Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1892-01-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 janvier 1892 16 janvier 1892
Description : 1892/01/16 (N15). 1892/01/16 (N15).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32632166
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
l re Année — N° 15 — Samedi 16 Janvier 1892.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
l re Année — 21 Nivôse An 100 — N° 15.
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre..,.
Départements.
TJN AN SIX MOIS
3 fr. 2 fr.
4 fr.
2 50
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU HAVRE paraît le Samedi
ŒSKsvr;"- 1 : "SJîü-.ai:.r.r sn-,>»z
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces.... 25 cent, la ligne
Réclames ; 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
SEMAINE POLITIQUE
Ainsi que nous l’avons prévu et annoncé dans
l’un des derniers numéros du Réveil, le Bulletin
de l’Instruction primaire de la Seine-Inférieure
qui vient de paraître, contient l’allocution de
M. Hendlé aux instituteurs et institutrices du
Hàvre. Mais grande a été notre surprise en voyant
figurer la déclaration de M. le Préfet en tête de la
partie non officielle du bulletin : ce qui semblerait
indiquer que l’Administration n’est pas bien sûre
d’avoir exactement interprété les lois en vigueur.
De plus, l’inspecteur d’Académie, M. Métivier,
avant son départ qui, paraît-il, n’a causé aucun
regret, a cru bon défaire précéder cette allocution
d’appréciations que nous allons examiner.
Tout d’abord, M. Métivier déclare : « Nous
avons cru bon de reproduire les paroles de M. le
Préfet, afin d’éclairer tout le personnel de la
Seine-Inférieure, qui a souvent exprimé le désir
d’être renseigné, par une voix autorisée, sur cette
question si souvent discutée. »
Nous enregistrons, avec une véritable satisfac
tion, cet aveu de F Administration.
Pour notre part, nous sommes heureux d’avoir
répondu au désir du personnel si intéressant de
Renseignement primaire, en entreprenant la cam
pagne que l’on sait.
M. Métivier nous paraît ignorer que cette ques
tion — qui touche de près à la religion et à la
conscience, comme l’a déclaré M. Hendlé, — est
de colles qui ne souffrent pas de demi-mesures,
et quelle continuera à être discutée, jusqu’à ce
qu’elle soit résolue d’une façon légale et vraiment
démocratique.
D’ailleurs, deux récentes circulaires, émanant
du Ministère de l’Instruction publique, et ayant
trait à la neutralité de l’école et à la liberté de
conscience des maîtres et des élèves, nous font
prévoir l’apparition d’une prochaine circulaire
interdisant à l’instituteur et à Vinstitutrice de
conduire volontairement et de surveiller les
enfants dans l’église, même lorsque ce service
leur sera demandé.
M. Métivier'considère en outre : « Que la sur
veillance des élèves à l’église et au temple, les
dimanches et jours de fête, constitue un service
‘‘ volontaire, accessoire, que beaucoup de maîtres
s’imposent à leurs jours et heures de liberté, dans
ce qu’ils estiment être de l’intérêt de leurs écoles. »
Le mot accessoire, sous la plume de M. Métivier,
nous réjouit. Pourquoi donc avoir hésité à prendre
une mesure radicale ? Service volontaire, dites-
vous ? Les actes de pression que nous avoiis
signalés ici-même, montrent bien, en effet, com
ment. on entend respecter la volonté et la liberté
de conscience des instituteurs.
M. l’Inspecteur d’Académie oublie de nous dire
si c’est dans Vintérêt des écoles, que pendant la
semaine qui précède la l re communion, les institu
teurs de notre ville abandonnent leurs classes pour
remplir le rôle de surveillants à l’église.
Enfin, on nous parle de surveillance au temple
par les instituteurs. M. Métivier nous paraît bien
mal renseigné sur ce qui existe dans le service
qu’il vient de quitter. Au Havre et ailleurs, nos
instituteurs ne vont nullement chez Calvin, étant
suffisamment absorbés par Ignace.
Même la surveillance des enfants au temple
constitue un progrès que nous nous empressons
de signaler à qui de droit.
Les enfants protestants sont groupés par dizai
nes et placés sous la surveillance de dames ou
demoiselles dizainières, qui ont à rendre compte
de leur mission au pasteur.
Pourquoi n’en serait-il pas de même dans le
culte catholique ? Pourquoi les dames ou demoi
selles pieuses qui fréquentent les églises ne rem
pliraient-elles pas le môme office vis-à-vis des
enfants de nos écoles, que leurs parents tiennent
à envoyer aux offices ? C’est plutôt leur rôle, il
faut en convenir, que celui des instituteurs.
Allons, un bon mouvement, Mesdames, et en
avant les dizainières !
A la Chambre. — La commission chargée
d’examiner la proposition de loi sur les presta
tions va entendre le gouvernement. On sait que
la Chambre a invité le gouvernement à lui sou
mettre, avant le mois de juillet, un projet
portant unification des services de la voirie.
, Cette unification entraîne une modification
dans le système des prestations.
Le caractère essentiel de cette modification
sera- un aménagement différent du catalogue
des voies et chemins qui se divisent seulement
en routes départementales et routes communales.
★
X X
La commission chargée d’examiner la propo
sition de la vente de la margarine a entendu,
M. Develle, ministre de l’agriculture.
M. Develle accepte en principe les disposi
tions de la proposition. Le gouvernement demande
en plus que la vente de la margarine ait lieu
seulement chez les fabricants et qu’elle ne soit
pas autorisée chez les débitants.
En outre, il accepte l’élévation des pénalités
pour les fraudeurs. C’est de ce dernier moyen,
beaucoup plus que de la réglementation de la.
vente, qu’il attend surtout les meilleurs effets.
On fixera un minimum de pénalité que les.
tribunaux ne pourront pas dépasser et qui com
portera toujours de la prison et une amende d’au
moins 500 francs.
En outre, comme il convient dans l’intérêt de
la santé publique d’enrayer radicalement les
fraudes, on supprimerait pour les falsificateurs le
bénéfice de la loi Bérenger.
Elections sénatoriales du 1Q Janvier
Rhône
MM. Thévenet, député, ancien
garde des sceaux 448 voix Elu
Vachez, avocat, conserv... 114 »
J. Cdepot, cons. g'én.’, rép.. 49 »
Cette élection a eu lieu pour remplacer M.
Testelin, sénateur inamovible, décédé.
Seine-et-Oise
MM. le baron de Courcel, ancien
ambassadeur de la Répu
blique française, rép 722 voix Elu
Ernest Hamel, ancien cons.
municipal de Paris, rép. 594 »
Il s’agissait de remplacer M. Ilippolyte Maze,
sénateur républicain, décédé, qui, en janvier 1891,
avait obtenu 719 voix.
Election législative du 40 Janvier
Haute-Savoie
Arrondissement d’Annecy
MM. le docteur Thonion, rép... 8.623 voix Elu
Julien Agnellot, républicain 4.932 »
Chappaz, candidat ouvrier. 464 >
En remplacement de M. Brunier, député
républicain, décédé, qui, en septembre 1889,
avait obtenu 10,500 voix contre 6,787 à M. de
Villette, conservateur.
Sénat et Chambre des députés. — M.
Fallière, au Sénat, et M. Constans, à la Chambre,
ont donné lecture du décret de clôture de la session
extraordinaire de 1891, le II janvier 1892.
Le mardi 12 janvier, aux termes de la Consti
tution, les deux assemblées ont repris leurs
travaux.
Au Sénat, c’est M. Kiener, doyen d’âge, qui a
occupé le fauteuil de la présidence ; à la Chambre,
c’est M. Pierre Blanc ; ils ont prononcé les
allocutions d’usage.
Le Sénat a renvoyé, au lendemain,- la nomi
nation de son bureau définitif.
*
* *
A la Chambre, on y a procédé immédiatement.
M. Ch. Floquet est nommé président par 260
suffrages ; il y a 79 bulletins blancs ou nuis.
Sont nommés vice-présidents :
MM. de Mahy 326 suffrages
Casimir-Périer... 318 »
Peytral 277 . . » .
Viette ...., 221 »
M. Cavaignac, venant ensuite, a obtenu 176
voix.
L’élection des huit secrétaires ne donne qu’un
résultat partiel : cinq seulement sont nommés :
MM. de La Batut, de Bar ; de Villebois-Mareuil ;
Rervieu et Saint-Germain. Les trois-'aùtres ont
été élus jeudi. Ce sont : MM. Dron, Pûurquery de
Boisserin et Lasserre.
Le scrutin désigne les trois questeurs : MM.
Bizarelli, Guillaumon et Royer.
★
X • *
L’élection du Bureau du Sénat, dans sa séance
du 13, a donné les résultats suivants :
M. Le Royer, président, par 174 voix. (M.
Challemel-Lacour obtient 4 voix et il y a 4
bulletins blancs).
Vice-présidents : MM. Bardoux, 153 voix ;
Merlin, 143 ; Challemel-Lacour, 138 ; Demôle,
136.
Secrétaires : MM. Dusolier, de Carné, Guérin,
Lourties, Sébline et Morellet.
Questeurs : MM. Guyot, Cazot, général
Deffis.
Le Bureau du Sénat est ainsi définitivement
constitué.
:k
X X
M. le doyen d’âge invite M. Floquet, président
de la Chambre, à prendre place au fauteuil.
M. Floquet adresse à ses collègues les remercie
ments d’usage et prononce une très intéressante
allocution, d’où nous extrayons les passages sui
vants, le manque d’espace nous empêchant de la
reproduire au long :
« Vous me pardonnerez, Messieurs, si
dans cette revue sommaire de ces longs débats
nécessaires, mais quelquefois arides, mon esprit
s’arrête avec plaisir sur le souvenir de tant de
discours éloquents que nous avons entendus et si
je rappelle d’un seul mot tant de jeunes talents qui
se sont affirmés avec éclat.
» Dans les courts répits que nous ont laissés ces
deux délibérations, la Chambre s’est empressée
de statuer sur quelques autres questions d’urgence.
» En ce qui concerne notamment les intérêts
toujours présents à vos coeurs du travail national
et de la Défense nationale, vous avez revu la loi
sur le travail des enfants, des filles mineures et
des femmes, vous avez voté des propositions sur
les Caisses de retraites, de secours et de pré
voyance fondées au profit des employés et ouvriers,
sur l’hygiène et la sécurité des travailleurs dans
les établissements industriels, sur le privilège au
profit des salaires d’ouvriers, sur les sommes dues
aux entrepreneurs, sur la création d’un Office du
travail, sur l’autorisation au Mont-de-Piété de
Paris de faire des avances contre dépôt de va-*
leurs mobilières au porteur, sur l’armée coloniale,
sur Forganisation des régiments régionaux d’infan
terie, sur les cadres des officiers de marine, sur
les mesures destinées à l’approvisionnement des
places fortes en temps de guerre.
» Enfin le gouvernement a annoncé qu'il
déposerait prochainement un projet de loi sur la
liberté d’association.
« C’est une grande et noble ambition
pour un gouvernement, et c’est l’ambition de la
République, de réunir dans la paix civile, sous
la protection, due à tous, de la loi commune, des
hommes- qui ont été séparés par tant de Révo
lutions donnant naissance à tant de souvenirs
respectables, mais aussi à tant d’erreurs et de
préjugés ; cette conciliation est assurément dé
sirable entre les personnes, mais les idées ne
sauraient se concilier de la même manière et
l’histoire du progrès de l’humanité est faite de
l’élimination successive des principes vaincus
par les principes victorieux.
» L’honneur du gouvernement libre est d’avoir
transformé en débats pacifiques cette lutte in
cessante qui était jadis le jeu de la force et dans
laquelle l’étranger lui-même intervenait au
grand détriment de notre unité nationale ; au
jourd’hui, c’est entre nous, dans nos Assemblées
élues, sous, les yeux de nos concitoyens, que nous
combattons avec la même énergie, par les seules
armes de la liberté, pour nos doctrines politiques,
mais ce combat de chaque heure laisse notre
patriotisme intact, et communes nos douleurs
et nos joies nationales. »
Ce discours est salué par une salve d’applaudis
sements.
Mort de l’amiral Peyron. — Le vice-
amiral Peyron, sénateur inamovible, ancien
ministre de la marine, est mort, à Paris, d’une
congestion pulmonaire.
Il était né le 21 juin 1823, à Marines (Seine-et-
Oise).
Il fut nommé ministre en 1883 et conserva son
portefeuille jusqu’au 6 avril 1885. Le Sénat,
pendant cette période, l’avait élu sénateur inamo
vible ; il fut l’un des derniers inamovibles
nommés.
Tarif général des Douanes. — Le Journal
officiel du 12 janvier promulgue la loi relative
à l’établissement du tarif général des douanes,
appelée à être mise en vigueur le 1 er Février
1892.
ÉTRANGER
Mort du Khedive. — Mehemed-Temfik-
Pacha, Khédive d’Egypte, est mort au Caire, le
7 Janvier, des suites de Finfluenza.
Il était né le 19 novembre 1852 et succéda en
1879 à son père Ismaïl-Pacha. Sous son règne
s’établit le protectorat des Anglais en Egypte.
Cette mort ne sera pas sans avoir, sans doute,
une grande influence sur la question égyptienne.
Les Anglais profiteront-ils de la jeunesse du fils
et successeur du défunt, du prince Abbas-Bey,
âgé de dix-huit-ans, qu’en dit intelligent, —mais
qui n’est, après tout, qu’un jeune homme, sans
expérience, — pour changer sa tutelle actuelle en
une domination absolue et définitive? —- Ou bien
saisiront-ils, au contraire, cette occasion pour
mettre à l’ordre du jour la question de l’évacua
tion ? — D’un autre côté, quel sera attitude delà
Turquie, dont le Khédive est le vassal ?
On voit l’intérêt qui s’attache à cet événement et
les conséquences qui peuvent en découler au point
de vue international.
domination de l’Ambassadeur d’Angle
terre à Constantinople. — Sir Francis Clare
Ford, ambassadeur d’Angleterre à Madrid, est
nommé ambassadeur à Constantinople, en rempla
cement de M. William White, décédé.
Sir Ford est entré dans la carrière diplomatique
en 1852 ; il a été secrétaire d’ambassade à Saint-*
Pétersbourg, ministre à Athènes et ambassadeur
à Madrid.
Le duc de Clarence, fils aîné du prince de
Galles, par conséquent héritier présomptif du
trône d’Angleterre est très malade, de Finfluenza ;
au dernier moment, les dépêches nous apprennent
que son état est désespéré.
■k
X X
Les dernières informations, nous annoncent
qu’il vient de mourir, dans son château de San-
dringham.
Le duc de Clarence était né à Frogenon-Lodge,
près de Windsor, le 8 janvier 1864 ; il avait donc
28 ans et quelques jours.
On sait qu’il aimait éperdument une fille du
comte de Paris et qu’il avait parlé de renoncer au
trône britannique pour l’épouser, parce que la
Constitution anglaise défend aux héritiers pré
somptifs de se marier avec une princesse catholi
que ; on parvint difficilement à le détourner de ce
projet.
Il y a à peine une quinzaine de jours que le duc
de Clarence avait été fiancé à une de ces parentes,
la princesse Marie de Teck.
Cette mort prématurée cause une vive douleur
en Angleterre.
Tout est en deuil ; les drapeaux sont partout en
berne.
Le lord-maire a ordonné de faire sonner le glas
funèbre par la grande cloche de la cathédrale de
Saint-Paul.
Les journaux du soir paraissent encadrés de
noir.
C’est le prince Georges, actuellement âgé de 27
ans, qui est maintenant l’héritier éventuel de la
couronne d’Angleterre.
*
Y Y
Disons, en passant, que Finfluenza fait, dans la
Grande-Bretagne, des ravages considérables et les
journaux anglais sont remplis de détails alarmants
à ce sujet.
Nous avons, toutefois, la consolation de trouver
dans l’un d’eux cette nouvelle rassurante qu’un
évêque a autorisé une modification dans la formule
des prières anglicanes relatives aux épidémies,
qui restera en usage pendant tout le temps que
régnera Finfluenza.
Voilà un remède assurément bien efficace l
Mais comment concilier cette prière adressée au
bon Dieu en faveur^de la suppression du fléau,
avec les autres formules qui veulent que tout ce
CINQ CENTIMES LE NUMERO
l re Année — 21 Nivôse An 100 — N° 15.
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre..,.
Départements.
TJN AN SIX MOIS
3 fr. 2 fr.
4 fr.
2 50
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU HAVRE paraît le Samedi
ŒSKsvr;"- 1 : "SJîü-.ai:.r.r sn-,>»z
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces.... 25 cent, la ligne
Réclames ; 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
SEMAINE POLITIQUE
Ainsi que nous l’avons prévu et annoncé dans
l’un des derniers numéros du Réveil, le Bulletin
de l’Instruction primaire de la Seine-Inférieure
qui vient de paraître, contient l’allocution de
M. Hendlé aux instituteurs et institutrices du
Hàvre. Mais grande a été notre surprise en voyant
figurer la déclaration de M. le Préfet en tête de la
partie non officielle du bulletin : ce qui semblerait
indiquer que l’Administration n’est pas bien sûre
d’avoir exactement interprété les lois en vigueur.
De plus, l’inspecteur d’Académie, M. Métivier,
avant son départ qui, paraît-il, n’a causé aucun
regret, a cru bon défaire précéder cette allocution
d’appréciations que nous allons examiner.
Tout d’abord, M. Métivier déclare : « Nous
avons cru bon de reproduire les paroles de M. le
Préfet, afin d’éclairer tout le personnel de la
Seine-Inférieure, qui a souvent exprimé le désir
d’être renseigné, par une voix autorisée, sur cette
question si souvent discutée. »
Nous enregistrons, avec une véritable satisfac
tion, cet aveu de F Administration.
Pour notre part, nous sommes heureux d’avoir
répondu au désir du personnel si intéressant de
Renseignement primaire, en entreprenant la cam
pagne que l’on sait.
M. Métivier nous paraît ignorer que cette ques
tion — qui touche de près à la religion et à la
conscience, comme l’a déclaré M. Hendlé, — est
de colles qui ne souffrent pas de demi-mesures,
et quelle continuera à être discutée, jusqu’à ce
qu’elle soit résolue d’une façon légale et vraiment
démocratique.
D’ailleurs, deux récentes circulaires, émanant
du Ministère de l’Instruction publique, et ayant
trait à la neutralité de l’école et à la liberté de
conscience des maîtres et des élèves, nous font
prévoir l’apparition d’une prochaine circulaire
interdisant à l’instituteur et à Vinstitutrice de
conduire volontairement et de surveiller les
enfants dans l’église, même lorsque ce service
leur sera demandé.
M. Métivier'considère en outre : « Que la sur
veillance des élèves à l’église et au temple, les
dimanches et jours de fête, constitue un service
‘‘ volontaire, accessoire, que beaucoup de maîtres
s’imposent à leurs jours et heures de liberté, dans
ce qu’ils estiment être de l’intérêt de leurs écoles. »
Le mot accessoire, sous la plume de M. Métivier,
nous réjouit. Pourquoi donc avoir hésité à prendre
une mesure radicale ? Service volontaire, dites-
vous ? Les actes de pression que nous avoiis
signalés ici-même, montrent bien, en effet, com
ment. on entend respecter la volonté et la liberté
de conscience des instituteurs.
M. l’Inspecteur d’Académie oublie de nous dire
si c’est dans Vintérêt des écoles, que pendant la
semaine qui précède la l re communion, les institu
teurs de notre ville abandonnent leurs classes pour
remplir le rôle de surveillants à l’église.
Enfin, on nous parle de surveillance au temple
par les instituteurs. M. Métivier nous paraît bien
mal renseigné sur ce qui existe dans le service
qu’il vient de quitter. Au Havre et ailleurs, nos
instituteurs ne vont nullement chez Calvin, étant
suffisamment absorbés par Ignace.
Même la surveillance des enfants au temple
constitue un progrès que nous nous empressons
de signaler à qui de droit.
Les enfants protestants sont groupés par dizai
nes et placés sous la surveillance de dames ou
demoiselles dizainières, qui ont à rendre compte
de leur mission au pasteur.
Pourquoi n’en serait-il pas de même dans le
culte catholique ? Pourquoi les dames ou demoi
selles pieuses qui fréquentent les églises ne rem
pliraient-elles pas le môme office vis-à-vis des
enfants de nos écoles, que leurs parents tiennent
à envoyer aux offices ? C’est plutôt leur rôle, il
faut en convenir, que celui des instituteurs.
Allons, un bon mouvement, Mesdames, et en
avant les dizainières !
A la Chambre. — La commission chargée
d’examiner la proposition de loi sur les presta
tions va entendre le gouvernement. On sait que
la Chambre a invité le gouvernement à lui sou
mettre, avant le mois de juillet, un projet
portant unification des services de la voirie.
, Cette unification entraîne une modification
dans le système des prestations.
Le caractère essentiel de cette modification
sera- un aménagement différent du catalogue
des voies et chemins qui se divisent seulement
en routes départementales et routes communales.
★
X X
La commission chargée d’examiner la propo
sition de la vente de la margarine a entendu,
M. Develle, ministre de l’agriculture.
M. Develle accepte en principe les disposi
tions de la proposition. Le gouvernement demande
en plus que la vente de la margarine ait lieu
seulement chez les fabricants et qu’elle ne soit
pas autorisée chez les débitants.
En outre, il accepte l’élévation des pénalités
pour les fraudeurs. C’est de ce dernier moyen,
beaucoup plus que de la réglementation de la.
vente, qu’il attend surtout les meilleurs effets.
On fixera un minimum de pénalité que les.
tribunaux ne pourront pas dépasser et qui com
portera toujours de la prison et une amende d’au
moins 500 francs.
En outre, comme il convient dans l’intérêt de
la santé publique d’enrayer radicalement les
fraudes, on supprimerait pour les falsificateurs le
bénéfice de la loi Bérenger.
Elections sénatoriales du 1Q Janvier
Rhône
MM. Thévenet, député, ancien
garde des sceaux 448 voix Elu
Vachez, avocat, conserv... 114 »
J. Cdepot, cons. g'én.’, rép.. 49 »
Cette élection a eu lieu pour remplacer M.
Testelin, sénateur inamovible, décédé.
Seine-et-Oise
MM. le baron de Courcel, ancien
ambassadeur de la Répu
blique française, rép 722 voix Elu
Ernest Hamel, ancien cons.
municipal de Paris, rép. 594 »
Il s’agissait de remplacer M. Ilippolyte Maze,
sénateur républicain, décédé, qui, en janvier 1891,
avait obtenu 719 voix.
Election législative du 40 Janvier
Haute-Savoie
Arrondissement d’Annecy
MM. le docteur Thonion, rép... 8.623 voix Elu
Julien Agnellot, républicain 4.932 »
Chappaz, candidat ouvrier. 464 >
En remplacement de M. Brunier, député
républicain, décédé, qui, en septembre 1889,
avait obtenu 10,500 voix contre 6,787 à M. de
Villette, conservateur.
Sénat et Chambre des députés. — M.
Fallière, au Sénat, et M. Constans, à la Chambre,
ont donné lecture du décret de clôture de la session
extraordinaire de 1891, le II janvier 1892.
Le mardi 12 janvier, aux termes de la Consti
tution, les deux assemblées ont repris leurs
travaux.
Au Sénat, c’est M. Kiener, doyen d’âge, qui a
occupé le fauteuil de la présidence ; à la Chambre,
c’est M. Pierre Blanc ; ils ont prononcé les
allocutions d’usage.
Le Sénat a renvoyé, au lendemain,- la nomi
nation de son bureau définitif.
*
* *
A la Chambre, on y a procédé immédiatement.
M. Ch. Floquet est nommé président par 260
suffrages ; il y a 79 bulletins blancs ou nuis.
Sont nommés vice-présidents :
MM. de Mahy 326 suffrages
Casimir-Périer... 318 »
Peytral 277 . . » .
Viette ...., 221 »
M. Cavaignac, venant ensuite, a obtenu 176
voix.
L’élection des huit secrétaires ne donne qu’un
résultat partiel : cinq seulement sont nommés :
MM. de La Batut, de Bar ; de Villebois-Mareuil ;
Rervieu et Saint-Germain. Les trois-'aùtres ont
été élus jeudi. Ce sont : MM. Dron, Pûurquery de
Boisserin et Lasserre.
Le scrutin désigne les trois questeurs : MM.
Bizarelli, Guillaumon et Royer.
★
X • *
L’élection du Bureau du Sénat, dans sa séance
du 13, a donné les résultats suivants :
M. Le Royer, président, par 174 voix. (M.
Challemel-Lacour obtient 4 voix et il y a 4
bulletins blancs).
Vice-présidents : MM. Bardoux, 153 voix ;
Merlin, 143 ; Challemel-Lacour, 138 ; Demôle,
136.
Secrétaires : MM. Dusolier, de Carné, Guérin,
Lourties, Sébline et Morellet.
Questeurs : MM. Guyot, Cazot, général
Deffis.
Le Bureau du Sénat est ainsi définitivement
constitué.
:k
X X
M. le doyen d’âge invite M. Floquet, président
de la Chambre, à prendre place au fauteuil.
M. Floquet adresse à ses collègues les remercie
ments d’usage et prononce une très intéressante
allocution, d’où nous extrayons les passages sui
vants, le manque d’espace nous empêchant de la
reproduire au long :
« Vous me pardonnerez, Messieurs, si
dans cette revue sommaire de ces longs débats
nécessaires, mais quelquefois arides, mon esprit
s’arrête avec plaisir sur le souvenir de tant de
discours éloquents que nous avons entendus et si
je rappelle d’un seul mot tant de jeunes talents qui
se sont affirmés avec éclat.
» Dans les courts répits que nous ont laissés ces
deux délibérations, la Chambre s’est empressée
de statuer sur quelques autres questions d’urgence.
» En ce qui concerne notamment les intérêts
toujours présents à vos coeurs du travail national
et de la Défense nationale, vous avez revu la loi
sur le travail des enfants, des filles mineures et
des femmes, vous avez voté des propositions sur
les Caisses de retraites, de secours et de pré
voyance fondées au profit des employés et ouvriers,
sur l’hygiène et la sécurité des travailleurs dans
les établissements industriels, sur le privilège au
profit des salaires d’ouvriers, sur les sommes dues
aux entrepreneurs, sur la création d’un Office du
travail, sur l’autorisation au Mont-de-Piété de
Paris de faire des avances contre dépôt de va-*
leurs mobilières au porteur, sur l’armée coloniale,
sur Forganisation des régiments régionaux d’infan
terie, sur les cadres des officiers de marine, sur
les mesures destinées à l’approvisionnement des
places fortes en temps de guerre.
» Enfin le gouvernement a annoncé qu'il
déposerait prochainement un projet de loi sur la
liberté d’association.
« C’est une grande et noble ambition
pour un gouvernement, et c’est l’ambition de la
République, de réunir dans la paix civile, sous
la protection, due à tous, de la loi commune, des
hommes- qui ont été séparés par tant de Révo
lutions donnant naissance à tant de souvenirs
respectables, mais aussi à tant d’erreurs et de
préjugés ; cette conciliation est assurément dé
sirable entre les personnes, mais les idées ne
sauraient se concilier de la même manière et
l’histoire du progrès de l’humanité est faite de
l’élimination successive des principes vaincus
par les principes victorieux.
» L’honneur du gouvernement libre est d’avoir
transformé en débats pacifiques cette lutte in
cessante qui était jadis le jeu de la force et dans
laquelle l’étranger lui-même intervenait au
grand détriment de notre unité nationale ; au
jourd’hui, c’est entre nous, dans nos Assemblées
élues, sous, les yeux de nos concitoyens, que nous
combattons avec la même énergie, par les seules
armes de la liberté, pour nos doctrines politiques,
mais ce combat de chaque heure laisse notre
patriotisme intact, et communes nos douleurs
et nos joies nationales. »
Ce discours est salué par une salve d’applaudis
sements.
Mort de l’amiral Peyron. — Le vice-
amiral Peyron, sénateur inamovible, ancien
ministre de la marine, est mort, à Paris, d’une
congestion pulmonaire.
Il était né le 21 juin 1823, à Marines (Seine-et-
Oise).
Il fut nommé ministre en 1883 et conserva son
portefeuille jusqu’au 6 avril 1885. Le Sénat,
pendant cette période, l’avait élu sénateur inamo
vible ; il fut l’un des derniers inamovibles
nommés.
Tarif général des Douanes. — Le Journal
officiel du 12 janvier promulgue la loi relative
à l’établissement du tarif général des douanes,
appelée à être mise en vigueur le 1 er Février
1892.
ÉTRANGER
Mort du Khedive. — Mehemed-Temfik-
Pacha, Khédive d’Egypte, est mort au Caire, le
7 Janvier, des suites de Finfluenza.
Il était né le 19 novembre 1852 et succéda en
1879 à son père Ismaïl-Pacha. Sous son règne
s’établit le protectorat des Anglais en Egypte.
Cette mort ne sera pas sans avoir, sans doute,
une grande influence sur la question égyptienne.
Les Anglais profiteront-ils de la jeunesse du fils
et successeur du défunt, du prince Abbas-Bey,
âgé de dix-huit-ans, qu’en dit intelligent, —mais
qui n’est, après tout, qu’un jeune homme, sans
expérience, — pour changer sa tutelle actuelle en
une domination absolue et définitive? —- Ou bien
saisiront-ils, au contraire, cette occasion pour
mettre à l’ordre du jour la question de l’évacua
tion ? — D’un autre côté, quel sera attitude delà
Turquie, dont le Khédive est le vassal ?
On voit l’intérêt qui s’attache à cet événement et
les conséquences qui peuvent en découler au point
de vue international.
domination de l’Ambassadeur d’Angle
terre à Constantinople. — Sir Francis Clare
Ford, ambassadeur d’Angleterre à Madrid, est
nommé ambassadeur à Constantinople, en rempla
cement de M. William White, décédé.
Sir Ford est entré dans la carrière diplomatique
en 1852 ; il a été secrétaire d’ambassade à Saint-*
Pétersbourg, ministre à Athènes et ambassadeur
à Madrid.
Le duc de Clarence, fils aîné du prince de
Galles, par conséquent héritier présomptif du
trône d’Angleterre est très malade, de Finfluenza ;
au dernier moment, les dépêches nous apprennent
que son état est désespéré.
■k
X X
Les dernières informations, nous annoncent
qu’il vient de mourir, dans son château de San-
dringham.
Le duc de Clarence était né à Frogenon-Lodge,
près de Windsor, le 8 janvier 1864 ; il avait donc
28 ans et quelques jours.
On sait qu’il aimait éperdument une fille du
comte de Paris et qu’il avait parlé de renoncer au
trône britannique pour l’épouser, parce que la
Constitution anglaise défend aux héritiers pré
somptifs de se marier avec une princesse catholi
que ; on parvint difficilement à le détourner de ce
projet.
Il y a à peine une quinzaine de jours que le duc
de Clarence avait été fiancé à une de ces parentes,
la princesse Marie de Teck.
Cette mort prématurée cause une vive douleur
en Angleterre.
Tout est en deuil ; les drapeaux sont partout en
berne.
Le lord-maire a ordonné de faire sonner le glas
funèbre par la grande cloche de la cathédrale de
Saint-Paul.
Les journaux du soir paraissent encadrés de
noir.
C’est le prince Georges, actuellement âgé de 27
ans, qui est maintenant l’héritier éventuel de la
couronne d’Angleterre.
*
Y Y
Disons, en passant, que Finfluenza fait, dans la
Grande-Bretagne, des ravages considérables et les
journaux anglais sont remplis de détails alarmants
à ce sujet.
Nous avons, toutefois, la consolation de trouver
dans l’un d’eux cette nouvelle rassurante qu’un
évêque a autorisé une modification dans la formule
des prières anglicanes relatives aux épidémies,
qui restera en usage pendant tout le temps que
régnera Finfluenza.
Voilà un remède assurément bien efficace l
Mais comment concilier cette prière adressée au
bon Dieu en faveur^de la suppression du fléau,
avec les autres formules qui veulent que tout ce
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.4%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.4%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k32632166/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k32632166/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k32632166/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k32632166
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k32632166
Facebook
Twitter