Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1892-03-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 mars 1892 26 mars 1892
Description : 1892/03/26 (N25). 1892/03/26 (N25).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263226k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
l re Année — N° 25 — Samedi 26 Mars 1892
CINQ CENTIMES LE NUMERO
l re Année — 6 Germinal An 168 — fi° 25.
du Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
immi hmwmi
PRIX DES ABOIEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît le Samedi
PRIX DES INSERTIONS:
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
ÉLECTION SÉNATORIALE
Nous lisons dans le Mémorial Cauchois :
Deux candidats républicains sont en pré
sence, M. Rouland, trésorier-payeur général
de l’Eure, et M. Guerrand, vice-président dju
Conseil général de la Seine-Inférieure.
Nous n’avons pas l’honneur, et beaucoup
de nos concitoyens sont dans le même cas, de
connaître particulièrement les services rendus
à la République par l’honorable M. Rouland.
Ces services doivent être, puisque de bons
républicains appuient chaleureusement, à
Dieppe, la candidature du fils de l'ancien
garde des sceaux du régime qui nous a si
impérialement valu la perte de l’Alsace et de
la Lorraine.
Mais, dans toute la Seine-Inférieure, il n’est
pas un républicain qui ne connaisse la part
active qu’a prise M. Guerrand aux travaux du
Conseil général, au développement de nos
institutions républicaines — et cela, sans
avoir grosse prébende ni fortune personnelle.
M. Guerrand est le fils de ses œuvres, il est
un enfant de lar République. Il est des nôtres
de par toutes les traditions de lutte, de famille,
de dévouement, de sacrifice.
Nous n’avons pas l’honneur HeconnaiTfe
les mêmes avantages militant en faveur de
l’honorable M. Rouland, qui gagne cent mille
francs par an, dans un département voisin
qu’il n’a pas encore réussi, malgré toute sa
bonne volonté — sans doute, — à détacher
complètement du régime cher à M. Janvier
de la Motte.
Plus loin notre confrère reconnaît que les repré
sentants du Havre ont assuré l’élection de M.
Waddington au 2 e tour de scrutin, en Janvier 1891.
Il précise enfin le caractère départemental de la
candidature de M. Oasimir-Périer.
Tous ceux qui ont assisté au congrès départe
mental de décembre 1890 peuvent confirmer la h
fidélité absolue des souvenirs de M. Louis Blairet.
Il faut rendre cette justice aux Républicains
du Havre : au second tour de scrutin, ils ont
retiré la candidature de M. Cazavan, d’accord
en cela avec le très honoré défunt, et le résul
tat final a été un triomphe complet pour la
République.
A l’heure actuelle, il n’est pas hors de pro
pos de rappeler que notre vénéré sénateur,
M. Paul Casimir-Périer, ancien député de la
circonscription de Fécarnp, considère comme
un grand honneur pour lui, d’être — non pas
le sénateur d’une région, — mais le sénateur
de tout le département.
Nous en savons'bien quelque chose, nous
qui avons eu l’honneur de produire, avant
toute autre, sa candidature départementale,
sans demander avis à personne, et notre vénéré
ancien député déclarait, par télégrammes
envoyés aux journaux républicains, qu’il ne
pouvait accepter d’être candidat que si le
congrès lui offrait la candidature départe
mentale.
Nous avons la ferme conviction que le
congrès, qui se réunira bientôt à Rouen, dési
gnera un candidat, un républicain ayant
donné des gages sérieux aux institutions
actuelles.
. —«ggjgfe”
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE
Election sénatoriale du 20 mars 1892.
— Landes. — Deux tours de scrution ont eu lieu,
dont lû résultat définitif a été :
MM. le D r Demoulin de Riols, cens.
général républicain. 456 voix élu
De Gavardie, ancien sénateur
monarchiste 188 »
Sintas, avocat, cons. général
républicain 60 »
Il s’agissait de remplacer M. de Cès-Caupenne,
républicain, décédé.
Chambre des Députés. — Conseils de
Prudhommes. — La Chambre termine la dis
cussion du projet de loi relatif aux Conseils de
Prudhommes, dont l’ensemble, composé de 71
articles, est adopté par l’unanimité de 500 votants.
Syndicats professionnels. — On discute
dur et ferme la proposition de M. Bovier-Lapierre,
ayant pour objet de réprimer les atteintes portées
à l’exercice des droits reconnus par la loi aux
syndicats professionnels.
Ce projet avait pour but de donner une sanction
pénale à la loi de 1884, en punissant d’un à trois
mois de prison et de 100 à 2,000 francs d’amende
quiconque, patron, contremaître, employé ou
ouvrier serait convaincu d’avoir « par menaces de
» perte d’emploi ou de privation de travail, refus
» motivé d’embauchage, renvoi d’ouvriers ou
» employés à raison de leur qualité de syndiqués,
» violences ou voies de fait, dons, offres ou
» promesses de travail », entravé ou troublé la
liberté des associations professionnelles, ou em
pêché l’exercice des droits reconnus par la loi du
21 mars 1884.
A ce projet, M. Leygnes avait proposé l’amen-
dement suivant"":
« Quiconque, soit par violences ou voies de
» fait, soit par menace de perte d’emploi, soit en
» faisant craindre d’exposer à un dommage sa
» personne, sa famille ou sa fortune, aura em-
» pêché ou contraint un membre des professions
» et métiers syndiqués de faire partie d’un
» syndicat professionnel, quiconque lui aura fait
» perdre son emploi parce qu’il fait partie d’un
» syndicat professionnel sera puni d’un empri-
» sonnement de six jours à un mois et d’une
» amende de 100 à 200 francs. »
C’est sur ces deux textes que l’on a discuté
pendant plusieurs jours, pour arriver finalement à
cette solution, proposée par M. Laroche-Joubert,
et appuyée par M. Ricard, ministre de la Justice,
et par la commission, de renvoyer le projet à la
commission pour un, nouyel examen.
Entre nous, c’était raisonnable, parce que
cela manquait un peu de clarté et de précision.
Le Sénat. — Après avoir discuté la loi sur
l’exercice de la médecine, le Sénat vient de
reprendre (pour la quatrième fois), la loi sur le
travail des enfants, des filles mineures et des
femmes dans les manufactures.
La discussion a surtout porté sur l’article 3
qui limite à dix heures le travail des enfants,
des filles mineures et des femmes. M. Milliard
demandait la suppression des mots « et des
femmes. » M. Jules Roche, ministre du Commerce,
est intervenu pour déclarer très nettement que
l’adoption de l’amendejnent Milliard correspon
drait au rejet de la loi, car cet article 3 est le pivot
de la loi.
La suite de la discussion est renvoyée â
vendredi.
Chronique électorale. — Aveyron. — Des
élections sénatoriales auront lieu dimanche pro
chain, en remplacement de M. Mayran, monar
chiste, décédé.
Quatre candidats sont en présence, dont trois
républicains : M. Louis Denayrouze, ancien
député, ingénieur à Paris, répétiteur à l’Ecole
polytechnique ; M. Durand (de Gros), propriétaire
à Arsac, près Rodez ; et M. Monsservin, conseil
ler à la Cour d’appel de Montpellier.
Le quatrième candidat est M. de Castelnau,
avocat au barreau de Nîmes, qui se porte comme
« républicain catholique ».
ANGLETERRE jy’
Lord Dufferin. — Lundi dernier, lord Duffe-
rin a présenté, avec le cérémonial d’usage, au
président de la République, les lettres qui l’accré
ditent comme ambassadeur de la Grande-Bretagne
près le gouvernement français.
La Reine d’Angleterre vient d’arriver à
Hyènes où elle se propose de faire un séjour assez
prolongé.
Subitement, l’empereur est obligé, par ordre des
médecins, de partir pour Hubertusstock.
Peu de jours après, on annonce, quoique avec
beaucoup de ménagement, que le souverain a eu
plusieurs attaques d’épilepsie, puis, peu à peu, ce
genre de mal se trouve transformé en un autre,
infiniment plus sérieux et l’on ne craint pas de
prononcer et d’écrire le nom d’une de ces maladies
généralement incurables qui nécessitent la nomi
nation d’un régent pour diriger les affaires d’Alle-
magne.
Voilà donc où en est réduit ce pays, qui se débat
dans les convulsions de crises nombreuses. Crises
ouvrières, crises financières, crises politiques,
crises cérébrales chez le souverain !
L’on frémit lorsque l’on songe que la paix de
l’Europe se trouve ainsi à la merci d'un épilep
tique.
SUISSE
Exécution de Gatti. — Nous mentionnons
ce fait dans la Semaine politique , en raison de
cette circonstance que depuis 1868 il n’y a plus eu
d’éxécution capitale en Suisse. C’est, par consé
quent, un événement qui, au point de vue des
mœurs et en considération de certaines théories
émises sur la peine de mort, mérite d’être signalé
parmi les choses politiques, ou sociales si l’on
aime mieux.
La peine de mort avait été supprimée en 1874,
en Suisse, dans la constitution fédérale. Quelques
années après, un vote populaire en a demandé le
rétablissement; depuis, ce sont les cantons qui
sont libres de l’abolir ou de l’appliquer.
Le canton de Lucerne l’a rétablie ; c’est sous sa
juridiction que l’on a exécuté Gatti, cet italien de
Monza qui avait étranglé une institutrice de
Lucerne.
ALLEMAGNE
La situation que nous offre ce pays peut se résu
mer par le mot gâchis !
Nous avons, dans nos précédents numéros,
raconté par quelques faits et évènements saillants
combien la situation de l’Allemagne laissait à
désirer, sous une foule de rapports. Nous n’avons,
naturellement, pas pu nous étendre sur tous ees
points d’une façon détaillée ; mais le peu que nous
en avons dit, a pu donner une idée de la profon
deur du mal.
En réalité, le mécontentement ést grand en Alle
magne. Noms avons eu l’occasion de nous entre
tenir il y a quelques jours avec un,allemand fort
bien renseigné qui vient de passer plusieurs mois
à Berlin et qui nous a confirmé que les esprits
dans cette ville, sont absolument montés contre le
gouvernement impérial et Guillaume II n’est pas
le moins ménagé.
Le peuple allemand se plaint de sa misère, de
ses impôts, de son militarisme. Le gouvernement
devant cette situation, ne sait que redoubler
d’arrogance ; c’est ainsi que nous avons vu éclore
cette fameuse loi de réaction sur l’enseignement
primaire, qui a produit tant d’émotion dans tout
l’empire.
Nous attendions avec une certaine impatience le
résultat du mouvement d’opposition qui se mani
festait de toutes parts contre ce projet clérical.
Nous n’entendions plus parler du projet lui-même,
depuis quelque temps ; était-il en commission, —
en remaniement, enterré ?
Personne n’en savait rien, pas même la Semaine
religieuse de Rouen, qui naguère, l’appréciait de
la façon la plus élogieuse, y voyait la condamna
tion éclatante de l’école neutre et athée et espérait
qu’elle serait votée à une grande majorité, mais 1
qui, depuis est restée muette à son égard.
Voici que tout d’un coup, nous apprenons que
l’empereur a retiré la loi scolaire. En même temps,
le ministre de l’instruction publique et des cultes
M.de Zedlitz, donne sa démission ; le chancelier,
M. de Caprivi, envoie également la sienne, et l’on
ne sait pas encore s’il la maintiendra.
Les conservateurs, naturellement, sont aux
abois. Ils plaçaient tant d’espoir dans cette loi
scolaire !
Mais il y a pire que tout cela.
3NÆ. RICARD
Tous ceux qui suivent, depuis quelques
semaines, la polémique des journaux réac
tionnaires, peuvent remarquer l’acharnement
qu’ils déploient contre l’honorable Ministre
de la Justice et des Cultes, M. Ricard.
Insinuations malveillantes, faux bruits,
conversations fantaisistes, toutes les armes
leur sont bonnes. Il y a là, évidemment, un
mot d’ordre.
Les républicains ne se laisseront pas tromper
par ces manœuvres du parti clérical. Ils y
verront, au contraire, un nouveau titre de
M. Ricard à leur confiance. Si la meute noire
est aussi acharnée contre lui, c’est évidem
ment qu’il fait œuvre de bon républicain.
On n’ignore pas, dans le monde des sacris
ties, qu’il est décidé à faire respecter par
l’Eglise, les droits de l’Etat, et qu’il n’hésitera
pas, pour y parvenir, à briser certaines résis
tances. L’acharnement des cléricaux est donc
parfaitement explicable.
* *
L’Agence Havas avait parlé, il y a quelques
jours, de la candidature de M. Ricard au
siège vacant dans la Seine-Inférieure. Nous
sommes heureux de voir que ce bruit n’a pas
été confirmé. ,
Si nos renseignements sont exacts, M. Ricard
aurait déclaré, peu de temps après le décès
du regretté M. Dautresme, que la désignation
du candidat revenait de droit à la région du
Havre.
LES INSTITUTEURS
et l’indemnité de logement
Les journaux de Paris ont reproduit, d’après
le Réveil , l’information relative aux indem
nités de logement.
Nous sommes heureux d’apprendre que
satisfaction complète a été donnée aux inté
ressés. Nous croyons savoir que l’intervention
de M. Marie Cardine n’est pas étrangère à
cette prompte solution.
On ne peut que féliciter notre nouvel
inspecteur d’Académie de cette preuve de
sollicitude qu’il vient de donner au dévoué
personnel de l’enseignement.
Nous recevons, d’autre part, au sujet du
logement que la Ville fournit en nature à
certains instituteurs, la lettre suivante :
Monsieur le Rédacteur,
Un certain nombre d’instituteurs ayant à se
plaindre de la nature des logements qui leur sont
attribués, ont voulu savoir à qui ils étaient
redevables de ce nouvel état de choses.
Comme les renseignements sur ce point sont
contradictoires, nous vous saurions gré de nous
dire s’il est exact que l’ancienne commission,
des finances par raison d’économies, ait pris la
responsabilité de cette mesure.
Recevez, etc.
« Un instituteur .
À diverses reprises déjà, notre attention a
été appelée siir des bruits répandus à oe
sujet dans le personnel enseignant. On nous
affirme même que M. Garsault, inspecteur
primaire, sans doute par ressentiment contre
l’ancienne commission qui a réduit de 2,000
à 1,000 fr. son indemnité de résidence, ne
serait pas étranger à ce bruit aussi fâcheux
que mal fondé.
Nous pouvons affirmer que rien n’est plus
CINQ CENTIMES LE NUMERO
l re Année — 6 Germinal An 168 — fi° 25.
du Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
immi hmwmi
PRIX DES ABOIEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît le Samedi
PRIX DES INSERTIONS:
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
ÉLECTION SÉNATORIALE
Nous lisons dans le Mémorial Cauchois :
Deux candidats républicains sont en pré
sence, M. Rouland, trésorier-payeur général
de l’Eure, et M. Guerrand, vice-président dju
Conseil général de la Seine-Inférieure.
Nous n’avons pas l’honneur, et beaucoup
de nos concitoyens sont dans le même cas, de
connaître particulièrement les services rendus
à la République par l’honorable M. Rouland.
Ces services doivent être, puisque de bons
républicains appuient chaleureusement, à
Dieppe, la candidature du fils de l'ancien
garde des sceaux du régime qui nous a si
impérialement valu la perte de l’Alsace et de
la Lorraine.
Mais, dans toute la Seine-Inférieure, il n’est
pas un républicain qui ne connaisse la part
active qu’a prise M. Guerrand aux travaux du
Conseil général, au développement de nos
institutions républicaines — et cela, sans
avoir grosse prébende ni fortune personnelle.
M. Guerrand est le fils de ses œuvres, il est
un enfant de lar République. Il est des nôtres
de par toutes les traditions de lutte, de famille,
de dévouement, de sacrifice.
Nous n’avons pas l’honneur HeconnaiTfe
les mêmes avantages militant en faveur de
l’honorable M. Rouland, qui gagne cent mille
francs par an, dans un département voisin
qu’il n’a pas encore réussi, malgré toute sa
bonne volonté — sans doute, — à détacher
complètement du régime cher à M. Janvier
de la Motte.
Plus loin notre confrère reconnaît que les repré
sentants du Havre ont assuré l’élection de M.
Waddington au 2 e tour de scrutin, en Janvier 1891.
Il précise enfin le caractère départemental de la
candidature de M. Oasimir-Périer.
Tous ceux qui ont assisté au congrès départe
mental de décembre 1890 peuvent confirmer la h
fidélité absolue des souvenirs de M. Louis Blairet.
Il faut rendre cette justice aux Républicains
du Havre : au second tour de scrutin, ils ont
retiré la candidature de M. Cazavan, d’accord
en cela avec le très honoré défunt, et le résul
tat final a été un triomphe complet pour la
République.
A l’heure actuelle, il n’est pas hors de pro
pos de rappeler que notre vénéré sénateur,
M. Paul Casimir-Périer, ancien député de la
circonscription de Fécarnp, considère comme
un grand honneur pour lui, d’être — non pas
le sénateur d’une région, — mais le sénateur
de tout le département.
Nous en savons'bien quelque chose, nous
qui avons eu l’honneur de produire, avant
toute autre, sa candidature départementale,
sans demander avis à personne, et notre vénéré
ancien député déclarait, par télégrammes
envoyés aux journaux républicains, qu’il ne
pouvait accepter d’être candidat que si le
congrès lui offrait la candidature départe
mentale.
Nous avons la ferme conviction que le
congrès, qui se réunira bientôt à Rouen, dési
gnera un candidat, un républicain ayant
donné des gages sérieux aux institutions
actuelles.
. —«ggjgfe”
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE
Election sénatoriale du 20 mars 1892.
— Landes. — Deux tours de scrution ont eu lieu,
dont lû résultat définitif a été :
MM. le D r Demoulin de Riols, cens.
général républicain. 456 voix élu
De Gavardie, ancien sénateur
monarchiste 188 »
Sintas, avocat, cons. général
républicain 60 »
Il s’agissait de remplacer M. de Cès-Caupenne,
républicain, décédé.
Chambre des Députés. — Conseils de
Prudhommes. — La Chambre termine la dis
cussion du projet de loi relatif aux Conseils de
Prudhommes, dont l’ensemble, composé de 71
articles, est adopté par l’unanimité de 500 votants.
Syndicats professionnels. — On discute
dur et ferme la proposition de M. Bovier-Lapierre,
ayant pour objet de réprimer les atteintes portées
à l’exercice des droits reconnus par la loi aux
syndicats professionnels.
Ce projet avait pour but de donner une sanction
pénale à la loi de 1884, en punissant d’un à trois
mois de prison et de 100 à 2,000 francs d’amende
quiconque, patron, contremaître, employé ou
ouvrier serait convaincu d’avoir « par menaces de
» perte d’emploi ou de privation de travail, refus
» motivé d’embauchage, renvoi d’ouvriers ou
» employés à raison de leur qualité de syndiqués,
» violences ou voies de fait, dons, offres ou
» promesses de travail », entravé ou troublé la
liberté des associations professionnelles, ou em
pêché l’exercice des droits reconnus par la loi du
21 mars 1884.
A ce projet, M. Leygnes avait proposé l’amen-
dement suivant"":
« Quiconque, soit par violences ou voies de
» fait, soit par menace de perte d’emploi, soit en
» faisant craindre d’exposer à un dommage sa
» personne, sa famille ou sa fortune, aura em-
» pêché ou contraint un membre des professions
» et métiers syndiqués de faire partie d’un
» syndicat professionnel, quiconque lui aura fait
» perdre son emploi parce qu’il fait partie d’un
» syndicat professionnel sera puni d’un empri-
» sonnement de six jours à un mois et d’une
» amende de 100 à 200 francs. »
C’est sur ces deux textes que l’on a discuté
pendant plusieurs jours, pour arriver finalement à
cette solution, proposée par M. Laroche-Joubert,
et appuyée par M. Ricard, ministre de la Justice,
et par la commission, de renvoyer le projet à la
commission pour un, nouyel examen.
Entre nous, c’était raisonnable, parce que
cela manquait un peu de clarté et de précision.
Le Sénat. — Après avoir discuté la loi sur
l’exercice de la médecine, le Sénat vient de
reprendre (pour la quatrième fois), la loi sur le
travail des enfants, des filles mineures et des
femmes dans les manufactures.
La discussion a surtout porté sur l’article 3
qui limite à dix heures le travail des enfants,
des filles mineures et des femmes. M. Milliard
demandait la suppression des mots « et des
femmes. » M. Jules Roche, ministre du Commerce,
est intervenu pour déclarer très nettement que
l’adoption de l’amendejnent Milliard correspon
drait au rejet de la loi, car cet article 3 est le pivot
de la loi.
La suite de la discussion est renvoyée â
vendredi.
Chronique électorale. — Aveyron. — Des
élections sénatoriales auront lieu dimanche pro
chain, en remplacement de M. Mayran, monar
chiste, décédé.
Quatre candidats sont en présence, dont trois
républicains : M. Louis Denayrouze, ancien
député, ingénieur à Paris, répétiteur à l’Ecole
polytechnique ; M. Durand (de Gros), propriétaire
à Arsac, près Rodez ; et M. Monsservin, conseil
ler à la Cour d’appel de Montpellier.
Le quatrième candidat est M. de Castelnau,
avocat au barreau de Nîmes, qui se porte comme
« républicain catholique ».
ANGLETERRE jy’
Lord Dufferin. — Lundi dernier, lord Duffe-
rin a présenté, avec le cérémonial d’usage, au
président de la République, les lettres qui l’accré
ditent comme ambassadeur de la Grande-Bretagne
près le gouvernement français.
La Reine d’Angleterre vient d’arriver à
Hyènes où elle se propose de faire un séjour assez
prolongé.
Subitement, l’empereur est obligé, par ordre des
médecins, de partir pour Hubertusstock.
Peu de jours après, on annonce, quoique avec
beaucoup de ménagement, que le souverain a eu
plusieurs attaques d’épilepsie, puis, peu à peu, ce
genre de mal se trouve transformé en un autre,
infiniment plus sérieux et l’on ne craint pas de
prononcer et d’écrire le nom d’une de ces maladies
généralement incurables qui nécessitent la nomi
nation d’un régent pour diriger les affaires d’Alle-
magne.
Voilà donc où en est réduit ce pays, qui se débat
dans les convulsions de crises nombreuses. Crises
ouvrières, crises financières, crises politiques,
crises cérébrales chez le souverain !
L’on frémit lorsque l’on songe que la paix de
l’Europe se trouve ainsi à la merci d'un épilep
tique.
SUISSE
Exécution de Gatti. — Nous mentionnons
ce fait dans la Semaine politique , en raison de
cette circonstance que depuis 1868 il n’y a plus eu
d’éxécution capitale en Suisse. C’est, par consé
quent, un événement qui, au point de vue des
mœurs et en considération de certaines théories
émises sur la peine de mort, mérite d’être signalé
parmi les choses politiques, ou sociales si l’on
aime mieux.
La peine de mort avait été supprimée en 1874,
en Suisse, dans la constitution fédérale. Quelques
années après, un vote populaire en a demandé le
rétablissement; depuis, ce sont les cantons qui
sont libres de l’abolir ou de l’appliquer.
Le canton de Lucerne l’a rétablie ; c’est sous sa
juridiction que l’on a exécuté Gatti, cet italien de
Monza qui avait étranglé une institutrice de
Lucerne.
ALLEMAGNE
La situation que nous offre ce pays peut se résu
mer par le mot gâchis !
Nous avons, dans nos précédents numéros,
raconté par quelques faits et évènements saillants
combien la situation de l’Allemagne laissait à
désirer, sous une foule de rapports. Nous n’avons,
naturellement, pas pu nous étendre sur tous ees
points d’une façon détaillée ; mais le peu que nous
en avons dit, a pu donner une idée de la profon
deur du mal.
En réalité, le mécontentement ést grand en Alle
magne. Noms avons eu l’occasion de nous entre
tenir il y a quelques jours avec un,allemand fort
bien renseigné qui vient de passer plusieurs mois
à Berlin et qui nous a confirmé que les esprits
dans cette ville, sont absolument montés contre le
gouvernement impérial et Guillaume II n’est pas
le moins ménagé.
Le peuple allemand se plaint de sa misère, de
ses impôts, de son militarisme. Le gouvernement
devant cette situation, ne sait que redoubler
d’arrogance ; c’est ainsi que nous avons vu éclore
cette fameuse loi de réaction sur l’enseignement
primaire, qui a produit tant d’émotion dans tout
l’empire.
Nous attendions avec une certaine impatience le
résultat du mouvement d’opposition qui se mani
festait de toutes parts contre ce projet clérical.
Nous n’entendions plus parler du projet lui-même,
depuis quelque temps ; était-il en commission, —
en remaniement, enterré ?
Personne n’en savait rien, pas même la Semaine
religieuse de Rouen, qui naguère, l’appréciait de
la façon la plus élogieuse, y voyait la condamna
tion éclatante de l’école neutre et athée et espérait
qu’elle serait votée à une grande majorité, mais 1
qui, depuis est restée muette à son égard.
Voici que tout d’un coup, nous apprenons que
l’empereur a retiré la loi scolaire. En même temps,
le ministre de l’instruction publique et des cultes
M.de Zedlitz, donne sa démission ; le chancelier,
M. de Caprivi, envoie également la sienne, et l’on
ne sait pas encore s’il la maintiendra.
Les conservateurs, naturellement, sont aux
abois. Ils plaçaient tant d’espoir dans cette loi
scolaire !
Mais il y a pire que tout cela.
3NÆ. RICARD
Tous ceux qui suivent, depuis quelques
semaines, la polémique des journaux réac
tionnaires, peuvent remarquer l’acharnement
qu’ils déploient contre l’honorable Ministre
de la Justice et des Cultes, M. Ricard.
Insinuations malveillantes, faux bruits,
conversations fantaisistes, toutes les armes
leur sont bonnes. Il y a là, évidemment, un
mot d’ordre.
Les républicains ne se laisseront pas tromper
par ces manœuvres du parti clérical. Ils y
verront, au contraire, un nouveau titre de
M. Ricard à leur confiance. Si la meute noire
est aussi acharnée contre lui, c’est évidem
ment qu’il fait œuvre de bon républicain.
On n’ignore pas, dans le monde des sacris
ties, qu’il est décidé à faire respecter par
l’Eglise, les droits de l’Etat, et qu’il n’hésitera
pas, pour y parvenir, à briser certaines résis
tances. L’acharnement des cléricaux est donc
parfaitement explicable.
* *
L’Agence Havas avait parlé, il y a quelques
jours, de la candidature de M. Ricard au
siège vacant dans la Seine-Inférieure. Nous
sommes heureux de voir que ce bruit n’a pas
été confirmé. ,
Si nos renseignements sont exacts, M. Ricard
aurait déclaré, peu de temps après le décès
du regretté M. Dautresme, que la désignation
du candidat revenait de droit à la région du
Havre.
LES INSTITUTEURS
et l’indemnité de logement
Les journaux de Paris ont reproduit, d’après
le Réveil , l’information relative aux indem
nités de logement.
Nous sommes heureux d’apprendre que
satisfaction complète a été donnée aux inté
ressés. Nous croyons savoir que l’intervention
de M. Marie Cardine n’est pas étrangère à
cette prompte solution.
On ne peut que féliciter notre nouvel
inspecteur d’Académie de cette preuve de
sollicitude qu’il vient de donner au dévoué
personnel de l’enseignement.
Nous recevons, d’autre part, au sujet du
logement que la Ville fournit en nature à
certains instituteurs, la lettre suivante :
Monsieur le Rédacteur,
Un certain nombre d’instituteurs ayant à se
plaindre de la nature des logements qui leur sont
attribués, ont voulu savoir à qui ils étaient
redevables de ce nouvel état de choses.
Comme les renseignements sur ce point sont
contradictoires, nous vous saurions gré de nous
dire s’il est exact que l’ancienne commission,
des finances par raison d’économies, ait pris la
responsabilité de cette mesure.
Recevez, etc.
« Un instituteur .
À diverses reprises déjà, notre attention a
été appelée siir des bruits répandus à oe
sujet dans le personnel enseignant. On nous
affirme même que M. Garsault, inspecteur
primaire, sans doute par ressentiment contre
l’ancienne commission qui a réduit de 2,000
à 1,000 fr. son indemnité de résidence, ne
serait pas étranger à ce bruit aussi fâcheux
que mal fondé.
Nous pouvons affirmer que rien n’est plus
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