Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1899-09-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 septembre 1899 30 septembre 1899
Description : 1899/09/30 (N179). 1899/09/30 (N179).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263378n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
4* Aînée—S° 179.
Samedi 30 Septembre 1899
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction ï. IHOMIEKET
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
On traite à forfait
Mécontents des préférences accor
dées aux travailleurs cléricaux, «les
ouvriers firent un retour sur eux-
mêmes, réfléchirent et ne tardèrent
pas à s’apercevoir que, depuis long
temps ils avaient perdu leur libre
arbitre. Aussi, suffit-il, au mois de
mai de l’année dernière, de peu de
chose pour les enflammer.
Après une première victoire, les
ouvriers en voulurent une seconde, et
c’est pour cela qu’ils ont profité du
renvoi de camarades pour se mettre
de nouveau en grève, grève générale
qui menace de s’éterniser car, ni pa
trons ni ouvriers ne veulent céder. La
situation se complique, la direction de
l’usine se montrant rebelle à toute
concession.
A Paris, les ouvriers du Métropo
litain ont abandonné également leur
chantier, mais grâce à la prompte
intervention du Conseil municipal,
l’affaire n’aura pas de conséquences
fâcheuses.
Il en est de même des ouvriers de
l’usine Peugeot frères à Montbéliard,
qui se sont mis en grève mercredi à
la suite du renvoi d’un ouvrier qui
avait été congédié pour être arrivé
eu retard à l'usine.
Toutes ces grèves, en suspendant
la marche des affaires, ne font pas le
plaisir des familles des travailleurs,
mais ne faut-il nas des moyens
satisfait, car il a dû voir clairement
qu’on avait su profiter de ses leçons.
D’ailleurs, il n’avait jamais eu la pré
tention d’imposer une opinion à ses
collègues. Il se bornait à les consulter
leur donnant aussi un témoignage de
sa déférence, puisqu’il était résolu à
suivre leurs avis.
La démarche de M. Méline a eu en
core un avantage qui n’est pas médio
cre, c’est de refaire l’union des répu
blicains. Lorsque le cabinet a été
constitué, un certain nombre de répu
blicains se sont un peu imprudem
ment jetés dans l’opposition, redou
tant sans doute que, malgré ses décla
rations très claires et très formelles,
M. Waldeck-Rousseau ne s’engageât
dans une politique d’exclusivisme ;
ils doivent être aujourd’hui rassurés
et n’hésiteront plus à se joindre à ceux
qui ont voté l’ordre du jour de con
fiance.
M. Waldeck-Rousseau a rempli fi
dèlement ses promesses. Il trouvera
donc, à la rentrée, une majorité com
pacte et homogène, résolue à le sou
tenir. Car il est clair que le refus des
progressistes de s’associer à une de
mande de convocation des Chambres,
constitue pour lui un témoignage de
confiance.
LElIOîlB’OMM M ME
Nous informons nos Abonnés
que , du 5 au 15 Octobre , nous leur
ferons présenter par la Poste une
quittance de trois francs.
Ceux qui ne seraient pas dispo
sés de lui faire bon accueil, sont
invités de nous retourner le présent
numéro.
COMITÉ RtPiLIM DÉMOCRATIE
La réunion générale ordinaire du
Comité Démocratique, aura lieu le
Vendredi 6 Octobre , à neuf heures
du soir, au Cercle Franklin.
La présence de tous les membres
est obligatoire.
Ordre du Jour :
Lecture du dernier procès-verbal ;
Communications ; Rapport de la
Commission exécutive de l’exercice
1898-99 et comptes du Trésorier ;
Nomination de la Commission exe
cutive de l’exercice 1899-1900.
Le présent avis tient lieu de convoca
tion.
Le Péril Clérical
Le jeu des Congrégations
N’en déplaise aux sceptiques qui
ne croient au mal que quand il est
irréparable, le cléricalisme est tou
jours l’ennemi ! Il oppose sa masse
sombre, ses silencieuses manœuvres
à l’émancipation intellectuelle et
sociale.
Le jeu des congrégations religieu
ses, pour avoir été mené de longue
haleine, secrètement, Wen est pas
moins dévoilé au public, dans ses
parties essentielles, sinon complète
ment. Je n’en veux pour preuve que
les révélations du Matin sur la tac
tique employée par les Pères de
l’Assomption. Longtemps ils ont
montré patte blanche à la Républi
que. Ne fallait-il pas l’apprivoiser,
tandis que sourdement on organi
sait la campagne contre elle.
L’office de la presse
On a acheté des journaux, de pré
férence ceux qui étaient les plus po
pulaires, on n’a pas craint d’aller en
chercher dans les rangs du socia
lisme et du républicanisme, de façon
lente, mais précise, on leur a fait
opérer une conversion à droite, sans
que les lecteurs s’en doutassent. On
a fondé d’autres organes. On a fait
rayonner les Croix avec la même
enseigne, suivant une même direc
tion politique dans toutes les con
trées, jusqu’aux plus petites com
munes, en les assaisonnant au goût
local pour les mieux achalander.
Le Petit Journal, la Libre Pa
role , les Croix, et tant d’autres
journaux, par des moyens différents
concourrent au même but.
La fortune des congrégations,
prélevée sur la crédulité des fidèles
et, aujourd’hui, évaluée à plus de
dix milliards, n’est pas sans action
«efficace.
Des brochures, par centaines de
mille, partent du n° 8 de la rue Fran-
çois-l er ou est établi le couvent des
assomptionn i stes, pour catéchiser les
prêtres, les frères et le clergé sécu
lier, tout aussi dangereux.
Les pratiques du Clergé
Nous ne ferons qu’effleurer les
pratiques secrètes du confessionnal
011 l’on tient les fonctionnaires de
l’Etat à tous les degrés, par leurs
femmes, Nous ne mentionnerons
qu’à titre de document la puissance
des 36,000 et quelques chaires de
l’église sur la masse du peuple, ainsi
que l’éducation et l’instruction des
élèves par la doctrine chrétienne.
Le journal, le livre, la chaire,
le confessionnal, l’école : voilà les
moyens d’action de l’Etat romain
dans la République française.
En dehors de l’œuvre politico-
religieuse, nous avons l’interven
tion directe des moines sur le ter
rain politique pur (ou impur pour
mieux dire) par la constitution des
comités électoraux, aveu formel
échappé à la naïveté d’un bon père.
La formation des Comités de la
jeunesse royaliste ou antisémitique,
bien qu’apparemment détachée de
la tutelle monacale, n’est que le co
rollaire des patronages dominicaux
ou l’on attire les enfants par l’appât
de quelques friandises. Tel est le
mode habituel de recrutement en
vigueur qui fournit plus tard, sous
l’aspect de l’indépendance, des adep
tes aux Jules Guérin, aux Muller ou
aux coryphées de moindre impor
tance, ainsi que M. Flavien Brenier.
Leurs soldats ne sont que des instru
ments inconscients ; l’inspiration ve
nant d’en haut par des instructions
absolument confidentielles dont seuls
quelques-uns ont la clef, le père
Bailly manœuvrant les ficelles.
Le travail des femmes ou des
jeunes filles dans les orphelinats,
par une exploitation honteuse, four
nit, concuremment au denier de St-
Pierre, les fonds nécessaires à
l’œuvre de fanatisme, corruptrice
des intelligences et des cœurs.
Le salut dans la Vérité
Laissera-t-on toujours faire ainsi?
Autoriserons-nous, suivant l’expres
sion de Thiers, cependant, sous le
régime monarchique, la consti
tution d’un État dans l’État? Tolè-
rera-t-on que les prêtres, sub
ventionnés par le budget national,
se fassent les complices de la réac
tion, apportent leur contingent de
haines et de mensonges, à la besogne
fatale. Abandonnera-t-on l’instruc
tion et l’éducation de nos enfants
aux Flamidien? Permettrons-nous
que l’on pervertisse la conscience du
peuple par une immense entreprise
de diffamation qui a pris à tâche de
dénaturer les faits les plus certains,
de mentir effrontément et de fonder,
dans le sang, l’ère de la superstition
avec, comme autrefois, la guillotine
comme suprême argument ?
La démocratie a-t-elle fait tout
son devoir pour conjurer la crise ?
Non, je le dis bien haut, parce que
la vérité seule nous sauvera du
péril, parce qu’on ne saurait la
cacher à ses amis. Les questions de
personnalité ont trop souvent primé
la discipline républicaine, souvent
les principes intangibles. Nous avons
été trop brouillons, alors que nous
avions besoin de méthode, alors qu’il
nous fallait accomplir des réformes
de première nécessité. Nous avons
attaché trop de prix à quelques grands
mots ou à certaines étiquettes, nous
trompant sur le contenu du flacon.
Les anciennes nuances doivent
disparaître. Les faux masques doi
vent s’abattre. Arrière faux pro
gressistes. Arrière les imposteurs,
au nom de quelque parti qu’ils par
lent, si leur langage n’est qu’une
attrape. L’astre de la République
doit être pur de toute souillure pour
être brillant. C’est aux actes et non
aux chansons que nous reconnaîtrons
les nôtres.
Il faut qu’avant tout vive la Ré
publique !
--^.HgNRL.
LA SEMAINE
L’acte de clémence du Président de
la République a amené un peu de
calme dans les esprits ; les uns et les
autres oubliant un instant la poli
tique, s’en sont allés à la compagne
profiter des derniers jours de vacances.
Seule, la Commission d’instruction
de la Haute Cour a poursuivi ses tra
vaux sans interruption. M. Bérenger
a continué toute la semaine, avec ses
assesseurs, le dépouillement du dos
sier.
Jusqu’à l’heure actuelle, 130 pièces
seulement auraient été, dit-on, exa
minées et retenues par la Commission
d’instruction. On n’en sait pas davan
tage. Le secret le plus absolu continue
d’être gardé. M. Bérenger prend, à
cet égard, toutes les précautions pos
sibles.
★
4 *
Max Régis, l’émule de Jules Guérin,
a quitté sans coup férir, le fort Mus
tapha et, afin d’éviter des poursuites
compromettantes, s’est retiré en Es
pagne d’oîi il a la prétention de diri
ger ses amis. L’Algérie, que les agisse
ments de cet ex-italien avaient un
moment troublée, va se trouver, pour
longtemps, espérons-le, débarrassée
de ce fauteur de désordres. Sa fuite
met fin à la comédie commencée il y a
tantôt deux mois par Jules Guérin.
*
4 4
Si la semaine qui se termine n’a
pas été fertile en événements politi
ques importants, elle aura malheureu
sement été marquée par des agitations
ouvrières provoquées, comme toujours,
par le manque de clairvoyance des
patrons.
Depuis des années et des années,
les ouvriers du Creuzot étaient tout
entiers dans les mains de la famille
cléricale Schneider qui régnait en sou
veraine maîtresse tout comme une
famille féodale. Dans l’usine, hors de
l’usine, chez lui ou dans les rues, l’ou
vrier restait sous la domination du
patron.
giques pour triompher des préten
tions de certains patrons !
*
* *
On ne se bat pas encore au Trans-
wal, mais on en est si prêt, que l’on
peut s’attendre à recevoir, d’un mo
ment à l’autre, la dépêche qui annon
cera le premier coup de canon.
Tandis que les deux Parlements
Boërs continuent leurs délibérations
à Pretoria et à Blœnfontein, les anglais
massent leurs troupes sur la frontière.
Le coin enfoncé par le territoire de
Natal , entre le Transwaal et l'Etat
libre d’Orange se transforme en un
véritable camp retranché.
Et pendant que les Anglais, au
mépris du droit et de l’équité, envoient
des armées pour écraser le Transwaal,
les membres de la mission française,
en Portugal, combattent avec succès
le plus terrible des fléaux : la peste.
C’est plus moral et surtout plus hu
main.
—-—». -
LA POLITIQUE
Il y a encore des Républicains —
rares il est vrai — qui s'imaginent
qu’on peut être avec les réactionnai
res, les nationalistes et les plébiscitai
res et servir la République. C’est une
douce illusion ou un aveuglement
volontaire ; car on n’a jamais pu ad
mettre, jusqu’à présent, que des gens
prêts à renverser la République pou
vaient lui vouloir du bien ; c’est l’ai
mer un peu à la façon de Louis Bona
parte.
M. Charles Dupuy, M. Jonnart,
M. Georges Cochery — il y en d’au
tres il n’y en a qui ne se sont pas fait
connaître — l’ont pensé ainsi, car ils
ont protesté avec la dernière vigueur
contre toute politique qui tiendrait à
favoriser les efforts de la cooalition
césarienne ; ils restent avec les lut
teurs de la première heure»
Et M. Méline aura rendu un ser
vice dont il faut lui tenir compte, en
provoquant des déclarations intéres
santes de la part des membres les plus
importants du parti progressiste. Sod
cœur de vieux démocrate a pu être
Il n’y a pas qu’en France que la
guerre ouverte a été déclarée par
l’Eglise catholique, aux juifs, aux
protestants, aux francs-maçons. Dans»
toutes les nations on signale le même
mouvement qui s’est produit, on le
sait aujourd’hui grâce à des indis
crétions, à la suite d’un ordre de
Léon XIII.
Tout récemment, à Madrid, les
évêques du congrès de Burgos ont
adressé à la Reine régente un message
demandant au gouvernement de met
tre fin au abus du protestantisme et
de la franc-maçonnerie et la ré
pression des blasphèmes et des profa
nations.
On le voit, les catholiques auraient
mauvaise grâce à nier leurs véiitables
intentions et la vieille défroque qui,
de Rome, prétend gouverner le monde,
joue un rôle qu’il faut au plus tôt
démasquer.
-».
CONVENTION NATIONALE
DE LA
Fédération RépilcairRaiicale-kialiste
Une importante réunion, composée
des plus fermes serviteurs de la Répu
blique, venus de toutes les parties de
fa France, s’est tenue le 21 septembre,
à Paris.
M. Denis Guillot, Conseiller géné
ral, avait tenu à honneur d’assister
à cette assemblée.
Ni le Petit Havre , ni le Journal du
Havre , ni Y Union républicaine , n’ont
fait mention de ces assises. Il semble
que toutes les mesures que prennent
les vrais défenseurs de la République
pour enrayer la réaction actuelle, leur
porte ombrage. C’est ce qui nous
oblige, quoique tardivement, à repro
duire un extrait du procès-verbal de
cette séance, ainsi que le programme,
qui y a été adopté.
La Fédération républicaine-radicale-so
cialiste, réunie dans son local parisien,
10, rue Monsieur-le-Prince-, a tenu le
24 septembre, en l’honneur de l’anniver
saire de la République, sa première Con
vention annuelle.
Samedi 30 Septembre 1899
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction ï. IHOMIEKET
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
On traite à forfait
Mécontents des préférences accor
dées aux travailleurs cléricaux, «les
ouvriers firent un retour sur eux-
mêmes, réfléchirent et ne tardèrent
pas à s’apercevoir que, depuis long
temps ils avaient perdu leur libre
arbitre. Aussi, suffit-il, au mois de
mai de l’année dernière, de peu de
chose pour les enflammer.
Après une première victoire, les
ouvriers en voulurent une seconde, et
c’est pour cela qu’ils ont profité du
renvoi de camarades pour se mettre
de nouveau en grève, grève générale
qui menace de s’éterniser car, ni pa
trons ni ouvriers ne veulent céder. La
situation se complique, la direction de
l’usine se montrant rebelle à toute
concession.
A Paris, les ouvriers du Métropo
litain ont abandonné également leur
chantier, mais grâce à la prompte
intervention du Conseil municipal,
l’affaire n’aura pas de conséquences
fâcheuses.
Il en est de même des ouvriers de
l’usine Peugeot frères à Montbéliard,
qui se sont mis en grève mercredi à
la suite du renvoi d’un ouvrier qui
avait été congédié pour être arrivé
eu retard à l'usine.
Toutes ces grèves, en suspendant
la marche des affaires, ne font pas le
plaisir des familles des travailleurs,
mais ne faut-il nas des moyens
satisfait, car il a dû voir clairement
qu’on avait su profiter de ses leçons.
D’ailleurs, il n’avait jamais eu la pré
tention d’imposer une opinion à ses
collègues. Il se bornait à les consulter
leur donnant aussi un témoignage de
sa déférence, puisqu’il était résolu à
suivre leurs avis.
La démarche de M. Méline a eu en
core un avantage qui n’est pas médio
cre, c’est de refaire l’union des répu
blicains. Lorsque le cabinet a été
constitué, un certain nombre de répu
blicains se sont un peu imprudem
ment jetés dans l’opposition, redou
tant sans doute que, malgré ses décla
rations très claires et très formelles,
M. Waldeck-Rousseau ne s’engageât
dans une politique d’exclusivisme ;
ils doivent être aujourd’hui rassurés
et n’hésiteront plus à se joindre à ceux
qui ont voté l’ordre du jour de con
fiance.
M. Waldeck-Rousseau a rempli fi
dèlement ses promesses. Il trouvera
donc, à la rentrée, une majorité com
pacte et homogène, résolue à le sou
tenir. Car il est clair que le refus des
progressistes de s’associer à une de
mande de convocation des Chambres,
constitue pour lui un témoignage de
confiance.
LElIOîlB’OMM M ME
Nous informons nos Abonnés
que , du 5 au 15 Octobre , nous leur
ferons présenter par la Poste une
quittance de trois francs.
Ceux qui ne seraient pas dispo
sés de lui faire bon accueil, sont
invités de nous retourner le présent
numéro.
COMITÉ RtPiLIM DÉMOCRATIE
La réunion générale ordinaire du
Comité Démocratique, aura lieu le
Vendredi 6 Octobre , à neuf heures
du soir, au Cercle Franklin.
La présence de tous les membres
est obligatoire.
Ordre du Jour :
Lecture du dernier procès-verbal ;
Communications ; Rapport de la
Commission exécutive de l’exercice
1898-99 et comptes du Trésorier ;
Nomination de la Commission exe
cutive de l’exercice 1899-1900.
Le présent avis tient lieu de convoca
tion.
Le Péril Clérical
Le jeu des Congrégations
N’en déplaise aux sceptiques qui
ne croient au mal que quand il est
irréparable, le cléricalisme est tou
jours l’ennemi ! Il oppose sa masse
sombre, ses silencieuses manœuvres
à l’émancipation intellectuelle et
sociale.
Le jeu des congrégations religieu
ses, pour avoir été mené de longue
haleine, secrètement, Wen est pas
moins dévoilé au public, dans ses
parties essentielles, sinon complète
ment. Je n’en veux pour preuve que
les révélations du Matin sur la tac
tique employée par les Pères de
l’Assomption. Longtemps ils ont
montré patte blanche à la Républi
que. Ne fallait-il pas l’apprivoiser,
tandis que sourdement on organi
sait la campagne contre elle.
L’office de la presse
On a acheté des journaux, de pré
férence ceux qui étaient les plus po
pulaires, on n’a pas craint d’aller en
chercher dans les rangs du socia
lisme et du républicanisme, de façon
lente, mais précise, on leur a fait
opérer une conversion à droite, sans
que les lecteurs s’en doutassent. On
a fondé d’autres organes. On a fait
rayonner les Croix avec la même
enseigne, suivant une même direc
tion politique dans toutes les con
trées, jusqu’aux plus petites com
munes, en les assaisonnant au goût
local pour les mieux achalander.
Le Petit Journal, la Libre Pa
role , les Croix, et tant d’autres
journaux, par des moyens différents
concourrent au même but.
La fortune des congrégations,
prélevée sur la crédulité des fidèles
et, aujourd’hui, évaluée à plus de
dix milliards, n’est pas sans action
«efficace.
Des brochures, par centaines de
mille, partent du n° 8 de la rue Fran-
çois-l er ou est établi le couvent des
assomptionn i stes, pour catéchiser les
prêtres, les frères et le clergé sécu
lier, tout aussi dangereux.
Les pratiques du Clergé
Nous ne ferons qu’effleurer les
pratiques secrètes du confessionnal
011 l’on tient les fonctionnaires de
l’Etat à tous les degrés, par leurs
femmes, Nous ne mentionnerons
qu’à titre de document la puissance
des 36,000 et quelques chaires de
l’église sur la masse du peuple, ainsi
que l’éducation et l’instruction des
élèves par la doctrine chrétienne.
Le journal, le livre, la chaire,
le confessionnal, l’école : voilà les
moyens d’action de l’Etat romain
dans la République française.
En dehors de l’œuvre politico-
religieuse, nous avons l’interven
tion directe des moines sur le ter
rain politique pur (ou impur pour
mieux dire) par la constitution des
comités électoraux, aveu formel
échappé à la naïveté d’un bon père.
La formation des Comités de la
jeunesse royaliste ou antisémitique,
bien qu’apparemment détachée de
la tutelle monacale, n’est que le co
rollaire des patronages dominicaux
ou l’on attire les enfants par l’appât
de quelques friandises. Tel est le
mode habituel de recrutement en
vigueur qui fournit plus tard, sous
l’aspect de l’indépendance, des adep
tes aux Jules Guérin, aux Muller ou
aux coryphées de moindre impor
tance, ainsi que M. Flavien Brenier.
Leurs soldats ne sont que des instru
ments inconscients ; l’inspiration ve
nant d’en haut par des instructions
absolument confidentielles dont seuls
quelques-uns ont la clef, le père
Bailly manœuvrant les ficelles.
Le travail des femmes ou des
jeunes filles dans les orphelinats,
par une exploitation honteuse, four
nit, concuremment au denier de St-
Pierre, les fonds nécessaires à
l’œuvre de fanatisme, corruptrice
des intelligences et des cœurs.
Le salut dans la Vérité
Laissera-t-on toujours faire ainsi?
Autoriserons-nous, suivant l’expres
sion de Thiers, cependant, sous le
régime monarchique, la consti
tution d’un État dans l’État? Tolè-
rera-t-on que les prêtres, sub
ventionnés par le budget national,
se fassent les complices de la réac
tion, apportent leur contingent de
haines et de mensonges, à la besogne
fatale. Abandonnera-t-on l’instruc
tion et l’éducation de nos enfants
aux Flamidien? Permettrons-nous
que l’on pervertisse la conscience du
peuple par une immense entreprise
de diffamation qui a pris à tâche de
dénaturer les faits les plus certains,
de mentir effrontément et de fonder,
dans le sang, l’ère de la superstition
avec, comme autrefois, la guillotine
comme suprême argument ?
La démocratie a-t-elle fait tout
son devoir pour conjurer la crise ?
Non, je le dis bien haut, parce que
la vérité seule nous sauvera du
péril, parce qu’on ne saurait la
cacher à ses amis. Les questions de
personnalité ont trop souvent primé
la discipline républicaine, souvent
les principes intangibles. Nous avons
été trop brouillons, alors que nous
avions besoin de méthode, alors qu’il
nous fallait accomplir des réformes
de première nécessité. Nous avons
attaché trop de prix à quelques grands
mots ou à certaines étiquettes, nous
trompant sur le contenu du flacon.
Les anciennes nuances doivent
disparaître. Les faux masques doi
vent s’abattre. Arrière faux pro
gressistes. Arrière les imposteurs,
au nom de quelque parti qu’ils par
lent, si leur langage n’est qu’une
attrape. L’astre de la République
doit être pur de toute souillure pour
être brillant. C’est aux actes et non
aux chansons que nous reconnaîtrons
les nôtres.
Il faut qu’avant tout vive la Ré
publique !
--^.HgNRL.
LA SEMAINE
L’acte de clémence du Président de
la République a amené un peu de
calme dans les esprits ; les uns et les
autres oubliant un instant la poli
tique, s’en sont allés à la compagne
profiter des derniers jours de vacances.
Seule, la Commission d’instruction
de la Haute Cour a poursuivi ses tra
vaux sans interruption. M. Bérenger
a continué toute la semaine, avec ses
assesseurs, le dépouillement du dos
sier.
Jusqu’à l’heure actuelle, 130 pièces
seulement auraient été, dit-on, exa
minées et retenues par la Commission
d’instruction. On n’en sait pas davan
tage. Le secret le plus absolu continue
d’être gardé. M. Bérenger prend, à
cet égard, toutes les précautions pos
sibles.
★
4 *
Max Régis, l’émule de Jules Guérin,
a quitté sans coup férir, le fort Mus
tapha et, afin d’éviter des poursuites
compromettantes, s’est retiré en Es
pagne d’oîi il a la prétention de diri
ger ses amis. L’Algérie, que les agisse
ments de cet ex-italien avaient un
moment troublée, va se trouver, pour
longtemps, espérons-le, débarrassée
de ce fauteur de désordres. Sa fuite
met fin à la comédie commencée il y a
tantôt deux mois par Jules Guérin.
*
4 4
Si la semaine qui se termine n’a
pas été fertile en événements politi
ques importants, elle aura malheureu
sement été marquée par des agitations
ouvrières provoquées, comme toujours,
par le manque de clairvoyance des
patrons.
Depuis des années et des années,
les ouvriers du Creuzot étaient tout
entiers dans les mains de la famille
cléricale Schneider qui régnait en sou
veraine maîtresse tout comme une
famille féodale. Dans l’usine, hors de
l’usine, chez lui ou dans les rues, l’ou
vrier restait sous la domination du
patron.
giques pour triompher des préten
tions de certains patrons !
*
* *
On ne se bat pas encore au Trans-
wal, mais on en est si prêt, que l’on
peut s’attendre à recevoir, d’un mo
ment à l’autre, la dépêche qui annon
cera le premier coup de canon.
Tandis que les deux Parlements
Boërs continuent leurs délibérations
à Pretoria et à Blœnfontein, les anglais
massent leurs troupes sur la frontière.
Le coin enfoncé par le territoire de
Natal , entre le Transwaal et l'Etat
libre d’Orange se transforme en un
véritable camp retranché.
Et pendant que les Anglais, au
mépris du droit et de l’équité, envoient
des armées pour écraser le Transwaal,
les membres de la mission française,
en Portugal, combattent avec succès
le plus terrible des fléaux : la peste.
C’est plus moral et surtout plus hu
main.
—-—». -
LA POLITIQUE
Il y a encore des Républicains —
rares il est vrai — qui s'imaginent
qu’on peut être avec les réactionnai
res, les nationalistes et les plébiscitai
res et servir la République. C’est une
douce illusion ou un aveuglement
volontaire ; car on n’a jamais pu ad
mettre, jusqu’à présent, que des gens
prêts à renverser la République pou
vaient lui vouloir du bien ; c’est l’ai
mer un peu à la façon de Louis Bona
parte.
M. Charles Dupuy, M. Jonnart,
M. Georges Cochery — il y en d’au
tres il n’y en a qui ne se sont pas fait
connaître — l’ont pensé ainsi, car ils
ont protesté avec la dernière vigueur
contre toute politique qui tiendrait à
favoriser les efforts de la cooalition
césarienne ; ils restent avec les lut
teurs de la première heure»
Et M. Méline aura rendu un ser
vice dont il faut lui tenir compte, en
provoquant des déclarations intéres
santes de la part des membres les plus
importants du parti progressiste. Sod
cœur de vieux démocrate a pu être
Il n’y a pas qu’en France que la
guerre ouverte a été déclarée par
l’Eglise catholique, aux juifs, aux
protestants, aux francs-maçons. Dans»
toutes les nations on signale le même
mouvement qui s’est produit, on le
sait aujourd’hui grâce à des indis
crétions, à la suite d’un ordre de
Léon XIII.
Tout récemment, à Madrid, les
évêques du congrès de Burgos ont
adressé à la Reine régente un message
demandant au gouvernement de met
tre fin au abus du protestantisme et
de la franc-maçonnerie et la ré
pression des blasphèmes et des profa
nations.
On le voit, les catholiques auraient
mauvaise grâce à nier leurs véiitables
intentions et la vieille défroque qui,
de Rome, prétend gouverner le monde,
joue un rôle qu’il faut au plus tôt
démasquer.
-».
CONVENTION NATIONALE
DE LA
Fédération RépilcairRaiicale-kialiste
Une importante réunion, composée
des plus fermes serviteurs de la Répu
blique, venus de toutes les parties de
fa France, s’est tenue le 21 septembre,
à Paris.
M. Denis Guillot, Conseiller géné
ral, avait tenu à honneur d’assister
à cette assemblée.
Ni le Petit Havre , ni le Journal du
Havre , ni Y Union républicaine , n’ont
fait mention de ces assises. Il semble
que toutes les mesures que prennent
les vrais défenseurs de la République
pour enrayer la réaction actuelle, leur
porte ombrage. C’est ce qui nous
oblige, quoique tardivement, à repro
duire un extrait du procès-verbal de
cette séance, ainsi que le programme,
qui y a été adopté.
La Fédération républicaine-radicale-so
cialiste, réunie dans son local parisien,
10, rue Monsieur-le-Prince-, a tenu le
24 septembre, en l’honneur de l’anniver
saire de la République, sa première Con
vention annuelle.
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