Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1892-11-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 novembre 1892 05 novembre 1892
Description : 1892/11/05 (N54). 1892/11/05 (N54).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263254w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
2 e Année — N° 54 — Samedi 5 Novembre 1892.
2 e Année —15 Brnmaire An 101 — fi° 54,
DIX CENTIMES LE NUMÉRO
Réveil
PRIX DES ABONNEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre 5 fr. 3 fr.
Départements 6 fr. 3 50
ORGANE RÉPUBLICAIN
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RTJE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉ VE IL DU HA VRE paraît le Samedi
PRIX DES INSERTIONS:
Annonces 25 cent. la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
LE SOCIALISME CHRETIEN
AU HAVRE
Notre-Dame-deTUsine, patronne des ou
vriers bien sages qui font leurs Pâques et qui
votent pour les candidats cléricaux, était peu
connue dans notre région. Cette auguste Dame
nous devait bien une visite, sinon en per
sonne, du moins par fondé de pouvoirs. Aussi,
avons nous reçu dans nos murs, presque sans
nous en douter, dimanche dernier, un de ses
plus fidèles disciples et propagandistes : M.
Montsabré.
*
* *
En effet, la conférence faite par ce révérend
Père, avait attiré, ce jour, un public assez
nombreux, composé en partie de curieux,
mais surtout en très grande partie de ce que
l’on appelle gens du monde , catholiques sans
doute, mais venus avant tout pour se distraire,
passer une heure , et se souciant, en général,
au fond, de la question sociale, comme un
poisson d’une guigne !
Le père Montsabré est trop connu pour que
nous ayons à parler de lui et de son talent.
C’est ce que l’on peut appeler : un type ! Il
a une grande facilité de joindre la mime et
le geste à la parole.
Il y a des gens qui s’imaginent que cela
suffit pour résoudre la question sociale.
En parler, peut-être ! mais la résoudre, oh
que nenni
En réalité, il s’est fait surtout le commen
tateur de la fameuse encyclique de Léon XIII
sur la question sociale. C’est dire, en un
mot, qu’il ne nous a appris rien de nouveau.
Nos lecteurs se souviennent du brüit que cet
exposé des théories socialistes du pape a fait
lorsqu’il a paru. On y a vu comme une sorte
de régénération du genre humain, et il n’a pas
peu contribué à cet immense et inouï attendris
sement qui s’est emparé d'un grand nombre
d’âmes républicaines en faveur de l’alliance
avec ces messieurs de la robe noire.
Nous ferons donc grâce à ceux qui nous lisent
d’un compte rendu de la conférence du père
Montsabré.
Nous ne nous sentons, d’ailleurs, pas de
disposition à faire, ici, de la théologie. Et,
comme l’argumentation du père Montsabré,
calquée sur celle du pape, repose en définitive
sur cette considération que nous ne sommes
sur terre que pour faire notre salut, pour
arriver à gagner le ciel, nous estimons que ce
n’est plus là traiter la question sociale , mais la
question divine ; ce qui est du ressort de
l’Eglise proprement dite et rentre dans le pur
■domaine de la théologie.
On sait, depuis longtemps, — que diable
M. Montsabré a-t-il faitpayertrois francs à ses
auditeurs pour le leur apprendre ! — que
l’Eglise recommande à ceux qui travaillent,
de travailler sans cesse, et si le poids des fati
gues, des peines et des misères les accable sans
compensation, elle les récompense avec l’au
mône et comme suprême consolation leur fait
entrevoir les douceurs de la vie future dans
un monde meilleur !
Nous pensions que, peut-être, le confé
rencier aurait le courage d’adresser aux heu
reux de la fortune, largement représentés dans
son auditoire, quelques paroles de sévères et
justes recommandations pour leur rappeler
certains devoirs dont trop aisément ils s’écar
tent.
Un membre, comme lui, du sacerdoce,
aurait été écouté avec faveur dans ce milieu
fervent ; il aurait pu émettre des vérités qui,
venant d’un laïqute, auraient eu moins de
chance d’être acceptées.
Or, nous trouvons que le père Montsabré a
été fort tiède à l’égard des patrons.
En définitive, on veut attirer les ouvriers
dans les cercles catholiques pour leur ensei
gner la bonne croyance et les faire marcher
au pas aux processions. Ils auront ainsi les
bons principes grâce auxquels ils seront main
tenus toujours sur une bonne garde/
Mais c’est là une affaire de foi, et la foi
s’en va ! Ce vent de matérialisme dont ils se
plaignent, souffle d’une bonne brise et s’ils
le craignent c’est que leur bâtiment est bien
vieux et bien vermoulu !
En écoutant le père Montsabré, nous n’a
vons pu nous défendre de nous demander
quel rôle a joué le clergé catholique dans la
grève de Carmaux, au point de vue de la pa
cification. 11 n’est pas superflu de penser qu’il
aurait pu exercer une certaine influence, si,
animé effectivement de sentiments sympathi
ques envers les ouvriers, il était allé trou
ver les administrateurs de la mine, — per
sonnages généralement bien pensants, — et
leur avait représenté toutes les conséquences
de la grève. Peut-être son’intercession aurait-
elle pu amener un résultat favorable. Le cler
gé aurait ainsi rempli une mission de conci
liation ; l’a-t-il tenté? Nous n’en avons jamais
entendu parler Que penser alors de ces théo
ries, quand, dans la pratique, nous voyons les
préférences cléricales incliner ostensiblement
du côté des patrons et des riches h
AU DAHOMEY
Des dépêches du Dahomey, reçues il y a quelques
jours, nous annonçaient qu’un càbécèrè fait prison
nier par nos troupes, a raconté que les blancs
placés a la tête de l’armée dahoméenne étaient au
nombre de 200, et que c’est sous leurs ordres que
furent cor^irpites toutes les fortifications, princi-
palemé»f cehes de Kan a.
Les pnhcïpatïx de ces chefs sont des allemands
et des belges, dont le gouverneur, M. Ballot
connaît dès à présent les noms. Ce sont : MM.
ülbreech, Rypens, Rossaert, belges, Krauss, Boch-
ringer, Oth’eanz, Vendell, Gross, Froolich, alle
mands.
Malgré-cela, toutes les dépêches du Dahomey
que nous .recevons, sont excellentes, et on espère,
au ministère, que la campagne sera terminée vers
le milieu de Novembre. Certes, cette expédition
a été bien menée et lait honneur à nos vaillants
soldats,
Quelques mots sur le Dahomey.
Le territoire du Dahomey forme une vaste plaine
qui s’élève graduellement en s’éloignant de la mer,
et qui est accidentée çà et là de montagnes abruptes.
Abomey, capitale du royaume, occupe l’un des
plateaux principaux.
! Les côtes sont infestées de requins, le climat
relativement sain.
! Les Dahoméens, sont dhine taille movenne. légers,
agiles mais assez faibles de corps ; iis sont' lâches,
cruels, fourbes, menteurs et adoubés â l’ivro
gnerie. Leurs femmes, comparativementplüs fortes,
s’occupent de tous les travaux du ménage et des
champs, qu'elles accomplissent avec l’assistance acs
esclaves, la seule occupation d’un homme libre, en
temps de paix, étant la pêche et la chasse.
Le gouvernement dahoméen consiste en un
despotisme absolu. Behanzin, le roi actuel est
considéré par ses sujets comme le représentant de
la divinité. Il possède sur eux les droits les plus
étendus et les considèrent comme ses esclaves.
Il possède de 3.000 à 4.000 femmes et une garde
d’amazones, composée de 3,500 guerrières. Toutes
les propriétés appartiennent au souverain et
lorsqu’un chef vient à mourir, c'est lui qui hérite
de son titre et de ses possessions.
La principale nourriture des Dahoméens est
avec le riz et le maïs, la racine de manioc que l’on
réduit en farine.
Le coton croît à l’état sauvage et l’on récolte le
sucre, l’indigo, le tabac et les épices.
L’industrie des habitants consiste principalement
à fabriquer des cotonnades, de la poterie, des
nattes, de grossiers instruments aratoires, des
couteaux et des armes ffe fer.
La monnaie courante est le cauris.
Au commencement du XIX e siècle, le roi du
Dahomey régnait sur une grande partie de la côte
de Guinée, mais depuis la suppression de la traite
des nègres, il a perdu de sa puissance ! En 1851 les
Anglais prirent Lagos et obtinrent un traité pro-
hinant la traite, abolissant les sacrifices humains,
assurant la liberté du commerce et autorisant les
missionnaires à prêcher la religion chrétienne ! Ce
traité fut déchiré en 1858 par Gélélé, père de
Behanzin. En 1864 ce prince voulut réduire à
l’obéissance les habitants révoltés d’Abbéokula,
ville fondée vers 1830 par des nègres fugitifs et
devenue une forteresse indépendante. Le roi subit
un échec, presque toutes ses amazones périrent
dans la lutte..
En Mars 1876, les Anglais lui réclamèrent une
indemnité pour des outrages subis sur son terri
toire par l’un de leurs compatriotes, il refusa daus
des termes insultants et menaça d’ordomier un
massacre d’Européens si on l’attaquait. Les Anglais
ayant commencé le blocus, de Whydah, le roi
fit des concessions, et signa un traité en 1877.
Gomme on le voit par ces dernières lignes, les
relations entre les Européens et le tyran de ce
pays n’ont jamais été des plus faciles, mais dans
quelques jours, si ce n’est déjà, nous avons la cer
titude qu’Abomey sera en la possession de nos sol
dats et Behanzin entre nos mains. _
Alors, ce pays, jusqu’ici resté à l’état inculte,
pourra devenir une source de revenus et d'im
portants débouchés pour notre pays.
SOUSCRIPTION
en faveur des Grévistes de Carmaux
Quatrième Liste
Société La Libre Pensée du Havre... F. 10 —
A. Guéroult » 2 50
Th. Gauthier > * 1 —
E. Vautier » 1 —
Un groupe de Métallurgistes des
Forges et Chantiers de la Méditer
ranée » 12 10
Total de la 4 me liste.... F. 26 60
Listes précédentes » 178 75
Total F. 200 35
QUESTIONS SCOLAIRES
La chasse aux Elèves
L'encombrement d’enfants que l’on rencontre
dans certaines écoles ne peut avoir pour motif la
supériorité d’enseignement ou de direction.
Le Conseil municipal qui adressait récemment
des éloges au personnel dirigeant de nos écoles
communales, pour les beaux succès obtenus dans
les différents examens et concours, reconnaissait
que ce personnel est un personnel d’élite, sans
exception, qui justifie pleinement les sacrifices
énormes que s’impose la ville du Havre pour ses
écoles.
Cet encombrement est donc bien dû, comme l’a
déclaré M. Rispal, à la chasse aux élèves qui a
cela de particulier, qu’elle se fait en tout temps et
sans permis.
Mais, dira-t-on, quelle est la cause de cette
chasse d’un nouveau genre?
Nous répondrons que la cause n’est autre chose
que la vanité de certains chefs d’établissement
qui voudraient toujours voir leur école trop petite
et qui, pour cela, recrutent des élèves par tous les
moyens.
C v est ainsi que les visites à domicile où l’on
flatte l’amour-propre dé la mère de famille et à
laquelle on fait les plus belles promesses pour les
prix, réussissent généralement.
Mais il faut bien reconnaître que si ce procédé
n’a, au fond, rien de louable, il n’a, non plus, rien
de déloyal. La chasse aux élèves, au contraire,
devient déloyale et scandaleuse lorsqu’elle a lieu
avec les fonds de la caisse des écoles, Comme cela
se pratique trop souvent. Nous pourrions citer à
cet effet des faits probants. En voici un, du reste :
Nous connaissons une directrice qui a eu soin,
à la rentrée actuelle* de jeter le filet dans le cruar-
tier où elle était très connue et qùi a enleve, de
la sorte, une vingtaine de fillettes à sa collègue,
en leur promettant les fournitures gratuites.
S’il en est ainsi, c’est que les fonds de la caisse
des écoles sont mal répartis. Dans quelques écoles,
des enfants de familles aisées reçoivent fournitures,
vêtements et chaussures, jusqu’à des complets ,
pendant que dans certaines autres, on y voit de
pauvres enfants à peine vêtus.
En présence de ces faits, Messieurs les membres
du Comité de la caisse des écoles feraient bien de
répartir les fonds dont il s’agit d’une façon plus i
équitable. Avec le superflu de 99 écoles, on pour
rait, à rapproche de l’hiver, habiller de malheu
reux déshérités, qui sont d’autant plus intéressants
que leur infortune est grande, sans compter que
l’on supprimerait en même temps l’un des moyens
les plus efficacement employés dans la chasse aux
élèves.
Toutefois, pour prononcer à jamais la clôture
de cette chasse, il faudrait, comme l’a proposé
M. Denis Gurllot, sectionner le territoire de la
ville. Chaque école saurait ainsi dans quelle rayon
elle doit se recruter. Reste à savoir si cette mesure,
très sage d’ailleurs, se concilierait avec la liberté
que le législateur a voulu laisser au père de famille.
C’est, da^is tous les cas, une question digne d’exa
men. • X.
LA RESPONSABILITÉ
DES ÉLECTEURS HAVRAIS
au point de vue économique
(Voir le numéro du 12 mars 1892 et suivants)
C’est alors le temps des prophètes et des
voyants. C’est à ceux-là qu’appartient le gouver
nement des esprits, le cœur des foules. Et comme
ils ont fondé leur empire sur les douleurs aux
quelles ils empruntent les plus émouvants récits,
ils prodiguent les consolations mensongères, car
ils sentent et savent bien que ceux qui souffrent
ont besoin d’être trompés par les plus riantes et
les plus hardies illusions.
L’enfant et le vieillard, le malade et le pauvre,
tous les faibles, en un mot, veulent qu’on les
trompe. Ils veulent du merveilleux et, comme ils
sont sans constance, il faut toujours ajouter aux
contes qu’on leur débite. Ils vivent d’illusions et
sont essentiellement ingrats et impérieux. C’est
une terrible tyrannie que celle des malheureux ;
et, quand il faut les conduire vers de nouveaux
horizons, pour les entraîner, trop souvent encore,
il faut leur mentir, car, de même qu’en temps de
guerre, tout général use nécessairement des
gasconnades, les prestiges s’imposent quand on
parle aux foules.
On ne croît plus aux miracles d’autrefois ;
mais on n’est pas pour cela débarrassé de l’absolu,
et pour combattre l’exclusivisme de ceux qui
représentent le passé, il faut bien subir l’exclu
sivisme de ceux qui attendent tout de l’avenir.
L’absolu, on le retrouve partout : c’est la tare
infantile, et combien de fois, combien de temps
ne serons-nous que des enfants !
C’est pour cela même qu’on peut pardonner
bien des choses aux marchands d’espérances. On
leur doit beaucoup, car ils fouettent, systéma
tisent, formulent et dirigent cette espérance qui
est en nous, qui, à l’état latent, n’est que le
mouvement de la vie, et qui, dans le domaine
moral, nous transfigure par chacune de ses mani- v
festations ; celle qui vit encore, et plus fort que
jamais, dans ce que nous appelons le désespoir,
ce désespoir qui fait les grandes révoltes et les
rébellions titanesques, qui cause les plus sublimes
élans et les plus formidables résolutions, qui
pousse aux actes du plus farouché courroux, du
plus étrange et du plus surhumain dévouement.
L’homme est de plus en plus soumis aux lois
sociologiques, et, par là même, il devient de
plus en plus religieux, au sens le plus large, le
plus élevé et le plus humain du mot. Il sent
qu’il peut de moins en moins se dispenser du
concours social. L’histoire pèse de plus en plus
sur lui. Impossible de s’abstraire de son siècle î
Le passé pousse le présent vers l’avenir, Comme
l’a dit Comte, les vivants sont de plus en plus
gouvernés par les morts. Et tout homme qui
s’instruit, qui s’élève, ne fait que recevoir mieux
l’enseignement du passé !
On ne sait pas assez voir que le socialisme
est une religion, ou plutôt le plus grand des
mouvements religieux que l’hoinniê ait subis.
Tout eil lui est moral : la base comme îe but.
Tout y parle de sentiment. Tout y est catalogué
au nom de la justice idéale, au nom de la justice
égalitaire ; mais, hàtoils-ùioUs de le dire, cette
justice là ignore ou méconnaît la vérité; cette? 1
justice là rêve, et pourtant elle rend service à la
vérité, comme elle nous conduira tous à lui rendre
hommage.
Le socialisme ne résoud pas le problème social.
Il ne peut pas le résoudre : le temps des miracles
est passé, et les génies, les fées et les dieux
dorment leur dernier sommeil ; mais le socia
lisme, pris en bloc, pose admirablement ce grand
problème, et il ne nous donnera pas de relâche
que nous n’en ayons trouvé la solution, c’est-à-
dire la solution permise par les progrès déjà
réalisés. Son rôle est de jeter le blasphème sur
les misères et les abominations dont nous souf
frons ; et sa critique, pour être entendue, s’exas
père jusqu’à la démence. Le socialisme ne dénonce
pas seulement les abus : il mysticise et, perdu
dans un rêve d’idéalisme fou, il fait abstraction
des lois de l’histoire et des instincts les plus
énergiques de l’homme. Son action pourtant est
bienfaisante et saine, dans ce qu’elle constitue
une merveilleuse école altruiste, un admirable
entraînement civique ; dans ce qu’elle organise
une intense culture des instincts sympathiques,
les plus élevés mais aussi les plus faibles.
Rien n’est aisé comme d’établir les plus éton
nants rapprochements entre les héros : créateurs,
apôtres et martyrs des religions, et les adeptes
des divers systèmes socialistes. Le même exclu
sivisme, le même absolutisme, le même orgueil
et le même mépris donnent la même caracté
ristique aux religions et au socialisme. Le même
anathème y est prononcé contre les riches et les
2 e Année —15 Brnmaire An 101 — fi° 54,
DIX CENTIMES LE NUMÉRO
Réveil
PRIX DES ABONNEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre 5 fr. 3 fr.
Départements 6 fr. 3 50
ORGANE RÉPUBLICAIN
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RTJE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉ VE IL DU HA VRE paraît le Samedi
PRIX DES INSERTIONS:
Annonces 25 cent. la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
LE SOCIALISME CHRETIEN
AU HAVRE
Notre-Dame-deTUsine, patronne des ou
vriers bien sages qui font leurs Pâques et qui
votent pour les candidats cléricaux, était peu
connue dans notre région. Cette auguste Dame
nous devait bien une visite, sinon en per
sonne, du moins par fondé de pouvoirs. Aussi,
avons nous reçu dans nos murs, presque sans
nous en douter, dimanche dernier, un de ses
plus fidèles disciples et propagandistes : M.
Montsabré.
*
* *
En effet, la conférence faite par ce révérend
Père, avait attiré, ce jour, un public assez
nombreux, composé en partie de curieux,
mais surtout en très grande partie de ce que
l’on appelle gens du monde , catholiques sans
doute, mais venus avant tout pour se distraire,
passer une heure , et se souciant, en général,
au fond, de la question sociale, comme un
poisson d’une guigne !
Le père Montsabré est trop connu pour que
nous ayons à parler de lui et de son talent.
C’est ce que l’on peut appeler : un type ! Il
a une grande facilité de joindre la mime et
le geste à la parole.
Il y a des gens qui s’imaginent que cela
suffit pour résoudre la question sociale.
En parler, peut-être ! mais la résoudre, oh
que nenni
En réalité, il s’est fait surtout le commen
tateur de la fameuse encyclique de Léon XIII
sur la question sociale. C’est dire, en un
mot, qu’il ne nous a appris rien de nouveau.
Nos lecteurs se souviennent du brüit que cet
exposé des théories socialistes du pape a fait
lorsqu’il a paru. On y a vu comme une sorte
de régénération du genre humain, et il n’a pas
peu contribué à cet immense et inouï attendris
sement qui s’est emparé d'un grand nombre
d’âmes républicaines en faveur de l’alliance
avec ces messieurs de la robe noire.
Nous ferons donc grâce à ceux qui nous lisent
d’un compte rendu de la conférence du père
Montsabré.
Nous ne nous sentons, d’ailleurs, pas de
disposition à faire, ici, de la théologie. Et,
comme l’argumentation du père Montsabré,
calquée sur celle du pape, repose en définitive
sur cette considération que nous ne sommes
sur terre que pour faire notre salut, pour
arriver à gagner le ciel, nous estimons que ce
n’est plus là traiter la question sociale , mais la
question divine ; ce qui est du ressort de
l’Eglise proprement dite et rentre dans le pur
■domaine de la théologie.
On sait, depuis longtemps, — que diable
M. Montsabré a-t-il faitpayertrois francs à ses
auditeurs pour le leur apprendre ! — que
l’Eglise recommande à ceux qui travaillent,
de travailler sans cesse, et si le poids des fati
gues, des peines et des misères les accable sans
compensation, elle les récompense avec l’au
mône et comme suprême consolation leur fait
entrevoir les douceurs de la vie future dans
un monde meilleur !
Nous pensions que, peut-être, le confé
rencier aurait le courage d’adresser aux heu
reux de la fortune, largement représentés dans
son auditoire, quelques paroles de sévères et
justes recommandations pour leur rappeler
certains devoirs dont trop aisément ils s’écar
tent.
Un membre, comme lui, du sacerdoce,
aurait été écouté avec faveur dans ce milieu
fervent ; il aurait pu émettre des vérités qui,
venant d’un laïqute, auraient eu moins de
chance d’être acceptées.
Or, nous trouvons que le père Montsabré a
été fort tiède à l’égard des patrons.
En définitive, on veut attirer les ouvriers
dans les cercles catholiques pour leur ensei
gner la bonne croyance et les faire marcher
au pas aux processions. Ils auront ainsi les
bons principes grâce auxquels ils seront main
tenus toujours sur une bonne garde/
Mais c’est là une affaire de foi, et la foi
s’en va ! Ce vent de matérialisme dont ils se
plaignent, souffle d’une bonne brise et s’ils
le craignent c’est que leur bâtiment est bien
vieux et bien vermoulu !
En écoutant le père Montsabré, nous n’a
vons pu nous défendre de nous demander
quel rôle a joué le clergé catholique dans la
grève de Carmaux, au point de vue de la pa
cification. 11 n’est pas superflu de penser qu’il
aurait pu exercer une certaine influence, si,
animé effectivement de sentiments sympathi
ques envers les ouvriers, il était allé trou
ver les administrateurs de la mine, — per
sonnages généralement bien pensants, — et
leur avait représenté toutes les conséquences
de la grève. Peut-être son’intercession aurait-
elle pu amener un résultat favorable. Le cler
gé aurait ainsi rempli une mission de conci
liation ; l’a-t-il tenté? Nous n’en avons jamais
entendu parler Que penser alors de ces théo
ries, quand, dans la pratique, nous voyons les
préférences cléricales incliner ostensiblement
du côté des patrons et des riches h
AU DAHOMEY
Des dépêches du Dahomey, reçues il y a quelques
jours, nous annonçaient qu’un càbécèrè fait prison
nier par nos troupes, a raconté que les blancs
placés a la tête de l’armée dahoméenne étaient au
nombre de 200, et que c’est sous leurs ordres que
furent cor^irpites toutes les fortifications, princi-
palemé»f cehes de Kan a.
Les pnhcïpatïx de ces chefs sont des allemands
et des belges, dont le gouverneur, M. Ballot
connaît dès à présent les noms. Ce sont : MM.
ülbreech, Rypens, Rossaert, belges, Krauss, Boch-
ringer, Oth’eanz, Vendell, Gross, Froolich, alle
mands.
Malgré-cela, toutes les dépêches du Dahomey
que nous .recevons, sont excellentes, et on espère,
au ministère, que la campagne sera terminée vers
le milieu de Novembre. Certes, cette expédition
a été bien menée et lait honneur à nos vaillants
soldats,
Quelques mots sur le Dahomey.
Le territoire du Dahomey forme une vaste plaine
qui s’élève graduellement en s’éloignant de la mer,
et qui est accidentée çà et là de montagnes abruptes.
Abomey, capitale du royaume, occupe l’un des
plateaux principaux.
! Les côtes sont infestées de requins, le climat
relativement sain.
! Les Dahoméens, sont dhine taille movenne. légers,
agiles mais assez faibles de corps ; iis sont' lâches,
cruels, fourbes, menteurs et adoubés â l’ivro
gnerie. Leurs femmes, comparativementplüs fortes,
s’occupent de tous les travaux du ménage et des
champs, qu'elles accomplissent avec l’assistance acs
esclaves, la seule occupation d’un homme libre, en
temps de paix, étant la pêche et la chasse.
Le gouvernement dahoméen consiste en un
despotisme absolu. Behanzin, le roi actuel est
considéré par ses sujets comme le représentant de
la divinité. Il possède sur eux les droits les plus
étendus et les considèrent comme ses esclaves.
Il possède de 3.000 à 4.000 femmes et une garde
d’amazones, composée de 3,500 guerrières. Toutes
les propriétés appartiennent au souverain et
lorsqu’un chef vient à mourir, c'est lui qui hérite
de son titre et de ses possessions.
La principale nourriture des Dahoméens est
avec le riz et le maïs, la racine de manioc que l’on
réduit en farine.
Le coton croît à l’état sauvage et l’on récolte le
sucre, l’indigo, le tabac et les épices.
L’industrie des habitants consiste principalement
à fabriquer des cotonnades, de la poterie, des
nattes, de grossiers instruments aratoires, des
couteaux et des armes ffe fer.
La monnaie courante est le cauris.
Au commencement du XIX e siècle, le roi du
Dahomey régnait sur une grande partie de la côte
de Guinée, mais depuis la suppression de la traite
des nègres, il a perdu de sa puissance ! En 1851 les
Anglais prirent Lagos et obtinrent un traité pro-
hinant la traite, abolissant les sacrifices humains,
assurant la liberté du commerce et autorisant les
missionnaires à prêcher la religion chrétienne ! Ce
traité fut déchiré en 1858 par Gélélé, père de
Behanzin. En 1864 ce prince voulut réduire à
l’obéissance les habitants révoltés d’Abbéokula,
ville fondée vers 1830 par des nègres fugitifs et
devenue une forteresse indépendante. Le roi subit
un échec, presque toutes ses amazones périrent
dans la lutte..
En Mars 1876, les Anglais lui réclamèrent une
indemnité pour des outrages subis sur son terri
toire par l’un de leurs compatriotes, il refusa daus
des termes insultants et menaça d’ordomier un
massacre d’Européens si on l’attaquait. Les Anglais
ayant commencé le blocus, de Whydah, le roi
fit des concessions, et signa un traité en 1877.
Gomme on le voit par ces dernières lignes, les
relations entre les Européens et le tyran de ce
pays n’ont jamais été des plus faciles, mais dans
quelques jours, si ce n’est déjà, nous avons la cer
titude qu’Abomey sera en la possession de nos sol
dats et Behanzin entre nos mains. _
Alors, ce pays, jusqu’ici resté à l’état inculte,
pourra devenir une source de revenus et d'im
portants débouchés pour notre pays.
SOUSCRIPTION
en faveur des Grévistes de Carmaux
Quatrième Liste
Société La Libre Pensée du Havre... F. 10 —
A. Guéroult » 2 50
Th. Gauthier > * 1 —
E. Vautier » 1 —
Un groupe de Métallurgistes des
Forges et Chantiers de la Méditer
ranée » 12 10
Total de la 4 me liste.... F. 26 60
Listes précédentes » 178 75
Total F. 200 35
QUESTIONS SCOLAIRES
La chasse aux Elèves
L'encombrement d’enfants que l’on rencontre
dans certaines écoles ne peut avoir pour motif la
supériorité d’enseignement ou de direction.
Le Conseil municipal qui adressait récemment
des éloges au personnel dirigeant de nos écoles
communales, pour les beaux succès obtenus dans
les différents examens et concours, reconnaissait
que ce personnel est un personnel d’élite, sans
exception, qui justifie pleinement les sacrifices
énormes que s’impose la ville du Havre pour ses
écoles.
Cet encombrement est donc bien dû, comme l’a
déclaré M. Rispal, à la chasse aux élèves qui a
cela de particulier, qu’elle se fait en tout temps et
sans permis.
Mais, dira-t-on, quelle est la cause de cette
chasse d’un nouveau genre?
Nous répondrons que la cause n’est autre chose
que la vanité de certains chefs d’établissement
qui voudraient toujours voir leur école trop petite
et qui, pour cela, recrutent des élèves par tous les
moyens.
C v est ainsi que les visites à domicile où l’on
flatte l’amour-propre dé la mère de famille et à
laquelle on fait les plus belles promesses pour les
prix, réussissent généralement.
Mais il faut bien reconnaître que si ce procédé
n’a, au fond, rien de louable, il n’a, non plus, rien
de déloyal. La chasse aux élèves, au contraire,
devient déloyale et scandaleuse lorsqu’elle a lieu
avec les fonds de la caisse des écoles, Comme cela
se pratique trop souvent. Nous pourrions citer à
cet effet des faits probants. En voici un, du reste :
Nous connaissons une directrice qui a eu soin,
à la rentrée actuelle* de jeter le filet dans le cruar-
tier où elle était très connue et qùi a enleve, de
la sorte, une vingtaine de fillettes à sa collègue,
en leur promettant les fournitures gratuites.
S’il en est ainsi, c’est que les fonds de la caisse
des écoles sont mal répartis. Dans quelques écoles,
des enfants de familles aisées reçoivent fournitures,
vêtements et chaussures, jusqu’à des complets ,
pendant que dans certaines autres, on y voit de
pauvres enfants à peine vêtus.
En présence de ces faits, Messieurs les membres
du Comité de la caisse des écoles feraient bien de
répartir les fonds dont il s’agit d’une façon plus i
équitable. Avec le superflu de 99 écoles, on pour
rait, à rapproche de l’hiver, habiller de malheu
reux déshérités, qui sont d’autant plus intéressants
que leur infortune est grande, sans compter que
l’on supprimerait en même temps l’un des moyens
les plus efficacement employés dans la chasse aux
élèves.
Toutefois, pour prononcer à jamais la clôture
de cette chasse, il faudrait, comme l’a proposé
M. Denis Gurllot, sectionner le territoire de la
ville. Chaque école saurait ainsi dans quelle rayon
elle doit se recruter. Reste à savoir si cette mesure,
très sage d’ailleurs, se concilierait avec la liberté
que le législateur a voulu laisser au père de famille.
C’est, da^is tous les cas, une question digne d’exa
men. • X.
LA RESPONSABILITÉ
DES ÉLECTEURS HAVRAIS
au point de vue économique
(Voir le numéro du 12 mars 1892 et suivants)
C’est alors le temps des prophètes et des
voyants. C’est à ceux-là qu’appartient le gouver
nement des esprits, le cœur des foules. Et comme
ils ont fondé leur empire sur les douleurs aux
quelles ils empruntent les plus émouvants récits,
ils prodiguent les consolations mensongères, car
ils sentent et savent bien que ceux qui souffrent
ont besoin d’être trompés par les plus riantes et
les plus hardies illusions.
L’enfant et le vieillard, le malade et le pauvre,
tous les faibles, en un mot, veulent qu’on les
trompe. Ils veulent du merveilleux et, comme ils
sont sans constance, il faut toujours ajouter aux
contes qu’on leur débite. Ils vivent d’illusions et
sont essentiellement ingrats et impérieux. C’est
une terrible tyrannie que celle des malheureux ;
et, quand il faut les conduire vers de nouveaux
horizons, pour les entraîner, trop souvent encore,
il faut leur mentir, car, de même qu’en temps de
guerre, tout général use nécessairement des
gasconnades, les prestiges s’imposent quand on
parle aux foules.
On ne croît plus aux miracles d’autrefois ;
mais on n’est pas pour cela débarrassé de l’absolu,
et pour combattre l’exclusivisme de ceux qui
représentent le passé, il faut bien subir l’exclu
sivisme de ceux qui attendent tout de l’avenir.
L’absolu, on le retrouve partout : c’est la tare
infantile, et combien de fois, combien de temps
ne serons-nous que des enfants !
C’est pour cela même qu’on peut pardonner
bien des choses aux marchands d’espérances. On
leur doit beaucoup, car ils fouettent, systéma
tisent, formulent et dirigent cette espérance qui
est en nous, qui, à l’état latent, n’est que le
mouvement de la vie, et qui, dans le domaine
moral, nous transfigure par chacune de ses mani- v
festations ; celle qui vit encore, et plus fort que
jamais, dans ce que nous appelons le désespoir,
ce désespoir qui fait les grandes révoltes et les
rébellions titanesques, qui cause les plus sublimes
élans et les plus formidables résolutions, qui
pousse aux actes du plus farouché courroux, du
plus étrange et du plus surhumain dévouement.
L’homme est de plus en plus soumis aux lois
sociologiques, et, par là même, il devient de
plus en plus religieux, au sens le plus large, le
plus élevé et le plus humain du mot. Il sent
qu’il peut de moins en moins se dispenser du
concours social. L’histoire pèse de plus en plus
sur lui. Impossible de s’abstraire de son siècle î
Le passé pousse le présent vers l’avenir, Comme
l’a dit Comte, les vivants sont de plus en plus
gouvernés par les morts. Et tout homme qui
s’instruit, qui s’élève, ne fait que recevoir mieux
l’enseignement du passé !
On ne sait pas assez voir que le socialisme
est une religion, ou plutôt le plus grand des
mouvements religieux que l’hoinniê ait subis.
Tout eil lui est moral : la base comme îe but.
Tout y parle de sentiment. Tout y est catalogué
au nom de la justice idéale, au nom de la justice
égalitaire ; mais, hàtoils-ùioUs de le dire, cette
justice là ignore ou méconnaît la vérité; cette? 1
justice là rêve, et pourtant elle rend service à la
vérité, comme elle nous conduira tous à lui rendre
hommage.
Le socialisme ne résoud pas le problème social.
Il ne peut pas le résoudre : le temps des miracles
est passé, et les génies, les fées et les dieux
dorment leur dernier sommeil ; mais le socia
lisme, pris en bloc, pose admirablement ce grand
problème, et il ne nous donnera pas de relâche
que nous n’en ayons trouvé la solution, c’est-à-
dire la solution permise par les progrès déjà
réalisés. Son rôle est de jeter le blasphème sur
les misères et les abominations dont nous souf
frons ; et sa critique, pour être entendue, s’exas
père jusqu’à la démence. Le socialisme ne dénonce
pas seulement les abus : il mysticise et, perdu
dans un rêve d’idéalisme fou, il fait abstraction
des lois de l’histoire et des instincts les plus
énergiques de l’homme. Son action pourtant est
bienfaisante et saine, dans ce qu’elle constitue
une merveilleuse école altruiste, un admirable
entraînement civique ; dans ce qu’elle organise
une intense culture des instincts sympathiques,
les plus élevés mais aussi les plus faibles.
Rien n’est aisé comme d’établir les plus éton
nants rapprochements entre les héros : créateurs,
apôtres et martyrs des religions, et les adeptes
des divers systèmes socialistes. Le même exclu
sivisme, le même absolutisme, le même orgueil
et le même mépris donnent la même caracté
ristique aux religions et au socialisme. Le même
anathème y est prononcé contre les riches et les
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