Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1900-10-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 octobre 1900 06 octobre 1900
Description : 1900/10/06 (N232). 1900/10/06 (N232).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263431k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
5 e Année — N # 232.
CINQ CENTIMES LÉ NUMÉRO
Samedi 6 Octobre 1909.
il
t-.
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure .par an 3 fr.
Départements » 4 fri
E5
• ( ; j
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
1
§§
m
15,
RUE CASIMIR-PÉRIER,
1 5
m
Secrétaire de la Rédaction,... Alfred Henri
=
=b
1
L’ImPRIMEUR-GÉRANT F. LE ROY
1
La bruyante campagne, du Petit
Havre en faveur de l'assainisse
ment est aujourd’hui la grosse
question d’actualité.
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames..... — •. • 50 »
On traite à forfait
penser que tout se passe actuelle
ment pour le mieux dans notre ville,
mais ramenant la question à ses vé
ritables proportions, nous indique
rons quelques réformes utiles et
possibles sans emprunt nouveau.
Nous voudrions tout d’abord que
la police municipale et surtout la
■commission d'hygiène se préoccu-
de l’état des
Nous aimons à croire que les in
tentions de ce journal sont, comme ! passent davantage
toujours, absolument pures, et qu’il cours, allées, impasses privées qui
n’y a derrière lui aucun entrepre- j sont généralement fort mal tenues.
neur guettant avec avidité le bon
Il faudrait également mieux ré
argent des contribuables, mais nous ! gleinenter le service des entrepre-
demeurons convaincus qu’il n’est J neurs de vidanges et celui de l’en
lèvement des ordures
nullement suivi par la grande ma
jorité de la population.
On peut en juger par les lettres
plutôt dénuées d’intérêt qu’il reçoit
chaque jour (sur ses pressantes sol
licitations), et parmi lesquelles nous
ne remarquons guère que celle de
M. Siegfried.
Notre ex-sénateur estime que,
pour enlever les foules, il faut
frapper leur imagination. Aussi ne
craint-il pas de publier une statis
tique terrifiante qui nous apprend
qu’en 1899 la mortalité typhique a
été à Paris et au Havre dans la
proportion de 3 à 80. La vérité est
que M. Siegfried se trompe lourde
ment et que le coefficient de Paris
est 30 et non 3. Question de virgule
à déplacer ! Et tous les coefficients
des autres grandes villes de l’Europe
sont donnés avec cette même légè
reté !
Aussi nous demandons-nous avec
effroi si les calculs de la dépense
demandée par M. Siegfried sont
aussi peu approfondis et s’il ne faut
pas lire 30 millions au lieu et place
des 3 petits millions qu’il nous in
dique pour la réfection totale de
nos égouts ? Simple question de
virgule !
Cette campagne toute factice et
visiblement menée contre la muni
cipalité, quoi qu’on en dise, impres
sionne d’autant plus mal qu’elle se
produit en quelque sorte au lende
main des élections municipales, dont
les personnages qui gravitent autour
du Petit Havre se sont tenus pru
demment éloignés.
Pourquoi ce désintéressement au
moment du scrutin ? Il nous semble
cependant que lorsqu’il s’agit de
bouleverser de fond en comble les
finances d’une ville, d’emprunter 10
millions au bas mot, il y a là une
plateforme municipale assez sérieuse
et nous persistons à demander au
Petit Havre , pourquoi il a attendu
cette épidémie de fièvre typhoïde
qui est peut être la dixième depuis
trente ans (cette maladie est abso
lument endémique au Havre), pour
entreprendre une campagne qui
était toute indiquée en période élec
torale.
La seule réponse qui nous pa
raisse plausible, c’est que ce journal
sait pertinemment n’avoir pas pour
lui l’opinion publique.
Nous sommes d’ailleurs loin de
rera par telle taxe qu’il lui plaira,
nous demandons instamment qu’il
soit créé dès le 1 er janvier une équipe
de vigoureux balayeurs — non pas
d’infirmes — qui procédera du matin
au soir, successivement par quartier,
au nettoyage complet des ruisseaux,
avec chasse d’eau et désinfectant.
Pour une nouvelle adduction d’eau,
nous estimons, avec l’administration,
que les deux conduites actuelles de
meurent suffisantes, depuis que la
commune de Graville à cessé de s’a
limenter sur le Havre. Tout au plus
demanderions nous une dépense de
100 â 150,000 francs pour que l’on
procédât à certains reboisements
dans les parties demandées de la
vallée de Saint-Laurent et protéger
ainsi dans une certaine mesure nos
réservoirs naturels.
Quant à la question de réfection
totale de notre régime d’égoûts,
nous pensons qu’elle est loin d’être
suffisamment étudiée, tant au point
de vue de la dépense que de l’effica
cité cômihe remède à nos maux. Et
puisque le Petit Havre doit recueil
lir par souscription des sommes con
sidérables, nous ne pouvons que
l’engager vivement à les consacrer
à une étude scientifique et technique
de cette question, plutôt qu’à une
propagande destinée à en saisir le
publicy à grand renfort de grosse
caisse.
C.-J.
LA RENTRÉE
ménagères,
mais nous voudrions surtout une
réforme radicale dans le balayage
des ruisseaux,Ü
Nous estimons que le ruisseau est
le principal agent de toutes les ma
ladies endémiques, bien moins d’ail
leurs par ses exhalaisons désagréa
bles que par ce contact permanent
dans lequel se complaisent si fâcheu
sement les enfants de la classe ou
vrière.
C’est au ruisseau qu’ils recueillent
le germe pernicieux qu’ils rappor
tent ensuite au foyer domestique.
Or, le système actuel qui met ce
balayage à la charge des locataires
des rez-de-chaussée, ce qui rappelle
vaguement les corvées du moyen-
âge, est tout simplement déplorable.
Chacun agit à son heure et à sa
guise, sans méthode, et surtout sans
eau. Ce balayage à sec qui consiste
à envoyer vers le voisin les ordures
que celui-ci lui renverra une heure
après, est plus nuisible qu’utile et
ne cause à la population qu’ennuis
et contraventions.
Un lavage rationnel ne peut
être fait que par la Ville. Aussi,
dût-il en coûter 40 à 50,000 fr. par
an a la municipalité qui les recupe-| , on n , en puisse tirer que l ques ‘ d e r .
Nos honorables s’étaient séparés en
se montrant le poing/ comme ses ad
versaires qu’une pluie torrentielle
oblige, en pleine action, à rentrer
sous leurs tentes, mais qui se promet
tent de retourner combattre dès que
les circonstances le permettront.
Déjà de fâcheux prophètes nous pré
disent une reprise du boucan, de
l’Affaire, pour tout dire, dès la ren
trée des Chambres, qui est immi
nente.
Cependant, ces prophètes de mal
heur oublient que l’Exposition en a
pour un bon mois encore avant de
rendre l’âme, et que les causes qui
ont décidé les partis à faire trêve
n’ayant point cessé d’exister, il n’y a
aucune raison pour que les effets
soient différents. L’étranger est tou
jours notre hôte, et ses yeux demeu
rent fixés sur nous.
11 y aurait même une réelle délica
tesse à différer toute discussion sus
ceptible d’engendrer la discorde, afin
de ne point gâter le dernier tableau,
de ne point troubler l’apothéose de
cette fête du travail et de la paix. Si
l’Exposition a eu, dès son berceau, le
rare privilège de désarmer les adver
saires en présence, à plus forte raison
ceux-ci doivent-ils, par l’observation
des plus élémentaires convenances, se
recueillir au chevet de la moribonde
et attendre, pour élever la voix qu’elle
ait exhalé son dernier souffle.
L’imposante manifestation en fa
veur de l’union de tous les Français,
provoquée par le banquet des maires,
a produit d’ailleurs une heureuse di
version, dont le souvenir n’est pas
suffisamment éloigné
k i-HOTEL DE VILLE DE PARIS' arrière ». Trop tard, hélas 1 Trop tard,
A unuiui u IjflJ r épondit-on, le mouvement est
niers et bons résultats.
L’ère de la détente n’est pas encore
close: profitons-en, de peur que le
vent ne tourne pour aborder, dès le
début, les importantes questions d’or
dre social etfinancier qui sont plus que
suffisantes pour absorber l’attention
de nos représentants. Ne doit-on pas
agir avec eux comme on agit avec les
enfants terribles?
Une fois le mauvais pas franchi et
le pli pris, nous avons quelques chan
ces d’arriver sans encombre à la dis
cussion du budget, puis, celui-ci traî
nant toujours en longueur, jusqu’aux
vacances du Jour de l’an. Pendant ce
temps, les passions auront le loisir de
se calmer, et peut-être aurons-nous
Finapréciable bonheur d’échapper en
fin au chambardement dont on nous
menace.
Aussi bien, la situation extérieure
ne se prête guère aux luttes intes
tines. Plus que jamais, l’étroite union
de tous les Français devient INDIS
PENSABLE en présence des événe
ments qui se préparent. Soyons donc!
unis, pour être forts, invulnérables,
et bénissons l’Exposition-tampon,
si celle-ci doit nous obtenir ce résultat,
vainement poursuivi jusqu’alors. A
ce point de vue-là, que ne dure-t-elle
toujours!
Léon Lesage.
Le bureau du Conseil municipal a
tenu, hier soir, une longue séance,
sous la présidence de M. Grébauval,
en villégiature à Paris pour un mo
ment, venant du Var.
Q’a fait le bureau ? Sans doute une
grosse besogne, à en juger par les
allures solennelles et mystérieuses de
ses membres, dans les couloirs, à la
sortie du cabinet présidentiel.
« Le bureau, nous dit l’un de ces
membres, a décidé de demander au
préfet de la Seine de convoquer le
Conseil pour le 19 octobre. »
Et c’est tout, absolument tout ce
que l’on consent à nous dire.
Pourtant, il y a eu autre chose...
« Nous avons examiné diverses
affaires sans importance », déclare
aux journalistes un autre membre du
bureau.
C’est possible, et même propable.
Mais on n’a pas seulement bavardé,
dans le cabinet de M. Grébauval,
pendant trois heures. Pourquoi de
notables conseillers nationalistes ont-
ils été admis à une réunion du bu
reau dont ils ne font point partie ?
Pourquoi M. Grébauval va-t-il de
mander une audience au président de
la République ? (Ce renseignement
nous est fourni par un édile indiscret,
qui n’est pas du bureau).
Nous savons aussi que le candidat
à la succession législative du général
Cluseret veut qu’une grande fête soit
donnée à l’Hôtel de Ville à l’occasion
de la clôture de l’Exposition.
M. Grébauval aurait-il l’incons
cience d’y convier le chef de l’Etat,
après les camouflets précédemment
empochés ?
Tout est croyable de la part des an-
tionalistes affolés.
PRIS AU PIÈGE
Pour quiconque connaît le dessous
des cartes, la question brûlante de
l’assainissement présente un spectacle
divertissant. Seul, peut-être, le Jour
nal du Havre n’y paraît pas à son aise.
Tout d’abord, pour harceler cer--
tains membres de l’administration
municipale, il avait emboîté le pas
au Petit Havre, tambour battant/ clai
ron sonnant. Mais soudain, certain
soir, pâle de colère et de stupéfaction,
M. Louis Brindeau, directeur poli
tique du doyen du quai d’Orléans,
arrêta son regard sur les colonnes du
journal de la rue Fontenelle. Dans un
moment d’effroi, la feuille qu’il tenait
entre les mains, glissa et alla choir
sur le tapis. C’est qu’il venait d’aper
cevoir la longue lettre écrite par M.
Jules Siegfried sur la situation hygié
nique du Havre. Dès lors il se con
fondit en réflexions sinistres : on le
lui avait bien dit qu’il y avait un
coup monté... Le doute n’était plus
possible, les voiles d'ombre se déchi
raient devant ses yeux.
Alors, c’était ça, murmura-t-il,
cette campagne enfiévrée... une at
trape électorale dont je serais la pre-
donné et nous ne pouvons nous arrê
ter net.
— Alors, que faire?... Il faut
sortir à tout prix du bourbier où
nous nous sommes empêtrés, répli
qua-t-il.
La prière porte ses fruits, dit l’Evan
gile, celle que M. Brindeau adressa
au Saint-Esprit, par l’invocation de
Méline, lui enseigna qu’il y avait un
Comité municipald’hygiène, un autre
pour l’arrondissement, puis un Con
seil d’arrondissement et... enfin...
Un Conseil municipal au Havre. Il
avait trouvé son chemin de Damas.
— Il faut saisir les corps constitués
de la question, écrivit il, et attendre
qu’ils se soient prononcés.
Voilà pourquoi, dans le Journal du
Havre J on se débat, on cherche main
tenant les faux-fuyants, voilà pour
quoi on parle du principe de la sépa
ration des pouvoirs, du respect et de
la déférence que l’on doit aux auto
rités’ municipales, contre lesquelles,
peu de jours auparavant, on n’émet
tait que des griéfs. Au fond de cela
ne résident que de mesquines préoc
cupations électorales.
M( Brindeau parviendra-t-il à
endiguer la question de l’assainisse
ment et à la faire rentrer dans son lit
naturel? C’est peu probable. La crue
des eaux est forte, le Rhône a débordé
et la Garonne aussi, lanturlu.
Le piège était bien tendu.
M. Fénoux rit comme un bossu
sous sa longue cape bien connue, du
bon tour qu’il a joué à son confrère.
Et nous, ma foi, nous ne pouvons que
nous amuser a ce jeu électoral, pourvu,
toutefois, que les écus municipaux
n’aient pas à en souffrir sans utilité
publique.
La partie est surtout livrée autour
du siège législatif de la deuxième cir
conscription.
A dire vrai, nous préférerions cer
tainement M. Siegfried à M. Brin
deau à la Chambres des députés. Le
tournoi continue. Qui le gagnera?
Alf. HENRI.
LES MOIS
Octobre
Le mois d’octobre était, comme son
nom l’indique, le huitième de l’an
née instituée par Romulus. Il fut le
neuvième sous Numa, et prit ensuite
sous les decemvirs la dixième place
qu’il a gardée depuis. Il subit suc
cessivement plusieurs dénominations
adulatrices que le Sénat et les empe
reurs cherchèrent à lui imposer. Il
voyait la célébration de plusieurs
fêtes se rapportant au dieu Mars, aux
Mânes, à Bacchus et aux Fontaines,
et celle des Augustales en mémoire
•du retour d’Auguste en 736 après la
' guerre d’Asie.
Les Egyptiens célébraient dans les
premiers jours de ce mois une fête
non moins bizarre par son objet que
par son nom ; ils l’appelaient la fête
mière victime, et moi qui donnais l du bâton du soleil, supposant que cet
dans le panneau... Etais-je assez-- iastres-afetâ* — V -“ J
simple de ne l’avoir pas prévu ?
Dès qu’il fut un peu remis de sa
stupeur, le député de la circon
scription se précipita au téléphone,
demanda le fil de son journal et, d’une
voix qu’il essayait:de rendre mâle,
commanda à sa rédaction : « Machine
de soutien après*
astre avait besoin
l’équinoxe d’automné'.
A Rome où ce mois était placé
sous l’invocation du dieu Mars, la
mort du baron Trenck, le 4 octobre
1749 eut paiffi un présage divin.
Fils d’un riche seigneur Havon,
François Trenck, destiné àiix armes
CINQ CENTIMES LÉ NUMÉRO
Samedi 6 Octobre 1909.
il
t-.
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure .par an 3 fr.
Départements » 4 fri
E5
• ( ; j
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
1
§§
m
15,
RUE CASIMIR-PÉRIER,
1 5
m
Secrétaire de la Rédaction,... Alfred Henri
=
=b
1
L’ImPRIMEUR-GÉRANT F. LE ROY
1
La bruyante campagne, du Petit
Havre en faveur de l'assainisse
ment est aujourd’hui la grosse
question d’actualité.
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames..... — •. • 50 »
On traite à forfait
penser que tout se passe actuelle
ment pour le mieux dans notre ville,
mais ramenant la question à ses vé
ritables proportions, nous indique
rons quelques réformes utiles et
possibles sans emprunt nouveau.
Nous voudrions tout d’abord que
la police municipale et surtout la
■commission d'hygiène se préoccu-
de l’état des
Nous aimons à croire que les in
tentions de ce journal sont, comme ! passent davantage
toujours, absolument pures, et qu’il cours, allées, impasses privées qui
n’y a derrière lui aucun entrepre- j sont généralement fort mal tenues.
neur guettant avec avidité le bon
Il faudrait également mieux ré
argent des contribuables, mais nous ! gleinenter le service des entrepre-
demeurons convaincus qu’il n’est J neurs de vidanges et celui de l’en
lèvement des ordures
nullement suivi par la grande ma
jorité de la population.
On peut en juger par les lettres
plutôt dénuées d’intérêt qu’il reçoit
chaque jour (sur ses pressantes sol
licitations), et parmi lesquelles nous
ne remarquons guère que celle de
M. Siegfried.
Notre ex-sénateur estime que,
pour enlever les foules, il faut
frapper leur imagination. Aussi ne
craint-il pas de publier une statis
tique terrifiante qui nous apprend
qu’en 1899 la mortalité typhique a
été à Paris et au Havre dans la
proportion de 3 à 80. La vérité est
que M. Siegfried se trompe lourde
ment et que le coefficient de Paris
est 30 et non 3. Question de virgule
à déplacer ! Et tous les coefficients
des autres grandes villes de l’Europe
sont donnés avec cette même légè
reté !
Aussi nous demandons-nous avec
effroi si les calculs de la dépense
demandée par M. Siegfried sont
aussi peu approfondis et s’il ne faut
pas lire 30 millions au lieu et place
des 3 petits millions qu’il nous in
dique pour la réfection totale de
nos égouts ? Simple question de
virgule !
Cette campagne toute factice et
visiblement menée contre la muni
cipalité, quoi qu’on en dise, impres
sionne d’autant plus mal qu’elle se
produit en quelque sorte au lende
main des élections municipales, dont
les personnages qui gravitent autour
du Petit Havre se sont tenus pru
demment éloignés.
Pourquoi ce désintéressement au
moment du scrutin ? Il nous semble
cependant que lorsqu’il s’agit de
bouleverser de fond en comble les
finances d’une ville, d’emprunter 10
millions au bas mot, il y a là une
plateforme municipale assez sérieuse
et nous persistons à demander au
Petit Havre , pourquoi il a attendu
cette épidémie de fièvre typhoïde
qui est peut être la dixième depuis
trente ans (cette maladie est abso
lument endémique au Havre), pour
entreprendre une campagne qui
était toute indiquée en période élec
torale.
La seule réponse qui nous pa
raisse plausible, c’est que ce journal
sait pertinemment n’avoir pas pour
lui l’opinion publique.
Nous sommes d’ailleurs loin de
rera par telle taxe qu’il lui plaira,
nous demandons instamment qu’il
soit créé dès le 1 er janvier une équipe
de vigoureux balayeurs — non pas
d’infirmes — qui procédera du matin
au soir, successivement par quartier,
au nettoyage complet des ruisseaux,
avec chasse d’eau et désinfectant.
Pour une nouvelle adduction d’eau,
nous estimons, avec l’administration,
que les deux conduites actuelles de
meurent suffisantes, depuis que la
commune de Graville à cessé de s’a
limenter sur le Havre. Tout au plus
demanderions nous une dépense de
100 â 150,000 francs pour que l’on
procédât à certains reboisements
dans les parties demandées de la
vallée de Saint-Laurent et protéger
ainsi dans une certaine mesure nos
réservoirs naturels.
Quant à la question de réfection
totale de notre régime d’égoûts,
nous pensons qu’elle est loin d’être
suffisamment étudiée, tant au point
de vue de la dépense que de l’effica
cité cômihe remède à nos maux. Et
puisque le Petit Havre doit recueil
lir par souscription des sommes con
sidérables, nous ne pouvons que
l’engager vivement à les consacrer
à une étude scientifique et technique
de cette question, plutôt qu’à une
propagande destinée à en saisir le
publicy à grand renfort de grosse
caisse.
C.-J.
LA RENTRÉE
ménagères,
mais nous voudrions surtout une
réforme radicale dans le balayage
des ruisseaux,Ü
Nous estimons que le ruisseau est
le principal agent de toutes les ma
ladies endémiques, bien moins d’ail
leurs par ses exhalaisons désagréa
bles que par ce contact permanent
dans lequel se complaisent si fâcheu
sement les enfants de la classe ou
vrière.
C’est au ruisseau qu’ils recueillent
le germe pernicieux qu’ils rappor
tent ensuite au foyer domestique.
Or, le système actuel qui met ce
balayage à la charge des locataires
des rez-de-chaussée, ce qui rappelle
vaguement les corvées du moyen-
âge, est tout simplement déplorable.
Chacun agit à son heure et à sa
guise, sans méthode, et surtout sans
eau. Ce balayage à sec qui consiste
à envoyer vers le voisin les ordures
que celui-ci lui renverra une heure
après, est plus nuisible qu’utile et
ne cause à la population qu’ennuis
et contraventions.
Un lavage rationnel ne peut
être fait que par la Ville. Aussi,
dût-il en coûter 40 à 50,000 fr. par
an a la municipalité qui les recupe-| , on n , en puisse tirer que l ques ‘ d e r .
Nos honorables s’étaient séparés en
se montrant le poing/ comme ses ad
versaires qu’une pluie torrentielle
oblige, en pleine action, à rentrer
sous leurs tentes, mais qui se promet
tent de retourner combattre dès que
les circonstances le permettront.
Déjà de fâcheux prophètes nous pré
disent une reprise du boucan, de
l’Affaire, pour tout dire, dès la ren
trée des Chambres, qui est immi
nente.
Cependant, ces prophètes de mal
heur oublient que l’Exposition en a
pour un bon mois encore avant de
rendre l’âme, et que les causes qui
ont décidé les partis à faire trêve
n’ayant point cessé d’exister, il n’y a
aucune raison pour que les effets
soient différents. L’étranger est tou
jours notre hôte, et ses yeux demeu
rent fixés sur nous.
11 y aurait même une réelle délica
tesse à différer toute discussion sus
ceptible d’engendrer la discorde, afin
de ne point gâter le dernier tableau,
de ne point troubler l’apothéose de
cette fête du travail et de la paix. Si
l’Exposition a eu, dès son berceau, le
rare privilège de désarmer les adver
saires en présence, à plus forte raison
ceux-ci doivent-ils, par l’observation
des plus élémentaires convenances, se
recueillir au chevet de la moribonde
et attendre, pour élever la voix qu’elle
ait exhalé son dernier souffle.
L’imposante manifestation en fa
veur de l’union de tous les Français,
provoquée par le banquet des maires,
a produit d’ailleurs une heureuse di
version, dont le souvenir n’est pas
suffisamment éloigné
k i-HOTEL DE VILLE DE PARIS' arrière ». Trop tard, hélas 1 Trop tard,
A unuiui u IjflJ r épondit-on, le mouvement est
niers et bons résultats.
L’ère de la détente n’est pas encore
close: profitons-en, de peur que le
vent ne tourne pour aborder, dès le
début, les importantes questions d’or
dre social etfinancier qui sont plus que
suffisantes pour absorber l’attention
de nos représentants. Ne doit-on pas
agir avec eux comme on agit avec les
enfants terribles?
Une fois le mauvais pas franchi et
le pli pris, nous avons quelques chan
ces d’arriver sans encombre à la dis
cussion du budget, puis, celui-ci traî
nant toujours en longueur, jusqu’aux
vacances du Jour de l’an. Pendant ce
temps, les passions auront le loisir de
se calmer, et peut-être aurons-nous
Finapréciable bonheur d’échapper en
fin au chambardement dont on nous
menace.
Aussi bien, la situation extérieure
ne se prête guère aux luttes intes
tines. Plus que jamais, l’étroite union
de tous les Français devient INDIS
PENSABLE en présence des événe
ments qui se préparent. Soyons donc!
unis, pour être forts, invulnérables,
et bénissons l’Exposition-tampon,
si celle-ci doit nous obtenir ce résultat,
vainement poursuivi jusqu’alors. A
ce point de vue-là, que ne dure-t-elle
toujours!
Léon Lesage.
Le bureau du Conseil municipal a
tenu, hier soir, une longue séance,
sous la présidence de M. Grébauval,
en villégiature à Paris pour un mo
ment, venant du Var.
Q’a fait le bureau ? Sans doute une
grosse besogne, à en juger par les
allures solennelles et mystérieuses de
ses membres, dans les couloirs, à la
sortie du cabinet présidentiel.
« Le bureau, nous dit l’un de ces
membres, a décidé de demander au
préfet de la Seine de convoquer le
Conseil pour le 19 octobre. »
Et c’est tout, absolument tout ce
que l’on consent à nous dire.
Pourtant, il y a eu autre chose...
« Nous avons examiné diverses
affaires sans importance », déclare
aux journalistes un autre membre du
bureau.
C’est possible, et même propable.
Mais on n’a pas seulement bavardé,
dans le cabinet de M. Grébauval,
pendant trois heures. Pourquoi de
notables conseillers nationalistes ont-
ils été admis à une réunion du bu
reau dont ils ne font point partie ?
Pourquoi M. Grébauval va-t-il de
mander une audience au président de
la République ? (Ce renseignement
nous est fourni par un édile indiscret,
qui n’est pas du bureau).
Nous savons aussi que le candidat
à la succession législative du général
Cluseret veut qu’une grande fête soit
donnée à l’Hôtel de Ville à l’occasion
de la clôture de l’Exposition.
M. Grébauval aurait-il l’incons
cience d’y convier le chef de l’Etat,
après les camouflets précédemment
empochés ?
Tout est croyable de la part des an-
tionalistes affolés.
PRIS AU PIÈGE
Pour quiconque connaît le dessous
des cartes, la question brûlante de
l’assainissement présente un spectacle
divertissant. Seul, peut-être, le Jour
nal du Havre n’y paraît pas à son aise.
Tout d’abord, pour harceler cer--
tains membres de l’administration
municipale, il avait emboîté le pas
au Petit Havre, tambour battant/ clai
ron sonnant. Mais soudain, certain
soir, pâle de colère et de stupéfaction,
M. Louis Brindeau, directeur poli
tique du doyen du quai d’Orléans,
arrêta son regard sur les colonnes du
journal de la rue Fontenelle. Dans un
moment d’effroi, la feuille qu’il tenait
entre les mains, glissa et alla choir
sur le tapis. C’est qu’il venait d’aper
cevoir la longue lettre écrite par M.
Jules Siegfried sur la situation hygié
nique du Havre. Dès lors il se con
fondit en réflexions sinistres : on le
lui avait bien dit qu’il y avait un
coup monté... Le doute n’était plus
possible, les voiles d'ombre se déchi
raient devant ses yeux.
Alors, c’était ça, murmura-t-il,
cette campagne enfiévrée... une at
trape électorale dont je serais la pre-
donné et nous ne pouvons nous arrê
ter net.
— Alors, que faire?... Il faut
sortir à tout prix du bourbier où
nous nous sommes empêtrés, répli
qua-t-il.
La prière porte ses fruits, dit l’Evan
gile, celle que M. Brindeau adressa
au Saint-Esprit, par l’invocation de
Méline, lui enseigna qu’il y avait un
Comité municipald’hygiène, un autre
pour l’arrondissement, puis un Con
seil d’arrondissement et... enfin...
Un Conseil municipal au Havre. Il
avait trouvé son chemin de Damas.
— Il faut saisir les corps constitués
de la question, écrivit il, et attendre
qu’ils se soient prononcés.
Voilà pourquoi, dans le Journal du
Havre J on se débat, on cherche main
tenant les faux-fuyants, voilà pour
quoi on parle du principe de la sépa
ration des pouvoirs, du respect et de
la déférence que l’on doit aux auto
rités’ municipales, contre lesquelles,
peu de jours auparavant, on n’émet
tait que des griéfs. Au fond de cela
ne résident que de mesquines préoc
cupations électorales.
M( Brindeau parviendra-t-il à
endiguer la question de l’assainisse
ment et à la faire rentrer dans son lit
naturel? C’est peu probable. La crue
des eaux est forte, le Rhône a débordé
et la Garonne aussi, lanturlu.
Le piège était bien tendu.
M. Fénoux rit comme un bossu
sous sa longue cape bien connue, du
bon tour qu’il a joué à son confrère.
Et nous, ma foi, nous ne pouvons que
nous amuser a ce jeu électoral, pourvu,
toutefois, que les écus municipaux
n’aient pas à en souffrir sans utilité
publique.
La partie est surtout livrée autour
du siège législatif de la deuxième cir
conscription.
A dire vrai, nous préférerions cer
tainement M. Siegfried à M. Brin
deau à la Chambres des députés. Le
tournoi continue. Qui le gagnera?
Alf. HENRI.
LES MOIS
Octobre
Le mois d’octobre était, comme son
nom l’indique, le huitième de l’an
née instituée par Romulus. Il fut le
neuvième sous Numa, et prit ensuite
sous les decemvirs la dixième place
qu’il a gardée depuis. Il subit suc
cessivement plusieurs dénominations
adulatrices que le Sénat et les empe
reurs cherchèrent à lui imposer. Il
voyait la célébration de plusieurs
fêtes se rapportant au dieu Mars, aux
Mânes, à Bacchus et aux Fontaines,
et celle des Augustales en mémoire
•du retour d’Auguste en 736 après la
' guerre d’Asie.
Les Egyptiens célébraient dans les
premiers jours de ce mois une fête
non moins bizarre par son objet que
par son nom ; ils l’appelaient la fête
mière victime, et moi qui donnais l du bâton du soleil, supposant que cet
dans le panneau... Etais-je assez-- iastres-afetâ* — V -“ J
simple de ne l’avoir pas prévu ?
Dès qu’il fut un peu remis de sa
stupeur, le député de la circon
scription se précipita au téléphone,
demanda le fil de son journal et, d’une
voix qu’il essayait:de rendre mâle,
commanda à sa rédaction : « Machine
de soutien après*
astre avait besoin
l’équinoxe d’automné'.
A Rome où ce mois était placé
sous l’invocation du dieu Mars, la
mort du baron Trenck, le 4 octobre
1749 eut paiffi un présage divin.
Fils d’un riche seigneur Havon,
François Trenck, destiné àiix armes
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