Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1899-05-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 mai 1899 20 mai 1899
Description : 1899/05/20 (N160). 1899/05/20 (N160).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32633599
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
U. «
4 e Année—S® 160.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
p|
Samedi 20 Mai 1809.
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements n 4 fr.
ü
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
|
1
15, OFCTJE GASIMIR-PÉRIER, 15
EE
Annonces.
1
g
Réclames..
f§§
Secrétaire de la Rédaction F. thosiueret
1
H
L’Luprimeur-Gérant F. LE ROY
g
Prix des Insertions :
On traite à forfait
Demander le “Déveil
ou Havre ”, clans tons
les kiosques, le samedi
matin.
NOTRE PROGRAMME
Si nous étions à proprement parler
un nouveau journal, nous aurions à
exposer au public nos idées et nos
tendances, en un mot notre pro
gramme.
Mais comme nous entendons con
tinuer Toeuvre démocratique pour
suivie depuis plusieurs années au
Havre, et qui a eu pour organes,
pour ne parler que de ces dernières
années, le Réveil du Havre et
Y Avenir du Havre, nous pouvons
nous dispenser de procéder à une
présentation qui serait oiseuse.
Nous devons déclarer à nos amis
que ce journal, qui a relevé le titre
de l’ancien Réveil , n’a rien de com
mun avec Y Avenir dont M. Sicihano
avait déposé le titre que nous lui
abandonnons.
Comme les rédacteurs de Y Avilir
ont toujours considéré le journal
dans lequel ils écrivaient comme une
oeuvre de propagande démocratique
et non comme une opération com
merciale, et que des dissentiments
à ce sujet s’étaient produits avecM.
Siciliano qui envisage le journalisme
autrement, la rédaction tout entière
de Y Avenir a décidé d’accorder son
concours à notre journal le Réveil ,
aux mêmes conditions de désinté
ressement, d’indépendance et d’unité
démocratique.
Nous devons ajouter que la rédac
tion du Réveil continuera, comme
par le passé, à défendre les idées de
la démocratie sociale.
Les Syndicats ouvriers et d’em
ployés peuvent être assurés de
notre concours pour la défense de la
justice ; les campagnes qu’ils ont
entreprises, au Havre même depuis
quelques semaines, soit pour le repos
hebdomadaire, soit pour l’exécution
de la loi sur les accidents, soit pour
demander la suppression de l’octroi,
sont inspirées d’idées qui sont les
nôtres.
Nos colonnes, il est à peine besoin
de le dire, sont ouvertes à la discus
sion. Nous nous efforcerons toujours
de traiter sans parti pris les ques
tions actuellement pendantes ou
celles que l’avenir nous réserve.
A tous nos amis de nous seconder
dans notre tâche de propagande et
de progrès démocratiques.
LA RÉDACTION
AVIS
Dans une récente circulaire, M. D.
Siciliano ayant annoncé que l’Adminis
tration et la Rédaction de Y Avenir du
Havre, siégeaient, 15, rue Casimir-Périer,
nous tenons à informer nos lecteurs, que
les raisons qui ont motivé le départ de
son journal dans une autre imprimerie, a
aussi nécessité le transfert de ses bureaux
dans un autre lieu qui nous est inconnu.
N, D. L. R.
L'œuvre d’éducation
Le faux Henry, dit faux national,
célébré par une souscription publique
dans laquelle s’entassaient les noms de
ce que contient la France d’éléments ré
trogrades, d’agents de décomposition, de
fureur, de sottise et do haine, monument
impérissable à la honte de cette fin de
siècle, le faux Henry a dessillé les yeux
d’un grand nombre d’hommes de bon sens.
Venant après le mouvement désordonné
du boulangisme, après les scandales du
Panama, l’affaire Dreyfus prouveque nous
n’avons pas seulement en perspective un
cas isolé, un seul accident; elle est la
caractéristique d’un mal particulier qu’il
est nécessaire d’étudier de près. Elle nous
a révélé des infirmités morales qu’il nous
faut conjurer.
Et en effet, si nous examinons à la
loupe, scrupuleusement, l’état d’esprit
moderne, du haut en bas de l’échelle so
ciale, si nous scrutons avec attention les
consciences, depuis celle de l’enfant qui,
dans son bureau graphie des timbres pour
jouer des sous à pile ou face, acte peu
grave par lui-même, me direz-vous, sans
doute? Soit, je l’admets ; cependant qu’il
affirme une tendance fâcheuse ; si nous
enregistrons sans mot dire les pots-de-vins
r.r.,.r.r. r!- no rwicivA »>•>»> toi ou
I Uo Eli C/ il; O cl uo pu X uùi Oa
tel employé d’une compagnie ou d’un pa
tron quelconques, sans parler des minis
tres prévaricateurs ; si nos généraux font
passer leurs galons avant l’amour du
pays; si nous constatons trop fréquem
ment le chantage des aigrefins de la
presse, les forfaitures et lés escroqueries
de tous genres, les difformités inouïes de
raisonnement ; tout cela sous une incon
séquence flagrante ; sans aller plus loin,
nous reconnaîtrons évidemment qu’il
existe quelque chose d’incomplet ou de
vide dans les cerveaux et que la mentalité
des individus manque de sanction, malgré
l’invraisemblable amoncellement d’élucu
brations journalières.
Oh! je ne cherche point à broyer du
noir, ruais il est bon que l’on sache ce qui
est. Je n’aurai point la ridicule prétention
d’un de Cassagnac d’accuser la Répu
blique, cette galeuse, cette pelée, de tout
le mal. Non, notre régime n’est pour rien
ici. Mais nous subissons, à n’en pas dou
ter, les symptômes du passage lent de
l’état théologique, corrompu par les vices
et les inepties de l’Eglise, à un état supé
rieur où la raison de l’homme doit être le
seul guide. On conçoit sans peine que la
transformation philosophique qui s’ac
complit, trop lentement hélas, je le répète,
après un passé de dix-huit siècles chré
tiens sous la tutelle du mensonge et des
préjugés de superstition, ne puisse être
signalée sans certains troubles et quelque
confusion, avant d’avoir trouvé son orien
tation définitive.
Peut-être, nous autres républicains,
n’avons pas assez réalisé dans cette voie,
malgré nos glorieuses conquêtes. L’ins-
1 traction laïque, gratuite et obligatoire,
c’est bien, mais ce n’est pas suffisant. Il
reste une grande œuvre à entreprendre,
celle de l’éducation populaire à tous les
degrés, donnée à tous les âges, à toutes
les intelligences, ouvertes ou restreintes.
Non pas l’enseignement pédagogique ridi
culement pédant. Nous voudrons la vie
pratique, forte et sage, la vie acceptable
pour tous, la vie grande et belle, sans les
rancœurs subis. Nous demanderons au
peuple de s’instruire et de s’élever par
lui-même en utilisant les forces qu’il gas
pille ou qu’il tient en réserve. Nous enten
drons lui donner ou qu'il se donne une foi
puissante et humaine, capable de régéné
rer le monde et de ruiner l’antique sot
tise.
Un mouvement se dessine, qu’il est
utile d’encourager, je veux parler de la
création des Universités populaires qui
instituent cours, conférences, musée,
bibliothèques, spectacles, laboratoires,
réunions dont le but se trouve résumé
dans cet extrait de programme publié par
leur organe : La Coopération des Idées :
« .... Notre éducation sera cordiale. Ce
qui fera sa force, sa fécondité, sa puis
sance de pénétration, c’est que, dans nos
Universités, le peuple sera chez lui, en
famille, avec des amis sincères. Nous pé
nétrerons le peuple dans ses plaisirs, dans
ses travaux, dans ses souffrances. Aux
jeunes générations, nous donnerons par
là un puissant motif d’agir, une raison de
vivre qui les dépassent. C’est en faisant
plus de justice que nous établirons la con
corde sociale. En voulant faire des hom
mes soumis, on fait des révoltés ; nous
voulons faire des hommes libres, des hom
mes de jugement sain, et donner à tous
l’habitude de la réflexion et de la criti
que. »
De cette société font partie aveenotte
concitoyen Paul Boëll, secrétaire général,
des hommes tels que M. U. Séailles, de la
Sorbonne, L. Descaves, E. Duclaux,
F. Buisson, T. Monod, docteur Delbet,
Henry Michel, H. Dépassé, Keufer, Pierre
Baudin, H. Bauer, et toute une élite de
la pensée.
Il y.a, dans ces idées, un vaste chamn
intellectueEQÎ! un journaï comme ceiui-ci
doit marquer un heureux Réveil , en de
hors de toute préoccupation électorale,
pour accomplir une tâche saine et utile.
Nous reviendrons sur ce sujet. Ce sera le
très grand honneur de la République si
elle sait y mettre son cœur.
Alf. HENRI.
LA LOI SU! LES
L’ajournement
Nos lecteurs ont appris le nouvel
incident survenu mardi, à la Chambre
des députés, relativement à l’exécution
de la loi des accidents du travail. L’ap
plication de la loi du 9 avril 18€8 est
reportée au 1 er juillet, sous prétexte que
le gouvernement et la Chambre n’ont pas
eu le temps de mettre la loi de 1868 sur
la Caisse nationale d’Assurances en con
formité avec la nouvelle loi. Prétexte
ridicule en vérité, puisque la loi remonte
à plus de treize mois et que le gouverne
ment et le Parlement ont eu grandement
le temps dans ce long délai de prendre
toutes les mesures devant précéder l’ap
plication de la législation nouvelle, plus
favorable que l’ancienne aux intérêts des
ouvriers.
Si l’on compare cette lenteur, on est
fondé à dire cette mauvaise foi de nos gou
vernants, à la précipitation avec laquelle
ils votent les lois les plus contestables
comme la loi sur les menées anarchistes
et la loi de dessaisissement, de triste
mémoire, on est fondé à déclarer que nos
députés, fort empressés à voter des lois
de répression, ne sé hâtent jamais de
voter des lois de liberté et de justice. Ou
plutôt s’ils les votent, ils en suspendent
les effets. Les électeurs s’en souviendront
en temps et lieu.
Au surplus le législateur, et les groupes
de patrons qui paraissent l’inspirer ac
tuellement, seront bientôt mis au pied du
mur. La date du 1 er juillet, à moins d’un
nouvel ajournement qui autoriserait
toutes les représailles et qui serait une
véritable provocation, semble être le
dernier délai accordé aüx adversaires de
la loi sur les accidents. Il faudra bien
qu’on l’applique. H !
Il faut reconnaître qu’en procédant avec
une telle mauvaise foi, les groupes pa
tronaux se montrent, comme on dit,
mauvais joueurs. A force de rechigner,
de se dérober, de vouloir ruser, ils finiront
par donner, si ce n’est déjà fait, une
piètre idée de leurs sentiments de libéra
lisme et de justice.
La situation des célibataires
Certaines personnes qui combattent la
nouvelle loi sur les accidents s’obstinent
à mettre en avant l’argument tiré de la
situation des célibataires. Cet argument
se résume ainsi : les patrons prendront
de préférence à des hommes mariés des
célibataires qui, en cas de décès, ne
laissant pas après eux de descendants
légitimes, n’entraîneront pas de lourdes
indemnités à la charge du chef d’industrie.
Il a été répondu à cette objection ici
même. Et, dans sa conférence, M. Denis
Gruillot n’a pas manqué de faire ressortir
que le syndicat des Compagnies d’assu
rances à primes fixes avai t déclaré officiel
lement que les Compagnies ne feraient au
cune différence, jg»ur la fixation des primes,
entre les hommes mariés et les céliba
taires. Cela a été répété mardi dernier à
la Chambre.
Mais, nous dira-t-on. si le patron n’est
pas assuré ?
Nous répondrons tout d’abord que le
tfVàtFW R 'T*: ? 1
b „ ,
s’assurer, courra de grands risques. C’est
même ce qui porte de nombreux écono
mistes à réclamer l’assurance obligatoire
comme en Allemagne.
Mais à supposer qu’il plaise au patron
de ne pas s’assurer, dans ce cas il aurait
intérêt à prendre des hommes mariés
plutôt que des célibataires.
Dans son remarquable discours pro
noncé, mardi, à la Chambre, M. Grous-
sier, député du dixième arrondissement
de Paris, l’a parfaitement démontré.
« On prétend, dit-il, que si l’industriel
n’est pas assuré du tout, il- paiera des
indemnités plus élevées pour les ouvriers
mariés que pour les célibataires, et que
dès lors il aura intérêt à ne prendre que
ces derniers.
« Cela n’est exact qne si l’ouvrier
célibataire ést tué, et encore faut-il que,
dans ce cas, il n’ait point d’ascendants.
Mais tous les accidents ne sont pas
mortels ; d'après les statistiques alle
mandes, il n’y a qu’un tué pour dix
blessés incapables de tout travail. Or,
pour le chiffre de l’indemnité permanente,
ce qu’il faut considérer surtout c’est l’âge,
car l’industriel paiera plus pour un céli
bataire de vingt-cinq ans que pour un
homme marié de trente-cinq à quarante
ans. Et si la loi devait avoir pour effet
de conserver dans les ateliers les hommes
d’un certain âge, les travailleurs ne s’en
plaindraient pas. »
Nous n’avons rien à ajouter à ces
explications décisives. Il est dès lors
évident que ceux qui déclarent la loi
favorable aux célibataires au préjudice
des pères de famille, disent le contraire
de la vérité.
LES ÉLECTIONS
"SÉNATORIALES EN 1900
Au risque de commettre des indiscré
tions, donnons à nos amis quelques indi
cations sur ce qui se prépare au sujet des
élections sénatoriales qui, comme chacun
sait, doivent avoir lieu au commencement
de 1900.
Grâce à la funeste administration de
M. Hendlé, avec la complicité duquel la
majorité de la députation de la Seine-In
férieure passe peu à peu à la réaction, les
conservateurs de tout poil relèvent hardi
ment la tête. Il ne leur suffit pas d’avoir
fait élire MM. de Pomereu, Quilbeuf, de
Montfort, Bouctot, Suchetet, d’avoir ral
lié à leur cause par d’habiles flatteries M.
Goujon, ancien radical, d’avoir fait de la
propagande pour M. Brindeau en échange
d’engagements formels, d’avoir mis la
Croix à la disposition de M. Rispal qui
d’ailleurs l'avait sollicitée. Il ne leur suf
fit pas d’avoir intimidé, acheté ou anni
hilé certains républicains. Iis comptent
bien arriver à d’autres résultats l’année
prochaine, à la faveur d’une nouvelle
entente avec M. Hendlé, ce Préfet ardem
ment réactionnaire, comme le reconnais
sait volontiers un ministre récemment de
passage au Havre. Pourquoi se gêne
raient-ils ? N’ont-ils pas l’administration
avec eux ?
Pour l’heure, voici quel est le plan : On
mènerait les élections sénatoriales en pre
nant comme tête de liste M. Fortier, can
didat rural, élu dans des conditions que
tout le monde connaît. On remplacerait
MM. Waddington, Siegfried et Lesouef,
sous prétexte qu’ils sont protestants. Et
déjà une campagne antiprotestante, suite
naturelle de la campagne antisémite que
l’on veut dériver sur d’autres, s’engage
dans certains centres politiques de notre
département.
Bien entendu on remplacerait les trois
sénateurs en question, républicains
/«.couches et oui ont eux aussi donné
d’un gogo aü.v coiise. .atëurs, par t r
parfaits réactionnaires.
Voilà ce que racontent les gens géné
ralement bien informés. On conçoit que
tout cela nous émeuve assez médiocre
ment, nous qui n’avons aucune illusion
sur ce qu’on peut tirer du suffrage res
treint, surtout lorsqu’il est en proie à un
préfet qui a tant à se faire pardonner par
les amis de M. Diumont. Nous nous pro
mettons de juger les coups... à moins
que nous n’ayohs l’occasion d’en porter.
Quant aux personnes curieuses qui vou
draient en savoir plus long, nous leur^
conseillons de s’adresser à MM. Goujon
et Rispal. Comme ils parlent souvent de
la combinaison, c’est sans doute qu’ils la
connaissent.
Un électeur sénatorial.
LES VOTES
de MM. Bispal et Brindeau
Sur l’amendement de M. Coûtant, de
mandant un relèvement de crédit de mille
francs en vue de la création de la fran
chise postale pour les soldats.
Pour : 243 voix.
MM. Rispal et Brindeau ont voté contre.
Scrutin sur l’urgence du projet de réso
lution de M. Breton (Cher), tendant à
la publication au Journal Officiel des
noms des députés présents aux séances,
adopté par 231 voix.
MM. Rispal et Brindeau ont voté contre.
Pourquoi ? ? ?
(A suivre )
-so
le
Dimanche des Employés Havrais
Au début de la campagne entreprise,
il y a quelques semaines, par M e
Jennequin en faveur des employés de
magasin, un certain nombre de patrons
récalcitrants s’empressaient de crier
bien haut que la population ouvrière
de notre ville était absolument hostile
a la mesure réclamée, avec tant de
raisons, par cette classe importante
de travailleurs. Il fallait bien dire
quelque chose, puisque la coutume
est, en général, d’accueillir les plus
sages réformes par des protestations.
4 e Année—S® 160.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
p|
Samedi 20 Mai 1809.
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements n 4 fr.
ü
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
|
1
15, OFCTJE GASIMIR-PÉRIER, 15
EE
Annonces.
1
g
Réclames..
f§§
Secrétaire de la Rédaction F. thosiueret
1
H
L’Luprimeur-Gérant F. LE ROY
g
Prix des Insertions :
On traite à forfait
Demander le “Déveil
ou Havre ”, clans tons
les kiosques, le samedi
matin.
NOTRE PROGRAMME
Si nous étions à proprement parler
un nouveau journal, nous aurions à
exposer au public nos idées et nos
tendances, en un mot notre pro
gramme.
Mais comme nous entendons con
tinuer Toeuvre démocratique pour
suivie depuis plusieurs années au
Havre, et qui a eu pour organes,
pour ne parler que de ces dernières
années, le Réveil du Havre et
Y Avenir du Havre, nous pouvons
nous dispenser de procéder à une
présentation qui serait oiseuse.
Nous devons déclarer à nos amis
que ce journal, qui a relevé le titre
de l’ancien Réveil , n’a rien de com
mun avec Y Avenir dont M. Sicihano
avait déposé le titre que nous lui
abandonnons.
Comme les rédacteurs de Y Avilir
ont toujours considéré le journal
dans lequel ils écrivaient comme une
oeuvre de propagande démocratique
et non comme une opération com
merciale, et que des dissentiments
à ce sujet s’étaient produits avecM.
Siciliano qui envisage le journalisme
autrement, la rédaction tout entière
de Y Avenir a décidé d’accorder son
concours à notre journal le Réveil ,
aux mêmes conditions de désinté
ressement, d’indépendance et d’unité
démocratique.
Nous devons ajouter que la rédac
tion du Réveil continuera, comme
par le passé, à défendre les idées de
la démocratie sociale.
Les Syndicats ouvriers et d’em
ployés peuvent être assurés de
notre concours pour la défense de la
justice ; les campagnes qu’ils ont
entreprises, au Havre même depuis
quelques semaines, soit pour le repos
hebdomadaire, soit pour l’exécution
de la loi sur les accidents, soit pour
demander la suppression de l’octroi,
sont inspirées d’idées qui sont les
nôtres.
Nos colonnes, il est à peine besoin
de le dire, sont ouvertes à la discus
sion. Nous nous efforcerons toujours
de traiter sans parti pris les ques
tions actuellement pendantes ou
celles que l’avenir nous réserve.
A tous nos amis de nous seconder
dans notre tâche de propagande et
de progrès démocratiques.
LA RÉDACTION
AVIS
Dans une récente circulaire, M. D.
Siciliano ayant annoncé que l’Adminis
tration et la Rédaction de Y Avenir du
Havre, siégeaient, 15, rue Casimir-Périer,
nous tenons à informer nos lecteurs, que
les raisons qui ont motivé le départ de
son journal dans une autre imprimerie, a
aussi nécessité le transfert de ses bureaux
dans un autre lieu qui nous est inconnu.
N, D. L. R.
L'œuvre d’éducation
Le faux Henry, dit faux national,
célébré par une souscription publique
dans laquelle s’entassaient les noms de
ce que contient la France d’éléments ré
trogrades, d’agents de décomposition, de
fureur, de sottise et do haine, monument
impérissable à la honte de cette fin de
siècle, le faux Henry a dessillé les yeux
d’un grand nombre d’hommes de bon sens.
Venant après le mouvement désordonné
du boulangisme, après les scandales du
Panama, l’affaire Dreyfus prouveque nous
n’avons pas seulement en perspective un
cas isolé, un seul accident; elle est la
caractéristique d’un mal particulier qu’il
est nécessaire d’étudier de près. Elle nous
a révélé des infirmités morales qu’il nous
faut conjurer.
Et en effet, si nous examinons à la
loupe, scrupuleusement, l’état d’esprit
moderne, du haut en bas de l’échelle so
ciale, si nous scrutons avec attention les
consciences, depuis celle de l’enfant qui,
dans son bureau graphie des timbres pour
jouer des sous à pile ou face, acte peu
grave par lui-même, me direz-vous, sans
doute? Soit, je l’admets ; cependant qu’il
affirme une tendance fâcheuse ; si nous
enregistrons sans mot dire les pots-de-vins
r.r.,.r.r. r!- no rwicivA »>•>»> toi ou
I Uo Eli C/ il; O cl uo pu X uùi Oa
tel employé d’une compagnie ou d’un pa
tron quelconques, sans parler des minis
tres prévaricateurs ; si nos généraux font
passer leurs galons avant l’amour du
pays; si nous constatons trop fréquem
ment le chantage des aigrefins de la
presse, les forfaitures et lés escroqueries
de tous genres, les difformités inouïes de
raisonnement ; tout cela sous une incon
séquence flagrante ; sans aller plus loin,
nous reconnaîtrons évidemment qu’il
existe quelque chose d’incomplet ou de
vide dans les cerveaux et que la mentalité
des individus manque de sanction, malgré
l’invraisemblable amoncellement d’élucu
brations journalières.
Oh! je ne cherche point à broyer du
noir, ruais il est bon que l’on sache ce qui
est. Je n’aurai point la ridicule prétention
d’un de Cassagnac d’accuser la Répu
blique, cette galeuse, cette pelée, de tout
le mal. Non, notre régime n’est pour rien
ici. Mais nous subissons, à n’en pas dou
ter, les symptômes du passage lent de
l’état théologique, corrompu par les vices
et les inepties de l’Eglise, à un état supé
rieur où la raison de l’homme doit être le
seul guide. On conçoit sans peine que la
transformation philosophique qui s’ac
complit, trop lentement hélas, je le répète,
après un passé de dix-huit siècles chré
tiens sous la tutelle du mensonge et des
préjugés de superstition, ne puisse être
signalée sans certains troubles et quelque
confusion, avant d’avoir trouvé son orien
tation définitive.
Peut-être, nous autres républicains,
n’avons pas assez réalisé dans cette voie,
malgré nos glorieuses conquêtes. L’ins-
1 traction laïque, gratuite et obligatoire,
c’est bien, mais ce n’est pas suffisant. Il
reste une grande œuvre à entreprendre,
celle de l’éducation populaire à tous les
degrés, donnée à tous les âges, à toutes
les intelligences, ouvertes ou restreintes.
Non pas l’enseignement pédagogique ridi
culement pédant. Nous voudrons la vie
pratique, forte et sage, la vie acceptable
pour tous, la vie grande et belle, sans les
rancœurs subis. Nous demanderons au
peuple de s’instruire et de s’élever par
lui-même en utilisant les forces qu’il gas
pille ou qu’il tient en réserve. Nous enten
drons lui donner ou qu'il se donne une foi
puissante et humaine, capable de régéné
rer le monde et de ruiner l’antique sot
tise.
Un mouvement se dessine, qu’il est
utile d’encourager, je veux parler de la
création des Universités populaires qui
instituent cours, conférences, musée,
bibliothèques, spectacles, laboratoires,
réunions dont le but se trouve résumé
dans cet extrait de programme publié par
leur organe : La Coopération des Idées :
« .... Notre éducation sera cordiale. Ce
qui fera sa force, sa fécondité, sa puis
sance de pénétration, c’est que, dans nos
Universités, le peuple sera chez lui, en
famille, avec des amis sincères. Nous pé
nétrerons le peuple dans ses plaisirs, dans
ses travaux, dans ses souffrances. Aux
jeunes générations, nous donnerons par
là un puissant motif d’agir, une raison de
vivre qui les dépassent. C’est en faisant
plus de justice que nous établirons la con
corde sociale. En voulant faire des hom
mes soumis, on fait des révoltés ; nous
voulons faire des hommes libres, des hom
mes de jugement sain, et donner à tous
l’habitude de la réflexion et de la criti
que. »
De cette société font partie aveenotte
concitoyen Paul Boëll, secrétaire général,
des hommes tels que M. U. Séailles, de la
Sorbonne, L. Descaves, E. Duclaux,
F. Buisson, T. Monod, docteur Delbet,
Henry Michel, H. Dépassé, Keufer, Pierre
Baudin, H. Bauer, et toute une élite de
la pensée.
Il y.a, dans ces idées, un vaste chamn
intellectueEQÎ! un journaï comme ceiui-ci
doit marquer un heureux Réveil , en de
hors de toute préoccupation électorale,
pour accomplir une tâche saine et utile.
Nous reviendrons sur ce sujet. Ce sera le
très grand honneur de la République si
elle sait y mettre son cœur.
Alf. HENRI.
LA LOI SU! LES
L’ajournement
Nos lecteurs ont appris le nouvel
incident survenu mardi, à la Chambre
des députés, relativement à l’exécution
de la loi des accidents du travail. L’ap
plication de la loi du 9 avril 18€8 est
reportée au 1 er juillet, sous prétexte que
le gouvernement et la Chambre n’ont pas
eu le temps de mettre la loi de 1868 sur
la Caisse nationale d’Assurances en con
formité avec la nouvelle loi. Prétexte
ridicule en vérité, puisque la loi remonte
à plus de treize mois et que le gouverne
ment et le Parlement ont eu grandement
le temps dans ce long délai de prendre
toutes les mesures devant précéder l’ap
plication de la législation nouvelle, plus
favorable que l’ancienne aux intérêts des
ouvriers.
Si l’on compare cette lenteur, on est
fondé à dire cette mauvaise foi de nos gou
vernants, à la précipitation avec laquelle
ils votent les lois les plus contestables
comme la loi sur les menées anarchistes
et la loi de dessaisissement, de triste
mémoire, on est fondé à déclarer que nos
députés, fort empressés à voter des lois
de répression, ne sé hâtent jamais de
voter des lois de liberté et de justice. Ou
plutôt s’ils les votent, ils en suspendent
les effets. Les électeurs s’en souviendront
en temps et lieu.
Au surplus le législateur, et les groupes
de patrons qui paraissent l’inspirer ac
tuellement, seront bientôt mis au pied du
mur. La date du 1 er juillet, à moins d’un
nouvel ajournement qui autoriserait
toutes les représailles et qui serait une
véritable provocation, semble être le
dernier délai accordé aüx adversaires de
la loi sur les accidents. Il faudra bien
qu’on l’applique. H !
Il faut reconnaître qu’en procédant avec
une telle mauvaise foi, les groupes pa
tronaux se montrent, comme on dit,
mauvais joueurs. A force de rechigner,
de se dérober, de vouloir ruser, ils finiront
par donner, si ce n’est déjà fait, une
piètre idée de leurs sentiments de libéra
lisme et de justice.
La situation des célibataires
Certaines personnes qui combattent la
nouvelle loi sur les accidents s’obstinent
à mettre en avant l’argument tiré de la
situation des célibataires. Cet argument
se résume ainsi : les patrons prendront
de préférence à des hommes mariés des
célibataires qui, en cas de décès, ne
laissant pas après eux de descendants
légitimes, n’entraîneront pas de lourdes
indemnités à la charge du chef d’industrie.
Il a été répondu à cette objection ici
même. Et, dans sa conférence, M. Denis
Gruillot n’a pas manqué de faire ressortir
que le syndicat des Compagnies d’assu
rances à primes fixes avai t déclaré officiel
lement que les Compagnies ne feraient au
cune différence, jg»ur la fixation des primes,
entre les hommes mariés et les céliba
taires. Cela a été répété mardi dernier à
la Chambre.
Mais, nous dira-t-on. si le patron n’est
pas assuré ?
Nous répondrons tout d’abord que le
tfVàtFW R 'T*: ? 1
b „ ,
s’assurer, courra de grands risques. C’est
même ce qui porte de nombreux écono
mistes à réclamer l’assurance obligatoire
comme en Allemagne.
Mais à supposer qu’il plaise au patron
de ne pas s’assurer, dans ce cas il aurait
intérêt à prendre des hommes mariés
plutôt que des célibataires.
Dans son remarquable discours pro
noncé, mardi, à la Chambre, M. Grous-
sier, député du dixième arrondissement
de Paris, l’a parfaitement démontré.
« On prétend, dit-il, que si l’industriel
n’est pas assuré du tout, il- paiera des
indemnités plus élevées pour les ouvriers
mariés que pour les célibataires, et que
dès lors il aura intérêt à ne prendre que
ces derniers.
« Cela n’est exact qne si l’ouvrier
célibataire ést tué, et encore faut-il que,
dans ce cas, il n’ait point d’ascendants.
Mais tous les accidents ne sont pas
mortels ; d'après les statistiques alle
mandes, il n’y a qu’un tué pour dix
blessés incapables de tout travail. Or,
pour le chiffre de l’indemnité permanente,
ce qu’il faut considérer surtout c’est l’âge,
car l’industriel paiera plus pour un céli
bataire de vingt-cinq ans que pour un
homme marié de trente-cinq à quarante
ans. Et si la loi devait avoir pour effet
de conserver dans les ateliers les hommes
d’un certain âge, les travailleurs ne s’en
plaindraient pas. »
Nous n’avons rien à ajouter à ces
explications décisives. Il est dès lors
évident que ceux qui déclarent la loi
favorable aux célibataires au préjudice
des pères de famille, disent le contraire
de la vérité.
LES ÉLECTIONS
"SÉNATORIALES EN 1900
Au risque de commettre des indiscré
tions, donnons à nos amis quelques indi
cations sur ce qui se prépare au sujet des
élections sénatoriales qui, comme chacun
sait, doivent avoir lieu au commencement
de 1900.
Grâce à la funeste administration de
M. Hendlé, avec la complicité duquel la
majorité de la députation de la Seine-In
férieure passe peu à peu à la réaction, les
conservateurs de tout poil relèvent hardi
ment la tête. Il ne leur suffit pas d’avoir
fait élire MM. de Pomereu, Quilbeuf, de
Montfort, Bouctot, Suchetet, d’avoir ral
lié à leur cause par d’habiles flatteries M.
Goujon, ancien radical, d’avoir fait de la
propagande pour M. Brindeau en échange
d’engagements formels, d’avoir mis la
Croix à la disposition de M. Rispal qui
d’ailleurs l'avait sollicitée. Il ne leur suf
fit pas d’avoir intimidé, acheté ou anni
hilé certains républicains. Iis comptent
bien arriver à d’autres résultats l’année
prochaine, à la faveur d’une nouvelle
entente avec M. Hendlé, ce Préfet ardem
ment réactionnaire, comme le reconnais
sait volontiers un ministre récemment de
passage au Havre. Pourquoi se gêne
raient-ils ? N’ont-ils pas l’administration
avec eux ?
Pour l’heure, voici quel est le plan : On
mènerait les élections sénatoriales en pre
nant comme tête de liste M. Fortier, can
didat rural, élu dans des conditions que
tout le monde connaît. On remplacerait
MM. Waddington, Siegfried et Lesouef,
sous prétexte qu’ils sont protestants. Et
déjà une campagne antiprotestante, suite
naturelle de la campagne antisémite que
l’on veut dériver sur d’autres, s’engage
dans certains centres politiques de notre
département.
Bien entendu on remplacerait les trois
sénateurs en question, républicains
/«.couches et oui ont eux aussi donné
d’un gogo aü.v coiise. .atëurs, par t r
parfaits réactionnaires.
Voilà ce que racontent les gens géné
ralement bien informés. On conçoit que
tout cela nous émeuve assez médiocre
ment, nous qui n’avons aucune illusion
sur ce qu’on peut tirer du suffrage res
treint, surtout lorsqu’il est en proie à un
préfet qui a tant à se faire pardonner par
les amis de M. Diumont. Nous nous pro
mettons de juger les coups... à moins
que nous n’ayohs l’occasion d’en porter.
Quant aux personnes curieuses qui vou
draient en savoir plus long, nous leur^
conseillons de s’adresser à MM. Goujon
et Rispal. Comme ils parlent souvent de
la combinaison, c’est sans doute qu’ils la
connaissent.
Un électeur sénatorial.
LES VOTES
de MM. Bispal et Brindeau
Sur l’amendement de M. Coûtant, de
mandant un relèvement de crédit de mille
francs en vue de la création de la fran
chise postale pour les soldats.
Pour : 243 voix.
MM. Rispal et Brindeau ont voté contre.
Scrutin sur l’urgence du projet de réso
lution de M. Breton (Cher), tendant à
la publication au Journal Officiel des
noms des députés présents aux séances,
adopté par 231 voix.
MM. Rispal et Brindeau ont voté contre.
Pourquoi ? ? ?
(A suivre )
-so
le
Dimanche des Employés Havrais
Au début de la campagne entreprise,
il y a quelques semaines, par M e
Jennequin en faveur des employés de
magasin, un certain nombre de patrons
récalcitrants s’empressaient de crier
bien haut que la population ouvrière
de notre ville était absolument hostile
a la mesure réclamée, avec tant de
raisons, par cette classe importante
de travailleurs. Il fallait bien dire
quelque chose, puisque la coutume
est, en général, d’accueillir les plus
sages réformes par des protestations.
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