Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1892-08-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 août 1892 06 août 1892
Description : 1892/08/06 (N44). 1892/08/06 (N44).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263245x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
l r * Année — N 6 U — Samedi 6 Août 1892.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
l fe Année — 19 Thermidor An 100 — N° 4Ï*
—B——Bi——PM——6—
Réveil
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
FMX DES ABONNEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre... 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉ VE IL DU HAVRE paraît le Samedi
n\X DES INSERTIONS:
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
LES RÉSULTATS
2 e Canton. — Inscrits, 3,572. Vêtants, 1,195.
Ont obtenu ■ M. Rispal, Conseiller générai sortant,
882 voix. La majorité étant de 893 voix, M. Rispal
est en ballottage. M. Paisant, Conseiller d’arron
dissement, ayant obtenu 961 voix, est élu.
4* Canton. — M. le docteur Fauvel est élu
Conseiller général par 1,969 voix, sur 2,255 votants,
et M. Cheuret, Conseiller d’arrondissement, par
1,906 voix sur le même nombre de votants.
5 e Canton. — M. Roederer est élu Conseiller
général, par 1,322 voix, et M. René Odinet, Con
seiller d’arrondissement, par 1,249 voix. Le nombre
des votants était de 1,570.
★
* *
Comme on le voit, les candidats, franche
ment et surtout sincèrement républicains, ont
obtenu la presque totalité des voix. Quand
nous disons républicains, nous ne parlons
nullement de MM. Odinet es Roederer, dont
les déclarations n’ont jamais trompé personne.
Restant toujours dans un petit milieu, faisant
beaucoup de bruit pour rien, et criant très
fort, qu’ils sont les amis aussi dévoués que
sincères de la classe ouvrière, ces deux der
niers candidats ont réussi, faute de concur
rents, a obtenir un nouveau mandat.
Nous ne demandons qu’une chose, c’est de
voir les nombreuses promesses faites par ces
Beux personnages impartants, se réaliser dans
le plus bref délai possible.
En ce qui concerne MM. Fauvel et Cheuret,
le succès a été complet, éclatant, aussi nous
félicitons-nous que les électeurs du 4 e Canton
aient envoyé au Conseil général et au Conseil
d’arrondissement, des représentants dont la
conduite politique a toujours été exempte de
tout reproche, et qui ont, chaque fois que l’oc
casion s’est présentée, soutenu avec fermeté
les intérêts du Havre, de son commerce et de
ses travailleurs. C’est là, en effet, une cause
aussi noble que généreuse que celle du défen
seur de l’ouvrier. Aussi sommes-nous persua
dés qu’ils ne failliront pas plus à leur mandat
qu’à leur devoir.
Quant à,M. Rispal, il a pu constater —
comme tout le monde du reste — combien il
était peu soutenu dans son canton.
C’est une vraie dégringolade.
Pauvre M. Rispal !!!
Avoir tant fait, pour obtenir 882 voix et se
trouver en ballottage, réellement c’est peu.
Le résultat justement mérité est une preuve
évidente de l’antipathie et du désintéresse
ment des électeurs pour un homme autoritaire
par-dessus tout.
Que le ballotté de dimanche dernier se rap
pelle les multiples fautes qu’il a commises
antérieurement, qu’il se souvienne des justes
réclamations des habitants du quartier Saint-
François, après l’inondation du 23 janvier
1890, de son attitude devant M. Constant,
alors ministre de l’intérieur, et il comprendra
pourquoi les électeurs qu’il n’avait pas cru sou
tenir suffisamment à cette époque ainsi qu’en
maintes autres circonstances, se sont souvenus
à leur tour, et n’ont pas voulu voter pour lui.
Il y a ainsi quantité de faits, trop longs à
énumérer, qui prouvent surabondamment que
M. Rispal a fait tout ce qu’il était possible
de faire pour aller au-devant d’un échec.
Il est vrai que Le Havre et le Journal du
Havre, l’aident, le soutiennent et le consolent
dans cette adversité.
Réclame bizarre, en vérité, que celle-là.
Avoir été bafoué par Le Havre , repêché par
le Journal du Havre (grâce à la publication du
Petit Républicain), et, finalement, lâché par les
deux à la fois, à la suite de sa mauvaise ges
tion des affaires municipales, et recourir
maintenant à ces deux organes pour solliciter
les suffrages des électeurs, c’est tout simple
ment un comble.
Unis comme un seul homme, ses adversaires
du temps passé se font maintenant ses défen
seurs les plus dévoués, et pour un peu, ils
s’écrieraient avec un ensemble touchant, com
me dans certaine comédie :
Quel homme, quel artiste,
Quel dentiste.
11 n’y a que lui, il n’y a que lui.
Le plus curieux dans l’affaire, c’est que le
Journal du Havre, dont la souplesse en ma
tière électorale est bien connue, donne comme
un succès absolu l’échec de M. Rispâl. Il y a
ceci, il y a cela, dit-il, puis encore ceci et
encore cela, et... somme toute, c’est un succès
et un grand succès encore ! !
Ce n’est pas sérieux ! !
*
¥ ¥
Nous sommes à la veille du scrutin de
ballottage; M. Rispal est seul candidat pour
le Conseil général : la situation le veut ainsi.
Mais notre impression est que les électeurs
ne donneront pas au candidat l’occasion de
se féliciter du résultat qu’il obtiendra.
SEMAI NE POL ITIQUE
FRANCE
Semaine d’Elections. — Le scrutin de
dimanche dernier a été, généralement, favorable
aux idées républicaines, prises, naturellement,
dans le sens le moins révolutionnaire. Il y a dans
cette manifestation électorale, quelque chose de
mou qui enchante les journaux modérés, mais que
nous regrettons. Prenons garde ! Nous restons
placides devant les agissements du parti réaction
naire qui veut nous prendre en traître ! Nous lais
sons faire ! Nous assumons ainsi une bien grave
responsabilité !
Centenaire du 10 Août. — Paris s’apprête
à fêter le Centenaire du 10 Août, non pas officiel
lement, car on sait que le gouvernement a annulé
la décision qu’avait voté le Conseil municipal.
Mais partout des manifestations, banquets, confé
rences, auront lieu, et tout fait prévoir que le
grand centenaire sera célébré d’une façon digne.
Dans le VI a arrondissement, où se trouve la
statue de Danton, le comité républicain radical du
quartier de la Monnaie, a adressé l’appel suivant :
c Citoyens,
« républicains du VI e arrondissement, qui habi-
« tent l’ancien district des Cordeliers, auxquels
t ont promis de se joindre des groupes et sociétés
« patriotiques, républicains, et de libre pensée,
« avec leurs insignes et bannières, porteront à la
« statue de Danton, boulevard St-Qermain, une
« couronne commémorative.
« Il y aura à cette date un siècle, le peuple se
« jeta sur la royauté, prit les Tuileries, conduisit
« à la prison du Temple ce monarque qui, peu
t auparavant, héritier de dix siècles de despotisme,
t embastillait tous ceux qui pensaient.
« Le 10 Août a été la grande date révolution-
« naire, celle qui a eu entre toutes un caractère
« décisif.
« Nous adressons à tous les patriotes républi-
« cains notre appel, pour venir, fils reconnaissants
« de la Révolution, saluer avec nous de leurs
« acclamations, Danton, les héros du 10 Août, les
t vainqueurs de Valmy.
a Vive la République ! »
Cet appel, comme d’ailleurs ceux de tous les
quartiers de Paris, sera certainement entendu. Il
appartient à la génération actuelle de se souvenir
de ce que nos pères ont fait pour nous.
C’est pourquoi nous voudrions que non seule
ment à Paris, mais dans toute la France, au Havre,
notamment, des manifestations se produisassent
en ce jour mémorable. Espérons qu’il s’en organise
en grand nombre.
■k
* *
A ce propos, nous avons été heureux de lire le
discours de M. le docteur Fauvel, Conseiller géné
ral, à la distribution des prix de l’école de la rue
Clovis. C’est un morceau "Très intéressant, d’une
mâle éloquence, qui nous soulage de la prose
insignifiante que M. Rispal a débitée à une céré
monie analogue, le lendemain.
Nous ne pouvons résister au désir de mettre
sous les yeux de nos lecteurs le passage marquant
de ce discours :
« La France entière fêtera, le 22 septembre
prochain, la proclamation de h première Républi
que. Dans cinq jours, le 10 août, Paris célébrera
le centenaire de la prise des Tuileries. Aujourd’hui
même, 3 août, est une date importante : c’est le
3 août 1792 que le ministre des relations étrangères
de Louis XVI, Bigot de Sainte-Croix, communiqua
officiellement à l’Assemblé nationale la déclaration
de Brunswick, général en chef de l’armée prus
sienne, qui venait à marches forcées pour rendre
à Louis XVI son autorité et livrer Paris et la
France à une exécution militaire. Le même jour,
3 août, Paris relevait le défi : à peine Bigot de
Sainte-Croix était-il sorti, que Pétion, maire de
Paris, se présentait à la barre de l’Assemblée et
déposait la pétition des 47 sections, demandant la
déchéance de Louis XVI, complice de l’étranger.
Ce fut ce même jour encore, que les 500 fédérés
de Marseille, arrivés depuis le 30 juillet, jetaient
pour la première fois à tous les échos de Paris,
l’air entraînant de la Marseillaise , connue jusque
là sous le nom de Chant guerrier de l’Armée du
Rhin.
« Barbaroux voulait, dès ce jour, à la tête de ses
Marseillais, envahir lesTuileries etfaireLouisXVI
prisonnier. Ce fut partie remise de cinq jours.
« Comme il serait intéressant pour vous et utile
pour votre génération, que l’on saisit et fixât, dans
vos jeunes intelligences, toutes ces dates, accom
pagnées de quelques commentaires !
cier le voeu que je me permets d’émettre ici. »
Nécrologie. — M. Teisserenc de Bort, séna
teur, ancien ministre et ancien ambassadeur, est
mort à Paris, dans sa soixante-dix-huitième année,
à la suite d’une congestion cérébrale.
Né à Châteauroux, le 4 septembre 1814, il fut
élu député de Pezenas en 1846 et soutint la
politique de Guizot. En 1818, il rentra dans la vie
privée.
Il fut élu, depuis le 8 février 1870, régulière
ment député ; il fut plusieurs fois ministre et
sénateur.
CONSEIL MUNICIPAL
DU HAVRE
Séance du 3 Août 1892
Peu de monde, mercredi, à la séance du Conseil
municipal.
Après avoir voté une somme de 5,000 fr. pour
l’érection d’un monument à la mémoire de l’amiral
Mouchez — ce qui a permis à M. Rispal de dire,
sur une observation de M. Maillart, « qu’il serait
indigne de marchander » — nos édiles se sont
occupés des questions courantes.
A noter, la subvention de 100 fr. pour le monu
ment à élever à Anatole de la Forge, le républi
cain honnête et dévoué, dont nous regrettons la
perte.
Vient ensuite la grande question des travaux du
port du Havre.
Ces travaux qui tout d’abord devaient s’élever à
88,660,000 fr. sont réduits à 42,500,000 fr. Comme
de juste, nos bons sénateurs ont cru devoir donner
leur avis et faire des... sottises. Ces honorables
personnages ayant une grande compétence (!) en
matière maritime, il était certain que le port du
Havre serait certainement sacrifié.
Voici, du reste, une partie de la dépêche en
voyée par le ministre à M. le maire du Havre :
S’inspirant des discussions qui ont eu lieu au
Sénat, M. le ministre des travaux publics a invité
les ingénieurs à retrancher du projet les parties
dont l’exécution peut être ajournée.
Le résultat de cette étude est un avant-projet
restreint, dont l’évaluation, abstraction faite des
travaux militaires, est de 42 millions 1/2, alors que
l’évaluation précédente était de 88,660,000 fr.
Cette somme de 42,500,000 fr. comprend 15 mil
lions pour la Seine et 27 millions 1/2 pour le Havre.
En ce qui concerne la Seine, le nouvel avant-
projet n’apporte aucune modification fondamen
tale au projet primitif.
En ce qui concerne le Havre, le nouvel avant-
projet, tout en réservant la possibilité de l’exécu
tion ultérieure de l’avant-port Nord, prévu dans
l’étude primitive, limite les travaux à la création
de i’avant-port Sud, avec les quelques modifica
tions de détail que comporte son exécution isolée.;
Il conserve d’ailleurs les travaux intérieurs des
tinés à faciliter l’accès des bassins. La passe d’en
trée actuelle serait reportée d’environ 500 mètres:
vers le Nord, et l’on creuserait, à la drague, trois
chenaux extérieurs d’accès. Enfin, le projet prévoit
aussi la défense de la Hève.
La partie de ces avant-projets concernant le port
du Havre a été examinée par une commission
nautique et a fait l’objet d’une conférence mixte
pour être soumise ultérieurement à une enquête
d’utilité publique.
Les conférences mixtes ont conclu en faveur du
projet, et l’Administration fera procéder bientôt à
l’enquête d’utilité publique.
« Mais auparavant, ajoute la dépêche ministé
rielle, il convient que l’Administration sache sur
quel concours financier elle peut compter de la
part des intéressés. »
Le Sénat a trouvé insuffisante la subvention du
quart de la dépense totale que le projet de 1887
imposait aux deux Chambres, de commerce du
Havre et de Rouen, assistées des deux villes et du
département. « M. le ministre a, dit-il, lieu de
croire que le Sénat exigera que les intéressés con
sentent une part au moins égale à la moitié de la
dépense effective des travaux. »
D’autre part, ajoute M. le ministre, le gouverne
ment, d’accord avec le Parlement, a renoncé d'une
façon absolue à demander aux corps locaux de
faire à l’Etat des avances remboursables, même
sans intérêt, en exécution de travaux publics. De
puis cinq ans les intéressés n’ont été admis à con
courir aux dépenses que sous la forme de subven
tions fermes ne comportant aucun remboursement
de la part du budget de l’Etat, et le ministre esti
me que cette règle s impose pour la question des
travaux du Havre et de la Basse-Seine.
En conséquence, le ministre invite M. le préfet
de la Seine-Inférieure à soumettre à nouveau
la question aux municipalités, aux Chambres
de commerce intéressées et au Conseil générai
qui, précédemment, avait consenti une subvention
égale aux cinq vingt-quatrièmes de l’ensemble
des subventions locales.
L’enquête d’utilité publique ne sera ouverte que
lorsque le ministre aura pu statuer sur les propo
sitions des corps électifs.
Telle est, dans ses grandes lignes, la dépêche de
M. le ministre des travaux publics.
Une commission municipale a été nommée pour
étudier cette question si importante. Elle est com
posée de MM. Guerrand, Acher, Lafond, Bauzin,
Fauvel, Windesheim, Bricka, Lavotte et Cherfils.
Au sujet de la tranformation du bassin du Com
merce, M. Rispal rappelle la proposition qu’il
avait faite le 19 janvier 1887, c’est-à-dire affecta
tion de la moitié du bassin du Commerce à la
navigation de plaisance, maintien provisoire de la
passerelle, déplacement de la Mâture qui pourrait
être reportée bassin de la Barre, à la place du
Dock flottant, création d’un square, suppression
des égouts débouchant dans le bassin du Com
merce, suppression des canons d’amarrage, ins
tallation en dehors de la bordure de granit d’une
balustrade en fonte semblable à celle du boule
vard Maritime, et, finalement, établissement d'un
vaste escalier en granit, à l’emplacement même
de la Mâture.
Comme on sait bien que M. Auguste Rispal tire
ses dernières cartouches et veut, malgré tout
obtenir les voix des électeurs du quartier Saint-
François.
C’est si beau les promesses et ça coûte si peu.
Le magnifique projet est renvoyé à la commis
sion de la voirie.
Après une discussion au sujet de la prétendue
fièvre aphteuse des bestiaux, discussion à laquelle
prennent part MM. Bernard, Fauvel, Gardye
(chargés de la surveillance des Abattoirs), Duplat.
MM. Fauvel et Bernard demandant la création
d’un sênatorium pour mettre fin si possible aux
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
l fe Année — 19 Thermidor An 100 — N° 4Ï*
—B——Bi——PM——6—
Réveil
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
FMX DES ABONNEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre... 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉ VE IL DU HAVRE paraît le Samedi
n\X DES INSERTIONS:
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
LES RÉSULTATS
2 e Canton. — Inscrits, 3,572. Vêtants, 1,195.
Ont obtenu ■ M. Rispal, Conseiller générai sortant,
882 voix. La majorité étant de 893 voix, M. Rispal
est en ballottage. M. Paisant, Conseiller d’arron
dissement, ayant obtenu 961 voix, est élu.
4* Canton. — M. le docteur Fauvel est élu
Conseiller général par 1,969 voix, sur 2,255 votants,
et M. Cheuret, Conseiller d’arrondissement, par
1,906 voix sur le même nombre de votants.
5 e Canton. — M. Roederer est élu Conseiller
général, par 1,322 voix, et M. René Odinet, Con
seiller d’arrondissement, par 1,249 voix. Le nombre
des votants était de 1,570.
★
* *
Comme on le voit, les candidats, franche
ment et surtout sincèrement républicains, ont
obtenu la presque totalité des voix. Quand
nous disons républicains, nous ne parlons
nullement de MM. Odinet es Roederer, dont
les déclarations n’ont jamais trompé personne.
Restant toujours dans un petit milieu, faisant
beaucoup de bruit pour rien, et criant très
fort, qu’ils sont les amis aussi dévoués que
sincères de la classe ouvrière, ces deux der
niers candidats ont réussi, faute de concur
rents, a obtenir un nouveau mandat.
Nous ne demandons qu’une chose, c’est de
voir les nombreuses promesses faites par ces
Beux personnages impartants, se réaliser dans
le plus bref délai possible.
En ce qui concerne MM. Fauvel et Cheuret,
le succès a été complet, éclatant, aussi nous
félicitons-nous que les électeurs du 4 e Canton
aient envoyé au Conseil général et au Conseil
d’arrondissement, des représentants dont la
conduite politique a toujours été exempte de
tout reproche, et qui ont, chaque fois que l’oc
casion s’est présentée, soutenu avec fermeté
les intérêts du Havre, de son commerce et de
ses travailleurs. C’est là, en effet, une cause
aussi noble que généreuse que celle du défen
seur de l’ouvrier. Aussi sommes-nous persua
dés qu’ils ne failliront pas plus à leur mandat
qu’à leur devoir.
Quant à,M. Rispal, il a pu constater —
comme tout le monde du reste — combien il
était peu soutenu dans son canton.
C’est une vraie dégringolade.
Pauvre M. Rispal !!!
Avoir tant fait, pour obtenir 882 voix et se
trouver en ballottage, réellement c’est peu.
Le résultat justement mérité est une preuve
évidente de l’antipathie et du désintéresse
ment des électeurs pour un homme autoritaire
par-dessus tout.
Que le ballotté de dimanche dernier se rap
pelle les multiples fautes qu’il a commises
antérieurement, qu’il se souvienne des justes
réclamations des habitants du quartier Saint-
François, après l’inondation du 23 janvier
1890, de son attitude devant M. Constant,
alors ministre de l’intérieur, et il comprendra
pourquoi les électeurs qu’il n’avait pas cru sou
tenir suffisamment à cette époque ainsi qu’en
maintes autres circonstances, se sont souvenus
à leur tour, et n’ont pas voulu voter pour lui.
Il y a ainsi quantité de faits, trop longs à
énumérer, qui prouvent surabondamment que
M. Rispal a fait tout ce qu’il était possible
de faire pour aller au-devant d’un échec.
Il est vrai que Le Havre et le Journal du
Havre, l’aident, le soutiennent et le consolent
dans cette adversité.
Réclame bizarre, en vérité, que celle-là.
Avoir été bafoué par Le Havre , repêché par
le Journal du Havre (grâce à la publication du
Petit Républicain), et, finalement, lâché par les
deux à la fois, à la suite de sa mauvaise ges
tion des affaires municipales, et recourir
maintenant à ces deux organes pour solliciter
les suffrages des électeurs, c’est tout simple
ment un comble.
Unis comme un seul homme, ses adversaires
du temps passé se font maintenant ses défen
seurs les plus dévoués, et pour un peu, ils
s’écrieraient avec un ensemble touchant, com
me dans certaine comédie :
Quel homme, quel artiste,
Quel dentiste.
11 n’y a que lui, il n’y a que lui.
Le plus curieux dans l’affaire, c’est que le
Journal du Havre, dont la souplesse en ma
tière électorale est bien connue, donne comme
un succès absolu l’échec de M. Rispâl. Il y a
ceci, il y a cela, dit-il, puis encore ceci et
encore cela, et... somme toute, c’est un succès
et un grand succès encore ! !
Ce n’est pas sérieux ! !
*
¥ ¥
Nous sommes à la veille du scrutin de
ballottage; M. Rispal est seul candidat pour
le Conseil général : la situation le veut ainsi.
Mais notre impression est que les électeurs
ne donneront pas au candidat l’occasion de
se féliciter du résultat qu’il obtiendra.
SEMAI NE POL ITIQUE
FRANCE
Semaine d’Elections. — Le scrutin de
dimanche dernier a été, généralement, favorable
aux idées républicaines, prises, naturellement,
dans le sens le moins révolutionnaire. Il y a dans
cette manifestation électorale, quelque chose de
mou qui enchante les journaux modérés, mais que
nous regrettons. Prenons garde ! Nous restons
placides devant les agissements du parti réaction
naire qui veut nous prendre en traître ! Nous lais
sons faire ! Nous assumons ainsi une bien grave
responsabilité !
Centenaire du 10 Août. — Paris s’apprête
à fêter le Centenaire du 10 Août, non pas officiel
lement, car on sait que le gouvernement a annulé
la décision qu’avait voté le Conseil municipal.
Mais partout des manifestations, banquets, confé
rences, auront lieu, et tout fait prévoir que le
grand centenaire sera célébré d’une façon digne.
Dans le VI a arrondissement, où se trouve la
statue de Danton, le comité républicain radical du
quartier de la Monnaie, a adressé l’appel suivant :
c Citoyens,
« tent l’ancien district des Cordeliers, auxquels
t ont promis de se joindre des groupes et sociétés
« patriotiques, républicains, et de libre pensée,
« avec leurs insignes et bannières, porteront à la
« statue de Danton, boulevard St-Qermain, une
« couronne commémorative.
« Il y aura à cette date un siècle, le peuple se
« jeta sur la royauté, prit les Tuileries, conduisit
« à la prison du Temple ce monarque qui, peu
t auparavant, héritier de dix siècles de despotisme,
t embastillait tous ceux qui pensaient.
« Le 10 Août a été la grande date révolution-
« naire, celle qui a eu entre toutes un caractère
« décisif.
« Nous adressons à tous les patriotes républi-
« cains notre appel, pour venir, fils reconnaissants
« de la Révolution, saluer avec nous de leurs
« acclamations, Danton, les héros du 10 Août, les
t vainqueurs de Valmy.
a Vive la République ! »
Cet appel, comme d’ailleurs ceux de tous les
quartiers de Paris, sera certainement entendu. Il
appartient à la génération actuelle de se souvenir
de ce que nos pères ont fait pour nous.
C’est pourquoi nous voudrions que non seule
ment à Paris, mais dans toute la France, au Havre,
notamment, des manifestations se produisassent
en ce jour mémorable. Espérons qu’il s’en organise
en grand nombre.
■k
* *
A ce propos, nous avons été heureux de lire le
discours de M. le docteur Fauvel, Conseiller géné
ral, à la distribution des prix de l’école de la rue
Clovis. C’est un morceau "Très intéressant, d’une
mâle éloquence, qui nous soulage de la prose
insignifiante que M. Rispal a débitée à une céré
monie analogue, le lendemain.
Nous ne pouvons résister au désir de mettre
sous les yeux de nos lecteurs le passage marquant
de ce discours :
« La France entière fêtera, le 22 septembre
prochain, la proclamation de h première Républi
que. Dans cinq jours, le 10 août, Paris célébrera
le centenaire de la prise des Tuileries. Aujourd’hui
même, 3 août, est une date importante : c’est le
3 août 1792 que le ministre des relations étrangères
de Louis XVI, Bigot de Sainte-Croix, communiqua
officiellement à l’Assemblé nationale la déclaration
de Brunswick, général en chef de l’armée prus
sienne, qui venait à marches forcées pour rendre
à Louis XVI son autorité et livrer Paris et la
France à une exécution militaire. Le même jour,
3 août, Paris relevait le défi : à peine Bigot de
Sainte-Croix était-il sorti, que Pétion, maire de
Paris, se présentait à la barre de l’Assemblée et
déposait la pétition des 47 sections, demandant la
déchéance de Louis XVI, complice de l’étranger.
Ce fut ce même jour encore, que les 500 fédérés
de Marseille, arrivés depuis le 30 juillet, jetaient
pour la première fois à tous les échos de Paris,
l’air entraînant de la Marseillaise , connue jusque
là sous le nom de Chant guerrier de l’Armée du
Rhin.
« Barbaroux voulait, dès ce jour, à la tête de ses
Marseillais, envahir lesTuileries etfaireLouisXVI
prisonnier. Ce fut partie remise de cinq jours.
« Comme il serait intéressant pour vous et utile
pour votre génération, que l’on saisit et fixât, dans
vos jeunes intelligences, toutes ces dates, accom
pagnées de quelques commentaires !
Nécrologie. — M. Teisserenc de Bort, séna
teur, ancien ministre et ancien ambassadeur, est
mort à Paris, dans sa soixante-dix-huitième année,
à la suite d’une congestion cérébrale.
Né à Châteauroux, le 4 septembre 1814, il fut
élu député de Pezenas en 1846 et soutint la
politique de Guizot. En 1818, il rentra dans la vie
privée.
Il fut élu, depuis le 8 février 1870, régulière
ment député ; il fut plusieurs fois ministre et
sénateur.
CONSEIL MUNICIPAL
DU HAVRE
Séance du 3 Août 1892
Peu de monde, mercredi, à la séance du Conseil
municipal.
Après avoir voté une somme de 5,000 fr. pour
l’érection d’un monument à la mémoire de l’amiral
Mouchez — ce qui a permis à M. Rispal de dire,
sur une observation de M. Maillart, « qu’il serait
indigne de marchander » — nos édiles se sont
occupés des questions courantes.
A noter, la subvention de 100 fr. pour le monu
ment à élever à Anatole de la Forge, le républi
cain honnête et dévoué, dont nous regrettons la
perte.
Vient ensuite la grande question des travaux du
port du Havre.
Ces travaux qui tout d’abord devaient s’élever à
88,660,000 fr. sont réduits à 42,500,000 fr. Comme
de juste, nos bons sénateurs ont cru devoir donner
leur avis et faire des... sottises. Ces honorables
personnages ayant une grande compétence (!) en
matière maritime, il était certain que le port du
Havre serait certainement sacrifié.
Voici, du reste, une partie de la dépêche en
voyée par le ministre à M. le maire du Havre :
S’inspirant des discussions qui ont eu lieu au
Sénat, M. le ministre des travaux publics a invité
les ingénieurs à retrancher du projet les parties
dont l’exécution peut être ajournée.
Le résultat de cette étude est un avant-projet
restreint, dont l’évaluation, abstraction faite des
travaux militaires, est de 42 millions 1/2, alors que
l’évaluation précédente était de 88,660,000 fr.
Cette somme de 42,500,000 fr. comprend 15 mil
lions pour la Seine et 27 millions 1/2 pour le Havre.
En ce qui concerne la Seine, le nouvel avant-
projet n’apporte aucune modification fondamen
tale au projet primitif.
En ce qui concerne le Havre, le nouvel avant-
projet, tout en réservant la possibilité de l’exécu
tion ultérieure de l’avant-port Nord, prévu dans
l’étude primitive, limite les travaux à la création
de i’avant-port Sud, avec les quelques modifica
tions de détail que comporte son exécution isolée.;
Il conserve d’ailleurs les travaux intérieurs des
tinés à faciliter l’accès des bassins. La passe d’en
trée actuelle serait reportée d’environ 500 mètres:
vers le Nord, et l’on creuserait, à la drague, trois
chenaux extérieurs d’accès. Enfin, le projet prévoit
aussi la défense de la Hève.
La partie de ces avant-projets concernant le port
du Havre a été examinée par une commission
nautique et a fait l’objet d’une conférence mixte
pour être soumise ultérieurement à une enquête
d’utilité publique.
Les conférences mixtes ont conclu en faveur du
projet, et l’Administration fera procéder bientôt à
l’enquête d’utilité publique.
« Mais auparavant, ajoute la dépêche ministé
rielle, il convient que l’Administration sache sur
quel concours financier elle peut compter de la
part des intéressés. »
Le Sénat a trouvé insuffisante la subvention du
quart de la dépense totale que le projet de 1887
imposait aux deux Chambres, de commerce du
Havre et de Rouen, assistées des deux villes et du
département. « M. le ministre a, dit-il, lieu de
croire que le Sénat exigera que les intéressés con
sentent une part au moins égale à la moitié de la
dépense effective des travaux. »
D’autre part, ajoute M. le ministre, le gouverne
ment, d’accord avec le Parlement, a renoncé d'une
façon absolue à demander aux corps locaux de
faire à l’Etat des avances remboursables, même
sans intérêt, en exécution de travaux publics. De
puis cinq ans les intéressés n’ont été admis à con
courir aux dépenses que sous la forme de subven
tions fermes ne comportant aucun remboursement
de la part du budget de l’Etat, et le ministre esti
me que cette règle s impose pour la question des
travaux du Havre et de la Basse-Seine.
En conséquence, le ministre invite M. le préfet
de la Seine-Inférieure à soumettre à nouveau
la question aux municipalités, aux Chambres
de commerce intéressées et au Conseil générai
qui, précédemment, avait consenti une subvention
égale aux cinq vingt-quatrièmes de l’ensemble
des subventions locales.
L’enquête d’utilité publique ne sera ouverte que
lorsque le ministre aura pu statuer sur les propo
sitions des corps électifs.
Telle est, dans ses grandes lignes, la dépêche de
M. le ministre des travaux publics.
Une commission municipale a été nommée pour
étudier cette question si importante. Elle est com
posée de MM. Guerrand, Acher, Lafond, Bauzin,
Fauvel, Windesheim, Bricka, Lavotte et Cherfils.
Au sujet de la tranformation du bassin du Com
merce, M. Rispal rappelle la proposition qu’il
avait faite le 19 janvier 1887, c’est-à-dire affecta
tion de la moitié du bassin du Commerce à la
navigation de plaisance, maintien provisoire de la
passerelle, déplacement de la Mâture qui pourrait
être reportée bassin de la Barre, à la place du
Dock flottant, création d’un square, suppression
des égouts débouchant dans le bassin du Com
merce, suppression des canons d’amarrage, ins
tallation en dehors de la bordure de granit d’une
balustrade en fonte semblable à celle du boule
vard Maritime, et, finalement, établissement d'un
vaste escalier en granit, à l’emplacement même
de la Mâture.
Comme on sait bien que M. Auguste Rispal tire
ses dernières cartouches et veut, malgré tout
obtenir les voix des électeurs du quartier Saint-
François.
C’est si beau les promesses et ça coûte si peu.
Le magnifique projet est renvoyé à la commis
sion de la voirie.
Après une discussion au sujet de la prétendue
fièvre aphteuse des bestiaux, discussion à laquelle
prennent part MM. Bernard, Fauvel, Gardye
(chargés de la surveillance des Abattoirs), Duplat.
MM. Fauvel et Bernard demandant la création
d’un sênatorium pour mettre fin si possible aux
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 89.15%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 89.15%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k3263245x/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k3263245x/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k3263245x/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k3263245x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k3263245x
Facebook
Twitter