Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1912-12-31
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 décembre 1912 31 décembre 1912
Description : 1912/12/31 (A32,N14493). 1912/12/31 (A32,N14493).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52638712r
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
52" Annee — N <1,495
(6 Pages) 5Cenumes — EDTTTON DU MATIN — 5 Centimes (6 Pages) Mardi 31 Décembre 1942
== ============ ============================== ====== =
ORGANE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
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DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 30 Décembre, Dépêche de 4 h. 30
2
CUIVRE
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant..
ferme
£ 76 2/6
3 mois
ETAIN
£ 77 2/6
Comptant..
ferme
£ 229 6/-
30/-
3 mois
FER
£ 229 6/-
30/—
-/-
Comptant..
caL.ne
£ 67/9 r
-f-
3 mois ’
£68/9
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 27 décembre 112.
NEW-YORK. 30 DÉCEMBRE
otons « janvier, hausse 13 points ; mars,
hausse 8 points ; mai, hausse 8 points ;
juillet, hausse 9 points. — Soutenu.
Calés i hausse 5 à 12 points.
NEW-YORK, 30 DÉCEMBRE
Cuivre Standard disp.
— février
Amalgamai. Cop...
Ver
C. H .00%
17 18
47 18
76 3/8
18 25
c. PRECIDSNT
17 18
17 18
75 1/2
18 25
CHICAGO, 30 DECEMBRE
C. DU JOUR
C. PRECED
Blé sur
Décembre
86 1/4
85 3/4
Mai
91 3/8
94 18
Mais sur
Décembre
47 4/4
47 »/»
=-!
Mai
48 1/8
9 65
Saindoux sur.
Décembre
9 70
—=
Mai
9 80
9 90
mnnuaeee
L’ELECTION PRÉSIDENTELLE
M. Ribot chez M. Poincaré
- M. Ribot a rendu hier après-midi, à M.
Poincaré la visite que le président du Con-
leil lui avait faite dans la matinée.
U
LA CONFÉRENCE DE LONDRES
Houvel ajournement
ZONDRES, 30 décembre, du correspondant
particulier d’Havas. — Les délégués se sont
réunis à quatre heures ; la séance a com
mencé aussitôt.
M. Daneff, chef de la délégation bulgare,
dont c’était le tour, présidait.
Le procès-verbal de la dernière séance
ayant été lu et approuvé, la parole fut don
née à la délégation ottomane.
Rechid Pacha donna les explications sui
vantes.
« Selon la promesse qui avait été faite à la
séance de samedi, la délégation ottomane a
emandé de nouvelles instructions à Cons-
ntinople. Ces instructions sont arrivées
lier ; elles étaient contenues dans une lon
gue dépêche chiffrée. Malheureusement,'plus
ue la moitié de cette dépêche se trouvait
incompréhensible, les chiffres ayant été com
plètement embrouillés dans la transmission.
» Pour cette raison, la délégation ottomane
se voit dans la nécessité de demander l‘a-
journement de la conférence à demain, onze
heures.
» Cependant, pour ne pas perdre un temps
précieux, ajouta Rechid pacha, la délégation
ottomane se met a la disposition de la confé
rence pour discuter les points contenus dans
Sa partie de la dépêche ottomane qui a pu
être correctement déchiffrée. »
Une courte suspension de séance a permis
aux délégués alliés de se concerter. Ils ont
unanimement décidé qu’il n’y avait pas lieu
de discuter une dépêche incomplète pour la
bonne raison que, dans la partie qu’il avait
été impossible de déchiffrer, il pouvait y
avoir des références aux points mis en dis
cussion.
Il était donc préférable d’attendre que la
dépêche entière de la Porte ait pu être exac-
tement comprise.
La séance ayant été reprise, M. Daneff a
fait connaître aux délégués turcs que les
alliés ne croyaient pas devoir commencer à
discuter sur des instructions contenues dans
une dépêche purement fragmentaire.
Le second délégué ottoman, Nazim Pacha,
prit à ce moment la parole.
Il déclara que la délégation avait reçu une
dépêche l’autorisant à référer un certain
nomore de questions à la décision des gran
des puissances.
C’est la première fois que la Turquie fait
allusion à un arbitrage et à une médiation
possible des grandes paissances.
Un des délégués alliés demande alors à
Nazim Pacha si cette proposition se trouvait
dans la dépêche qu’il avait été si difficile de
déchiffrer.
Nazim Pacha, quelque peu surpris par
cette question, répondit que la proposition
de référer certains points aux puissances se
trouvait dans une dépêche séparée.
Après s’être consulté avec les autres délé
gués, M. Daneff demanda à la délégation ot
tomane de vouloir bien mettre par écrit cette
dernière proposition, mais la délégation ot
tomane s’y refusa et la communication par
écrit n’a pas été donnée.
M. Daneff, parlant au nom des délégués
alliés, a expliqué à la délégation ottomane
qu’il était à craindre que le délai demandé
ar elle et remettant la séance seulement au
endemain matin ne fut insuffisante et que
les délégués b^kaniques proposaient que la
rochaine séance fût fixée à mercredi, trois
eures de l’après-midi, ce qui fut accepté.
Il a, en même temps, renouvelé la de
mande faite samedi par les délégués balka
niques pour obtenir enfin des contre-propo
sitions offrant une base de discussion.
La séance a été levée à 5 heures.
Réunion des Délégués Balkaniques
Londres, 30 décembre. — Les délégués
balkaniques réunis aujourd’hui, sons la pré
sidence de M. Daneff, se sont occupés de l’at
titude à prendre pour le cas où les contre-
propositions turques seraient derechef inac
ceptables.
Ils sont tombés d’accord, à l'unanimité,
sur la ligne de conduite qui, le cas échéant,
sera suivie dans la séance de mercredi.
On assure que le projet sera de la nature
d’un ultimatum.
Les intentions de la Porte
Constantinople, 30 décembre, 8 h. 30 du
soir.— Envoyé spécial d’Havas. — La Porte
a donné pour instructions à Rechid Pacha
de proposer aux délégués des alliés de sou
mettre à la conférence des ambassadeurs
toutes les questions, à l’exception de celle
du vilayet d'Andrinople qui doit rester à la
Turquie.
La Turquie n’admettra même pas que l’on
discute la question d'Andrinople.
Le voyage du Ministre de l’intérieur
roumain
BERLIN. — L’officieuse Gazette de l’Allemagne
du Nord annonce l’arrivée prochaine à Ber
lin du ministre de l’intérieur de Roumanie,
qui se rendra ensuite à Londres et à Paris.
Son voyage a un caractère politique.
La Question Albanaise et la Presse Serbe
Belgrade.— La presse se montre toujours
très agitée au sujet de la délimitation de l'Al
banie.
La Politifca dit que la Serbie ne peut Souf
frir jusqu’au bout le bluff autrichien.
Son salut est dans son pouvoir indiscuta
ble d’enflammer l’Europe.
■ • «—ma
LA PROMOTION DU I" JANVIER
La promotion de la guerre dans la Légion-
d’Honneur paraîtra à VOfJiciel du 1 er janvier.
LE CRIME DU PERREUX
Prosper Pirou, tanneur et maire de Gen-
tilly, arrêté hier après-midi par le service de
la Sûreté chargé du crime du Ferreux, a été
mis en présence de Mmes Ghabrux et Soilet,
à l’hôpital de la Pitié.
Il a été formellement reconnu par elles
comme étant leur agresseur
Pirou avait été placé au pied de leur lit,
dans un groupe d’agents de la Sûreté.
Mme Ghabrux le désigna elle-même :
« Voilà notre assassin 1 »
Pirou a nié ; il a déclaré n’être jamais allé
au Perreux. Il refusa d’accompagner les ma
gistrats dans la perquisition faite à son do
micile.
La perquisition chez Pirou, 2, rue Gabriel-
Vicaire, a été effectuée par le chef de la sû
reté en présence du beau-frère de l’inculpé
et de Mme Pirou, qui s’est évanouie à deux
reprises au cours de l’opération.
Des vêtements ont été saisis ; ils seront
examines au laboratoire de toxicologie.
Une serviette portant des traces de sang a
été retrouvée.
D’autre part, la bonne a déclaré qu’elle
avait lavé le matin même une serviette en
sanglantée.
Dans un secrétaire, on trouva un browning
chargé que Pirou avait acheté récemment à
l’insu de sa femme.
D’après les premiers résultats de l’enquête,
le vol aurait été le mobile du crime.
Pirou aurait dilapidé la dot de sa femme
qui s’élevait à 40,000 francs.
Il avait une dot personnelle d’environ
35,000 francs. Il devait payer aujourd’hui
une traite de 16,000 francs.
Pirou a été place sous mandat de dépôt et
écroué à la prison de la Santé, à six heures
et demie.
MORT DE M. DE KIDERLEN-WÆCHTER
Les Condoléances du Gouvernement
français
M. Poincaré, président du Conseil, a donné
mission au charge d’affaires de France à
Berlin, M. Manneville, de présenter à l’em
pereur et au gouvernement allemand les
condoléances du gouvernement de la Répu
blique.
Les Journaux allemands
Berlin, 30 décembre. — La presse berli
noise porte en general un jugement élo-
gieux sur l’œuvre accomplie par M. de Ki-
derlen-Wæchter durant 1 carrière diploma
tique.
Les organes libéraux, tout en lui repro
chant le « coup d Agadir » s’accordent à trou
ver heureuse l’influence qu’il exerça notam
ment ces temps derniers sur la politique in
ternationale.
Les organes nationalistes pensent au con
traire que son œuvre fut insuffisante, mais
que certaines influences auxquelles iln’était
pas en son pouvoir de résister lui enlèvent
en partie la responsabilité de ses échecs.
Parmi les personnalités que met en avant
la presse berlinoise comme appelées à suc
céder à M. de K derlen-Waechter, les noms
qui reviennent le plus souvent sont ceux du
baron Bernsdorf, du baron de Wangenheim
et du prince Lichnow ki.
L’AVIATEUR GILBERT
ETAMPES. — Sur l’aéorodrome d’Etampes,
l’aviateur Gilbert a battu les records de vi
tesse des 500 et 600 kilomètres.
Il a effectué les 600 kilomètres en 5 heu-
, res 53.
La Question d’Orient
Les Contrc-Propositions
de la Turquie
Les alliés sont revenus peu à peu de la
stupeur où les avait jetés, samedi dernier,
les premières contre-propositions ottoma
nes. Après réflexion, ils ne les ont pas prises
au sérieux. En effet, elles ne faisaient que
représenter les demandes formulées dans
l’ultimatum des États balkaniques avant
même la déclaration de la guerre actuelle.
Les négociations de la paix ayant été ou
vertes, les États alliés avaient donc de
mandé toute la Turquie d’Europe et les
îles, — moins Constantinople, sa grande
banlieue et la presqu’île de Gallipoli. Ils
exigeaient ainsi non seulement tous les ter
ritoires qu’ils occupent militairement, mais
encore des places fortes importantes qui
n’ont point capitulé, capables de prolonger
leur résistance et qui sont : Andrinople,
Scutari, Janina.
Comme s’il n’y avait pas eu la guerre, et
comme si elle se trouvait encore dans la
même situation qu’avant l’invasion de tout
son territoire, la Turquie a répondu : que
le vilayet d’Andrinople devrait rester, com
me par le passé, sous l’administration di
recte de la Turquie ; que l’autonomie se
rait accordée à la Macédoine, avec un prin
ce choisi par les alliés, mais nommé par le
sultan demeuré suzerain ; enfin que les îles
de la mer Egée ne pourraient être cédées et
que la Question Grétoise serait réglée par
une conférence entre la Turquie et les
grandes puissances.
En formulant samedi ces contre-proposi
tions, le cabinet de Constantinople n’a pu
penser qu’elles seraient acceptées comme
base de négociations. Seulement, ainsi que
le fait observer très judicieusement le Jour
nal des Débats, si Kiamil pacha a cru né
cessaire de répondre à la demande de la ces
sion de la Turquie d’Europe par l’offre des
conditions que les alliés voulaient imposer
avant l’ouverture même des hostilités, c’est
qu’il a désiré a fournir à ses plénipotentiai
res l’occasion de rappeler aux vainqueurs
que leurs exigences actuelles ne correspon
dent pas à leurs intentions officielles du
début, — et à l’Europe qu’elle avait décla
ré que le résultat de la guerre ne saurait,
en aucun cas, modifier le statu quo territo
rial. »
Le Cabinet ottoman devra pourtant bien
se rendre compte de l’évidence des faits et
considérer que la guerre, menée de façon
si rapide et si victorieuse par les alliés,
doit avoir des conséquences que l’on ne
pouvait prévoir il y a trois mois.
Sans doute, il n’est pas impossible que
les prétentions des alliés se trouvent un
peu réduites en cours de négociations. Mais
c’est précisément parce que l’élan des Bul
gares s’est trouvé brisé devant les lignes
de Tchataldja et c’est parce que les trois
forteresses d’Andrinople, de Scutari et de
Janina continuent de résister aux alliés
que les plénipotentiaires ottomans feraient
bien de reveniravec des contre-propositions
véritables et sérieuses. Et, dans son intérêt,
la Turquie agirait sagement en n’ayant pas
recours davantage à des atermoiements qui
sont un peu dans ses traditions diplomati
ques.
En effet, le temps travaille désormais
pour les alliés. Fatalement les places assié
gées capituleront,et dès qu’elles seront pri
ses, les alliés entreront en possession effec
tive et complète de nouvelles provinces. Et
plus les Turcs attendront, moins les alliés
leur restitueront de territoires occupés.
Ils l’auront compris, sans doute, et c’est
pourquoi l’on peut encore espérer que les
instructions nouvelles parvenues aux plé
nipotentiaires ottomans leur auront permis
de présenter des contre-propositions plus
conciliantes.
Th. Vallée.
Le Temps s’exprimait hier en ces termes :
La délégation turque fera connaître ce soir
lundi, à la Conférence, les nouvelles contre-
propositions qui lui ont été transmises de
Constantinople. Elles seront vraisemblable
ment moins exorbitantes que celles de sa
medi, mais d'après les télégrammes de Cons
tantinople, elles seront encore à une distan
ce trop considérable des exigences des alliés
pour offrir une base de transaction. Il est
d.flicile d’apprécier le but que poursuit la
tactique des marchandages turcs. La Porte
veut-elle une rupture, espère-t-elle par des
atermoiements lasser l’Europe au point d’a-
mener celle-ci à réunir une conférence à la
quelle elle préférerait remettre son sort plu
tôt qu’à la volonté des alliés ? Compte-t-elle
sur la possibilité d’un conflit entre des gran
des puissances, sur une querelle roumano-
bulgare ou sur la division des alliés ?
El face de toutes ces hypothèses en sur
git une autre. C’est celle où les coalisés,
dont l’accord reste entier, fixeraient un dé
lai à la Turquie pour accepter une transac
tion et, en cas de refus de celle-ci, repren
draient les hostilités.
Les arguments pour défendre ou réfuter
ces hypothèses sont agités dans la presse
et dans l’opinion. Mais il est impossible
de formuler un jugement ou une prédic
tion.
Les événements et les contingences s’im
posent parfois par surprise. La diplomatie
ne peut que s’efforcer de leur donner le
cours pacifique qui correspond à la volonté
de toute l’Europe, en dépit de l’extension
générale des préparatifs militaires.
LA CONFÉRENCE DE LONDRES
Londres, 30 décembre.
De longues entrevues ont eu lieu hier en
tre les chefs des délégations balkaniques.
Une dernière, plus particulièrement impor
tante, a eu lieu ce matin. On s’est rendu
compte parmi les alliés que la discussion un
peu à l’aventure qui a suivi samedi l’exposé
des prétentions turques a pu donner au gou
vernement ottoman l’impression d’un cer
tain flottement entre les États balkaniques.
Les bruits répandus dans la presse et sui
vant lesquels des divergences de vues se
seraient produites sur la façon de mener les
négociations, sur l’opportunité, par exem
ple, de demander la cession des territoires
que les alliés ne peuvent espérer obtenir,
notamment le littoral de la merde Marmara,
ont pu accentuer cette impression.
De là, dit le correspondant particulier du
Temps, à conclure que des dissensions graves
ne pouvaient tarder à se produire entre les
alliés il n'y avait qu’un pas. Les chefs des
différentes délégations ont donc compris la
nécessité d’enlever aux Turcs toute illusion
sur ce point. Les divergences de vues qui
ont pu se produire entre les alliés ne sont
que des divergences de forme. Sur le fond.il
n’y a pas le moindre désaccord, mais pour
négocier avec des adversaires tels que les
Turcs dont tout le jeu est d’attendre, de per
mettre si possible les dissentiments de se
produire entre leurs ennemis, cela n’est pas
encore suffisant. Les chefs des délégations
balkaniques ont donc résolu d’arrêter à
l’avance d’un commun accord, les réponses
qui devront être faites aux délégués otto
mans.
Suivant la nature de leurs nouvelles ins
tructions, les differentes hypothèses qui peu
vent se produire : maintien de leurs exigen
ces, nouvelles propositions, demande de mé
diation des puissances, etc., ont été succes-
sivement enisagées et la réponse à faire
dans chacune de ces hypothèses est prête et
uniforme. La question d’un ultimatum a été
également envisagée.
Officiellement, on ne sait rien encore des
propositions turques. Cependant, l’impres
sion générale est que les Turcs feront quel
ques concessions et soumettront un projet
inspiré dans ses grandes lignes du traité de
San-Stéfano.
Les intérêts français à Salonique
D’après un de nos compatriotes. M. Parsy,
les intérêts français à Salonique peuvent
être estimés à une valeur d’au moins 600
millions. La majeure partie des terrains qui
avoisinent le port sont propriété française.
La Banque ottomane, la Banque de Saloni
que, les Phares, la Régie, le Gaz, le Grand
Silo que l’on voit non loin de l'usine à gaz,
la Société immobilière du port, le Chemin de
fer de jonction Salonique-Constantinople
sont des affaires françaises représentant des
intérêts français, sans parler de la Dette pu
blique ottomane. Il y a une poste française à
Salonique. Plusieurs journaux s’y impriment
quotidiennement en français et l’on s’y dis
pute les journaux de Paris.
L'influence morale — de la France aussi
— est considérable et jette dans la stupéfac
tion le voyageur qui arrive là-bas sans avoir
fait, sur d’autres points de l’Orient, l’expé
rience du grand rôle qu’exerce la France au
Levant.
Les Avaries de la Flotte turque
Athènes, 30 décembre.
Voici des détails sur les dommages subis
par le Barbaros^a :
Dix chaudières sur douze sont détériorées;
la soute à charbon a été incendiée.
Les projectiles grecs ont tué huit hommes,
dont un officier en second, et en ont blessé
quarante.
Actuellement cinquante ouvriers travail
lent à réparer le Barbarossa. On ignore si les
réparations pourront être faites dans les
Dardanelles ou si le navire devra être re
morqué dans la Corne-d’Or.
On dit que le Messoudieh a été endommagé
dans le combat du 16 décembre.
Les bateaux qui traversent les Dardanelles
ne sont pas autorisés à approcher de Naga-
ra ; ceux qui franchissent le Detroit doivent
déposer leur permis de passage à Sestos, sur
la côte européenne.
On a acquis la conviction que le second
combat naval du 19 décembre a occasionné
des avaries considérables au Medjidieh, qui
a été atteint par plusieurs projectiies à la
proue.
Deux destroyers ont également été sérieu
sement endommagés ; en outre, un des
troyer de construction allemande et un tor
pilleur de construction française de la flot
tille qui accompagnait le Medjidieh ne sont
pas rentrés.
Devant Janina
Athènes, 30 décembre.
Les derniers renseignements reçus confir
ment l'intention précédemment prêtée au
commandement turc de profiler de la supé
riorité provisoire du nombre et de la supé
riorité des positions pour déloger les colon
nes grecques menaçant Rizani. De là les dix
derniers assauts livrés par eux, toutes for
ces réunies, tantôt sur un point stratégique
tantôt sur un autre. Ces assauts, combinés
avec des attaques de nuit, ont été vaillam
ment repoussés. On peut juger de leur fu
reur par une lettre écrite à une haute per
sonnalité étrangère par l’attaché militaire
d’une grande puissance, lettre dont on peut
citer le passage suivant : « On ne se doute
pas des efforts inouïs fait par l’armée d’Epire
en ce moment. Elle résisté avec une énergie
farouche, et les operations autour de Janina
constituent une des plus belies pages de la
guerre ».
De leur côté les blessés grecs évacués sur
Athènes font un récitsaisaissantdes attaques
de nuit exécutés par les irréguliers albanais.
« Une partie de ces forcenés, disaient-ils,
tombaient sous nos balles, car nous avions
appris à les attendre, mais d’autres s’élan
çaient aussitôt avec leurs longues baïonnet-
tes effilées et coupantes. Ges corps-a-cor ps
recommençaient jusqu’à trois fois par nuit ».
L’Autriohe et l’Opinion italienne
L’attitude de l’Autriche continue à préoc
cuper les milieux politiques italiens. On sem
ble être d’avis que la situation ne peut se
prolonger sans danger pour la paix euro
péenne.
La rupture des pourparlers de Londres, si
elle se produisait, multiplierait les probabi
lités de guerre.
Puisque c’est de l’Autriche que tout sem
ble dépendre, écrit, en substance, M. Bisso-
lati, dans le Messagero, c’est à l’Autriche
qu’une demande d’explications doit être
adressée.
Or il appartient à l’Italie, qui est alliée de
l’Autriche, de formuler cette demande d’ex
plications.
L’Organisation de la Macédoine
Athènes, 30 décembre.
L’organisation régulière de la Macédoine
progresse tous les jours ; le tribunal de Ver-
roïa a commencé ses travaux samedi ; le
tribunal correctionnel de Salonique entre en
séance lundi.
Le procureur du roi Lambros a lancé une
circulaire sur la conception élevée que les
agents de l’autorité doivent avoir de la liber
té individuelle.
Celte circulaire, contrastant si profondé
ment avec les traditions turques, a produit
une heureuse impression sur l’ensemble des
populations.
Deux vaisseaux réquisitionnés sont affec
tés au service postal entre Salonique et le
Pirée, assurant désormais des communica
tions régulières et très faciles.
L/Italls et l’Autriche
Rome, 30 décembre.
Le Messaggero publie des renseignements
recueillis au ministère de la guerre, et d’a
près lesquels aucun corps expéditionnaire
n’est actuellement en préparation à Naples.
Si cependant l’Autriche envoyait des sol
dats en Albanie, l’Italie en enverrait égale
ment.
Excès turcs
On télégraphie de Grevena que le fameux
brigand turc Bekir Aga, chassé de la Macé
doine, a repris ses exploits en Epire à la tête
de ses bandes et quelques affiliés de la pro
pagande roumaine.
Ces bandes envahirent le district de Zago-
ri qui a déjà beaucoup souffert des bandes
turco-albanaises. Ce district, vu l’émigra-
tion générale commencée dès les débuts de
la guerre, n’avait comme défenseurs que des
enfants et des vieillards. Ainsi la besogne
des envahisseurs fut aisée et fut remplie
consciencieusement. Toutes les églises furent
souillées puis incendiées, la plupart des mai
sons détruites, le curé de Doliani empalé,
deux notables tués, un très grand nombre
de femmes et de jeunes filles violées. Des
centaines de femmes, vieillards et enfants
cherchent refuge dans les bois et forêts où
ils souffrent cruellement de la faim et du
froid.
On télégraphie de Gorfou que d’après des
informations sûres parvenues de l’Epire,
l’armée régulière turque incendia le couvent
historique sis sur le lac de Janina. L’armée
turque brûla également un asile hospitalier
où des centaines de paysans venaient pen
dant l’hiver chercher abri.
Elle pilla d’abord et brûla ensuite plusieurs
villages des environs de Janina.
== ===== as
Mort de M.de Kiderlen-Waechter
Une dépêche de Stuttgart annonce la mort
tout à fait inattendue du secrétaire d’Etat
aux affaires étrangères d’Allemagne. Il ve
nait passer les vacances de Noël et du nou
vel an chez sa sœur, la baronne de Gemmin-
gen ; il y a été surpris par une attaque car
diaque foudroyante ; il est mort hier matin
à 7 h. 50. Il était âgé seulement de soixante
ans.
Né à Stuttgart en 1852, il était entré au mi
nistère des affaires étrangères en 1875. De
1881 à 1884 il fut secrétaire à l’ambassade de
Saint-Pétersbourg, de 1884 à 1886 à l’ambas
sade de Paris, en la même qualité ; puis il
fut deux ans conseiller à Constantinople. En
1888 il rentra à Berlin pour remplir à l’office
des affaires étrangères les fonctions de con
seiller rapporteur ; par ses fonctions il fut
appelé à accompagner l’empereur dans plu
sieurs de ses voyages : croisières en Norvège,
visites à Saint-Pétersbourg, à Stockholm, à
Copenhague, et ce fut là l’origine d’une fa
veur que des influences ennemies surent dé
tourner un instant de ce diplomate d’avenir.
On a prétendu que certaines manières et
certaines fréquentations de M. de Kiderlen
avaient paru à l’impératrice assez peu con
venables pour un homme appelé à vivre
dans l’entourage immédiat du souverain. Il
eut aussi avec un rédacteur du Kladerad-
datsch un duel politique qui nécessita son
éloignement.
Successivement il fut envoyé à Hambourg
(1894) comme représentant de la Prusse au
près des villes hanséatiques, en 1895 à Co
penhague, en 1900 à Bucarest. C’était de nou
veau un poste en vue, avec l’espoir d’une
fortune analogue à celle de Bernhard de
Bülow, qui avait représenté précédemment
l’empire en Roumanie. M. de Kideriens’y fit
cette réputation de diplomate à la fois ha
bile et hardi, direct et sans ménagement
dans ses procédés, réputation qu’il a culti
vée et soutenue par la suite avec des succès
divers, et qui le désignaient à l’attention et
à la popularité dans les milieux où l’on at
tend d’un diplomate allemand la « manière
forte », « l’autorité bismarckienne ».
M. de Kiderlen avait complète sa prépara
tion à la grande politique en suppléant à di
verses reprises à Constantinople, l’ambassa
deur, M. de Marschall, notamment quand
celui-ci alla sieger pour l’Allemagne à la con
férence de la Haye. Il était complètement
au courant des affaires orientales, quand en
1908 une décision de Guillaume II l’appela
au secrétariat d’Etat pour les affaires étran
gères en remplacement de M. de Scheen,
nommé ambassadeur à Paris.
A partir de ce moment les actes du nou
veau ministre sont si retentissants sa politi
que, menee selon le caractère qu’on lui con-
nait, et dont le point culminant est le coup
d’Agadir, est si actuelle qu’il n’est pas besoin
de rappeler des faits qui sont dans toutes les
mémoires.
Berlin, 30 décembre.
Selon un télégramme de Stuttgart au Jour
nal de Berlin à midi, M. de Kiderlen qui avait
passé chez sa sœGr, la baronne de Gemmin-
gen. les fêtes de Noël, était souffrant depuis
vendredi. Vendredi soir étant chez des amis
il fut atteint d’un légère syncope au cœur. '
Le médecin de la cour, le docteur Guss-
manu, le fit transporter immédiatement dans
le cours de la nuit à l’hôtel de la baronne de
Gemmingen. On appela de Heidelberg le
professeur Krel.
M. de Kiderlen resta souffrant le samedi
et le dimanche. Dans la nuit de dimanche à
lundi, à quatre heures du matin il fut pris
d’une nouvelle crise au cœur qui provoqua
la mort à 7 heures 50 du matin.
Les obsèques auront lieu jeudi, à trois
heures, au cimetière de Stuttgart. Le chan
celier de l’empire et le sous-secrétaire d'Etat
Whanschaffe y assisteront.
La nouvelle fut connue très tôt à Berlin
par les éditions spéciales des journaux.
Les gazettes de midi commencent déjà le
jeu de combinaisons auquel donne lieu la
désignation du successeur de M. de Kider
len. Parmi les noms cités signalons le baron
de Vangenheim, ambassadeur d'Allemagne
à Constantinople, le comte Bernstorff, am
bassadeur d’Allemagne à Washington, et M.
Zimmermann, sous-secrétaire d’Etat à l'offi-
ce des affaires étrangères de l'empire.
ETR AN GER
ALSACE-LORRAINE
Panique dans un Cinématographe
Dimanche soir, au cours de la représenta
tion du théâtre cinématographique Eldora
do à Strasbourg, un film s’est enflammé. Le
public, pris de panique, s’est rué vers la
porte.
De nombreuses personnes ont été piéti-
nées. Trente femmes ont été grièvement
blessées et ont dû être transportées à l'hô
pital.
Une vingtaine d’autres personnes ont re
çu des blessures moins graves.
ALLEMAGNE
Un article sensationnel
du maréchal von der Goltz
Avant que le chancelier de l’empire eût
prononcé au Reichstag, sur le désir de l’Au-
triche-Hongrie, le discours affirmant que
l'Allemagne défendrait, les armes à la main,
les intérêts d’une Autriche attaquée, tous les
journaux allemands sans exception décla
raient n’avoir nullement envie de faire une
guerre pour une question albanaise, guerre
qui, dans ces conditions — et étant donnée
la situation intérieure de la monarchie —
irait à l’encontre des intérêts mêmes de FAI»
lemagne.
La situation, par rapport à la question
austro-serbe, n’a subi depuis aucune modi
fication, ainsi que l’écrit textuellement la
Deutsche Tageszeitung.
Dans ces conditions, et étant donnée là .
présence à Berlin du général Soukhomlinow,
le ministre de la guerre russe, l’article pu
blié dans le Tag par le maréchal von der
Goltz prend une allure sensationnelle.
Le maréchal von der Goltz, une des plus
hautes personnalités officielles de l’empire,
commence par rappeler que Frédéric Guil
laume III de Prusse s’était engagé, par le
traité de Tauroggen, du 24 février 1812, à
soutenir la France contre la Russie. La rai
son de cette alliance était que la Prusse, très
affaiblie, aurait eu à subir, si elle avait été
du côté russe, le premier choc des forces su
périeures françaises.
Cependant, continue en substance l’arti
cle, l’armée française, contre toute prévi
sion, dut reculer devant les Russes. Qu'allait
faire la Prusse dans cette conjoncture ? Al
lait-elle être anéantie ? Le général prussien
von Yorck, qui commandait les forces alle
mandes qui repassèrent le Niémen avec les
troupes françaises, demanda des ordres à
son roi.
Jusqu'ici on avait cru que le souverain
avait conseillé au général d’agir comme il
l’entendait. Cependant le maréchal von der
Goltz explique que c’est là une légende. Le
général von Yorck avait en effet reçu des or
dres secrets de Frédéric-Guillaume III, lui en
joignant d’écouter les offres qui, au nom de
la Russie, lui étaient faites par le général Die-
bitsch, et de se déclarer neutre.
C’est ainsi, conclut le maréchal von der
Goltz, que la Prusse fut sauvée de la ruine. Sou
haitons que notre pays ne se- retrouve jamais
dans une situation analogue à celle de 1812.
Mais souhaitons-lui aussi, si la chose devait ar
river, de trouver à nouveau son Yorck.
MEXIQUE
Le Gouvernement Mexicain et RoebetU
Le gouvernement mexicain déclare offi
ciellement que les informations données re
lativement a de prétendus rapports avec Ro
chette sont absolument inexactes. Il est
faux qu’il existe une relation quelconque
entre le gouvernement mexicain et Rochet
te, et que le gouvernement ait reçu de celui-
ci la moindre somme d’argent pour les be
soins de sa politique. Quant au chemin de
fer du Centre, la concession a été donnée
par le gouvernement antérieur et le gou
vernement actuel la respecte comme il res
pecte tous les contrats passés par son prédé-
cesseur .
D’autre part, on a dit que Rochette avait
émis en 1912 pour 25 millions d’obligations
des chemins de fer du Centre. C’est cet ar
gent que le gouvernement mexicain aurait
appliqué aux besoins de sa politique.
Or il n’y a pas eu d’émissions d’obligations
de ces chemins de fer en 1912. Il y en a eu
une en 1910, et une en 1911, qui, ensemble,
ont porté non sur 25 millions, mais sur 9
millions.
Enfin on a dit que le gouvernement fédé
ral aurait accordé sa garantie financière à
ces titres. Les obligations dont il s’agit sont
garanties non par le gouvernement fédéral,
mais par l’Etat de Zacatecas.
INFORMATIONS
Le Crime du Perreux
Arrestation du Maire de Gentilly
L’auteur du double crime du Perreux est
arrêté. C’est M. Prosper Pirou, tanneur,
maire de Gentilly.
Voici à la suite de quelles circonstances
son identité fut découverte.
Dimanche, au cours des constatations aux
quelles procéda le service de la Sûreté, on
avait remarqué que le paquet remis par le
meurtrier à Mme Ghabrux, était enveloppé
dans un papier beige d’une nature spéciale.
Ce papier portait à la surface des traces lais-
sées par des objets qui y avaient été précé
demment contenues et qui formaient com- •
me une sorte de gaufrage. Les traces pou
vaient être seules laissées par des cartes de
boutons ou des peaux de chèvre.
Le papier exhalait d'ailleurs une odeur de
tan assez caractéristique.
Les recherches furent alors dirigées vers
les boutonniers et les marchands de cuir.
Des rapports faits dans l’après-midi par
les agents de la brigade criminelle, il ré
sultait que toutes les circonstances s’appli-
âuaient merveilleusement à un industriel
ont le nom stupéfia les inspecteurs ; c’était
celui du maire de Gentilly, Prosper Pirou,
tanneur. Le signalement concordait avec
celui donné par Mme Ghabrux à sa sœur,
Mlle Solet : « un homme très grand, mar
chant la télé penchée,ayant une forte mous
tache châtain toncé ébouriffée et portant la
mouche. »
Muni de ces renseignements,et après avoir
(6 Pages) 5Cenumes — EDTTTON DU MATIN — 5 Centimes (6 Pages) Mardi 31 Décembre 1942
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LONDRES, 30 Décembre, Dépêche de 4 h. 30
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30/—
-/-
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-f-
3 mois ’
£68/9
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du 27 décembre 112.
NEW-YORK. 30 DÉCEMBRE
otons « janvier, hausse 13 points ; mars,
hausse 8 points ; mai, hausse 8 points ;
juillet, hausse 9 points. — Soutenu.
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NEW-YORK, 30 DÉCEMBRE
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18 25
c. PRECIDSNT
17 18
17 18
75 1/2
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CHICAGO, 30 DECEMBRE
C. DU JOUR
C. PRECED
Blé sur
Décembre
86 1/4
85 3/4
Mai
91 3/8
94 18
Mais sur
Décembre
47 4/4
47 »/»
=-!
Mai
48 1/8
9 65
Saindoux sur.
Décembre
9 70
—=
Mai
9 80
9 90
mnnuaeee
L’ELECTION PRÉSIDENTELLE
M. Ribot chez M. Poincaré
- M. Ribot a rendu hier après-midi, à M.
Poincaré la visite que le président du Con-
leil lui avait faite dans la matinée.
U
LA CONFÉRENCE DE LONDRES
Houvel ajournement
ZONDRES, 30 décembre, du correspondant
particulier d’Havas. — Les délégués se sont
réunis à quatre heures ; la séance a com
mencé aussitôt.
M. Daneff, chef de la délégation bulgare,
dont c’était le tour, présidait.
Le procès-verbal de la dernière séance
ayant été lu et approuvé, la parole fut don
née à la délégation ottomane.
Rechid Pacha donna les explications sui
vantes.
« Selon la promesse qui avait été faite à la
séance de samedi, la délégation ottomane a
emandé de nouvelles instructions à Cons-
ntinople. Ces instructions sont arrivées
lier ; elles étaient contenues dans une lon
gue dépêche chiffrée. Malheureusement,'plus
ue la moitié de cette dépêche se trouvait
incompréhensible, les chiffres ayant été com
plètement embrouillés dans la transmission.
» Pour cette raison, la délégation ottomane
se voit dans la nécessité de demander l‘a-
journement de la conférence à demain, onze
heures.
» Cependant, pour ne pas perdre un temps
précieux, ajouta Rechid pacha, la délégation
ottomane se met a la disposition de la confé
rence pour discuter les points contenus dans
Sa partie de la dépêche ottomane qui a pu
être correctement déchiffrée. »
Une courte suspension de séance a permis
aux délégués alliés de se concerter. Ils ont
unanimement décidé qu’il n’y avait pas lieu
de discuter une dépêche incomplète pour la
bonne raison que, dans la partie qu’il avait
été impossible de déchiffrer, il pouvait y
avoir des références aux points mis en dis
cussion.
Il était donc préférable d’attendre que la
dépêche entière de la Porte ait pu être exac-
tement comprise.
La séance ayant été reprise, M. Daneff a
fait connaître aux délégués turcs que les
alliés ne croyaient pas devoir commencer à
discuter sur des instructions contenues dans
une dépêche purement fragmentaire.
Le second délégué ottoman, Nazim Pacha,
prit à ce moment la parole.
Il déclara que la délégation avait reçu une
dépêche l’autorisant à référer un certain
nomore de questions à la décision des gran
des puissances.
C’est la première fois que la Turquie fait
allusion à un arbitrage et à une médiation
possible des grandes paissances.
Un des délégués alliés demande alors à
Nazim Pacha si cette proposition se trouvait
dans la dépêche qu’il avait été si difficile de
déchiffrer.
Nazim Pacha, quelque peu surpris par
cette question, répondit que la proposition
de référer certains points aux puissances se
trouvait dans une dépêche séparée.
Après s’être consulté avec les autres délé
gués, M. Daneff demanda à la délégation ot
tomane de vouloir bien mettre par écrit cette
dernière proposition, mais la délégation ot
tomane s’y refusa et la communication par
écrit n’a pas été donnée.
M. Daneff, parlant au nom des délégués
alliés, a expliqué à la délégation ottomane
qu’il était à craindre que le délai demandé
ar elle et remettant la séance seulement au
endemain matin ne fut insuffisante et que
les délégués b^kaniques proposaient que la
rochaine séance fût fixée à mercredi, trois
eures de l’après-midi, ce qui fut accepté.
Il a, en même temps, renouvelé la de
mande faite samedi par les délégués balka
niques pour obtenir enfin des contre-propo
sitions offrant une base de discussion.
La séance a été levée à 5 heures.
Réunion des Délégués Balkaniques
Londres, 30 décembre. — Les délégués
balkaniques réunis aujourd’hui, sons la pré
sidence de M. Daneff, se sont occupés de l’at
titude à prendre pour le cas où les contre-
propositions turques seraient derechef inac
ceptables.
Ils sont tombés d’accord, à l'unanimité,
sur la ligne de conduite qui, le cas échéant,
sera suivie dans la séance de mercredi.
On assure que le projet sera de la nature
d’un ultimatum.
Les intentions de la Porte
Constantinople, 30 décembre, 8 h. 30 du
soir.— Envoyé spécial d’Havas. — La Porte
a donné pour instructions à Rechid Pacha
de proposer aux délégués des alliés de sou
mettre à la conférence des ambassadeurs
toutes les questions, à l’exception de celle
du vilayet d'Andrinople qui doit rester à la
Turquie.
La Turquie n’admettra même pas que l’on
discute la question d'Andrinople.
Le voyage du Ministre de l’intérieur
roumain
BERLIN. — L’officieuse Gazette de l’Allemagne
du Nord annonce l’arrivée prochaine à Ber
lin du ministre de l’intérieur de Roumanie,
qui se rendra ensuite à Londres et à Paris.
Son voyage a un caractère politique.
La Question Albanaise et la Presse Serbe
Belgrade.— La presse se montre toujours
très agitée au sujet de la délimitation de l'Al
banie.
La Politifca dit que la Serbie ne peut Souf
frir jusqu’au bout le bluff autrichien.
Son salut est dans son pouvoir indiscuta
ble d’enflammer l’Europe.
■ • «—ma
LA PROMOTION DU I" JANVIER
La promotion de la guerre dans la Légion-
d’Honneur paraîtra à VOfJiciel du 1 er janvier.
LE CRIME DU PERREUX
Prosper Pirou, tanneur et maire de Gen-
tilly, arrêté hier après-midi par le service de
la Sûreté chargé du crime du Ferreux, a été
mis en présence de Mmes Ghabrux et Soilet,
à l’hôpital de la Pitié.
Il a été formellement reconnu par elles
comme étant leur agresseur
Pirou avait été placé au pied de leur lit,
dans un groupe d’agents de la Sûreté.
Mme Ghabrux le désigna elle-même :
« Voilà notre assassin 1 »
Pirou a nié ; il a déclaré n’être jamais allé
au Perreux. Il refusa d’accompagner les ma
gistrats dans la perquisition faite à son do
micile.
La perquisition chez Pirou, 2, rue Gabriel-
Vicaire, a été effectuée par le chef de la sû
reté en présence du beau-frère de l’inculpé
et de Mme Pirou, qui s’est évanouie à deux
reprises au cours de l’opération.
Des vêtements ont été saisis ; ils seront
examines au laboratoire de toxicologie.
Une serviette portant des traces de sang a
été retrouvée.
D’autre part, la bonne a déclaré qu’elle
avait lavé le matin même une serviette en
sanglantée.
Dans un secrétaire, on trouva un browning
chargé que Pirou avait acheté récemment à
l’insu de sa femme.
D’après les premiers résultats de l’enquête,
le vol aurait été le mobile du crime.
Pirou aurait dilapidé la dot de sa femme
qui s’élevait à 40,000 francs.
Il avait une dot personnelle d’environ
35,000 francs. Il devait payer aujourd’hui
une traite de 16,000 francs.
Pirou a été place sous mandat de dépôt et
écroué à la prison de la Santé, à six heures
et demie.
MORT DE M. DE KIDERLEN-WÆCHTER
Les Condoléances du Gouvernement
français
M. Poincaré, président du Conseil, a donné
mission au charge d’affaires de France à
Berlin, M. Manneville, de présenter à l’em
pereur et au gouvernement allemand les
condoléances du gouvernement de la Répu
blique.
Les Journaux allemands
Berlin, 30 décembre. — La presse berli
noise porte en general un jugement élo-
gieux sur l’œuvre accomplie par M. de Ki-
derlen-Wæchter durant 1 carrière diploma
tique.
Les organes libéraux, tout en lui repro
chant le « coup d Agadir » s’accordent à trou
ver heureuse l’influence qu’il exerça notam
ment ces temps derniers sur la politique in
ternationale.
Les organes nationalistes pensent au con
traire que son œuvre fut insuffisante, mais
que certaines influences auxquelles iln’était
pas en son pouvoir de résister lui enlèvent
en partie la responsabilité de ses échecs.
Parmi les personnalités que met en avant
la presse berlinoise comme appelées à suc
céder à M. de K derlen-Waechter, les noms
qui reviennent le plus souvent sont ceux du
baron Bernsdorf, du baron de Wangenheim
et du prince Lichnow ki.
L’AVIATEUR GILBERT
ETAMPES. — Sur l’aéorodrome d’Etampes,
l’aviateur Gilbert a battu les records de vi
tesse des 500 et 600 kilomètres.
Il a effectué les 600 kilomètres en 5 heu-
, res 53.
La Question d’Orient
Les Contrc-Propositions
de la Turquie
Les alliés sont revenus peu à peu de la
stupeur où les avait jetés, samedi dernier,
les premières contre-propositions ottoma
nes. Après réflexion, ils ne les ont pas prises
au sérieux. En effet, elles ne faisaient que
représenter les demandes formulées dans
l’ultimatum des États balkaniques avant
même la déclaration de la guerre actuelle.
Les négociations de la paix ayant été ou
vertes, les États alliés avaient donc de
mandé toute la Turquie d’Europe et les
îles, — moins Constantinople, sa grande
banlieue et la presqu’île de Gallipoli. Ils
exigeaient ainsi non seulement tous les ter
ritoires qu’ils occupent militairement, mais
encore des places fortes importantes qui
n’ont point capitulé, capables de prolonger
leur résistance et qui sont : Andrinople,
Scutari, Janina.
Comme s’il n’y avait pas eu la guerre, et
comme si elle se trouvait encore dans la
même situation qu’avant l’invasion de tout
son territoire, la Turquie a répondu : que
le vilayet d’Andrinople devrait rester, com
me par le passé, sous l’administration di
recte de la Turquie ; que l’autonomie se
rait accordée à la Macédoine, avec un prin
ce choisi par les alliés, mais nommé par le
sultan demeuré suzerain ; enfin que les îles
de la mer Egée ne pourraient être cédées et
que la Question Grétoise serait réglée par
une conférence entre la Turquie et les
grandes puissances.
En formulant samedi ces contre-proposi
tions, le cabinet de Constantinople n’a pu
penser qu’elles seraient acceptées comme
base de négociations. Seulement, ainsi que
le fait observer très judicieusement le Jour
nal des Débats, si Kiamil pacha a cru né
cessaire de répondre à la demande de la ces
sion de la Turquie d’Europe par l’offre des
conditions que les alliés voulaient imposer
avant l’ouverture même des hostilités, c’est
qu’il a désiré a fournir à ses plénipotentiai
res l’occasion de rappeler aux vainqueurs
que leurs exigences actuelles ne correspon
dent pas à leurs intentions officielles du
début, — et à l’Europe qu’elle avait décla
ré que le résultat de la guerre ne saurait,
en aucun cas, modifier le statu quo territo
rial. »
Le Cabinet ottoman devra pourtant bien
se rendre compte de l’évidence des faits et
considérer que la guerre, menée de façon
si rapide et si victorieuse par les alliés,
doit avoir des conséquences que l’on ne
pouvait prévoir il y a trois mois.
Sans doute, il n’est pas impossible que
les prétentions des alliés se trouvent un
peu réduites en cours de négociations. Mais
c’est précisément parce que l’élan des Bul
gares s’est trouvé brisé devant les lignes
de Tchataldja et c’est parce que les trois
forteresses d’Andrinople, de Scutari et de
Janina continuent de résister aux alliés
que les plénipotentiaires ottomans feraient
bien de reveniravec des contre-propositions
véritables et sérieuses. Et, dans son intérêt,
la Turquie agirait sagement en n’ayant pas
recours davantage à des atermoiements qui
sont un peu dans ses traditions diplomati
ques.
En effet, le temps travaille désormais
pour les alliés. Fatalement les places assié
gées capituleront,et dès qu’elles seront pri
ses, les alliés entreront en possession effec
tive et complète de nouvelles provinces. Et
plus les Turcs attendront, moins les alliés
leur restitueront de territoires occupés.
Ils l’auront compris, sans doute, et c’est
pourquoi l’on peut encore espérer que les
instructions nouvelles parvenues aux plé
nipotentiaires ottomans leur auront permis
de présenter des contre-propositions plus
conciliantes.
Th. Vallée.
Le Temps s’exprimait hier en ces termes :
La délégation turque fera connaître ce soir
lundi, à la Conférence, les nouvelles contre-
propositions qui lui ont été transmises de
Constantinople. Elles seront vraisemblable
ment moins exorbitantes que celles de sa
medi, mais d'après les télégrammes de Cons
tantinople, elles seront encore à une distan
ce trop considérable des exigences des alliés
pour offrir une base de transaction. Il est
d.flicile d’apprécier le but que poursuit la
tactique des marchandages turcs. La Porte
veut-elle une rupture, espère-t-elle par des
atermoiements lasser l’Europe au point d’a-
mener celle-ci à réunir une conférence à la
quelle elle préférerait remettre son sort plu
tôt qu’à la volonté des alliés ? Compte-t-elle
sur la possibilité d’un conflit entre des gran
des puissances, sur une querelle roumano-
bulgare ou sur la division des alliés ?
El face de toutes ces hypothèses en sur
git une autre. C’est celle où les coalisés,
dont l’accord reste entier, fixeraient un dé
lai à la Turquie pour accepter une transac
tion et, en cas de refus de celle-ci, repren
draient les hostilités.
Les arguments pour défendre ou réfuter
ces hypothèses sont agités dans la presse
et dans l’opinion. Mais il est impossible
de formuler un jugement ou une prédic
tion.
Les événements et les contingences s’im
posent parfois par surprise. La diplomatie
ne peut que s’efforcer de leur donner le
cours pacifique qui correspond à la volonté
de toute l’Europe, en dépit de l’extension
générale des préparatifs militaires.
LA CONFÉRENCE DE LONDRES
Londres, 30 décembre.
De longues entrevues ont eu lieu hier en
tre les chefs des délégations balkaniques.
Une dernière, plus particulièrement impor
tante, a eu lieu ce matin. On s’est rendu
compte parmi les alliés que la discussion un
peu à l’aventure qui a suivi samedi l’exposé
des prétentions turques a pu donner au gou
vernement ottoman l’impression d’un cer
tain flottement entre les États balkaniques.
Les bruits répandus dans la presse et sui
vant lesquels des divergences de vues se
seraient produites sur la façon de mener les
négociations, sur l’opportunité, par exem
ple, de demander la cession des territoires
que les alliés ne peuvent espérer obtenir,
notamment le littoral de la merde Marmara,
ont pu accentuer cette impression.
De là, dit le correspondant particulier du
Temps, à conclure que des dissensions graves
ne pouvaient tarder à se produire entre les
alliés il n'y avait qu’un pas. Les chefs des
différentes délégations ont donc compris la
nécessité d’enlever aux Turcs toute illusion
sur ce point. Les divergences de vues qui
ont pu se produire entre les alliés ne sont
que des divergences de forme. Sur le fond.il
n’y a pas le moindre désaccord, mais pour
négocier avec des adversaires tels que les
Turcs dont tout le jeu est d’attendre, de per
mettre si possible les dissentiments de se
produire entre leurs ennemis, cela n’est pas
encore suffisant. Les chefs des délégations
balkaniques ont donc résolu d’arrêter à
l’avance d’un commun accord, les réponses
qui devront être faites aux délégués otto
mans.
Suivant la nature de leurs nouvelles ins
tructions, les differentes hypothèses qui peu
vent se produire : maintien de leurs exigen
ces, nouvelles propositions, demande de mé
diation des puissances, etc., ont été succes-
sivement enisagées et la réponse à faire
dans chacune de ces hypothèses est prête et
uniforme. La question d’un ultimatum a été
également envisagée.
Officiellement, on ne sait rien encore des
propositions turques. Cependant, l’impres
sion générale est que les Turcs feront quel
ques concessions et soumettront un projet
inspiré dans ses grandes lignes du traité de
San-Stéfano.
Les intérêts français à Salonique
D’après un de nos compatriotes. M. Parsy,
les intérêts français à Salonique peuvent
être estimés à une valeur d’au moins 600
millions. La majeure partie des terrains qui
avoisinent le port sont propriété française.
La Banque ottomane, la Banque de Saloni
que, les Phares, la Régie, le Gaz, le Grand
Silo que l’on voit non loin de l'usine à gaz,
la Société immobilière du port, le Chemin de
fer de jonction Salonique-Constantinople
sont des affaires françaises représentant des
intérêts français, sans parler de la Dette pu
blique ottomane. Il y a une poste française à
Salonique. Plusieurs journaux s’y impriment
quotidiennement en français et l’on s’y dis
pute les journaux de Paris.
L'influence morale — de la France aussi
— est considérable et jette dans la stupéfac
tion le voyageur qui arrive là-bas sans avoir
fait, sur d’autres points de l’Orient, l’expé
rience du grand rôle qu’exerce la France au
Levant.
Les Avaries de la Flotte turque
Athènes, 30 décembre.
Voici des détails sur les dommages subis
par le Barbaros^a :
Dix chaudières sur douze sont détériorées;
la soute à charbon a été incendiée.
Les projectiles grecs ont tué huit hommes,
dont un officier en second, et en ont blessé
quarante.
Actuellement cinquante ouvriers travail
lent à réparer le Barbarossa. On ignore si les
réparations pourront être faites dans les
Dardanelles ou si le navire devra être re
morqué dans la Corne-d’Or.
On dit que le Messoudieh a été endommagé
dans le combat du 16 décembre.
Les bateaux qui traversent les Dardanelles
ne sont pas autorisés à approcher de Naga-
ra ; ceux qui franchissent le Detroit doivent
déposer leur permis de passage à Sestos, sur
la côte européenne.
On a acquis la conviction que le second
combat naval du 19 décembre a occasionné
des avaries considérables au Medjidieh, qui
a été atteint par plusieurs projectiies à la
proue.
Deux destroyers ont également été sérieu
sement endommagés ; en outre, un des
troyer de construction allemande et un tor
pilleur de construction française de la flot
tille qui accompagnait le Medjidieh ne sont
pas rentrés.
Devant Janina
Athènes, 30 décembre.
Les derniers renseignements reçus confir
ment l'intention précédemment prêtée au
commandement turc de profiler de la supé
riorité provisoire du nombre et de la supé
riorité des positions pour déloger les colon
nes grecques menaçant Rizani. De là les dix
derniers assauts livrés par eux, toutes for
ces réunies, tantôt sur un point stratégique
tantôt sur un autre. Ces assauts, combinés
avec des attaques de nuit, ont été vaillam
ment repoussés. On peut juger de leur fu
reur par une lettre écrite à une haute per
sonnalité étrangère par l’attaché militaire
d’une grande puissance, lettre dont on peut
citer le passage suivant : « On ne se doute
pas des efforts inouïs fait par l’armée d’Epire
en ce moment. Elle résisté avec une énergie
farouche, et les operations autour de Janina
constituent une des plus belies pages de la
guerre ».
De leur côté les blessés grecs évacués sur
Athènes font un récitsaisaissantdes attaques
de nuit exécutés par les irréguliers albanais.
« Une partie de ces forcenés, disaient-ils,
tombaient sous nos balles, car nous avions
appris à les attendre, mais d’autres s’élan
çaient aussitôt avec leurs longues baïonnet-
tes effilées et coupantes. Ges corps-a-cor ps
recommençaient jusqu’à trois fois par nuit ».
L’Autriohe et l’Opinion italienne
L’attitude de l’Autriche continue à préoc
cuper les milieux politiques italiens. On sem
ble être d’avis que la situation ne peut se
prolonger sans danger pour la paix euro
péenne.
La rupture des pourparlers de Londres, si
elle se produisait, multiplierait les probabi
lités de guerre.
Puisque c’est de l’Autriche que tout sem
ble dépendre, écrit, en substance, M. Bisso-
lati, dans le Messagero, c’est à l’Autriche
qu’une demande d’explications doit être
adressée.
Or il appartient à l’Italie, qui est alliée de
l’Autriche, de formuler cette demande d’ex
plications.
L’Organisation de la Macédoine
Athènes, 30 décembre.
L’organisation régulière de la Macédoine
progresse tous les jours ; le tribunal de Ver-
roïa a commencé ses travaux samedi ; le
tribunal correctionnel de Salonique entre en
séance lundi.
Le procureur du roi Lambros a lancé une
circulaire sur la conception élevée que les
agents de l’autorité doivent avoir de la liber
té individuelle.
Celte circulaire, contrastant si profondé
ment avec les traditions turques, a produit
une heureuse impression sur l’ensemble des
populations.
Deux vaisseaux réquisitionnés sont affec
tés au service postal entre Salonique et le
Pirée, assurant désormais des communica
tions régulières et très faciles.
L/Italls et l’Autriche
Rome, 30 décembre.
Le Messaggero publie des renseignements
recueillis au ministère de la guerre, et d’a
près lesquels aucun corps expéditionnaire
n’est actuellement en préparation à Naples.
Si cependant l’Autriche envoyait des sol
dats en Albanie, l’Italie en enverrait égale
ment.
Excès turcs
On télégraphie de Grevena que le fameux
brigand turc Bekir Aga, chassé de la Macé
doine, a repris ses exploits en Epire à la tête
de ses bandes et quelques affiliés de la pro
pagande roumaine.
Ces bandes envahirent le district de Zago-
ri qui a déjà beaucoup souffert des bandes
turco-albanaises. Ce district, vu l’émigra-
tion générale commencée dès les débuts de
la guerre, n’avait comme défenseurs que des
enfants et des vieillards. Ainsi la besogne
des envahisseurs fut aisée et fut remplie
consciencieusement. Toutes les églises furent
souillées puis incendiées, la plupart des mai
sons détruites, le curé de Doliani empalé,
deux notables tués, un très grand nombre
de femmes et de jeunes filles violées. Des
centaines de femmes, vieillards et enfants
cherchent refuge dans les bois et forêts où
ils souffrent cruellement de la faim et du
froid.
On télégraphie de Gorfou que d’après des
informations sûres parvenues de l’Epire,
l’armée régulière turque incendia le couvent
historique sis sur le lac de Janina. L’armée
turque brûla également un asile hospitalier
où des centaines de paysans venaient pen
dant l’hiver chercher abri.
Elle pilla d’abord et brûla ensuite plusieurs
villages des environs de Janina.
== ===== as
Mort de M.de Kiderlen-Waechter
Une dépêche de Stuttgart annonce la mort
tout à fait inattendue du secrétaire d’Etat
aux affaires étrangères d’Allemagne. Il ve
nait passer les vacances de Noël et du nou
vel an chez sa sœur, la baronne de Gemmin-
gen ; il y a été surpris par une attaque car
diaque foudroyante ; il est mort hier matin
à 7 h. 50. Il était âgé seulement de soixante
ans.
Né à Stuttgart en 1852, il était entré au mi
nistère des affaires étrangères en 1875. De
1881 à 1884 il fut secrétaire à l’ambassade de
Saint-Pétersbourg, de 1884 à 1886 à l’ambas
sade de Paris, en la même qualité ; puis il
fut deux ans conseiller à Constantinople. En
1888 il rentra à Berlin pour remplir à l’office
des affaires étrangères les fonctions de con
seiller rapporteur ; par ses fonctions il fut
appelé à accompagner l’empereur dans plu
sieurs de ses voyages : croisières en Norvège,
visites à Saint-Pétersbourg, à Stockholm, à
Copenhague, et ce fut là l’origine d’une fa
veur que des influences ennemies surent dé
tourner un instant de ce diplomate d’avenir.
On a prétendu que certaines manières et
certaines fréquentations de M. de Kiderlen
avaient paru à l’impératrice assez peu con
venables pour un homme appelé à vivre
dans l’entourage immédiat du souverain. Il
eut aussi avec un rédacteur du Kladerad-
datsch un duel politique qui nécessita son
éloignement.
Successivement il fut envoyé à Hambourg
(1894) comme représentant de la Prusse au
près des villes hanséatiques, en 1895 à Co
penhague, en 1900 à Bucarest. C’était de nou
veau un poste en vue, avec l’espoir d’une
fortune analogue à celle de Bernhard de
Bülow, qui avait représenté précédemment
l’empire en Roumanie. M. de Kideriens’y fit
cette réputation de diplomate à la fois ha
bile et hardi, direct et sans ménagement
dans ses procédés, réputation qu’il a culti
vée et soutenue par la suite avec des succès
divers, et qui le désignaient à l’attention et
à la popularité dans les milieux où l’on at
tend d’un diplomate allemand la « manière
forte », « l’autorité bismarckienne ».
M. de Kiderlen avait complète sa prépara
tion à la grande politique en suppléant à di
verses reprises à Constantinople, l’ambassa
deur, M. de Marschall, notamment quand
celui-ci alla sieger pour l’Allemagne à la con
férence de la Haye. Il était complètement
au courant des affaires orientales, quand en
1908 une décision de Guillaume II l’appela
au secrétariat d’Etat pour les affaires étran
gères en remplacement de M. de Scheen,
nommé ambassadeur à Paris.
A partir de ce moment les actes du nou
veau ministre sont si retentissants sa politi
que, menee selon le caractère qu’on lui con-
nait, et dont le point culminant est le coup
d’Agadir, est si actuelle qu’il n’est pas besoin
de rappeler des faits qui sont dans toutes les
mémoires.
Berlin, 30 décembre.
Selon un télégramme de Stuttgart au Jour
nal de Berlin à midi, M. de Kiderlen qui avait
passé chez sa sœGr, la baronne de Gemmin-
gen. les fêtes de Noël, était souffrant depuis
vendredi. Vendredi soir étant chez des amis
il fut atteint d’un légère syncope au cœur. '
Le médecin de la cour, le docteur Guss-
manu, le fit transporter immédiatement dans
le cours de la nuit à l’hôtel de la baronne de
Gemmingen. On appela de Heidelberg le
professeur Krel.
M. de Kiderlen resta souffrant le samedi
et le dimanche. Dans la nuit de dimanche à
lundi, à quatre heures du matin il fut pris
d’une nouvelle crise au cœur qui provoqua
la mort à 7 heures 50 du matin.
Les obsèques auront lieu jeudi, à trois
heures, au cimetière de Stuttgart. Le chan
celier de l’empire et le sous-secrétaire d'Etat
Whanschaffe y assisteront.
La nouvelle fut connue très tôt à Berlin
par les éditions spéciales des journaux.
Les gazettes de midi commencent déjà le
jeu de combinaisons auquel donne lieu la
désignation du successeur de M. de Kider
len. Parmi les noms cités signalons le baron
de Vangenheim, ambassadeur d'Allemagne
à Constantinople, le comte Bernstorff, am
bassadeur d’Allemagne à Washington, et M.
Zimmermann, sous-secrétaire d’Etat à l'offi-
ce des affaires étrangères de l'empire.
ETR AN GER
ALSACE-LORRAINE
Panique dans un Cinématographe
Dimanche soir, au cours de la représenta
tion du théâtre cinématographique Eldora
do à Strasbourg, un film s’est enflammé. Le
public, pris de panique, s’est rué vers la
porte.
De nombreuses personnes ont été piéti-
nées. Trente femmes ont été grièvement
blessées et ont dû être transportées à l'hô
pital.
Une vingtaine d’autres personnes ont re
çu des blessures moins graves.
ALLEMAGNE
Un article sensationnel
du maréchal von der Goltz
Avant que le chancelier de l’empire eût
prononcé au Reichstag, sur le désir de l’Au-
triche-Hongrie, le discours affirmant que
l'Allemagne défendrait, les armes à la main,
les intérêts d’une Autriche attaquée, tous les
journaux allemands sans exception décla
raient n’avoir nullement envie de faire une
guerre pour une question albanaise, guerre
qui, dans ces conditions — et étant donnée
la situation intérieure de la monarchie —
irait à l’encontre des intérêts mêmes de FAI»
lemagne.
La situation, par rapport à la question
austro-serbe, n’a subi depuis aucune modi
fication, ainsi que l’écrit textuellement la
Deutsche Tageszeitung.
Dans ces conditions, et étant donnée là .
présence à Berlin du général Soukhomlinow,
le ministre de la guerre russe, l’article pu
blié dans le Tag par le maréchal von der
Goltz prend une allure sensationnelle.
Le maréchal von der Goltz, une des plus
hautes personnalités officielles de l’empire,
commence par rappeler que Frédéric Guil
laume III de Prusse s’était engagé, par le
traité de Tauroggen, du 24 février 1812, à
soutenir la France contre la Russie. La rai
son de cette alliance était que la Prusse, très
affaiblie, aurait eu à subir, si elle avait été
du côté russe, le premier choc des forces su
périeures françaises.
Cependant, continue en substance l’arti
cle, l’armée française, contre toute prévi
sion, dut reculer devant les Russes. Qu'allait
faire la Prusse dans cette conjoncture ? Al
lait-elle être anéantie ? Le général prussien
von Yorck, qui commandait les forces alle
mandes qui repassèrent le Niémen avec les
troupes françaises, demanda des ordres à
son roi.
Jusqu'ici on avait cru que le souverain
avait conseillé au général d’agir comme il
l’entendait. Cependant le maréchal von der
Goltz explique que c’est là une légende. Le
général von Yorck avait en effet reçu des or
dres secrets de Frédéric-Guillaume III, lui en
joignant d’écouter les offres qui, au nom de
la Russie, lui étaient faites par le général Die-
bitsch, et de se déclarer neutre.
C’est ainsi, conclut le maréchal von der
Goltz, que la Prusse fut sauvée de la ruine. Sou
haitons que notre pays ne se- retrouve jamais
dans une situation analogue à celle de 1812.
Mais souhaitons-lui aussi, si la chose devait ar
river, de trouver à nouveau son Yorck.
MEXIQUE
Le Gouvernement Mexicain et RoebetU
Le gouvernement mexicain déclare offi
ciellement que les informations données re
lativement a de prétendus rapports avec Ro
chette sont absolument inexactes. Il est
faux qu’il existe une relation quelconque
entre le gouvernement mexicain et Rochet
te, et que le gouvernement ait reçu de celui-
ci la moindre somme d’argent pour les be
soins de sa politique. Quant au chemin de
fer du Centre, la concession a été donnée
par le gouvernement antérieur et le gou
vernement actuel la respecte comme il res
pecte tous les contrats passés par son prédé-
cesseur .
D’autre part, on a dit que Rochette avait
émis en 1912 pour 25 millions d’obligations
des chemins de fer du Centre. C’est cet ar
gent que le gouvernement mexicain aurait
appliqué aux besoins de sa politique.
Or il n’y a pas eu d’émissions d’obligations
de ces chemins de fer en 1912. Il y en a eu
une en 1910, et une en 1911, qui, ensemble,
ont porté non sur 25 millions, mais sur 9
millions.
Enfin on a dit que le gouvernement fédé
ral aurait accordé sa garantie financière à
ces titres. Les obligations dont il s’agit sont
garanties non par le gouvernement fédéral,
mais par l’Etat de Zacatecas.
INFORMATIONS
Le Crime du Perreux
Arrestation du Maire de Gentilly
L’auteur du double crime du Perreux est
arrêté. C’est M. Prosper Pirou, tanneur,
maire de Gentilly.
Voici à la suite de quelles circonstances
son identité fut découverte.
Dimanche, au cours des constatations aux
quelles procéda le service de la Sûreté, on
avait remarqué que le paquet remis par le
meurtrier à Mme Ghabrux, était enveloppé
dans un papier beige d’une nature spéciale.
Ce papier portait à la surface des traces lais-
sées par des objets qui y avaient été précé
demment contenues et qui formaient com- •
me une sorte de gaufrage. Les traces pou
vaient être seules laissées par des cartes de
boutons ou des peaux de chèvre.
Le papier exhalait d'ailleurs une odeur de
tan assez caractéristique.
Les recherches furent alors dirigées vers
les boutonniers et les marchands de cuir.
Des rapports faits dans l’après-midi par
les agents de la brigade criminelle, il ré
sultait que toutes les circonstances s’appli-
âuaient merveilleusement à un industriel
ont le nom stupéfia les inspecteurs ; c’était
celui du maire de Gentilly, Prosper Pirou,
tanneur. Le signalement concordait avec
celui donné par Mme Ghabrux à sa sœur,
Mlle Solet : « un homme très grand, mar
chant la télé penchée,ayant une forte mous
tache châtain toncé ébouriffée et portant la
mouche. »
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