Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1891-12-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 décembre 1891 05 décembre 1891
Description : 1891/12/05 (N9). 1891/12/05 (N9).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263210q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
l re Année — N° 9 — Samedi 5 Décembre 1891.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
l re Année — li Frimaire An 199 — S° 1
il du Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
,y
O -—
FEIX DES.ABONNEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre... 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
ADIIMSTMTION & RÉMCTIÜM
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉ VE IL VU HA VRE paraît le Samedi
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent. la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
asasaæta
LA GRANDE COLÈRE
DU
Courrier du Eavre
Si le Conseil municipal avait pu douter un
instant de l’opportunité de la mesure qu’il a
prise en accélérant la laïcisation du Bureau
de bienfaisance; la simple lecture du Courrier
du Havre suffirait pour l’édifier complètement.
Ce journal pieux, qui traverse actuelle
ment une crise de cléricalisme aigu, publie
line série cl’articles; purs chefs-d'œuvre de
jésuitisme. •
Naturellement l’organe officiel des sacris
ties et congrégations; glisse prudemment sur
les constatations du rapport de l’honorable
M. Cheuret qu’il traite de futilités. C’est plus
facile que de les réfuter.
La presse cléricale nous a d’ailleurs habitués
à cette indulgence pour les fautes cléricales.
Futilités, quand les très chers frères sont
amenés à expliquer en Cour d’assises leur
affection immodérée pour les petits garçons.
Futilités, quand éclate quelque gros scandale
clérical comme ceux de l’abbé Roussel, de..
Clair vaux, etc., etc.
On connaît la rengaine.
Chacun sait que les feuilles bien pensantes
excellent à ce genre d’exercices.
Ses amis étant pris, au Havre même, la
main dans le sac, le Courrier , — on devait
s’y attendre, — ne souffle mot de leurs mé
faits. Mais, comme il a une façon à lui de
pratiquer la justice distributive, il fait payer
cher aux administrateurs dufBureau de Bien
faisance et au Conseil municipal, le crime
d’avoir découvert et révélé les tripotages
congréganistes.
Lisez plutôt la série d’articles dans lesquels
M. Brenier a la prétention de traiter la Ques
tion du Bureau de Bienfaisance. Il paraît diffi
cile de pousser plus loin l’art qui consiste à se
moquer de ses lecteurs. C’est à croire que ledit
journaliste; suivant l’exemple de M. Edouard
Alexandre; prend la plume sans savoir ce
qu’il va écrire, s’en rapportant uniquement
aux inspirations de l’Esprit-Saint.
Il était facile de prévoir que MM. Landrieu,
Pillieux et Flamant seraient malmenés. On
va même jusqu’à traiter M. Flamant de
citoyen, ce qui, dans l’intention des cléricaux;
est évidemment la dernière des injures,
leurs pareils affectant d’être citoyens; non de
France, mais de la Rome papale.
Dans le même article, où l’on exalte les
les vertus des Dames de charité, on traite de
fous furieux les partisans de la laïcisation.
Toute cette rage serait comique si le même
journaliste, atteint du delirium congréganiste,
ne donnait à ses lecteurs le conseil de s’abste
nir du devoir de charité.
On les reconnaît bien là, les cléricaux! Rien
n’est bon là où ils ne dominent plus.
Continuez Courrier , votre exemple est édi
fiant. Gémissez, maudissez, injuriez, glapis
sez. On comprend que vous ne défendez-là
que la boutique cléricale.
Avec sa bonne foi ordinaire, le Courrier va
jusqu’à insinuer que l’Administration muni
cipale aurait manqué à ses engagements et
violé un pacte formel en appuyant la laïcisa
tion .
Ce trait du Partlie qui se sent irrévocable
ment vaincu ne blessera personne.
Un pacte du genre de celui auquel le
Courrier fait allusion n’a jamais existé.
M. Louis Brindeau, Maire du Havre, a pu
défendre un instant le personnel congréga
niste qu’il ne connaissait alors que d’une façon
imparfaite. Mais lorsque des enquêtes lui ont
révélé les agissements de ce personnel, il a
loyalement reconnu qu’il était urgent de se
priver de ses services.
Tout le monde approuvera la correction de
cette attitude. Si le Courrier s’en indigne,
c’est une raison de plus pour les démocrates
de s’unir pour faire face aux cléricaux.
Le parti qui produit et défend les Gouthe-
Soulard a droit à l’hostilité de tous les répu
blicains, Accuser ces derniers d’avoir accepté
ses avances, c’est leur faire une injure gra
tuite.
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE
Interpellation. — M. Hubbard se propose
d’interpeller le ministre des cultes sur les récentes
manifestations ultramontaines des évêques de
France, et spécialement sur la lettre pastorale
de l’archevêque de Bordeaux.
Il se propose également d’inviter le gouver
nement à prévenir le Vatican que le Concordat
sera dénoncé à date fixe, dans un an par exemple.
Il complétera la motion en invitant le gouver
nement à présenter et faire voter, durant cet
intervalle, les lois préparatoires à la séparation
de l’Eglise et de l’Etat, c’est-à-dire une loi sur
les associations et une loi sur la police des
cultes.
Les Evêchés. — M. Labrousse, vient de
reprendre son amendement sur les évêchés non
concordataires, qui, adopté par la Chambre
précédente à quatre voix de majorité, ne fut
finalement écarté que parce que le Sénat refusa
de le ratifier.
Son but est d’insérer, dans la loi des finances,
un article empêchant le gouvernement de nommer
de nouveaux titulaires aux évêchés non concor
dataires dont les sièges deviendraient vacants ;
il y a, actuellement, vingt-deux évêchés dans ce
cas.
L’élection Lafargue. — La Chambre dis
cutera, lundi prochain, le rapport de M. Goirand,
sur l’élection de M. Lafargue, député de la l r;
circonscription de Lille. —On sait que ce rapport
conclut à la validation.
Les grèves. — La grève générale de la
région du Nord de la France est heureusement
terminée. Les ouvriers mineurs ont donné, dans
ces circonstances, un exemple de sagesse et de
modération dont le Parlement devrait tenir
compte en hâtant le vote des lois d’intérêt
social.
CONFÉRENCE DE M. MILLERAND
Nous rappelons à nos lecteurs que la conférence
de M. Millerand, député, sur VEglise et la
République, aura lieu dimanche prochain, à
trois heures après-midi, dans la grande salle du
Cercle Franklin.
Le talent bien connu de l’honorable confé
rencier, et l’intérêt d’actualité du sujet qu’il doit
traiter surtout en présence de la campagne des
cléricaux, nous permettent de prédire à cette
conférence un éclatant succès.
LE VENGE UR
Le correspondant anonyme du Journal du
Havre, qui signait ses articles des initiales
A. B., a cédé son tour de copie à un corres
pondant farouche qui s’intitule en latin
Vindex , autrement dit le Vengeur en bon
français.
Le Vengeur n’est pas content.
Il est même ironique, car il qualifie MM.
Heu, Dourt et Moulia des épithètes aussi
inattendues qu’excessives E intelligents et
dévoués.
Le Vengeur se plaint des distributions. Il
paraît qu’on a supprimé les soupes et le
bouillon. Mais il ne dit pas qu’on distribue
de la viande, chose avec laquelle on peut
généralement faire de la soupe; pour peu
qu’on sache deux mots de cuisine.
Le Vengeur qui, se souvenant du combat
de Prairial; est naturellement bruyant, se
plaint également de la diminution des hari
cots.
Son indignation est tellement forte qu’il
oublie les saisons et place le mois de Novembre
en hiver.
Décidément le Journal du Havre & perdu au
change. De grâce qu’il nous ramène à A. B.
Ce sera plus long, aussi fastidieux, mais
.moins décousu.
Et M. Dourt ?
Nous sommes fort surpris de n’avoir point
reçu de réponse à la mise en demeure adressée
à M. Dourt par un ancien employé du Bureau
de Bienfaisance.
Cette lettre, qui demandait à M. Dourt de
préciser ses vagues accusations contre le per
sonnel laïque, méritait certes une réponse.
Au public d’apprécier une pareille atti
tude.
Les Démissions du Bureau de Bienfaisance
MM. Heu, Dourt et Moulia. — Les
dames visiteuses.
Nos lecteurs connaissent les incidents qui se
sont produits depuis la dernière semaine.
A la suite du vote du Conseil, MM. Moulia,
Heu et Dourt ont donné leur démission d’Admi
nistrateurs du Bureau de bienfaisance. Eu se
solidarisant avec le personnel congréganiste du
Bureau, ces Messieurs montrent clairement dans
quel esprit ils ont pris part depuis plusieurs
mois aux travaux de la Commission administra
tive. Ils n’avaient évidemment qu’un but : empê
cher de faire des réformes. Ils y sont parvenus
dans une certaine mesure et il convient de se
réjouir de leur retraite, tout en regrettant qu’elle
n’ait pas eu lieu plus tôt.
*
* *
La grande majorité des dames visiteuses a cru
bon de se retirer également.
Tout en remerciant celles d’entre elles qui se
sont acquittées avec exactitude de leurs fonctions,
on peut regretter l’esprit dans lequel elles ont
donné leur démission.
Le principal motif de cette détermination est
non pas la suppression des distributions en
espèces faite par ces dames au nom du Bureau —
suppression votée par l’unanimité de la Commis
sion, y compris le trio Moulia, Heu et Dourt, —
mais, bien la laïcisation des de\ix bureaux votée
par le Conseil dans sa dernière séance.
En agissant ainsi, les dames visiteuses obéissent
surtout, la chose est évidente, à une préoccupation
religieuse.
Leur démission est une manifestation cléricale,
au premier chef. Aussi, n’y a-t-il pas lieu de
s’en émouvoir autrement. L’esprit laïque a subi
des assauts plus dangereux que celui-là.
A
* *
Afin qu’on ne nous accuse pas d’exagération ou
de parti pris lorsque nous faisons ressortir le
côté clérical de la question, nous ferons un
rapprochement qui s’impose
Les journaux ont publié, en même temps que
la démission des dames visiteuses, un appel de
la Société de Saint-Vincent-de-Paul, dont tout
le monde connaît le caractère essentiellement
clérical. Or, cet appel est signé par un très grand
nombre de dames visiteuses. '
Voici, d’ailleurs, la liste des darnes visiteuses
démissionnaires, où nous prenons soin de souli
gner les noms de celles de ces dames qui ont, en
même temps, signé l’appel de Ta Société de
Saint-Vincent-de-Paul :
Mesdames Allorge , Ancel, Aubin, Bachelay,
G. Baron, Baucher, Bégouen-Demeaux, M.
Bégouen, P. Bérard, J. Bérard, Bodereau,
Bœswilwald, Bonnet, Boutan, Breckenridge,
Bricard, A ; Brindeau, Buret, Caillard, Clouet,
F. de Coninck, Coupery, Degeuser, Delauney,
Deneufville, Deshayes, Desprez, Dévot, Dupâ-
quier, Durand-Viel, Duverdier, Dourt, Edou,
Eryniac, Foucher, Gaudon jeune, Gautier, Gilles ,
Eug. Grosos, P. Grosos, H. Guerrier, Guilloüf,
Haentjens, Hamon, Hauser, Harou, Hébert
Desrocquettes, Heuzé, Heuzey, Julien, Jullien,
Kronheimer, Lamotte, Langstaff, Larne, Latharn,
A. Le Breton, M. Le Breton, Am. Lecoq,
Lecoq, Lecour, Lelaidier, Legoff, Hermitte, L.
Mallet, A. Maraude, L. Maraude, Marie, E.
Masquelier, A. Masquelier , Mousset, Normand ,
Olivier, Griot, Perquer mère, F. Perquer ,
Pesle, Preschez, Picot, veuve Piéton, Pru
d’homme, Ratouin, Reinaud, Rispal, Rihal,
Rouedhart, Régnier, Roussel, Ruffin, Scol,
Sorel, Taconet, J. Taconet, Thieullent, E.
Thieullent, Tinel, Cl. Toussaint, M. Toussaint ,
Elise Valle, Voisin, Westphalen-Lemaître.
Soit en tout 35 dames qui appartenaient à la
fois au Bureau de bienfaisance et à la Société
Saint-Vincent-de-Paul et qui vont avoir le
loisir de se consacrer désormais plus spécialement
à cette dernière œuvre.
Nous n’apprécions pas, nous nous bornons à
constater.
Un mot pour terminer : Que diraient les
cléricaux s’il y avait, dans ia prochaine Admi
nistration du Bureau de bienfaisance, un tiers de
francs-maçons militants ?
Un précédent
A ceux qui pourraient attribuer au départ des
dames visiteuses une importance exagérée, nous
rappellerons ce qui s’est passé, aux portes même
du Havre, il y a quelques années.
A Graville-Sainte-Honorine, avant 1883, une
douzaine de dames s’occupaient de la visite des
pauvres. A la suite de démêlés du Bureau de
bienfaisance avec le curé de la paroisse, les
dames en question donnèrent leur démission en
masse. C’était sous l’Administration républicaine
de M. Lebreton-Deshayes.
Depuis lors, le Bureau de Graville-Sainte-
Honorine fonctionne -sans le gracieux concours
de l’élément féminin, et il ne semble pas que les
pauvres aient autrement à s’en plaindre.
BUREAU DE BIENFAISANCE
Communiqué aux Bureaux Distributeurs
AVIS IMPORTANT
Les dames de charité ayant cru devoir refuser
leur concours à la Commission Aministrative pour
les visites d’hiver et la délivrance des secours
exceptionnels, les assistés sont informés que
ces secours leur seront remis, comme d’usage,
pendant les mois de décembre, janvier, février dfc
mars, et ce par les administrateurs.
Havre, le 1 er dédembre 1891. * ,
L’Administrateur de Service.
Paul Piljlieux.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
l re Année — li Frimaire An 199 — S° 1
il du Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
,y
O -—
FEIX DES.ABONNEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre... 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
ADIIMSTMTION & RÉMCTIÜM
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉ VE IL VU HA VRE paraît le Samedi
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent. la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
asasaæta
LA GRANDE COLÈRE
DU
Courrier du Eavre
Si le Conseil municipal avait pu douter un
instant de l’opportunité de la mesure qu’il a
prise en accélérant la laïcisation du Bureau
de bienfaisance; la simple lecture du Courrier
du Havre suffirait pour l’édifier complètement.
Ce journal pieux, qui traverse actuelle
ment une crise de cléricalisme aigu, publie
line série cl’articles; purs chefs-d'œuvre de
jésuitisme. •
Naturellement l’organe officiel des sacris
ties et congrégations; glisse prudemment sur
les constatations du rapport de l’honorable
M. Cheuret qu’il traite de futilités. C’est plus
facile que de les réfuter.
La presse cléricale nous a d’ailleurs habitués
à cette indulgence pour les fautes cléricales.
Futilités, quand les très chers frères sont
amenés à expliquer en Cour d’assises leur
affection immodérée pour les petits garçons.
Futilités, quand éclate quelque gros scandale
clérical comme ceux de l’abbé Roussel, de..
Clair vaux, etc., etc.
On connaît la rengaine.
Chacun sait que les feuilles bien pensantes
excellent à ce genre d’exercices.
Ses amis étant pris, au Havre même, la
main dans le sac, le Courrier , — on devait
s’y attendre, — ne souffle mot de leurs mé
faits. Mais, comme il a une façon à lui de
pratiquer la justice distributive, il fait payer
cher aux administrateurs dufBureau de Bien
faisance et au Conseil municipal, le crime
d’avoir découvert et révélé les tripotages
congréganistes.
Lisez plutôt la série d’articles dans lesquels
M. Brenier a la prétention de traiter la Ques
tion du Bureau de Bienfaisance. Il paraît diffi
cile de pousser plus loin l’art qui consiste à se
moquer de ses lecteurs. C’est à croire que ledit
journaliste; suivant l’exemple de M. Edouard
Alexandre; prend la plume sans savoir ce
qu’il va écrire, s’en rapportant uniquement
aux inspirations de l’Esprit-Saint.
Il était facile de prévoir que MM. Landrieu,
Pillieux et Flamant seraient malmenés. On
va même jusqu’à traiter M. Flamant de
citoyen, ce qui, dans l’intention des cléricaux;
est évidemment la dernière des injures,
leurs pareils affectant d’être citoyens; non de
France, mais de la Rome papale.
Dans le même article, où l’on exalte les
les vertus des Dames de charité, on traite de
fous furieux les partisans de la laïcisation.
Toute cette rage serait comique si le même
journaliste, atteint du delirium congréganiste,
ne donnait à ses lecteurs le conseil de s’abste
nir du devoir de charité.
On les reconnaît bien là, les cléricaux! Rien
n’est bon là où ils ne dominent plus.
Continuez Courrier , votre exemple est édi
fiant. Gémissez, maudissez, injuriez, glapis
sez. On comprend que vous ne défendez-là
que la boutique cléricale.
Avec sa bonne foi ordinaire, le Courrier va
jusqu’à insinuer que l’Administration muni
cipale aurait manqué à ses engagements et
violé un pacte formel en appuyant la laïcisa
tion .
Ce trait du Partlie qui se sent irrévocable
ment vaincu ne blessera personne.
Un pacte du genre de celui auquel le
Courrier fait allusion n’a jamais existé.
M. Louis Brindeau, Maire du Havre, a pu
défendre un instant le personnel congréga
niste qu’il ne connaissait alors que d’une façon
imparfaite. Mais lorsque des enquêtes lui ont
révélé les agissements de ce personnel, il a
loyalement reconnu qu’il était urgent de se
priver de ses services.
Tout le monde approuvera la correction de
cette attitude. Si le Courrier s’en indigne,
c’est une raison de plus pour les démocrates
de s’unir pour faire face aux cléricaux.
Le parti qui produit et défend les Gouthe-
Soulard a droit à l’hostilité de tous les répu
blicains, Accuser ces derniers d’avoir accepté
ses avances, c’est leur faire une injure gra
tuite.
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE
Interpellation. — M. Hubbard se propose
d’interpeller le ministre des cultes sur les récentes
manifestations ultramontaines des évêques de
France, et spécialement sur la lettre pastorale
de l’archevêque de Bordeaux.
Il se propose également d’inviter le gouver
nement à prévenir le Vatican que le Concordat
sera dénoncé à date fixe, dans un an par exemple.
Il complétera la motion en invitant le gouver
nement à présenter et faire voter, durant cet
intervalle, les lois préparatoires à la séparation
de l’Eglise et de l’Etat, c’est-à-dire une loi sur
les associations et une loi sur la police des
cultes.
Les Evêchés. — M. Labrousse, vient de
reprendre son amendement sur les évêchés non
concordataires, qui, adopté par la Chambre
précédente à quatre voix de majorité, ne fut
finalement écarté que parce que le Sénat refusa
de le ratifier.
Son but est d’insérer, dans la loi des finances,
un article empêchant le gouvernement de nommer
de nouveaux titulaires aux évêchés non concor
dataires dont les sièges deviendraient vacants ;
il y a, actuellement, vingt-deux évêchés dans ce
cas.
L’élection Lafargue. — La Chambre dis
cutera, lundi prochain, le rapport de M. Goirand,
sur l’élection de M. Lafargue, député de la l r;
circonscription de Lille. —On sait que ce rapport
conclut à la validation.
Les grèves. — La grève générale de la
région du Nord de la France est heureusement
terminée. Les ouvriers mineurs ont donné, dans
ces circonstances, un exemple de sagesse et de
modération dont le Parlement devrait tenir
compte en hâtant le vote des lois d’intérêt
social.
CONFÉRENCE DE M. MILLERAND
Nous rappelons à nos lecteurs que la conférence
de M. Millerand, député, sur VEglise et la
République, aura lieu dimanche prochain, à
trois heures après-midi, dans la grande salle du
Cercle Franklin.
Le talent bien connu de l’honorable confé
rencier, et l’intérêt d’actualité du sujet qu’il doit
traiter surtout en présence de la campagne des
cléricaux, nous permettent de prédire à cette
conférence un éclatant succès.
LE VENGE UR
Le correspondant anonyme du Journal du
Havre, qui signait ses articles des initiales
A. B., a cédé son tour de copie à un corres
pondant farouche qui s’intitule en latin
Vindex , autrement dit le Vengeur en bon
français.
Le Vengeur n’est pas content.
Il est même ironique, car il qualifie MM.
Heu, Dourt et Moulia des épithètes aussi
inattendues qu’excessives E intelligents et
dévoués.
Le Vengeur se plaint des distributions. Il
paraît qu’on a supprimé les soupes et le
bouillon. Mais il ne dit pas qu’on distribue
de la viande, chose avec laquelle on peut
généralement faire de la soupe; pour peu
qu’on sache deux mots de cuisine.
Le Vengeur qui, se souvenant du combat
de Prairial; est naturellement bruyant, se
plaint également de la diminution des hari
cots.
Son indignation est tellement forte qu’il
oublie les saisons et place le mois de Novembre
en hiver.
Décidément le Journal du Havre & perdu au
change. De grâce qu’il nous ramène à A. B.
Ce sera plus long, aussi fastidieux, mais
.moins décousu.
Et M. Dourt ?
Nous sommes fort surpris de n’avoir point
reçu de réponse à la mise en demeure adressée
à M. Dourt par un ancien employé du Bureau
de Bienfaisance.
Cette lettre, qui demandait à M. Dourt de
préciser ses vagues accusations contre le per
sonnel laïque, méritait certes une réponse.
Au public d’apprécier une pareille atti
tude.
Les Démissions du Bureau de Bienfaisance
MM. Heu, Dourt et Moulia. — Les
dames visiteuses.
Nos lecteurs connaissent les incidents qui se
sont produits depuis la dernière semaine.
A la suite du vote du Conseil, MM. Moulia,
Heu et Dourt ont donné leur démission d’Admi
nistrateurs du Bureau de bienfaisance. Eu se
solidarisant avec le personnel congréganiste du
Bureau, ces Messieurs montrent clairement dans
quel esprit ils ont pris part depuis plusieurs
mois aux travaux de la Commission administra
tive. Ils n’avaient évidemment qu’un but : empê
cher de faire des réformes. Ils y sont parvenus
dans une certaine mesure et il convient de se
réjouir de leur retraite, tout en regrettant qu’elle
n’ait pas eu lieu plus tôt.
*
* *
La grande majorité des dames visiteuses a cru
bon de se retirer également.
Tout en remerciant celles d’entre elles qui se
sont acquittées avec exactitude de leurs fonctions,
on peut regretter l’esprit dans lequel elles ont
donné leur démission.
Le principal motif de cette détermination est
non pas la suppression des distributions en
espèces faite par ces dames au nom du Bureau —
suppression votée par l’unanimité de la Commis
sion, y compris le trio Moulia, Heu et Dourt, —
mais, bien la laïcisation des de\ix bureaux votée
par le Conseil dans sa dernière séance.
En agissant ainsi, les dames visiteuses obéissent
surtout, la chose est évidente, à une préoccupation
religieuse.
Leur démission est une manifestation cléricale,
au premier chef. Aussi, n’y a-t-il pas lieu de
s’en émouvoir autrement. L’esprit laïque a subi
des assauts plus dangereux que celui-là.
A
* *
Afin qu’on ne nous accuse pas d’exagération ou
de parti pris lorsque nous faisons ressortir le
côté clérical de la question, nous ferons un
rapprochement qui s’impose
Les journaux ont publié, en même temps que
la démission des dames visiteuses, un appel de
la Société de Saint-Vincent-de-Paul, dont tout
le monde connaît le caractère essentiellement
clérical. Or, cet appel est signé par un très grand
nombre de dames visiteuses. '
Voici, d’ailleurs, la liste des darnes visiteuses
démissionnaires, où nous prenons soin de souli
gner les noms de celles de ces dames qui ont, en
même temps, signé l’appel de Ta Société de
Saint-Vincent-de-Paul :
Mesdames Allorge , Ancel, Aubin, Bachelay,
G. Baron, Baucher, Bégouen-Demeaux, M.
Bégouen, P. Bérard, J. Bérard, Bodereau,
Bœswilwald, Bonnet, Boutan, Breckenridge,
Bricard, A ; Brindeau, Buret, Caillard, Clouet,
F. de Coninck, Coupery, Degeuser, Delauney,
Deneufville, Deshayes, Desprez, Dévot, Dupâ-
quier, Durand-Viel, Duverdier, Dourt, Edou,
Eryniac, Foucher, Gaudon jeune, Gautier, Gilles ,
Eug. Grosos, P. Grosos, H. Guerrier, Guilloüf,
Haentjens, Hamon, Hauser, Harou, Hébert
Desrocquettes, Heuzé, Heuzey, Julien, Jullien,
Kronheimer, Lamotte, Langstaff, Larne, Latharn,
A. Le Breton, M. Le Breton, Am. Lecoq,
Lecoq, Lecour, Lelaidier, Legoff, Hermitte, L.
Mallet, A. Maraude, L. Maraude, Marie, E.
Masquelier, A. Masquelier , Mousset, Normand ,
Olivier, Griot, Perquer mère, F. Perquer ,
Pesle, Preschez, Picot, veuve Piéton, Pru
d’homme, Ratouin, Reinaud, Rispal, Rihal,
Rouedhart, Régnier, Roussel, Ruffin, Scol,
Sorel, Taconet, J. Taconet, Thieullent, E.
Thieullent, Tinel, Cl. Toussaint, M. Toussaint ,
Elise Valle, Voisin, Westphalen-Lemaître.
Soit en tout 35 dames qui appartenaient à la
fois au Bureau de bienfaisance et à la Société
Saint-Vincent-de-Paul et qui vont avoir le
loisir de se consacrer désormais plus spécialement
à cette dernière œuvre.
Nous n’apprécions pas, nous nous bornons à
constater.
Un mot pour terminer : Que diraient les
cléricaux s’il y avait, dans ia prochaine Admi
nistration du Bureau de bienfaisance, un tiers de
francs-maçons militants ?
Un précédent
A ceux qui pourraient attribuer au départ des
dames visiteuses une importance exagérée, nous
rappellerons ce qui s’est passé, aux portes même
du Havre, il y a quelques années.
A Graville-Sainte-Honorine, avant 1883, une
douzaine de dames s’occupaient de la visite des
pauvres. A la suite de démêlés du Bureau de
bienfaisance avec le curé de la paroisse, les
dames en question donnèrent leur démission en
masse. C’était sous l’Administration républicaine
de M. Lebreton-Deshayes.
Depuis lors, le Bureau de Graville-Sainte-
Honorine fonctionne -sans le gracieux concours
de l’élément féminin, et il ne semble pas que les
pauvres aient autrement à s’en plaindre.
BUREAU DE BIENFAISANCE
Communiqué aux Bureaux Distributeurs
AVIS IMPORTANT
Les dames de charité ayant cru devoir refuser
leur concours à la Commission Aministrative pour
les visites d’hiver et la délivrance des secours
exceptionnels, les assistés sont informés que
ces secours leur seront remis, comme d’usage,
pendant les mois de décembre, janvier, février dfc
mars, et ce par les administrateurs.
Havre, le 1 er dédembre 1891. * ,
L’Administrateur de Service.
Paul Piljlieux.
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