Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1892-04-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 avril 1892 09 avril 1892
Description : 1892/04/09 (N27). 1892/04/09 (N27).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263228d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
^ *
l re Année — N° 27 — Samedi 9 Avril 1892.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
47 ?
l re Année — 20 Germinal An 100 — N° 27.
Ré vei 1 d u Ha vre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS
=
ADMINISTRATION & RÉDACTION
i
UN AN
SIX MOIS
H
15. RUE CASIMIR-PÉRIER, £ 5
ü
Le Havre
3 fr.
2 fr.
ü
n
Départements
2 50
LE RÉVEIL DU HAVRE paraît le Samedi
n
LE CONGRÈS SÉNATORIAL
du 3 Avril
Si les pères de cette constitution, à laquelle
nous devons l’institution du Sénat, avaient
assisté dimanche dernier au congrès sénatorial
de Rouen, ils auraient pu faire, entre le suf
frage universel et le suffrage restreint, une
comparaison peu favorable à cette dernière
expression de la volonté nationale. Rien n’est,
en effet, plus triste que ce spectacle donné,
dans la salle du Casino, par une poignée de
délégués venus avec la ferme intention d’em
pêcher toute discussion sérieuse, grâce à un
système savant de vociférations renouvelées
de la période boulangiste.
M. Rouland, ancien fonctionnaire de l’Em
pire, avait bien fait les choses. S’inspirant
des plus pures traditions du régime qui lui
fut presque aussi cher qu’il le fut, mais dans
une autre acception, à la France, il avait
amené une belle cohorte de fidèles.
C'était en vérité un touchant spectacle que
de voir ce réactionnaire avéré donner, dans
une réunion réputée républicaine, le signal
du vacarme le plus intense. Entouré de ses
amis, au milieu desquels le bouillant M. Breton,
député, jetait, comme à la Chambre, ses inter
ruptions monosyllabiques, il se rendait compte
de l’avantage que donne à ceux qui n’ont rien
à dire la suppression de tout débat.
Quand un républicain se levait pour l’inter
roger sur son passé, lui, le Rouland .des cours
impériales, parlait d’autre chose.
— Que faisiez-vous sous l’empire ? Au 24
Mai ? Au 16 Mai ?
—- On me fit, en 1889, répondait l'habile
Rouland, des propositions bien flatteuses.
Elles seront l’honneur de ma vie. Mon vieux
cœur de bonapartiste repentant s’en trouve
encore tout ému.
Cette attitude renouvelée des comédies de
Molière, a duré deux bonnes heures, à la
grande joie de quelques Dieppois qui, ne
pouvant plus découvrir l’Amérique, s’en con
solent en découvrant ce continent inexploré :
le républicanisme de M. Rouland.
Fatigués d’avoir coassé pour la cause du
Maître, mais joyeux d’avoir contraint leurs
contradicteurs à la retraite, par d’assour-
• dissantes clameurs, les Roulandistes ont cru
devoir pousser la dérision jusqu’au bout. Ils
ont, naturellement, acclamé leur candidat et
profité de la pitoyable faiblesse de M. Cordier
pour procéder à un scrutin qui reculera les
limites déjà éloignées du grotesque, les élec
teurs restés debout, faute de chaises, ayant été
ipso facto , réputés favorables à M. Rouland.
Et l’on veut que, nous républicains, nous
considérions comme sérieuse une telle réu
nion ? Que nous infligions aux libertés répu
blicaines cet affront de nous incliner devant
la violence ?
Qui donc pourrait proférer contre la démo
cratie un tel blasphème ?
En dépit de la mystification qui composait
tout son programme, la réunion du Casino a
eu cet avantage de dessiller les yeux de tous
ceux qui conservaient encore quelques illu
sions sur les opinions deM. Rouland.
On peut désormais affirmer sans crainte
qu’un candidat qui se présente ainsi devant
un corps électoral professe le plus souverain
mépris pour ceux dont il sollicite les suffrages;.
Et quand un tel candidat ose s’intituler
républicain, le devoir des républicains est de
lui infliger une défaite.
Il se peut qu’à côté de M. Rouland une
candidature réactionnaire vienne à surgir.
M. Guerrand aura, dès lors, deux concurrents
de droite au lieu d’un seul. C’est une éven
tualité qu’il faut envisager.
Quoi qu’il advienne les délégués républi
cains doivent montrer dans l’expression de
leur volonté une fermeté qui a manqué à
certains parrains de cette triste candidature.
Il y va du bon renom du parti républicain
dans la Seine-Inférieure qu’il n’envoie pas au
Sénat un réactionnaire comme M. Rouland.
SEMA INE POLI TIQUE
FRANCE
Chambre des Députés. — Diverses ques
tions ont été soulevées à la Chambre ; mais, mal
gré l’intérêt spécial de chacune d’elles, il ne semble
pas qu’elles aient passionné beaucoup le public.
Question de M. de Mahy sur la situation à
Madagascar.
Question de M. Bouge, sur les derniers événe
ments du Tonkin.
Question de M. Basly sur le travail des emplo
yés de chemins de fer au service de la petite vitesse,
qui ne bénéficient pas de l’arrêté de 1891, prescri
vant la fermeture des gares de petite vitesse, le
dimanche, à 10 heures ou à midi ; on les retient
jusqu’à 6 heures du soir.
M. Viette répond que la fermeture des gares
n’iinplique pas le départ des employés, mais que
l’on fera une enquête sur les diverses situations.
Signalons une question qui intéresse particu
lièrement nos concitoyens ; c’est celle de M. le
vicomte de Mont fort au ministre des travaux
publics, lui demandant où en étaient les travaux
du pont du Manoir, sur la Seine, aux environs du
Pont de fArche.
Tous ceux qui ont voyagé dans ces derniers
temps sur la ligne de Paris, savent que les trains
passent sur ce pont « marcherait sur des œufs; ils avancent lentement
« à tour de roue, à tout petits pas, précédés par
« un homme à pied, porteur d’un drapeau rouge ;
« une équipe d’ouvriers est en permanence auprès
« du pont, et à chaque passage de train, on vérifie
« les pièces principales, les boulons, etc. »
Le ministre a répondu que les travaux seront
terminés pour le 31 décembre.
Ce ne sera véritablement pas trop tôt !
Loi sur les Syndicats professionnels. — On se
rappelle que la discussion du projet de M. Bovier-
Lapierre, avait été interrompue en raison du ren
voi à la commission d’un amendement de M.
Laroche- Joubert.
La commission a proposé alors le texte suivant,
pour l’article premier :
« Tous patrons, entrepreneurs d’ouvrages et
contre-maîtres qui seront convaincus d’avoir, par
menaces de perte d'emploi ou de privation de tra
vail, refus motivé d’embauchage, renvoi d’ouvriers
ou d’employés à raison de leur qualité de syndi
qués, violences ou voies de fait, dons, offres ou
promesses de travail, contraint ou empêché de
faire partie d’un syndicat et entravé ou troublé la
création ou le fonctionnement des syndicats pro
fessionnels reconnus par la loi du 21 mars 1884,
seront punis d’un emprisonnement de six jours à
un mois et d’une amende de 100 à 2,000 francs ou
de l’une de ces deux peines seulement.
« Seront punis des mêmes peines, tous ouvriers
ou employés qui, par les mêmes moyens, et hors
le cas de cessation concertée du travail, auront
contraint un ou plusieurs ouvriers ou patrons à
faire ou à ne pas faire partie d’un syndicat, ou à
sortir d’un syndicat auquel ils appartiennent. »
Après une discussion assez chaude, dans les
séances de samedi et lundi dernier, le premier
paragraphe a été adopté, mais le deuxième a été
rejeté ; l’article l es se trouve ainsi réduit au pre
mier paragraphe:
L’ensemble de la loi, ainsi modifiée, a été votée
par 207 voix, contre 215 : elle comprend trois ar
ticles en tout.
Les étrangers employés en France.
— Voici le résumé des conclusions du rapport
dont M. Turrel a donné lecture à la commission,
sur la question des étrangers employés en France.
Obligation pour ces étrangers de se munir d’un
extrait du registre d’immatriculation qui sera
tenu dans chaque mairie ;
Obligation pour les employeurs d’ouvriers ou
employés étrangers de s’assurer que l’étranger a
rempli ces formalités ;
Imposition aux étrangers de toutes charges ou
impôts grévant les Français ;
Amendes pour les patrons d’étrangers qui n’au
raient pas rempli les prescriptions de la loi ou fait
de fausses déclarations.
M. Turrel est opposé à l’obligation de la taxe
militaire pour les étrangers.
Il croit que, dans l’intérêt de la sécurité publi
que, l’étranger doit pouvoir avoir un état-civil qui
permette de le suivre et de s’assurer qu’il n’est
pas un condamné fuyant son pays d’origine. En
Belgique, notamment, des mesures de cet ordre
sont scrupuleusement appliquées.
M. Turrel, dans son rapport, discute la question
de la taxe de séjour. Il la repousse comme con
traire à nos stipulations diplomatiques et comme
en contradiction avec les principes que la France
a toujours soutenus et revendiqués au point de
vue international.
La nouvelle Commission du Budget
a nommé M. Casimir-Périer, président, MM.
Lockroy, Deluns-Montaut et Baïhaut, vice-prési
dents.
MM. Poincaré, Emmanuel Arène, Jonnard et
Cafarelli ont été désignés comme secrétaires.
Voici les noms des différents rapporteurs :
Affaires étrangères, Dubost.
Guerre, G. Cochery.
Commerce, Leydet.
Agriculture, Labrousse.
Colonies, Chautemps.
Postes, télégraphes et téléphones, Mesureur.
Finances, Poincaré.
Intérieur, Arène.
Service pénitentiaire, Boucher (des Vosges).
Algérie, Jonnart.
Instruction publique, Dupuy (Haute-Loire).
Beaux-Arts, Isambert.
Justice, Labussière.
Cultes, Dupuy-Dutemps.
Imprimerie nationale, Letellier.
Légion d’Honneur, Fouquet.
Marine, Thomson.
Travaux publics, Etienne.
Chemin de fer de l’Etat, Terrier.
Garantie d’intérêts, Félix Faure.
Invalides de la marine, Mège.
: —
Le Républicanisme de M. Rouland
UNE RÉVÉLATION
Nous savons, de source certaine, qu’un délégué
de notre région devait, dimanche dernier, édifier
le congrès sur la conversion de M. Rouland à la
République. Seuls, les cris des partisans de ce
candidat l’ont empêché de le faire.
Voici ce fait :
Après le 14 octobre 1877, M. Magnin, ministre
des finances, fit appeler M. Rouland, qui, comme
aujourd’hui, était à la fois trésorier-payeur géné
ral de l’Eure et conseiller général monarchiste
de la Seine-Inférieure. Il lui fit comprendre que
son attitude, pendant le 16 Mai, devait avoir
comme récompense une révocation immédiate.
M. Rouland supplia, promit d’être neutre. Rien
n’y fit.
En fin de compte, il proposa de devenir répu
blicain, c’est-à-dire de passer de la droite à la
gauche du Conseil général.
Il fut maintenu, grâce à cette promesse, par un
ministre trop faible.
A la session suivante, M. Rouland siégeait à
gauche.
Nous garantissons l’authenticité de ce récit.
PRIX DES INSERTIONS:
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames... 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
LA PRESSE ROUENNAISE
Ainsi qu’il fallait s’y attendre, le Journal de
Rouen , qui ne laisse jamais échapper une occasion
de sacrifier nos intérêts à ses rancunes, s’est
déclaré le chaud partisan de la candidature Rou
land. Il l’a fait avec d’autant plus d’empressement
qu’en même temps il pouvait satisfaire cette déjà
vieille passion qui consiste à ouvrir la République
à ses amis les réactionnaires. On a une façon ori
ginale de comprendre la démocratie, rue Saint-Lô :
on y dit la messe sur l’autel pioutiste.
Par contre, le Petit Rouennais , dont l’autorité
morale est heureusement plus grande dans notre
région que celle du Journal de Rouen , se montre
nettement opposé à cette étrange candidature.
Il le fait, non par camaraderie, mais pa républica
nisme et en se plaçant au point de vue élevé de
l’intérêt général. Lorsqu’ils ont à choisir entre
deux candidats, dont l’un fut toujours républicain,
dont l’autre a toujours conservé ses attaches réac
tionnaires, les journalistes de notre parti peuvent-
ils hésiter ?
Les Havrais devront se souvenir, à l’occasion de
cette différence d’attitude du Journal de Rouen
et du Petit Rouennais. Il est bon de savoir où sont
nos amis.
M. ROULAND
M. Rouland, qui avoue quinze ans de bon
républicanisme et ne veut pas qu’on s’occupe
de son passé sous l’Empire et le 16 Mai (péchés
de jeunesse!!) eut un jour..., il n’y a pas
quinze ans de cela, une belle occasion de
prouver qu’il était sincèrement républicain.
C’était au mois d’avril 1879, dit le Mémorial
Cauchois , un vœu avait été émis par plusieurs
membres de la droite du Conseil général,
contre le fameux article 7 de la loi sur la
liberté de l’enseignement qui excluait du droit
d’enseigner les membres des congrégations
religieuses non autorisées.
La discussion fut chaude, M. Limbourg,
préfet; MM.-Peulevey etBesselièvre combat
tirent ce vœu, qui fut soutenu au contraire
par MM. Ducôté et le général Robert.
La droite triompha et le vœu fut admis par
25 voix contre 21.
Tous les républicains avaient voté contre,
— tous les réactionnaires pour.
M. Rouland, placé dans ralternative de
voter soit avec les républicains, ce qui était
contraire à ses convictions religieuses, soit
avec les réactionnaires, ce qui eut pu lui cau
ser quelque embarras pour ses fonctions de
trésorier général, et ne pouvant enfin décem
ment s’abstenir, préféra ne pas assister à la
séance.
Qu’on relise le procès-verbal des délibéra
tions du Conseil général de la l rc session de
1879, et l’on verra que c’est seulement le
25 avril que M. Rouland ne parut pas à
l’assemblée départementale. -
Le candidat des arrondissements de Dieppe
et de Neufchâtel, n’a donc pas trouvé son
chemin de Damas après le coup d’Etat du
16 Mai, mais après 1879!! Et parce qu’il ne
pouvait plus faire autrement pour continuer
à gagner cent mille francs par an — dans
l’Eure.
««gs**——— ——
LÀ QUESTION DES I NSTITUTEURS
NOUVELLE LETTRE
d'un Père de Famille
Le « Père de Famille » qui a précédemment
attiré l’attention de tous les vrais républicains sur
les agissements de M. Dégenétais,. directeur de
l re Année — N° 27 — Samedi 9 Avril 1892.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
47 ?
l re Année — 20 Germinal An 100 — N° 27.
Ré vei 1 d u Ha vre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS
=
ADMINISTRATION & RÉDACTION
i
UN AN
SIX MOIS
H
15. RUE CASIMIR-PÉRIER, £ 5
ü
Le Havre
3 fr.
2 fr.
ü
n
Départements
2 50
LE RÉVEIL DU HAVRE paraît le Samedi
n
LE CONGRÈS SÉNATORIAL
du 3 Avril
Si les pères de cette constitution, à laquelle
nous devons l’institution du Sénat, avaient
assisté dimanche dernier au congrès sénatorial
de Rouen, ils auraient pu faire, entre le suf
frage universel et le suffrage restreint, une
comparaison peu favorable à cette dernière
expression de la volonté nationale. Rien n’est,
en effet, plus triste que ce spectacle donné,
dans la salle du Casino, par une poignée de
délégués venus avec la ferme intention d’em
pêcher toute discussion sérieuse, grâce à un
système savant de vociférations renouvelées
de la période boulangiste.
M. Rouland, ancien fonctionnaire de l’Em
pire, avait bien fait les choses. S’inspirant
des plus pures traditions du régime qui lui
fut presque aussi cher qu’il le fut, mais dans
une autre acception, à la France, il avait
amené une belle cohorte de fidèles.
C'était en vérité un touchant spectacle que
de voir ce réactionnaire avéré donner, dans
une réunion réputée républicaine, le signal
du vacarme le plus intense. Entouré de ses
amis, au milieu desquels le bouillant M. Breton,
député, jetait, comme à la Chambre, ses inter
ruptions monosyllabiques, il se rendait compte
de l’avantage que donne à ceux qui n’ont rien
à dire la suppression de tout débat.
Quand un républicain se levait pour l’inter
roger sur son passé, lui, le Rouland .des cours
impériales, parlait d’autre chose.
— Que faisiez-vous sous l’empire ? Au 24
Mai ? Au 16 Mai ?
—- On me fit, en 1889, répondait l'habile
Rouland, des propositions bien flatteuses.
Elles seront l’honneur de ma vie. Mon vieux
cœur de bonapartiste repentant s’en trouve
encore tout ému.
Cette attitude renouvelée des comédies de
Molière, a duré deux bonnes heures, à la
grande joie de quelques Dieppois qui, ne
pouvant plus découvrir l’Amérique, s’en con
solent en découvrant ce continent inexploré :
le républicanisme de M. Rouland.
Fatigués d’avoir coassé pour la cause du
Maître, mais joyeux d’avoir contraint leurs
contradicteurs à la retraite, par d’assour-
• dissantes clameurs, les Roulandistes ont cru
devoir pousser la dérision jusqu’au bout. Ils
ont, naturellement, acclamé leur candidat et
profité de la pitoyable faiblesse de M. Cordier
pour procéder à un scrutin qui reculera les
limites déjà éloignées du grotesque, les élec
teurs restés debout, faute de chaises, ayant été
ipso facto , réputés favorables à M. Rouland.
Et l’on veut que, nous républicains, nous
considérions comme sérieuse une telle réu
nion ? Que nous infligions aux libertés répu
blicaines cet affront de nous incliner devant
la violence ?
Qui donc pourrait proférer contre la démo
cratie un tel blasphème ?
En dépit de la mystification qui composait
tout son programme, la réunion du Casino a
eu cet avantage de dessiller les yeux de tous
ceux qui conservaient encore quelques illu
sions sur les opinions deM. Rouland.
On peut désormais affirmer sans crainte
qu’un candidat qui se présente ainsi devant
un corps électoral professe le plus souverain
mépris pour ceux dont il sollicite les suffrages;.
Et quand un tel candidat ose s’intituler
républicain, le devoir des républicains est de
lui infliger une défaite.
Il se peut qu’à côté de M. Rouland une
candidature réactionnaire vienne à surgir.
M. Guerrand aura, dès lors, deux concurrents
de droite au lieu d’un seul. C’est une éven
tualité qu’il faut envisager.
Quoi qu’il advienne les délégués républi
cains doivent montrer dans l’expression de
leur volonté une fermeté qui a manqué à
certains parrains de cette triste candidature.
Il y va du bon renom du parti républicain
dans la Seine-Inférieure qu’il n’envoie pas au
Sénat un réactionnaire comme M. Rouland.
SEMA INE POLI TIQUE
FRANCE
Chambre des Députés. — Diverses ques
tions ont été soulevées à la Chambre ; mais, mal
gré l’intérêt spécial de chacune d’elles, il ne semble
pas qu’elles aient passionné beaucoup le public.
Question de M. de Mahy sur la situation à
Madagascar.
Question de M. Bouge, sur les derniers événe
ments du Tonkin.
Question de M. Basly sur le travail des emplo
yés de chemins de fer au service de la petite vitesse,
qui ne bénéficient pas de l’arrêté de 1891, prescri
vant la fermeture des gares de petite vitesse, le
dimanche, à 10 heures ou à midi ; on les retient
jusqu’à 6 heures du soir.
M. Viette répond que la fermeture des gares
n’iinplique pas le départ des employés, mais que
l’on fera une enquête sur les diverses situations.
Signalons une question qui intéresse particu
lièrement nos concitoyens ; c’est celle de M. le
vicomte de Mont fort au ministre des travaux
publics, lui demandant où en étaient les travaux
du pont du Manoir, sur la Seine, aux environs du
Pont de fArche.
Tous ceux qui ont voyagé dans ces derniers
temps sur la ligne de Paris, savent que les trains
passent sur ce pont
« à tour de roue, à tout petits pas, précédés par
« un homme à pied, porteur d’un drapeau rouge ;
« une équipe d’ouvriers est en permanence auprès
« du pont, et à chaque passage de train, on vérifie
« les pièces principales, les boulons, etc. »
Le ministre a répondu que les travaux seront
terminés pour le 31 décembre.
Ce ne sera véritablement pas trop tôt !
Loi sur les Syndicats professionnels. — On se
rappelle que la discussion du projet de M. Bovier-
Lapierre, avait été interrompue en raison du ren
voi à la commission d’un amendement de M.
Laroche- Joubert.
La commission a proposé alors le texte suivant,
pour l’article premier :
« Tous patrons, entrepreneurs d’ouvrages et
contre-maîtres qui seront convaincus d’avoir, par
menaces de perte d'emploi ou de privation de tra
vail, refus motivé d’embauchage, renvoi d’ouvriers
ou d’employés à raison de leur qualité de syndi
qués, violences ou voies de fait, dons, offres ou
promesses de travail, contraint ou empêché de
faire partie d’un syndicat et entravé ou troublé la
création ou le fonctionnement des syndicats pro
fessionnels reconnus par la loi du 21 mars 1884,
seront punis d’un emprisonnement de six jours à
un mois et d’une amende de 100 à 2,000 francs ou
de l’une de ces deux peines seulement.
« Seront punis des mêmes peines, tous ouvriers
ou employés qui, par les mêmes moyens, et hors
le cas de cessation concertée du travail, auront
contraint un ou plusieurs ouvriers ou patrons à
faire ou à ne pas faire partie d’un syndicat, ou à
sortir d’un syndicat auquel ils appartiennent. »
Après une discussion assez chaude, dans les
séances de samedi et lundi dernier, le premier
paragraphe a été adopté, mais le deuxième a été
rejeté ; l’article l es se trouve ainsi réduit au pre
mier paragraphe:
L’ensemble de la loi, ainsi modifiée, a été votée
par 207 voix, contre 215 : elle comprend trois ar
ticles en tout.
Les étrangers employés en France.
— Voici le résumé des conclusions du rapport
dont M. Turrel a donné lecture à la commission,
sur la question des étrangers employés en France.
Obligation pour ces étrangers de se munir d’un
extrait du registre d’immatriculation qui sera
tenu dans chaque mairie ;
Obligation pour les employeurs d’ouvriers ou
employés étrangers de s’assurer que l’étranger a
rempli ces formalités ;
Imposition aux étrangers de toutes charges ou
impôts grévant les Français ;
Amendes pour les patrons d’étrangers qui n’au
raient pas rempli les prescriptions de la loi ou fait
de fausses déclarations.
M. Turrel est opposé à l’obligation de la taxe
militaire pour les étrangers.
Il croit que, dans l’intérêt de la sécurité publi
que, l’étranger doit pouvoir avoir un état-civil qui
permette de le suivre et de s’assurer qu’il n’est
pas un condamné fuyant son pays d’origine. En
Belgique, notamment, des mesures de cet ordre
sont scrupuleusement appliquées.
M. Turrel, dans son rapport, discute la question
de la taxe de séjour. Il la repousse comme con
traire à nos stipulations diplomatiques et comme
en contradiction avec les principes que la France
a toujours soutenus et revendiqués au point de
vue international.
La nouvelle Commission du Budget
a nommé M. Casimir-Périer, président, MM.
Lockroy, Deluns-Montaut et Baïhaut, vice-prési
dents.
MM. Poincaré, Emmanuel Arène, Jonnard et
Cafarelli ont été désignés comme secrétaires.
Voici les noms des différents rapporteurs :
Affaires étrangères, Dubost.
Guerre, G. Cochery.
Commerce, Leydet.
Agriculture, Labrousse.
Colonies, Chautemps.
Postes, télégraphes et téléphones, Mesureur.
Finances, Poincaré.
Intérieur, Arène.
Service pénitentiaire, Boucher (des Vosges).
Algérie, Jonnart.
Instruction publique, Dupuy (Haute-Loire).
Beaux-Arts, Isambert.
Justice, Labussière.
Cultes, Dupuy-Dutemps.
Imprimerie nationale, Letellier.
Légion d’Honneur, Fouquet.
Marine, Thomson.
Travaux publics, Etienne.
Chemin de fer de l’Etat, Terrier.
Garantie d’intérêts, Félix Faure.
Invalides de la marine, Mège.
: —
Le Républicanisme de M. Rouland
UNE RÉVÉLATION
Nous savons, de source certaine, qu’un délégué
de notre région devait, dimanche dernier, édifier
le congrès sur la conversion de M. Rouland à la
République. Seuls, les cris des partisans de ce
candidat l’ont empêché de le faire.
Voici ce fait :
Après le 14 octobre 1877, M. Magnin, ministre
des finances, fit appeler M. Rouland, qui, comme
aujourd’hui, était à la fois trésorier-payeur géné
ral de l’Eure et conseiller général monarchiste
de la Seine-Inférieure. Il lui fit comprendre que
son attitude, pendant le 16 Mai, devait avoir
comme récompense une révocation immédiate.
M. Rouland supplia, promit d’être neutre. Rien
n’y fit.
En fin de compte, il proposa de devenir répu
blicain, c’est-à-dire de passer de la droite à la
gauche du Conseil général.
Il fut maintenu, grâce à cette promesse, par un
ministre trop faible.
A la session suivante, M. Rouland siégeait à
gauche.
Nous garantissons l’authenticité de ce récit.
PRIX DES INSERTIONS:
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames... 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
LA PRESSE ROUENNAISE
Ainsi qu’il fallait s’y attendre, le Journal de
Rouen , qui ne laisse jamais échapper une occasion
de sacrifier nos intérêts à ses rancunes, s’est
déclaré le chaud partisan de la candidature Rou
land. Il l’a fait avec d’autant plus d’empressement
qu’en même temps il pouvait satisfaire cette déjà
vieille passion qui consiste à ouvrir la République
à ses amis les réactionnaires. On a une façon ori
ginale de comprendre la démocratie, rue Saint-Lô :
on y dit la messe sur l’autel pioutiste.
Par contre, le Petit Rouennais , dont l’autorité
morale est heureusement plus grande dans notre
région que celle du Journal de Rouen , se montre
nettement opposé à cette étrange candidature.
Il le fait, non par camaraderie, mais pa républica
nisme et en se plaçant au point de vue élevé de
l’intérêt général. Lorsqu’ils ont à choisir entre
deux candidats, dont l’un fut toujours républicain,
dont l’autre a toujours conservé ses attaches réac
tionnaires, les journalistes de notre parti peuvent-
ils hésiter ?
Les Havrais devront se souvenir, à l’occasion de
cette différence d’attitude du Journal de Rouen
et du Petit Rouennais. Il est bon de savoir où sont
nos amis.
M. ROULAND
M. Rouland, qui avoue quinze ans de bon
républicanisme et ne veut pas qu’on s’occupe
de son passé sous l’Empire et le 16 Mai (péchés
de jeunesse!!) eut un jour..., il n’y a pas
quinze ans de cela, une belle occasion de
prouver qu’il était sincèrement républicain.
C’était au mois d’avril 1879, dit le Mémorial
Cauchois , un vœu avait été émis par plusieurs
membres de la droite du Conseil général,
contre le fameux article 7 de la loi sur la
liberté de l’enseignement qui excluait du droit
d’enseigner les membres des congrégations
religieuses non autorisées.
La discussion fut chaude, M. Limbourg,
préfet; MM.-Peulevey etBesselièvre combat
tirent ce vœu, qui fut soutenu au contraire
par MM. Ducôté et le général Robert.
La droite triompha et le vœu fut admis par
25 voix contre 21.
Tous les républicains avaient voté contre,
— tous les réactionnaires pour.
M. Rouland, placé dans ralternative de
voter soit avec les républicains, ce qui était
contraire à ses convictions religieuses, soit
avec les réactionnaires, ce qui eut pu lui cau
ser quelque embarras pour ses fonctions de
trésorier général, et ne pouvant enfin décem
ment s’abstenir, préféra ne pas assister à la
séance.
Qu’on relise le procès-verbal des délibéra
tions du Conseil général de la l rc session de
1879, et l’on verra que c’est seulement le
25 avril que M. Rouland ne parut pas à
l’assemblée départementale. -
Le candidat des arrondissements de Dieppe
et de Neufchâtel, n’a donc pas trouvé son
chemin de Damas après le coup d’Etat du
16 Mai, mais après 1879!! Et parce qu’il ne
pouvait plus faire autrement pour continuer
à gagner cent mille francs par an — dans
l’Eure.
««gs**——— ——
LÀ QUESTION DES I NSTITUTEURS
NOUVELLE LETTRE
d'un Père de Famille
Le « Père de Famille » qui a précédemment
attiré l’attention de tous les vrais républicains sur
les agissements de M. Dégenétais,. directeur de
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