Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-06-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 juin 1901 15 juin 1901
Description : 1901/06/15 (N268). 1901/06/15 (N268).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32634676
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
6 e Année — S” 268.
CINQ CENTIMES LE NUMERO Samedi 15 juin 1901:
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNE M ENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure .... ..par an 3 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIER, 15
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 *
Départements » 4 fr.
Secrétaire de la Rédaction Alfred HENRI
L’iMPRIMEUR-GÉRANT F. EE ROY
On traite à forfait
LE
Congrèsjadical
Un Congrès du Parti Républicain
radical et radical-socialiste doit se
tenir à Paris, les 21, 22 et 23 juin.
Il a pour but d’établir une entente
entre toutes les fractions du parti,
en vue de la lutte qui se prépare
pour 1902, et dont les élections du
21 juillet 1901 seront sans doute le
préambule.
S’il était besoin de démontrer
l’urgence de ce Congrès, il suffirait,
pour s’en convaincre, de lire les
organes mélinistes et réactionnaires
qui y font allusion. Les uns plai
santent, les autres fulminent, cer
tains font des avances aux radicaux
pour les engager à taire la concen
tration à droite. Bref, l’annonce de
ces grandes assises d’un parti qui
doit tendre à l’unité a pour principal
résultat de provoquer une très vive
émotion dans le camp des station
naires, des ralliés et cjes rétrogrades.
Ët cela prouve que ceux qui ClY
l’initiative de cette organisation ont
fait oeuvre de républicains pratiques.
Que sortira-t-il de ce Congrès?
Dans quelle direction s’orientera le
parti ? Ce sont des questions qui ont
déjà fait l’objet d’intéressantes dis
cussions auxquelles ont pris part les
leaders de l’opinion politique, et cela
nous a valu une polémique courtoise
entre Jaurès et Pelletan, ce dernier
étant revenu, en définitive, sur la
prévention qu’il semblait avoir, au
début, contre le principe même du
Congrès.
Quoi qu’il en soit du programme à
adopter par ce Congrès, et de la
tactique qui sera prescrite aux di
vers organes du parti, individus ou
groupes, ce qu’il importe avant tout
d’assurer, c’est la discipline. Ce
n’est pas une recommandation inu
tile, en présence surtout des ten
dances qui se manifestent dans les
comités politiques de se diviser et
de se subdiviser à l’infini. Et il faut
bien reconnaître, qu’à ce point de
vue, l’unité d’action est observée
avec beaucoup plus de rigueur chez
les réactionnaires de toutes nuances,
cléricaux ou autres, et voire même
chez les modérés, que dans les
groupes appartenant aux partis
avancés. Les socialistes, au Congrès
de Lyon, viennent d’en donner la
preuve. Sans sortir de notre parti,
au Havre, n’est-ce pas à certaines
divisions, à des questions de per
sonnes, à des j alousies individuelles,
qu’est dû, en partie, le résultat des
dernières élections municipales ? Ne
se souvient-on pas de ces listes in
nombrables fabriquées à la dernière
heure par des gens qui, tout en se
disant républicains, se faisaient un
jeu d’éliminer des listes tel ou tel
candidat qui leur déplaisait ? On sait
ce qu’a produit ce beau travail fait
dans la coulisse : le parti républicain
en a pâti, sans que les auteurs de
ces manœuvres, mûs par l’envie,
par la haine religieuse ou par tel
autre sentiment bas, en aient profité.
Ils n’ont réussi qu’à se disqualifier.
Seule, l'unité du parti radical et
radical-socialiste, peut mettre un
terme à cette situation qui, nous le
reconnaissons, n’est pas spéciale à
notre ville, mais qui «rend stériles,
dans beaucoup de centres où l’opi
nion ne s’est pas définitivement
orientée, les efforts des militants de
la démocratie, de ceux qui ne voient
pas, dans la politique, la satisfaction
de leur vanité, mais l’accomplisse
ment de leur devoir.
Le Congrès qui se réunira la se
maine prochaine aura beaucoup fait
pour la République si, en fixant les
principes qui doivent guider les
démocrates pendant une période
assez longue, dans la voie des réfor
mes politiques et sociales, il peut
tracer leur devoir électoral à tous
ceux qui sollicitent l’honneur de
servir dans les rangs de ce grand
parti réuni pour l’adoption d’une
charte définitive.
YERÜS
Des groupes de notre ville ont
adhéré au Congrès des 21, .22 et 23
juin. Le Comité républicain démocra
tique, et la Loge Maçonnique Les
Trois H, y seront représentés par des
délégués.
L’Individualiste qui vient de paraître,
dans son supplément de ce jour 15 juin,
publie un remarquable article sur l’affec
tation de l’immeuble Franklin.
Persuadé qu’il intéressera nos lecteurs,
nous en détachons les principaux pas
sages :
« En 1898, M. Deveaux, alors
conseiller municipal, faisait quelques
observations à radministration parce
qu’elle avait prêté cette salle à
Sébastien Faure, et M. le Maire lui
répondait que, pour lui et ses collè
gues, la salle Franklin était une
« salie d’études, de réunions et de
conférences ».
« Le même M. Marais ne veut
plus en faire maintenant qu’une
salle de gymnastique ou de musique.
11 trouve que la proximité de cette
salle où peuvent être exposées toutes
les théories est dangereuse pour les
Syndicats qui ont leur local au Cercle
Franklin. Sans doute, il ne demande
pas mieux que « toutes ces théories »
continuent à être exposées, mais il
faudrait que cela fût dans une autre
salle ; il verrait avec plaisir formu
ler une demande de deux ou trois
centimes additionnels à l’effet de
créer un autre local.
« Comme contribuable, nous re
mercions M. Marais de sa bienveil
lance, mais ce sacrifice nous paraît
inutile. La salle Franklin existe ; elle
est fort bien située et ce n’est pas
parce qu’elle est dans le même bâti
ment que les Syndicats, que les
conférences qui y seront faites pour
ront donner lieu à plus ou moins
d’agitation.
« Cet argument n’est qu’un pré
texte : ce qu'il s’agit de savoir, c'est
si l’Administration municipale, pru
demment retranchéô'fiîerrière une
majorité de conseillers municipaux,
permettra ou non à tous ceux qui
cherchent à instruire le peuple de le
faire sans s’imposer des sacrifices
souvent au-dessus de leurs moyens ;
si, dans la mesure où elle le peut,
sans sortir de ses attributions, elle
contribuera ou non à l’éducation
des citoyens.
< Rendre impossible toute confé
rence politique, sous prétexte que
certaines d’entre elles peuvent don
ner lieu à des désordres sur la voie
publique, c’est avouer d’une part
qu'on est impuissant à maintenir cet
ordre, et d’autre part, qu’on désire,
secrètement il est vrai, que le peuple
s’occupe le moins possible de poli
tique. C’est dire : « laissons le peuple
à ses travaux ; gardons-nous de
développer son intelligence et son
jugement. C’est lui qui, de par le
suffrage universel, est le maître,
soit; mais avec quelques bonnes
petites combinaisons électorales, plus
ou moins louches, nous en viendrons
à bout ».
« Nous ne doutons pas que ces
Messieurs ne cherchent à arriver,
par ce moyen, à un bon résultat,
mais ce moyen est mauvais en soi,
il est digne de n’importe quel gou
vernement autocratique et ses ré
sultats seront toujours factices,
parcequfils né correspondront pas à
une amélioration réelle des individus.
« La liberté a ses dangers : un
cheval libre peut causer plus d’acci
dents que s’il est conduit par un
cocher habile, mais il s’agit ^ de
savoir si les citoyens doivent être
considérés comme des animaux qu’il
faut conduire, ou s’il sont des êtres
pensants et raisonnables qui peuvent
et doivent se conduire eux-mêmes.
« La seule solution équitable de
la question est celle qui a été pro
posée par M. Denis Guillot : laisser
l’Administration municipale maî
tresse d’accorder ou de refuser
l’usage de la grande salle sous sa
responsabilité. C’est cette responsa
bilité qui l’effraie ; elle a peur, si
elle fait mal, « qu’on lui tape
dessus ».
« Qu’elle prenne courage ! et pour
l’encourager nous lui donnerons une
recette infaillible, non point pour
contenter tout le monde, ce qu’elle
accepterait d’enthousiasme ! mais
simplement pour faire son devoir
en cette occasion : accorder libéra
lement la salle Franklin à tous ceux
qui s’adressent à la raison et à
l’intelligence des citoyens, à quelque
opinion qu’ils appartiennent ; et ne
la refuser qu’à ceux qui prêchent la
haine et la violence. Elle se trom
pera peut-être parfois dans ses ap
préciations ; comme on ne sait que
trop, hélas ! qu’elle n’a pas la science
infuse, on le lui pardonnera. Mais
au moins, elle prouvera qu'elle ne
veut pas recourir à des mesures
arbitraires ; qu’elle a confiance dans
le bon sens et la sagesse des ci
toyens, que c’est par leur éducation
qu’elle veut arriver à faire régner
l’ordre dont elle a la garde. »
C’est aussi notre humble avis.
— . . . «ajggÿiD» . —,—
LE CER CLE FR ANKLIN
La Commission spéciale désignée
par le Conseil municipal pour tran
cher la question d’affectation défini
tive du Cercle Franklin, s’est réunie
mardi dernier.
Nous apprenons que cette Commis
sion, abandonnant les premières con
clusions qui avaient fait l’objet d’un
assez long débat au sein du Conseil
municipal et qui tendaient à interdire
l’immeuble Franklin à toutes les
sociétés ou conférences ayant un ca
ractère politique ou religieux, a décidé
de s’en remettre à l’administration
du soin de prêter les salles, comme
cela se pratiquait auparavant pendant
de nombreuses années.
C’est en somme l’adoption de la
proposition qui avait été faite en
séance par M. Denis Guillot.
Nous croyons que cette solution est
la bonne. Il incombe, en effet, à l’ad
ministration municipale, responsable
de l’ordre public, de discerner dans
quelles conditions les salles de Fran
klin peuvent être mises à la disposi
tion des groupes et des conférenciers.
C’est une question de tact et de cir
constance qu’on ne peut résoudre par
une mesure générale.
Bien que les élections cantonales
soient proches, il ne semble pas que
la lutte s’annonce comme ardente.
Peut-être se rattrappera-t-on dans
la dernière qninzaine, comme il arrive
parfois dans notre ville.
A ce propos, nous croyons devoir
mettre en garde nos amis politiques
contre certains racontars plus ou
moins fantaisistes qui se répandent
parfois dans le corps électoral.
C’est ainsi qu’il nous est revenu
qu’un nouveau groupe composé de
dissidents du Comité républicain dé
mocratique, et qui a pris le titre de
Comité radical-socialiste, se proposait
d’opposer à M. Denis Guillot, Con
seiller général du troisième canton,
un candidat absolument inconnu dans
ce canton. On cite des noms parmi les
patrons de cette candidature, et l’on
va jusqu’à dire que M. Brot, ami po
litique de M. Denis Guillot et qui ap
partient au même groupe du Conseil
municipal, aurait promis son con
cours à cette campagne.
Nous avons été aux renseignements,
et voici ce que nous affirmons de la
façon la plus authentique et sans
crainte de démenti.
A la date du mercredi 29 mai
1901, une délégation du Comité radi
cal socialiste, délégation dont M. Brot
faisait partie , est venue offrir à M.
Denis Guillot, pour les élections can
tonales, le patronage dudit Comité
radical-socialiste.
Dans sa réponse donnée aux délé
gués le 31 mai, M. Denis Guillot a
déclaré qu’appartenant au Comité ré
publicain démocratique, il n’avait
aucun motif pour se séparer de ses
amis. Il a ajouté qu’il considérait
cette démarche, dont il se trouvait
très honoré, comme l’approbation de sa
conduite politique par le nouveau
Comité, dont le programme d’ail
leurs se rapproche de celui du
Comité démocratique. Il a invité, en
terminant, le Comité radical-socia
liste, à s’adresser directement au Co
mité démocratique, en vue de décider
si une entente électorale pouvait pré
senter des avantages.
Les choses en sont là.
Ces explications suffisent pour dé
montrer ce qu’il y a de ridicule dans
ce racontar qui représente M. Brot
comme ne sachant pas ce qu’il veut,
et comme combattant dans la première
semaine de juin un ami politique
dont il sollicitait le concours le 29
mai.
Nous croyons rendre, service à M.
Brot en protestant contre les incohé
rences que luï prêtent certaines mau
vaises langues.
Ces manœuvres n’ont évidemment
pour but que de diviser les républi
cains. Dans le troisième canton, qui
est fermement acquis aux idées dé
mocratiques, l’inconvénient est mi
nime. Il pourrait en être autrement
dans certains cantons moins attachés
à la République.
COMPTE-RENDU DE MANDAT
Nous sommes informés que M.
Denis Guillot, Conseiller général du
troisième canton, doit prochainement
rendre compte de son mandat, ainsi
qu’il l’a toujours fait précédemment,
soit à l’expiration du mandat, soit
chaque lois qu’un groupe lui en a
manifi sté le désir.
Cette réunion aura lieu à la suite
du Congrès, auquel M. Denis Guillot
doit se rendre.
Nous ferons connaître ultérieure
ment la date et le lieu de la réunion;-
— -«sjgî»».
LÀ MAISON DU PEUPLE
Nous empruntons encore à f Indivi
dualiste l’article ci-dessous, dont nous
partageons et l’esprit et la forme :
La Bourse du Travail ayant été
fermée, ceux qui la fréquentaient
cherchent à s’organiser, et une
Maison du Peuple a été projetée.
Grâce à l’obligeance d’un ami,
nous avons pu parcourir les statuts
de cette institution.
« L'émancipation des travailleurs
ne sera l’œuvre que des travailleurs
eux-mêmes ». Telle est la devise de
la Maison du Peuple. Elle sera basée
sur des principes exclusivement so
cialistes ; elle sera internationaliste
et servira de trait d’union entre tous
les « serfs » du capital, sans distinc
tion de secte, de race, ni de natio
nalité.
Son existence sera assurée, au
point de vue financier, par des parts
de 25 francs dont les souscripteurs
seront membres associés; par les
cotisations de 50 cent, par mois des
membres participants ; par des dons
anonymes ou autres ; par le produit
des fêtes. Aucune subvention des
pouvoirs publics , ne sera acceptée.!
Les donateurs n’auront pas le droit
de s’ingérer dans les affaires Mêla
Société ; les salariés peuvent seuls
en être membres ; elle sera admi
nistrée par un Conseil d’adminis
tration composé de dix membres
associés et de dix membres parti
cipants, choisissant dans son sein :
un secrétaire général et un secrétaire
adjoint, un trésorier et un trésorier
adjoint.
De plus, l’Assemblée générale
nommera une Commission de sur
veillance de cinq membres, non
rééligibles.
La Société fournira gratuitement
des locaux à toutes les organisations
tendant à améliorer la situation des
travailleurs au point de vue écono
mique ; en seront seuls exclus, les
groupes patriotiques et les cercles
religieux (comme quoi les patrio-
tards ont détourné les esprits du
patriotisme, et les cléricaux, de la
religion).
i
a
CINQ CENTIMES LE NUMERO Samedi 15 juin 1901:
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNE M ENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure .... ..par an 3 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIER, 15
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 *
Départements » 4 fr.
Secrétaire de la Rédaction Alfred HENRI
L’iMPRIMEUR-GÉRANT F. EE ROY
On traite à forfait
LE
Congrèsjadical
Un Congrès du Parti Républicain
radical et radical-socialiste doit se
tenir à Paris, les 21, 22 et 23 juin.
Il a pour but d’établir une entente
entre toutes les fractions du parti,
en vue de la lutte qui se prépare
pour 1902, et dont les élections du
21 juillet 1901 seront sans doute le
préambule.
S’il était besoin de démontrer
l’urgence de ce Congrès, il suffirait,
pour s’en convaincre, de lire les
organes mélinistes et réactionnaires
qui y font allusion. Les uns plai
santent, les autres fulminent, cer
tains font des avances aux radicaux
pour les engager à taire la concen
tration à droite. Bref, l’annonce de
ces grandes assises d’un parti qui
doit tendre à l’unité a pour principal
résultat de provoquer une très vive
émotion dans le camp des station
naires, des ralliés et cjes rétrogrades.
Ët cela prouve que ceux qui ClY
l’initiative de cette organisation ont
fait oeuvre de républicains pratiques.
Que sortira-t-il de ce Congrès?
Dans quelle direction s’orientera le
parti ? Ce sont des questions qui ont
déjà fait l’objet d’intéressantes dis
cussions auxquelles ont pris part les
leaders de l’opinion politique, et cela
nous a valu une polémique courtoise
entre Jaurès et Pelletan, ce dernier
étant revenu, en définitive, sur la
prévention qu’il semblait avoir, au
début, contre le principe même du
Congrès.
Quoi qu’il en soit du programme à
adopter par ce Congrès, et de la
tactique qui sera prescrite aux di
vers organes du parti, individus ou
groupes, ce qu’il importe avant tout
d’assurer, c’est la discipline. Ce
n’est pas une recommandation inu
tile, en présence surtout des ten
dances qui se manifestent dans les
comités politiques de se diviser et
de se subdiviser à l’infini. Et il faut
bien reconnaître, qu’à ce point de
vue, l’unité d’action est observée
avec beaucoup plus de rigueur chez
les réactionnaires de toutes nuances,
cléricaux ou autres, et voire même
chez les modérés, que dans les
groupes appartenant aux partis
avancés. Les socialistes, au Congrès
de Lyon, viennent d’en donner la
preuve. Sans sortir de notre parti,
au Havre, n’est-ce pas à certaines
divisions, à des questions de per
sonnes, à des j alousies individuelles,
qu’est dû, en partie, le résultat des
dernières élections municipales ? Ne
se souvient-on pas de ces listes in
nombrables fabriquées à la dernière
heure par des gens qui, tout en se
disant républicains, se faisaient un
jeu d’éliminer des listes tel ou tel
candidat qui leur déplaisait ? On sait
ce qu’a produit ce beau travail fait
dans la coulisse : le parti républicain
en a pâti, sans que les auteurs de
ces manœuvres, mûs par l’envie,
par la haine religieuse ou par tel
autre sentiment bas, en aient profité.
Ils n’ont réussi qu’à se disqualifier.
Seule, l'unité du parti radical et
radical-socialiste, peut mettre un
terme à cette situation qui, nous le
reconnaissons, n’est pas spéciale à
notre ville, mais qui «rend stériles,
dans beaucoup de centres où l’opi
nion ne s’est pas définitivement
orientée, les efforts des militants de
la démocratie, de ceux qui ne voient
pas, dans la politique, la satisfaction
de leur vanité, mais l’accomplisse
ment de leur devoir.
Le Congrès qui se réunira la se
maine prochaine aura beaucoup fait
pour la République si, en fixant les
principes qui doivent guider les
démocrates pendant une période
assez longue, dans la voie des réfor
mes politiques et sociales, il peut
tracer leur devoir électoral à tous
ceux qui sollicitent l’honneur de
servir dans les rangs de ce grand
parti réuni pour l’adoption d’une
charte définitive.
YERÜS
Des groupes de notre ville ont
adhéré au Congrès des 21, .22 et 23
juin. Le Comité républicain démocra
tique, et la Loge Maçonnique Les
Trois H, y seront représentés par des
délégués.
L’Individualiste qui vient de paraître,
dans son supplément de ce jour 15 juin,
publie un remarquable article sur l’affec
tation de l’immeuble Franklin.
Persuadé qu’il intéressera nos lecteurs,
nous en détachons les principaux pas
sages :
« En 1898, M. Deveaux, alors
conseiller municipal, faisait quelques
observations à radministration parce
qu’elle avait prêté cette salle à
Sébastien Faure, et M. le Maire lui
répondait que, pour lui et ses collè
gues, la salle Franklin était une
« salie d’études, de réunions et de
conférences ».
« Le même M. Marais ne veut
plus en faire maintenant qu’une
salle de gymnastique ou de musique.
11 trouve que la proximité de cette
salle où peuvent être exposées toutes
les théories est dangereuse pour les
Syndicats qui ont leur local au Cercle
Franklin. Sans doute, il ne demande
pas mieux que « toutes ces théories »
continuent à être exposées, mais il
faudrait que cela fût dans une autre
salle ; il verrait avec plaisir formu
ler une demande de deux ou trois
centimes additionnels à l’effet de
créer un autre local.
« Comme contribuable, nous re
mercions M. Marais de sa bienveil
lance, mais ce sacrifice nous paraît
inutile. La salle Franklin existe ; elle
est fort bien située et ce n’est pas
parce qu’elle est dans le même bâti
ment que les Syndicats, que les
conférences qui y seront faites pour
ront donner lieu à plus ou moins
d’agitation.
« Cet argument n’est qu’un pré
texte : ce qu'il s’agit de savoir, c'est
si l’Administration municipale, pru
demment retranchéô'fiîerrière une
majorité de conseillers municipaux,
permettra ou non à tous ceux qui
cherchent à instruire le peuple de le
faire sans s’imposer des sacrifices
souvent au-dessus de leurs moyens ;
si, dans la mesure où elle le peut,
sans sortir de ses attributions, elle
contribuera ou non à l’éducation
des citoyens.
< Rendre impossible toute confé
rence politique, sous prétexte que
certaines d’entre elles peuvent don
ner lieu à des désordres sur la voie
publique, c’est avouer d’une part
qu'on est impuissant à maintenir cet
ordre, et d’autre part, qu’on désire,
secrètement il est vrai, que le peuple
s’occupe le moins possible de poli
tique. C’est dire : « laissons le peuple
à ses travaux ; gardons-nous de
développer son intelligence et son
jugement. C’est lui qui, de par le
suffrage universel, est le maître,
soit; mais avec quelques bonnes
petites combinaisons électorales, plus
ou moins louches, nous en viendrons
à bout ».
« Nous ne doutons pas que ces
Messieurs ne cherchent à arriver,
par ce moyen, à un bon résultat,
mais ce moyen est mauvais en soi,
il est digne de n’importe quel gou
vernement autocratique et ses ré
sultats seront toujours factices,
parcequfils né correspondront pas à
une amélioration réelle des individus.
« La liberté a ses dangers : un
cheval libre peut causer plus d’acci
dents que s’il est conduit par un
cocher habile, mais il s’agit ^ de
savoir si les citoyens doivent être
considérés comme des animaux qu’il
faut conduire, ou s’il sont des êtres
pensants et raisonnables qui peuvent
et doivent se conduire eux-mêmes.
« La seule solution équitable de
la question est celle qui a été pro
posée par M. Denis Guillot : laisser
l’Administration municipale maî
tresse d’accorder ou de refuser
l’usage de la grande salle sous sa
responsabilité. C’est cette responsa
bilité qui l’effraie ; elle a peur, si
elle fait mal, « qu’on lui tape
dessus ».
« Qu’elle prenne courage ! et pour
l’encourager nous lui donnerons une
recette infaillible, non point pour
contenter tout le monde, ce qu’elle
accepterait d’enthousiasme ! mais
simplement pour faire son devoir
en cette occasion : accorder libéra
lement la salle Franklin à tous ceux
qui s’adressent à la raison et à
l’intelligence des citoyens, à quelque
opinion qu’ils appartiennent ; et ne
la refuser qu’à ceux qui prêchent la
haine et la violence. Elle se trom
pera peut-être parfois dans ses ap
préciations ; comme on ne sait que
trop, hélas ! qu’elle n’a pas la science
infuse, on le lui pardonnera. Mais
au moins, elle prouvera qu'elle ne
veut pas recourir à des mesures
arbitraires ; qu’elle a confiance dans
le bon sens et la sagesse des ci
toyens, que c’est par leur éducation
qu’elle veut arriver à faire régner
l’ordre dont elle a la garde. »
C’est aussi notre humble avis.
— . . . «ajggÿiD» . —,—
LE CER CLE FR ANKLIN
La Commission spéciale désignée
par le Conseil municipal pour tran
cher la question d’affectation défini
tive du Cercle Franklin, s’est réunie
mardi dernier.
Nous apprenons que cette Commis
sion, abandonnant les premières con
clusions qui avaient fait l’objet d’un
assez long débat au sein du Conseil
municipal et qui tendaient à interdire
l’immeuble Franklin à toutes les
sociétés ou conférences ayant un ca
ractère politique ou religieux, a décidé
de s’en remettre à l’administration
du soin de prêter les salles, comme
cela se pratiquait auparavant pendant
de nombreuses années.
C’est en somme l’adoption de la
proposition qui avait été faite en
séance par M. Denis Guillot.
Nous croyons que cette solution est
la bonne. Il incombe, en effet, à l’ad
ministration municipale, responsable
de l’ordre public, de discerner dans
quelles conditions les salles de Fran
klin peuvent être mises à la disposi
tion des groupes et des conférenciers.
C’est une question de tact et de cir
constance qu’on ne peut résoudre par
une mesure générale.
Bien que les élections cantonales
soient proches, il ne semble pas que
la lutte s’annonce comme ardente.
Peut-être se rattrappera-t-on dans
la dernière qninzaine, comme il arrive
parfois dans notre ville.
A ce propos, nous croyons devoir
mettre en garde nos amis politiques
contre certains racontars plus ou
moins fantaisistes qui se répandent
parfois dans le corps électoral.
C’est ainsi qu’il nous est revenu
qu’un nouveau groupe composé de
dissidents du Comité républicain dé
mocratique, et qui a pris le titre de
Comité radical-socialiste, se proposait
d’opposer à M. Denis Guillot, Con
seiller général du troisième canton,
un candidat absolument inconnu dans
ce canton. On cite des noms parmi les
patrons de cette candidature, et l’on
va jusqu’à dire que M. Brot, ami po
litique de M. Denis Guillot et qui ap
partient au même groupe du Conseil
municipal, aurait promis son con
cours à cette campagne.
Nous avons été aux renseignements,
et voici ce que nous affirmons de la
façon la plus authentique et sans
crainte de démenti.
A la date du mercredi 29 mai
1901, une délégation du Comité radi
cal socialiste, délégation dont M. Brot
faisait partie , est venue offrir à M.
Denis Guillot, pour les élections can
tonales, le patronage dudit Comité
radical-socialiste.
Dans sa réponse donnée aux délé
gués le 31 mai, M. Denis Guillot a
déclaré qu’appartenant au Comité ré
publicain démocratique, il n’avait
aucun motif pour se séparer de ses
amis. Il a ajouté qu’il considérait
cette démarche, dont il se trouvait
très honoré, comme l’approbation de sa
conduite politique par le nouveau
Comité, dont le programme d’ail
leurs se rapproche de celui du
Comité démocratique. Il a invité, en
terminant, le Comité radical-socia
liste, à s’adresser directement au Co
mité démocratique, en vue de décider
si une entente électorale pouvait pré
senter des avantages.
Les choses en sont là.
Ces explications suffisent pour dé
montrer ce qu’il y a de ridicule dans
ce racontar qui représente M. Brot
comme ne sachant pas ce qu’il veut,
et comme combattant dans la première
semaine de juin un ami politique
dont il sollicitait le concours le 29
mai.
Nous croyons rendre, service à M.
Brot en protestant contre les incohé
rences que luï prêtent certaines mau
vaises langues.
Ces manœuvres n’ont évidemment
pour but que de diviser les républi
cains. Dans le troisième canton, qui
est fermement acquis aux idées dé
mocratiques, l’inconvénient est mi
nime. Il pourrait en être autrement
dans certains cantons moins attachés
à la République.
COMPTE-RENDU DE MANDAT
Nous sommes informés que M.
Denis Guillot, Conseiller général du
troisième canton, doit prochainement
rendre compte de son mandat, ainsi
qu’il l’a toujours fait précédemment,
soit à l’expiration du mandat, soit
chaque lois qu’un groupe lui en a
manifi sté le désir.
Cette réunion aura lieu à la suite
du Congrès, auquel M. Denis Guillot
doit se rendre.
Nous ferons connaître ultérieure
ment la date et le lieu de la réunion;-
— -«sjgî»».
LÀ MAISON DU PEUPLE
Nous empruntons encore à f Indivi
dualiste l’article ci-dessous, dont nous
partageons et l’esprit et la forme :
La Bourse du Travail ayant été
fermée, ceux qui la fréquentaient
cherchent à s’organiser, et une
Maison du Peuple a été projetée.
Grâce à l’obligeance d’un ami,
nous avons pu parcourir les statuts
de cette institution.
« L'émancipation des travailleurs
ne sera l’œuvre que des travailleurs
eux-mêmes ». Telle est la devise de
la Maison du Peuple. Elle sera basée
sur des principes exclusivement so
cialistes ; elle sera internationaliste
et servira de trait d’union entre tous
les « serfs » du capital, sans distinc
tion de secte, de race, ni de natio
nalité.
Son existence sera assurée, au
point de vue financier, par des parts
de 25 francs dont les souscripteurs
seront membres associés; par les
cotisations de 50 cent, par mois des
membres participants ; par des dons
anonymes ou autres ; par le produit
des fêtes. Aucune subvention des
pouvoirs publics , ne sera acceptée.!
Les donateurs n’auront pas le droit
de s’ingérer dans les affaires Mêla
Société ; les salariés peuvent seuls
en être membres ; elle sera admi
nistrée par un Conseil d’adminis
tration composé de dix membres
associés et de dix membres parti
cipants, choisissant dans son sein :
un secrétaire général et un secrétaire
adjoint, un trésorier et un trésorier
adjoint.
De plus, l’Assemblée générale
nommera une Commission de sur
veillance de cinq membres, non
rééligibles.
La Société fournira gratuitement
des locaux à toutes les organisations
tendant à améliorer la situation des
travailleurs au point de vue écono
mique ; en seront seuls exclus, les
groupes patriotiques et les cercles
religieux (comme quoi les patrio-
tards ont détourné les esprits du
patriotisme, et les cléricaux, de la
religion).
i
a
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