Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1900-04-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 avril 1900 28 avril 1900
Description : 1900/04/28 (N209). 1900/04/28 (N209).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263408b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
5* Année—H* 209
Samedi 18 Avril 1900.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Organe du Parti Républicain Démocraiique
HO
' Cl
i.
PRIX DES ABONNEMENTS
'UT.
Le Havre et la Seine-Inférieure ......par an 3 fr.
Départements....................... » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE CASnilR-PÈRIER, 15
•V'-- '*W ‘ i , ...... imnT-r.inrnr , n r n.nnm ^ ç
Secrétaire de la Rédaction.... f. lïïOlî.flEMT
LTmprimeur-Gérant. ... ; F. le ttoir
Prix des Insertions :
Annonces
Réclames.
25 centimes la ligne
50 » " ' ■'
On traite à. forfait
A l’heure où paraîtront ces lignes,
aucune liste de candidats au Conseil
municipal n’aura vu le jour. Ce fait
peut paraître surprenant à ceux qui
ne se trouvent pas mêlés aux ques
tions électorales. Mais, si l’on réflé
chit que la rupture des négociations
relatives à la concentration ne re
monte qu’à quelques jours; il ne faut
pas s’étonner que les listes né soient
pas encore complètemènt arrêtées. 1
Il s’agissait, en cas dé concentration,
de trouver 36 candidats républicains,
et maintenant c’est trois fois ce
nombre; c’est-à-dire 108 qu’il con
vient de grouper sur les trois listes'
républicaines.
S’il y a manque d’égards envers
le corps électoral, il faut évidemment
s’en prendre au Comité central ré
publicain, qui, jusqu’à la dernière
heure, a laissé croire aux autres
groupes qu’il était d’accord avec eux
pour la concentration et qui, au der
nier moment, a manifesté des exi
gences au sujet desquelles nous nous
sommes expliqués dans notre dernier
numéro. A chacun la responsabilité
de ses actes.
*
* *
Nous allons donc nous trouver en
présence de trois listes républicaines,
plus une liste nationaliste devant
grouper toutes les forces réaction
naires.
Nous ne sommes pas fâchés, pour
notre part, de cette multiplicité des
listes, à la condition expresse que
les républicains de toutes nuances
n’oublient pas les devoirs que la dis
cipline leur impose et se groupent
au second tour, s’il y a ballotage,
pour barrer aux réactionnaires l’en
trée du Conseil municipal.
Sur cette question de discipline, il
ne peut y avoir de doute ni d’hési
tation. Le devoir est impérieux pour
tout le monde. Au surplus, si un
comité quelconque y manquait, non
seulement il se disqualifierait, mais
il ne serait pas suivi par ses troupes.;
Le corps électoral, des socialistes les
plus avancés jusqu’aux plus modérés
des progressistes, comprendrait par
faitement que les préférences per
sonnelles et les ambitions, même les
plus légitimes, doivent céder le pas
à l’intérêt républicain.
★
* *
Nous n’avons pas besoin de dire
pour quelle liste sont nos préfé
rences. Nous estimons que les voix
des républicains sincèrement démo
crates devront aller aux candidats,
de la liste en tête de laquelle figure
ront M. Marais, maire et tous ceux
qui, dans le cours des quatre der
nières années, ont apporté un con
cours loyal à l’Administration'qu’il a
dirigée. Ceux qui ont été mêlés à nos
affaires municipales savent qu’à plu
sieurs reprises, M. Marais a trouvé
dans la personne de tel ou tel de ses
adjoints que nous pourrions nommer,
une opposition, tantôt sourde, tantôt
déclarée, et cela surtout dans les
questions sociales et ouvrières. Et
nul n’ignore aujourd’hui quel rôle a
joué en la circonstance M. Acher,
élément de trouble et de division,
qui fait de la politique comme une
corneille abat des noix, et.jdont l’in
térêt républicain a toujours été le
moindre souci.
Il est donc naturel que M. Acher
ait entraine après lui, dans sa défec
tion, ceux dont il inspirait les actés
et dont il s’est servi pour jeter la
division au sein même de l’Adminis
tration municipale. Ce groupement
est l’aveu dépouillé d’artifices dé ce
qui s’est passé depuis de longs mois;
Ce que nous comprenons plus dif
ficilement, c’est que M. Bricka et
ses amis aient consenti à nouer une
alliance avec le groupe de M. Acher.
Tout le monde se rappelle les cam
pagnes violentes des opportunistes
contre celui qui s’est posé, au Con
seil, comme le champion des Econo
mies de bouts de chandelle. D’où
vient ce revirement? Tiendrait-il à
l’impossibilité où se trouvent les
opportunistes de recruter des can
didats pour une liste destinée à bat
tre en brèche M. Marais et ses amis?
Nous serions assez disposés, à le
croire.
*
* *
Certaines personnes bien infor
mées prêtent au groupe de M. Bricka
le dessein delâcher M. Acher person
nellement au bon moment, même
avant le scrutin du 6 mai. Nous es
pérons qu’il n’en sera rien, et que
les mélinistes du Comité central qui
ont imposé à notre ville les Rispal et
les Brindeau tiendront à maintenir
jusqu’au bout leur nouvelle alliance.
Ce sera, en même temps que la fin du
parti opportuniste dans les bras de
M. Acher, le côté vraiment comique
de la période électorale. Nous comp
tons bien qu’on ne voudra pas nous
priver de cet élément de gaieté qui
se prépare.
Notre conviction est qu’avec de
pareils adversaires, le Comité démo
cratique a beau jeu. Mais ce n’est pas
une raison pour que nos amis se
reposent dans une inaction qui serait
une faute. Il faut que la liste démo
cratique arrive au Conseil municipal
avec une majorité telle qu’on en ait
fini une fois pour toutes avec le parti
de l’équivoque si bien représenté au
Comité central.
YERUS
LE SHAH DE PERSE A PARIS
La date officielle de la visite du
shah de Perse à l'exposition est offi
ciellement connue.
Mouzaffer Eddin arrivera à Paris
le 29 juillet et y séjournera jusqu’au
6 août.
On s’occupe déjà d'arrêter les dé
tails des fêtes qui seront données en
l’honneur du souverain persan. .
—
MANIFESTATIONS RÉPUBLICAINES
Dans le discours qu’il a prononcé
samedi dernier devant ses fidèles i
clients de Remiremont, M. Mëline
s’est fatigué pendant plus d’ùne heure
« à broyer du noir ».
La France républicaine, à l’ën croire,
serait à la veille d’être perdue si, au
plus tôt, le sentiment public ne réa
gissait contre la « détestable » politi
que du cabinet Waldeck-Rousseau,
finalement, il a fait appel à la con
sciente sagesse du pays. •
Cet appel, nous le constatons avec
joie, a été entendu, non seulement
à Poitiers, où les électeurs ont donné,
par leurs suffrages, un avis favora
ble à la politique suivie par le gou
vernement de la défense républicaine,
mais dans une soixantaine de dépar
tements où les Conseils généraux,—
toute affaire cessante, — ont com
mencé les travaux de leur session par
une adresse de confiance et de félici
tations au président de la République
et au ministère.
M. Méline est fixé maintenant sur
les véritables sentiments du pays
républicain. Il a été servi à souhait.
De tous les points de la France, on
lui a envoyé la réponse qu’il a deman
dée; et si l’ensemble des vœux émis
parla grande majorité les assemblées
départementales n’est pas celle qu’il
aurait souhaitée, il n’en sera pas
moins obligé de conclure que le cabi
net actuel a les sympathies du pays.
: Cette constatation est intéressante
à faire' à la veille des élections com
munales, au moment même où les
bandes coalisées des cléricaux et des
nationalistes mènent contre le gou
vernement la tapageuse et violente
campagne que l’on sait,
j La lecture des ordres du jour et des
vœux adoptés par les Conseils géné
raux est, à la fois, significative et
rassurante pour l’avenir de la Répu
blique. r
Toutes ces motions sont la preuve
que, en dépit de leurs efforts, de T’ar
deur de leur propagande et des calom
nies que leurs journaux répandent à
profusion, les ligueurs du césarisme
et du nationalisme ne sont pas parve-
venus à entamer la conscience politi
que et la foi républicaine du pays.
Nous n’en avions jamais douté, mais
il était bon que les Conseils généraux
apportassent, sur ce point, un témoi
gnage lumineux et d’une évidence
incontestable.
A. Bourceret.
L’ÉLECTION DE POITIERS
L’élection législative qui a eu lieu
à Poitiers vient de prouver une fois
de plus que les républicains sont
invincibles quand ils veulent bien
s’unir pour faire face à l’ennemi.
Certes, au premier tour de scrutin,
le 10 avril, la situation de nos can
didats n’était pas brillante.
Le royaliste, le citoyen de Coursac,
comme l’appelait il y a deux jours
VIntransigeant du citoyen de Roche-
I fort, arrivait entête de la liste .avec
6,202 voix, et M. Girardin, le plus
favorisé des républicains, n’avait re
cueilli que 4,086 suffrages.
Nous devons la victoire au désiste
ment loyal du candidat socialiste,
M. Georgel, qui venait ensuite avec
2,710 voix.
Nous la devons aussi à la vaillante
intervention des‘sénateurs et des dé
putés delà Tienne — moins deux nul
lités dont les noms nous échappent •—
qui, en'sacrifiant leurs opinions per
sonnelles aux nécessités de la défense
républicaine, ont consommé là déroute
de la coalition des césariens, des mo
narchistes et des (Jléricàux;
M. Girardin, candidat radical, est
élu avec sept cents voix de majorité ;
et pendant que le citoyen royaliste de
Coursac gagnait à 1 grand’peine trois
cent quatre-vingt voix sur le scrutin
du 10 avril, cinq cents républicains
nouveàux venaient, par leur Vote,
rendre plus imposante encore la pro
testation du suffrage universel contre
la réaction nationaliste. •
Après ces constatations nécessaires,
nous devons avouer que peut-être tous
les efforts, tout le dévouement des
républicains auraient été vains si nous
n’avions pas été merveilleusement
secondés par nos adversaires.
Déroulède patronnait M. de Cour
sac.
La Croix patronnait M. de Coursac.
! Rocbefort patronnait M. de Cour-
sac »
L’ Univers des Yeuillot, patronnait
M. de Coursac.
M. Méline et ses journaux patron
naient M. de Coursac.
Toute la presse monarchique pa
tronnait M. de Coursac.
Enfin, à la dernière heure — idée
géniale ! le candidat nationaliste a
fait afficher un extrait d’article du
Petit Jonrhal, de Judet, se pronon
çant, lui aussi, pour M. de Coursac.
Le résultat n’était dès lors plus
douteux. La propagande du Petit
Journal a cette propriété étrange de
suggérer régulièrement au public des
opinions et des actes en contradiction
absolue avec les idées que Judet veut
propager.
La République a été bien servie,
et nous aurions mauvaise grâce à re
fuser un remerciement à nos ennemis,
dont le concours — sans doute invo
lontaire — nous a été si précieux.
Quand on est content, il faut être
aimable.
L’ÉGLISE fi* L’ÉTAT
A M. Waldeck-Rousseau.
Il m’a toujours semblé que l’Etat,
monarchie ou république, exigeait de
nos jours la neutralité absolue en
matière de théologie. Je croyais qu’L
devait se préoccuper uniquement des
nécessités auxquelles la nature nous
contraint d’obéir, et que la vie so
ciale nous commande, par les vertus
de la civilisation, de concilier avec
les lois du progrès. En cela, seule
ment, il aurait fort à faire.
Je pensais que l’inspiration céleste,
professée par les pères de l’Eglise
était susceptible de rejoindre les vieil
les lunes et de s’égarer avec les so
phismes de la mythologie, en admet
tant qu’elle hante encore l’esprit de
pauvres bigotes impénitentes.
Me serais-je trompé ?
Mardi dernier, avait lieu en notre
ville, la venue deM. Fuzet, archevê
que de Rouen, dont je n’ai ni bien ni
mal à dire, en dehors de ses attribu
tions confessionnelles. A deux heures
après-midi, il descendait chez M.
Tarin, arebiprêtre du Havre, 14,
boulevard François-I er . Il était vêtu
d’une robe violette de plusieurs tein
tes, et coiffé d’un chapeau de feutre;
noir singulier, avec son ruban de
damier jaune et vert, agrémenté d’une
cordelière jaune qui dépassait le
lords. Cet accoutrement grotesque
dü prélat me rappelait les jours de
joie du carnaval. Ma,i^ ceci esc impres
sion personnelle. Plusieurs femmes*
au passage de l’archevêque, traçaient,
d’un mouvement cabalistique, le signe
de croix ; lui, d’un geste onctueux,
de sa main prudemment gantée, fai
sait baiser par de? lèvres avides, la
bague qu’il portait au doigt;.
Rions de ces sottises. Cependant
est-il permis de ne point s’attrister à
l’arrivée des différents corps de l’Etat,
l,es uns en uniformes chamarrés ; de
dorures, soucieux de rendre « les hon
neurs » à ce coryphée de l’autel*
parmi les membres de fabriques ? En
premier lieu : l’armée,’ convoquée par
M. le colonel qui donne du « Sa Gran
deur Monseigneur » dans une invita
tion publique adressée aux officiers
réservistes et territoriaux, alors que
le protocole se contente du mot î
« Monsieur » ; la douane, service
actif et sédentaire ; la marine, en tête
de laquelle M. Lbôpital ; la ligne,
l’artillerie, dénient tour à tour chez le
curé de Notre-Dame pour déposer
leurs sentiments de soumission aux
pieds de l’archevêque ; quelques mem
bres du tribunal de commerce, en
costumes civils, et parmi lesquels M.
Bauzin, M. le procureur de la Répu*
blique, de nom èreux membres de la
Chambre de commerce, avec M.Joan-
nès et M. Lévy ; de l’Ecole de com*
merce ; M. Catbala, sous-préfet ; M.
Nicolle, commissaire spécial ; M.Pel-
lot, de Ste-Adresse, suivent la même
conduite. Mais ce qui est pis encore,
le personnel de nos écoles laïques, ou
tout au moins ses directeurs venant
chercher des instructions, des encou*
ragements, ... peut-être de F avan
cement?... au milieu des prêtres,
des bonnes sœurs de toutes couleurs.
Ces écoles, laïques, pour lesquelles le
pays s’est saigné afin de les soustraire
à l’action funeste des congrégations
religieuses sont-elles condamnées à
subir à jamais l’influence occulte de
l’Eglise romaine ?
A qui incombe la responsabilité de
telle souillure?
Est-ce à M, Lemoine, inspecteur
primaire. Il faudrait qu’on le sache.
Car, en dehors des honneurs stricte
ment limités que le concordat accorde
malheureusement aux princes de
l’Eglise, il est coupable d’appeler les
membres de l’université, comme,
d’autres parts, les officiers de réserve,
de territoriale, les corps élus qui de
vraient conserver une certaine pudeur,
il est coupable, dis-je, d’appeler cer
tains corps d’état, qui pourraient tran
quillement rester à leur mission, à
concourir à la magie et à la sorcelle
rie cléricale.
Sabre, magistrature, université,
police, fonctionnaires de tout ordre,
courbent l’échine devant le goupillon,
et reçoivent les avis autorisés et inté
ressés, sinon les ordres, des disciples
du pape, soit directement, soit par
l’intermédiaire des femmes, soit par
un machiavélisme savamment conf-
biné. Le suffrage universel commande
en France, dira-t-on. Ab ! belle ironie.’
Il commande ce qu’on veut lui faire
commander. Et le pays subit sans cesse
les décisions du Vatican, par l’organe
de ses fonctionnaires sur lesquels les
gouvernements, sans cesse trompés
par les bureaux, n’ont qu’une autorité
factice. Le cléricalisme étend partout
ses tentacules menaçantes qui, chaque
fois qu’on les coupe, repoussent plus
dangereux, parce qu’ils sont alors
a
ée 1900 jf
Samedi 18 Avril 1900.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Organe du Parti Républicain Démocraiique
HO
' Cl
i.
PRIX DES ABONNEMENTS
'UT.
Le Havre et la Seine-Inférieure ......par an 3 fr.
Départements....................... » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE CASnilR-PÈRIER, 15
•V'-- '*W ‘ i , ...... imnT-r.inrnr , n r n.nnm ^ ç
Secrétaire de la Rédaction.... f. lïïOlî.flEMT
LTmprimeur-Gérant. ... ; F. le ttoir
Prix des Insertions :
Annonces
Réclames.
25 centimes la ligne
50 » " ' ■'
On traite à. forfait
A l’heure où paraîtront ces lignes,
aucune liste de candidats au Conseil
municipal n’aura vu le jour. Ce fait
peut paraître surprenant à ceux qui
ne se trouvent pas mêlés aux ques
tions électorales. Mais, si l’on réflé
chit que la rupture des négociations
relatives à la concentration ne re
monte qu’à quelques jours; il ne faut
pas s’étonner que les listes né soient
pas encore complètemènt arrêtées. 1
Il s’agissait, en cas dé concentration,
de trouver 36 candidats républicains,
et maintenant c’est trois fois ce
nombre; c’est-à-dire 108 qu’il con
vient de grouper sur les trois listes'
républicaines.
S’il y a manque d’égards envers
le corps électoral, il faut évidemment
s’en prendre au Comité central ré
publicain, qui, jusqu’à la dernière
heure, a laissé croire aux autres
groupes qu’il était d’accord avec eux
pour la concentration et qui, au der
nier moment, a manifesté des exi
gences au sujet desquelles nous nous
sommes expliqués dans notre dernier
numéro. A chacun la responsabilité
de ses actes.
*
* *
Nous allons donc nous trouver en
présence de trois listes républicaines,
plus une liste nationaliste devant
grouper toutes les forces réaction
naires.
Nous ne sommes pas fâchés, pour
notre part, de cette multiplicité des
listes, à la condition expresse que
les républicains de toutes nuances
n’oublient pas les devoirs que la dis
cipline leur impose et se groupent
au second tour, s’il y a ballotage,
pour barrer aux réactionnaires l’en
trée du Conseil municipal.
Sur cette question de discipline, il
ne peut y avoir de doute ni d’hési
tation. Le devoir est impérieux pour
tout le monde. Au surplus, si un
comité quelconque y manquait, non
seulement il se disqualifierait, mais
il ne serait pas suivi par ses troupes.;
Le corps électoral, des socialistes les
plus avancés jusqu’aux plus modérés
des progressistes, comprendrait par
faitement que les préférences per
sonnelles et les ambitions, même les
plus légitimes, doivent céder le pas
à l’intérêt républicain.
★
* *
Nous n’avons pas besoin de dire
pour quelle liste sont nos préfé
rences. Nous estimons que les voix
des républicains sincèrement démo
crates devront aller aux candidats,
de la liste en tête de laquelle figure
ront M. Marais, maire et tous ceux
qui, dans le cours des quatre der
nières années, ont apporté un con
cours loyal à l’Administration'qu’il a
dirigée. Ceux qui ont été mêlés à nos
affaires municipales savent qu’à plu
sieurs reprises, M. Marais a trouvé
dans la personne de tel ou tel de ses
adjoints que nous pourrions nommer,
une opposition, tantôt sourde, tantôt
déclarée, et cela surtout dans les
questions sociales et ouvrières. Et
nul n’ignore aujourd’hui quel rôle a
joué en la circonstance M. Acher,
élément de trouble et de division,
qui fait de la politique comme une
corneille abat des noix, et.jdont l’in
térêt républicain a toujours été le
moindre souci.
Il est donc naturel que M. Acher
ait entraine après lui, dans sa défec
tion, ceux dont il inspirait les actés
et dont il s’est servi pour jeter la
division au sein même de l’Adminis
tration municipale. Ce groupement
est l’aveu dépouillé d’artifices dé ce
qui s’est passé depuis de longs mois;
Ce que nous comprenons plus dif
ficilement, c’est que M. Bricka et
ses amis aient consenti à nouer une
alliance avec le groupe de M. Acher.
Tout le monde se rappelle les cam
pagnes violentes des opportunistes
contre celui qui s’est posé, au Con
seil, comme le champion des Econo
mies de bouts de chandelle. D’où
vient ce revirement? Tiendrait-il à
l’impossibilité où se trouvent les
opportunistes de recruter des can
didats pour une liste destinée à bat
tre en brèche M. Marais et ses amis?
Nous serions assez disposés, à le
croire.
*
* *
Certaines personnes bien infor
mées prêtent au groupe de M. Bricka
le dessein delâcher M. Acher person
nellement au bon moment, même
avant le scrutin du 6 mai. Nous es
pérons qu’il n’en sera rien, et que
les mélinistes du Comité central qui
ont imposé à notre ville les Rispal et
les Brindeau tiendront à maintenir
jusqu’au bout leur nouvelle alliance.
Ce sera, en même temps que la fin du
parti opportuniste dans les bras de
M. Acher, le côté vraiment comique
de la période électorale. Nous comp
tons bien qu’on ne voudra pas nous
priver de cet élément de gaieté qui
se prépare.
Notre conviction est qu’avec de
pareils adversaires, le Comité démo
cratique a beau jeu. Mais ce n’est pas
une raison pour que nos amis se
reposent dans une inaction qui serait
une faute. Il faut que la liste démo
cratique arrive au Conseil municipal
avec une majorité telle qu’on en ait
fini une fois pour toutes avec le parti
de l’équivoque si bien représenté au
Comité central.
YERUS
LE SHAH DE PERSE A PARIS
La date officielle de la visite du
shah de Perse à l'exposition est offi
ciellement connue.
Mouzaffer Eddin arrivera à Paris
le 29 juillet et y séjournera jusqu’au
6 août.
On s’occupe déjà d'arrêter les dé
tails des fêtes qui seront données en
l’honneur du souverain persan. .
—
MANIFESTATIONS RÉPUBLICAINES
Dans le discours qu’il a prononcé
samedi dernier devant ses fidèles i
clients de Remiremont, M. Mëline
s’est fatigué pendant plus d’ùne heure
« à broyer du noir ».
La France républicaine, à l’ën croire,
serait à la veille d’être perdue si, au
plus tôt, le sentiment public ne réa
gissait contre la « détestable » politi
que du cabinet Waldeck-Rousseau,
finalement, il a fait appel à la con
sciente sagesse du pays. •
Cet appel, nous le constatons avec
joie, a été entendu, non seulement
à Poitiers, où les électeurs ont donné,
par leurs suffrages, un avis favora
ble à la politique suivie par le gou
vernement de la défense républicaine,
mais dans une soixantaine de dépar
tements où les Conseils généraux,—
toute affaire cessante, — ont com
mencé les travaux de leur session par
une adresse de confiance et de félici
tations au président de la République
et au ministère.
M. Méline est fixé maintenant sur
les véritables sentiments du pays
républicain. Il a été servi à souhait.
De tous les points de la France, on
lui a envoyé la réponse qu’il a deman
dée; et si l’ensemble des vœux émis
parla grande majorité les assemblées
départementales n’est pas celle qu’il
aurait souhaitée, il n’en sera pas
moins obligé de conclure que le cabi
net actuel a les sympathies du pays.
: Cette constatation est intéressante
à faire' à la veille des élections com
munales, au moment même où les
bandes coalisées des cléricaux et des
nationalistes mènent contre le gou
vernement la tapageuse et violente
campagne que l’on sait,
j La lecture des ordres du jour et des
vœux adoptés par les Conseils géné
raux est, à la fois, significative et
rassurante pour l’avenir de la Répu
blique. r
Toutes ces motions sont la preuve
que, en dépit de leurs efforts, de T’ar
deur de leur propagande et des calom
nies que leurs journaux répandent à
profusion, les ligueurs du césarisme
et du nationalisme ne sont pas parve-
venus à entamer la conscience politi
que et la foi républicaine du pays.
Nous n’en avions jamais douté, mais
il était bon que les Conseils généraux
apportassent, sur ce point, un témoi
gnage lumineux et d’une évidence
incontestable.
A. Bourceret.
L’ÉLECTION DE POITIERS
L’élection législative qui a eu lieu
à Poitiers vient de prouver une fois
de plus que les républicains sont
invincibles quand ils veulent bien
s’unir pour faire face à l’ennemi.
Certes, au premier tour de scrutin,
le 10 avril, la situation de nos can
didats n’était pas brillante.
Le royaliste, le citoyen de Coursac,
comme l’appelait il y a deux jours
VIntransigeant du citoyen de Roche-
I fort, arrivait entête de la liste .avec
6,202 voix, et M. Girardin, le plus
favorisé des républicains, n’avait re
cueilli que 4,086 suffrages.
Nous devons la victoire au désiste
ment loyal du candidat socialiste,
M. Georgel, qui venait ensuite avec
2,710 voix.
Nous la devons aussi à la vaillante
intervention des‘sénateurs et des dé
putés delà Tienne — moins deux nul
lités dont les noms nous échappent •—
qui, en'sacrifiant leurs opinions per
sonnelles aux nécessités de la défense
républicaine, ont consommé là déroute
de la coalition des césariens, des mo
narchistes et des (Jléricàux;
M. Girardin, candidat radical, est
élu avec sept cents voix de majorité ;
et pendant que le citoyen royaliste de
Coursac gagnait à 1 grand’peine trois
cent quatre-vingt voix sur le scrutin
du 10 avril, cinq cents républicains
nouveàux venaient, par leur Vote,
rendre plus imposante encore la pro
testation du suffrage universel contre
la réaction nationaliste. •
Après ces constatations nécessaires,
nous devons avouer que peut-être tous
les efforts, tout le dévouement des
républicains auraient été vains si nous
n’avions pas été merveilleusement
secondés par nos adversaires.
Déroulède patronnait M. de Cour
sac.
La Croix patronnait M. de Coursac.
! Rocbefort patronnait M. de Cour-
sac »
L’ Univers des Yeuillot, patronnait
M. de Coursac.
M. Méline et ses journaux patron
naient M. de Coursac.
Toute la presse monarchique pa
tronnait M. de Coursac.
Enfin, à la dernière heure — idée
géniale ! le candidat nationaliste a
fait afficher un extrait d’article du
Petit Jonrhal, de Judet, se pronon
çant, lui aussi, pour M. de Coursac.
Le résultat n’était dès lors plus
douteux. La propagande du Petit
Journal a cette propriété étrange de
suggérer régulièrement au public des
opinions et des actes en contradiction
absolue avec les idées que Judet veut
propager.
La République a été bien servie,
et nous aurions mauvaise grâce à re
fuser un remerciement à nos ennemis,
dont le concours — sans doute invo
lontaire — nous a été si précieux.
Quand on est content, il faut être
aimable.
L’ÉGLISE fi* L’ÉTAT
A M. Waldeck-Rousseau.
Il m’a toujours semblé que l’Etat,
monarchie ou république, exigeait de
nos jours la neutralité absolue en
matière de théologie. Je croyais qu’L
devait se préoccuper uniquement des
nécessités auxquelles la nature nous
contraint d’obéir, et que la vie so
ciale nous commande, par les vertus
de la civilisation, de concilier avec
les lois du progrès. En cela, seule
ment, il aurait fort à faire.
Je pensais que l’inspiration céleste,
professée par les pères de l’Eglise
était susceptible de rejoindre les vieil
les lunes et de s’égarer avec les so
phismes de la mythologie, en admet
tant qu’elle hante encore l’esprit de
pauvres bigotes impénitentes.
Me serais-je trompé ?
Mardi dernier, avait lieu en notre
ville, la venue deM. Fuzet, archevê
que de Rouen, dont je n’ai ni bien ni
mal à dire, en dehors de ses attribu
tions confessionnelles. A deux heures
après-midi, il descendait chez M.
Tarin, arebiprêtre du Havre, 14,
boulevard François-I er . Il était vêtu
d’une robe violette de plusieurs tein
tes, et coiffé d’un chapeau de feutre;
noir singulier, avec son ruban de
damier jaune et vert, agrémenté d’une
cordelière jaune qui dépassait le
lords. Cet accoutrement grotesque
dü prélat me rappelait les jours de
joie du carnaval. Ma,i^ ceci esc impres
sion personnelle. Plusieurs femmes*
au passage de l’archevêque, traçaient,
d’un mouvement cabalistique, le signe
de croix ; lui, d’un geste onctueux,
de sa main prudemment gantée, fai
sait baiser par de? lèvres avides, la
bague qu’il portait au doigt;.
Rions de ces sottises. Cependant
est-il permis de ne point s’attrister à
l’arrivée des différents corps de l’Etat,
l,es uns en uniformes chamarrés ; de
dorures, soucieux de rendre « les hon
neurs » à ce coryphée de l’autel*
parmi les membres de fabriques ? En
premier lieu : l’armée,’ convoquée par
M. le colonel qui donne du « Sa Gran
deur Monseigneur » dans une invita
tion publique adressée aux officiers
réservistes et territoriaux, alors que
le protocole se contente du mot î
« Monsieur » ; la douane, service
actif et sédentaire ; la marine, en tête
de laquelle M. Lbôpital ; la ligne,
l’artillerie, dénient tour à tour chez le
curé de Notre-Dame pour déposer
leurs sentiments de soumission aux
pieds de l’archevêque ; quelques mem
bres du tribunal de commerce, en
costumes civils, et parmi lesquels M.
Bauzin, M. le procureur de la Répu*
blique, de nom èreux membres de la
Chambre de commerce, avec M.Joan-
nès et M. Lévy ; de l’Ecole de com*
merce ; M. Catbala, sous-préfet ; M.
Nicolle, commissaire spécial ; M.Pel-
lot, de Ste-Adresse, suivent la même
conduite. Mais ce qui est pis encore,
le personnel de nos écoles laïques, ou
tout au moins ses directeurs venant
chercher des instructions, des encou*
ragements, ... peut-être de F avan
cement?... au milieu des prêtres,
des bonnes sœurs de toutes couleurs.
Ces écoles, laïques, pour lesquelles le
pays s’est saigné afin de les soustraire
à l’action funeste des congrégations
religieuses sont-elles condamnées à
subir à jamais l’influence occulte de
l’Eglise romaine ?
A qui incombe la responsabilité de
telle souillure?
Est-ce à M, Lemoine, inspecteur
primaire. Il faudrait qu’on le sache.
Car, en dehors des honneurs stricte
ment limités que le concordat accorde
malheureusement aux princes de
l’Eglise, il est coupable d’appeler les
membres de l’université, comme,
d’autres parts, les officiers de réserve,
de territoriale, les corps élus qui de
vraient conserver une certaine pudeur,
il est coupable, dis-je, d’appeler cer
tains corps d’état, qui pourraient tran
quillement rester à leur mission, à
concourir à la magie et à la sorcelle
rie cléricale.
Sabre, magistrature, université,
police, fonctionnaires de tout ordre,
courbent l’échine devant le goupillon,
et reçoivent les avis autorisés et inté
ressés, sinon les ordres, des disciples
du pape, soit directement, soit par
l’intermédiaire des femmes, soit par
un machiavélisme savamment conf-
biné. Le suffrage universel commande
en France, dira-t-on. Ab ! belle ironie.’
Il commande ce qu’on veut lui faire
commander. Et le pays subit sans cesse
les décisions du Vatican, par l’organe
de ses fonctionnaires sur lesquels les
gouvernements, sans cesse trompés
par les bureaux, n’ont qu’une autorité
factice. Le cléricalisme étend partout
ses tentacules menaçantes qui, chaque
fois qu’on les coupe, repoussent plus
dangereux, parce qu’ils sont alors
a
ée 1900 jf
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