Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1892-07-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 juillet 1892 02 juillet 1892
Description : 1892/07/02 (N39). 1892/07/02 (N39).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263240v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
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t" Année —»° 39 — Samedi 2 Juillet 1892.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
l re Année — U Messidor An* 100 — N° 39.
Le Réveil dn Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
fmx DES ABONNEMENTS :
E=
ADMINISTRATION! & RÉDACTION!
g
UN AN SIX MOIS
§Ë|
15 RUE CASIMIR-PÉRIER 15
1
T T-Tavr*» 3 fr 2 fr
ES
n
Départements 4 fr. 2 50
Ü
LE RÉVEIL DU HA VUE paraît le Samedi
1
A NOS ABONNES
L’Administration du “ RÉVEIL ”, a
l’honneur d’informer ses abonnés nou
veaux, que l’encaissement de leur sous
cription sera opéré par les soins de la
poste, dans le courant du mois de juillet.
Ceux de nos abonnés qui désireraient
effectuer leur versement dans nos bu
reaux, sont priés de le faire avant le 15
juillet. Le prix de l’abonnement est de 3 fr.
Violations de lois républicaines
Art. 2. Loi du 18 mars
1882. — Les écoles pri
maires publiques vaque
ront un jour par semaine,
en outre du dimanche, afin
de permettre aux parents
de faire donner s’ils le dé
sirent, à leurs enfants, l’in
struction religieuse en de
hors des édifices scolaires.
Le Réveil a dès long
temps inséré une lettre
émanant d’instituteurs du
Havre constatant qu’il est
porté atteinte à la liberté
des pères de famille puis
que la matinée du jeudi est
consacrée, dans toutes les
écoles, à une classe dite de
dessin , obligatoire pour
tous les élèves.
Art. 25. Loi du 30 oc
tobre 1886. — Sont inter
dites aux intituteurs et ins
titutrices publics de tout
ordre les professions com
merciales et industrielles
et fonctions administrali-
'ves.
Sont également interdits
les emplois rémunérés ou
gratuits dans les services
des cultes. Toutefois cette
dernière interdiction n’aura
d’effet qu’après la promul
gation de la loi relative aux
traitements des institu
teurs.
Or, il y a beau temps que
la loi du 19 juillet 1889,
relative aux traitements des
instituteurs a été promul
guée, et malgré les termes
formels de cette loi, tous
nés instituteurs et toutes
nos institutrices (les uns
de bonne volonté et par
vocation ratée, sans doute,
le plus grand nombre par
contrainte) y contrevien
nent : 1° En conduisant
eux-mêmes leurs élèves au
catéchisme du culte catho
lique plusieurs fois par se
maine; 2° En surveillant
ces élèves aux offices les
dimanches etjoursde fêtes ;
3° En remplissant, de ce
chef de surveillance, un
emploi gratuit dans le ser
vice d’un culte ; 4 U En ma
nifestant leur adhésion au
culte catholique au détri
ment des autres cultes re
connus par l’Etat ; 5° En
abandonnant leur établis-
semeat pour surveiller à
l’église, avec un ou plu
sieurs adjoints ou adjointes,
les élèves de la première
communion. m
remplir les fonctions de secrétaire de mairie. On
s Ut que jusqu’à ce jour, ce rôle avait été réservé
à l’instituteur seul.
C’est donc un pas en avant vers l’émancipation
des femmes.
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE
Chambre des Députés. — M. Camille
Dreyfus, dans la séance du 25 juin, a demandé au
Ministre de la guerre quelles mesures il comptait
prendre en présence des attaques dont les officiers
israélites sont en butte de la part d’une certaine
presse catholique.
Dans sa réponse, M. de Freycinet a énergique
ment blâmé les excitations qui, depuis quelques
temps se produisent de la plus déplorable façon et
dont la mort de M. Mayer est un si tragique résul
tat. Ce sont des mœurs d’un autre temps. Aussi,
la Chambre a-t-elle à l’unanimité, adopté l’ordre
du jour suivant :
« La Chambre, approuvant les déclarations du
gouvernement, passe à l’ordre du jour. »
A
* *
Dans la séance du 27 juin,' M. Cluseret a déposé
un projet de loi ayant pour but la, répression du
duel. Le projet a 10 articles ; la Chambre ajourne
au jeudi suivant l’examen de la question, qui ne
paraît pas, d’ailleurs, avoir été favorablement
accueillie par l’assemblée.
La Chambre a eu à s’occuper du projet sur le
déclassement des foutes nationales.
Ce projet consiste à remettre aux départements
l’entetien des routes nationales. Il y a eu, à ce
propos, grande bataille entre M. Dupuy-Dutemps,
rapporteur, M. Cornudet, président de la commis
sion, d’une part, M. Viette, ministre des travaux
publics, d’autre part. Ce dernier, accusant le projet
de loi d'ouvrir un procès de tendance contre les
ingénieurs, dont il a fait l’éloge, a prétendu que
l’entretien par les Ponts et Chaussées est plus éco
nomique que par les agents-voyers, ce qui a
été contesté par M. Cornudet. M. Doumer a égale
ment parlé dans le sens de la commission. Finale
ment, à la demande de M. Loubet, président du
conseil, l’ajournement de la discussion a été pro
noncé.
*
* *
La discussion générale sur le renouvellement
du 'privilège de la Banque de France s’est conti
nuée et a donné lieu à de fort beaux et intéressants
discours de MM. Léon Say et Camille Pelletan.
Nous regrettons de n’en pouvoir donner une
reproduction, même sous forme d’analyse, mais
nous espérons pouvoir nous occuper un jour des
arguments qui auront été produits dans cette
discussion.
Le règlement départe
mental pour les écoles pri
maires publiques invite
(art 19) à cesser toute col
lecte, quête ou souscrip
tion dont le produit est
affecté à l’achat d’un cadeau
pour le chef de l’école —
à plus forte raison pour le
curé.
Cependant, dans la plu
part de nos écoles, MM. les
Directeurs perçoivent et
centralisent les souscrip
tions des enfants pour of
frir un souvenir de recon
naissance au prêtre qui les
a préparés à la première
communion.
’ La République entretient pourtant au Havre un
inspecteur primaire dont le premier devoir est de
veiller à la stricte application des lois scolaires.
Comment ce fonctionnaire s’acquitte-t-il de cette
tâche ?
Nos colonnes sont à sa disposition pour nous
l’apprendre. En cas de, mutisme volontaire, les
mandataires du suffrage universel sauront bien
provoquer en haut lieu des explications néces
saires.
Libéralisme de M. Marie Cardine
Nous sommes heureux d’informer nos lecteurs
que notre nouvel inspecteur d’Académie vient de
prendre l’initiative d’une mesure libérale.
Sur sa proposition le conseil départemental
accorda, il y a quelques jours, à une institutrice
exerçant dans une école mixte, l’autorisation de
Sénat. — La loi sur les Sociétés de secours
mutuels a été votée en deuxième délibération. Le
Sénat a repoussé la demande de la commission
tendant à prélever 6 milions sur le produit des
diamants de la couronne pour les affecter à la dota
tion des sociétés de secours mutuels, le règlement
du produit de cette vente devant être fivé par une
loi spéciale.
; k
* *
Dans la séance du 28 juin. M. Maxime Le
comte, sénateur du Nord, a déposé sur le bureau du
Sénat, la proposition de loi ainsi conçue, pour la
répression du duel :
Le duel est un délit. Quiconque se sera battu en
duel sera puni d’un emprisonnement d’un mois à
un an et d’une amende de 100 à 2,000 francs.
L’auteur des blessures faites enpluelsera puni
d’un emprisonnement de deux mois à deux ans et
d’une amende de 200 à 5,000 francs. Quand les
blessures auront causé la mort, la peine sera d’un
an à trois ans d’emprisonnement et de 500 à 50,000
francs d’amende.
*
•¥ *
Dans la même séance, le sénat aborde la pre
mière délibération sur le projet de loi concernant
Vliygiéne et la sécurité des travailleurs dans les
établissements industriels. M. Morel en est le
rapporteur. La discussion ne donne lieu qu’à trèé
peu d'observations ; seize articles sont adoptés et
le sénat s’ajourne à jeudi.
*
* *
Chronique électorale. — Drome. - M. Jules
Chapon, directeur de la Gironde et de la Petite
Gironde , pose sa candidature à l’élection législa
tive qui doit avoir lieu à Montélimar pour rempla
cer M. Madier de Montjau, décédé.
D’un autre côté, nous apprenons que le congrès
des délégués de l’arrondissement de Montélimar,
s’est prononcé, dimanche dernier, pour la candida
ture de M. Aymé Martin, avocat, à Montélimar,
conseiller général de Marsanne, ancien chef cfe
cabinet de M. Loubet.
Nécrologie. — L’amiral Mouchez, directeur
de l’observatoire de Paris, membre de l'académie
des sciences et du bureau des longitudes, est mort
dans sa propriété de Wissons, près d’Antony
(Seine-et-Oise), à l’âge de 71 ans.
On sait la part importante qu’il prit en 1870 à
l’exécution des ouvrages de défense en vue de pro
téger le Havre du côté de la terre ; c’est à ces
ouvrages qu’on peut attribuer en partie que l’armée
allemande, après Buehy et la prise de Rouen,
renonça à attaquer le Havre de vive force.
M. Mouchez occupait dans le monde scientifique
une place qui fera vivement ressentir la perte
qu’il vient de faire.
M. L. Brindeau, maire du Havre, a assisté aux
obsèques de l’amiral et y a prononcé un discours
au nom de la municipalité havraise.
A
* *
La doyenne des Institutrices laïques
vient de mourir, à Nancy, le 27 juin. Mademoi
selle Virginie Mauvais, née le 3 août 1797.
Elle avait ramassé, dans l’enseignement une
belle fortune, qu’elle a légué, en partie à la ville
de Nancy, en partie au bureau de bienfaisance.
Voici un extrait de son testament, daté du 18 mars
1890, que l’on communique au Temps :
Je veux qu’on me fasse un enterrement civil,
que mon cercueil, peint aux couleurs nationales,
soit conduit au cimetière, sans être recouvert d’un
drap mortuaire, dans le corbillard des pauvres,
attelé de deux ehevaux ornés de rubans aux cou
leurs nationales, qu’on mette sur mon cercueil
une couronne ds lauriers pour rappeler ma lutte
constante contre l’ignorance et le fanatisme, que
mon cercueil soit suivi d’au moins dix musiciens
jouant des airs patriotiques et nationaux, qu’on
invite à mon enterrnment au moins deux cents
pauvres honnêtes, à qui on donnera à chacun deux
francs.
À PROPOS DE PROTECTION
Il ne vous est peut-être jamais arrivé de péné
trer un jour non férié — je veux dire un jour de
travail, de durs labeurs — dans un de ces chantiers
de constructions navales qui se trouvent généra
lement situés en bordure sur un fleuve, une rivière
ou la mer ?
Je ne m’adresse, bien entendu, qu’à ceux qui,
confinés dans les terres de l’intérieur de la France,
ignorent très souvent ce qui se passe dans les
ports de mer. Il y en a ainsi, pour ne parler que
de ceux qui appartiennent à l’industrie privée, en
laissant de côté ceux qui sont la propriété de
l'Etat, dans presque toutes les grandes villes de
notre pays, il y en a même aux portes de Paris.
Je sais bien que beaucoup de~ Parisiens ignorent
cette particularité, mais nous autres, provinciaux,
nous savons qu’ils sont les derniers à connaître
leur ville.
Eh bien ! s'il vous était donné de pénétrer dans
une de ces enceintes, entourées de murs ou de
palissades où s’alignent perpendiculairement au
fleuve, à la rivière ou à la mer, des cales — sortes
de rectangles en maçonnerie, élevés au-dessus du
sol et dont la face supérieure, celle sur laquelle
repose le navire en construction, est eu pente
pour permettre la mise à l’eau, le lancement des
produits de l’Art naval, — entourées de hautes
élanperches, pièces de bois plantées dans le sol
tout autour de ces cales, qui servent à établir sur
les côtés du navire en cours de construction les
échafaudages nécessaires et qui font ressembler
les chantiers, qui nous occupent, à une véritable
forêt de pins qui seraient tout à coup devenus
chauves de leurs ramures, — vous verriez, çà et là,
dispersés pour la facilité des travaux, les ateliers
où se trouvent les outils ingénieux qui servent à
façonner des tôles et des cornières nécessaires à
la construction des navires, et vous trouveriez —
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
y vivant et y mourant même —- des milliers d’ou
vriers fort intéressants, peinant, suant tout le
long du jour, à tordre des cornières ou à chau-
dronner des tôles suivant les formes savantes des
navires.
Vous y verriez des ingénieurs et tout un per
sonnel intelligent d’hommes spéciaux, rivalisant
de travail, de zèle et de dévouement pour arriver
à faire pièce à la concurrence étrangère ou tout
au moins pour arriver au même résultat qu’elle,,
pas au point de vue de la bonne façon ou de la
solidité du travail, car en cela ils ne craignent
personne, mais au seul point de vue du prix de
revient.
Si vous interrogiez ces gens là, vous appren
driez qu’ils ont à lutter contre la conclu jence
anglaise et que ce qui est cause qu’ils ne peu; < nt
pas le faire avantageusement, c’est parce qu’ils
ont les matières premières à un prix plus élevé
que les Anglais, qu’ils tiennent à la supériorité
de leur façon et que pour rien au monde, ils ne
consentiraient à mal finir les travaux qui leur
sont confiés, et qu'en outre, il existe me oi
française qui accorde une véritable prime aux
constructeurs étrangers, que cette lui uoit eore
modifiée incessamment, et qu’ils demandent avec
juste raison qu’elle le soit dans le sens le plus
favorable, sans léser les intérêts des armateurs,
de ceux qui font construire..
Vous seriez amené à prendre connaissance de
la loi en question où vous trouveriez que la prime
à la construction est de soixante francs par ton
neau de jauge pour les voiliers et vapeurs en x fer
ou en acier — pour ne parler que de ceux-là — et
que la prime à l’armement, celle revenant exclu
sivement aux armateurs, est de un franc cinquante
par tonneau de jauge par mille milles parcourus
et que ces deux primes sont applicables par rnoit é
seulement — c'est fort heureux — aux navires
construits à l’étranger, mais préalablement fran
cisés. Vous y apprendriez que la francisation est
une formalité de peu d’importance ; qu’un bateau
construit même eu Allemagne, pour une maison
allemande établie en France, peut parfaitement
l’obtenir, et pour peu que vous soyiez raisonnables
et au courant des événements de votre époque,
vous ne manqueriez pas de conclure que —
puisque le vent est à la protection — ees n>> > ers
là (et non moins courageux), méritent logique»
ment qu’on les protège tout comme on l’a fait
pour d autres, car il« contribuent puissamment à
porter au loin le génie de la France et à l’enricher
en étendant son commerce.
Vous seriez confirmé dans cette manière de voir
en songeant que ces intéressants travailleurs font
essentiellement partie de la population des ports
de mer français qu’on a généralement sacrifiés
dans les tarifs — sans leur donner aucune espèce
de compensation, — et vous penseriez qu’en
satisfaisant le désir de ces gens-là, on accorderait
précisément à ces ports de mer une faible compen
sation qu’ils méritent bien.
Amené à vous livrer au sujet de tout cela, à
une véritable enquête, vous apprendriez de ces
ouvriers, auxquels vous vous intéresseriez de plus
en plus, qu’ils ne demandent pour arriver au
résultat qu’ils désirent, qu’ils jugent indispensable
à. la prospérité de leur industrie, aucun sacrifice
de l’Etat, qu’ils refusent même la prime de 60
francs par tonneau de jauge qu’on leur accorde
comme une aumône, qui ne profite en réalité
qu’aux armateurs puisqu’ils sont obligés d’en tenir
compte dans les prix de revient, et qu’ils désirent
tout simplement, ce qui ne peut-être qu’une
source de revenus pour l'Etat, —qu’on inflige aux
navires construits à l’étranger, demandant leur
francisation, un droit de douane de trois à quatre
cents francs par exemple^;—ce ch ffre n’a rien
d’excessif et ne représente que 30 0/0 de la valeur
par tonneau de déplacement, j’entends dire de
poids. Ce qui no serait ni plus, ni moins qu’un
impôt sur la matière première entrant en France.
Tout cela vous apparaîtrait, à vous, homme de
l’intérieur des terres, comme une solution ration
nelle qui s’impose.
Mais la Chambre des Députés, appelée d’ici à
quelque temps à discuter coite intéressante loi,
cette Chambre composée d’hommes intelligents,
mais parfois trop peu soucieux des véritables
intérêts de la France travailleuse, de celle qui
n’épuise pas le meilleur d’elle-même en des luttes
stériles, raisonnera-t-elle comme le plus humble
terrien ?
Ce serait là cejundant de la politique vraiment
démocratique, de la bonne politique de fait,
logiquement protectionniste.
L’avenir répondra au point d’interrogation que
nous posons.
A. Mettling.
— —
QUESTION DE RÉCLAME
Nos lecteurs ont sans doute entendu parler de
M. le vicomte de Montfort, conseiller général de
la Seine-Inférieure, bien connu par ses attaches
avec le parti clérical, qui dénigre si bien, quand
t" Année —»° 39 — Samedi 2 Juillet 1892.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
l re Année — U Messidor An* 100 — N° 39.
Le Réveil dn Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
fmx DES ABONNEMENTS :
E=
ADMINISTRATION! & RÉDACTION!
g
UN AN SIX MOIS
§Ë|
15 RUE CASIMIR-PÉRIER 15
1
T T-Tavr*» 3 fr 2 fr
ES
n
Départements 4 fr. 2 50
Ü
LE RÉVEIL DU HA VUE paraît le Samedi
1
A NOS ABONNES
L’Administration du “ RÉVEIL ”, a
l’honneur d’informer ses abonnés nou
veaux, que l’encaissement de leur sous
cription sera opéré par les soins de la
poste, dans le courant du mois de juillet.
Ceux de nos abonnés qui désireraient
effectuer leur versement dans nos bu
reaux, sont priés de le faire avant le 15
juillet. Le prix de l’abonnement est de 3 fr.
Violations de lois républicaines
Art. 2. Loi du 18 mars
1882. — Les écoles pri
maires publiques vaque
ront un jour par semaine,
en outre du dimanche, afin
de permettre aux parents
de faire donner s’ils le dé
sirent, à leurs enfants, l’in
struction religieuse en de
hors des édifices scolaires.
Le Réveil a dès long
temps inséré une lettre
émanant d’instituteurs du
Havre constatant qu’il est
porté atteinte à la liberté
des pères de famille puis
que la matinée du jeudi est
consacrée, dans toutes les
écoles, à une classe dite de
dessin , obligatoire pour
tous les élèves.
Art. 25. Loi du 30 oc
tobre 1886. — Sont inter
dites aux intituteurs et ins
titutrices publics de tout
ordre les professions com
merciales et industrielles
et fonctions administrali-
'ves.
Sont également interdits
les emplois rémunérés ou
gratuits dans les services
des cultes. Toutefois cette
dernière interdiction n’aura
d’effet qu’après la promul
gation de la loi relative aux
traitements des institu
teurs.
Or, il y a beau temps que
la loi du 19 juillet 1889,
relative aux traitements des
instituteurs a été promul
guée, et malgré les termes
formels de cette loi, tous
nés instituteurs et toutes
nos institutrices (les uns
de bonne volonté et par
vocation ratée, sans doute,
le plus grand nombre par
contrainte) y contrevien
nent : 1° En conduisant
eux-mêmes leurs élèves au
catéchisme du culte catho
lique plusieurs fois par se
maine; 2° En surveillant
ces élèves aux offices les
dimanches etjoursde fêtes ;
3° En remplissant, de ce
chef de surveillance, un
emploi gratuit dans le ser
vice d’un culte ; 4 U En ma
nifestant leur adhésion au
culte catholique au détri
ment des autres cultes re
connus par l’Etat ; 5° En
abandonnant leur établis-
semeat pour surveiller à
l’église, avec un ou plu
sieurs adjoints ou adjointes,
les élèves de la première
communion. m
remplir les fonctions de secrétaire de mairie. On
s Ut que jusqu’à ce jour, ce rôle avait été réservé
à l’instituteur seul.
C’est donc un pas en avant vers l’émancipation
des femmes.
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE
Chambre des Députés. — M. Camille
Dreyfus, dans la séance du 25 juin, a demandé au
Ministre de la guerre quelles mesures il comptait
prendre en présence des attaques dont les officiers
israélites sont en butte de la part d’une certaine
presse catholique.
Dans sa réponse, M. de Freycinet a énergique
ment blâmé les excitations qui, depuis quelques
temps se produisent de la plus déplorable façon et
dont la mort de M. Mayer est un si tragique résul
tat. Ce sont des mœurs d’un autre temps. Aussi,
la Chambre a-t-elle à l’unanimité, adopté l’ordre
du jour suivant :
« La Chambre, approuvant les déclarations du
gouvernement, passe à l’ordre du jour. »
A
* *
Dans la séance du 27 juin,' M. Cluseret a déposé
un projet de loi ayant pour but la, répression du
duel. Le projet a 10 articles ; la Chambre ajourne
au jeudi suivant l’examen de la question, qui ne
paraît pas, d’ailleurs, avoir été favorablement
accueillie par l’assemblée.
La Chambre a eu à s’occuper du projet sur le
déclassement des foutes nationales.
Ce projet consiste à remettre aux départements
l’entetien des routes nationales. Il y a eu, à ce
propos, grande bataille entre M. Dupuy-Dutemps,
rapporteur, M. Cornudet, président de la commis
sion, d’une part, M. Viette, ministre des travaux
publics, d’autre part. Ce dernier, accusant le projet
de loi d'ouvrir un procès de tendance contre les
ingénieurs, dont il a fait l’éloge, a prétendu que
l’entretien par les Ponts et Chaussées est plus éco
nomique que par les agents-voyers, ce qui a
été contesté par M. Cornudet. M. Doumer a égale
ment parlé dans le sens de la commission. Finale
ment, à la demande de M. Loubet, président du
conseil, l’ajournement de la discussion a été pro
noncé.
*
* *
La discussion générale sur le renouvellement
du 'privilège de la Banque de France s’est conti
nuée et a donné lieu à de fort beaux et intéressants
discours de MM. Léon Say et Camille Pelletan.
Nous regrettons de n’en pouvoir donner une
reproduction, même sous forme d’analyse, mais
nous espérons pouvoir nous occuper un jour des
arguments qui auront été produits dans cette
discussion.
Le règlement départe
mental pour les écoles pri
maires publiques invite
(art 19) à cesser toute col
lecte, quête ou souscrip
tion dont le produit est
affecté à l’achat d’un cadeau
pour le chef de l’école —
à plus forte raison pour le
curé.
Cependant, dans la plu
part de nos écoles, MM. les
Directeurs perçoivent et
centralisent les souscrip
tions des enfants pour of
frir un souvenir de recon
naissance au prêtre qui les
a préparés à la première
communion.
’ La République entretient pourtant au Havre un
inspecteur primaire dont le premier devoir est de
veiller à la stricte application des lois scolaires.
Comment ce fonctionnaire s’acquitte-t-il de cette
tâche ?
Nos colonnes sont à sa disposition pour nous
l’apprendre. En cas de, mutisme volontaire, les
mandataires du suffrage universel sauront bien
provoquer en haut lieu des explications néces
saires.
Libéralisme de M. Marie Cardine
Nous sommes heureux d’informer nos lecteurs
que notre nouvel inspecteur d’Académie vient de
prendre l’initiative d’une mesure libérale.
Sur sa proposition le conseil départemental
accorda, il y a quelques jours, à une institutrice
exerçant dans une école mixte, l’autorisation de
Sénat. — La loi sur les Sociétés de secours
mutuels a été votée en deuxième délibération. Le
Sénat a repoussé la demande de la commission
tendant à prélever 6 milions sur le produit des
diamants de la couronne pour les affecter à la dota
tion des sociétés de secours mutuels, le règlement
du produit de cette vente devant être fivé par une
loi spéciale.
; k
* *
Dans la séance du 28 juin. M. Maxime Le
comte, sénateur du Nord, a déposé sur le bureau du
Sénat, la proposition de loi ainsi conçue, pour la
répression du duel :
Le duel est un délit. Quiconque se sera battu en
duel sera puni d’un emprisonnement d’un mois à
un an et d’une amende de 100 à 2,000 francs.
L’auteur des blessures faites enpluelsera puni
d’un emprisonnement de deux mois à deux ans et
d’une amende de 200 à 5,000 francs. Quand les
blessures auront causé la mort, la peine sera d’un
an à trois ans d’emprisonnement et de 500 à 50,000
francs d’amende.
*
•¥ *
Dans la même séance, le sénat aborde la pre
mière délibération sur le projet de loi concernant
Vliygiéne et la sécurité des travailleurs dans les
établissements industriels. M. Morel en est le
rapporteur. La discussion ne donne lieu qu’à trèé
peu d'observations ; seize articles sont adoptés et
le sénat s’ajourne à jeudi.
*
* *
Chronique électorale. — Drome. - M. Jules
Chapon, directeur de la Gironde et de la Petite
Gironde , pose sa candidature à l’élection législa
tive qui doit avoir lieu à Montélimar pour rempla
cer M. Madier de Montjau, décédé.
D’un autre côté, nous apprenons que le congrès
des délégués de l’arrondissement de Montélimar,
s’est prononcé, dimanche dernier, pour la candida
ture de M. Aymé Martin, avocat, à Montélimar,
conseiller général de Marsanne, ancien chef cfe
cabinet de M. Loubet.
Nécrologie. — L’amiral Mouchez, directeur
de l’observatoire de Paris, membre de l'académie
des sciences et du bureau des longitudes, est mort
dans sa propriété de Wissons, près d’Antony
(Seine-et-Oise), à l’âge de 71 ans.
On sait la part importante qu’il prit en 1870 à
l’exécution des ouvrages de défense en vue de pro
téger le Havre du côté de la terre ; c’est à ces
ouvrages qu’on peut attribuer en partie que l’armée
allemande, après Buehy et la prise de Rouen,
renonça à attaquer le Havre de vive force.
M. Mouchez occupait dans le monde scientifique
une place qui fera vivement ressentir la perte
qu’il vient de faire.
M. L. Brindeau, maire du Havre, a assisté aux
obsèques de l’amiral et y a prononcé un discours
au nom de la municipalité havraise.
A
* *
La doyenne des Institutrices laïques
vient de mourir, à Nancy, le 27 juin. Mademoi
selle Virginie Mauvais, née le 3 août 1797.
Elle avait ramassé, dans l’enseignement une
belle fortune, qu’elle a légué, en partie à la ville
de Nancy, en partie au bureau de bienfaisance.
Voici un extrait de son testament, daté du 18 mars
1890, que l’on communique au Temps :
Je veux qu’on me fasse un enterrement civil,
que mon cercueil, peint aux couleurs nationales,
soit conduit au cimetière, sans être recouvert d’un
drap mortuaire, dans le corbillard des pauvres,
attelé de deux ehevaux ornés de rubans aux cou
leurs nationales, qu’on mette sur mon cercueil
une couronne ds lauriers pour rappeler ma lutte
constante contre l’ignorance et le fanatisme, que
mon cercueil soit suivi d’au moins dix musiciens
jouant des airs patriotiques et nationaux, qu’on
invite à mon enterrnment au moins deux cents
pauvres honnêtes, à qui on donnera à chacun deux
francs.
À PROPOS DE PROTECTION
Il ne vous est peut-être jamais arrivé de péné
trer un jour non férié — je veux dire un jour de
travail, de durs labeurs — dans un de ces chantiers
de constructions navales qui se trouvent généra
lement situés en bordure sur un fleuve, une rivière
ou la mer ?
Je ne m’adresse, bien entendu, qu’à ceux qui,
confinés dans les terres de l’intérieur de la France,
ignorent très souvent ce qui se passe dans les
ports de mer. Il y en a ainsi, pour ne parler que
de ceux qui appartiennent à l’industrie privée, en
laissant de côté ceux qui sont la propriété de
l'Etat, dans presque toutes les grandes villes de
notre pays, il y en a même aux portes de Paris.
Je sais bien que beaucoup de~ Parisiens ignorent
cette particularité, mais nous autres, provinciaux,
nous savons qu’ils sont les derniers à connaître
leur ville.
Eh bien ! s'il vous était donné de pénétrer dans
une de ces enceintes, entourées de murs ou de
palissades où s’alignent perpendiculairement au
fleuve, à la rivière ou à la mer, des cales — sortes
de rectangles en maçonnerie, élevés au-dessus du
sol et dont la face supérieure, celle sur laquelle
repose le navire en construction, est eu pente
pour permettre la mise à l’eau, le lancement des
produits de l’Art naval, — entourées de hautes
élanperches, pièces de bois plantées dans le sol
tout autour de ces cales, qui servent à établir sur
les côtés du navire en cours de construction les
échafaudages nécessaires et qui font ressembler
les chantiers, qui nous occupent, à une véritable
forêt de pins qui seraient tout à coup devenus
chauves de leurs ramures, — vous verriez, çà et là,
dispersés pour la facilité des travaux, les ateliers
où se trouvent les outils ingénieux qui servent à
façonner des tôles et des cornières nécessaires à
la construction des navires, et vous trouveriez —
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
y vivant et y mourant même —- des milliers d’ou
vriers fort intéressants, peinant, suant tout le
long du jour, à tordre des cornières ou à chau-
dronner des tôles suivant les formes savantes des
navires.
Vous y verriez des ingénieurs et tout un per
sonnel intelligent d’hommes spéciaux, rivalisant
de travail, de zèle et de dévouement pour arriver
à faire pièce à la concurrence étrangère ou tout
au moins pour arriver au même résultat qu’elle,,
pas au point de vue de la bonne façon ou de la
solidité du travail, car en cela ils ne craignent
personne, mais au seul point de vue du prix de
revient.
Si vous interrogiez ces gens là, vous appren
driez qu’ils ont à lutter contre la conclu jence
anglaise et que ce qui est cause qu’ils ne peu; < nt
pas le faire avantageusement, c’est parce qu’ils
ont les matières premières à un prix plus élevé
que les Anglais, qu’ils tiennent à la supériorité
de leur façon et que pour rien au monde, ils ne
consentiraient à mal finir les travaux qui leur
sont confiés, et qu'en outre, il existe me oi
française qui accorde une véritable prime aux
constructeurs étrangers, que cette lui uoit eore
modifiée incessamment, et qu’ils demandent avec
juste raison qu’elle le soit dans le sens le plus
favorable, sans léser les intérêts des armateurs,
de ceux qui font construire..
Vous seriez amené à prendre connaissance de
la loi en question où vous trouveriez que la prime
à la construction est de soixante francs par ton
neau de jauge pour les voiliers et vapeurs en x fer
ou en acier — pour ne parler que de ceux-là — et
que la prime à l’armement, celle revenant exclu
sivement aux armateurs, est de un franc cinquante
par tonneau de jauge par mille milles parcourus
et que ces deux primes sont applicables par rnoit é
seulement — c'est fort heureux — aux navires
construits à l’étranger, mais préalablement fran
cisés. Vous y apprendriez que la francisation est
une formalité de peu d’importance ; qu’un bateau
construit même eu Allemagne, pour une maison
allemande établie en France, peut parfaitement
l’obtenir, et pour peu que vous soyiez raisonnables
et au courant des événements de votre époque,
vous ne manqueriez pas de conclure que —
puisque le vent est à la protection — ees n>> > ers
là (et non moins courageux), méritent logique»
ment qu’on les protège tout comme on l’a fait
pour d autres, car il« contribuent puissamment à
porter au loin le génie de la France et à l’enricher
en étendant son commerce.
Vous seriez confirmé dans cette manière de voir
en songeant que ces intéressants travailleurs font
essentiellement partie de la population des ports
de mer français qu’on a généralement sacrifiés
dans les tarifs — sans leur donner aucune espèce
de compensation, — et vous penseriez qu’en
satisfaisant le désir de ces gens-là, on accorderait
précisément à ces ports de mer une faible compen
sation qu’ils méritent bien.
Amené à vous livrer au sujet de tout cela, à
une véritable enquête, vous apprendriez de ces
ouvriers, auxquels vous vous intéresseriez de plus
en plus, qu’ils ne demandent pour arriver au
résultat qu’ils désirent, qu’ils jugent indispensable
à. la prospérité de leur industrie, aucun sacrifice
de l’Etat, qu’ils refusent même la prime de 60
francs par tonneau de jauge qu’on leur accorde
comme une aumône, qui ne profite en réalité
qu’aux armateurs puisqu’ils sont obligés d’en tenir
compte dans les prix de revient, et qu’ils désirent
tout simplement, ce qui ne peut-être qu’une
source de revenus pour l'Etat, —qu’on inflige aux
navires construits à l’étranger, demandant leur
francisation, un droit de douane de trois à quatre
cents francs par exemple^;—ce ch ffre n’a rien
d’excessif et ne représente que 30 0/0 de la valeur
par tonneau de déplacement, j’entends dire de
poids. Ce qui no serait ni plus, ni moins qu’un
impôt sur la matière première entrant en France.
Tout cela vous apparaîtrait, à vous, homme de
l’intérieur des terres, comme une solution ration
nelle qui s’impose.
Mais la Chambre des Députés, appelée d’ici à
quelque temps à discuter coite intéressante loi,
cette Chambre composée d’hommes intelligents,
mais parfois trop peu soucieux des véritables
intérêts de la France travailleuse, de celle qui
n’épuise pas le meilleur d’elle-même en des luttes
stériles, raisonnera-t-elle comme le plus humble
terrien ?
Ce serait là cejundant de la politique vraiment
démocratique, de la bonne politique de fait,
logiquement protectionniste.
L’avenir répondra au point d’interrogation que
nous posons.
A. Mettling.
— —
QUESTION DE RÉCLAME
Nos lecteurs ont sans doute entendu parler de
M. le vicomte de Montfort, conseiller général de
la Seine-Inférieure, bien connu par ses attaches
avec le parti clérical, qui dénigre si bien, quand
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