Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1891-11-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 novembre 1891 28 novembre 1891
Description : 1891/11/28 (N8). 1891/11/28 (N8).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32632092
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
i re Année — ü° 8 — Samedi 28 Novembre 1891.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
l re Année — 7 Frimaire An 100 — N° 8.
Le Réveil du Havre
UE BÉPUBLISSMW
PRIX DES. ABONNEMENTS
UN AN
Le Havre 3 fr.
Départements 4 fr.
six MOIS
2 fr.
2 50
ADIfMSTMïïOM & RÉDACTION
15, RUE CASIIIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DURA VREparaît le Samedi
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
Laïcisation
du Bureau de Biénfaisance
Le 3 mars dernier, le Conseil municipal,
par 17 voix contre 13, adoptait le principe
de la Laïcisation du Bureau de Bienfaisance.
On se souvient qu’à cette époque un débat
des plus animés eut lieu sur le fonctionne
ment du Bureau. Aux critiques formulées
par certains membres relativement au per
sonnel congréganiste, d’autres répondirent en
se portant garants de la correction et de la
parfaite honnêteté des sœurs dans leur gestion.
Depuis lors, de longues discussions se pro
duisirent au sein de la commission adminis
trative, et la presse s’en empara pour en faire
la base de ses polémiques.
Il était facile de se rendre compte déjà de
la faiblesse des arguments opposés par les
congréganistes, et par leurs partisans aux at
taques dont était l’objet la gestion du Bureau.
Mais payant-d’audace, les cléricaux ne crai
gnirent pas de taxer d’exagération les criti
ques de MM. Landrieu, Pillieux et Flamant,
qui persistaient à réclamer la laïcisation
comme une mesure de probité administrative.
La demande, pour le Bureau de bien faisance,
d’un crédit de 28,000 fr. nécessaire pour
équilibrer son budget, a fourni au Conseil
municipal l’occasion de faire la lumière sur
cette question qui, à tant de titres divers,
passionne au Havre l’opinion publique.
Une enquête approfondie a eu lieu par les
soins des deux Commissions des finances et
d’assistance publique qui ont nommé une
sous-Commission composée de MM. Cheuret,
Denis Ouillot et Lefebvre.
On lira plus loin les passages essentiels du
rapport si précis, si clair de M. Cheuret. Ce
remarquable travail établit :
1° Que de fausses signatures ont été appo
sées sur des mandats ;
2° Qu’il y a eu des détournements de cha
rité, notamment en ce qui concerne les bons
de pain ;
3° Que les secours en argent ont été trop
souvent distribués d’une façon irrégulière ;
4° Quesle fonctionnement des ouvroirs a
été préjudiciable aux finances du Bureau.
Telles sont les principales constatations qui
ressortent du rapport.
Essaiera-t-on, dans le parti clérical, de nier
encore ces faits ?
Basée sur de nombreux documents, sur la
comptabilité du Bureau et sur des investiga
tions minutieuses de la sous-Commission et
de son rapporteur, la condamnation du per
sonnel congréganiste est, on peut le dire, sans
appel.
Pas une voix ne s’est élevée au sein des
deux Commissions pour méconnaître ces faits,
bien qu’il y eût là des conseillers ayant voté
contre la laïcisation dans la séance du 3 mars.
Tout le monde comprenait qu’il y a des cau
ses perdues d’avance qu’on ne peut défendre.
La discussion du rapport, dans la dernière
«séance du Conseil, afait encore ressortir davan
tage cette réprobation que doivent rencontrer,
de la part de mandataires du corps électoral
des procédés de gestion qui n’out que trop
duré.
L’Administration municipale elle-même,
hostile il y a neuf mois à toute laïcisation,
et qui avait même pris la défense des congré
ganistes, a reconnu la nécessité de commen
cer sans retard la laïcisation.
Elle a même donné une formule précise à
son opinion, en demandant la laïcisation de
deux bureaux, dans un délai aussi rapproché
que possible.
Le Conseil, sans abandonner le principe,
adopté par un vote antérieur, de la laïcisa
tion totale, ne pouvait que se rallier à cette
manière de voir. Il n’avait pas à s’arrêter —
il est à peine besoin de le dire — à l’étrange
proposition de MM. Dourt et Heu qui, en
conséquence, a été promptement écartée com
me peu sérieuse : créer un cinquième bureau,
occasionner de nouveaux frais d’administra
tion, était-ce là une solution acceptable?
Les conclusions du rapport, véritable flétris
sure pour le personnel congréganiste du Bu
reau, ont donc été adoptées à l’unaüimité de
22 votants, contre 4 abstentions.
Notons, en passant, que les 4 abstenfeion-
/lïlstes sont MM. Dourt et Heu, membres de la
commission administrative actuelle, et MM.
Rœderer et Thierry, membres de cette an
cienne Commission qui a joué dans toute cette
affaire un rôle si piteux.
L’examen des 22 voix qui ont adopté les
conclusions dû rapport et la clause addi
tionnelle de l’Administration, est «les plus
intéressants. On y relève, en effet, les noms de
plusieurs conseillers qui, le 3 mars dernier,
avaient voté contre la laïcisation. Ce sont
MM. Brindeau, de Coninck, Duplat, Genestal,
G-ardye, Marieal Guerrand, Rident et RispaL
Cette conversion est bien faite pour réjouir
les partisans de la laïcisation. Il est certain
que la Commission administrative du Bureau
de bienfaisance devra tenir compte de ce
vote unanime du Conseil. L’engagement
qu’a pris personnellement M. Louis Brin
deau, maire, de se rendre aux séances de la
Commission, pour y faire effectuer la prompte
laïcisation des deux bureaux, ne peut laisser
aucun doute sur ce point.
Le nouveau fonctionnement, nous en
sommes sûrs, fera ressortir une fois de plus
la supériorité de l’administration laïque sur
la congréganiste. Et nous serons alors débar
rassés pour toujours d’une question dont on
ne pouvait éluder la solution, mais qui,
par son caractère irritant, menaçait de divi
ser le parti républicain au seul profit des
réactionnaires cléricaux.
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE
Condamnation de M. Gouthe-Soulard.
—- L’événement capital de la semaine est la con
damnation de l’archevêque d’Aix par la cour
d’appel de Paris, à 3,000 fr. d’amende.
Bien que les journaux cléricaux poussent des
cris d’orfraie et injurient la cour de Paris, il est
évident que jamais condamnation ne fut plus mé
ritée.
Les évêques font, en grande majorité, chorus
avec celui qui se qualifie modestement Légal du
Ministre des cultes et à qui on a démontré le con
traire, loi en main. Nous, ne pouvons que nous
réjouir de cette attitude factieuse des prélats fran
çais, qui hâtera la dénonciation du Concordat et
la séparation des Eglises et de l’Etat, depuis long*
temps réclamée par les républicains.
Les Grèves. — L’ordre du jouir insuffisant de
la Chambre, maladroitement interprété d’ailleurs
par le gouvernement, n’a abouti à aucun résultat
pratique. Il est fâcheux que dans la circonstance,
l’appui du pouvoir soit plutôt pour les forts 'que
que pour les faibles.
M. Laf argue. — La Chambre statuera la
semaine prochaine, sur le cas de M. Lâfargue. La
sous-commission conclut àla validation, M. Lafar-
gue ayant, paraît-il, justifié de sa qualité de français
ÉTRANGER
Brésil. — Nouvelle révolution dans ce vaste
pays où le dictateur de Fonseca est remplacé
par M. Floriano Peixoto. Ce dernier a rétabli l’au
torité du congrès et levé l’état de siège.
ELECTIONS CONSULAIRES
SCRUTIN
Jeudi J léeeife de if) h. dumatin à 4 li, du soir
CANDIDATS
Juges pour 2 ans :
MM. Albert LEBLOND, négociant, ancien
juge ;
Jules RŒDERER, négociant, ancien
juge;
Paul MERCIER, juge-suppléant.
Juges-Suppléants pour 2 ans :
MM. Benjamin DUCHESNE, constructeur ;
A LL AIN, Représentant;
Ch. AMBàUI), Négociant-armateur,
juge-suppléant sortant;
Alfred LECOQ, Négociant, juge-sup
pléant sortant.
Un groupe d’électeurs et de commerçants pro
pose au choix des électeurs consulaires, les candi
dats compris dans la liste ci-dessus.
La haute honorabilité et les capacités qui les
ont désignés comme candidats permettent de
présager une victoire complète au scrutin de
jeudi.
Nous sommes heureux de voir parmi eux un
homme de la valeur de M. Albert Leblond, dont
l’esprit juste et libéral est apprécié par toute la
place. M. Rœderer, ancien juge, rentrera certai
nement au Tribunal, et M. Mercier obtiendra
la récompense de ses travaux consciencieux comme
juge suppléant.
MM. Ambaud et Alf. Lecoq verront aussi leur
mandat renouvelé par leurs électeurs.
Enfin, c’est avec la plus vive satisfaction que
nous appuyons la candidature de MM. Duchesne
et Allain, qui tons deux feront des magistrats
distingués ; leur profonde connaissance des affaires
fi ■ l’industrie et du petit commerce, rendront leur
concours très précieux pour le tribunal, et les
réformes qu’il importe d’apporter au plus tôt dans
son fonctionnement, telles que la diminution des
frais de justice en réduisant à de justes propor
tions l’usage immodéré du renvoi devant arbitre,
l’interdiction du cumul des fonctions de syndic-
liquidateur avec celles de commis-greffier ou em-
p' yé du tribunal, etc., trouveront en eux, des
défenseurs ardents.
Nous faisons donc des vœux pour que leur
élection ait lieu avec un nombre de voix consi
dérable et nous engageons, en conséquence, les
électeurs à se rendre au scrutin et à voter pour
les candidats ci-dessus.
LES CLAIRVOYANTS
Les Laïcisateurs. — Violences
cléricales. — La presse
républicaine. — Son rôle.
Le vote du Conseil de mercredi dernier est
plus qu’une œuvre de moralité et, comme on
l’a dit au cours do la discussion, de salubrité
publique. C’est encore un acte de justice.
Il venge les partisans de la laïcisation des
imputations injurieuses, des outrages qui leur
ont été prodigués par les cléricaux. A en
tendre ceux-ci, les adversaires des congré
ganistes étaient de vils diffamateurs qu’ou
vouait au mépris public.
Ceux qui, au sein du Conseil, ont soutenu
que le Bureau de bienfaisance était le théâtre
des pires abus, avaient ..essuyé le premier
feu des invectives réactionnaires.
Puis était venu le tour de MM. Landrieu,
Pillieux et Flamant. Justement dédaigneux
de ces basses calomnies qui ne pouvaient les
atteindre, ces Messieurs ont accompli. leur
devoir jusqu’au bout et les évènements ont;
fourni la justification éclatante de leur con
duite. Il est triste de constater que, dans
cette campagne nécessaire, pas un seul
organe de la presse républicaine ne les a
soutenus. Pendant que Le Havre , se drapant
dans une neutralité plutôt malveillante,
déclarait la laïcisation inopportune, le
Journal du Havre , à défaut de journalistes
républicains aptes à exécuter cette triste
besogne, ouvrait ses colonnes aux attaques les
plus perfides, les plus violentes contre les
laïcisateurs.
En faisant, à son insu, le jeu delà réaction,
et en laissant à des journaux hebdomadaires,
comme à nos vaillants confrères de La Cloche
le soin de répondre seuls à la polémique du
Courrier, la presse républicaine n’a-t-elle
pas •hianqué à la fois de prévoyance et du
sentiment de la solidarité républicaine ?
Elle, a été trompée, soit ! Mais de telles
erreurs ne sont-elles pas trop fréquentes
lorsqu’on s’écarte, ne fut-ce qu’un instant,
des principes, et qu’on oublie le programme
et la discipline qui font la force du parti
républicain?
UN SCANDALE
Nous lisons, sous ce titre, dans La Lan
terne du 22 novembre dernier, l’intéressant
article suivant :
Un directeur d’école communale laïque
envoyant ses filles dans un pen
sionnat congréganiste.
On nous écrit du Havre :
Nous avons une maison de femmes cloîtrées
sous le nom de : « Couvent de Dames Ursulines ».
Dans cet établissement on reçoit des pension
naires, des internes et des externes. Tous les
gens qui aiment la fleur de lys y envoient leurs
jeunes filles ; ceci est leur affaire.
Mais ce que les républicains du Havre ne
peuvent comprendre, c’est un directeur de l’une
de nos principales écoles laïques qui y envoie
ses demoiselles. Les deux aînées ont fréquenté
cette maison de nonnes pendant plusieursfannées et
y sont remplacées par leurs deux sœurs cadettes.
Les habitants du Havre se demandent avec
juste raison quelle confiance possède cet employé
du gouvernement dans nos institutions scolaires,
pour envoyer ses enfants en classe dans un
couvent.
On nous dit que ce fonctionnaire va être, au
1*‘ janvier, proposé pour le ruban violet. Nous
serions bien aises de savoir si ce que nous men
tionnons plus haut, sera porté à ses états de
service. Nous ne le pensons pas ; car notre honorable
ministre de l’instruction publique pourrait lui
trouver autre chose qu’un ruban.
D’après nos renseignements personnels, il
s’agirait de M. Fréger, directeur de l’école
de la rue de Plialsbourg."
Que pensent de ces faits :
1° M. Garsault, inspecteur primaire du
Havre, supérieur hiérarchique de M. Fréger ?
2° M, Métîvier, inspecteur d’Académie ?
3° M. Génestal, adjoint, chargé de l’Ins
truction publique au Havre et qui, on s’eu
souvient, a pris si vivement la défense de
M. Métivier au Conseil général ?
Ces Messieurs pousseraient-ils à ce point
la condescendance pour les fonctionnaires
qui se moquent du gouvernement qui les
paie ?
Décidément, les modérés ont une façon
originale de comprendre l’Administration.
S’ils ne veulent pas qu’on donne à leur
tolérance le nom de trahison, ils feront bien
de modifier leur attitude.
La patience, même chez les républicains,
doit avoir un terme.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
l re Année — 7 Frimaire An 100 — N° 8.
Le Réveil du Havre
UE BÉPUBLISSMW
PRIX DES. ABONNEMENTS
UN AN
Le Havre 3 fr.
Départements 4 fr.
six MOIS
2 fr.
2 50
ADIfMSTMïïOM & RÉDACTION
15, RUE CASIIIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DURA VREparaît le Samedi
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
Laïcisation
du Bureau de Biénfaisance
Le 3 mars dernier, le Conseil municipal,
par 17 voix contre 13, adoptait le principe
de la Laïcisation du Bureau de Bienfaisance.
On se souvient qu’à cette époque un débat
des plus animés eut lieu sur le fonctionne
ment du Bureau. Aux critiques formulées
par certains membres relativement au per
sonnel congréganiste, d’autres répondirent en
se portant garants de la correction et de la
parfaite honnêteté des sœurs dans leur gestion.
Depuis lors, de longues discussions se pro
duisirent au sein de la commission adminis
trative, et la presse s’en empara pour en faire
la base de ses polémiques.
Il était facile de se rendre compte déjà de
la faiblesse des arguments opposés par les
congréganistes, et par leurs partisans aux at
taques dont était l’objet la gestion du Bureau.
Mais payant-d’audace, les cléricaux ne crai
gnirent pas de taxer d’exagération les criti
ques de MM. Landrieu, Pillieux et Flamant,
qui persistaient à réclamer la laïcisation
comme une mesure de probité administrative.
La demande, pour le Bureau de bien faisance,
d’un crédit de 28,000 fr. nécessaire pour
équilibrer son budget, a fourni au Conseil
municipal l’occasion de faire la lumière sur
cette question qui, à tant de titres divers,
passionne au Havre l’opinion publique.
Une enquête approfondie a eu lieu par les
soins des deux Commissions des finances et
d’assistance publique qui ont nommé une
sous-Commission composée de MM. Cheuret,
Denis Ouillot et Lefebvre.
On lira plus loin les passages essentiels du
rapport si précis, si clair de M. Cheuret. Ce
remarquable travail établit :
1° Que de fausses signatures ont été appo
sées sur des mandats ;
2° Qu’il y a eu des détournements de cha
rité, notamment en ce qui concerne les bons
de pain ;
3° Que les secours en argent ont été trop
souvent distribués d’une façon irrégulière ;
4° Quesle fonctionnement des ouvroirs a
été préjudiciable aux finances du Bureau.
Telles sont les principales constatations qui
ressortent du rapport.
Essaiera-t-on, dans le parti clérical, de nier
encore ces faits ?
Basée sur de nombreux documents, sur la
comptabilité du Bureau et sur des investiga
tions minutieuses de la sous-Commission et
de son rapporteur, la condamnation du per
sonnel congréganiste est, on peut le dire, sans
appel.
Pas une voix ne s’est élevée au sein des
deux Commissions pour méconnaître ces faits,
bien qu’il y eût là des conseillers ayant voté
contre la laïcisation dans la séance du 3 mars.
Tout le monde comprenait qu’il y a des cau
ses perdues d’avance qu’on ne peut défendre.
La discussion du rapport, dans la dernière
«séance du Conseil, afait encore ressortir davan
tage cette réprobation que doivent rencontrer,
de la part de mandataires du corps électoral
des procédés de gestion qui n’out que trop
duré.
L’Administration municipale elle-même,
hostile il y a neuf mois à toute laïcisation,
et qui avait même pris la défense des congré
ganistes, a reconnu la nécessité de commen
cer sans retard la laïcisation.
Elle a même donné une formule précise à
son opinion, en demandant la laïcisation de
deux bureaux, dans un délai aussi rapproché
que possible.
Le Conseil, sans abandonner le principe,
adopté par un vote antérieur, de la laïcisa
tion totale, ne pouvait que se rallier à cette
manière de voir. Il n’avait pas à s’arrêter —
il est à peine besoin de le dire — à l’étrange
proposition de MM. Dourt et Heu qui, en
conséquence, a été promptement écartée com
me peu sérieuse : créer un cinquième bureau,
occasionner de nouveaux frais d’administra
tion, était-ce là une solution acceptable?
Les conclusions du rapport, véritable flétris
sure pour le personnel congréganiste du Bu
reau, ont donc été adoptées à l’unaüimité de
22 votants, contre 4 abstentions.
Notons, en passant, que les 4 abstenfeion-
/lïlstes sont MM. Dourt et Heu, membres de la
commission administrative actuelle, et MM.
Rœderer et Thierry, membres de cette an
cienne Commission qui a joué dans toute cette
affaire un rôle si piteux.
L’examen des 22 voix qui ont adopté les
conclusions dû rapport et la clause addi
tionnelle de l’Administration, est «les plus
intéressants. On y relève, en effet, les noms de
plusieurs conseillers qui, le 3 mars dernier,
avaient voté contre la laïcisation. Ce sont
MM. Brindeau, de Coninck, Duplat, Genestal,
G-ardye, Marieal Guerrand, Rident et RispaL
Cette conversion est bien faite pour réjouir
les partisans de la laïcisation. Il est certain
que la Commission administrative du Bureau
de bienfaisance devra tenir compte de ce
vote unanime du Conseil. L’engagement
qu’a pris personnellement M. Louis Brin
deau, maire, de se rendre aux séances de la
Commission, pour y faire effectuer la prompte
laïcisation des deux bureaux, ne peut laisser
aucun doute sur ce point.
Le nouveau fonctionnement, nous en
sommes sûrs, fera ressortir une fois de plus
la supériorité de l’administration laïque sur
la congréganiste. Et nous serons alors débar
rassés pour toujours d’une question dont on
ne pouvait éluder la solution, mais qui,
par son caractère irritant, menaçait de divi
ser le parti républicain au seul profit des
réactionnaires cléricaux.
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE
Condamnation de M. Gouthe-Soulard.
—- L’événement capital de la semaine est la con
damnation de l’archevêque d’Aix par la cour
d’appel de Paris, à 3,000 fr. d’amende.
Bien que les journaux cléricaux poussent des
cris d’orfraie et injurient la cour de Paris, il est
évident que jamais condamnation ne fut plus mé
ritée.
Les évêques font, en grande majorité, chorus
avec celui qui se qualifie modestement Légal du
Ministre des cultes et à qui on a démontré le con
traire, loi en main. Nous, ne pouvons que nous
réjouir de cette attitude factieuse des prélats fran
çais, qui hâtera la dénonciation du Concordat et
la séparation des Eglises et de l’Etat, depuis long*
temps réclamée par les républicains.
Les Grèves. — L’ordre du jouir insuffisant de
la Chambre, maladroitement interprété d’ailleurs
par le gouvernement, n’a abouti à aucun résultat
pratique. Il est fâcheux que dans la circonstance,
l’appui du pouvoir soit plutôt pour les forts 'que
que pour les faibles.
M. Laf argue. — La Chambre statuera la
semaine prochaine, sur le cas de M. Lâfargue. La
sous-commission conclut àla validation, M. Lafar-
gue ayant, paraît-il, justifié de sa qualité de français
ÉTRANGER
Brésil. — Nouvelle révolution dans ce vaste
pays où le dictateur de Fonseca est remplacé
par M. Floriano Peixoto. Ce dernier a rétabli l’au
torité du congrès et levé l’état de siège.
ELECTIONS CONSULAIRES
SCRUTIN
Jeudi J léeeife de if) h. dumatin à 4 li, du soir
CANDIDATS
Juges pour 2 ans :
MM. Albert LEBLOND, négociant, ancien
juge ;
Jules RŒDERER, négociant, ancien
juge;
Paul MERCIER, juge-suppléant.
Juges-Suppléants pour 2 ans :
MM. Benjamin DUCHESNE, constructeur ;
A LL AIN, Représentant;
Ch. AMBàUI), Négociant-armateur,
juge-suppléant sortant;
Alfred LECOQ, Négociant, juge-sup
pléant sortant.
Un groupe d’électeurs et de commerçants pro
pose au choix des électeurs consulaires, les candi
dats compris dans la liste ci-dessus.
La haute honorabilité et les capacités qui les
ont désignés comme candidats permettent de
présager une victoire complète au scrutin de
jeudi.
Nous sommes heureux de voir parmi eux un
homme de la valeur de M. Albert Leblond, dont
l’esprit juste et libéral est apprécié par toute la
place. M. Rœderer, ancien juge, rentrera certai
nement au Tribunal, et M. Mercier obtiendra
la récompense de ses travaux consciencieux comme
juge suppléant.
MM. Ambaud et Alf. Lecoq verront aussi leur
mandat renouvelé par leurs électeurs.
Enfin, c’est avec la plus vive satisfaction que
nous appuyons la candidature de MM. Duchesne
et Allain, qui tons deux feront des magistrats
distingués ; leur profonde connaissance des affaires
fi ■ l’industrie et du petit commerce, rendront leur
concours très précieux pour le tribunal, et les
réformes qu’il importe d’apporter au plus tôt dans
son fonctionnement, telles que la diminution des
frais de justice en réduisant à de justes propor
tions l’usage immodéré du renvoi devant arbitre,
l’interdiction du cumul des fonctions de syndic-
liquidateur avec celles de commis-greffier ou em-
p' yé du tribunal, etc., trouveront en eux, des
défenseurs ardents.
Nous faisons donc des vœux pour que leur
élection ait lieu avec un nombre de voix consi
dérable et nous engageons, en conséquence, les
électeurs à se rendre au scrutin et à voter pour
les candidats ci-dessus.
LES CLAIRVOYANTS
Les Laïcisateurs. — Violences
cléricales. — La presse
républicaine. — Son rôle.
Le vote du Conseil de mercredi dernier est
plus qu’une œuvre de moralité et, comme on
l’a dit au cours do la discussion, de salubrité
publique. C’est encore un acte de justice.
Il venge les partisans de la laïcisation des
imputations injurieuses, des outrages qui leur
ont été prodigués par les cléricaux. A en
tendre ceux-ci, les adversaires des congré
ganistes étaient de vils diffamateurs qu’ou
vouait au mépris public.
Ceux qui, au sein du Conseil, ont soutenu
que le Bureau de bienfaisance était le théâtre
des pires abus, avaient ..essuyé le premier
feu des invectives réactionnaires.
Puis était venu le tour de MM. Landrieu,
Pillieux et Flamant. Justement dédaigneux
de ces basses calomnies qui ne pouvaient les
atteindre, ces Messieurs ont accompli. leur
devoir jusqu’au bout et les évènements ont;
fourni la justification éclatante de leur con
duite. Il est triste de constater que, dans
cette campagne nécessaire, pas un seul
organe de la presse républicaine ne les a
soutenus. Pendant que Le Havre , se drapant
dans une neutralité plutôt malveillante,
déclarait la laïcisation inopportune, le
Journal du Havre , à défaut de journalistes
républicains aptes à exécuter cette triste
besogne, ouvrait ses colonnes aux attaques les
plus perfides, les plus violentes contre les
laïcisateurs.
En faisant, à son insu, le jeu delà réaction,
et en laissant à des journaux hebdomadaires,
comme à nos vaillants confrères de La Cloche
le soin de répondre seuls à la polémique du
Courrier, la presse républicaine n’a-t-elle
pas •hianqué à la fois de prévoyance et du
sentiment de la solidarité républicaine ?
Elle, a été trompée, soit ! Mais de telles
erreurs ne sont-elles pas trop fréquentes
lorsqu’on s’écarte, ne fut-ce qu’un instant,
des principes, et qu’on oublie le programme
et la discipline qui font la force du parti
républicain?
UN SCANDALE
Nous lisons, sous ce titre, dans La Lan
terne du 22 novembre dernier, l’intéressant
article suivant :
Un directeur d’école communale laïque
envoyant ses filles dans un pen
sionnat congréganiste.
On nous écrit du Havre :
Nous avons une maison de femmes cloîtrées
sous le nom de : « Couvent de Dames Ursulines ».
Dans cet établissement on reçoit des pension
naires, des internes et des externes. Tous les
gens qui aiment la fleur de lys y envoient leurs
jeunes filles ; ceci est leur affaire.
Mais ce que les républicains du Havre ne
peuvent comprendre, c’est un directeur de l’une
de nos principales écoles laïques qui y envoie
ses demoiselles. Les deux aînées ont fréquenté
cette maison de nonnes pendant plusieursfannées et
y sont remplacées par leurs deux sœurs cadettes.
Les habitants du Havre se demandent avec
juste raison quelle confiance possède cet employé
du gouvernement dans nos institutions scolaires,
pour envoyer ses enfants en classe dans un
couvent.
On nous dit que ce fonctionnaire va être, au
1*‘ janvier, proposé pour le ruban violet. Nous
serions bien aises de savoir si ce que nous men
tionnons plus haut, sera porté à ses états de
service. Nous ne le pensons pas ; car notre honorable
ministre de l’instruction publique pourrait lui
trouver autre chose qu’un ruban.
D’après nos renseignements personnels, il
s’agirait de M. Fréger, directeur de l’école
de la rue de Plialsbourg."
Que pensent de ces faits :
1° M. Garsault, inspecteur primaire du
Havre, supérieur hiérarchique de M. Fréger ?
2° M, Métîvier, inspecteur d’Académie ?
3° M. Génestal, adjoint, chargé de l’Ins
truction publique au Havre et qui, on s’eu
souvient, a pris si vivement la défense de
M. Métivier au Conseil général ?
Ces Messieurs pousseraient-ils à ce point
la condescendance pour les fonctionnaires
qui se moquent du gouvernement qui les
paie ?
Décidément, les modérés ont une façon
originale de comprendre l’Administration.
S’ils ne veulent pas qu’on donne à leur
tolérance le nom de trahison, ils feront bien
de modifier leur attitude.
La patience, même chez les républicains,
doit avoir un terme.
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