou, le Conseil municipal a
voté l’expropriation pour cause d’u
tilité publique des immeubles en
question.
Seulement voilà ! M. Brot n’en sa
vait rien et pour cause, comme Cril-
lon à Arques, il n’y était pas.
Il croit les électeurs vraiment trop
naïfs et leur proposera un jour de leur
faire voir la lune ; ce jour là, ils ne
manqueront pas de lui répondre qu’ils
l’ont vu avant lui !
»
ISRAËL S’AGITE
Nous recevons d’un ancien ouvrier
des établissements Lazare Weiler la
lettre suivante, sur laquelle nous ap
pelons l’attention de nos lecteurs.
Elle est édifiante à plus d’un titre.
Havre, le 15 juillet, 1901.
Monsieur le Rédacteur,
Il n'est peut être pas inutile de vous si
gnaler que, depuis une quinzaine envi
ron, un employé de l’usine Lazare Weiler
parcourt le troisième canton en compa
gnie de M. Léon Meyer.
Le capitaliste juif, Lazare Weiler a-t-il
la prétention de recommander son core
ligionnaire Meyer au corps électoral du
troisième canton ? Ce serait une mala
dresse de plus à ajouter à celles déjà com
mises par les frères Meyer.
Nul n’ignore en effet que c’est unique
ment par les spéculations de Bourse que
l’usine Lazare Weiler en est réduite à sa
situation actuelle. On y a fait des coups
de bourse. Résultat : Cette usine qui, au
trefois comptait environ 2,300 ouvriers,
n’en a plus que 400
On a certes le droit d’être juif. Mais
cependant il est excessif de se moquer du
monde à ce point.
Que les Juifs jouent à la Bourse, mais
qu’ils ne nous enlèvent pas notre pain.
Recevez mes salutations,
Un électeur du troisième canton,
ancien ouvrier de l’usine Lazare Weiler.
Cette lettre est à rapprocher des
bruits qui courent dans la seconde
circonscription du Havre de la can
didature éventuelle de M. Lazare
Weiler aux élections législatives de
tm.
M. Léon Meyer est chargé défaire
la trouée par où tout Israël doit
passer.
'■■■—"T
Sus aux Agioteurs !
Dans le premier numéro de leur
feuille électorale le Radical Socia
liste Havrais , les frères Meyer ont
l’audace de prétendre que M. Denis
Guillot, dans un rapport au Conseil
municipal sur les Marchés à terme,
aurait approuvé sans réserve toutes
les opérations plus ou moins louches
qui s’abritent sous le couvert de
l’agiotage.
L’affirmation des frères Meyer est
tout le contraire de la vérité.
Voici en effet le passage caracté
ristique du rapport dans lequel, en
insistant sur l’intérêt qu’il y a pour
le Havre à rester un grand marché
de cafés, M. Denis Guillot demande
une répression énergique des ma
noeuvres de Bourse et des tripo
tages. Nous citons textuellement :
« Pour cet article (le café), le
< Havre a acquis un rang prépon-
« dérant que l’étranger essaie en
« vain de lui ravir. Entraver les
< marchés à terme, les charger de
« taxes qui viendraient se superpo-
« ser à ces innombrables contribu-
« tions indirectes déjà si lourdes
« pour le commerce et l’industrie,
< ce serait expatrier une partie no-
« table de notre activité. En même
« temps, la marine marchande en
« subirait le contre-coup, et avec
« elle toutes les professions qui se
« rattachent à la manutention des
« marchandises : journaliers, ca-
« mionneurs, ouvriers des Docks,
« C’est pour ces motifs que, nous
« plaçant aussi bien au point de vue
« de l’intérêt général du pays qu’à
« celui de nos intérêts locaux, nous
« n’hésitons pas à demander le rejet
« de la proposition de loi actuelle-
« ment soumise au Parlement.
« Est-ce à dire qu’il n’y ait rien à
« faire au point de vue de la sur-
« veillance de certaines opérations
« qui sont en dehors du jeu normal
« des affaires à terme? L’article 419
« du Code pénal, qui punit de peines
« sévères les « manœuvres fraudu-
« leuses » qui provoquent la hausse
« ou la baisse des prix des denrées
« ou marchandises, n’est pas abrogé.
« Qu’on en use le cas échéant.
« Qu’on réprime ces altérations de
« cote qui peuvent permettre à des
« intermédiaires peu scrupuleux
« de réaliser des bénéfices illégi-
€ timcs sur leurs clients, ce qui
« constitue de véritables escroque -
« ries, tout le monde y applaudira.
« Qu’on aille même jusqu’à interdire
« soit directement, soit indirecte-
« ment, la spéculation aux adminis-
« trateurs des clearings , qui, en
« connaissant à fond la position
« d’une place sur tel ou tel article,
« pourraient abuser des secrets pro-
« fessionnels qu’ils détiennent, on
« le conçoit aisément.
« Mais ces répressions et ces ré-
« formes d’ordre secondaire n’ont
« rien à voir avec le projet de loi
« qui a la prétention de donner par
« la voie fiscale une autre direction
« aux affaires, et qui léserait les
« intérêts les plus respectables »
Les frères Meyer sont-ils de bonne
foi quand ils affirment que M. Denis
Guillot approuve sans réserves
*
ÏS&ljMpJSÙ,
N° //0
« Année 19Q( l
•• ■
5' Année — S” 274.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 20 Juillet 1901.
Organe du Parti Républicain Démocratique
— ——■— . ■ ■■■! ■■■■ ' :
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure ......par an 3 fr.
Départements * 4 fr.
i=
EE
ADMINISTRATION ET
RÉDACTION J AK0TKi:.i iüM,
1
|
15, RUE CASIMIR
-F3É3K.XER., 15
1
Secrétaire de la Rédaction....
Alfred HENRI
1
1
LTmprimeur-Gérant
E. LE ROY
1
Prix des Insertions :
Annonces .. 25 centimes la ligne
Réclames.... ;. 50 »
On traite à forfait
Comité Républicain Démocratique
RÉPUBLICAINS |DU 3 e CANTON !
Pour la quatrième fois nous venons proposer à vos suffrages la
candidature du Citoyen
DENIS GUILLOT,
Conseiller général sortant.
Nous n’avons pas à vous présenter ce vétéran de nos luttes républi
caines. Depuis treize ans, tant au Conseil général qu’au Conseil Municipal,
il combat pour la démocratie havraise sans une minute de défaillance.
Toutes les fois que le parti républicain, aux prises avec la réaction, a
fait appel au concours du Citoyen DENIS GUILLOT, cet appel a été
entendu, et il est accouru au premier rang pour la défense de nos
principes.
A quoi bon nous appesantir sur les mérites de notre candidat ?
Ses adversaires d’aujourd’hui ne se sont-ils pas chargés eux-mêmes
de rendre hommage à son inébranlable républicanisme ? Et n’est-ce pas
uniquement parce que le Citoyen DENIS GUILLOT a refusé de courber
la tête devant les Frères Meyer et leurs amis qu’ils accumulent contre
lui des griefs imaginés en désespoir de cause, au lieu des éloges dont ils
ne manqueraient pas de le couvrir s’il avait accepté leur patronage ?
CITOYENS,
En face d’une candidature d’appétifs nettement capitalistes, vous
montrerez que que ce n’est pas par la pression financière, ni par les intri
gues d’une ambition injustifiée, qu’on peut acquérir la confiance des
démocrates vaillants et indépendants du 3 e canton.
Cette confiance est depuis longtemps acquise au Citoyen DENIS
GUILLOT par les services rendus.
Vous n’écouterez pas ceux qui veulent jeter la division dans le parti
démocratique.
Vous voterez en masse pour
DENIS GUILLOT,
Conseiller général sortant.
VIVE LA RÉPUBLIQUE !
- ■ l .ÜP
Le Comité Républicain Démocratique.
LA RÉUNION DES RAFFINERIES
Le Comité des frères Meyer qui, à
la réunion de la rue Demidoff, avait
amené une soixantaine de personnes
étrangères au troisième canton, parmi
lesquelles plusieurs ne jouissent pas
de leurs droits électoraux, a voulu
faire un nouveau coup jeudi soir, à la
réunion des Raffineries.
Deux noms étaient en présence pour
la présidence : celui de l’honorable
M. Delhomme et celui de M. Brot.
L’assemblée était nettement favo
rable, à une grande majorité, à la
présidence de M. Delhomme, mais
cela ne faisait pas le compte de M.
Léon Meyer qui, aidé de son ami
Brot, essaya tout simplement de faus
ser le compte des voix obtenues. Il
prit un moyen très simple : il ajouta
des voix à celles obtenues par Brot,
et oublia de compter celles de M.
Delhomme. Nous avons pu constater
que, dans un coin de la salle, trente-
six mains s’étaient levées pour M.
Delhomme, et que M. Meyer, juge et
partie dans sa propre cause, n’en
déclara que dix-neuf.
C’était trop d’audace. Aussi, l’as
semblée indignée, rappela-t-elle à la
pudeur l’auteur de pareils procédés.
On vit alors, spectacle inoubliable
M. Brot forcené, les yeux hors de la
tête, l’écume aux lèvres, bondir à la
tribune en brandissant sa canne. Pen
dant près de dix minutes, en compa
gnie de son compère Meyer, il essaya
de tenir tête à l’assemblée. Hors de
.lui, dans un accès de fureur, il frap
pait à coups redoublés aves sa canne
le pupitre de la classe enfantine. Spec
tacle tout à la fois triste et comique.
C’est alors que, voyant la partie
perdue, et constatant que le public
en avait assez de ces procédés répu
gnants, jusqu’alors inconnus dans le
troisième canton, M. Léon Meyer dé
clara la séance levée.
Il n’avait pas le droit de procéder
ainsi. Car il appartient au président
seul de lever le séance, et il n’était
pas président.
On le vit alors s’esquiver avec son
ami Brot et une douzaine de camelots
à sa solde et disparaître au milieu des
buées dans un débit voisin, pendant
que les citoyens faisaient à la sortie
une chaleureuse ovation au citoyen
Denis Guillot.
Le corps électoral en a assez de cette
bande qui cause un véritable scan
dale dans le troisième canton. Les
électeurs sauront le lui montrer di
manche prochain.
Au sujet de cette réunion de jeudi,
nous recevons d’un groupe nombreux
d’électeurs du troisième canton, la
protestation suivante :
Protestation
Electeurs du troisième canton,
Le Comité des frères Meyer avait
organisé hier soir à l’école maternelle
de la rue Gustave-Brindeau (quartier
des Raffineries) une réunion publique
électorale.
Ce Comité a essayé d’imposer à l’as
semblée un bureau de son choix. Mais
l’immense majorité, hostile à une
pareille prétention, a protesté éner
giquement.
M. Léon Meyer a alors levé la séan
ce, sans permettre aux assistants de
contrôler le nombre des voix pour la
nomination du Bureau.
Nous n’hésitons pas à blâmer de
pareils procédés qui portent atteinte
à la liberté et à la dignité du corps
électoral.
Un groupe d'électeurs républicains
du troisième canton .
Ce n’est pas sans étonnement que
nous lisons dans le Petit Havre de ce
matin un communiqué rédigé par M.
Léon Meyer et dans lequel il prétend
que son ami Brot a été nommé prési
dent à une assez forte majorité.
La protestation ci-dessus fait jus
tice de cette affirmation audacieuse.
Un Ordre du jour
Les soutiens de la candidature
Meyer ont toutes les audaces. A la
réunion de la rue Demidoff, M. Brot
avait fait voter par une trentaine de
voix, parmi lesquelles une minorité
appartenant au canton, un ordre du
jour favorable à M. Meyer. Il avait
ensuite refusé de mettre aux voix un
ordre du jour favorable à M. Denis
Guyot et avait levé la séance au milieu
des protestations.
Ce qui n’empêche pas ce groupe,
qui a décidément un toupet de den
tistes forains, de faire afficher comme
un bulletin de victoire cet ordre du
jour frelaté.
POLÉMIQUES
de
GOUJATS
Il y a au Havre une feuille à tout
faire, appartenant au sieur Siciliano,
et qu’on appelle Y Avenir du Havre.
Le Siciliano en question qui gratte du
violon dans les casinos, a été récem
ment condamné pour avoir diffamé
ses amis d’aujourd’hui les Déliot et
les Brot, ce qui est un comble. Son
nom ne figure plus provisoirement au
pied de son canard.
Les frères Meyer ont loué, pour la
durée de la période électorale la feuille
de ce pifferaro.
Il suffit de lire le dernier numéro
de cette feuille, pour se rendre compte
des procédés de polémique où en sont
tombés les frères Meyer. Non seule
ment ce papier est rédigé en mauvais
français, ce qui indique la collabora
tion évidente de tous les marchands
de lorgnettes de la région, mais on y
lit une foule d’iujures à l’adresse de
l’honorable candidat du Comité démo
cratique.
Récapitulons les termes dont est
gratifié M. Denis Guillot, dans le
numéro en question : Caméléon, équi-
libriste, nationaleux, hypocrite, op
portuniste, farceur, ingrat, loquace,
fumiste, épatant, nationaliste... et
menteur.
C’est complet !
Yoilà à quel genre de polémique,
les frères Meyer, qui se sentent perdus,
ont recours : uniquement parce que
Denis Guillot a refusé le 3î mai , dans
une entrevue dont nous avons déjà parlé ,
d'accepter leur patronage compromet
tant.
Les électeurs du 3° canton qui ne
comprennent rien à ce déchaînement
d’invectives à l’adresse d’un républi
cain qui les a servis depuis près de
quinze ans, n’auront que du mépris
pour ces professionnels de l’injure.
»., —
M. BROT ET LA LUNE
Chacun sait que la rue Gustave-
Brindeau est depuis longtemps frap
pée d’alignement et que seul un petit
pâté de maisons, situé entre les rues
d’Arcole et d’Iéna, persiste à gêner
la circulation, par suite des exigences
des propriétaires.
Cette situation, qui dure depuis
trop longtemps dans une rue fré
quentée par les tramways, ou la cir-
culàtion, à certaines heures est in
tense, peut amener des accidents, et
tout le monde est d'accord pour re
connaître qu’elle doit cesser.
Aussi M. Brot, le grand électeur de
M. Léon Meyer, dans ses tournées
électorales prône-t-il dans le quartier
qu’il va demander au Conseil muni
cipal l’expropriation de ces immeu
bles.
Or, il nous la baille belle M. Brot!
il offre aux électeurs du 3 e canton, ce
qu’ils ont depuis longtemps. En effet,
dans sa séance du 3 juillet courant,
sur un rapport de la Commission de la
voirie et après quelques observations
de M. Chou, le Conseil municipal a
voté l’expropriation pour cause d’u
tilité publique des immeubles en
question.
Seulement voilà ! M. Brot n’en sa
vait rien et pour cause, comme Cril-
lon à Arques, il n’y était pas.
Il croit les électeurs vraiment trop
naïfs et leur proposera un jour de leur
faire voir la lune ; ce jour là, ils ne
manqueront pas de lui répondre qu’ils
l’ont vu avant lui !
»
ISRAËL S’AGITE
Nous recevons d’un ancien ouvrier
des établissements Lazare Weiler la
lettre suivante, sur laquelle nous ap
pelons l’attention de nos lecteurs.
Elle est édifiante à plus d’un titre.
Havre, le 15 juillet, 1901.
Monsieur le Rédacteur,
Il n'est peut être pas inutile de vous si
gnaler que, depuis une quinzaine envi
ron, un employé de l’usine Lazare Weiler
parcourt le troisième canton en compa
gnie de M. Léon Meyer.
Le capitaliste juif, Lazare Weiler a-t-il
la prétention de recommander son core
ligionnaire Meyer au corps électoral du
troisième canton ? Ce serait une mala
dresse de plus à ajouter à celles déjà com
mises par les frères Meyer.
Nul n’ignore en effet que c’est unique
ment par les spéculations de Bourse que
l’usine Lazare Weiler en est réduite à sa
situation actuelle. On y a fait des coups
de bourse. Résultat : Cette usine qui, au
trefois comptait environ 2,300 ouvriers,
n’en a plus que 400
On a certes le droit d’être juif. Mais
cependant il est excessif de se moquer du
monde à ce point.
Que les Juifs jouent à la Bourse, mais
qu’ils ne nous enlèvent pas notre pain.
Recevez mes salutations,
Un électeur du troisième canton,
ancien ouvrier de l’usine Lazare Weiler.
Cette lettre est à rapprocher des
bruits qui courent dans la seconde
circonscription du Havre de la can
didature éventuelle de M. Lazare
Weiler aux élections législatives de
tm.
M. Léon Meyer est chargé défaire
la trouée par où tout Israël doit
passer.
'■■■—"T
Sus aux Agioteurs !
Dans le premier numéro de leur
feuille électorale le Radical Socia
liste Havrais , les frères Meyer ont
l’audace de prétendre que M. Denis
Guillot, dans un rapport au Conseil
municipal sur les Marchés à terme,
aurait approuvé sans réserve toutes
les opérations plus ou moins louches
qui s’abritent sous le couvert de
l’agiotage.
L’affirmation des frères Meyer est
tout le contraire de la vérité.
Voici en effet le passage caracté
ristique du rapport dans lequel, en
insistant sur l’intérêt qu’il y a pour
le Havre à rester un grand marché
de cafés, M. Denis Guillot demande
une répression énergique des ma
noeuvres de Bourse et des tripo
tages. Nous citons textuellement :
« Pour cet article (le café), le
< Havre a acquis un rang prépon-
« dérant que l’étranger essaie en
« vain de lui ravir. Entraver les
< marchés à terme, les charger de
« taxes qui viendraient se superpo-
« ser à ces innombrables contribu-
« tions indirectes déjà si lourdes
« pour le commerce et l’industrie,
< ce serait expatrier une partie no-
« table de notre activité. En même
« temps, la marine marchande en
« subirait le contre-coup, et avec
« elle toutes les professions qui se
« rattachent à la manutention des
« marchandises : journaliers, ca-
« mionneurs, ouvriers des Docks,
« plaçant aussi bien au point de vue
« de l’intérêt général du pays qu’à
« celui de nos intérêts locaux, nous
« n’hésitons pas à demander le rejet
« de la proposition de loi actuelle-
« ment soumise au Parlement.
« Est-ce à dire qu’il n’y ait rien à
« faire au point de vue de la sur-
« veillance de certaines opérations
« qui sont en dehors du jeu normal
« des affaires à terme? L’article 419
« du Code pénal, qui punit de peines
« sévères les « manœuvres fraudu-
« leuses » qui provoquent la hausse
« ou la baisse des prix des denrées
« ou marchandises, n’est pas abrogé.
« Qu’on en use le cas échéant.
« Qu’on réprime ces altérations de
« cote qui peuvent permettre à des
« intermédiaires peu scrupuleux
« de réaliser des bénéfices illégi-
€ timcs sur leurs clients, ce qui
« constitue de véritables escroque -
« ries, tout le monde y applaudira.
« Qu’on aille même jusqu’à interdire
« soit directement, soit indirecte-
« ment, la spéculation aux adminis-
« trateurs des clearings , qui, en
« connaissant à fond la position
« d’une place sur tel ou tel article,
« pourraient abuser des secrets pro-
« fessionnels qu’ils détiennent, on
« le conçoit aisément.
« Mais ces répressions et ces ré-
« formes d’ordre secondaire n’ont
« rien à voir avec le projet de loi
« qui a la prétention de donner par
« la voie fiscale une autre direction
« aux affaires, et qui léserait les
« intérêts les plus respectables »
Les frères Meyer sont-ils de bonne
foi quand ils affirment que M. Denis
Guillot approuve sans réserves
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