Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1892-04-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 avril 1892 02 avril 1892
Description : 1892/04/02 (N26). 1892/04/02 (N26).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32632270
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
l re Année — N° 28 — Samedi 2 Maïs 1892.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
U® Année — 13 Germinal An 109 — Jl° 26.
Réveil du Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre
Départements.
UN AN
3 fr.
4 fr.
SIX MOIS
2-.fr.
2 50
- ADillMSTÎtATIOîV & RÉDACTION
15, HUE CASIMIR-PÉRIER, 1
LE RÉVEIL DU II A VUE paraît le Samedi
ELECTION SÉNATORIALE DU 24 FÉVRIER 1892
Candidature républicaine de M. GUERRAND
Vice-Président du Conseil général de la Seine-Inférieure
A Messieurs les Electeurs sénatoriaux républi
cains du département cle la Seine-Inférieure
Messieurs,
Le Congrès des électeurs sénatoriaux répu
blicains de 1‘arrondissement du Havre a rati
fié, le 25 mars, les décisions prises dans la
réunion préparatoire du 11 mars dernier.
Il a proclamé le droit pour l’arrondisse
ment du Havre de revendiquer le siège séna
torial actuellement vacant.
Pour combattre notre légitime revendica
tion, on vient prétendre, aujourd’hui, que la
ville et l’arrondissement du Havre sont déjà
représentés au Sénat par l’honorable M. Ca-
simir-Périer, ancien député de la troisième
circonscription du Havre.
Il y a là une équivoque qu’il importe de
dissiper. /
Nous avons le plus grand respect pour la
haute personnalité de M. Paul Casimir-Périer, I
et tous les électeurs républicains du départe
ment de la Seine-Inférieure doivent lui être
profondément reconnaissants des éminents
services qu’il a rendus, dans notre départe
ment, à la cause démocratique.
Ces services, ainsi que la haute notoriété
d’un nom illustre si dignement porté, ont été
le véritable motif qui a guidé le choix des
électeurs républicains' en 1891, à une époque
où il s’agissait d’enlever à la réaction, jusque
là maîtresse de la situation, la représentation
du département à la Chambre haute, et de
contrebalancer l’influence personnelle de nos
anciens représentants au Sénat.
M. Paul Casimir-Périer a donc étif à cette
époque, quoiqu’on en puisse dire, un candidat
départemental ; il a été le choisi par raison
par raison politique, dans un intérêt commun.
Nous ajouterons, qu’au point de vue de la
ville du Havre, qu’on affecterait en vain de
regarder comme une quantité négligable, M.
Paul Casimir-Périer ne saurait être considéré
comme un représentant spécial.
S’il a été, en effet, le député de la deuxième
circonscription du Havre, alors composée des
cantons de Eécamp, Criquetot et Montivil-
liers, il n’a jamais représenté directement la
ville du Havre, il ne l’a jamais habitée, il n’a
jamais été mêlé, d’une faq on active, à l’étude
et‘à la discussion des grandes questions si
complexes qui l’intéressent.
On a prétendu aussi que les intérêts du
Havre sont en complet désaccord avec ceux du
reste du département. C’est là un argument
qu’on exploite avec un véritable parti pris.
Car le Havre n’est pas seulement un grand
port d’importation, il a toujours offert à toutes
les branches de l’exportation, des débouchés
considérables ; il est devenu aussi, depuis
quelques anndes, un grand centre industriel ;
il est donc injuste de dire que ses intérêts sont
en opposition avec ceux de la production na
tionale. Ils sont, en réalité, multiples, et
beaucoup se confondent avec ceux des autres
régions du département.
Quant à ceux qui lui sont propres, pour
quoi leur refuser un représentant autorisé,
alors que tous les autres intérêts du départe
ment ont leurs défenseurs au Sénat ? Est-ce
que tous les éléments de la richesse nationale
ne doivent pas y être défendus ? Pourquoi
donc ceux du commerce maritime en seraient-
ils exclus ? Serait-il équitable d’étouffer la
voix du second port de la huitième ville de
France ?
Aussi avons-nous le droit d’affirmer haute
ment, et les représentants des régions indus
trielles et agricoles de notre arrondissement
l’ont bien compris, que la prospérité du Havre
est l’un des plus puissants éléments de vita
lité de notre arrondissement et de notre dé
partement.
.Respectueux des droits des autres, nous
PRIX DIS INSERTIONS
Annonces.
Réclames.
25 cent, la ligne
50 cent, la ligne
On traite à Forfait
demandons simplement à être représentés, à
notre tour et à notre rang.
Les délégués de l’arrondissement du Hax r re
— et ceux de nos cantons ruraux et indus
triels sont aussi soucieux, pensons-nous, des
intérêts de l’agriculture et de l’industrie que
ceux des autres arrondissements— ont choisi
pour candidat M. Guerrand, vice-président du
Conseil général de la Seine-Inférieure.
Né dans notre département, M. Guerrand
n’a cessé de l’habiter ; il y a passé toute sa vie.
Enfant de nos campagnes Normandes, il
connaît les besoins de l’agriculture ; il sait
qu’elle doit être protégée.
Républicain de la veâlle, il joint à une
grande fermeté de principes, beaucoup de
modération, de courtoisie et de prudence.
Ils ont tenu aussi à reconnaître les services
qu’il a rendus au département tout entier.
La carrière de M. Guerrand, au Conseil
générai, a été, en effet, des plus laborieuses ;
il suffit de parcourir les Recueils de notre
assemblée départementale, pour se fendre
compte de son assiduité, de son zèle et de la
remarquable sagacité avec laquelle il a pris
part depuis dix ans, à l’étude de toutes ques
tions grandes ou petites, générales ou locales,
dont la confiance de ses collègues lui avait
confié l’examen.
Vous ne sauriez confier à des mains plus
locales et plus dignes le mandat de Sénateur
Républicain de la Seine-Inférieure.
VIVE LA RÉPUBLIQUE !
Pour le Comité d’action :
Louis Brindeau',’ Maire du Havre, Présiden t.
. Génestal, Denis Guillot, Conseilers
généraux.
Paisant, Conseiller d’arrondissement.
Balière, Maire de Sanvic ; Bellet, Maire
de Goder ville, Membres.
Programme de M. Guerrand
aux Electeurs Sénatoriaux de la Seine-Inférieure
Messieurs,
Vous êtes convoqués pour le 24 Avril, à l’effet
d’élire un Sénateur, en remplacement de l’hono
rable et regretté M. Lucien Dautresme.
Au nom des Electeurs républicains de l’Arron
dissement du Havre qui, dans plusieurs réu
nions et notamment dans leur réunion plénière
du 25 Mars, ont unanimement posé ma candida
ture, j’ai l’honneur de me présenter à vos
suffrages.
J’ai la confiance qu’elle sera favorablement
accueillie par vous. Les Electeurs qui m’ont fait
l’honneur de porter leur choix sur mon nom,
ont pensé que l’Arrondissement du Havre était
fondé à présenter au corps électoral de la Seine-
Inférieure un candidat qui, tout en réunissant
les conditions requises pour pouvoir défendre
utilement les intérêts généraux du pays et du
Département représenterait plus particulière
ment au Sénat les intérêts agricoles, commer
ciaux, industriels et maritimes d’une région
aussi importante.
Il ne s’agit pas, Messieurs, de créer l’antago
nisme des intérêts, mais de tenir compte de leur
diversité, de les concilier dans la mesure du
possible et de donner à tous une légitime satis
faction.
D’ailleurs, si le second port de la France qui
assure des débouchés à vos produits de toute
nature, et alimente vos industries, a des besoins
spéciaux pour pouvoir, dans un intérêt national
lutter contre l’étranger, n’est-il pas juste qu’il
trouve au Sénat un défenseur plus particulier ?
Ces considérations, Messieurs, sont soumises
à votre équitable appréciation ; dans tous les
cas, je crois avoir quelque titre à la confiance
des Électeurs républicains.
Une, élection sénatoriale est essentiellement
une élection politique.
Depuis plus de quarante ans, je me suis dé
voué aux principes républicains et démocra
tiques, et, si j’ai l’honneur de mériter vos suffra
ges, j’irai au Sénat grossir les rangs de cette
majorité qui, en 1889, a sauvé la République et
l’honneur de la France.
Je m’associerai aux efforts de ceux qui entre
prendront de refouler les nouveaux assaillants
de .nos institutions républicaines ; vous savez
que parmi ceux-ci, les uns, sous le prétexte
d’adhésion, ne cachent pas leur intention, une
fois dans la place, de supprimer les lois les plus
démocratiques, pendant que d’autres, leurs
alliés, attaqueut violemment ces lois d’éduca
tion et de défense nationale.
Je serai aussi, Messieurs, de ceux qui, dans
l'intérêt de la paix publique, réclameront une
neutralité religieuse absolue.
Il me paraît aussi nécessaire de faire promp
tement aboutir les lois démocratiques sur l’as
sistance publique, les retraites pour la vieillesse,
les accidents professionnels* les associations,,
les réformes judiciaires, etc., -etc.
Les questions douanières ont depuis longtemps
excité les légitimes préoccupations de l’agri
culture et de l’industrie. Après de longs et inté
ressants débats, les Chambres ont voté de nou
veaux tarifs douaniers ; la lutte a pris fin et ces
nouveaux tarifs sont en vigueur depuis deux
mois seulement.
J’estime que les questions douanières ne doi
vent pas être résolues par des principes, par des
systèmes rigoureux et absolus. Ce sont des
questions de temps et de circonstance, leur
solution est subordonnée à l’intérêt du pays. Il
faut, en effet, et dans toutes circonstances, se
défendre contre l’étrauger, accorder à nos pro
duits industriels et agricoles une' sage protec
tion, en prenant certains ménagements dans
l’intérêt des travailleurs et des consommateurs
Les Chambres n’ont certainement pas voulu
faire autre chose, et c’est avec sollicitude que
nous suivrons l’application des nouveaux tarifs
et en étudierons avec soin les effets écono
miques.
Ces nouveaux tarifs renferment une lacune
que je trouve regrettable, ils laissent, en effet,
entrer en franchise des matières non-alimen
taires, je veux palier des colzas et des lins
étrangers qui font une concurrence fâcheuse à
ces productions industrielles de notre agricul
ture normande.
Si j’ai l’honneur de mériter vos suffrages, je
déposerai une proposition tendant à établir
des droits de douane sur les lins, et colzas de
provenance étrangère.
Enfin, comme complément des nouveaux ta
rifs douaniers, il sera utile de conclure des con
sentions particulières; dans le but d’ouvrir des
débouchés à nos produits et de faciliter les
échanges et l’importation des matières pre
mières nécessaires à l’industrie.
Pour conserver notre liberté d’action, nous
devrons éviter d’insérer dans ces conventions
la clause de la nation la plus favorisée> qui
nous a causé tant de mécomptes et a produit de
si funestes effets depuis le traité de Francfort.
L’intérêt du pays commande aussi qu’on s’oc
cupe des questions.concernant la marine mar
chande, les constructions navales, la classe si
intéressante des gens de mer. Là aussi il y a
des. progrès à réaliser et des réformes à faire.
En résumé :
Protéger l’agriculture,
Favoriser l’industrie et la marine,
Développer le commerce,
Telle est, au point de vue économique, la
tâche qu’il importe d’accomplir.
Veuillez agréer, Messieurs, l’assurance de
mon entier dévouement.
\ J. GUERRAND.'
Havre, 30 mars 1892.
plus être autre chose. Quant à M. Guerrand, oui
c’est un ferme républicain, un travailleur, un
lutteur, qui a combattu sous l’empire, qui combat
encore, qui combattra toujours, qui se ferait tuer
pour la République quand M. Rouland ne se fait
que payer sans lutter pour elle. Donc ne votez
pour pour M. Rouland qui si par bonheur pour les
réactionnaires, un régime monarchiste revenait,
l’accepterait sans risquer sa vie. »
»... Il s’agit de nommer un républicain
convaincu, dévoué aux intérêts de ses conci
toyens, et M. Guerrand connaît mieux que
M. Rouland les multiples questions économiques
du département. La questions n’est pas de s’in
surger contre le second port de France, l’orgueil
bien légitime de la Seine-Inférieure, l’honneur de
la marine française, dont tous, directement ou
non, en tirent des profits considérables, la ques
tion est de voter pour la République et de rempla
cer le regretté défunt, M. Lucien Dautresme, par
un bon républicain, pour compléter la réprésenta
tion républicaine au Sénat. M. Guerrand est le
candidat des républicains, non d’étiquette, mais de
conviction, prêts à tout sacrifier pour la défense
des institutions qu’on n’aime profondément que si
on les a toujours défendues.
SEMAINE POLITIQUE
réactionnaire
élu
Louis Blairet écrit dans le
Sous ce titre, M
Mémorial Cauchois
« La lutte n’est pas entre deux candidats répu
blicains, elle est nettement entre un candidat con
servateur, M. Rouland, et un candidat républicain,
M. Guerrand. Les partisans du premier se sont
eux-mêmes donné la peine d’ouvrir les yeux aux
moins clairvoyants, en publiant, sous la signature
anonyme et commode « un délégué sénatorial »,
engageant seulement un inconnu :
« Le candidat mis en avant par les Havrais est
» un libre-échangiste, malgré ses déclarations
» prudentes sur la question économique, personne
» n’en peut douter. Ensuite, il est radical et sans
» doute partisan des mesures extrêmes qui ne
» sont pas encore mûres. Ce n’est pas, au point de
» vue politique et économique, l’homme qu’il nous
» faut pour nos campagnes, où l’élément modéré
» domine. »
» Cela est perfidie, calomnie pure en regrettable
langage. On ne saurait mieux; dire : « Notre can
didat, M. Rouland, et très modérément républi
cain, tout juste assez pour n’effaroucher aucun
réactionnaire, car un candidat présenté comme
sonservateur n’aurait aucune chance le nôtre
défendra la terre, — mais ne vous >y trompez pas,
exclusivement les gros propriétaires contre les
fermiers, contre les travailleurs. Il est républicain,
parce que, maintenant, en politique, on ne peut
FRANCE
Election Sénatoriale du 27 mars 1892
Aveyron
En remplacement de M. Mayran.
décédé. ■ t/'mm g.—T
MM. Monsservin, conseiller à la
cour de Montpellier, répu
blicain 491 voix,
Léonce de Castelnau, avocat,
conservateur catholique... 334 »
Elections législatives du 27 mars 1892
Finistère.
l re circonscription de Morlaix
M. Jaouen, maire de Plouigneau, républicain,
7,427 voix, élu en remplacement de M. Rouilly,
républicain décédé.
Somme
l re circonscription d’Abbeville
M. Froment, agriculteur, maire de Ponthoile,
républicain, 10,896 voix, élu en remplacement de
M. A. François, républicain décédé.
Sénat. — Une interpellation qui aurait pu
donner lieu à un débat intéressant, mais qui n’est
pas sorti des limites d’une taquinerie cléricale, a
été faite par M. Fresneau, dans la séance du 25
mars-, sur l’enseignement donné par le Collège de
France.
On sait que, récemment, M. Bourgeois, ministre
de l’Instruction publique, a créé une chaire de
l’Histoire générale des Sciences dont il a nommé
titulaire, M. Pierre Laffitte. Or, ce dernier est,
on le sait, le chef du positivisme en France. M.
Fresneau en conclut que le crédit voté a été mal
appliqué et il proteste, parce qu’au lieu de faire
« l’histoire et la méthode des sciences, » comme
il avait été, suivant lui, primitivement convenu,
c’est le positivisme qui y sera enseigné !
Vous comprenez que c’est très grave. Il y a de
quoi bouleverser toutes les sacristies du monde.
Heureusement, M. Bourgeois, qui est quelque
peu au courant des choses du positivisme, n’a pas
eu de mal à répondre.
Eh, quoi ! a-t-il dit, en Substance, M. Pierre
Laffitte est positiviste, c’est vrai, mais c’est en
même temps un homme d’un profond savoir et
d’une grande érudition, qui remplira admirable
ment le poste qui lui a été confié. D’ailleurs, le
positivisme est une doctrine extrêmement tolé
rante :*« elle se borne à procéder par les voies de
« l’expérience et de l’observation, elle ne recon-
« naît comme incontestable, que ce qui est scien*
« tifiquement démontré. »
Le ministre, en terminant, donne lecture d’une
très belle lettre de M. Renan, le directeur du
Collège de France, dans laquelle il indique le véri
table caractère de cet établissement que l’on con
fond trop souvent avec une Faculté, mais qui est
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
U® Année — 13 Germinal An 109 — Jl° 26.
Réveil du Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre
Départements.
UN AN
3 fr.
4 fr.
SIX MOIS
2-.fr.
2 50
- ADillMSTÎtATIOîV & RÉDACTION
15, HUE CASIMIR-PÉRIER, 1
LE RÉVEIL DU II A VUE paraît le Samedi
ELECTION SÉNATORIALE DU 24 FÉVRIER 1892
Candidature républicaine de M. GUERRAND
Vice-Président du Conseil général de la Seine-Inférieure
A Messieurs les Electeurs sénatoriaux républi
cains du département cle la Seine-Inférieure
Messieurs,
Le Congrès des électeurs sénatoriaux répu
blicains de 1‘arrondissement du Havre a rati
fié, le 25 mars, les décisions prises dans la
réunion préparatoire du 11 mars dernier.
Il a proclamé le droit pour l’arrondisse
ment du Havre de revendiquer le siège séna
torial actuellement vacant.
Pour combattre notre légitime revendica
tion, on vient prétendre, aujourd’hui, que la
ville et l’arrondissement du Havre sont déjà
représentés au Sénat par l’honorable M. Ca-
simir-Périer, ancien député de la troisième
circonscription du Havre.
Il y a là une équivoque qu’il importe de
dissiper. /
Nous avons le plus grand respect pour la
haute personnalité de M. Paul Casimir-Périer, I
et tous les électeurs républicains du départe
ment de la Seine-Inférieure doivent lui être
profondément reconnaissants des éminents
services qu’il a rendus, dans notre départe
ment, à la cause démocratique.
Ces services, ainsi que la haute notoriété
d’un nom illustre si dignement porté, ont été
le véritable motif qui a guidé le choix des
électeurs républicains' en 1891, à une époque
où il s’agissait d’enlever à la réaction, jusque
là maîtresse de la situation, la représentation
du département à la Chambre haute, et de
contrebalancer l’influence personnelle de nos
anciens représentants au Sénat.
M. Paul Casimir-Périer a donc étif à cette
époque, quoiqu’on en puisse dire, un candidat
départemental ; il a été le choisi par raison
par raison politique, dans un intérêt commun.
Nous ajouterons, qu’au point de vue de la
ville du Havre, qu’on affecterait en vain de
regarder comme une quantité négligable, M.
Paul Casimir-Périer ne saurait être considéré
comme un représentant spécial.
S’il a été, en effet, le député de la deuxième
circonscription du Havre, alors composée des
cantons de Eécamp, Criquetot et Montivil-
liers, il n’a jamais représenté directement la
ville du Havre, il ne l’a jamais habitée, il n’a
jamais été mêlé, d’une faq on active, à l’étude
et‘à la discussion des grandes questions si
complexes qui l’intéressent.
On a prétendu aussi que les intérêts du
Havre sont en complet désaccord avec ceux du
reste du département. C’est là un argument
qu’on exploite avec un véritable parti pris.
Car le Havre n’est pas seulement un grand
port d’importation, il a toujours offert à toutes
les branches de l’exportation, des débouchés
considérables ; il est devenu aussi, depuis
quelques anndes, un grand centre industriel ;
il est donc injuste de dire que ses intérêts sont
en opposition avec ceux de la production na
tionale. Ils sont, en réalité, multiples, et
beaucoup se confondent avec ceux des autres
régions du département.
Quant à ceux qui lui sont propres, pour
quoi leur refuser un représentant autorisé,
alors que tous les autres intérêts du départe
ment ont leurs défenseurs au Sénat ? Est-ce
que tous les éléments de la richesse nationale
ne doivent pas y être défendus ? Pourquoi
donc ceux du commerce maritime en seraient-
ils exclus ? Serait-il équitable d’étouffer la
voix du second port de la huitième ville de
France ?
Aussi avons-nous le droit d’affirmer haute
ment, et les représentants des régions indus
trielles et agricoles de notre arrondissement
l’ont bien compris, que la prospérité du Havre
est l’un des plus puissants éléments de vita
lité de notre arrondissement et de notre dé
partement.
.Respectueux des droits des autres, nous
PRIX DIS INSERTIONS
Annonces.
Réclames.
25 cent, la ligne
50 cent, la ligne
On traite à Forfait
demandons simplement à être représentés, à
notre tour et à notre rang.
Les délégués de l’arrondissement du Hax r re
— et ceux de nos cantons ruraux et indus
triels sont aussi soucieux, pensons-nous, des
intérêts de l’agriculture et de l’industrie que
ceux des autres arrondissements— ont choisi
pour candidat M. Guerrand, vice-président du
Conseil général de la Seine-Inférieure.
Né dans notre département, M. Guerrand
n’a cessé de l’habiter ; il y a passé toute sa vie.
Enfant de nos campagnes Normandes, il
connaît les besoins de l’agriculture ; il sait
qu’elle doit être protégée.
Républicain de la veâlle, il joint à une
grande fermeté de principes, beaucoup de
modération, de courtoisie et de prudence.
Ils ont tenu aussi à reconnaître les services
qu’il a rendus au département tout entier.
La carrière de M. Guerrand, au Conseil
générai, a été, en effet, des plus laborieuses ;
il suffit de parcourir les Recueils de notre
assemblée départementale, pour se fendre
compte de son assiduité, de son zèle et de la
remarquable sagacité avec laquelle il a pris
part depuis dix ans, à l’étude de toutes ques
tions grandes ou petites, générales ou locales,
dont la confiance de ses collègues lui avait
confié l’examen.
Vous ne sauriez confier à des mains plus
locales et plus dignes le mandat de Sénateur
Républicain de la Seine-Inférieure.
VIVE LA RÉPUBLIQUE !
Pour le Comité d’action :
Louis Brindeau',’ Maire du Havre, Présiden t.
. Génestal, Denis Guillot, Conseilers
généraux.
Paisant, Conseiller d’arrondissement.
Balière, Maire de Sanvic ; Bellet, Maire
de Goder ville, Membres.
Programme de M. Guerrand
aux Electeurs Sénatoriaux de la Seine-Inférieure
Messieurs,
Vous êtes convoqués pour le 24 Avril, à l’effet
d’élire un Sénateur, en remplacement de l’hono
rable et regretté M. Lucien Dautresme.
Au nom des Electeurs républicains de l’Arron
dissement du Havre qui, dans plusieurs réu
nions et notamment dans leur réunion plénière
du 25 Mars, ont unanimement posé ma candida
ture, j’ai l’honneur de me présenter à vos
suffrages.
J’ai la confiance qu’elle sera favorablement
accueillie par vous. Les Electeurs qui m’ont fait
l’honneur de porter leur choix sur mon nom,
ont pensé que l’Arrondissement du Havre était
fondé à présenter au corps électoral de la Seine-
Inférieure un candidat qui, tout en réunissant
les conditions requises pour pouvoir défendre
utilement les intérêts généraux du pays et du
Département représenterait plus particulière
ment au Sénat les intérêts agricoles, commer
ciaux, industriels et maritimes d’une région
aussi importante.
Il ne s’agit pas, Messieurs, de créer l’antago
nisme des intérêts, mais de tenir compte de leur
diversité, de les concilier dans la mesure du
possible et de donner à tous une légitime satis
faction.
D’ailleurs, si le second port de la France qui
assure des débouchés à vos produits de toute
nature, et alimente vos industries, a des besoins
spéciaux pour pouvoir, dans un intérêt national
lutter contre l’étranger, n’est-il pas juste qu’il
trouve au Sénat un défenseur plus particulier ?
Ces considérations, Messieurs, sont soumises
à votre équitable appréciation ; dans tous les
cas, je crois avoir quelque titre à la confiance
des Électeurs républicains.
Une, élection sénatoriale est essentiellement
une élection politique.
Depuis plus de quarante ans, je me suis dé
voué aux principes républicains et démocra
tiques, et, si j’ai l’honneur de mériter vos suffra
ges, j’irai au Sénat grossir les rangs de cette
majorité qui, en 1889, a sauvé la République et
l’honneur de la France.
Je m’associerai aux efforts de ceux qui entre
prendront de refouler les nouveaux assaillants
de .nos institutions républicaines ; vous savez
que parmi ceux-ci, les uns, sous le prétexte
d’adhésion, ne cachent pas leur intention, une
fois dans la place, de supprimer les lois les plus
démocratiques, pendant que d’autres, leurs
alliés, attaqueut violemment ces lois d’éduca
tion et de défense nationale.
Je serai aussi, Messieurs, de ceux qui, dans
l'intérêt de la paix publique, réclameront une
neutralité religieuse absolue.
Il me paraît aussi nécessaire de faire promp
tement aboutir les lois démocratiques sur l’as
sistance publique, les retraites pour la vieillesse,
les accidents professionnels* les associations,,
les réformes judiciaires, etc., -etc.
Les questions douanières ont depuis longtemps
excité les légitimes préoccupations de l’agri
culture et de l’industrie. Après de longs et inté
ressants débats, les Chambres ont voté de nou
veaux tarifs douaniers ; la lutte a pris fin et ces
nouveaux tarifs sont en vigueur depuis deux
mois seulement.
J’estime que les questions douanières ne doi
vent pas être résolues par des principes, par des
systèmes rigoureux et absolus. Ce sont des
questions de temps et de circonstance, leur
solution est subordonnée à l’intérêt du pays. Il
faut, en effet, et dans toutes circonstances, se
défendre contre l’étrauger, accorder à nos pro
duits industriels et agricoles une' sage protec
tion, en prenant certains ménagements dans
l’intérêt des travailleurs et des consommateurs
Les Chambres n’ont certainement pas voulu
faire autre chose, et c’est avec sollicitude que
nous suivrons l’application des nouveaux tarifs
et en étudierons avec soin les effets écono
miques.
Ces nouveaux tarifs renferment une lacune
que je trouve regrettable, ils laissent, en effet,
entrer en franchise des matières non-alimen
taires, je veux palier des colzas et des lins
étrangers qui font une concurrence fâcheuse à
ces productions industrielles de notre agricul
ture normande.
Si j’ai l’honneur de mériter vos suffrages, je
déposerai une proposition tendant à établir
des droits de douane sur les lins, et colzas de
provenance étrangère.
Enfin, comme complément des nouveaux ta
rifs douaniers, il sera utile de conclure des con
sentions particulières; dans le but d’ouvrir des
débouchés à nos produits et de faciliter les
échanges et l’importation des matières pre
mières nécessaires à l’industrie.
Pour conserver notre liberté d’action, nous
devrons éviter d’insérer dans ces conventions
la clause de la nation la plus favorisée> qui
nous a causé tant de mécomptes et a produit de
si funestes effets depuis le traité de Francfort.
L’intérêt du pays commande aussi qu’on s’oc
cupe des questions.concernant la marine mar
chande, les constructions navales, la classe si
intéressante des gens de mer. Là aussi il y a
des. progrès à réaliser et des réformes à faire.
En résumé :
Protéger l’agriculture,
Favoriser l’industrie et la marine,
Développer le commerce,
Telle est, au point de vue économique, la
tâche qu’il importe d’accomplir.
Veuillez agréer, Messieurs, l’assurance de
mon entier dévouement.
\ J. GUERRAND.'
Havre, 30 mars 1892.
plus être autre chose. Quant à M. Guerrand, oui
c’est un ferme républicain, un travailleur, un
lutteur, qui a combattu sous l’empire, qui combat
encore, qui combattra toujours, qui se ferait tuer
pour la République quand M. Rouland ne se fait
que payer sans lutter pour elle. Donc ne votez
pour pour M. Rouland qui si par bonheur pour les
réactionnaires, un régime monarchiste revenait,
l’accepterait sans risquer sa vie. »
»... Il s’agit de nommer un républicain
convaincu, dévoué aux intérêts de ses conci
toyens, et M. Guerrand connaît mieux que
M. Rouland les multiples questions économiques
du département. La questions n’est pas de s’in
surger contre le second port de France, l’orgueil
bien légitime de la Seine-Inférieure, l’honneur de
la marine française, dont tous, directement ou
non, en tirent des profits considérables, la ques
tion est de voter pour la République et de rempla
cer le regretté défunt, M. Lucien Dautresme, par
un bon républicain, pour compléter la réprésenta
tion républicaine au Sénat. M. Guerrand est le
candidat des républicains, non d’étiquette, mais de
conviction, prêts à tout sacrifier pour la défense
des institutions qu’on n’aime profondément que si
on les a toujours défendues.
SEMAINE POLITIQUE
réactionnaire
élu
Louis Blairet écrit dans le
Sous ce titre, M
Mémorial Cauchois
« La lutte n’est pas entre deux candidats répu
blicains, elle est nettement entre un candidat con
servateur, M. Rouland, et un candidat républicain,
M. Guerrand. Les partisans du premier se sont
eux-mêmes donné la peine d’ouvrir les yeux aux
moins clairvoyants, en publiant, sous la signature
anonyme et commode « un délégué sénatorial »,
engageant seulement un inconnu :
« Le candidat mis en avant par les Havrais est
» un libre-échangiste, malgré ses déclarations
» prudentes sur la question économique, personne
» n’en peut douter. Ensuite, il est radical et sans
» doute partisan des mesures extrêmes qui ne
» sont pas encore mûres. Ce n’est pas, au point de
» vue politique et économique, l’homme qu’il nous
» faut pour nos campagnes, où l’élément modéré
» domine. »
» Cela est perfidie, calomnie pure en regrettable
langage. On ne saurait mieux; dire : « Notre can
didat, M. Rouland, et très modérément républi
cain, tout juste assez pour n’effaroucher aucun
réactionnaire, car un candidat présenté comme
sonservateur n’aurait aucune chance le nôtre
défendra la terre, — mais ne vous >y trompez pas,
exclusivement les gros propriétaires contre les
fermiers, contre les travailleurs. Il est républicain,
parce que, maintenant, en politique, on ne peut
FRANCE
Election Sénatoriale du 27 mars 1892
Aveyron
En remplacement de M. Mayran.
décédé. ■ t/'mm g.—T
MM. Monsservin, conseiller à la
cour de Montpellier, répu
blicain 491 voix,
Léonce de Castelnau, avocat,
conservateur catholique... 334 »
Elections législatives du 27 mars 1892
Finistère.
l re circonscription de Morlaix
M. Jaouen, maire de Plouigneau, républicain,
7,427 voix, élu en remplacement de M. Rouilly,
républicain décédé.
Somme
l re circonscription d’Abbeville
M. Froment, agriculteur, maire de Ponthoile,
républicain, 10,896 voix, élu en remplacement de
M. A. François, républicain décédé.
Sénat. — Une interpellation qui aurait pu
donner lieu à un débat intéressant, mais qui n’est
pas sorti des limites d’une taquinerie cléricale, a
été faite par M. Fresneau, dans la séance du 25
mars-, sur l’enseignement donné par le Collège de
France.
On sait que, récemment, M. Bourgeois, ministre
de l’Instruction publique, a créé une chaire de
l’Histoire générale des Sciences dont il a nommé
titulaire, M. Pierre Laffitte. Or, ce dernier est,
on le sait, le chef du positivisme en France. M.
Fresneau en conclut que le crédit voté a été mal
appliqué et il proteste, parce qu’au lieu de faire
« l’histoire et la méthode des sciences, » comme
il avait été, suivant lui, primitivement convenu,
c’est le positivisme qui y sera enseigné !
Vous comprenez que c’est très grave. Il y a de
quoi bouleverser toutes les sacristies du monde.
Heureusement, M. Bourgeois, qui est quelque
peu au courant des choses du positivisme, n’a pas
eu de mal à répondre.
Eh, quoi ! a-t-il dit, en Substance, M. Pierre
Laffitte est positiviste, c’est vrai, mais c’est en
même temps un homme d’un profond savoir et
d’une grande érudition, qui remplira admirable
ment le poste qui lui a été confié. D’ailleurs, le
positivisme est une doctrine extrêmement tolé
rante :*« elle se borne à procéder par les voies de
« l’expérience et de l’observation, elle ne recon-
« naît comme incontestable, que ce qui est scien*
« tifiquement démontré. »
Le ministre, en terminant, donne lecture d’une
très belle lettre de M. Renan, le directeur du
Collège de France, dans laquelle il indique le véri
table caractère de cet établissement que l’on con
fond trop souvent avec une Faculté, mais qui est
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