Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1893-04-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 22 avril 1893 22 avril 1893
Description : 1893/04/22 (N78). 1893/04/22 (N78).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32632789
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
T
t
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre 5 fr. 3 fr.
Départements G fr. 3 50
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît le Samedi
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent. la ligne
On traite à Forfait
CHEZ
On sait avec quelle réserve le Réveil du Havre
est toujours intervenu dans le fonctionnement
intérieur des syndicats ouvriers. Partisans
résolus du groupement corporatif, qui est la
condition essentielle du progrès social, nous
nous sommes toujours bornés à relater, pres
que sans commentaires, ce qui se passait dans
les syndicats. Nous estimons, en effet, que
les travailleurs sont les meilleurs juges des
mesures qu'il leur convient d’adopter pour
la défense de leurs intérêts.
Tout au plus, pouvions-nous regretter de
voir, dans certains cas, une grande partie des
ouvriers du Havre trop dociles au mot d’ordre
de personnages influents, appartenant au
monde opportuniste qui, prodigues de pro
messes en période électorale, s’empressent,
une fois élus, d’oublier qu’ils comptent la
presque unanimité de leurs électeurs dans la
classe ouvrière. Nous déplorions donc, dans
l’intérêt de la caur-e démocratique impossible
à défendre sans l’appui du peuple, l’apathie
de milliers d’ouvriers assez peu soucieux de
la question sociale pour subir l’influence de
patrons appartenant à la réaction ou à cette
partie de la bourgeoisie qui est juste assez
républicaine pour pouvoir quémander avec
fruit les faveurs gouvernementales.
Un incident vient de se produire, au sein
de la Chambre syndicale des Métallurgistes du
Havre , qui révèle de nouvelles tendances
parmi les ouvriers havrais. Aussi, nous em
pressons-nous de le signaler.
On sait que cette Chambre syndicale groupe
un grand nombre de travailleurs actifs et
intelligents appartenant à cet important corps
de métier. Constituée tout d’abord pour dé
fendre, les intérêts ouvriers, elle n’avait pas
tardé à devenir, grâce à certaines complicités
qu’il serait trop long de dévoiler, l’auxiliaire
complaisante du patronat. Quelques-uns de
ses chefs, d’un républicanisme assez indécis,
d’un socialisme vague, avaient l’air, pour la
masse, de critiquer les actes des plus tièdes
représentants du Havre dans les diverses as
semblées. Mais cette opposition de parade était
seulement pour la galerie. Dans les occasions
importantes, on les voyait empresses autour
des représentants du monde officiel, comme
pour bien indiquer au public que les ouvriers
du Havre étaient en parfaite communauté
d’idées avec ces élus qui ne se sont jamais
occupés de la classe ouvrière que pour se
moquer d’elle. Et les bons bourgeois qui siè
gent en majorité dans nos diverses assemblées
locales ou régionales, ne tarissaient pas d’élo
ges sur ce bon, cet excellent ouvrier du Havre,
ami de la conciliation, et qui se contente,
pour toute récompense de trente ou quarante
années de services *— d’autres diraient de
servitude industrielle, — d’aller recevoir des
mains de M. le Préfet, au milieu des applau
dissements des naïfs, une médaille d’or ou
d’argent, offerte par le ministre du commerce
et de l’industrie. Ce signe de sujétion deve
nait alors le principal ornement de l’intérieur
misérable que le travail assidu d’un demi
siècle n’avait pu embellir ni même assainir.
Ces rares admirateurs des munificences
patronales opéraient, depuis des années, au
milieu de nos ouvriers havrais, et, grâce à
l’indifférence de ceux-ci, ils rencontraient
peu d’opposants.
Ils ont voulu aller plus loin encore, et c’est
ce qui les a perdus, eux et ceux pour le compte
desquels ils agissaient.
Une idée géniale était née, aux environs
des ateliers des Forges et chantiers. Et cette
conception était, on va le voir, assez bizarre.
Par ce temps de statues, ou le moindre
inventeur d’un biberon croit avoir droit a son
image immortalisée par le bronze, certains
adulateurs de la majesté patronale imaginè
rent de proposer tout simplement l’érection
d’une statue à François Mazeline. Cela,
dans leur esprit, devait faire plaisir àM. Louis
Brindeau, et cette considération devait suffire.
Du même coup, on resserrait les liens d’affec
tion entre la Société des Forges et chantiers
et les ouvriers qu’elle emploie. Ce bronze
devait, comme on voit, rendre de grands ser
vices à tout le monde.
Naturellement, pour donner à cette œu
vre le cachet indispensable de manifestation
ouvrière, on intrigua au sein de la cham
bre syndicale des métallursgistes. Mais cette
fois, la chambre syndicale qui en avait assez
de ces comédies de conciliation dont les
ouvriers payaient toujours la mise en scène,
n’hésite pas à réagir. Des voix autorisées s’é
levèrent dans l’assemblée générale pour faire
observer ce qu’il y avait d’anormal et de dis
proportionné dans une pareille manifestation.
Sans contester les mérites industriels et privés
de François Mazeline, sans méconnaître ses
hautes capacités qui ont d’ailleurs valu à ses
héritiers quelques rentes, ils ont refusé de
l’assimiler à ces inventeurs qui ouvrent à
l’humanité de nouveaux horizons, à ces poètes,
à ces littérateurs, à ces artistes qui embel
lissent la vie et, en général, sauf d'heureuses
et rares exceptions, meurent assez pauvres.
En un mot, à leurs yeux, le pratique des
vertus bourgeoises et le mérite servi par les
circonstances étaient des titres insuffisants à
la glorification par le bronze.
La question étant ainsi posée, un nom est
venuà 'touTeTles lèvres : celui de Frédéric
Sauvage, ce havrais de génie, mort pauvre et
méconnu, après avoir doté l’humanité d’une
des découvertes mécaniques les plus utiles.
On pouvait croire que cette mise au point
de la question rallierait tous les suffrages.
Mais ce serait bien mal connaître le caractère
de certains des promoteurs du projet Mazeline.
Ils protestèrent avec fracas au sein de la
chambre syndicale en accusant la majorité de
faire œuvre de division, et donnèrent leur
démission.
On voit combien le reproche est puéril. La
chambre syndicale s’est bornée à mettre une
digue à ces hommages serviles qu’on voulait
lui arracher encore. Elle a bien fait, et nous
ne pouvons que l’en féliciter.
Cet acte d’énergie lui vaudra l’approba
tion de 1a, classe ouvrière tout entière.
Maintenant qu’elle est débarrassée de ces
éléments de division qui mêlaient à ses débats
des considérations d’ordre patronal, qu’elle
marche de l’avant. Qu’elle fasse du socialisme
pratique, avec énergie et esprit de suite.
Quelle ait conscience de sa force et de sa mis
sion. Elle peut, d'accord avec les autres syn
dicats ouvriers, imprimer une poussée vigou
reuse aux idées démocratiques dans notre
région. Ce n’est pas en léchant les bottes de
ses employeurs que la classe des travailleurs
arrivera à résoudre la question sociale.
VERUS.
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE
Elections législatives du 16 Avril 1893
Haute-Loire (Brioude) :
MM. Chantclauze, républicain.. 10,407 voix Elu.
Docteur Devins 7,9-H —
Ardèche (2 e Circonscription de Privas)
M. Dindeau, républicain 7,977 voix. Elu.
. Haute-Saone (Lure) :
M. Chauvet, républicain, est aussi élu.
Elections municipales de Paris. — Qua
rante-deux conseillers sortants ont été réélus au
prëmier tour de scrutin et trente huit ballottages
vont nécessiter de nouvelles élections, qui auront
lieu demain.
La journée du 16, à Paris, où les candidats clé
ricaux et ceux patronnés par les Drumont et con
sorts devaient sortir tous triomphants de d’urne,
n’ont pas vu grossir leur rang d’un seul élu.
Le cœur de la France a rejeté les produits de la
corruption, de la haine, de délation et de calomnie,
qui lui étaient offerts, avec la promesse de réta
blir les sœurs dans les hôpitaux.
Paris a résisté au cléricalisme, a repoussé les
antisémites, comme il avait déjà repoussé les bou-
langistes, et comme il repoussera toujours les
réactionnaires, quels que soient les masques sous
lesquels ils se cacheront.
Si le second tour de scrutin donne ce que pro
met le premier, tout finira par un espèce de re
nouvellement de bail au profit des conseillers en
fonctions. Cela prouve qu’ils n’ont pas commis de
grosses fautes, qu’ils n’ont pas soulevé trop de
mécontentements autour d’eux, qu’ils ont bien
géré les grandes affaires de la capitale. Les résul
tats" sont donc bons.
★
* *
Demain dimanche, les électeurs de Pamiers
(Ariège), auront encore à élire un député, en rem
placement, de M. Lasbaysses, décédé, et à Roche-
chouart (Haute-Vienne), un autre pour remplacer
M. Puyboyer, décédé.
Le 14 mai, à Vervins (Aisne), une autre élec
tion législative aura lieu pour remplacer M. Go-
delle, démissionnaire, et à St-Quentin (Aisne),
pour le siège laissé vacant par la mort de M. Des
jardins.
En dehors de ces quatre élections partielles,il n’y
en aura plus d’autres d’ici au 14 octobre prochain,
date à laquelle le mandat de la Chambre actuelle
prendra fin.
Le Sénat est soumis à la même règle que la
Chambre ; actuellement, nous sommes à huit mois
du prochain renouvellement triennal, qui aura lieu
en janvier 1894. Ce n’est donc que dans deux mois
que commencera pour les élections de cette As
semblée, la période de suspension.
■k
* *
Pendant que la Belgique se débat au mi
lieu de difficultés qui amènent de grands trou
bles dans les rues, il est intéressant de constater
le calme absolu dont jouit la France, grâce à ces
institutions républicaines et au fonctionnement
régulier du suffrage universel.
On eût pu craindre que l’agitation produite par
l’affaire de Panama, ne laissât des traces et qu’il
ne fallût un long temps pour apaiser les esprits.
Si la forme du gouvernement n’était pas imper
sonnel, la tempête aurait duré certainement ; car
le pays n’aurait point admis aisément que les pou
voirs publics ne fussent pas solidaires de certains
actes coupables.
La monarchie de Louis-Philippe a été grave
ment atteinte par les scandales du procès Teste et
Cubières, et la dynastie d’Orléans a laissé dans la
mémoire de la nation le souvenir ô’avoir eu des
ministres prévaricateurs.
Avec la République, au contraire, qui est par
essence un régime anonyme, il a suffi de rempla
cer quelques hommes pour que tout le bruit cessât,
et la réaction peut constater qu’elle tente inutile
ment d’exploiter contre nos institutions certaines
défaillances individuelles.
Les élections législa-tives partielles continuent
à donner la victoire aux candidats républicains.
Bien plus, les monarchistes n’osent même plus
affronter les luttes.
Après avoir replié leur drapeau et déclaré qu’ils
se ralliaient au régime électif, ils ne tentent pas
la bataille devant le suffrage universel. C’est plus
qu’une défaite, c’est une disparition.
La République prouve sa puissance en conti
nuant, au milieu d’une paix profonde, le cours de
ses destinées inséparables de celles de la France
elle-même..
k
* *
Plusieurs groupes politiques avaient demandé
au bureau du Conseil municipal la galerie des
Machines, au Champ de Mars, pour y tenir un
meeting et une fête le 1 er mai prochain.
On devait installer trois ou quatre tribunes pour
les orateurs, et réserver des emplacements aux
fanfares, sociétés chorales, etc., qui prêteraient
leur concours à cette fête spéciale.
Il n’y avait pas là de quoi mettres la société en
péril.
M. Sauton ne pouvait, n’ayant pas le pouvoir
exécutif, faire droit à cette demande, mais il trans
mit avec avis favorable à M. le préfet de la Seine.
M. le préfet de la Seine n’a pas cru, malgré cet
avis favorable, devoir donner suite à la demande
sans en avoir référé à son chef hiérarchique, M. le
ministre de l’intérieur.
Celui-ci, pour des raisons assez vaguement
expliquées, a refusé net.
M. le ministre de l’intérieur a eu grand tort.
D’abord, parce qu’il a l’air de porter atteinte au
droit de réunion qui appartient à tous les citoyens
libres. Ensuite, parce qu’il n’y avait véritablement
rien à craindre. Quels dégâts pouvait-on causer
dans cette grande piste qui a des allures de désert
sablonneux? Rien à casser : point de banc, de
tables, ni de matériel : tout est en fer et en briques.
L’entrée et la sortie pouvaient s’opérer sans
crainte d’accident. Les baies d’accès sont telles
ue la foule la plus compacte peut s’écrouler rapi-
ement sans bousculade.
A quoi servent toutes ces mesures restrictives,
toutes ces entraves ?
Il y aura toujours des gens qui auront peur de
leur ombre.
k
¥ ¥
BELGIQUE
Le vote de la proposition Nyssens a mis fin à la
crise belge. Au moment où les revendications po
pulaires viennent de recevoir en partie satisfac
tion, il n’est pas sans intérêt de faire connaître les
dessous de la formidable agitation qui a secoué
pendant quelques jours la Belgique et de promener
les lecteurs dans les milieux si peu connus et si
curieux des grévistes de Bruxelles, du Borinage et
du Hainaut.
Tout d’abord, rappelons que la Belgique est
politiquement sous le régime censitaire. Peur être
électeur, il faut payer un impôt d’au moins 42 fr.
30 centimes. Si bien que 117,000 citoyens seule
ment jouissent du droit électoral, sur près de six
millions d’habitants.
Voici un extrait du Catéchisme du peuple „
C’est à l’ouvrier belge que l’on parle :
— Qui es-tu ?
— Je suis un esclave.
— Tu n’est donc pas un homme ?
— Au point de vue de l’humanité, je suis un homme*
mais par rapport à la société, je suis un esclave.
— Qu’est-ce qu’un esclave !
— C’est nn être auquel on ne reconnaît qu’un seul de
voir, celui de travailler et de souffrir pour les autres.
— Que dois-tu faire ?
— Abolir l’esclavage dans lequel je vis.
— Comment dois-tu y arriver ?
— Par le suffrage universel.
— Comment l’obtiendras-tu ?
— En allant, tous, de tous les coins de la Belgique, le
demander à Bruxelles.
— Il te faut de l’argent pour aller à Bruxelles ?
— J’irai à pied.
— Triompheras-tu ?
— Oui, car mon cri de ralliement sera: « Vive le peuple.
Vive le suffrage universel ! »
— Marchons, alors !
— Oui, marchons .' En avant ?
Le Catéchisme de la femme du peuple est
conçu dans une forme et un esprit identiques.
Voici un extrait également :
— Femme, qui es-tu ?
— Je suis la femme du peuple.
— Quel est ton sort ?
— Mon sort est de travailler et de souffrir ?
— Pourquoi ne dois-tu que travailler et souffrir dans m
vie ?
— Parce que je suis la femme d’un esclave.
— Tu as cependant des enfants qui devraient étrre ta
joie et ta consolation ?
— La femme du maître a des enfants qui sont sa joie
et son orgueil. Moi, je-n’ai pas d’enfants. Ils appartiennent
au maître.
— Pourquoi tes enfants ne t’appartiennent-ils pas ?
— Mon mari me quitte chaque jour à quatre heures du
matin ; je ne le revois qu’à sept heures du soir. Harrassé
de fatigue, il mange et s’endort pour recommencer le len
demain, Non, je n’ai pas de mari, mon mari appartient à son.
maître.
Et, comme conclusion, l’auteur conseille à la
femme du peuple de sortir de l’esclavage en pous
sant son mari à exiger le suffrage universel.
Les Belges ont fini, sous la pression de la grève
ouvrière, par se donner une contrefaçon de suf
frage universel, qui ne se rattache à aucun systè
me connu, et qui, à dire vrai, constitue moins un
système qu’un expédient.
- En revanche, ils ont ajouté à leur loi électorale
une disposition que nous n’avons jamais prati
quée, bien qu’il en est été souvent question, et qui
est celle-ci :
« Le vote est obligatoire. »
Il y a beaucoup à dire là-dessus, en théorie.
L’électorat n’est plus encore considéré comme un
droit individuel, mais comme une fonction, une
délégation de l’Etat. C’est une grosse question.
La voilà tranchée, à l’improviste, en Belgique.
Nous pourrons, au besoin, profiter de l’expérience
qui va se faire.
En attendant, félicitons les Belges du progrès
réalisé et de l’énergie qu’ils ont déployée. L’orga
nisation de la grève générale a forcé les pouvoirs
publics à capituler : ce ne sera pas leur dernière
concession.
LA DACTYLOLOGIE
Les journaux quotidiens de la Ville ont annoncé
que M. Laboureix, ancien conseiller municipal,
était chargé d’un cours de dactylologie aux écoles
primaires, et ils ont entamé un concert de louan
ges, au sujet de cette création.
Nous avons le regret de ne pouvoir joindre nos
félicitations aux leurs et nous nous demandons si
c’est M. Brindeau, maire du Havre, ou bien son
premier adjoint, M. Rident, chargé de l’instruction
publique, qui a pris cette initiative.
Le Conseil municipal a, à plusieurs reprises,
affirmé la volonté qu’il ne soit fait dans les écoles
primaires aucun cours en dehors des programmes
officiels, et a supprimé radicalement les cours de
musique et de gymnastique qui y étaient pro
fessés. Ce n’était certes pas pour permettre l’éta
blissement d’un cours de dactylologie, ou si vous
»
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ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre 5 fr. 3 fr.
Départements G fr. 3 50
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît le Samedi
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent. la ligne
On traite à Forfait
CHEZ
On sait avec quelle réserve le Réveil du Havre
est toujours intervenu dans le fonctionnement
intérieur des syndicats ouvriers. Partisans
résolus du groupement corporatif, qui est la
condition essentielle du progrès social, nous
nous sommes toujours bornés à relater, pres
que sans commentaires, ce qui se passait dans
les syndicats. Nous estimons, en effet, que
les travailleurs sont les meilleurs juges des
mesures qu'il leur convient d’adopter pour
la défense de leurs intérêts.
Tout au plus, pouvions-nous regretter de
voir, dans certains cas, une grande partie des
ouvriers du Havre trop dociles au mot d’ordre
de personnages influents, appartenant au
monde opportuniste qui, prodigues de pro
messes en période électorale, s’empressent,
une fois élus, d’oublier qu’ils comptent la
presque unanimité de leurs électeurs dans la
classe ouvrière. Nous déplorions donc, dans
l’intérêt de la caur-e démocratique impossible
à défendre sans l’appui du peuple, l’apathie
de milliers d’ouvriers assez peu soucieux de
la question sociale pour subir l’influence de
patrons appartenant à la réaction ou à cette
partie de la bourgeoisie qui est juste assez
républicaine pour pouvoir quémander avec
fruit les faveurs gouvernementales.
Un incident vient de se produire, au sein
de la Chambre syndicale des Métallurgistes du
Havre , qui révèle de nouvelles tendances
parmi les ouvriers havrais. Aussi, nous em
pressons-nous de le signaler.
On sait que cette Chambre syndicale groupe
un grand nombre de travailleurs actifs et
intelligents appartenant à cet important corps
de métier. Constituée tout d’abord pour dé
fendre, les intérêts ouvriers, elle n’avait pas
tardé à devenir, grâce à certaines complicités
qu’il serait trop long de dévoiler, l’auxiliaire
complaisante du patronat. Quelques-uns de
ses chefs, d’un républicanisme assez indécis,
d’un socialisme vague, avaient l’air, pour la
masse, de critiquer les actes des plus tièdes
représentants du Havre dans les diverses as
semblées. Mais cette opposition de parade était
seulement pour la galerie. Dans les occasions
importantes, on les voyait empresses autour
des représentants du monde officiel, comme
pour bien indiquer au public que les ouvriers
du Havre étaient en parfaite communauté
d’idées avec ces élus qui ne se sont jamais
occupés de la classe ouvrière que pour se
moquer d’elle. Et les bons bourgeois qui siè
gent en majorité dans nos diverses assemblées
locales ou régionales, ne tarissaient pas d’élo
ges sur ce bon, cet excellent ouvrier du Havre,
ami de la conciliation, et qui se contente,
pour toute récompense de trente ou quarante
années de services *— d’autres diraient de
servitude industrielle, — d’aller recevoir des
mains de M. le Préfet, au milieu des applau
dissements des naïfs, une médaille d’or ou
d’argent, offerte par le ministre du commerce
et de l’industrie. Ce signe de sujétion deve
nait alors le principal ornement de l’intérieur
misérable que le travail assidu d’un demi
siècle n’avait pu embellir ni même assainir.
Ces rares admirateurs des munificences
patronales opéraient, depuis des années, au
milieu de nos ouvriers havrais, et, grâce à
l’indifférence de ceux-ci, ils rencontraient
peu d’opposants.
Ils ont voulu aller plus loin encore, et c’est
ce qui les a perdus, eux et ceux pour le compte
desquels ils agissaient.
Une idée géniale était née, aux environs
des ateliers des Forges et chantiers. Et cette
conception était, on va le voir, assez bizarre.
Par ce temps de statues, ou le moindre
inventeur d’un biberon croit avoir droit a son
image immortalisée par le bronze, certains
adulateurs de la majesté patronale imaginè
rent de proposer tout simplement l’érection
d’une statue à François Mazeline. Cela,
dans leur esprit, devait faire plaisir àM. Louis
Brindeau, et cette considération devait suffire.
Du même coup, on resserrait les liens d’affec
tion entre la Société des Forges et chantiers
et les ouvriers qu’elle emploie. Ce bronze
devait, comme on voit, rendre de grands ser
vices à tout le monde.
Naturellement, pour donner à cette œu
vre le cachet indispensable de manifestation
ouvrière, on intrigua au sein de la cham
bre syndicale des métallursgistes. Mais cette
fois, la chambre syndicale qui en avait assez
de ces comédies de conciliation dont les
ouvriers payaient toujours la mise en scène,
n’hésite pas à réagir. Des voix autorisées s’é
levèrent dans l’assemblée générale pour faire
observer ce qu’il y avait d’anormal et de dis
proportionné dans une pareille manifestation.
Sans contester les mérites industriels et privés
de François Mazeline, sans méconnaître ses
hautes capacités qui ont d’ailleurs valu à ses
héritiers quelques rentes, ils ont refusé de
l’assimiler à ces inventeurs qui ouvrent à
l’humanité de nouveaux horizons, à ces poètes,
à ces littérateurs, à ces artistes qui embel
lissent la vie et, en général, sauf d'heureuses
et rares exceptions, meurent assez pauvres.
En un mot, à leurs yeux, le pratique des
vertus bourgeoises et le mérite servi par les
circonstances étaient des titres insuffisants à
la glorification par le bronze.
La question étant ainsi posée, un nom est
venuà 'touTeTles lèvres : celui de Frédéric
Sauvage, ce havrais de génie, mort pauvre et
méconnu, après avoir doté l’humanité d’une
des découvertes mécaniques les plus utiles.
On pouvait croire que cette mise au point
de la question rallierait tous les suffrages.
Mais ce serait bien mal connaître le caractère
de certains des promoteurs du projet Mazeline.
Ils protestèrent avec fracas au sein de la
chambre syndicale en accusant la majorité de
faire œuvre de division, et donnèrent leur
démission.
On voit combien le reproche est puéril. La
chambre syndicale s’est bornée à mettre une
digue à ces hommages serviles qu’on voulait
lui arracher encore. Elle a bien fait, et nous
ne pouvons que l’en féliciter.
Cet acte d’énergie lui vaudra l’approba
tion de 1a, classe ouvrière tout entière.
Maintenant qu’elle est débarrassée de ces
éléments de division qui mêlaient à ses débats
des considérations d’ordre patronal, qu’elle
marche de l’avant. Qu’elle fasse du socialisme
pratique, avec énergie et esprit de suite.
Quelle ait conscience de sa force et de sa mis
sion. Elle peut, d'accord avec les autres syn
dicats ouvriers, imprimer une poussée vigou
reuse aux idées démocratiques dans notre
région. Ce n’est pas en léchant les bottes de
ses employeurs que la classe des travailleurs
arrivera à résoudre la question sociale.
VERUS.
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE
Elections législatives du 16 Avril 1893
Haute-Loire (Brioude) :
MM. Chantclauze, républicain.. 10,407 voix Elu.
Docteur Devins 7,9-H —
Ardèche (2 e Circonscription de Privas)
M. Dindeau, républicain 7,977 voix. Elu.
. Haute-Saone (Lure) :
M. Chauvet, républicain, est aussi élu.
Elections municipales de Paris. — Qua
rante-deux conseillers sortants ont été réélus au
prëmier tour de scrutin et trente huit ballottages
vont nécessiter de nouvelles élections, qui auront
lieu demain.
La journée du 16, à Paris, où les candidats clé
ricaux et ceux patronnés par les Drumont et con
sorts devaient sortir tous triomphants de d’urne,
n’ont pas vu grossir leur rang d’un seul élu.
Le cœur de la France a rejeté les produits de la
corruption, de la haine, de délation et de calomnie,
qui lui étaient offerts, avec la promesse de réta
blir les sœurs dans les hôpitaux.
Paris a résisté au cléricalisme, a repoussé les
antisémites, comme il avait déjà repoussé les bou-
langistes, et comme il repoussera toujours les
réactionnaires, quels que soient les masques sous
lesquels ils se cacheront.
Si le second tour de scrutin donne ce que pro
met le premier, tout finira par un espèce de re
nouvellement de bail au profit des conseillers en
fonctions. Cela prouve qu’ils n’ont pas commis de
grosses fautes, qu’ils n’ont pas soulevé trop de
mécontentements autour d’eux, qu’ils ont bien
géré les grandes affaires de la capitale. Les résul
tats" sont donc bons.
★
* *
Demain dimanche, les électeurs de Pamiers
(Ariège), auront encore à élire un député, en rem
placement, de M. Lasbaysses, décédé, et à Roche-
chouart (Haute-Vienne), un autre pour remplacer
M. Puyboyer, décédé.
Le 14 mai, à Vervins (Aisne), une autre élec
tion législative aura lieu pour remplacer M. Go-
delle, démissionnaire, et à St-Quentin (Aisne),
pour le siège laissé vacant par la mort de M. Des
jardins.
En dehors de ces quatre élections partielles,il n’y
en aura plus d’autres d’ici au 14 octobre prochain,
date à laquelle le mandat de la Chambre actuelle
prendra fin.
Le Sénat est soumis à la même règle que la
Chambre ; actuellement, nous sommes à huit mois
du prochain renouvellement triennal, qui aura lieu
en janvier 1894. Ce n’est donc que dans deux mois
que commencera pour les élections de cette As
semblée, la période de suspension.
■k
* *
Pendant que la Belgique se débat au mi
lieu de difficultés qui amènent de grands trou
bles dans les rues, il est intéressant de constater
le calme absolu dont jouit la France, grâce à ces
institutions républicaines et au fonctionnement
régulier du suffrage universel.
On eût pu craindre que l’agitation produite par
l’affaire de Panama, ne laissât des traces et qu’il
ne fallût un long temps pour apaiser les esprits.
Si la forme du gouvernement n’était pas imper
sonnel, la tempête aurait duré certainement ; car
le pays n’aurait point admis aisément que les pou
voirs publics ne fussent pas solidaires de certains
actes coupables.
La monarchie de Louis-Philippe a été grave
ment atteinte par les scandales du procès Teste et
Cubières, et la dynastie d’Orléans a laissé dans la
mémoire de la nation le souvenir ô’avoir eu des
ministres prévaricateurs.
Avec la République, au contraire, qui est par
essence un régime anonyme, il a suffi de rempla
cer quelques hommes pour que tout le bruit cessât,
et la réaction peut constater qu’elle tente inutile
ment d’exploiter contre nos institutions certaines
défaillances individuelles.
Les élections législa-tives partielles continuent
à donner la victoire aux candidats républicains.
Bien plus, les monarchistes n’osent même plus
affronter les luttes.
Après avoir replié leur drapeau et déclaré qu’ils
se ralliaient au régime électif, ils ne tentent pas
la bataille devant le suffrage universel. C’est plus
qu’une défaite, c’est une disparition.
La République prouve sa puissance en conti
nuant, au milieu d’une paix profonde, le cours de
ses destinées inséparables de celles de la France
elle-même..
k
* *
Plusieurs groupes politiques avaient demandé
au bureau du Conseil municipal la galerie des
Machines, au Champ de Mars, pour y tenir un
meeting et une fête le 1 er mai prochain.
On devait installer trois ou quatre tribunes pour
les orateurs, et réserver des emplacements aux
fanfares, sociétés chorales, etc., qui prêteraient
leur concours à cette fête spéciale.
Il n’y avait pas là de quoi mettres la société en
péril.
M. Sauton ne pouvait, n’ayant pas le pouvoir
exécutif, faire droit à cette demande, mais il trans
mit avec avis favorable à M. le préfet de la Seine.
M. le préfet de la Seine n’a pas cru, malgré cet
avis favorable, devoir donner suite à la demande
sans en avoir référé à son chef hiérarchique, M. le
ministre de l’intérieur.
Celui-ci, pour des raisons assez vaguement
expliquées, a refusé net.
M. le ministre de l’intérieur a eu grand tort.
D’abord, parce qu’il a l’air de porter atteinte au
droit de réunion qui appartient à tous les citoyens
libres. Ensuite, parce qu’il n’y avait véritablement
rien à craindre. Quels dégâts pouvait-on causer
dans cette grande piste qui a des allures de désert
sablonneux? Rien à casser : point de banc, de
tables, ni de matériel : tout est en fer et en briques.
L’entrée et la sortie pouvaient s’opérer sans
crainte d’accident. Les baies d’accès sont telles
ue la foule la plus compacte peut s’écrouler rapi-
ement sans bousculade.
A quoi servent toutes ces mesures restrictives,
toutes ces entraves ?
Il y aura toujours des gens qui auront peur de
leur ombre.
k
¥ ¥
BELGIQUE
Le vote de la proposition Nyssens a mis fin à la
crise belge. Au moment où les revendications po
pulaires viennent de recevoir en partie satisfac
tion, il n’est pas sans intérêt de faire connaître les
dessous de la formidable agitation qui a secoué
pendant quelques jours la Belgique et de promener
les lecteurs dans les milieux si peu connus et si
curieux des grévistes de Bruxelles, du Borinage et
du Hainaut.
Tout d’abord, rappelons que la Belgique est
politiquement sous le régime censitaire. Peur être
électeur, il faut payer un impôt d’au moins 42 fr.
30 centimes. Si bien que 117,000 citoyens seule
ment jouissent du droit électoral, sur près de six
millions d’habitants.
Voici un extrait du Catéchisme du peuple „
C’est à l’ouvrier belge que l’on parle :
— Qui es-tu ?
— Je suis un esclave.
— Tu n’est donc pas un homme ?
— Au point de vue de l’humanité, je suis un homme*
mais par rapport à la société, je suis un esclave.
— Qu’est-ce qu’un esclave !
— C’est nn être auquel on ne reconnaît qu’un seul de
voir, celui de travailler et de souffrir pour les autres.
— Que dois-tu faire ?
— Abolir l’esclavage dans lequel je vis.
— Comment dois-tu y arriver ?
— Par le suffrage universel.
— Comment l’obtiendras-tu ?
— En allant, tous, de tous les coins de la Belgique, le
demander à Bruxelles.
— Il te faut de l’argent pour aller à Bruxelles ?
— J’irai à pied.
— Triompheras-tu ?
— Oui, car mon cri de ralliement sera: « Vive le peuple.
Vive le suffrage universel ! »
— Marchons, alors !
— Oui, marchons .' En avant ?
Le Catéchisme de la femme du peuple est
conçu dans une forme et un esprit identiques.
Voici un extrait également :
— Femme, qui es-tu ?
— Je suis la femme du peuple.
— Quel est ton sort ?
— Mon sort est de travailler et de souffrir ?
— Pourquoi ne dois-tu que travailler et souffrir dans m
vie ?
— Parce que je suis la femme d’un esclave.
— Tu as cependant des enfants qui devraient étrre ta
joie et ta consolation ?
— La femme du maître a des enfants qui sont sa joie
et son orgueil. Moi, je-n’ai pas d’enfants. Ils appartiennent
au maître.
— Pourquoi tes enfants ne t’appartiennent-ils pas ?
— Mon mari me quitte chaque jour à quatre heures du
matin ; je ne le revois qu’à sept heures du soir. Harrassé
de fatigue, il mange et s’endort pour recommencer le len
demain, Non, je n’ai pas de mari, mon mari appartient à son.
maître.
Et, comme conclusion, l’auteur conseille à la
femme du peuple de sortir de l’esclavage en pous
sant son mari à exiger le suffrage universel.
Les Belges ont fini, sous la pression de la grève
ouvrière, par se donner une contrefaçon de suf
frage universel, qui ne se rattache à aucun systè
me connu, et qui, à dire vrai, constitue moins un
système qu’un expédient.
- En revanche, ils ont ajouté à leur loi électorale
une disposition que nous n’avons jamais prati
quée, bien qu’il en est été souvent question, et qui
est celle-ci :
« Le vote est obligatoire. »
Il y a beaucoup à dire là-dessus, en théorie.
L’électorat n’est plus encore considéré comme un
droit individuel, mais comme une fonction, une
délégation de l’Etat. C’est une grosse question.
La voilà tranchée, à l’improviste, en Belgique.
Nous pourrons, au besoin, profiter de l’expérience
qui va se faire.
En attendant, félicitons les Belges du progrès
réalisé et de l’énergie qu’ils ont déployée. L’orga
nisation de la grève générale a forcé les pouvoirs
publics à capituler : ce ne sera pas leur dernière
concession.
LA DACTYLOLOGIE
Les journaux quotidiens de la Ville ont annoncé
que M. Laboureix, ancien conseiller municipal,
était chargé d’un cours de dactylologie aux écoles
primaires, et ils ont entamé un concert de louan
ges, au sujet de cette création.
Nous avons le regret de ne pouvoir joindre nos
félicitations aux leurs et nous nous demandons si
c’est M. Brindeau, maire du Havre, ou bien son
premier adjoint, M. Rident, chargé de l’instruction
publique, qui a pris cette initiative.
Le Conseil municipal a, à plusieurs reprises,
affirmé la volonté qu’il ne soit fait dans les écoles
primaires aucun cours en dehors des programmes
officiels, et a supprimé radicalement les cours de
musique et de gymnastique qui y étaient pro
fessés. Ce n’était certes pas pour permettre l’éta
blissement d’un cours de dactylologie, ou si vous
»
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