Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1892-07-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 juillet 1892 30 juillet 1892
Description : 1892/07/30 (N43). 1892/07/30 (N43).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263244h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
l re Année — K° 43 — Samedi S» Juillet 1892. CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
l re Année — 12 Thermidor An 100 — N° 43.
wamo—aa—p—m —mm
Réveil
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît le Samedi
PRIX DES ABONNEMENTS :
‘i U */ u *“ *‘ r
•UN - AN» SIX MOIS
Le Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
Le Scrutin âe Dimanche
j • r. ; n’J 10: X '■ f- ; f ; ! ;
Nous sommes, paraîtAl, en période élec
torale. En réalité, on ne s’en douterait guère !
Pas la moindre agitation ; partout le calme
le plus complet.
Il y a des gens qui trouvent parfaite cette
absence de mouvement dans un pareil moment;
nous croyons, nous, que cela est profondément
regrettable.
Que les esprits aux ambitions satisfaites ;
que les parvenus du grand cénacle déclarent
que tout va pour le mieux; qu’ils soient
enchantés de ce qui se passe, cela se conçoit
aisément. Ils ne se soucient pas d’être dérangés
dans leur quiétude et ne demandent qu’à
jouir le plus longtemps possible de la situation
qu’ils ont acquise.
Mais nous ne voyons pas ce que les électeurs
peuvent gagner à cette politique qui consiste
à permettre que leurs destinées restent plus
longtempssoumises aux influences d’un groupe
aux allures ploutocratiques !
Nous avons, dans notre dernier numéro, dit
ce que nous pensions des candidats; nous n’y
reviendrons pas.
Certes, il est fâcheux que l’on n’ait pas
opposé de concurrents à certains noms. Mais
ce n’est pas de notre faute.
Toutefois, de ceque nousn’avonspointdecan-
didat à mettre contre M.'Rlspai, par exemple;
il ne s’en suit pas que nécessairement nous
soyons tenus de considérer ce dernier comme
le modèle des administrateurs financiers.
Si l’on voulait à cet égard de plus amples
raisons, nous n’aurions qu’à reproduire
les articles publiés il y a deux et trois ans par
le Journal du Havre , sur la gestion financière
de M. Rispal. Caron se souvient que le Journal
du Havre faisait alors, contre cette adminis
tration, une campagne serrée et nourrie
d’arguments solides et décisifs.
Aujourd’hui, le même journal et la même
plume adorent ce qu’ils brûlaient alors ; c’est
un système de moralité politique que nous
tenons à constater.
Nous ne serions pas surpris, d’ailleurs, que
les électeurs indiquassent par une abstention
sur quelques noms leur mécontentement de
la situation actuelle. Ils y seront invités,
sans doute, par le beau temps, par les courses,
par la cavalcade de Sanvic, mais surtout par
l’absence de candidatures sympathiques dans
certains cas. Beaucoup, en effet, aimeront
mieux se rendre aux distractions qui les
attireront ailleurs, que de voter pour M.
Iîispal, pour M. Roederer ou pour M. Odinet;
car ce n’est pas un plaisir, en définitive, de
mettre dans l’urne le nom d’un de ces can
didats.
ic
X X
Nous avons une meilleure opinion en ce
qui concerne le 4 e canton. Les deux noms
que les électeurs ont devant eux sont abso
lument sympathiques. MM. FAUVEL et
CHEURET ont donné des preuves certaines,
constantes de leur républicanisme ; ils se
sont mis en relations continuelles avec leurs
électeurs ; ils sont d’un abord facile et toujours
ont soutenu les intérêts du 4 e canton.
Pour toutes ces raisons, nous sommes con
vaincus que les électeurs voudront leur
donner une nouvelle marque de confiance
en renouvelant un mandat qu’ils ont rem
pli jusqu’à ce jour avec la plus grande
ponctualité.
A
* X
Pour nous résumer, nous espérons que les
élections de demain seront favorables à MM.
FAUVEL, CHEURET et FAISANT et nous
pensons que les électeurs manifesteront leur
indifférence en s’abstenant en grand nombre
sur les autres candidats.
«*35s*« *
SEMAI NE POL ITIQUE
FRANCE
Le Parlement chôme ; la vie politique, de ce
côté, est donc tout à fait absente. Toute l’attention
se trouve, en ce moment, portée, en France, vers
le scrutin de dimanche prochain, pour les élections
départementales.
Il est permis de supposer que dans le reste du
pays, elles offriront une animation plus grande
qu’au Havre, où on ne se douterait véritablement
pas que nous sommes en période électorale.
Les nouvelles parlementaires de quelque impor
tance font absolument défaut, et nous sommes,
sous ce rapport, dans le calme le plus complet.
Nécrologie. — M. Léon Journault, sénateur
républicain de Seine-et-Oise, est mort à l’âge de
65 ans.
Maire de Sèvres après le 4 Septembre 1870, il
fut élu par le département de Seine-et-Oise le
8 février 1871, membre de l’Assemblée nationale.
Le 20 février 1876, il fut nommé député de la
2 e circonscription de Versailles ; il fit partie des
363, et fut réélu le 14 octobre 1877.
Le 23 janvier 1881, il devint député de la l rc
circonscription de Versailles, en remplacement de
M. Albert Joly, décédé ; il fut réélu en août 1881,
mais échoua en 1885.
Il entra au Sénat le 10 avril 1886, et fut renommé
en janvier 1891.
Chronique Electorale. — M. Léon Journault
est mort il y a une semaine à perde, qae l’on
s’empresse de s’occuper de son remplacement au
Sénat. On parle de la candidature de M. Goudchaux
qui déjà s’était présenté sur la liste Maze-Journault
en 1891, et avait obtenu une minorité importante.
On cite, en outre, la candidature du maire de
Margency, M. Maurice Muret, et celle de M. Ernest
Hamel. Ces trois candidatures sont républicaines.
Nos chantiers de Constructions
navales et nos Candidats
On sait que plusieurs de nos Conseillers
généraux et d’arrondissement ont soutenu
énergiquement la question des primes à allouer
à la marine marchande, et que tout récemment
encore, MM. Fauvel et Cheuret, lors de leur
réunion électorale à la maison d’école du
quartier des Acacias, ont développé des idées
saines et justes sur ce sujet si important pour
nos chantiers de constructions navales.
Or, si la question. intéresse nos grands
constructeurs, elle intéresse aussi les 120,000
ouvriers employés dans ces chantiers, et qui
ne demandent qu’une chose : soutenir notre
industrie nationale et empêcher par tous les
moyens possibles, les étrangers, — les Anglais
surtout, — de fournir à nos compagnies de
navigation, des navires inférieurs à ceux que
nous construisons chez nous, et d’empocher,
sous le titre de 1/2 prime, l’argent fourni par
tous les contribuables.
Nous pourrions généraliser les allusions,
faire le procès de grandes compagnies mari
times dont tous les navires sont construits en
Angleterre, et affirmer, pièces en main, que
les machines actuellement les plus perfec
tionnés au point de vue de la consommation
du combustible sont des machines de construc
tion française. Mais à quoi bon î Notre journal
n’est pas suffisamment puissant pour arriver,
à lui, seul à obtenir la protection pour notre
marine marchande, et soutenir les intérêts de
nos ouvriers. Ce qu’il faut, c’est l’union de
tous les représentants du pays, c’est l’ensem
ble parfait entre tous les mandataires de toutes
les classes de la population pour arriver à
combattre d’une façon efficace, les prétentions
absurdes des protecteurs de l’étranger.
Ce qu’il faut, en un mot, c’est que l’argent
Français reste en France, pour permettre
de donner du pain à la classe laborieuse, dont
la seule garantie contre la misère est le
travail.
Malheureusement, tous nos représentants
ne sont pas de cet avis.
Un conseiller général M. Roederer, qui sol
licite pour demain le renouvellement de son
mandat, n’a pas cru devoir s’occuper d’une
façon assez franche, assez nette, de la ques
tion de la marine marchande.
Commepreuvenous allonsdonnerm extenso ,
les conclusions de son rapport sur le vœu émis
à la dernière session du Conseil général, par
MM. Denis Guillot et Fauvel au sujet des pri
mes à allouer à la navigation :
« Considérant que la loi de 1881 sur la
« marine marchande n'a pas donné des ré-
« sultats suffisamment efficaces surtout au
« point de vue de la construction maritime,
cc le Conseil général émet le vœu qu’une pro-
« tection aussi large que possible soit accor-
« dée à la construction maritime, sans préju-
« dice d’une protection suffisante pour la na-
« vigation ».
C’est tout simplement vouloir ménager la
chèvre et le chou.
Que prouvent ces conclusions ?
Elles démontrent tout simplement que M.
Roederer s’inquiète peu des questions mariti
mes et ouvrières.
Si ces questions d’un si grand intérêt ne
l’intéressent pas, nous en sommes à nous de
mander quel sujet pourra avoir pour lui un
intérêt plus considérable !!!...
Dans sa proclamation aux électeurs, même
silence, même mutisme. Des mots, des phra
ses et c’est tout.
Alors que les vrais défenseurs de notre in
dustrie, de notre commerce, de nos travail
leurs, déclarent franchement et sincèrement
pour qui et pourquoi ils travaillent, nous de
mandons à M. Roederer ce qu’il a fait jusqu’à
présent pour ceux dont il sollicite le bulle
tin de vote ?
Ce n’est pas suffisant de dire, je ferai ceci
ou j’essaierai de faire cela.
Ce qu’il faut, ce sont des actes, des preuves,
des faits, qui permettent aux électeurs de dire :
M. Roederer s’est toujours occupé de nos inté
rêts : Votons pour lui.
Malheureusement il n’en est pas ainsi.
En fait d’actes : Peu ou prou.
Comme preuves : Tâtonnements successifs.
Eu ce qui concerne les faits : Désintéresse
ment presque complet de tout ce qui touche le
plus les intérêts du Havre et de ses travailleurs ;
Le Commerce et la Marine.
Comme on le voit, ce ne sont point là des
causes de félicitation, bien au contraire, aussi,
espérons nous bien enregistrer en même temps:
le succès des vrais républicains, et l’échec
— par suite de nombreuses abstentions — de
ceux qui, pour la gloire, sollicitent des man
dats électoraux avec la conviction, dès le len
demain de Vélection, de ne point tenir leurs pro
messes.
Républicains sincères, ouvriers sou
cieux de vos intérêts et de ceux du pays
entier, votez pour des candidats n’ayant
comme principe que de défendre énergi
quement le Havre et sa population franche
ment laborieuse et toute Républicaine.
VIVE LA RÉPUBLIQUE !
«KgfSî»— :
LES DOUZE
On avait envoyé près de cent lettres de convo
cation. Ils sont venus à douze Douze fer
mement convaincus que M. Rispal est un grand
homme doublé d’un administrateur éminent, et
que sans lui il n’y a pas, il ne peut pas y avoir de
salut.
Sans lui, point de gestion intelligente des affai
res, sans lui,... rien... que le néant...
A cette réunion électorale... avortée et sans but
nettement défini qu’a-t-il été dit ?
Pas grand chose. Que dire d’ailleurs à des audi
teurs dévoués nous voulons bien l’admettre, mais
si peu nombreux? Dans ces conditions, il n’y avait
qu’une chose à faire, absorber tranquillement son
moka, fumer son cigare ou sa pipe, et causer delà
pluie et du beau temps.
C’est la résolution que nos douze concitoyens ont
prise bravement, M. Rispal en tête.
C’est égal, envoyer près de cent lettres et rece-
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces. 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
uoir 12 adhésions, c’est maigre pour une période
électorale !
Qu’en pense monsieur le grand candidat du 2*
canton ??
. —•— «<2^—
LES VIGNES DU SEIGNEUR
Nous connaissions les curés, saltimbanques»
fumistes, amis de la bonne chère, bons drilles à
l’occasion, négociants de tout et de rien, vendant
le plus cher possible, le baptême et l’absolution ;
mais nous ne les connaissions pas encore « com
missionnaires en vins. » C’est pourtant ce que
vient de nous apprendre notre excellent confrère,
Louis Lucipia, du Radical, dans un article où. la
critique et l’esprit ne font pas défaut.
A
X X
Un curé qui prend vraiment les paraboles évan
géliques au pied de la lettre, c’est le curé de la
paroisse, de P... (ne lui faisons pas de réclame).
Ce saint homme de prêtre - nul n’ignore que
tous les prêtres sont des saints hommes — ne
suppose pas que c’est au figuré qu’il faut cultiver
les vignes, il estime que lorsqu on est curé en
Bourgogne, il faut mettre la main à la besogne.
Il le dit tout au long dans un prospectus qui est
le chef-d‘œuvre du genre et que plus d’un négo
ciant en liquides voudrait avoir trouvé.
♦Ecoutez le bon curé :
« Depuis bientôt vingt ans, j’habite dans ce
pays, centre des vignobles les plus renommés de
la Bourgogne, à quelques pas de Nuits et de Vou-
geot. Chaque année, j’ai récolté dans un clos»
attenant a mon presbytère, deux à trois pièces
d’un excellent vin fin dont la qualité dst intermé
diaire entie celle des Nuits-Saint-Georges et des
Codons.
« Je l’ai recueilli, fait et soigné moi-même per
sonnellement. »
C’est plus soigné que de l’eau bénite, seulement
_c’est plus cher..Voici.les. prix courants, JN’cuiffiez-
pas que nous copions le prospectus :
« J’ai encore un assez grand nombre de bou
teilles des années 1878, 1881, 1883 et suivantes que
je puis céder A 2 fr. 75, 4 et 5 francs la bouteille,
selon l’année et la qualité. »
Notre curé-vigneron ne publie pas les lettres
flatteuses qu’il a reçues, mais il en fait mention :
« Les lettres que j’ai reçues de ceux qui, spon
tanément, m’ont d emandé quelques bouteilles de
mon vin qu’ils connaissaient, me permettent d’avoir
la certitude que vous serez satisfait vous-même. »
Il ne faudrait pas avoir cent sous dans sa poche
our refuser au curé de P..., de lui acheter une
ouleille de vin fin qu’il soigne personnellement
de ses mains d’oint du Seigneur.
Après tout, ce curé est bien libre de vendre son
vin. Il a des vignes, il les cultive, et il vend son
vin ; rien de mieux.
D’accord. A la condition toutefois qu’il paie les
mêmes impôts que le commun des vignerons, ce
qui serait a rechercher.
Mais continuons notre prospectus :
De même qu’il est marchand, le curé est com
missionnaire en marchandises.
Oyez, oyez.
« Je n’ai de vin ordinaire en fûts que celui de
ma petite consommation : si vous désirez vous en
procurer, vous pouvez me transmettre votre com
mande et, pour vous être agréable, je vous le ferai
envoyer, blanc ou rouge, par de bons propriétaires-
vignerons de ma paroisse dans les prix de 120, 150
et 250 fr. environ la pièce de 228 litres pour les
bons ordinaires, et à partir de 400 francs à 800 fr.
pour le vin d’extra. Le quarlaut de bon vin (57
litres) depuis 100 fr.
« Les personnes qui voudront me transmettre
leur commande seront donc assurées de coopérera
une bonne œuvre, et auront, de plus, chose aussi
rare qu’appréciable, la certitude d’avoir un excel
lent vin naturel de Bourgogne. »
En tête du prospectas, comme sur ceux du Sûr
Péladan, on trouve une croix.
En dessous : DIOCÈSE DE DIJON. Paroisse
de P...
Puis, à cheval sur la bande, un timbre humide
violet, portant au milieu, une croix flanquée à
gauche d’un S, à droite d’un M. En exergue *
Paroisse de P. - DIOCÈSE DE DIJON.
Nous ne voulons pas savoir si l’évêque a autorisé
ce petit commerce. Mais nous sommes sûrs que le
curé de P... crierait qu’on l’écorche tout vif si le
fisc essayait de le traiter comme iL traite tous les
commerçants non ensoutanés, ce qui, pourtant,
serait justice.
L’ÉCONOMIE AVA NT TOUT
Le comte de Paris n’a pas encore regagné Sheen-
House. Les quelques royalistes qu’il était allé
attendre l’autre jour à Folkestone, et auxquels il
avait adressé une allocution qui n’a produit que
fort peu d’impression, lui ont fait espérer d’autres
visites,
Depuis lors, il se promène sur le quai, épiant de
sa lorgnette si le paquebot de Boulogne ne porte
pas de figure aristocratique, et si quelque fidèle ne
vient pas l’assurer de son dévouement in extremis t
Dimanche, la promenade du comte de Paris n’a
point été vaine. Il a pu serrer la main à quatre ou
cinq bons jeunes gens qui s’intitulent « délégation
de la jeunesse royaliste de Paris. »
Comme ils étaient peu nombreux, le royal exilé
j
l re Année — 12 Thermidor An 100 — N° 43.
wamo—aa—p—m —mm
Réveil
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît le Samedi
PRIX DES ABONNEMENTS :
‘i U */ u *“ *‘ r
•UN - AN» SIX MOIS
Le Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
Le Scrutin âe Dimanche
j • r. ; n’J 10: X '■ f- ; f ; ! ;
Nous sommes, paraîtAl, en période élec
torale. En réalité, on ne s’en douterait guère !
Pas la moindre agitation ; partout le calme
le plus complet.
Il y a des gens qui trouvent parfaite cette
absence de mouvement dans un pareil moment;
nous croyons, nous, que cela est profondément
regrettable.
Que les esprits aux ambitions satisfaites ;
que les parvenus du grand cénacle déclarent
que tout va pour le mieux; qu’ils soient
enchantés de ce qui se passe, cela se conçoit
aisément. Ils ne se soucient pas d’être dérangés
dans leur quiétude et ne demandent qu’à
jouir le plus longtemps possible de la situation
qu’ils ont acquise.
Mais nous ne voyons pas ce que les électeurs
peuvent gagner à cette politique qui consiste
à permettre que leurs destinées restent plus
longtempssoumises aux influences d’un groupe
aux allures ploutocratiques !
Nous avons, dans notre dernier numéro, dit
ce que nous pensions des candidats; nous n’y
reviendrons pas.
Certes, il est fâcheux que l’on n’ait pas
opposé de concurrents à certains noms. Mais
ce n’est pas de notre faute.
Toutefois, de ceque nousn’avonspointdecan-
didat à mettre contre M.'Rlspai, par exemple;
il ne s’en suit pas que nécessairement nous
soyons tenus de considérer ce dernier comme
le modèle des administrateurs financiers.
Si l’on voulait à cet égard de plus amples
raisons, nous n’aurions qu’à reproduire
les articles publiés il y a deux et trois ans par
le Journal du Havre , sur la gestion financière
de M. Rispal. Caron se souvient que le Journal
du Havre faisait alors, contre cette adminis
tration, une campagne serrée et nourrie
d’arguments solides et décisifs.
Aujourd’hui, le même journal et la même
plume adorent ce qu’ils brûlaient alors ; c’est
un système de moralité politique que nous
tenons à constater.
Nous ne serions pas surpris, d’ailleurs, que
les électeurs indiquassent par une abstention
sur quelques noms leur mécontentement de
la situation actuelle. Ils y seront invités,
sans doute, par le beau temps, par les courses,
par la cavalcade de Sanvic, mais surtout par
l’absence de candidatures sympathiques dans
certains cas. Beaucoup, en effet, aimeront
mieux se rendre aux distractions qui les
attireront ailleurs, que de voter pour M.
Iîispal, pour M. Roederer ou pour M. Odinet;
car ce n’est pas un plaisir, en définitive, de
mettre dans l’urne le nom d’un de ces can
didats.
ic
X X
Nous avons une meilleure opinion en ce
qui concerne le 4 e canton. Les deux noms
que les électeurs ont devant eux sont abso
lument sympathiques. MM. FAUVEL et
CHEURET ont donné des preuves certaines,
constantes de leur républicanisme ; ils se
sont mis en relations continuelles avec leurs
électeurs ; ils sont d’un abord facile et toujours
ont soutenu les intérêts du 4 e canton.
Pour toutes ces raisons, nous sommes con
vaincus que les électeurs voudront leur
donner une nouvelle marque de confiance
en renouvelant un mandat qu’ils ont rem
pli jusqu’à ce jour avec la plus grande
ponctualité.
A
* X
Pour nous résumer, nous espérons que les
élections de demain seront favorables à MM.
FAUVEL, CHEURET et FAISANT et nous
pensons que les électeurs manifesteront leur
indifférence en s’abstenant en grand nombre
sur les autres candidats.
«*35s*« *
SEMAI NE POL ITIQUE
FRANCE
Le Parlement chôme ; la vie politique, de ce
côté, est donc tout à fait absente. Toute l’attention
se trouve, en ce moment, portée, en France, vers
le scrutin de dimanche prochain, pour les élections
départementales.
Il est permis de supposer que dans le reste du
pays, elles offriront une animation plus grande
qu’au Havre, où on ne se douterait véritablement
pas que nous sommes en période électorale.
Les nouvelles parlementaires de quelque impor
tance font absolument défaut, et nous sommes,
sous ce rapport, dans le calme le plus complet.
Nécrologie. — M. Léon Journault, sénateur
républicain de Seine-et-Oise, est mort à l’âge de
65 ans.
Maire de Sèvres après le 4 Septembre 1870, il
fut élu par le département de Seine-et-Oise le
8 février 1871, membre de l’Assemblée nationale.
Le 20 février 1876, il fut nommé député de la
2 e circonscription de Versailles ; il fit partie des
363, et fut réélu le 14 octobre 1877.
Le 23 janvier 1881, il devint député de la l rc
circonscription de Versailles, en remplacement de
M. Albert Joly, décédé ; il fut réélu en août 1881,
mais échoua en 1885.
Il entra au Sénat le 10 avril 1886, et fut renommé
en janvier 1891.
Chronique Electorale. — M. Léon Journault
est mort il y a une semaine à perde, qae l’on
s’empresse de s’occuper de son remplacement au
Sénat. On parle de la candidature de M. Goudchaux
qui déjà s’était présenté sur la liste Maze-Journault
en 1891, et avait obtenu une minorité importante.
On cite, en outre, la candidature du maire de
Margency, M. Maurice Muret, et celle de M. Ernest
Hamel. Ces trois candidatures sont républicaines.
Nos chantiers de Constructions
navales et nos Candidats
On sait que plusieurs de nos Conseillers
généraux et d’arrondissement ont soutenu
énergiquement la question des primes à allouer
à la marine marchande, et que tout récemment
encore, MM. Fauvel et Cheuret, lors de leur
réunion électorale à la maison d’école du
quartier des Acacias, ont développé des idées
saines et justes sur ce sujet si important pour
nos chantiers de constructions navales.
Or, si la question. intéresse nos grands
constructeurs, elle intéresse aussi les 120,000
ouvriers employés dans ces chantiers, et qui
ne demandent qu’une chose : soutenir notre
industrie nationale et empêcher par tous les
moyens possibles, les étrangers, — les Anglais
surtout, — de fournir à nos compagnies de
navigation, des navires inférieurs à ceux que
nous construisons chez nous, et d’empocher,
sous le titre de 1/2 prime, l’argent fourni par
tous les contribuables.
Nous pourrions généraliser les allusions,
faire le procès de grandes compagnies mari
times dont tous les navires sont construits en
Angleterre, et affirmer, pièces en main, que
les machines actuellement les plus perfec
tionnés au point de vue de la consommation
du combustible sont des machines de construc
tion française. Mais à quoi bon î Notre journal
n’est pas suffisamment puissant pour arriver,
à lui, seul à obtenir la protection pour notre
marine marchande, et soutenir les intérêts de
nos ouvriers. Ce qu’il faut, c’est l’union de
tous les représentants du pays, c’est l’ensem
ble parfait entre tous les mandataires de toutes
les classes de la population pour arriver à
combattre d’une façon efficace, les prétentions
absurdes des protecteurs de l’étranger.
Ce qu’il faut, en un mot, c’est que l’argent
Français reste en France, pour permettre
de donner du pain à la classe laborieuse, dont
la seule garantie contre la misère est le
travail.
Malheureusement, tous nos représentants
ne sont pas de cet avis.
Un conseiller général M. Roederer, qui sol
licite pour demain le renouvellement de son
mandat, n’a pas cru devoir s’occuper d’une
façon assez franche, assez nette, de la ques
tion de la marine marchande.
Commepreuvenous allonsdonnerm extenso ,
les conclusions de son rapport sur le vœu émis
à la dernière session du Conseil général, par
MM. Denis Guillot et Fauvel au sujet des pri
mes à allouer à la navigation :
« Considérant que la loi de 1881 sur la
« marine marchande n'a pas donné des ré-
« sultats suffisamment efficaces surtout au
« point de vue de la construction maritime,
cc le Conseil général émet le vœu qu’une pro-
« tection aussi large que possible soit accor-
« dée à la construction maritime, sans préju-
« dice d’une protection suffisante pour la na-
« vigation ».
C’est tout simplement vouloir ménager la
chèvre et le chou.
Que prouvent ces conclusions ?
Elles démontrent tout simplement que M.
Roederer s’inquiète peu des questions mariti
mes et ouvrières.
Si ces questions d’un si grand intérêt ne
l’intéressent pas, nous en sommes à nous de
mander quel sujet pourra avoir pour lui un
intérêt plus considérable !!!...
Dans sa proclamation aux électeurs, même
silence, même mutisme. Des mots, des phra
ses et c’est tout.
Alors que les vrais défenseurs de notre in
dustrie, de notre commerce, de nos travail
leurs, déclarent franchement et sincèrement
pour qui et pourquoi ils travaillent, nous de
mandons à M. Roederer ce qu’il a fait jusqu’à
présent pour ceux dont il sollicite le bulle
tin de vote ?
Ce n’est pas suffisant de dire, je ferai ceci
ou j’essaierai de faire cela.
Ce qu’il faut, ce sont des actes, des preuves,
des faits, qui permettent aux électeurs de dire :
M. Roederer s’est toujours occupé de nos inté
rêts : Votons pour lui.
Malheureusement il n’en est pas ainsi.
En fait d’actes : Peu ou prou.
Comme preuves : Tâtonnements successifs.
Eu ce qui concerne les faits : Désintéresse
ment presque complet de tout ce qui touche le
plus les intérêts du Havre et de ses travailleurs ;
Le Commerce et la Marine.
Comme on le voit, ce ne sont point là des
causes de félicitation, bien au contraire, aussi,
espérons nous bien enregistrer en même temps:
le succès des vrais républicains, et l’échec
— par suite de nombreuses abstentions — de
ceux qui, pour la gloire, sollicitent des man
dats électoraux avec la conviction, dès le len
demain de Vélection, de ne point tenir leurs pro
messes.
Républicains sincères, ouvriers sou
cieux de vos intérêts et de ceux du pays
entier, votez pour des candidats n’ayant
comme principe que de défendre énergi
quement le Havre et sa population franche
ment laborieuse et toute Républicaine.
VIVE LA RÉPUBLIQUE !
«KgfSî»— :
LES DOUZE
On avait envoyé près de cent lettres de convo
cation. Ils sont venus à douze Douze fer
mement convaincus que M. Rispal est un grand
homme doublé d’un administrateur éminent, et
que sans lui il n’y a pas, il ne peut pas y avoir de
salut.
Sans lui, point de gestion intelligente des affai
res, sans lui,... rien... que le néant...
A cette réunion électorale... avortée et sans but
nettement défini qu’a-t-il été dit ?
Pas grand chose. Que dire d’ailleurs à des audi
teurs dévoués nous voulons bien l’admettre, mais
si peu nombreux? Dans ces conditions, il n’y avait
qu’une chose à faire, absorber tranquillement son
moka, fumer son cigare ou sa pipe, et causer delà
pluie et du beau temps.
C’est la résolution que nos douze concitoyens ont
prise bravement, M. Rispal en tête.
C’est égal, envoyer près de cent lettres et rece-
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces. 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
uoir 12 adhésions, c’est maigre pour une période
électorale !
Qu’en pense monsieur le grand candidat du 2*
canton ??
. —•— «<2^—
LES VIGNES DU SEIGNEUR
Nous connaissions les curés, saltimbanques»
fumistes, amis de la bonne chère, bons drilles à
l’occasion, négociants de tout et de rien, vendant
le plus cher possible, le baptême et l’absolution ;
mais nous ne les connaissions pas encore « com
missionnaires en vins. » C’est pourtant ce que
vient de nous apprendre notre excellent confrère,
Louis Lucipia, du Radical, dans un article où. la
critique et l’esprit ne font pas défaut.
A
X X
Un curé qui prend vraiment les paraboles évan
géliques au pied de la lettre, c’est le curé de la
paroisse, de P... (ne lui faisons pas de réclame).
Ce saint homme de prêtre - nul n’ignore que
tous les prêtres sont des saints hommes — ne
suppose pas que c’est au figuré qu’il faut cultiver
les vignes, il estime que lorsqu on est curé en
Bourgogne, il faut mettre la main à la besogne.
Il le dit tout au long dans un prospectus qui est
le chef-d‘œuvre du genre et que plus d’un négo
ciant en liquides voudrait avoir trouvé.
♦Ecoutez le bon curé :
« Depuis bientôt vingt ans, j’habite dans ce
pays, centre des vignobles les plus renommés de
la Bourgogne, à quelques pas de Nuits et de Vou-
geot. Chaque année, j’ai récolté dans un clos»
attenant a mon presbytère, deux à trois pièces
d’un excellent vin fin dont la qualité dst intermé
diaire entie celle des Nuits-Saint-Georges et des
Codons.
« Je l’ai recueilli, fait et soigné moi-même per
sonnellement. »
C’est plus soigné que de l’eau bénite, seulement
_c’est plus cher..Voici.les. prix courants, JN’cuiffiez-
pas que nous copions le prospectus :
« J’ai encore un assez grand nombre de bou
teilles des années 1878, 1881, 1883 et suivantes que
je puis céder A 2 fr. 75, 4 et 5 francs la bouteille,
selon l’année et la qualité. »
Notre curé-vigneron ne publie pas les lettres
flatteuses qu’il a reçues, mais il en fait mention :
« Les lettres que j’ai reçues de ceux qui, spon
tanément, m’ont d emandé quelques bouteilles de
mon vin qu’ils connaissaient, me permettent d’avoir
la certitude que vous serez satisfait vous-même. »
Il ne faudrait pas avoir cent sous dans sa poche
our refuser au curé de P..., de lui acheter une
ouleille de vin fin qu’il soigne personnellement
de ses mains d’oint du Seigneur.
Après tout, ce curé est bien libre de vendre son
vin. Il a des vignes, il les cultive, et il vend son
vin ; rien de mieux.
D’accord. A la condition toutefois qu’il paie les
mêmes impôts que le commun des vignerons, ce
qui serait a rechercher.
Mais continuons notre prospectus :
De même qu’il est marchand, le curé est com
missionnaire en marchandises.
Oyez, oyez.
« Je n’ai de vin ordinaire en fûts que celui de
ma petite consommation : si vous désirez vous en
procurer, vous pouvez me transmettre votre com
mande et, pour vous être agréable, je vous le ferai
envoyer, blanc ou rouge, par de bons propriétaires-
vignerons de ma paroisse dans les prix de 120, 150
et 250 fr. environ la pièce de 228 litres pour les
bons ordinaires, et à partir de 400 francs à 800 fr.
pour le vin d’extra. Le quarlaut de bon vin (57
litres) depuis 100 fr.
« Les personnes qui voudront me transmettre
leur commande seront donc assurées de coopérera
une bonne œuvre, et auront, de plus, chose aussi
rare qu’appréciable, la certitude d’avoir un excel
lent vin naturel de Bourgogne. »
En tête du prospectas, comme sur ceux du Sûr
Péladan, on trouve une croix.
En dessous : DIOCÈSE DE DIJON. Paroisse
de P...
Puis, à cheval sur la bande, un timbre humide
violet, portant au milieu, une croix flanquée à
gauche d’un S, à droite d’un M. En exergue *
Paroisse de P. - DIOCÈSE DE DIJON.
Nous ne voulons pas savoir si l’évêque a autorisé
ce petit commerce. Mais nous sommes sûrs que le
curé de P... crierait qu’on l’écorche tout vif si le
fisc essayait de le traiter comme iL traite tous les
commerçants non ensoutanés, ce qui, pourtant,
serait justice.
L’ÉCONOMIE AVA NT TOUT
Le comte de Paris n’a pas encore regagné Sheen-
House. Les quelques royalistes qu’il était allé
attendre l’autre jour à Folkestone, et auxquels il
avait adressé une allocution qui n’a produit que
fort peu d’impression, lui ont fait espérer d’autres
visites,
Depuis lors, il se promène sur le quai, épiant de
sa lorgnette si le paquebot de Boulogne ne porte
pas de figure aristocratique, et si quelque fidèle ne
vient pas l’assurer de son dévouement in extremis t
Dimanche, la promenade du comte de Paris n’a
point été vaine. Il a pu serrer la main à quatre ou
cinq bons jeunes gens qui s’intitulent « délégation
de la jeunesse royaliste de Paris. »
Comme ils étaient peu nombreux, le royal exilé
j
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