Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-07-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 juillet 1901 27 juillet 1901
Description : 1901/07/27 (N275). 1901/07/27 (N275).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263473x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
6 8 ÂBflée — S° 275.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 27 Juillet 190t.
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements....... ;V » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIER, 15
* - ■ i ' r 4i i. 1 r •• / , -v ' f ' ; » ,• . ' , A i ! ~60 iî ; ' * i
SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION.... Alfred HENRI
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY uvïl
Prix des Insertions :
. I . .) j i I I ' >■> - Ru
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
On traite à forfait
NOS AMIS
Les démocrates, radicaux et ra
dicaux-socialistes du Havre, qui ont
manifesté leur sympathie pour ce
journal, ont pu se rendre compte de
l’attitude que nous avons observée
au cours de la dernière période
électorale.
Nous avons soutenu avec énergie
les candidatures de nos amis Denis
Guillot et Cheuret, qui se présen
taient, dons les troisième et qua
trième cantons, sous le patronage
du Comité Républicain Démocrati
que. Ayant vu à l’œuvre ces deux
citoyens, et estimant qu’ils avaient
des titres incontestables à la con
fiance des républicains démocrates,
nous avons combattu les candida
tures de rancune, de division répu
blicaine, qui leur étaient opposées
Nous estimions et nous faisions
connaître au corps électoral que
rien, dans le passé de MM. Déliot
et Léon Meyer, ne les désignait
comme devant supplanter MM.
Denis Guillot et Cheuret, ou même
comme devant leur succéder éven
tuellement.
Avec une joie qui a été partagée
par tous les républicains sincères,
nous constatons que le suffrage
universel nous a donné pleinement
raison.
Nous nous en félicitons pour la
République, et aussi pour ce journal
qu’on verra toujours fidèle à la dé
fense des principes républicains,
Nons trouvons aussi dans le scrutin
du 21 juillet de nouvelles et puissan
tes raisons pour combattre les
brouillons, les incapables et cette
catégorie dangereuse de combat
tants qui essaie de poignarder par
derrière, pendant la bataille, les
démocrates éprouvés qui luttent au
premier rang.
En avant pour la République
démocratique !
LA RÉDACTION.
~«g>-
«MIC HE a AVANT
La caractéristique des élections can
tonales qui ont eu lieu dimanche der
nier, c’est un mouvement accentué
vers la gauche.
Les républicains ont gagné une
cinquantaine de sièges surfes cous; r-
vateurs : dans le département de la
Charente, la majorité, qui avait tou
jours appartenu au parti conserva
teur, passe aux républicains ; des
échecs douloureux pour les réaction
naires ont marqué la journée de diman
che.
M Le Provôst de Launay, le porte-
paroles de la droite au Sénat, a été
battu dans le département des Côtes-
du-Nord ; M. Batidry d’Asson, qui
paraissait inexpugnable dans la Ven
dée, reste sur le carreau ; dans l’Avey
ron, M. Cibiel, député bonapartiste,
malgré sa situation personnelle, est
battu dans le canton ue Viliefranche.
Ce mouvement en avant de l’opi
nion en France est encore constaté
par les sièges que les radicaux ont j
gagnés sur les modérés, dans beaucoup
de cantons, où la politique a primé les
questions personnelles, les candidats
radicaux l’ont emporté.
Ce sont les mélinistes surtout qui
paient les frais de la bataille. Deux
anciens ministres, MM. Rambaud et
Lebret, sont battus à plate couture.
La défaite de M. Rambaud est par
ticulièrement significative.
M. Bernard, sénateur radical du
Doubs, avait abandonné le canton de
Vercel qu’il représentait pour se por
ter dans le canton de Roulans, dont
M. Rambaud était conseiller sortant,
et, dans sa profession de foi, il disait :
« La lutte est ici entre deux politi
ques : la politique de défense répu
blicaine et la politique méliniste et
nationaliste de M. Rambaud ; les élec-
teurs se prononceront. »
Les électeurs n’ont pas hésité: M.
Bernard a été élu par 964 voix, tan
dis que M. Rambaud, ancien ministre
de M. Méline, membre de la Patrie
française, n’en obtenait, dans son pro
pre fief, que 705.
On peut dire que partout il en a
été ainsi, le mélinisme et le nationa
lisme ont été battus. Les nationalistes
ont conquis quelques sièges, dans
l’Est notamment; mais, tout compte
fait, ils auront 29 cantons sur 1,455 :
c’est maigre pour un parti qui pré
tend devenir le maître de la France.
Il y a une constatation assez amu
sante à faire : les nationalistes ont
gagné la plupart de leurs sièges sur
leurs alliés, les mélinistes. C’est ainsi
qu’à Nancy le frère du général Mer
cier a battu un méliniste, M. Gutton,
et que M. Lebret, ancien ministre.de
la justice, a échoué contre un conser
vateur fortement teinté de nationa
lisme.
De toutes ces constatations, il con
vient de dégager ceci : c’est que le
pays, après avoir chassé peu à peu de
tous leurs sièges les représentants des
anciens régimes, ne veut pas rester
sur cette victoire. Môme dans des
élections dont le caractère ne doit pas
être essentiellement politique, il in
dique son désir d’aller de l’avant
dans la voie du progrès.
Les résultats du scrutin de diman
che permettent donc de bien augurer
de la prochaine consultation du suf
frage universel. Les élections législa
tives du mois de mai 1902 seront le
triomphe définitif de la République
démocratique. J. C.
L’Échec des ’irères Meyer dans le
troisième Canton
«•Le Comité des frères Meyer n’a
manifesté jusqu’ici son existence qu’en
s’attaqua» t aux plus fermes républi
cains du 7 Havre.
Il y av ait cependant de belles occa
sions d’aller combattre ailleurs les
réactior maires et les opportunistes.
Acher, Génestal, etc..., étaient une
proie toute désignée pour un groupe
doqt quelques membres paraissaient
sine? jres et désireux d’étendre la force
rëpr iblicaine.
Congrès républicain radical fai-
sü/ ,t d ailleurs au Comité des frères
M eyer une obligation étroite, de l’u-
D.ion avec les diverses fractions du
Jiparti radical, et de l’action républi
caine partout où elle pouva t être
tentée.
Mais cette ligne de conduite ne pou
vait convenir à des gens, qui, loin
d’être menés par des préoecup ations ;
politiques, avaient comme unique but
une vengeance confessionnelle.
Expliquons-nous :
On sait que la division du Comité
démocratique fut tentée par les frères
Meyer à la suite de l’impossibilité,
reconnue par tous les. républicains, de
présenter Léon Meyer aux élections
municipales. Ce refus, dicté à la fois
par l’insuffisance notoire de Léon
Meyer, par son extrême jeunesse in
tellectuelle, et par le danger qu’il y
aurait eu à imposer au corps électoral
un Israélite aussi mal préparé à son
mandat, décida les deux frères, et
quelques-uns de leurs correligionnai-
res, à se venger en combattant des
républicains. , . ....
Devant leur intérêt confessionnel
lésé, toute préoccupation politique
disparaissait. « Attaqués, disaient-ils,
en tant que Juifs, nous nous défen
drons en tant que Juifs ! »
Cette attitude s’explique par une
erreur logique assez fréquente dans les
milieux israélites français. On y croit
volontiers que labataille républicaine,
dans l’affaire Dreyfus, a été menée pour
et par les Juifs ; on y pense que l’or
ganisation juive fait partie de l’orga
nisation républicaine et que, sans
l’appui israélite, rien ne peut vivre et
rien ne peut durer.
Il y a là une confusion des plus
grossières. Les républicains et les so
cialistes ne se sont engagé à fond dans
l’Afiaire que pour contenir l’immense
effort nationaliste. La religion et les
accointances de Dreyfus leur impor
taient peu, et. ils n’ont commencé à
s’en préoccuper que du jour où les
Israélites se sont retournés contre la
République elle-même.
Cette évolution ne s’est d’ailleurs
par fait attendre. Reinach, que sa pa
renté avec le grand baron panamiste,
et son passé réactionnaire, auraient
dû inciter à plus de retenue, n’hésita
pas à commettre, à la veille des élec
tions municipales, une véritable tra
hison républicaine. U, Gohier, le lea
der de l'Aurore, couvrit d’injures, au
second tour de scrutin, tous les can
didats républicains et socialistes qui
refusaient de limiter; leur action à
l’affaire Dreyfus,. En sorte que les
républicains furent combattus, par
ceux-là mêmes dont ils avaient sauvé
l’indépendance, et, dans certaines cir
constances, la vie.
Partout où, après l’assaut nationa
liste, lqs groupements de nouveau s’or-.
ganisèrent, partout les Juifs revendi
quèrent la victoire, et aux forces ré
publicaines, multiples et bien vivan
tes, voulurent imposer leur drapeau.
. Eh bien ! non ! nous n’avons pas
dompté pendant des années l’effort
réactionnaires pour que 71,000 com
merçants juifs soient nos maîtres !
Le progrès républicain n’a que faire
de ces parasites ; et s’ils nous gênent,
toutelagauches’unirapour les frapper.
Il faut que les Israélites de cette
ville sachent bien que la prodigalité
des bocks et des petits verres, que les
tripotages de signatures, que la pres
sion commerciale la plus cynique, ne
tiennent pas lieu de doctrine et ne
font pas tout dans une élection. Il
faut qu’ils sachent que l’histoire de
Constantine et d’Alger est encore une
histoire toute vibrante et toute fraî
che, que l’antisémitisme, là-bas, a
commencé par l’indignation du parti
républicain, et que si quelques-uns
d’entre eux nous attaquent encore,
9011s recommencerons, malgré nous,
cette histoire, en les enveloppant
tous dans la même proscription. X.
ET 33’TLJINr !
. h G i • ')V Vl i Ü • fl ‘ \ Ti i S VI II n *
Le départ de M. Cathaia
L’ Officiel vient de nous apprendre
le départ de M. Cathaia, sous-préfet
du Havre, nommé receveur particu
lier des finances à Bayonne. - . -
M. Cathaia sort donc de la poli
tique, et nous ne pouvons que nous
en réjouir en tant que républicains
démocrates. Il a eu au Havre un
rôle néfaste, à raison de la politique
méliniste qu’il y a toujours défendue.
Les nominations de MM. Raoul Ancel
et Suchetet n’étaient pas faites pour
lui ramener la confiance du Gouver
nement de Défense républicaine,
ébranlée par les renseignements que
le Président du Conseil avait reçus
récemment sur les dessous de notre
politique havraise.
En tant que simple particulier,
M. Cathaia a pu mériter les sympa
thies de nos concitoyens. Mais cela
ne suffit pas, et il est. d’autres qualités
que l’on peut exiger d’un fonction
naire chargé de faire respecter la
République.
Nous pouvons le dire, ce départ
sollicité avec instance depuis un mois
par nos amis de la Commission per
manente du Congrès radical, donne
enfin satisfaction ici au parti minis
tériel qui, chose vraiment étrange,
se trouvait pourchassé avec une sour
noise énergie par l’Administration
changée de le défendre .
Puisque nous sommes enfin débar
rassés de ce singulier fonctionnaire
de la République, nous n’aurons pas
le mauvais goût de nous appesantir
sur la façon invraisemblable dont il
comprenait ses devoirs envers le
Gouvernement qu’il était chargé de
servir. • J • - ■ - : •
Nous nous bornerons aujourd’hui
à émettre le vœu que son successeur,
que l’on dit jeune et : énergique, se
mette hardiment à l’œuvre pour
réparer les effets désastreux causés
par quatre années d’une administra
tion dissolvante.
' e Fini enfin le règne des « Elus de
la Croix. »
Nous adressons donc, avec le plus
grand plaisir, nos compliments de
bienvenue à M. Verdier-Havart,
notre nouveau sous-préfet, et lui
souhaitons de mener à bien la tûche
qui lui est impartie : relever au
Havre le parti ministériel.
Puis, les feuilles matinales ont ap
porté la prose des élus et des vaincus
sous le titre « Remerciements » ; tous
sont contents, même les battus.
Curieux ces « remerciements » pour
un observateur; on sent que l’élu esp
pressé de se débarrasser de ses élec
teurs après un contact de quinze jours
et quinze nuits pleins : « Chers conci
toyens, oh, oui ! combien chers (pour
la bande Meyer surtout ?). Vous
m’avez renouvelé votre confiance, je
suis au service de vos intérêts pour la
vie; merci du fond de l’âme; prin
cipes républicains ; dévouement éter
nel, etc., etc., tout y est » ; il y en a
même qui vont jusqu’à avouer qu’ils
ont communié avec les électeurs ; tous
même le petit Louis, criejnt : Vive Ja
République, quoique battu à plate
couture. ,,
Seul M. Açher fait exception, il a
raison, par cela sonnerait faux dans
sa bouche. Mais la perle, c’est le poulet
du grand citoyen Déliot ; oyez pLutôt :
Il éprouve d’abord le besoin de faire
connaître aux populations qu’il a
obtequ 1,640 voix sur près de 8,000
inscrits, veinard de Charles, va! çt
encore les ouvriers n’ont pas voté,
pensez donc s’ils avaient donné;
Paris avait une Canne'bière, ce serjart
un petit Marseille. Et puis,, ô! bon
heur, la Justice a enfin .trouvé, en la
personne du grand citoyen ci-dessqs
dénomipé, un champion digne d’elle,
avec l’aide duquel ses célèbres balan
ces seront sûrement redressées. Les
abus ont eux aussi trouvé un adver
saire terrible sous les coups duquel ils
ne manqueront pas de tomber.
Travailleurs, le plus bel avenir vous
est réservé, votre soleil d’Austerlitz
apparaît enfin, au-dessus Déliot.
Mais .à coté de cela il y a un point
noir : que vont devenir les braves
douaniers dont le candidat prénommé
Charles (pour les dames), est resté
sur le carreau, et avec lui, la
suppression deT’çxercice du diman
che qu’il devait faire voter par le
Conseil d’arrondissement, quelle
puissance!... Pauvres; braves doua-
niersy pour vous seuls le soleil d’Aus
terlitz reste couché* Pourquoi diable
aussi la Douane persiste-t-elle à con
server l’exercice du dimanche chez
ses préposés, alors que la Régie l’a
supprimé chez les débitants ?
C. Rigolo.
Après la Bataille. - Remerciements
A
Le lendemain, dès l’aube, l’on pou
vait voir le sol du champ de bataille
jonché des cadavres des candidats...
représentés par une multitude de bul
letins de vote que l’electeur dédai
gneux avait négligé de jeter dans
l’urne ; il y en avait de toutes les
couleurs (au figuré s’entend, car ’a
blancheur immaculée du papier
n’avait pas trop souffert), depuis le
rose pâle du pseudo-républicain Acher
jusqu’au rouge-noir du socialiste-ré
volutionnaire, en passant par l’incar
nat du grand citoyen radical-socialiste
Déliot, collectiviste et pufïïste dans
ses moments perdus, et triste retour
des choses d'ici-bas, l’électeur d’hier
devenu le balayeur d’aujourd’hui, a
jeté tout, pèle-mèle, dans le tombereau
municipal.
TAKTARIItfARES
Si M. Léon Meyer et son frèrq
Edmond, ces deux frères siamois de|
la noire guigne électorale, commen
cent à modifier, dans un sens défavo
rable le caractère de M. Brot-Tarta-
rin, lequel est irrévocablement coulé>
dans le troisième canton, M. Brot,
de son côté semble déteindre sur les
frères Meyer. Ils viennent d’élaborer,
en commun une affiche de remercie
ments qui sent d’une lieue, non pas
son midi, mais son midi et demi. -
On y déclare tout d’abord que M.
Denis Guillot est l’élu du Petit Havre
et du Courrier du Havre. Cette décla
ration a dû bien surprendre ces deux
journaux qui ne passent pas pour pa
tronner M. Denis Guillot.
Mais il y a plus. Ces Messieurs, qui
ent décidément toutes Tes audaces, et
qui veulent introduire dans les élec
tions ces manœuvres d’intimidation
qui sont admises dans les tripots et à
la Bourse, vont jusqu’à prétendre
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 27 Juillet 190t.
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements....... ;V » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIER, 15
* - ■ i ' r 4i i. 1 r •• / , -v ' f ' ; » ,• . ' , A i ! ~60 iî ; ' * i
SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION.... Alfred HENRI
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY uvïl
Prix des Insertions :
. I . .) j i I I ' >■> - Ru
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
On traite à forfait
NOS AMIS
Les démocrates, radicaux et ra
dicaux-socialistes du Havre, qui ont
manifesté leur sympathie pour ce
journal, ont pu se rendre compte de
l’attitude que nous avons observée
au cours de la dernière période
électorale.
Nous avons soutenu avec énergie
les candidatures de nos amis Denis
Guillot et Cheuret, qui se présen
taient, dons les troisième et qua
trième cantons, sous le patronage
du Comité Républicain Démocrati
que. Ayant vu à l’œuvre ces deux
citoyens, et estimant qu’ils avaient
des titres incontestables à la con
fiance des républicains démocrates,
nous avons combattu les candida
tures de rancune, de division répu
blicaine, qui leur étaient opposées
Nous estimions et nous faisions
connaître au corps électoral que
rien, dans le passé de MM. Déliot
et Léon Meyer, ne les désignait
comme devant supplanter MM.
Denis Guillot et Cheuret, ou même
comme devant leur succéder éven
tuellement.
Avec une joie qui a été partagée
par tous les républicains sincères,
nous constatons que le suffrage
universel nous a donné pleinement
raison.
Nous nous en félicitons pour la
République, et aussi pour ce journal
qu’on verra toujours fidèle à la dé
fense des principes républicains,
Nons trouvons aussi dans le scrutin
du 21 juillet de nouvelles et puissan
tes raisons pour combattre les
brouillons, les incapables et cette
catégorie dangereuse de combat
tants qui essaie de poignarder par
derrière, pendant la bataille, les
démocrates éprouvés qui luttent au
premier rang.
En avant pour la République
démocratique !
LA RÉDACTION.
~«g>-
«MIC HE a AVANT
La caractéristique des élections can
tonales qui ont eu lieu dimanche der
nier, c’est un mouvement accentué
vers la gauche.
Les républicains ont gagné une
cinquantaine de sièges surfes cous; r-
vateurs : dans le département de la
Charente, la majorité, qui avait tou
jours appartenu au parti conserva
teur, passe aux républicains ; des
échecs douloureux pour les réaction
naires ont marqué la journée de diman
che.
M Le Provôst de Launay, le porte-
paroles de la droite au Sénat, a été
battu dans le département des Côtes-
du-Nord ; M. Batidry d’Asson, qui
paraissait inexpugnable dans la Ven
dée, reste sur le carreau ; dans l’Avey
ron, M. Cibiel, député bonapartiste,
malgré sa situation personnelle, est
battu dans le canton ue Viliefranche.
Ce mouvement en avant de l’opi
nion en France est encore constaté
par les sièges que les radicaux ont j
gagnés sur les modérés, dans beaucoup
de cantons, où la politique a primé les
questions personnelles, les candidats
radicaux l’ont emporté.
Ce sont les mélinistes surtout qui
paient les frais de la bataille. Deux
anciens ministres, MM. Rambaud et
Lebret, sont battus à plate couture.
La défaite de M. Rambaud est par
ticulièrement significative.
M. Bernard, sénateur radical du
Doubs, avait abandonné le canton de
Vercel qu’il représentait pour se por
ter dans le canton de Roulans, dont
M. Rambaud était conseiller sortant,
et, dans sa profession de foi, il disait :
« La lutte est ici entre deux politi
ques : la politique de défense répu
blicaine et la politique méliniste et
nationaliste de M. Rambaud ; les élec-
teurs se prononceront. »
Les électeurs n’ont pas hésité: M.
Bernard a été élu par 964 voix, tan
dis que M. Rambaud, ancien ministre
de M. Méline, membre de la Patrie
française, n’en obtenait, dans son pro
pre fief, que 705.
On peut dire que partout il en a
été ainsi, le mélinisme et le nationa
lisme ont été battus. Les nationalistes
ont conquis quelques sièges, dans
l’Est notamment; mais, tout compte
fait, ils auront 29 cantons sur 1,455 :
c’est maigre pour un parti qui pré
tend devenir le maître de la France.
Il y a une constatation assez amu
sante à faire : les nationalistes ont
gagné la plupart de leurs sièges sur
leurs alliés, les mélinistes. C’est ainsi
qu’à Nancy le frère du général Mer
cier a battu un méliniste, M. Gutton,
et que M. Lebret, ancien ministre.de
la justice, a échoué contre un conser
vateur fortement teinté de nationa
lisme.
De toutes ces constatations, il con
vient de dégager ceci : c’est que le
pays, après avoir chassé peu à peu de
tous leurs sièges les représentants des
anciens régimes, ne veut pas rester
sur cette victoire. Môme dans des
élections dont le caractère ne doit pas
être essentiellement politique, il in
dique son désir d’aller de l’avant
dans la voie du progrès.
Les résultats du scrutin de diman
che permettent donc de bien augurer
de la prochaine consultation du suf
frage universel. Les élections législa
tives du mois de mai 1902 seront le
triomphe définitif de la République
démocratique. J. C.
L’Échec des ’irères Meyer dans le
troisième Canton
«•Le Comité des frères Meyer n’a
manifesté jusqu’ici son existence qu’en
s’attaqua» t aux plus fermes républi
cains du 7 Havre.
Il y av ait cependant de belles occa
sions d’aller combattre ailleurs les
réactior maires et les opportunistes.
Acher, Génestal, etc..., étaient une
proie toute désignée pour un groupe
doqt quelques membres paraissaient
sine? jres et désireux d’étendre la force
rëpr iblicaine.
Congrès républicain radical fai-
sü/ ,t d ailleurs au Comité des frères
M eyer une obligation étroite, de l’u-
D.ion avec les diverses fractions du
Jiparti radical, et de l’action républi
caine partout où elle pouva t être
tentée.
Mais cette ligne de conduite ne pou
vait convenir à des gens, qui, loin
d’être menés par des préoecup ations ;
politiques, avaient comme unique but
une vengeance confessionnelle.
Expliquons-nous :
On sait que la division du Comité
démocratique fut tentée par les frères
Meyer à la suite de l’impossibilité,
reconnue par tous les. républicains, de
présenter Léon Meyer aux élections
municipales. Ce refus, dicté à la fois
par l’insuffisance notoire de Léon
Meyer, par son extrême jeunesse in
tellectuelle, et par le danger qu’il y
aurait eu à imposer au corps électoral
un Israélite aussi mal préparé à son
mandat, décida les deux frères, et
quelques-uns de leurs correligionnai-
res, à se venger en combattant des
républicains. , . ....
Devant leur intérêt confessionnel
lésé, toute préoccupation politique
disparaissait. « Attaqués, disaient-ils,
en tant que Juifs, nous nous défen
drons en tant que Juifs ! »
Cette attitude s’explique par une
erreur logique assez fréquente dans les
milieux israélites français. On y croit
volontiers que labataille républicaine,
dans l’affaire Dreyfus, a été menée pour
et par les Juifs ; on y pense que l’or
ganisation juive fait partie de l’orga
nisation républicaine et que, sans
l’appui israélite, rien ne peut vivre et
rien ne peut durer.
Il y a là une confusion des plus
grossières. Les républicains et les so
cialistes ne se sont engagé à fond dans
l’Afiaire que pour contenir l’immense
effort nationaliste. La religion et les
accointances de Dreyfus leur impor
taient peu, et. ils n’ont commencé à
s’en préoccuper que du jour où les
Israélites se sont retournés contre la
République elle-même.
Cette évolution ne s’est d’ailleurs
par fait attendre. Reinach, que sa pa
renté avec le grand baron panamiste,
et son passé réactionnaire, auraient
dû inciter à plus de retenue, n’hésita
pas à commettre, à la veille des élec
tions municipales, une véritable tra
hison républicaine. U, Gohier, le lea
der de l'Aurore, couvrit d’injures, au
second tour de scrutin, tous les can
didats républicains et socialistes qui
refusaient de limiter; leur action à
l’affaire Dreyfus,. En sorte que les
républicains furent combattus, par
ceux-là mêmes dont ils avaient sauvé
l’indépendance, et, dans certaines cir
constances, la vie.
Partout où, après l’assaut nationa
liste, lqs groupements de nouveau s’or-.
ganisèrent, partout les Juifs revendi
quèrent la victoire, et aux forces ré
publicaines, multiples et bien vivan
tes, voulurent imposer leur drapeau.
. Eh bien ! non ! nous n’avons pas
dompté pendant des années l’effort
réactionnaires pour que 71,000 com
merçants juifs soient nos maîtres !
Le progrès républicain n’a que faire
de ces parasites ; et s’ils nous gênent,
toutelagauches’unirapour les frapper.
Il faut que les Israélites de cette
ville sachent bien que la prodigalité
des bocks et des petits verres, que les
tripotages de signatures, que la pres
sion commerciale la plus cynique, ne
tiennent pas lieu de doctrine et ne
font pas tout dans une élection. Il
faut qu’ils sachent que l’histoire de
Constantine et d’Alger est encore une
histoire toute vibrante et toute fraî
che, que l’antisémitisme, là-bas, a
commencé par l’indignation du parti
républicain, et que si quelques-uns
d’entre eux nous attaquent encore,
9011s recommencerons, malgré nous,
cette histoire, en les enveloppant
tous dans la même proscription. X.
ET 33’TLJINr !
. h G i • ')V Vl i Ü • fl ‘ \ Ti i S VI II n *
Le départ de M. Cathaia
L’ Officiel vient de nous apprendre
le départ de M. Cathaia, sous-préfet
du Havre, nommé receveur particu
lier des finances à Bayonne. - . -
M. Cathaia sort donc de la poli
tique, et nous ne pouvons que nous
en réjouir en tant que républicains
démocrates. Il a eu au Havre un
rôle néfaste, à raison de la politique
méliniste qu’il y a toujours défendue.
Les nominations de MM. Raoul Ancel
et Suchetet n’étaient pas faites pour
lui ramener la confiance du Gouver
nement de Défense républicaine,
ébranlée par les renseignements que
le Président du Conseil avait reçus
récemment sur les dessous de notre
politique havraise.
En tant que simple particulier,
M. Cathaia a pu mériter les sympa
thies de nos concitoyens. Mais cela
ne suffit pas, et il est. d’autres qualités
que l’on peut exiger d’un fonction
naire chargé de faire respecter la
République.
Nous pouvons le dire, ce départ
sollicité avec instance depuis un mois
par nos amis de la Commission per
manente du Congrès radical, donne
enfin satisfaction ici au parti minis
tériel qui, chose vraiment étrange,
se trouvait pourchassé avec une sour
noise énergie par l’Administration
changée de le défendre .
Puisque nous sommes enfin débar
rassés de ce singulier fonctionnaire
de la République, nous n’aurons pas
le mauvais goût de nous appesantir
sur la façon invraisemblable dont il
comprenait ses devoirs envers le
Gouvernement qu’il était chargé de
servir. • J • - ■ - : •
Nous nous bornerons aujourd’hui
à émettre le vœu que son successeur,
que l’on dit jeune et : énergique, se
mette hardiment à l’œuvre pour
réparer les effets désastreux causés
par quatre années d’une administra
tion dissolvante.
' e Fini enfin le règne des « Elus de
la Croix. »
Nous adressons donc, avec le plus
grand plaisir, nos compliments de
bienvenue à M. Verdier-Havart,
notre nouveau sous-préfet, et lui
souhaitons de mener à bien la tûche
qui lui est impartie : relever au
Havre le parti ministériel.
Puis, les feuilles matinales ont ap
porté la prose des élus et des vaincus
sous le titre « Remerciements » ; tous
sont contents, même les battus.
Curieux ces « remerciements » pour
un observateur; on sent que l’élu esp
pressé de se débarrasser de ses élec
teurs après un contact de quinze jours
et quinze nuits pleins : « Chers conci
toyens, oh, oui ! combien chers (pour
la bande Meyer surtout ?). Vous
m’avez renouvelé votre confiance, je
suis au service de vos intérêts pour la
vie; merci du fond de l’âme; prin
cipes républicains ; dévouement éter
nel, etc., etc., tout y est » ; il y en a
même qui vont jusqu’à avouer qu’ils
ont communié avec les électeurs ; tous
même le petit Louis, criejnt : Vive Ja
République, quoique battu à plate
couture. ,,
Seul M. Açher fait exception, il a
raison, par cela sonnerait faux dans
sa bouche. Mais la perle, c’est le poulet
du grand citoyen Déliot ; oyez pLutôt :
Il éprouve d’abord le besoin de faire
connaître aux populations qu’il a
obtequ 1,640 voix sur près de 8,000
inscrits, veinard de Charles, va! çt
encore les ouvriers n’ont pas voté,
pensez donc s’ils avaient donné;
Paris avait une Canne'bière, ce serjart
un petit Marseille. Et puis,, ô! bon
heur, la Justice a enfin .trouvé, en la
personne du grand citoyen ci-dessqs
dénomipé, un champion digne d’elle,
avec l’aide duquel ses célèbres balan
ces seront sûrement redressées. Les
abus ont eux aussi trouvé un adver
saire terrible sous les coups duquel ils
ne manqueront pas de tomber.
Travailleurs, le plus bel avenir vous
est réservé, votre soleil d’Austerlitz
apparaît enfin, au-dessus Déliot.
Mais .à coté de cela il y a un point
noir : que vont devenir les braves
douaniers dont le candidat prénommé
Charles (pour les dames), est resté
sur le carreau, et avec lui, la
suppression deT’çxercice du diman
che qu’il devait faire voter par le
Conseil d’arrondissement, quelle
puissance!... Pauvres; braves doua-
niersy pour vous seuls le soleil d’Aus
terlitz reste couché* Pourquoi diable
aussi la Douane persiste-t-elle à con
server l’exercice du dimanche chez
ses préposés, alors que la Régie l’a
supprimé chez les débitants ?
C. Rigolo.
Après la Bataille. - Remerciements
A
Le lendemain, dès l’aube, l’on pou
vait voir le sol du champ de bataille
jonché des cadavres des candidats...
représentés par une multitude de bul
letins de vote que l’electeur dédai
gneux avait négligé de jeter dans
l’urne ; il y en avait de toutes les
couleurs (au figuré s’entend, car ’a
blancheur immaculée du papier
n’avait pas trop souffert), depuis le
rose pâle du pseudo-républicain Acher
jusqu’au rouge-noir du socialiste-ré
volutionnaire, en passant par l’incar
nat du grand citoyen radical-socialiste
Déliot, collectiviste et pufïïste dans
ses moments perdus, et triste retour
des choses d'ici-bas, l’électeur d’hier
devenu le balayeur d’aujourd’hui, a
jeté tout, pèle-mèle, dans le tombereau
municipal.
TAKTARIItfARES
Si M. Léon Meyer et son frèrq
Edmond, ces deux frères siamois de|
la noire guigne électorale, commen
cent à modifier, dans un sens défavo
rable le caractère de M. Brot-Tarta-
rin, lequel est irrévocablement coulé>
dans le troisième canton, M. Brot,
de son côté semble déteindre sur les
frères Meyer. Ils viennent d’élaborer,
en commun une affiche de remercie
ments qui sent d’une lieue, non pas
son midi, mais son midi et demi. -
On y déclare tout d’abord que M.
Denis Guillot est l’élu du Petit Havre
et du Courrier du Havre. Cette décla
ration a dû bien surprendre ces deux
journaux qui ne passent pas pour pa
tronner M. Denis Guillot.
Mais il y a plus. Ces Messieurs, qui
ent décidément toutes Tes audaces, et
qui veulent introduire dans les élec
tions ces manœuvres d’intimidation
qui sont admises dans les tripots et à
la Bourse, vont jusqu’à prétendre
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.28%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.28%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k3263473x/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k3263473x/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k3263473x/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k3263473x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k3263473x
Facebook
Twitter