Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1900-03-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 mars 1900 17 mars 1900
Description : 1900/03/17 (N203). 1900/03/17 (N203).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263402v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements * ». * » » 4 fr.
ADMINISTRATION ET REDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIER, 15 ||
Secrétaire de la Rédaction F. THOüFHERET
L’iMPRIMEUR-GÉRANT F. LE ROY
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
On traite à forfait
M LECTEURS
PRIMES
du RÉVEIL DU HAVRE
Le RÉVEIL DUEAVRE, désireux
d’être agréable à ses abonnés, leur
offre gratuitement, comme prime
exceptionnelle : Les Dialogues anti
cléricaux, de Boissier, un volume du
prix de 2 francs ,
Prière de le réclamer , 15, rue
Gasimir-Périer.
Les nouveaux abonnés bénéûcie-
ront de ce cadeau.
Comme suite à nos primes
tenons à la disposition de nos lecteurs,
et gratuitement, un certain nombre
•de brochures contenant, avec le compte
rendu de P Assemble générale de la
Ligue française pour la Défense des
Droits de l’Homme et du Citoyen, la
belle conférence que M. Francis de
Prcssensé a faite en cette circonstance.
En outre, deux autres brochures :
le discours prononcé dernièrement à
Sèvres par M. L. Trarieux, sénateur,
pour la défense de la République et
les Propos d’un Solitaire , de E. Du-
■elaux, membre de l'Institut.
Vu le petit nombre d’exemplaires
que nous possédons, il ne sera fait
droit qu'aux premières demandes.
Les Bibliothèques Ouvrières
Je me suis occupé de la Bibliothèque
municipale installée au Musée. Elle
renferme de nombreuses collections
artistiques, des livres et des manus
crits intéressants. Elle convient à un
public d’élite, qui sait se former une
intellectualité en dehors des fantaisies
de Jules Verne, dans les œuvres litté
raires ou scientifiques comme dans les
travaux d’art de nos maîtres. Mais
elle ne saurait suffire à tout.
Le temple de Minerve, relégué rue
des Viviers, n’est déjà pas central.
Il reste, de plus, fort éloigné des
milieux ouvriers,, des quartiers tels
que ceux de l’Eure, de Ste-Marie ou
de St-Vincent-de-Paul. Or, dans une
démocratie, où chaque citoyen est
électeur, dispose pour sa part de la
fortune, de l’existence matérielle et
morale du pays ; où il encourre, par
son bulletin de vote, des responsabi
lités desquelles il se dégage souvent
avec une désinvolture inconsciente ;
dans une démocratie, dis-je, il importe
de vulgariser l’instruction et l’éduca
tion. C’est faire dans les esprits l’unité
de vue ; c’est s’approcher plus près
de l’harmonie sociale en réconciliant
tous les cœurs généreux sur l’autel de
la science et du savoir humains. Pour
rendre populaires les facteurs de con
corde et d’union, les émissaires puis
sants de la prospérité et du bien-être
général, il fautsemer, à pleines mains,
le bon grain ; il faut partout répandre
les connaissances acquises.
Les déesses qui président à ces
choses ne doivent jamais se lasser.
En ce qui concerne les bibliothè
ques, je voudrais que partout elles
fussent à la disposition du peuple. Il
ne s’agit pas d’avoir, sous quelques
jolies vitrines, des livres dont on n’a
perçoit jamais que le dos; il est né
cessaire que les feuilles se soulèvent,
que la tranche dorée s’épaississe, que
les pages entières se gravent dans les
cerveaux. Quel meilleur complément
aux conversations du coin du feu, aux
cours et aux conférences, que ce tra
vail personnel dans le commerce d’un
Voltaire, d’un Condorcet, d’un Au
guste Comte ou d’autres grands phi
losophes. Comme ces lignes noires font
penser et de quels sublimes rêves elles
vous abreuvent après de décevantes
r - réalités.
N’attendons plus que l’aide nous
vienne du Ciel mensonger et trom
peur, sachons la provoquer par nos
seuls efforts d'une intelligence éclai
rée.
Mais je me laisse entraîner plus loin
que mon sujet ne le comporte. Je vou-
nous, drais qu’au Havre, en dehors de la
bibliothèque centrale, il fut créé, au
moins, à raison d’une par canton, des
bibliothèques-succursalesqui auraient
leur siège dans quelques écoles com
munales. Elles seraient ouvertes plu
sieurs fois par semaine, voire même
tous les soirs. Rendues publiques, elles
se trouveraient à la portée de l’ou
vrier qui n’aurait pas besoin, après
une journée de pénible labeur, d’aller
chercher sa nourriture intellectuelle
au bout de 2, 3 et quelquefois 4 kilo
mètres. Il trouverait là, revues, bro
chures et publications d’actualité sous
sa main. Point l’embarras d’un stock
considérable de volumes. Quelques
bons auteurs, choisis principalement
parmi les philosophes et les penseurs
du dix huitième siècle, sans préjudice
des modernes, avec un certain mé
lange de littérature. Et, toutefois,
sans bannir ce qui peut attirer et inté
resser le monde du trava 1. Quinze
cents à deux mille volumes suffiraient
par bibliothèque. Le vieux fonds de
labibliothèque municipale qui contient
des double, triple et quadruple exem
plairesen produirait une bonne partie
De plus, quelques tables, des bancs
ou des chaises ; un professeur d’école
laïque dans chaque groupe, institu
teur auquel la mairie donnerait 3 '
400 fr. (l’indemnité par an pour sur
veiller les séances durant deux heu
res et fournir quelques renseigne
ments et avis. Voilà ce que la muni
cipalité pourrait adopter; l’adminis
tration universitaire ne s’y opposerait
pas.
Après l’école, il est utile que chacun
se dise qu’il a encore beaucoup à ap
prendre et à connaître.
S’il est trop tard pour le Consei
municipal actuel de s’occuper de cette
question, le futur pourra s’y attacher.
Alf. HENRI.
absurdes sur un thème qui lui allait
si bien. Les journaux à la solde des
ennemis de la République ont fait
chorus.
« Toute la bande des aventuriers
politiques et des pêcheurs en eau
trouble a cherché à accréditer ces
u
racontars, comme elle le fait de tous
les mensonges propres à servir ses fins
immédiates.
« Personne en Angleterre n'attache
a moindre importance à ce vain ba
vardage, mais ce qui nous étonne,
c’est que les illusions des Rochefort et
des Drumont puissent être partagées
par des penseurs sérieux.
« Il s’est révélé récemment en
France, chez quelque hommes poli
tiques autorisés, la crainte que l’An
gleterre ne songe réellement à se jeter
dans la voie que lui tracent les Ma-
chiavels de la Gazette de France et du
Petit Journal, suivant lesquels, après
avoir subjugué les républiques boers,
l’Angleterre méditerait une folle agres
sion contre la France.
« Cette impression — est-il besoin
de le dire? — nous semble encore
plus dénuée de sens qne l’insinuation
d’après laquelle la France nous ferait
la guerre quand elle aurait rempli ses
poches aux dépens des visiteurs an
glais à l’Exposition.
« Si absurde que cela .paraisse
l’appréhension en est apparemment
entretenue par des personnes dont on
était en droit d’attendre plus de bon
FRANCE ET ANGLETERRE
Le Daily Telegraph approuve les
termes de la réponse du premier mi
nistre.
Le Manchester Guardian croit que
les présidents Kriiger et Steijn, en
forçant le gouvernement britannique
à déclarer ses intentions vis à-vis des
Républiques, ont joué une bonne
carte.
« Les Burghers, sachant indubita
blement que c’est leur indépendance
qui est en jeu, résisteront désormais
jusqu’à la dernière cartouche.
« Les nations étrangères remar
queront le contraste qui existe entre
es déclarations actuelles de lord
Salisbury et celles de son discours re
montant à trois mois seulement, dans
lequel il déclarait nettement que
’Angleterre ne cherchait pas de terri
toires ni de mines d’or. »
sens.
« .
« Notre marine n’a jamais été plus
forte qu’aujourd'hui et n’a jamais été
mieux préparée. Enfermer des garni
sons dans des îles lointaines, alors que
nous commandons les communications
avec l’Europe est la dernière chose
que songerait à faire un gouverne
ment prudent qui envisagerait ou pré
voierait des difficultés avec nous.
« Tout ceci doit être bien évident
pour M. Waldeck-Rousseau et ses col
lègues. Ils savent fort bien que nous
ne sommes pas en conflit avec eux et
que nous ne désirons point qu’il s’en
produise.
« Ils savent, tout comme chez nous,
qu’une guerre entre ces deux pays
serait iuineuse pour les deux et que
ce serait le troisième larron qui en
profiterait. La façon dont les deux
gouvernements ont agi à propos de
l’incident désagréable, mais non point
si grave, de Bordeaux, montrent
qu’ils désirent tous deux maintenir
intactes les bonnes relations qui exis
tent entre eux.
« Tant que le cabinet Waldeck-
Rousseau restera au pouvoir, les bons
citoyens, nous le croyons, nous en
avons la confiance, peuvent dormir
en paix des deux côtés du détroit. »
LA PRESSE ANGLAISE
le
et.
L’INTERPELLATION
SUR L’ENSEIGNEMENT
Dans la séance de jeudi dernier,
M. Ribot a déposé une demande d’in
terpellation sur les suites que le mi
nistre de l’instruction publique compte
donner aux conclusions de la commis
sion d’enquête sur l’enseignement.
M. Ribot a pris cette initiative
comme président de la commission et
il a obtenu la signature des deux vice
présidents de la même commission
MM. Aynard et Isambert, et des an
ciens ministres de l’instruction pu
blique siégeant actuellement, à la
Chambre : MM. Léon Bourgeois,
Charles Dupuy, Poincarréet Edouard
Lockroy.
L’interpellation n’a
tère politique, disent les signataires.
Elle a seulement pour but d’instituer
un grand débat sur l’enseignement
pour amener la Chambre à formuler
son sentiment sur les conclusions de
la commission d’enquête.
Le débat qu’on va ouvrir devant la
Chambre permettra de préciser les
points sur lesquels l’accord sera pos
sible entre le gouvernement et la com
mission, et permettra à la Chambre
de donner, à la suite de sa commis
sion, son sentiment sur la réforme par
voie d’ordre du jour motivé.
Dans la pensée des interpellateu.rs,
la discussion de cette interpellation
pourrait venir à la rentrée des va
cances de Pâques.
ARRESTATION D’ÜN PRÊTRE
Le Times publie un article appelé .à
avoir un grand retentissement :
« On a dit bien des sottises dans
ces derniers temps à propos des rela
tions entre ce pays et la France. Ce
n’a pas été seulement de ce côté-ci du
canal, mais, tandis que chez nous,
elles sont parties de milieux irres
ponsables, il ne paraît pas en avoir
été de même chez nos voisins.
« La presse boulçvardière, qui est
aussi sotte et ignorante que pleine de
malignité a, naturellement, inventé
et répandu toutes sortes de rumeurs j Kriiger.
Le Daiy Graphie dit :
Si derrière l’hypocrisie et la ruse
dont le président Kriiger fait preuve,
il reste un sentiment patriotique, il
comprendra que les Républiques Sud-
Africaines doivent se plier aux désirs
de l’Angleterre.
Le Daily Mail :
Après les larmes que les deux pré
sidents ont fait verser aux nombreu
ses familles anglaises, les deux Répu
bliques doivent disparaître.
Le Daily Chronicle :
Le monde doit être étonné par les
absurbes prétentions du président
On lit dans le Temps :
Un prêtre libre, très connu dans le
XV e arrondissement, à Paris, l’abbé
Joseph Santol, vient d’être arrêté dans
des circonstances qui ne sont pas en
core tout à fait expliquées.
L’abbé Santol vint à Paris après
avoir eu quelques démêlés, au sujet
d’un orphelinat qu’il avait fondé avec
l’évêque de Perpignan. Il fut recom
mandé chaleureusement au marquis
de Maubou et à M. de Gouvello, et
pris par eux comme inspecteur de di
vers orphelinats auxquels ces mes
sieurs s’intéressaient. M. de Maubou
avait même logé l’abbé dans un im
meuble lui appartenant.
C’est là que l’abbé Santol organisa
une sorte d’agence de placement pour
jeunes gens pauvres, qu’il envoyait en
province j usqu’à leur maj orité. L’abbé,
lorsqu’il avait découvert un père de
famille embarrassé d’un gamin,
mandait chez lui avec l’enfant
raconte-t-on, procédait ainsi :
— Il faut, disait l’abbé, placer cet
enfant en province car, à Paris, une
fois l’Exposition terminée, personne
ne pourra vivre. Justement, j’ai votre
affaire. Si vous le voulez, j’enverrai
votre garçon dans le Doubs — ou
ailleurs — à X..., chez M. C... Ce
M. C... est un fermier très riche,
sans enfant...
S’adressant au petit, l'abbé Santol
continuait :
— Tu seras très bien, très bien !
Tu resteras là jusqu’à vingt et un ans
et, ce que tu gagneras, je le placerai
à la caisse d'épargne- Au moment de
partir soldat, tu auras un beau livret
de 500 francs.
Enfin, le père signe un papier sur
lequel oc il cède et confie son enfant à
l’abbé Santol jusqu’à l'âge de majo
rité; il l’autorise à placer l’enfant à
son choix, au mieux de ses intérêts,
lui délègue à cet effet, tous ses droits
de puissance paternelle ou de respon
sabilité légale et s’engage, enfin, à
verser entre les mains de l’abbéoiine
indemnité de 300 fr., s’il rompait le
contrat par sa faute >. Et l’enfant est
expédié en province.
Certains enfants furent placés dans
des orphelinats agricoles ; d’autres,
des garçons et des filles, dans des
usines ou des établissements indus
triels. L’abbé se faisait adresser les
20 ou 30 francs mensuellement dus
aux petits ouvriers et les gardait chez
lui ou les plaçait régulièrement. Mais
des plaintes ont été bientôt déposées
contre lui par des familles qui virent
leurs enfants disparaître sans avoir
été averties par le prêtre, et n’ap-
aucun carac-1 prirent le départ de ces enfants qu’a-
près d’assez longues recherches. A
divers parents qui réclamèrent après
être revenus sur leur consentement
préalable, l’abbé réclama diverses
sommes.
Il arriva, d’ailleurs, que les ga
mins incriminés s’ennuyèrent loin de
leurs parents, abandonnèrent orphe
linats et usines pour rentrer à Paris
au hasard des grandes routes, sans
pain et sans argent ; la police fut
prévenue et fit une enquête. Plusieurs
enfants étaient rentrés dans leurs fa
milles, dit-on, demi-morts de fatigue
et d’épuisement, après plus de dix
journées de marche à l’aventure.
On a porté contre M. Santol d’autres
accusations, sur ses procédés vis-à-vis
des fillettes qu’il s’occupait aussi de
placer.
L’abbé Santol a été arrêté hier par
M. Martin, pour détournement de
mineurs.
L’abbé fut conduit au parquet où
le magistrat donna l’ordre de l’écrouer.
L’INDUSTRIE CONGRÉGANISTE
La Supérieure de la Congrégation
du Sacré-Cœur, à Amiens, nommée
Courson, vient d’être poursuivie de
vant le Tribunal de simple police pour
diverses infractions à la loi du 2 no
vembre 1892 sur le travail des fillles
mineures dans l’industrie, à la suite
de procès-verbaux dressés par l'ins
pecteur du Travail.
La délinquante à été condamnée à/
48 francs d’amende pour huit contra
ventions à la loi protectrice du Tra
vail des enfants dans les ateliers et
manufactures.
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements * ». * » » 4 fr.
ADMINISTRATION ET REDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIER, 15 ||
Secrétaire de la Rédaction F. THOüFHERET
L’iMPRIMEUR-GÉRANT F. LE ROY
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
On traite à forfait
M LECTEURS
PRIMES
du RÉVEIL DU HAVRE
Le RÉVEIL DUEAVRE, désireux
d’être agréable à ses abonnés, leur
offre gratuitement, comme prime
exceptionnelle : Les Dialogues anti
cléricaux, de Boissier, un volume du
prix de 2 francs ,
Prière de le réclamer , 15, rue
Gasimir-Périer.
Les nouveaux abonnés bénéûcie-
ront de ce cadeau.
Comme suite à nos primes
tenons à la disposition de nos lecteurs,
et gratuitement, un certain nombre
•de brochures contenant, avec le compte
rendu de P Assemble générale de la
Ligue française pour la Défense des
Droits de l’Homme et du Citoyen, la
belle conférence que M. Francis de
Prcssensé a faite en cette circonstance.
En outre, deux autres brochures :
le discours prononcé dernièrement à
Sèvres par M. L. Trarieux, sénateur,
pour la défense de la République et
les Propos d’un Solitaire , de E. Du-
■elaux, membre de l'Institut.
Vu le petit nombre d’exemplaires
que nous possédons, il ne sera fait
droit qu'aux premières demandes.
Les Bibliothèques Ouvrières
Je me suis occupé de la Bibliothèque
municipale installée au Musée. Elle
renferme de nombreuses collections
artistiques, des livres et des manus
crits intéressants. Elle convient à un
public d’élite, qui sait se former une
intellectualité en dehors des fantaisies
de Jules Verne, dans les œuvres litté
raires ou scientifiques comme dans les
travaux d’art de nos maîtres. Mais
elle ne saurait suffire à tout.
Le temple de Minerve, relégué rue
des Viviers, n’est déjà pas central.
Il reste, de plus, fort éloigné des
milieux ouvriers,, des quartiers tels
que ceux de l’Eure, de Ste-Marie ou
de St-Vincent-de-Paul. Or, dans une
démocratie, où chaque citoyen est
électeur, dispose pour sa part de la
fortune, de l’existence matérielle et
morale du pays ; où il encourre, par
son bulletin de vote, des responsabi
lités desquelles il se dégage souvent
avec une désinvolture inconsciente ;
dans une démocratie, dis-je, il importe
de vulgariser l’instruction et l’éduca
tion. C’est faire dans les esprits l’unité
de vue ; c’est s’approcher plus près
de l’harmonie sociale en réconciliant
tous les cœurs généreux sur l’autel de
la science et du savoir humains. Pour
rendre populaires les facteurs de con
corde et d’union, les émissaires puis
sants de la prospérité et du bien-être
général, il fautsemer, à pleines mains,
le bon grain ; il faut partout répandre
les connaissances acquises.
Les déesses qui président à ces
choses ne doivent jamais se lasser.
En ce qui concerne les bibliothè
ques, je voudrais que partout elles
fussent à la disposition du peuple. Il
ne s’agit pas d’avoir, sous quelques
jolies vitrines, des livres dont on n’a
perçoit jamais que le dos; il est né
cessaire que les feuilles se soulèvent,
que la tranche dorée s’épaississe, que
les pages entières se gravent dans les
cerveaux. Quel meilleur complément
aux conversations du coin du feu, aux
cours et aux conférences, que ce tra
vail personnel dans le commerce d’un
Voltaire, d’un Condorcet, d’un Au
guste Comte ou d’autres grands phi
losophes. Comme ces lignes noires font
penser et de quels sublimes rêves elles
vous abreuvent après de décevantes
r - réalités.
N’attendons plus que l’aide nous
vienne du Ciel mensonger et trom
peur, sachons la provoquer par nos
seuls efforts d'une intelligence éclai
rée.
Mais je me laisse entraîner plus loin
que mon sujet ne le comporte. Je vou-
nous, drais qu’au Havre, en dehors de la
bibliothèque centrale, il fut créé, au
moins, à raison d’une par canton, des
bibliothèques-succursalesqui auraient
leur siège dans quelques écoles com
munales. Elles seraient ouvertes plu
sieurs fois par semaine, voire même
tous les soirs. Rendues publiques, elles
se trouveraient à la portée de l’ou
vrier qui n’aurait pas besoin, après
une journée de pénible labeur, d’aller
chercher sa nourriture intellectuelle
au bout de 2, 3 et quelquefois 4 kilo
mètres. Il trouverait là, revues, bro
chures et publications d’actualité sous
sa main. Point l’embarras d’un stock
considérable de volumes. Quelques
bons auteurs, choisis principalement
parmi les philosophes et les penseurs
du dix huitième siècle, sans préjudice
des modernes, avec un certain mé
lange de littérature. Et, toutefois,
sans bannir ce qui peut attirer et inté
resser le monde du trava 1. Quinze
cents à deux mille volumes suffiraient
par bibliothèque. Le vieux fonds de
labibliothèque municipale qui contient
des double, triple et quadruple exem
plairesen produirait une bonne partie
De plus, quelques tables, des bancs
ou des chaises ; un professeur d’école
laïque dans chaque groupe, institu
teur auquel la mairie donnerait 3 '
400 fr. (l’indemnité par an pour sur
veiller les séances durant deux heu
res et fournir quelques renseigne
ments et avis. Voilà ce que la muni
cipalité pourrait adopter; l’adminis
tration universitaire ne s’y opposerait
pas.
Après l’école, il est utile que chacun
se dise qu’il a encore beaucoup à ap
prendre et à connaître.
S’il est trop tard pour le Consei
municipal actuel de s’occuper de cette
question, le futur pourra s’y attacher.
Alf. HENRI.
absurdes sur un thème qui lui allait
si bien. Les journaux à la solde des
ennemis de la République ont fait
chorus.
« Toute la bande des aventuriers
politiques et des pêcheurs en eau
trouble a cherché à accréditer ces
u
racontars, comme elle le fait de tous
les mensonges propres à servir ses fins
immédiates.
« Personne en Angleterre n'attache
a moindre importance à ce vain ba
vardage, mais ce qui nous étonne,
c’est que les illusions des Rochefort et
des Drumont puissent être partagées
par des penseurs sérieux.
« Il s’est révélé récemment en
France, chez quelque hommes poli
tiques autorisés, la crainte que l’An
gleterre ne songe réellement à se jeter
dans la voie que lui tracent les Ma-
chiavels de la Gazette de France et du
Petit Journal, suivant lesquels, après
avoir subjugué les républiques boers,
l’Angleterre méditerait une folle agres
sion contre la France.
« Cette impression — est-il besoin
de le dire? — nous semble encore
plus dénuée de sens qne l’insinuation
d’après laquelle la France nous ferait
la guerre quand elle aurait rempli ses
poches aux dépens des visiteurs an
glais à l’Exposition.
« Si absurde que cela .paraisse
l’appréhension en est apparemment
entretenue par des personnes dont on
était en droit d’attendre plus de bon
FRANCE ET ANGLETERRE
Le Daily Telegraph approuve les
termes de la réponse du premier mi
nistre.
Le Manchester Guardian croit que
les présidents Kriiger et Steijn, en
forçant le gouvernement britannique
à déclarer ses intentions vis à-vis des
Républiques, ont joué une bonne
carte.
« Les Burghers, sachant indubita
blement que c’est leur indépendance
qui est en jeu, résisteront désormais
jusqu’à la dernière cartouche.
« Les nations étrangères remar
queront le contraste qui existe entre
es déclarations actuelles de lord
Salisbury et celles de son discours re
montant à trois mois seulement, dans
lequel il déclarait nettement que
’Angleterre ne cherchait pas de terri
toires ni de mines d’or. »
sens.
« .
« Notre marine n’a jamais été plus
forte qu’aujourd'hui et n’a jamais été
mieux préparée. Enfermer des garni
sons dans des îles lointaines, alors que
nous commandons les communications
avec l’Europe est la dernière chose
que songerait à faire un gouverne
ment prudent qui envisagerait ou pré
voierait des difficultés avec nous.
« Tout ceci doit être bien évident
pour M. Waldeck-Rousseau et ses col
lègues. Ils savent fort bien que nous
ne sommes pas en conflit avec eux et
que nous ne désirons point qu’il s’en
produise.
« Ils savent, tout comme chez nous,
qu’une guerre entre ces deux pays
serait iuineuse pour les deux et que
ce serait le troisième larron qui en
profiterait. La façon dont les deux
gouvernements ont agi à propos de
l’incident désagréable, mais non point
si grave, de Bordeaux, montrent
qu’ils désirent tous deux maintenir
intactes les bonnes relations qui exis
tent entre eux.
« Tant que le cabinet Waldeck-
Rousseau restera au pouvoir, les bons
citoyens, nous le croyons, nous en
avons la confiance, peuvent dormir
en paix des deux côtés du détroit. »
LA PRESSE ANGLAISE
le
et.
L’INTERPELLATION
SUR L’ENSEIGNEMENT
Dans la séance de jeudi dernier,
M. Ribot a déposé une demande d’in
terpellation sur les suites que le mi
nistre de l’instruction publique compte
donner aux conclusions de la commis
sion d’enquête sur l’enseignement.
M. Ribot a pris cette initiative
comme président de la commission et
il a obtenu la signature des deux vice
présidents de la même commission
MM. Aynard et Isambert, et des an
ciens ministres de l’instruction pu
blique siégeant actuellement, à la
Chambre : MM. Léon Bourgeois,
Charles Dupuy, Poincarréet Edouard
Lockroy.
L’interpellation n’a
tère politique, disent les signataires.
Elle a seulement pour but d’instituer
un grand débat sur l’enseignement
pour amener la Chambre à formuler
son sentiment sur les conclusions de
la commission d’enquête.
Le débat qu’on va ouvrir devant la
Chambre permettra de préciser les
points sur lesquels l’accord sera pos
sible entre le gouvernement et la com
mission, et permettra à la Chambre
de donner, à la suite de sa commis
sion, son sentiment sur la réforme par
voie d’ordre du jour motivé.
Dans la pensée des interpellateu.rs,
la discussion de cette interpellation
pourrait venir à la rentrée des va
cances de Pâques.
ARRESTATION D’ÜN PRÊTRE
Le Times publie un article appelé .à
avoir un grand retentissement :
« On a dit bien des sottises dans
ces derniers temps à propos des rela
tions entre ce pays et la France. Ce
n’a pas été seulement de ce côté-ci du
canal, mais, tandis que chez nous,
elles sont parties de milieux irres
ponsables, il ne paraît pas en avoir
été de même chez nos voisins.
« La presse boulçvardière, qui est
aussi sotte et ignorante que pleine de
malignité a, naturellement, inventé
et répandu toutes sortes de rumeurs j Kriiger.
Le Daiy Graphie dit :
Si derrière l’hypocrisie et la ruse
dont le président Kriiger fait preuve,
il reste un sentiment patriotique, il
comprendra que les Républiques Sud-
Africaines doivent se plier aux désirs
de l’Angleterre.
Le Daily Mail :
Après les larmes que les deux pré
sidents ont fait verser aux nombreu
ses familles anglaises, les deux Répu
bliques doivent disparaître.
Le Daily Chronicle :
Le monde doit être étonné par les
absurbes prétentions du président
On lit dans le Temps :
Un prêtre libre, très connu dans le
XV e arrondissement, à Paris, l’abbé
Joseph Santol, vient d’être arrêté dans
des circonstances qui ne sont pas en
core tout à fait expliquées.
L’abbé Santol vint à Paris après
avoir eu quelques démêlés, au sujet
d’un orphelinat qu’il avait fondé avec
l’évêque de Perpignan. Il fut recom
mandé chaleureusement au marquis
de Maubou et à M. de Gouvello, et
pris par eux comme inspecteur de di
vers orphelinats auxquels ces mes
sieurs s’intéressaient. M. de Maubou
avait même logé l’abbé dans un im
meuble lui appartenant.
C’est là que l’abbé Santol organisa
une sorte d’agence de placement pour
jeunes gens pauvres, qu’il envoyait en
province j usqu’à leur maj orité. L’abbé,
lorsqu’il avait découvert un père de
famille embarrassé d’un gamin,
mandait chez lui avec l’enfant
raconte-t-on, procédait ainsi :
— Il faut, disait l’abbé, placer cet
enfant en province car, à Paris, une
fois l’Exposition terminée, personne
ne pourra vivre. Justement, j’ai votre
affaire. Si vous le voulez, j’enverrai
votre garçon dans le Doubs — ou
ailleurs — à X..., chez M. C... Ce
M. C... est un fermier très riche,
sans enfant...
S’adressant au petit, l'abbé Santol
continuait :
— Tu seras très bien, très bien !
Tu resteras là jusqu’à vingt et un ans
et, ce que tu gagneras, je le placerai
à la caisse d'épargne- Au moment de
partir soldat, tu auras un beau livret
de 500 francs.
Enfin, le père signe un papier sur
lequel oc il cède et confie son enfant à
l’abbé Santol jusqu’à l'âge de majo
rité; il l’autorise à placer l’enfant à
son choix, au mieux de ses intérêts,
lui délègue à cet effet, tous ses droits
de puissance paternelle ou de respon
sabilité légale et s’engage, enfin, à
verser entre les mains de l’abbéoiine
indemnité de 300 fr., s’il rompait le
contrat par sa faute >. Et l’enfant est
expédié en province.
Certains enfants furent placés dans
des orphelinats agricoles ; d’autres,
des garçons et des filles, dans des
usines ou des établissements indus
triels. L’abbé se faisait adresser les
20 ou 30 francs mensuellement dus
aux petits ouvriers et les gardait chez
lui ou les plaçait régulièrement. Mais
des plaintes ont été bientôt déposées
contre lui par des familles qui virent
leurs enfants disparaître sans avoir
été averties par le prêtre, et n’ap-
aucun carac-1 prirent le départ de ces enfants qu’a-
près d’assez longues recherches. A
divers parents qui réclamèrent après
être revenus sur leur consentement
préalable, l’abbé réclama diverses
sommes.
Il arriva, d’ailleurs, que les ga
mins incriminés s’ennuyèrent loin de
leurs parents, abandonnèrent orphe
linats et usines pour rentrer à Paris
au hasard des grandes routes, sans
pain et sans argent ; la police fut
prévenue et fit une enquête. Plusieurs
enfants étaient rentrés dans leurs fa
milles, dit-on, demi-morts de fatigue
et d’épuisement, après plus de dix
journées de marche à l’aventure.
On a porté contre M. Santol d’autres
accusations, sur ses procédés vis-à-vis
des fillettes qu’il s’occupait aussi de
placer.
L’abbé Santol a été arrêté hier par
M. Martin, pour détournement de
mineurs.
L’abbé fut conduit au parquet où
le magistrat donna l’ordre de l’écrouer.
L’INDUSTRIE CONGRÉGANISTE
La Supérieure de la Congrégation
du Sacré-Cœur, à Amiens, nommée
Courson, vient d’être poursuivie de
vant le Tribunal de simple police pour
diverses infractions à la loi du 2 no
vembre 1892 sur le travail des fillles
mineures dans l’industrie, à la suite
de procès-verbaux dressés par l'ins
pecteur du Travail.
La délinquante à été condamnée à/
48 francs d’amende pour huit contra
ventions à la loi protectrice du Tra
vail des enfants dans les ateliers et
manufactures.
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