Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1892-01-23
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 janvier 1892 23 janvier 1892
Description : 1892/01/23 (N16). 1892/01/23 (N16).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263217m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
Année — K° 16 — Samedi 23 Janvier 1892.
l re Année — i Pluviôse An 100 — fi° 10
CINQ CENTIMES LE NUMERO
Le Réveil d u Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
—
PRIX DES ABONNEMENTS :
r
administra™:* & rédaction
|
l'\
tix DES INSERTIONS :
UN AN SIX MOIS
m
15, RUE CASIMIR-PÉHIER, 15
fi
Annonces..
Le Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
g
LE RÉ VE IL DU HA VRE paraît le Samedi
A
Réclames..
On traite à Forfait
ENCORE U CONVERSION !
Retour du projèt de M, Génestal.
Objections du Ministre.
La conversion des emprunts du Havre
vient d’être l’objet de difficultés qui doivent
donner à réfléchir à ceux qui s’intéressent à
nos finances municipales.
On se souvient des incidents qui eurent
lieu au Conseil, lorsque M. Génestal, au
nom de l'Administration, proposa des modi
fications à la conversion primitive.
La majorité de la Commission des finances
était hostile à cette proposition. Elle protesta
contre la précipitation avec laquelle M.
Génestal voulait faire voter le projet de
son choix. En fin de compte, six membres
de la Commission donnèrent leur démission,
pour ne pas s'associer à une mesure qu’ils
considéraient comme dangereuse pour les
intérêts de la ville.
Leur attitude fut appréciée avec une
certaine acrimonie par les optimistes, nous
voulons parler de ceux qui, sans réflexion,
sans le moindre examen, trouvent de parti
pris que tout est bien, et qui accueillent les
objections avec un étonnement candide et
parfois avec hostilité. La discussion les
dérange dans leur quiétude systématique.
Voici que le gouvernement lui-même se
charge de donner une leçon à ces docteurs
tant mieux de nos. finances, et en même
temps à l’administrateur qui les a engagés
dans cette voie dangereuse.
Le Ministre de l’Intérieur trouve, en effet,
que le traité de conversion avec le crédit
foncier, œuvre de M. Génestal, n’est pas
acceptable. L’interdiction de conversion,
pendant un délai de dix ans, empêcherait
trop longtemps nos finances de profiter d’une
réduction possible du taux de l’intérêt. Aussi
a-t-elle paru inadmissible au Ministre.
Nous pourrions aller plus loin et trouver
que M. Génestal a consenti trop facilement
le payement au Crédit foncier de la prime
de remboursement. Payer une prime de
remboursement-de 104,000 fr. à ceux à
qui l’on emprunte cela peut paraître un
comble. Nous constatons que le Ministre est,
sur ce point, du même avis que les Membres
démissionnaires de l’ancienne commission des
finances.
Ainsi se trouve ouverte, pour la troisième
fois, une question que les officieux décla
raient définitivement tranchée et dont ils
s’emparaient pour tresser des couronnes à
M. Génestal.
Point n’était besoin, en vérité, d’arracher
au Conseil municipal, dans la séance du
16 novembre 1891, un vote précipité. Et il
était pour le moins maladroit de renverser
une commission qui avait prévu ce qui vient
d’arriver et dont la conduite rencontre, de.
la part du Ministre de l’Intérieur, une appro
bation si complète..
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE
hLfs fêtes nationales. — M. Camille Dreyfus
a été nommé rapporteur de sa propre proposition
tendant à célébrer le centenaire de la proclama
tion de la République française.
Le rapporteur conclura à ce que le 22 septembre
1892 soit déclaré jour de fête nationale, mais
sans faire, les autres années, un jour férié, à cette
date.
M. Dreyfus, à titre d’indication, émettra dans
son rapport le vœu que le gouvernement s’associe
aux fêtes qui sont organisées pour célébrer le
22 septembre 1892 l’anniversaire de la réunion
de la Savoie à la France, ainsi qu’aux fêtes qui
sont organisées dans la Marne, pour célébrer, le
20 septembre prochain, le centenaire de la bataille
de Valmy.
La Journée des Gifles. — A la suite des
incidents qui se sont produits à la séance de la
Chambre de mardi dernier, M. Laur a adressé la’
lettre suivante à M. Dumonteil, l’un de ses
témoins :
« Mon cher Dumonteil, j’étais décidé dès la
première minute. Allez donc trouver, avec le doc
teur, les témoins de Constans,: et faites les condi
tions indiquées hier : trois balles chacun à, vingt
mètres, mesurés au décamètre.
» Mais à une condition expresse , absolue. C’est
que les journaux ne sauront rien que lorsque la
rencontre aura lieu. Car c’est pour ma famille que
j’y tiens essentiellement. Tout le monde croyânt 1
que je refuse, rien n’est plus simple. Obtenez le
même secret de Constans..
» Je ne me bats point pour laver l’honneur de
Constans ; je me bats parce que, ayant une chance
de le tuer, je ne puis hésiter à essayer d’en purger
le pays. C’est un duel de salut public.
» A vous,
» Francis Laur. »
Les témoii s de M. Laur ont répondu, à minuit,
, à leur client :
« Mon cher ami, nous nous sommes présentés
aujourd’hui chez M. Constans, ainsi que vous
nous en avez chargés, pour lui demander une ré
paration par les armes.
» 11 nous a fait répondre, par un des fonction
naires de son cabinet, qu’il refusait de se battre.
» Eu présence de cette réponse, nous avons dû
considérer notre mission comme terminée.
» Recevez, etc.
» P. Devillers, L. Dumonteil.
» 20 janvier 1892.
Le député de Neuilly a immédiatement adressé
la réponse suivante à MM. Dumonteil et Devillers :
» Mes chers amis, quand il s’e.st agi de m’atta
quer par derrière, soutenu par trois cents per
sonnes, M. Constans n’a pas hésité à me frapper
lâchement.
» Aujourd’hui qu’il se trouve seul en face de
mon pistolet, il se dérobe. Ce n’est pas la première
fois, d’ailleurs qu’il se comporte ainsi.
» Recevez, etc.
» Francis Laur. »
Voici comment M. Constans expliquerait son
attitude :
— J’ai attendu mardi‘soir les résolutions de
M. Laur.
« Mais M. Laur a cru devoir recourir à l’arbi
trage de M. Rochefort. Tous les journaux du ma
tin ont publié la réponse de M. Rochefort. M. Laur
a trouvé ainsi uns nouvelle occasion de m’injurier.
» M. Laur ne m’a pas davantage envoyé ses
amis hier matin, ni dans l’après-midi d’hier. Mais’
dans l’après-midi; il est allé comme d’habitude au
Palais-Bourbon, où il a vu je ne sais qui et remar
qué je ne sais quoi : et ce n’est qu’à six heures du
soir qu’il m’a enfin envoyé ses amis !
» Je ne sais pas si M. Laur, a de nouveaux
ordres de M. Rochefort. Je ne peux toute ma vie
être à la disposition de M. Laur, téléphonique
ment dirigé par M. Rochefort. »
Poursuites contre « l’Intransigeant ». —
On assure que des poursuites seraient dirigées
contre y Intransigeant sur l’initiative du parquet
pour l’outrage à la magistrature contenu dans le
télégramme de M. Rochefort à M. Laur, publié
par ce journal.
Les emprunts communaux. — Un grand
nombre de députés républicains ont soumis à la
Çhambre une proposition tendant à diminuer le
taux d’intérêt des emprunts contractés par les
départements ou les communes. Le système
proposé consiste à charger la Caisse des dépôts
et consignations de l’administration, d’une caisse
qui serait créée pour le service de ces emprunts
et qui serait alimentée par les fonds des caisses
d’épargne déjà confiés à la Caisse des dépôts et
consignations.
Les signataires de la proposition considèrent
que grâce à ce système, les emprunts départe
mentaux et communaux qui, actuellement, coûtent
plus de 4 pour cent aux départements et aux
communes, pourraient être réduits en ce qui
? concerne le taux de l’intérêt au-dessous de 4
T pour cent. La commission élue par la
Chambre pour l’examen de la proposition, en
accepte le principe. ’
La majorité fait cependant des réserves telles
sur l’ensemble du système proposé, qu’il est
impossible de prévoir dans quel sens elle se
prononcera ; on fait observer que ce système
soulève de nombreuses questions qui nécessiteront
une étude approfondie en raison des graves inté
rêts financiers qui sont engagés.
Insurrection des Cardinaux. — Les
; cardinaux français viennent de publier dans la
presse catholique un manifeste qui est une yéri-
;able déclaration de guerre à la République. Ces
j prélats y vouent à l’exécration des fidèles toutes
les lois votées depuis douze ans. Il est temps
que le gouvernement sévisse contre, ces factieux
qui vont jusqu’à conseiller la guerre civile comme
une solution possible à un moment donné.
Quand donc comprendra-t-on que la véritable
solution consiste dans la séparation des Eglises
et de l’Etat ?
ÉTRANGER
Le rachat de l’Alsace-Lorraine. — On
télégraphie de Berlin, 20 janvier : M. Bebel vient
de recevoir de M. Valdteufel une lettre traitant de
la question du rachat de l’Alsace-Lorraine.
M. Waldteufel propose à M. Bebel d’engager
une action commune réciproquement en France
et en Allemagne.
Un comité français, composé de grandes per
sonnalités, serait formé.
Un comité allemand, sous les auspices de M.
Bebel, poursuivrait la réconciliation de l’Allema
gne et de la France, en s’interdisant tout autre
objet, car, dit la lettre en question, si votre Co
mité portait le moindre ombrage à votre gouver
nement, c’en serait fait de votre action.
Les funérailles du duc de Clarenee. —
Un service funèbre a été célébré, mercredi matin,
à l’église anglicane de la rue d’Aguesseau, à l’oc
casion de la mort du duc de Clarenee. M. Ribot,
ministre des affaires étrangères, y assistait, ainsi
que tout le personnel de l’ambassade d’Angleterre.
Le président de la République s’étail fait re
présenter par le lieutenant-colonel Dalstein, le
lieutenant-colonel Chamoin et le commandant
Courtès-Lapeyrat.
A Londres, les drapeaux des édifices publics
sont en berne. Les rideaux sont tirés aux fenêtres
d’un grand nombre de maisons particulières. Les
volets des boutiques sont fermés. Les cochers de
fiacre et d’omnibus portent un crêpe à leur fouet.
Une dépêche de Sandringham annonce que le
cortège s’est formé à neuf heures trente devant
l’église. Le corps du duc de Clarenee a été posé
sur un affût de canon traîné par six chevaux.
Après un court service à l’église, auquel assis
taient les princes, les princesses et les membres
de la maison du prince de Galles, le cortège est
parti pour la gare de Wolverton.
Le train emportant les restes du duc de Clarenee
est parti à onze heures quarante-cinq de San
dringham pour Windsor.
Les journaux du soir paraissent encadrés de
noir. Les affaires cessent complètement. Tout est
fermé dans la Cité.
Ouverture du Landtag prussien. — La
session du Landtag de Prusse a été ouverte par le
comte -de Caprivi, président du conseil, qui a lu
un discours du trône où il n’est pas question de la
situation internationale et qui annonce de nom
breux projets de loi, parmi lesquels les projets
relatifs à l’emploi du fonds guelfe, à la loi scolaire
et aux chemins de fer.
La situation financière est représentée comme
moins favorable que l’année dernière ; il pourra y
avoir un déficit résultant de l’augmentation des
dépenses, en particulier dans l’exploitation des
chemins de fer de l’Etat.
Troubles au Brésil. — Une révolte a éclaté
hier parmi les prisonniers de la forteresse de
Santa-Cruz, qui est située en face de la ville à
l’entrée du port.
Les rebelles se sont emparés de la forteresse,
puis ont enlevé successivement le fort Pico qui
est un peu plus au nord, puis le fort Lage, qui se
trouve au milieu d’une île.
Leur réclamation principale est le retour du
général Fonseca à la présidence.
Les troupes ont cerné la forteresse du côté de
la terre pendant que, dans le port, plusieurs
vaisseaux de guerre brésiliens se préparent au
combat.
Les rebelles, qui sont au nombre de cent
soixante environ, ne cessent de tirer des coups
de fusil du haut des remparts du fort et de la
forteresse.
Le vapeur anglais Avrangi a été atteint, hier
soir, mais personne à bord n’a été blessé.
> Il n'y a pas de vaisseau de guerre étranger
dans le port.
Les troupes brésiliennes ont pris d’assaut, dans
la matinée, le fort Pico. La flotte a ouvert le feu
sur Santa-Cruz à dix heures et demie. Au bout
d’une demi-heure, la forteresse a capitulé.
Le chef des révoltés s’est suicidé.
Le Nouveau Ministère Portugais.
Voici la composition définitive du nouveau ca
binet :
MM. José Dias Pereira, président du conseil, mi
nistre de l’intérieur.
Ayres Gouveia, évêque in partibus. justice.
Vicomte Chancelleiros, travaux publics.
Oliveiro Marti ns, finances.
Général Pinheiro Furtado, guerre.
Costa Lobo, affaires étrangères.
Amiral Pereira, marine et colonies.
Le nouveau cabinet s’est réuni en conseil pour
rédiger ïa déclaration qui sera lue aujourd’hui aux
Cortès.
QUESTION DES INSTITUTEURS
M. Heîidlé et M. de Cassagnac
A ceux qui pourraient conserver quelque
doute sur la maladresse des républicains qui
font des avances aimables aux cléricaux,
nous recommandons le passage suivant d’un
article de Y Autorité.
M. de Cassagnac, avec la franchise
réactionnaire qu’on lui connaît, y raille
agréablement M. Hendlé sur ses instructions
aux instituteurs.
Le fougueux journaliste, on le verra,
triomphe bruyamment de la faiblesse de
notre administration républicaine.
Sévère, mais juste leçon.
Nous avons dit aux catholiques de France :
« Vous êtes les plus nombreux dans votre pays;
par conséquent, vous devez être les plus forts.
Pour l’emporter, pour vaincre, vous n’avez qu’a
vouloir, vous n’avez qu’à oser.
» Si vous marchez droit à la franc-maçonnerie,
sans crainte, la secte maudite s’évanouira devant
vous.
» Mais si vous aviez l’air d’avoir peur, de trem
bler, vous êtes perdus. »
Et les évènements nous ont pleinement donné
raison.
On l’a vu dans l’affaire de l'archevêque d’Aix.
Le vieux prélat n’a pas reculé, lui.
Il est allé, droit, à la bête enragée.
Et elle a lui.
On l’a vu encore, dans la question des inter-*
pellations devant le Parlement,
l re Année — i Pluviôse An 100 — fi° 10
CINQ CENTIMES LE NUMERO
Le Réveil d u Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
—
PRIX DES ABONNEMENTS :
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|
l'\
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UN AN SIX MOIS
m
15, RUE CASIMIR-PÉHIER, 15
fi
Annonces..
Le Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
g
LE RÉ VE IL DU HA VRE paraît le Samedi
A
Réclames..
On traite à Forfait
ENCORE U CONVERSION !
Retour du projèt de M, Génestal.
Objections du Ministre.
La conversion des emprunts du Havre
vient d’être l’objet de difficultés qui doivent
donner à réfléchir à ceux qui s’intéressent à
nos finances municipales.
On se souvient des incidents qui eurent
lieu au Conseil, lorsque M. Génestal, au
nom de l'Administration, proposa des modi
fications à la conversion primitive.
La majorité de la Commission des finances
était hostile à cette proposition. Elle protesta
contre la précipitation avec laquelle M.
Génestal voulait faire voter le projet de
son choix. En fin de compte, six membres
de la Commission donnèrent leur démission,
pour ne pas s'associer à une mesure qu’ils
considéraient comme dangereuse pour les
intérêts de la ville.
Leur attitude fut appréciée avec une
certaine acrimonie par les optimistes, nous
voulons parler de ceux qui, sans réflexion,
sans le moindre examen, trouvent de parti
pris que tout est bien, et qui accueillent les
objections avec un étonnement candide et
parfois avec hostilité. La discussion les
dérange dans leur quiétude systématique.
Voici que le gouvernement lui-même se
charge de donner une leçon à ces docteurs
tant mieux de nos. finances, et en même
temps à l’administrateur qui les a engagés
dans cette voie dangereuse.
Le Ministre de l’Intérieur trouve, en effet,
que le traité de conversion avec le crédit
foncier, œuvre de M. Génestal, n’est pas
acceptable. L’interdiction de conversion,
pendant un délai de dix ans, empêcherait
trop longtemps nos finances de profiter d’une
réduction possible du taux de l’intérêt. Aussi
a-t-elle paru inadmissible au Ministre.
Nous pourrions aller plus loin et trouver
que M. Génestal a consenti trop facilement
le payement au Crédit foncier de la prime
de remboursement. Payer une prime de
remboursement-de 104,000 fr. à ceux à
qui l’on emprunte cela peut paraître un
comble. Nous constatons que le Ministre est,
sur ce point, du même avis que les Membres
démissionnaires de l’ancienne commission des
finances.
Ainsi se trouve ouverte, pour la troisième
fois, une question que les officieux décla
raient définitivement tranchée et dont ils
s’emparaient pour tresser des couronnes à
M. Génestal.
Point n’était besoin, en vérité, d’arracher
au Conseil municipal, dans la séance du
16 novembre 1891, un vote précipité. Et il
était pour le moins maladroit de renverser
une commission qui avait prévu ce qui vient
d’arriver et dont la conduite rencontre, de.
la part du Ministre de l’Intérieur, une appro
bation si complète..
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE
hLfs fêtes nationales. — M. Camille Dreyfus
a été nommé rapporteur de sa propre proposition
tendant à célébrer le centenaire de la proclama
tion de la République française.
Le rapporteur conclura à ce que le 22 septembre
1892 soit déclaré jour de fête nationale, mais
sans faire, les autres années, un jour férié, à cette
date.
M. Dreyfus, à titre d’indication, émettra dans
son rapport le vœu que le gouvernement s’associe
aux fêtes qui sont organisées pour célébrer le
22 septembre 1892 l’anniversaire de la réunion
de la Savoie à la France, ainsi qu’aux fêtes qui
sont organisées dans la Marne, pour célébrer, le
20 septembre prochain, le centenaire de la bataille
de Valmy.
La Journée des Gifles. — A la suite des
incidents qui se sont produits à la séance de la
Chambre de mardi dernier, M. Laur a adressé la’
lettre suivante à M. Dumonteil, l’un de ses
témoins :
« Mon cher Dumonteil, j’étais décidé dès la
première minute. Allez donc trouver, avec le doc
teur, les témoins de Constans,: et faites les condi
tions indiquées hier : trois balles chacun à, vingt
mètres, mesurés au décamètre.
» Mais à une condition expresse , absolue. C’est
que les journaux ne sauront rien que lorsque la
rencontre aura lieu. Car c’est pour ma famille que
j’y tiens essentiellement. Tout le monde croyânt 1
que je refuse, rien n’est plus simple. Obtenez le
même secret de Constans..
» Je ne me bats point pour laver l’honneur de
Constans ; je me bats parce que, ayant une chance
de le tuer, je ne puis hésiter à essayer d’en purger
le pays. C’est un duel de salut public.
» A vous,
» Francis Laur. »
Les témoii s de M. Laur ont répondu, à minuit,
, à leur client :
« Mon cher ami, nous nous sommes présentés
aujourd’hui chez M. Constans, ainsi que vous
nous en avez chargés, pour lui demander une ré
paration par les armes.
» 11 nous a fait répondre, par un des fonction
naires de son cabinet, qu’il refusait de se battre.
» Eu présence de cette réponse, nous avons dû
considérer notre mission comme terminée.
» Recevez, etc.
» P. Devillers, L. Dumonteil.
» 20 janvier 1892.
Le député de Neuilly a immédiatement adressé
la réponse suivante à MM. Dumonteil et Devillers :
» Mes chers amis, quand il s’e.st agi de m’atta
quer par derrière, soutenu par trois cents per
sonnes, M. Constans n’a pas hésité à me frapper
lâchement.
» Aujourd’hui qu’il se trouve seul en face de
mon pistolet, il se dérobe. Ce n’est pas la première
fois, d’ailleurs qu’il se comporte ainsi.
» Recevez, etc.
» Francis Laur. »
Voici comment M. Constans expliquerait son
attitude :
— J’ai attendu mardi‘soir les résolutions de
M. Laur.
« Mais M. Laur a cru devoir recourir à l’arbi
trage de M. Rochefort. Tous les journaux du ma
tin ont publié la réponse de M. Rochefort. M. Laur
a trouvé ainsi uns nouvelle occasion de m’injurier.
» M. Laur ne m’a pas davantage envoyé ses
amis hier matin, ni dans l’après-midi d’hier. Mais’
dans l’après-midi; il est allé comme d’habitude au
Palais-Bourbon, où il a vu je ne sais qui et remar
qué je ne sais quoi : et ce n’est qu’à six heures du
soir qu’il m’a enfin envoyé ses amis !
» Je ne sais pas si M. Laur, a de nouveaux
ordres de M. Rochefort. Je ne peux toute ma vie
être à la disposition de M. Laur, téléphonique
ment dirigé par M. Rochefort. »
Poursuites contre « l’Intransigeant ». —
On assure que des poursuites seraient dirigées
contre y Intransigeant sur l’initiative du parquet
pour l’outrage à la magistrature contenu dans le
télégramme de M. Rochefort à M. Laur, publié
par ce journal.
Les emprunts communaux. — Un grand
nombre de députés républicains ont soumis à la
Çhambre une proposition tendant à diminuer le
taux d’intérêt des emprunts contractés par les
départements ou les communes. Le système
proposé consiste à charger la Caisse des dépôts
et consignations de l’administration, d’une caisse
qui serait créée pour le service de ces emprunts
et qui serait alimentée par les fonds des caisses
d’épargne déjà confiés à la Caisse des dépôts et
consignations.
Les signataires de la proposition considèrent
que grâce à ce système, les emprunts départe
mentaux et communaux qui, actuellement, coûtent
plus de 4 pour cent aux départements et aux
communes, pourraient être réduits en ce qui
? concerne le taux de l’intérêt au-dessous de 4
T pour cent. La commission élue par la
Chambre pour l’examen de la proposition, en
accepte le principe. ’
La majorité fait cependant des réserves telles
sur l’ensemble du système proposé, qu’il est
impossible de prévoir dans quel sens elle se
prononcera ; on fait observer que ce système
soulève de nombreuses questions qui nécessiteront
une étude approfondie en raison des graves inté
rêts financiers qui sont engagés.
Insurrection des Cardinaux. — Les
; cardinaux français viennent de publier dans la
presse catholique un manifeste qui est une yéri-
;able déclaration de guerre à la République. Ces
j prélats y vouent à l’exécration des fidèles toutes
les lois votées depuis douze ans. Il est temps
que le gouvernement sévisse contre, ces factieux
qui vont jusqu’à conseiller la guerre civile comme
une solution possible à un moment donné.
Quand donc comprendra-t-on que la véritable
solution consiste dans la séparation des Eglises
et de l’Etat ?
ÉTRANGER
Le rachat de l’Alsace-Lorraine. — On
télégraphie de Berlin, 20 janvier : M. Bebel vient
de recevoir de M. Valdteufel une lettre traitant de
la question du rachat de l’Alsace-Lorraine.
M. Waldteufel propose à M. Bebel d’engager
une action commune réciproquement en France
et en Allemagne.
Un comité français, composé de grandes per
sonnalités, serait formé.
Un comité allemand, sous les auspices de M.
Bebel, poursuivrait la réconciliation de l’Allema
gne et de la France, en s’interdisant tout autre
objet, car, dit la lettre en question, si votre Co
mité portait le moindre ombrage à votre gouver
nement, c’en serait fait de votre action.
Les funérailles du duc de Clarenee. —
Un service funèbre a été célébré, mercredi matin,
à l’église anglicane de la rue d’Aguesseau, à l’oc
casion de la mort du duc de Clarenee. M. Ribot,
ministre des affaires étrangères, y assistait, ainsi
que tout le personnel de l’ambassade d’Angleterre.
Le président de la République s’étail fait re
présenter par le lieutenant-colonel Dalstein, le
lieutenant-colonel Chamoin et le commandant
Courtès-Lapeyrat.
A Londres, les drapeaux des édifices publics
sont en berne. Les rideaux sont tirés aux fenêtres
d’un grand nombre de maisons particulières. Les
volets des boutiques sont fermés. Les cochers de
fiacre et d’omnibus portent un crêpe à leur fouet.
Une dépêche de Sandringham annonce que le
cortège s’est formé à neuf heures trente devant
l’église. Le corps du duc de Clarenee a été posé
sur un affût de canon traîné par six chevaux.
Après un court service à l’église, auquel assis
taient les princes, les princesses et les membres
de la maison du prince de Galles, le cortège est
parti pour la gare de Wolverton.
Le train emportant les restes du duc de Clarenee
est parti à onze heures quarante-cinq de San
dringham pour Windsor.
Les journaux du soir paraissent encadrés de
noir. Les affaires cessent complètement. Tout est
fermé dans la Cité.
Ouverture du Landtag prussien. — La
session du Landtag de Prusse a été ouverte par le
comte -de Caprivi, président du conseil, qui a lu
un discours du trône où il n’est pas question de la
situation internationale et qui annonce de nom
breux projets de loi, parmi lesquels les projets
relatifs à l’emploi du fonds guelfe, à la loi scolaire
et aux chemins de fer.
La situation financière est représentée comme
moins favorable que l’année dernière ; il pourra y
avoir un déficit résultant de l’augmentation des
dépenses, en particulier dans l’exploitation des
chemins de fer de l’Etat.
Troubles au Brésil. — Une révolte a éclaté
hier parmi les prisonniers de la forteresse de
Santa-Cruz, qui est située en face de la ville à
l’entrée du port.
Les rebelles se sont emparés de la forteresse,
puis ont enlevé successivement le fort Pico qui
est un peu plus au nord, puis le fort Lage, qui se
trouve au milieu d’une île.
Leur réclamation principale est le retour du
général Fonseca à la présidence.
Les troupes ont cerné la forteresse du côté de
la terre pendant que, dans le port, plusieurs
vaisseaux de guerre brésiliens se préparent au
combat.
Les rebelles, qui sont au nombre de cent
soixante environ, ne cessent de tirer des coups
de fusil du haut des remparts du fort et de la
forteresse.
Le vapeur anglais Avrangi a été atteint, hier
soir, mais personne à bord n’a été blessé.
> Il n'y a pas de vaisseau de guerre étranger
dans le port.
Les troupes brésiliennes ont pris d’assaut, dans
la matinée, le fort Pico. La flotte a ouvert le feu
sur Santa-Cruz à dix heures et demie. Au bout
d’une demi-heure, la forteresse a capitulé.
Le chef des révoltés s’est suicidé.
Le Nouveau Ministère Portugais.
Voici la composition définitive du nouveau ca
binet :
MM. José Dias Pereira, président du conseil, mi
nistre de l’intérieur.
Ayres Gouveia, évêque in partibus. justice.
Vicomte Chancelleiros, travaux publics.
Oliveiro Marti ns, finances.
Général Pinheiro Furtado, guerre.
Costa Lobo, affaires étrangères.
Amiral Pereira, marine et colonies.
Le nouveau cabinet s’est réuni en conseil pour
rédiger ïa déclaration qui sera lue aujourd’hui aux
Cortès.
QUESTION DES INSTITUTEURS
M. Heîidlé et M. de Cassagnac
A ceux qui pourraient conserver quelque
doute sur la maladresse des républicains qui
font des avances aimables aux cléricaux,
nous recommandons le passage suivant d’un
article de Y Autorité.
M. de Cassagnac, avec la franchise
réactionnaire qu’on lui connaît, y raille
agréablement M. Hendlé sur ses instructions
aux instituteurs.
Le fougueux journaliste, on le verra,
triomphe bruyamment de la faiblesse de
notre administration républicaine.
Sévère, mais juste leçon.
Nous avons dit aux catholiques de France :
« Vous êtes les plus nombreux dans votre pays;
par conséquent, vous devez être les plus forts.
Pour l’emporter, pour vaincre, vous n’avez qu’a
vouloir, vous n’avez qu’à oser.
» Si vous marchez droit à la franc-maçonnerie,
sans crainte, la secte maudite s’évanouira devant
vous.
» Mais si vous aviez l’air d’avoir peur, de trem
bler, vous êtes perdus. »
Et les évènements nous ont pleinement donné
raison.
On l’a vu dans l’affaire de l'archevêque d’Aix.
Le vieux prélat n’a pas reculé, lui.
Il est allé, droit, à la bête enragée.
Et elle a lui.
On l’a vu encore, dans la question des inter-*
pellations devant le Parlement,
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