Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-12-21
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 21 décembre 1913 21 décembre 1913
Description : 1913/12/21 (A33,N11825). 1913/12/21 (A33,N11825).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526386718
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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5 Centimes
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OBSEQUES
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M. Hippolyte FENOUX
B matin, put eu lieu les obsèques de
notre très regretté rédacteur en chef, M.
Hippolyte Fénoux.
Le cortège s‘t s réuni à l’église Saint-Michel,
où un service tusebre a été célébré.
Dans la chapelle ardente où la dépouille
mortelle avait été déposée, de nombreuses
couronnes encadraient le cercueil du défunt»
On remarquait ainsi l’envoi du Conseil
d’administration des journaux Le Havre et
Le Pi td Havre ; une couronne de perles et
une couronne de fleurs offertes p. r « la Ré-
daction et le Personnel des journaux De
Havre et Le Petit Havre ».
Celles offeries par : « le Syndicat de la
Presse républicaine départementale », « les
Journalistes havrais à leur regretté con
frère », « l’OEavre de l’Hospitalité de Nuit a
son secrétaire », « A son vice-président,
« l’Association syndicale des Journalistes
professionnels de N rmandie », a l’Associa-
tion des Anciens Élèves du Collège et da
Lyce », « la Société Mutuelle de Prévoyance
des Employés de Commerce ».
D’autres couronnes etde nombreuses ger
bes de fleurs avaient été déposées au nom de
MM. Jules Siegfried, député ; Genestal, maire;
Randolet, administrateur ; Baret, imprésa
rio ; Italiani, commissaire spécial ; Lecarrié,
directeur des douanes ; M. et Mme Lemar-
chand ; M. et Mme Derais, etc.
Près du cercueil se tenaient : M. Jacques
Fénoux. fils du défunt, et Mme Jacques Fé-
noux ; M Maurice Fénoux, son cousin ; Mme
Kervern, mèce du détunt ; MM. Barret et
Alem, ses amis ; M. Maréchal, secrétaire da
Conseil d’administration ; M. Randolet, ad
ministrateur délégué ; MM. B icka, Wi n des-
heim. Du Pasquier, Dubus, Roussel, mem
bres du Conseil d’administration ; Reine et
G. Dubuffet, commissaires administratifs, et
lesredacteurs du journal Le Havre.
Après Je service religieux, le cortège s’est
dirige par la rue Joinville, la rue d’Etretat,
la rue Fredéric-Bellanger et le boulevard
Maritime vers le cimetière de Saiate-Adresse,
où devait avoir lieu l’inhumation.
Derrière le char se tenait un huissier por
tant, sur un coussin, les insignes de la Lé-
gion-d’Honneur.
Après la famille et les amis venaient les
officiers délégués pour rendre les honneurs
militaires au Légionnaire et les membres
du Conseil d’aaministration de nos jour-
nanx: MM. Maréchal, secrétaire, représen-
tant M. Génestal, président; Bricka, Reine,
Windesheim, H. Du Pasquier, Dubus, Du-
buffet, Roussel, administrateurs; 0. Rando-
let, administrateur-délégué.
Dans le nombreux cortège, signalons :
MM. Louis Brindeau, sénateur; RispaL an
cien sénateur ; Georges Ancel, député ; An-
dré Siegf ied, représentant M. Jules Siegfried,
député ; Profichet, Acher, Leon Meyer, Gail
lard, conseillers généraux ; Brot, Carbon-
nier, conseillers d’arrondissement; Brelet,
préfet; Benoist, sous-préfet; Morgand, Vi-
. gué, Serrurier, Valentin, Badonreau adjoints
au maire ; Basset, Durand-Viel. Langlois,
Begcuen-Demeanx, Lang, Encontre, Cherfils,
Coulon, conseillers municipaux ; Maillart,
ancien maire ; de Coninck, Ma’andain, an
ciens adjoints ; Suret, Moreau, et Duplat,
anciens conseillers municipaux; Vavasseur,
maire et Balicre, ancien maire de Sanvic;
Delalonde, conseiller municipal d’Harfleur.
MM.le colonel Eon,le colonel Berlin repré
sentant M. le général Capiomont ; la lieute
nant colonel Besançon ; une délégation d’of-
liciers du 129e d’infant ne et du 2ed‘artiile-
rie ; Delacour, administrateur en chef, di
recteur de l’inscripuon maritime ; Le Tiec,
commandant de port ; J. Couvert, président
de la Chambre de commerce ; Latham, pré
sident honoraire ; Mandeix, Ramelot, Taco-
net, Laurent-Toutain, Vaquin, Lesauvage,
Geo. Gaillard, membres de la Chambre de
commerce; Alb. Krause, président du grand
Cercle Républicain; Georges Lafaurie, prési-
dent; E. Alain, ancien juge ; Richer, juge,
et Martin, greffier, au Tribunal de com
merce ;
MM. Patrimonio, président et Henriet, ju
ge ; P. Le Roux, greffier au Tribunal civil ;
Souque, Renault et Bouchez, avoués ; Denis
Guillot et Patrimonio, avocats ; Hérard et
Thiout, huissiers ; MM. les docteurs Decor-
de, Leroy, Lenormand, Lamer, Bellet, Walch,
Henry, Abramowitch, Sombret, LeNouëne,
Maze, Loir, Blais, Deville; F. Berson, provi
seur et Kornprobst, économe du lycee du
Havre ; de Q erhênt, maire de Sainte-Adres
se; Bouteleux, ancien maire de Graville-
Sainte Honorine ; Morel, chef du pilotage du
Havre ; Italiani, commissaire spécial ; Bosdé-
cher,ingénieur des mines; Sturmlinger, Lefè
vre et Février,ingénieurs municipaux ; Lecar-
rié, directeur des douanes ; Gas,secrétaire géné
ral de la mairie ; Olry, directeur des télegra-
phes ; Ducros, directeur des téléphones ;
Soclet, directeur de la Compagnie des tram
ways; G. de Cloquemont, directeur du Crédit
Lyonnais ; Dubois, directeur de la Société
G-nérale ; Bicard, directeur de l’Energie
Eiecrique ; P. Fillon, sous-inspecteur de
l’Assistance Publique.
MM. Risson, inspecteur primaire ; Thériot,
directeur de l’école primaire supérieure;
Mundler, inspecteur de l’enseignement tech
nique; Noël, directeur du Mont-de Piété ;
Langstaff, directeur de la South Western Com
pany ; Leprince, directeur de la Compagnie
Normande de Navigation à Vapeur ; Lesout,
secrétaire général de la sous-préféra re; Mack,
directeur du Bureau de bienfaitrice ; Gar-
dye, directeur des Hospices ; Vigner, entre
preneur des travau x du port r Ronot, direc
teur, Perrin, inspecteur général, E. Bécue,
sous directeur et A. Bécue, commis au Câble
commercial ; Gripois, directeur de la Caisse
d’épargne ; Dubure et Maleux, administra
teurs des Hospices ; Catenat, directeur des
Nouvelles Galeries; W. Churchill, consul
genéralet Walsh, vice-consul d’Angleterre ;
Frédéric Bernardin, consul général d’Haïti ;
Pinto Monturo, attaché au consulat du Bré
sil ; Chatel, professeur honoraire au Lycee ;
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(55 Pages)
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ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Berthe et Freger, directeurs d’écoles ; Etien
ne Millot, bibliothécaire municipal.
Les Associations lociles étaient représen-
tées par de nombreux délégués : MM. Po-
desta, président des Enfants du Havre ;
Bataillé, commissaire de police, chef de
la Sûreté; commandant Van Assche, di-
rec eur de l’Escadron H i vrais ; Vern, pré
sident de la Société La Flotte; Menestrel,
président de la Société des Combattants de
Gravelotte ; L. Guitton, président, et une
délégation de pupilles da la Ligue Protec
trice des Enfants abandonnés de Sanvic, con
duite par son directeur, M. Lachèvre ; Cor-
netet, directeur de l’Ecole pratque d’indus-
trio de garçons; Guillaumot, président de
la Société des Employés de commerce;
Gala, president du Syndicat du commerce
de l’épicene ; Duchesne, constructeur ;
Briant, Capitaine expert ; Planchenault, pré
sident de la Société d’Hortic «lture et de bo
tanique ; D-bray, président de la Société des
Anciens militaires ;
Schmidt, président du Comité de Défense
du 6e canton ; Ch. Leroy, président de con
centration républicaine du 4e canton ;
Odiliard, président de la Mutuelle Commer
ciale Havraise ; Arsène Leconte, président
du Comité de défense dn quartier S int-
François ; une délégation de la Société de se
cours mutuels L’Etoiie ; une délégation de
la Maison des Marins, représentant M. Le
Bion, son directeur ; Chalot, banguier ; Du-
mesnil, agent de change ; Tamaii e, Violette
et Charasson, régisseurs de biens ; Viguier,
directeur du Grand Théâtre; Divid, ancien
architecte municipal ; Seguin, trésorier de
l’Association des anciens élèves du Lycée
du Havre ; Gaudvuin, secrétaire de la mairie
de Sanvic; Albert Toussaint, ancien adjoint
au maire de Graville ; Grandin. president du
Syndicat général des Tueurs Français ; Bui-
vin, president de la Societé de Secours mu-
tueis de Sanvic ; No ML chef du bureau mi-
litaire à l’Hôtel de Ville ; Laforest, lieutenant
de la compigaie des Pompiers ; Degeorge,
directeur du cadastre ; Débris, président de
l’Harmonie Maritime ; Maslier, directeur des
Et ablissements Frascati ; Ph. Mannoni, pré-
sd-nt du Syndicat das Entrepreneurs Arri-
meurs ; Gilles, président de la Fédération
des sociétés militaires, etc. ;
De nombreuses personnalité) du monde
artistique : MM. Woollett, Revel. Emile Siu-
treuil, Albert Sautreuil, Abert Sau treuil fils,
Ch. Martin, Melay, Georges Binet, Albert
Roussat, Buisson.
Citons encore MM. T. Leclerc, Eugène Go
defroy, Raymond et Pani Acher, Achille Go
defroy,B un, Guérard, W. Coulon, P Sancey,
Duvivier, Birle, Desmoulins, G. Biard, J. B il-
let, Oswald, André Mousset, Authié, S.
Edouard, Ch. Herrenschmidt, Ribar, F. Galien,
Perac, Batchelor, Calmus, etc., etc.
De nombreux confrères avaient tenu à ve
nir également :
MM. Lafond, directeur du Journal de Rouen
et président de l’Asse Ciation des Journalises
professionnels de Normandie ; André Hof-
gaard, rédacteur en chef, Arthur Lanchard,
rédacteur et Dufy, administrateur du Journal
du Havre ; Lesage, président du Conseil d’ad
ministration, Victor Chopart, directeur, Ur-
bain Falaize, rédacteur en chef, Fernand
Méheux, secrétaire de la rédaction ; Pinchon,
Donau, Duboc, Gosselin et Bertonnière, rédac
teurs au Havre Eclair ;
MM. Théodore Henry, correspondant pari
sien du journal Le Havre, membre du Comité
de l’Association des journalistes républicains;
Cliquet, ancien rédacteur du journal Le Ha
vre et correspondant du Journal de Rouen;
Avril, correspondant de la Dépêche de Rouen,
représentant la rédaction de ce journal ; Sa-
brie, rédacteur en chef de la Démocratie Ha-
vraise; Hattinguais, représentant de F gence
Havas ; Robert de la Villehervé, directeur de
La Province ; Godreuil, du Grand Illustré ;
Carlier, des Silhouettes Havraises ; E. Jamet,
de La Strène; plusieurs de nos correspon
dants, MM. Roussel, Leborgne et Dinger.
Les personnes attachées aux difrents ser
vices de notre maison avaient tenu égale
ment à venir apporter le témoignage de leurs
sentiments d’afil ction à la famille en deuil.
Mentionnons entre beaucoup : MM. Jules
Louvet, Louis Peters, du service maritime;
Pllié, sténographe; André et René Bindo-
tel, de la comptabilité; Eugène Gallon, met
teur en pages ; Labbé, photographe ; ainsi
que de nombreux ouvriers et employés du
journal.
Sur le parcours les cordons du poêle ont
été successivement tenus par MM. André
Siegfried, Brindeau, sénateur ; Morgand,
adjoint ; Maréchal, secrétaire du Conseil
d’administration ; Lafond, directeur du Jour
nal de Rouen ; Vigné, adjoint au maire ; Ran-
dolet, adminisirateur-délegné du journal Le
Havre ; Bricka, vice-président, Mandeix et
Ramelot, membres de la Chambre de Com
merce ; Vallée, secrétaire de la rédaction du
journal Le Havre; Hofgaard, rédacteur en
Chef du Journal du Havre ; Falaize, rédacteur
en chef du Havre-Eclair ; Martin, président
de la Société des anciens élèves du Collège
du Havre. Signalons encore :
MM. Richer, Sombret, Italiani, amis per
sonnels du défunt ; Lecarrié, directeur des
douanes ; Roussel, Dubuffet, Reine, mem-
bres du Conseil d’administration ; Cliquet,
ancien rédacteur ; Herrenschmidt, Polet,
Hollaender, Petit, Malherbe, Hattenville, ré
dacteurs au journal Le Havre ; Hauchard,
correspondant de L’Erbo Libéral, à Pont-Au-
demer ; Le Borgne, correspondant du Petit
Havre, à Criquetot-l’Esneval ; Destruel, comp-
Sable; Dubosc et Murer, proies ; Ménard et
Paquié, chefs de services.
DISCOURS DE M. GÉHESTAL
Au cimetière, M. Maréchal, secrétaire da
Cogseil d’Administration, prend le premier
la parole :
Messieurs,
Dans ce douloureux cortège, il manque un
homme, un ami, qui aurait vivement désiré venir
lui-mêmo adresser à Fénoux les paroles d’adieu :
c’est M. Génestal, maire de la ville du Havre et
président du Conseil ‘administration du journal
Le Havre. Des circon tances imprévues ne lui
ont pas permis d’accomplir son pieux dessein ; il
m‘a chargé d’exprimer ses regrets profonds et de
dire a sa place les paroles qu’il avait l'intention
de prononcer :
Puis il donne lecture du discours suivant :
Messieurs,
Avant que la t mbe autour de laquelle nous
sommes groupés se referme à jamais, je veux, au
nom du Conseil d’administration du journal Le
JT.vro, adresser à celui que nous pleurons un su
prême témoignage d’amitié et de reconnaissance ;
je veux aussi rendre uq dernier hommage a
l’homme do cœur et au vaillant républicain que
fat Hippolyte Fénoux
maer
toersegns
de
As
Dins ce jour de deuil c’est avec une mé-
lancolie profonde que j'évoque le souvenir
lointain de l’époque où, eux côtés de Félix
Santalller, Fénoux débuta dans notre maison.
C’était en 1868, au moment où l’Empire sentait
déjà se détourner de lui la faveur populaire et
tenait de la reconquérir par de tardives conces
sions aux idées liberales qui ne parvenaient pas à
dissimuler l’origine et le caractère d’un régime
qui devait, deux ans plus tard s’effondrer, au mi
lieu des malheurs de la Patrie. Fénoux, avec tous
les républicains d’alors, menait le bon combat
pour la Démocratie et n’avait d’autre ambition que
de la bien servir.
D’une plume alerte et vigoureuse il stigmatisait
une politique qui ne pouvait se concilier avec
les droits du peuple et devait fatalement amoin
drir la France.
Celui qui fut, a l’origine de notre journal, l’un
de ses premiers collaborateurs, allait avoir une
brillante carrière puisque, en 1888, après avoir
quitté momentané uent a rédaction du Havre et
le journalisme il rentrait au Petit Havre comme
secrétaire de la rédaction, puis était, en 4894,
nomme rédacteur en chef.
Ai-je besoin de dire que son seul merite lui,
avait valu la place qu’il occupait, non seulement
dans notre journal, mais encore parmi ses con-
frères de Normandie ?
Brillant écrivain, polémiste vigoureux, critiqua
éclairé, il fut en effet tout cela. Mais mon rôle
n’est point de le rappeler : l’un de ses collabora
teurs vous le dira mieux que moi dans un ins
tant. Je veux seulement attester ici que, si notre
journal a conquis le rang que vous lui connais
sez c’est pour une grande part à Fénoux qu’il le
'est pour une grande pari à Fénoux qu’il le
Aussi notre maison établie fière de lui!
Elle était fière de sa belle intelligence et de son
doit. Aussi
talent, de sa oysuté et de sa droiture
Il n’était pas seulement un journaliste éminent,
il était egalement un homme franc et courtois. Il
savait t-mpérer l'ardeur des polémiques pir ces
traits d’esprit, cette bonne humeur malicieuse qui
apaisent la colère et désarment la haine. Nul
mieux que lui n’excellait, au moment de la mêlée,
à donner ce coup de clairon qui si sou ont pré
sageait la victoire et qui, ralliant les hésitants au
tour du drapeau, stimulait les énergies et ranimait
les courages. Mais, dans le déchaînement et la
pousseedes passions politiques, il savait garder
la mesure qui convenait, et, au lendemain de la
bataille, on le voyait souriant, accueillant et ser
viable. Aussi, s’il a eu des adversaires, h n’a ja
mais connu d’ennemis et lui même ne fut jamai
l’ennemi de personne.
Messieurs, un devoir s’impose à moi : c’est de
rappeler combien notre ami était attaché à sa
ville natale et avec quelle vigueur il savait dé
fendre ses intérêts lorsqu’il les sentait menacés.
Jamais peut-être son ardeur n’était plus vive, son
esprit plus étinceiant et sa verve plus mordante.
C’est qe Fénoux aimait Le Havre de toute son
âme ei de toute la force que ses attaches fami
liales avaient mises en lui. Aussi, puisque mes
fonctions me donnent le droit de parler et d’agir
au nom de a Gité, je tiens à lui apporter au bord
de cette tombe le tribut do la reconnaissance ha
vraise. Cette reconnaissance va, non seulement
eu journaliste et au républicain, elle va aussi à
l’homme de bien que fut Hippolyte Fénoux.
Il ne fut pas seulement en effet une intelligence
remarquable; il fut encore, ce qui est mieux, un
grand cœur. La foule nombreuse qui est venue
Raccompagner à sa dernière demeure et qui, par
tageant le deuil de la grande famille du journal Le
Havre, et, je puis le dire, de tous les republicains
havrais, a tenu à s’associer au dernier hommage
rendu à notre ami, témoigne hautement combien
était aimé celui qui n’est plus. Cette affection qui
allait vers lui s’adressait au bon camarade, à l’ami
fidèle et sûr, a t’homme compatissant qu’était Hip
polyte Fenoux.
Nombreuses autant que solides étaient les ari-
liés qu’il avait contractee: ; j’ajouterai, car c’est
à son honneur, qu’il en comptait dans tous les par
tis.. Plus d’un qui avait l’habitude de rencontrer
sur son chemin ou dans des réunions familières
noire pauvre ami, d’un abord si cordial, songera 7
avec mélancolie à cet e flgu e havraise, si connue
et si sympa hiqne qul vient de disparaître. Nous
ne verrons plus se dresser, haute et fière, son
imposante silhouette qui donnait a sa physiono
mie je ne sais quoi de romintique; nous ne ver
rons plus se tendre sa main si largement ouverie;
nous n’entendrons plus résonner ce rire si franc
et si sonore qui ne voulut jamais blesser per
sonne, mais qui éclatait comme un perpétuel
hommage rendu au bonheur de vivre.
Ceux-là non plus qu'il secourait, car il ne fut
jamais indifférent à la misère humaine, ne ver-
ront plus venir vers eux‘homme dont le cœur
s’attendrissait à leurs souffrances et compaiissait
à leurs malheurs. Plus d’un pauvre. Messieurs,
portera en son cœur le deuil d’Hlippolyie Fénoux.
Il est une œuvre charitable par qui sa dispari
tion sera anssi très vivement ressentie; je veux
parler de l’Œuvre de l’Hospitalité de Nuit, dont il
fut pendant de longues années le secrétaire dé
voue et à laquelle il se consacra de toute son
âme.
Mais il est un homme, et je n’ose ici prononcer
son nom, tant je redoute d’augmenter èncore son
immense douleur, qui gardera éternellement en
lui l’image vénérée d’un père qui fut le plus ten
dre des pères. Hippolyte Fénoux avait en effet
pour son fils un véritable culte el—son amour
pour lui était i fini. Lorsque 1’- n faisait vibrer les
fibres de son cœur paternel, notre ami se décou
vrait tout entier, avec cette affection si profonde
que rien au monde n’eût pu la surpasser. Aussi,
je ne veux point prononcer ici de paroles conso
latrices, sachant qu’il est des douleurs devant les
quelles on ne peut que s’incliner et se taire.
Ai-je besoin de dire combien la mort de notre
ami m’atteint personnellement ? Nul plus que moi
n’a été a même d’apprécier les qualités de son
esprit et de son cœur, aussi nul plus que moi ne
saurait regretter le cher disparu. N‘était-ii pas
mon ami, un ami dévoué et fidèle, un ami des
anciens jours, sur lequel je pouvais compter en
toutes circonstances et en qui j’avais mis toute
ma confiance ? Il me rendait d’ailleurs au centu
ple la sympalhie que je lui témoignals.
J’ajoute que, dans cette maison endeuillée qui
fut sienne pendant si longtemps, les sentiments
d’estime et d’affection que nous avions pour lui
ne s’effaceront pas. Le terrible coup qui nous
frappe nous a été d’autant plus sensible, qu’avec
tous les amis de Fénoux, nous avions espéré le
voir revenir à la santé, et certes je ne pensais
pas que ce serait moi qui aurais la pénible mis
sion de lui rendre les derniers devoirs. La mort a
de cruels caprices. Messieurs : c’est alors que sa
vigoureuse nature semblait devoir triompher du
mal, qu’elle l’a saisi et terrassé.
Je m'arrête, Messieurs, mais auparavant, je veux
prononcer les suprêmes paroles de l’éternel adieu.
J’apporte à Fénoux, à cette heure douloureuse,
au nom du Conseil d’administration du jou nal
qu’il a tant aimé, l’affirmation de notre profonde
amitié et de notre haute estime, avec nos regrets
de la séparation dernière.
Votre mémoire, mon cher Fénoux, je vous en
donne ici l’assurance suprême, nous sera toujours
chère, et la fleur du souvenir ne se fanera ja
mais en nous.
Adieu, mon bien cher ami, adieu i
M. Maréchal, parlant en son nom person
nel, ajoute :
Et maintenant, Messieurs, permettez à I’smilié
seule d’adresser à Hippolyte Fénoux son adieu
suprême. En miuclinant devant cette tombe, au
nom de ceux d’entre nous qui vécurent plus par
ticulièrement dans son intimité, qui eurent la
joie de l’accueillir à leur foyer, c’est un remer
ciement que j’adresse à sa mémoire car ii nous
rendit plus que nous lui donnâmes, C’est dans ces
réunions intimes surtout qu’il savait dépenser
sans mesure ies richesses du cœur le plus géné
reux et le plus déllcal et nous prodiguer les tré
sors du l’esprit le plus fin. Nous en garderons un
souvenir impérissable. Noire bon ami, merci.
Ces amisde votre père, mon cher Jacques, sont
aussi les vôtres, vous le savez. Ces foyers près
-desquels il vint souvent s’asseoir vous furent
eccuallianis ; lors@u‘il VOus sera possible dé 1O-
WYAPCT.
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Dimanche 24 Décembre 4913
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Nemsete
eatet
1
venir y prendre place, alors, ensemble, nous cau
serons de Lui et nos affectueuses sympathies
s’emploieront à atténuer votre douleur.
DISCOURS DE m. ANDRÉ SIEGFRIED
Messieurs,
L’nnanimité de tristesse qui entoure cette tombe
révèle la Sincerilé des regrets que laisse notre
ami Hippolyte Fénoux. Ce sont des amis qui l’sc-
compgnenta sa dernier demeure. Ce seront
encore des amis, qui mesurant demain la place
vide-qu’it laisse dans cette ville, se diront qu’une
figure charmante de notre vieux Havre a disparu.
Et c’est aussi comme ami que je vous demande,
à mon tour, la permission de prendre la parole.
Ni mon père, M. Jules Siegfried (au nom de qui
je parle ici), ni moi-môme, nous ne nous paidon-
aérions de voir entrer Fénoux dans le grand et
reposant silence de la mort, sans lui avoir dit,
sans avoir dit aux siens la fidélité d’un souvenir
que le temps ne détruira pas.
Je puis dire que j’avais toujours connu Hippo-
lyte Fénoux. Des mon enfance, je ne le séparais
fias de ce Petit Havre qu’il devat diriger jusqu’à
a fin. Ce cabinet du rédocteur en chef, ou, com
me le veut la vie, d'autres s’assiéront, restera
toujours pour moi le cabinet de M Fénoux.
Je l’y avais vu, des soirs de réunions publiques,
racontant d’une plume alerte et spirituelle les
péripéties de nos campagnes électorales. Je l’y
avais écouté, dans de longues caus- ries, mettant
au point les aspect divers de la politique, s’atta
chant à voir les choses de haut, a les juger non
sou ement avec justesse, mais avec justice. Je
l’y avais enfin trouvé de bon conseil, entier ment
désintéressé, ne recherchant vraiment que le bien
du piys, de s n parti de ses amis.
Cette absence d’égoïme, cette bienveillance,
cette bonne grâce faisaient le centre de SA per
sonnalité. Aussi pouvait-il avoir des adversaires,
il n’avait pas d’ennem s : une estime générale
Fenvironnait. La République — forme de gouver
nement à laquelle rattachait une sincère et an
cienne conviction — ne cessait jamais, avec lui,,
de paraître aimable. Libéral, dans le vieux et si
nobie sens du mot. i ne se plaisait pas à écraser
ses adversaires ; il tenait a honneur au contraire
(ce qui est parfois imprudent pour un polemiste)
ue reconn-hre pub iquement leurs qualités. Tout
ce qu’il y a de tact, de modération supérieure, de
bon sens équilibre, de bonne éducation enfin dans
le caractère havrais .s’exprimait merveideusement
dans les articles de ce remarquable journaliste.
Représentant fidèle de l’esprit havrais, Hippo
lyte Fénoux l’était également de l’esprit français.
L’agrément de son commerce n’élait pas fit seu
lement de la sûreté précieuse de son caractère, il
était fait aussi de sa culture raffinée. Ai je b-soin
de rappeler quelle charmante conversation était
la sienne, et comb en largement ouverte sur les
domaines varies de la politique de la littérature
et de l’art ? A cet égard, la belle carrière d’un fils
tendrement aimé avait illuminé les vingt dernieres
années de sa vie : légitimement et si ingénûment
fier de voir M. Jacques Fénoux, occuper avec
tant de distinction fune des premiè es places au
Théâtre Français, il jouissait en méms temps,
comme un lettré délicat, de respirer avec lui la
noble atmosphère que comporte la vocation théâ
trale, quand on y cherche, non les joies douteu
ses de l’arrivisme, mis le service sans arrière-
pensée de l’Art. Ainsi entouré par son fils et sa
belle-fille, enfants d’un dévouement exquis, M.
Fénoux rayonnait comme un père heureux. Cher
Monsieur Jacques Fenoux. ces souvenirs sont
émouvants : mais songez-y sans amertume, car
c’est à vous que votre père doit quelques-unes de
ses joies les plus pures et les plus nobles.
Je pense, Messieurs, que c’est sous quelques-
uns de ces traits queM. Hippolyte Fénoux res
tera dans la mémoire de ceux qui l’ont persou-
nellem-nt et un peu intimement connu. Quand la
vie. qui ne s’a?, été pas, aura continué son cours,
quand des figures nouvelles auront surgi, je pré
vois que bien souvent nous regretterons avec
émotion cet hemme excellent, ce cœur si droit
double d’un esprit si fin, surtout cet ami si fidèle
qui jamais n’a trompé la confiance de ceux qui
comptaient sur lui.
DISCOURS DE m. I. HOFGAARD
Rédacteur en chef du « Journal du Havre »
Massieurs,
fe viens, à titre de plus ancien, adresser, au
nom de mes confrères de la presse havraise, un
dernier adieu à celui qui fut notre doyen res-
pecté.
La mort d’Hippolyfé Fénoux n’a laissé aucun de
nous indifférent : Nous l’aimions pour la cordiale
simplicité de son accueil et pour son souriant op
timisme qui maintes fois contribua à nous faire
apprécier moins lourdes des lâches profession-
Belles fort ingrates.
C’était un agréable compagnon, spirituel et ver-
veux, d’cxceileut conseil à l’occasion et qui ne
consentit jamais a êre, pour ses jeunes confrè
res, dont il aurait pu être le père, autre chose
qu’un grand camarade cordial et affectueux, pré
férant ramitié a la venératlon.
Mais ses jeunes confrères l’entouraient quand
même de respect sans trop le lui faire voir, car il
en eût été contriste. C’était pour eux l’ancien, le
représentant qualifié et par son âge et par ses
états de services, de la corporation des jourualis-
tes havrais qui était fière de son doyen.
Ce mot de doyen le flt souvent sourire dans sa
barbe blanche et, insuinctivement ce sourire nous
gagna, Car en vérité, et par son allure et par la
tour de son esprit, il était plus jeune que beau
coup d’entre nous.
Mon cher Fénoux, au nom des journalistes ha-
vrais, j’adresse a votre mémoire un souvenir dé
férent et confraternel.
Et je prie M. Jacques Fénoux, le fils bien aime
de notre regrette doyen, d’agréer ‘expression de
nos plus vives sympathies.
DISCOURS DE M. J. LAFOND
Président da l’Association syndicale des
Journalistes de Normandie
Deux Associations de journalistes dont notre
regretté confrère Fénoux faisait partie, m’oni char
gé do prendre la parole en leur nom.
L’une, limitée a une province, groupe les jour
nalistes de la Normandie sans distinction d’opi
nions politiques. L’autre s’étend à la France en
tière et réunit les journalistes républicains do
toutes les nuances appartenant à la presse dépar-
tementsle.
Fou iatenr de l’uno, depuis longtemps adhérent
à l’autre, Fénoux avait compris leur rôle distinct
et bien défini.
La plus grande et la plus riche Association dé
fend les intérêts généraux de la corporation et
assure une pension do re’raile à ceux de ses
membres qui résistent aux fa’igues d’une profes
sion où les victimes ne sont que trop nombreu-
ses. La plus petite, la plus modeste, en attendant
que son capital accru lui permette de mieux faire,
s’est donace d’abord pour mission de rapprocher
les journalistes qui trop souvent s’ignorent tout
en se combattant, d’établir entre eux des relations
cordiales. _ ..
Fenoux, partisan déterminé do i accord, de l en
tente, de la confraternité, fut pour ces deux œu
vres un précieux auxiliaire.
Il avait été l’un des fondateurs de notre A nsccia-
tlou des Journalistes professionnels de Normandie.
Il était un de ses vice-présidents. Dans nos réu
nions annuelles, dont le siège varie chaque fois,
il émerveillait tout le monde par la verdeur do
son esprit et par le charme de son humour iné
puisable. Les jeunes tourneront bien souvent les
yeux vers sa place désormais vide, pouf provo
quer le toast préféré et que l’on n’entendra plus.
Ce serait déjà assez pour protéger sa mémoire
contre l'oubli si prompt à venir ; mais nous avons
des raisons plus intimes et plus profondes de gar
der le souvenir d’un confrère qui, tant de fois, a
recommandé avec succès parmi nous la concorda
et l'union. .....
A Association de la Presse rénubUcasne départe
mentale, Fénoux sa préseneil EOUS un aspect Ci-
Chronique Havraise
L’abondance des matières nous oblige
à ajourner la Chronique de notre Colla
borateur ALBERT-HERRENSCHMIDT,
qui occupe cette place chaque semaine.
Cette Chronique hebdomadaire sera
publiée exceptionnellement Jeudi pro
chain.
férent. Ayant beaucoup lu et beaucoup retenu, il
pouvait, a l’occasion, rappeler les meilleures pa
ges des journalistes d’autrefois et remettre à lur
rang des écrivains qui se sont dépensés tout en
tiers dans une œuvre utile et féconde, mais aussi
éphémère qu'elle peut être brillante.
Il venait souvent à nos fêtes parisiennes avec
son fils et l’A sociatum de la Presse républicaine
départ^menta e a suivi avec d'autant plus de sol
licitude, la belle carrière de cet artiste qu’elle
s’honore d’avoir eu les premières manifestations
de son talent.
Fénoux éiait fier de son fils et à juste titre.
Comme il se sentait T vivre en lui, avec tous ses
enthousiasmes et toutes ses aspirations I Nous
nous demandions parfois, en l’écoutant parier
avec tant de compétence et d’éclat de notre pre
mière scène et de son répertoire, si Fenoux ne
regrettait pas un peu d’avoir sacrifié à l’écrivain
politique qu’il a été, l’homme de lettres qu’il aurait
pu être 1
Nous nous inclinons avec émotion devant la
douleur profonde de ce fils que son père a tant
aimé et qui en échange, a donné à son père tant
de joie et de bonheur.
Cher camarade Fénoux, on a retracé ici votre
physionomie de journaliste havrais militant. Je
veux saluer en vous, au nom de nos deux asso
ciations, le bon et co dial confrère normand, le
loyal et franc journaliste français.
Adieu Fenoux. vos confrères ne vous oublie
ront pas. Ils ai prendront aux jeunes à honorer
votre nom comme celui d’un des bons ouvriers
des œuvres dont ils recueilleront plus largement
les avantages.
Adieu Fénoux, adieu.
DISCOURS DE M. TH. VALIa
Secrétaire de la Rédaction
Messieurs,
Le privilège de l’âge et l’honneur d’une colla
boration de plus de vingt-huit années m’imposent
le devoir douloureux de prendre la parole, au
nom de mes camarades, sur cette tombe»
Depuis le jour où, tout jeune encore, je fus si
bienveillamment accueilli en notre maison du
journal Le H rare. combien de deurs cruels !
Le fondateur du journal, Félix Santalller, notre
très éminent maître a tous, di-paraissait alors de
façon prématurée, laissant un souvenir imperissa-
ble ; quatre années plus tard, Edouard Hlustin,
admiuistrateur délégué, d’exceptionnel mérite,
disparaissait a son tour. Et ce furent ensuite
l’excellent et loyal Achille Lécureur, qui avait
succédé à Félix Santal ier, Louis Murer, digne -
continuateur d’Edouard Hustin - et notre vénéré
M. Jacques Louer, dont le. souvenir demeure si
vivant parmi nous.
Celui que nous pleurons aujourd'hui, notre cher
rédacteur en chef Hippolyte Fenoux, avait été le
très dévoué et très fideie collaborateur de tous ces
hommes au cœur d'etito.
Devenu notre chef, il y a bientôt vingt ans, il
maintenait près de nous les traditions de bien-
veiliance, d'estime et d'affection établies par ceux
qui l’avaient précédé.
Et le voici parti à son tour,- frappé en pleine
activité, dans la force do sa robuste vieillesse,
sans q eles soins attentifs d’un fils tendrement
sime, sans que le dévouement de ses amis et de
ses collaborateurs aient pu conjurer lissue fa
tale !
- Notre peine est infinie. Et vous pardonnerez à
l'émotion qui m'étreint l’insuffisance d’un hom
mage que je voudrais plus éloquent à la mémoire
de mon cher Fénoux, que j’aimais comme un
frère aîné.
Vous savez tous ce que fut Hippolyte Fénoux.
en celle ville où il était né, le rôle éminent qu’il
y sut tenir, la part considérable qu’Il avait prise
dans la défense de tous nos intérêts havrais, la
vaillance et l’ardeur joyeuse et confiante avec
lesquelles il combattit pendant plus d’un demi
siècle pour le triomphe de l’idée républicaine.
Des voix autorisés lui ont rendu cet éclatant té
moignage.
Mais je voudrais dire ici toute sa bonté, toutes
ses qualités de cœur.
Il les dissimuiait parfois sous une apparence de
brusquerie, de même que ses sentiments d'exquise
délicatesse sous les propos d’une plaisant' rie tou
jours spirituelle et fine, allant parfois jusqu’au pa
radoxe. Mais ceux qui le connaissaient — e» l'on
avait tôt fait de le connaître, car il était accueil
lant et sans détours — ne s’y méprenaient pas.
Il était tendre et sensible.
Et puisqu’il joignait à ces qualités du cœur les
dons d’une admirable intelligent encore affinée
par une haute et complète culture inteilectuelle,
comment n‘aurait-il pas été le journaliste averti, le
critique d’art délicat et subtil en même temps que
le polémiste politique à la sincérité duquel ses
adversaires eux mêmes ne pouvaient que rendre
hommage ? — pol-miste vigoureux et alerte qui
sayait frapper juste, mais qui ne blessa jamais
personne.
De là cette considération unanime qui l’entou
rait dont ‘expression surgit de toutes parts et qui,
dans le ma heur qui nous accable, nous est à
nous-mêmes infiniment précieuse.
Elle nous confirma dans ce sentimentdont nous
étions d’ailleurs des longtemps pénétrés, qn’après
Santalller, qu’après Lécureur, Fénoux n’a jamais
cessé de nous guider dans le chemin sûr et dans
la voie vraie d’une haute probité professionnelle.
Car il avait, de la dignité de sa profession,
l’idée la plus élevée, le souci le plus scrupuleux.
Un fils qu’il adorait, tout son orgueil et toute sa
joie, une sincérité profonde dins ses convictions
républicaines, le goûl des belles œuvres d’art et
des lettres, la pratique discrète au bien, son jour
nal, dont il n’a cessé d'avoir la préoccupalion
presque jusqu’aux affres de sa courte agonie -
c’est en quoi se résumait toute la via de notre
Cher disparu ! . .
Mon très cher et bien aimé Fénoux, nous vo ci
donc, tes fidèles collaborateurs unis par un lien
fraternel, nous voici groupés près de toi et pen
chés sur ta tombe dans un sentiment d’inexpri
mable douteur 1
Interprète de tous mes camarades, jo ‘adresse
notre suprême adieu 1
DISCOURS DE M. THÉODORE HENRY
Correspondant parisien du « Pet.t Havre »
Mesdames, Messieurs,
C’est au nom des correspondants parisiens du
Hav e et du Petit Havre que j’ai à dire quelques
paroles d’adieu à Hippolyte Fénoux que je consi
dérais depuis longtemps comme un de nos meil-
ue je consi-
e nos meil-
leurs amis. .
Nous ne perdrons pas le souvenir du rédacteur
en chef si bienveillant qui vint souvent à Paris
diriger nos travaux.
Nous écoulions volontiers ses conseils parce
que nous les savions dictés par une expérience
profonde du journalisme. . .
Sa compétence allait, des faits de la politique
qu’il était obligé de suivre, à ceux du th a e
des arts pour lesquels il avait sans douje plus “
goût. Il tenait à ce que l’on n’oublid rien • Ce
que le lecteur pouvait desirer counald..,
Mais le côté pittoresiae le sésalas* 5204 E
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Administrateur -Délégué
Adresser tout ce qui concerne l'Administration
à M. 0. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions et Anuonees, TRL. 10.47
ANTNONOEs
AU HAVRE...
J A PARIS
(S Pages)
Bureau du Journal, 112, bould de Strasbourg.
L'AGENCE HIAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PEWT NA VUE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
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5 Centimes
1
OBSEQUES
D3
M. Hippolyte FENOUX
B matin, put eu lieu les obsèques de
notre très regretté rédacteur en chef, M.
Hippolyte Fénoux.
Le cortège s‘t s réuni à l’église Saint-Michel,
où un service tusebre a été célébré.
Dans la chapelle ardente où la dépouille
mortelle avait été déposée, de nombreuses
couronnes encadraient le cercueil du défunt»
On remarquait ainsi l’envoi du Conseil
d’administration des journaux Le Havre et
Le Pi td Havre ; une couronne de perles et
une couronne de fleurs offertes p. r « la Ré-
daction et le Personnel des journaux De
Havre et Le Petit Havre ».
Celles offeries par : « le Syndicat de la
Presse républicaine départementale », « les
Journalistes havrais à leur regretté con
frère », « l’OEavre de l’Hospitalité de Nuit a
son secrétaire », « A son vice-président,
« l’Association syndicale des Journalistes
professionnels de N rmandie », a l’Associa-
tion des Anciens Élèves du Collège et da
Lyce », « la Société Mutuelle de Prévoyance
des Employés de Commerce ».
D’autres couronnes etde nombreuses ger
bes de fleurs avaient été déposées au nom de
MM. Jules Siegfried, député ; Genestal, maire;
Randolet, administrateur ; Baret, imprésa
rio ; Italiani, commissaire spécial ; Lecarrié,
directeur des douanes ; M. et Mme Lemar-
chand ; M. et Mme Derais, etc.
Près du cercueil se tenaient : M. Jacques
Fénoux. fils du défunt, et Mme Jacques Fé-
noux ; M Maurice Fénoux, son cousin ; Mme
Kervern, mèce du détunt ; MM. Barret et
Alem, ses amis ; M. Maréchal, secrétaire da
Conseil d’administration ; M. Randolet, ad
ministrateur délégué ; MM. B icka, Wi n des-
heim. Du Pasquier, Dubus, Roussel, mem
bres du Conseil d’administration ; Reine et
G. Dubuffet, commissaires administratifs, et
lesredacteurs du journal Le Havre.
Après Je service religieux, le cortège s’est
dirige par la rue Joinville, la rue d’Etretat,
la rue Fredéric-Bellanger et le boulevard
Maritime vers le cimetière de Saiate-Adresse,
où devait avoir lieu l’inhumation.
Derrière le char se tenait un huissier por
tant, sur un coussin, les insignes de la Lé-
gion-d’Honneur.
Après la famille et les amis venaient les
officiers délégués pour rendre les honneurs
militaires au Légionnaire et les membres
du Conseil d’aaministration de nos jour-
nanx: MM. Maréchal, secrétaire, représen-
tant M. Génestal, président; Bricka, Reine,
Windesheim, H. Du Pasquier, Dubus, Du-
buffet, Roussel, administrateurs; 0. Rando-
let, administrateur-délégué.
Dans le nombreux cortège, signalons :
MM. Louis Brindeau, sénateur; RispaL an
cien sénateur ; Georges Ancel, député ; An-
dré Siegf ied, représentant M. Jules Siegfried,
député ; Profichet, Acher, Leon Meyer, Gail
lard, conseillers généraux ; Brot, Carbon-
nier, conseillers d’arrondissement; Brelet,
préfet; Benoist, sous-préfet; Morgand, Vi-
. gué, Serrurier, Valentin, Badonreau adjoints
au maire ; Basset, Durand-Viel. Langlois,
Begcuen-Demeanx, Lang, Encontre, Cherfils,
Coulon, conseillers municipaux ; Maillart,
ancien maire ; de Coninck, Ma’andain, an
ciens adjoints ; Suret, Moreau, et Duplat,
anciens conseillers municipaux; Vavasseur,
maire et Balicre, ancien maire de Sanvic;
Delalonde, conseiller municipal d’Harfleur.
MM.le colonel Eon,le colonel Berlin repré
sentant M. le général Capiomont ; la lieute
nant colonel Besançon ; une délégation d’of-
liciers du 129e d’infant ne et du 2ed‘artiile-
rie ; Delacour, administrateur en chef, di
recteur de l’inscripuon maritime ; Le Tiec,
commandant de port ; J. Couvert, président
de la Chambre de commerce ; Latham, pré
sident honoraire ; Mandeix, Ramelot, Taco-
net, Laurent-Toutain, Vaquin, Lesauvage,
Geo. Gaillard, membres de la Chambre de
commerce; Alb. Krause, président du grand
Cercle Républicain; Georges Lafaurie, prési-
dent; E. Alain, ancien juge ; Richer, juge,
et Martin, greffier, au Tribunal de com
merce ;
MM. Patrimonio, président et Henriet, ju
ge ; P. Le Roux, greffier au Tribunal civil ;
Souque, Renault et Bouchez, avoués ; Denis
Guillot et Patrimonio, avocats ; Hérard et
Thiout, huissiers ; MM. les docteurs Decor-
de, Leroy, Lenormand, Lamer, Bellet, Walch,
Henry, Abramowitch, Sombret, LeNouëne,
Maze, Loir, Blais, Deville; F. Berson, provi
seur et Kornprobst, économe du lycee du
Havre ; de Q erhênt, maire de Sainte-Adres
se; Bouteleux, ancien maire de Graville-
Sainte Honorine ; Morel, chef du pilotage du
Havre ; Italiani, commissaire spécial ; Bosdé-
cher,ingénieur des mines; Sturmlinger, Lefè
vre et Février,ingénieurs municipaux ; Lecar-
rié, directeur des douanes ; Gas,secrétaire géné
ral de la mairie ; Olry, directeur des télegra-
phes ; Ducros, directeur des téléphones ;
Soclet, directeur de la Compagnie des tram
ways; G. de Cloquemont, directeur du Crédit
Lyonnais ; Dubois, directeur de la Société
G-nérale ; Bicard, directeur de l’Energie
Eiecrique ; P. Fillon, sous-inspecteur de
l’Assistance Publique.
MM. Risson, inspecteur primaire ; Thériot,
directeur de l’école primaire supérieure;
Mundler, inspecteur de l’enseignement tech
nique; Noël, directeur du Mont-de Piété ;
Langstaff, directeur de la South Western Com
pany ; Leprince, directeur de la Compagnie
Normande de Navigation à Vapeur ; Lesout,
secrétaire général de la sous-préféra re; Mack,
directeur du Bureau de bienfaitrice ; Gar-
dye, directeur des Hospices ; Vigner, entre
preneur des travau x du port r Ronot, direc
teur, Perrin, inspecteur général, E. Bécue,
sous directeur et A. Bécue, commis au Câble
commercial ; Gripois, directeur de la Caisse
d’épargne ; Dubure et Maleux, administra
teurs des Hospices ; Catenat, directeur des
Nouvelles Galeries; W. Churchill, consul
genéralet Walsh, vice-consul d’Angleterre ;
Frédéric Bernardin, consul général d’Haïti ;
Pinto Monturo, attaché au consulat du Bré
sil ; Chatel, professeur honoraire au Lycee ;
perercrcaresne
woastutir
d
mi HIATIN — 5 Centimes
eaAGeeERcC
t
f
EilBSsECE
(55 Pages)
avre
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Berthe et Freger, directeurs d’écoles ; Etien
ne Millot, bibliothécaire municipal.
Les Associations lociles étaient représen-
tées par de nombreux délégués : MM. Po-
desta, président des Enfants du Havre ;
Bataillé, commissaire de police, chef de
la Sûreté; commandant Van Assche, di-
rec eur de l’Escadron H i vrais ; Vern, pré
sident de la Société La Flotte; Menestrel,
président de la Société des Combattants de
Gravelotte ; L. Guitton, président, et une
délégation de pupilles da la Ligue Protec
trice des Enfants abandonnés de Sanvic, con
duite par son directeur, M. Lachèvre ; Cor-
netet, directeur de l’Ecole pratque d’indus-
trio de garçons; Guillaumot, président de
la Société des Employés de commerce;
Gala, president du Syndicat du commerce
de l’épicene ; Duchesne, constructeur ;
Briant, Capitaine expert ; Planchenault, pré
sident de la Société d’Hortic «lture et de bo
tanique ; D-bray, président de la Société des
Anciens militaires ;
Schmidt, président du Comité de Défense
du 6e canton ; Ch. Leroy, président de con
centration républicaine du 4e canton ;
Odiliard, président de la Mutuelle Commer
ciale Havraise ; Arsène Leconte, président
du Comité de défense dn quartier S int-
François ; une délégation de la Société de se
cours mutuels L’Etoiie ; une délégation de
la Maison des Marins, représentant M. Le
Bion, son directeur ; Chalot, banguier ; Du-
mesnil, agent de change ; Tamaii e, Violette
et Charasson, régisseurs de biens ; Viguier,
directeur du Grand Théâtre; Divid, ancien
architecte municipal ; Seguin, trésorier de
l’Association des anciens élèves du Lycée
du Havre ; Gaudvuin, secrétaire de la mairie
de Sanvic; Albert Toussaint, ancien adjoint
au maire de Graville ; Grandin. president du
Syndicat général des Tueurs Français ; Bui-
vin, president de la Societé de Secours mu-
tueis de Sanvic ; No ML chef du bureau mi-
litaire à l’Hôtel de Ville ; Laforest, lieutenant
de la compigaie des Pompiers ; Degeorge,
directeur du cadastre ; Débris, président de
l’Harmonie Maritime ; Maslier, directeur des
Et ablissements Frascati ; Ph. Mannoni, pré-
sd-nt du Syndicat das Entrepreneurs Arri-
meurs ; Gilles, président de la Fédération
des sociétés militaires, etc. ;
De nombreuses personnalité) du monde
artistique : MM. Woollett, Revel. Emile Siu-
treuil, Albert Sautreuil, Abert Sau treuil fils,
Ch. Martin, Melay, Georges Binet, Albert
Roussat, Buisson.
Citons encore MM. T. Leclerc, Eugène Go
defroy, Raymond et Pani Acher, Achille Go
defroy,B un, Guérard, W. Coulon, P Sancey,
Duvivier, Birle, Desmoulins, G. Biard, J. B il-
let, Oswald, André Mousset, Authié, S.
Edouard, Ch. Herrenschmidt, Ribar, F. Galien,
Perac, Batchelor, Calmus, etc., etc.
De nombreux confrères avaient tenu à ve
nir également :
MM. Lafond, directeur du Journal de Rouen
et président de l’Asse Ciation des Journalises
professionnels de Normandie ; André Hof-
gaard, rédacteur en chef, Arthur Lanchard,
rédacteur et Dufy, administrateur du Journal
du Havre ; Lesage, président du Conseil d’ad
ministration, Victor Chopart, directeur, Ur-
bain Falaize, rédacteur en chef, Fernand
Méheux, secrétaire de la rédaction ; Pinchon,
Donau, Duboc, Gosselin et Bertonnière, rédac
teurs au Havre Eclair ;
MM. Théodore Henry, correspondant pari
sien du journal Le Havre, membre du Comité
de l’Association des journalistes républicains;
Cliquet, ancien rédacteur du journal Le Ha
vre et correspondant du Journal de Rouen;
Avril, correspondant de la Dépêche de Rouen,
représentant la rédaction de ce journal ; Sa-
brie, rédacteur en chef de la Démocratie Ha-
vraise; Hattinguais, représentant de F gence
Havas ; Robert de la Villehervé, directeur de
La Province ; Godreuil, du Grand Illustré ;
Carlier, des Silhouettes Havraises ; E. Jamet,
de La Strène; plusieurs de nos correspon
dants, MM. Roussel, Leborgne et Dinger.
Les personnes attachées aux difrents ser
vices de notre maison avaient tenu égale
ment à venir apporter le témoignage de leurs
sentiments d’afil ction à la famille en deuil.
Mentionnons entre beaucoup : MM. Jules
Louvet, Louis Peters, du service maritime;
Pllié, sténographe; André et René Bindo-
tel, de la comptabilité; Eugène Gallon, met
teur en pages ; Labbé, photographe ; ainsi
que de nombreux ouvriers et employés du
journal.
Sur le parcours les cordons du poêle ont
été successivement tenus par MM. André
Siegfried, Brindeau, sénateur ; Morgand,
adjoint ; Maréchal, secrétaire du Conseil
d’administration ; Lafond, directeur du Jour
nal de Rouen ; Vigné, adjoint au maire ; Ran-
dolet, adminisirateur-délegné du journal Le
Havre ; Bricka, vice-président, Mandeix et
Ramelot, membres de la Chambre de Com
merce ; Vallée, secrétaire de la rédaction du
journal Le Havre; Hofgaard, rédacteur en
Chef du Journal du Havre ; Falaize, rédacteur
en chef du Havre-Eclair ; Martin, président
de la Société des anciens élèves du Collège
du Havre. Signalons encore :
MM. Richer, Sombret, Italiani, amis per
sonnels du défunt ; Lecarrié, directeur des
douanes ; Roussel, Dubuffet, Reine, mem-
bres du Conseil d’administration ; Cliquet,
ancien rédacteur ; Herrenschmidt, Polet,
Hollaender, Petit, Malherbe, Hattenville, ré
dacteurs au journal Le Havre ; Hauchard,
correspondant de L’Erbo Libéral, à Pont-Au-
demer ; Le Borgne, correspondant du Petit
Havre, à Criquetot-l’Esneval ; Destruel, comp-
Sable; Dubosc et Murer, proies ; Ménard et
Paquié, chefs de services.
DISCOURS DE M. GÉHESTAL
Au cimetière, M. Maréchal, secrétaire da
Cogseil d’Administration, prend le premier
la parole :
Messieurs,
Dans ce douloureux cortège, il manque un
homme, un ami, qui aurait vivement désiré venir
lui-mêmo adresser à Fénoux les paroles d’adieu :
c’est M. Génestal, maire de la ville du Havre et
président du Conseil ‘administration du journal
Le Havre. Des circon tances imprévues ne lui
ont pas permis d’accomplir son pieux dessein ; il
m‘a chargé d’exprimer ses regrets profonds et de
dire a sa place les paroles qu’il avait l'intention
de prononcer :
Puis il donne lecture du discours suivant :
Messieurs,
Avant que la t mbe autour de laquelle nous
sommes groupés se referme à jamais, je veux, au
nom du Conseil d’administration du journal Le
JT.vro, adresser à celui que nous pleurons un su
prême témoignage d’amitié et de reconnaissance ;
je veux aussi rendre uq dernier hommage a
l’homme do cœur et au vaillant républicain que
fat Hippolyte Fénoux
maer
toersegns
de
As
Dins ce jour de deuil c’est avec une mé-
lancolie profonde que j'évoque le souvenir
lointain de l’époque où, eux côtés de Félix
Santalller, Fénoux débuta dans notre maison.
C’était en 1868, au moment où l’Empire sentait
déjà se détourner de lui la faveur populaire et
tenait de la reconquérir par de tardives conces
sions aux idées liberales qui ne parvenaient pas à
dissimuler l’origine et le caractère d’un régime
qui devait, deux ans plus tard s’effondrer, au mi
lieu des malheurs de la Patrie. Fénoux, avec tous
les républicains d’alors, menait le bon combat
pour la Démocratie et n’avait d’autre ambition que
de la bien servir.
D’une plume alerte et vigoureuse il stigmatisait
une politique qui ne pouvait se concilier avec
les droits du peuple et devait fatalement amoin
drir la France.
Celui qui fut, a l’origine de notre journal, l’un
de ses premiers collaborateurs, allait avoir une
brillante carrière puisque, en 1888, après avoir
quitté momentané uent a rédaction du Havre et
le journalisme il rentrait au Petit Havre comme
secrétaire de la rédaction, puis était, en 4894,
nomme rédacteur en chef.
Ai-je besoin de dire que son seul merite lui,
avait valu la place qu’il occupait, non seulement
dans notre journal, mais encore parmi ses con-
frères de Normandie ?
Brillant écrivain, polémiste vigoureux, critiqua
éclairé, il fut en effet tout cela. Mais mon rôle
n’est point de le rappeler : l’un de ses collabora
teurs vous le dira mieux que moi dans un ins
tant. Je veux seulement attester ici que, si notre
journal a conquis le rang que vous lui connais
sez c’est pour une grande part à Fénoux qu’il le
'est pour une grande pari à Fénoux qu’il le
Aussi notre maison établie fière de lui!
Elle était fière de sa belle intelligence et de son
doit. Aussi
talent, de sa oysuté et de sa droiture
Il n’était pas seulement un journaliste éminent,
il était egalement un homme franc et courtois. Il
savait t-mpérer l'ardeur des polémiques pir ces
traits d’esprit, cette bonne humeur malicieuse qui
apaisent la colère et désarment la haine. Nul
mieux que lui n’excellait, au moment de la mêlée,
à donner ce coup de clairon qui si sou ont pré
sageait la victoire et qui, ralliant les hésitants au
tour du drapeau, stimulait les énergies et ranimait
les courages. Mais, dans le déchaînement et la
pousseedes passions politiques, il savait garder
la mesure qui convenait, et, au lendemain de la
bataille, on le voyait souriant, accueillant et ser
viable. Aussi, s’il a eu des adversaires, h n’a ja
mais connu d’ennemis et lui même ne fut jamai
l’ennemi de personne.
Messieurs, un devoir s’impose à moi : c’est de
rappeler combien notre ami était attaché à sa
ville natale et avec quelle vigueur il savait dé
fendre ses intérêts lorsqu’il les sentait menacés.
Jamais peut-être son ardeur n’était plus vive, son
esprit plus étinceiant et sa verve plus mordante.
C’est qe Fénoux aimait Le Havre de toute son
âme ei de toute la force que ses attaches fami
liales avaient mises en lui. Aussi, puisque mes
fonctions me donnent le droit de parler et d’agir
au nom de a Gité, je tiens à lui apporter au bord
de cette tombe le tribut do la reconnaissance ha
vraise. Cette reconnaissance va, non seulement
eu journaliste et au républicain, elle va aussi à
l’homme de bien que fut Hippolyte Fénoux.
Il ne fut pas seulement en effet une intelligence
remarquable; il fut encore, ce qui est mieux, un
grand cœur. La foule nombreuse qui est venue
Raccompagner à sa dernière demeure et qui, par
tageant le deuil de la grande famille du journal Le
Havre, et, je puis le dire, de tous les republicains
havrais, a tenu à s’associer au dernier hommage
rendu à notre ami, témoigne hautement combien
était aimé celui qui n’est plus. Cette affection qui
allait vers lui s’adressait au bon camarade, à l’ami
fidèle et sûr, a t’homme compatissant qu’était Hip
polyte Fenoux.
Nombreuses autant que solides étaient les ari-
liés qu’il avait contractee: ; j’ajouterai, car c’est
à son honneur, qu’il en comptait dans tous les par
tis.. Plus d’un qui avait l’habitude de rencontrer
sur son chemin ou dans des réunions familières
noire pauvre ami, d’un abord si cordial, songera 7
avec mélancolie à cet e flgu e havraise, si connue
et si sympa hiqne qul vient de disparaître. Nous
ne verrons plus se dresser, haute et fière, son
imposante silhouette qui donnait a sa physiono
mie je ne sais quoi de romintique; nous ne ver
rons plus se tendre sa main si largement ouverie;
nous n’entendrons plus résonner ce rire si franc
et si sonore qui ne voulut jamais blesser per
sonne, mais qui éclatait comme un perpétuel
hommage rendu au bonheur de vivre.
Ceux-là non plus qu'il secourait, car il ne fut
jamais indifférent à la misère humaine, ne ver-
ront plus venir vers eux‘homme dont le cœur
s’attendrissait à leurs souffrances et compaiissait
à leurs malheurs. Plus d’un pauvre. Messieurs,
portera en son cœur le deuil d’Hlippolyie Fénoux.
Il est une œuvre charitable par qui sa dispari
tion sera anssi très vivement ressentie; je veux
parler de l’Œuvre de l’Hospitalité de Nuit, dont il
fut pendant de longues années le secrétaire dé
voue et à laquelle il se consacra de toute son
âme.
Mais il est un homme, et je n’ose ici prononcer
son nom, tant je redoute d’augmenter èncore son
immense douleur, qui gardera éternellement en
lui l’image vénérée d’un père qui fut le plus ten
dre des pères. Hippolyte Fénoux avait en effet
pour son fils un véritable culte el—son amour
pour lui était i fini. Lorsque 1’- n faisait vibrer les
fibres de son cœur paternel, notre ami se décou
vrait tout entier, avec cette affection si profonde
que rien au monde n’eût pu la surpasser. Aussi,
je ne veux point prononcer ici de paroles conso
latrices, sachant qu’il est des douleurs devant les
quelles on ne peut que s’incliner et se taire.
Ai-je besoin de dire combien la mort de notre
ami m’atteint personnellement ? Nul plus que moi
n’a été a même d’apprécier les qualités de son
esprit et de son cœur, aussi nul plus que moi ne
saurait regretter le cher disparu. N‘était-ii pas
mon ami, un ami dévoué et fidèle, un ami des
anciens jours, sur lequel je pouvais compter en
toutes circonstances et en qui j’avais mis toute
ma confiance ? Il me rendait d’ailleurs au centu
ple la sympalhie que je lui témoignals.
J’ajoute que, dans cette maison endeuillée qui
fut sienne pendant si longtemps, les sentiments
d’estime et d’affection que nous avions pour lui
ne s’effaceront pas. Le terrible coup qui nous
frappe nous a été d’autant plus sensible, qu’avec
tous les amis de Fénoux, nous avions espéré le
voir revenir à la santé, et certes je ne pensais
pas que ce serait moi qui aurais la pénible mis
sion de lui rendre les derniers devoirs. La mort a
de cruels caprices. Messieurs : c’est alors que sa
vigoureuse nature semblait devoir triompher du
mal, qu’elle l’a saisi et terrassé.
Je m'arrête, Messieurs, mais auparavant, je veux
prononcer les suprêmes paroles de l’éternel adieu.
J’apporte à Fénoux, à cette heure douloureuse,
au nom du Conseil d’administration du jou nal
qu’il a tant aimé, l’affirmation de notre profonde
amitié et de notre haute estime, avec nos regrets
de la séparation dernière.
Votre mémoire, mon cher Fénoux, je vous en
donne ici l’assurance suprême, nous sera toujours
chère, et la fleur du souvenir ne se fanera ja
mais en nous.
Adieu, mon bien cher ami, adieu i
M. Maréchal, parlant en son nom person
nel, ajoute :
Et maintenant, Messieurs, permettez à I’smilié
seule d’adresser à Hippolyte Fénoux son adieu
suprême. En miuclinant devant cette tombe, au
nom de ceux d’entre nous qui vécurent plus par
ticulièrement dans son intimité, qui eurent la
joie de l’accueillir à leur foyer, c’est un remer
ciement que j’adresse à sa mémoire car ii nous
rendit plus que nous lui donnâmes, C’est dans ces
réunions intimes surtout qu’il savait dépenser
sans mesure ies richesses du cœur le plus géné
reux et le plus déllcal et nous prodiguer les tré
sors du l’esprit le plus fin. Nous en garderons un
souvenir impérissable. Noire bon ami, merci.
Ces amisde votre père, mon cher Jacques, sont
aussi les vôtres, vous le savez. Ces foyers près
-desquels il vint souvent s’asseoir vous furent
eccuallianis ; lors@u‘il VOus sera possible dé 1O-
WYAPCT.
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Dimanche 24 Décembre 4913
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eatet
1
venir y prendre place, alors, ensemble, nous cau
serons de Lui et nos affectueuses sympathies
s’emploieront à atténuer votre douleur.
DISCOURS DE m. ANDRÉ SIEGFRIED
Messieurs,
L’nnanimité de tristesse qui entoure cette tombe
révèle la Sincerilé des regrets que laisse notre
ami Hippolyte Fénoux. Ce sont des amis qui l’sc-
compgnenta sa dernier demeure. Ce seront
encore des amis, qui mesurant demain la place
vide-qu’it laisse dans cette ville, se diront qu’une
figure charmante de notre vieux Havre a disparu.
Et c’est aussi comme ami que je vous demande,
à mon tour, la permission de prendre la parole.
Ni mon père, M. Jules Siegfried (au nom de qui
je parle ici), ni moi-môme, nous ne nous paidon-
aérions de voir entrer Fénoux dans le grand et
reposant silence de la mort, sans lui avoir dit,
sans avoir dit aux siens la fidélité d’un souvenir
que le temps ne détruira pas.
Je puis dire que j’avais toujours connu Hippo-
lyte Fénoux. Des mon enfance, je ne le séparais
fias de ce Petit Havre qu’il devat diriger jusqu’à
a fin. Ce cabinet du rédocteur en chef, ou, com
me le veut la vie, d'autres s’assiéront, restera
toujours pour moi le cabinet de M Fénoux.
Je l’y avais vu, des soirs de réunions publiques,
racontant d’une plume alerte et spirituelle les
péripéties de nos campagnes électorales. Je l’y
avais écouté, dans de longues caus- ries, mettant
au point les aspect divers de la politique, s’atta
chant à voir les choses de haut, a les juger non
sou ement avec justesse, mais avec justice. Je
l’y avais enfin trouvé de bon conseil, entier ment
désintéressé, ne recherchant vraiment que le bien
du piys, de s n parti de ses amis.
Cette absence d’égoïme, cette bienveillance,
cette bonne grâce faisaient le centre de SA per
sonnalité. Aussi pouvait-il avoir des adversaires,
il n’avait pas d’ennem s : une estime générale
Fenvironnait. La République — forme de gouver
nement à laquelle rattachait une sincère et an
cienne conviction — ne cessait jamais, avec lui,,
de paraître aimable. Libéral, dans le vieux et si
nobie sens du mot. i ne se plaisait pas à écraser
ses adversaires ; il tenait a honneur au contraire
(ce qui est parfois imprudent pour un polemiste)
ue reconn-hre pub iquement leurs qualités. Tout
ce qu’il y a de tact, de modération supérieure, de
bon sens équilibre, de bonne éducation enfin dans
le caractère havrais .s’exprimait merveideusement
dans les articles de ce remarquable journaliste.
Représentant fidèle de l’esprit havrais, Hippo
lyte Fénoux l’était également de l’esprit français.
L’agrément de son commerce n’élait pas fit seu
lement de la sûreté précieuse de son caractère, il
était fait aussi de sa culture raffinée. Ai je b-soin
de rappeler quelle charmante conversation était
la sienne, et comb en largement ouverte sur les
domaines varies de la politique de la littérature
et de l’art ? A cet égard, la belle carrière d’un fils
tendrement aimé avait illuminé les vingt dernieres
années de sa vie : légitimement et si ingénûment
fier de voir M. Jacques Fénoux, occuper avec
tant de distinction fune des premiè es places au
Théâtre Français, il jouissait en méms temps,
comme un lettré délicat, de respirer avec lui la
noble atmosphère que comporte la vocation théâ
trale, quand on y cherche, non les joies douteu
ses de l’arrivisme, mis le service sans arrière-
pensée de l’Art. Ainsi entouré par son fils et sa
belle-fille, enfants d’un dévouement exquis, M.
Fénoux rayonnait comme un père heureux. Cher
Monsieur Jacques Fenoux. ces souvenirs sont
émouvants : mais songez-y sans amertume, car
c’est à vous que votre père doit quelques-unes de
ses joies les plus pures et les plus nobles.
Je pense, Messieurs, que c’est sous quelques-
uns de ces traits queM. Hippolyte Fénoux res
tera dans la mémoire de ceux qui l’ont persou-
nellem-nt et un peu intimement connu. Quand la
vie. qui ne s’a?, été pas, aura continué son cours,
quand des figures nouvelles auront surgi, je pré
vois que bien souvent nous regretterons avec
émotion cet hemme excellent, ce cœur si droit
double d’un esprit si fin, surtout cet ami si fidèle
qui jamais n’a trompé la confiance de ceux qui
comptaient sur lui.
DISCOURS DE m. I. HOFGAARD
Rédacteur en chef du « Journal du Havre »
Massieurs,
fe viens, à titre de plus ancien, adresser, au
nom de mes confrères de la presse havraise, un
dernier adieu à celui qui fut notre doyen res-
pecté.
La mort d’Hippolyfé Fénoux n’a laissé aucun de
nous indifférent : Nous l’aimions pour la cordiale
simplicité de son accueil et pour son souriant op
timisme qui maintes fois contribua à nous faire
apprécier moins lourdes des lâches profession-
Belles fort ingrates.
C’était un agréable compagnon, spirituel et ver-
veux, d’cxceileut conseil à l’occasion et qui ne
consentit jamais a êre, pour ses jeunes confrè
res, dont il aurait pu être le père, autre chose
qu’un grand camarade cordial et affectueux, pré
férant ramitié a la venératlon.
Mais ses jeunes confrères l’entouraient quand
même de respect sans trop le lui faire voir, car il
en eût été contriste. C’était pour eux l’ancien, le
représentant qualifié et par son âge et par ses
états de services, de la corporation des jourualis-
tes havrais qui était fière de son doyen.
Ce mot de doyen le flt souvent sourire dans sa
barbe blanche et, insuinctivement ce sourire nous
gagna, Car en vérité, et par son allure et par la
tour de son esprit, il était plus jeune que beau
coup d’entre nous.
Mon cher Fénoux, au nom des journalistes ha-
vrais, j’adresse a votre mémoire un souvenir dé
férent et confraternel.
Et je prie M. Jacques Fénoux, le fils bien aime
de notre regrette doyen, d’agréer ‘expression de
nos plus vives sympathies.
DISCOURS DE M. J. LAFOND
Président da l’Association syndicale des
Journalistes de Normandie
Deux Associations de journalistes dont notre
regretté confrère Fénoux faisait partie, m’oni char
gé do prendre la parole en leur nom.
L’une, limitée a une province, groupe les jour
nalistes de la Normandie sans distinction d’opi
nions politiques. L’autre s’étend à la France en
tière et réunit les journalistes républicains do
toutes les nuances appartenant à la presse dépar-
tementsle.
Fou iatenr de l’uno, depuis longtemps adhérent
à l’autre, Fénoux avait compris leur rôle distinct
et bien défini.
La plus grande et la plus riche Association dé
fend les intérêts généraux de la corporation et
assure une pension do re’raile à ceux de ses
membres qui résistent aux fa’igues d’une profes
sion où les victimes ne sont que trop nombreu-
ses. La plus petite, la plus modeste, en attendant
que son capital accru lui permette de mieux faire,
s’est donace d’abord pour mission de rapprocher
les journalistes qui trop souvent s’ignorent tout
en se combattant, d’établir entre eux des relations
cordiales. _ ..
Fenoux, partisan déterminé do i accord, de l en
tente, de la confraternité, fut pour ces deux œu
vres un précieux auxiliaire.
Il avait été l’un des fondateurs de notre A nsccia-
tlou des Journalistes professionnels de Normandie.
Il était un de ses vice-présidents. Dans nos réu
nions annuelles, dont le siège varie chaque fois,
il émerveillait tout le monde par la verdeur do
son esprit et par le charme de son humour iné
puisable. Les jeunes tourneront bien souvent les
yeux vers sa place désormais vide, pouf provo
quer le toast préféré et que l’on n’entendra plus.
Ce serait déjà assez pour protéger sa mémoire
contre l'oubli si prompt à venir ; mais nous avons
des raisons plus intimes et plus profondes de gar
der le souvenir d’un confrère qui, tant de fois, a
recommandé avec succès parmi nous la concorda
et l'union. .....
A Association de la Presse rénubUcasne départe
mentale, Fénoux sa préseneil EOUS un aspect Ci-
Chronique Havraise
L’abondance des matières nous oblige
à ajourner la Chronique de notre Colla
borateur ALBERT-HERRENSCHMIDT,
qui occupe cette place chaque semaine.
Cette Chronique hebdomadaire sera
publiée exceptionnellement Jeudi pro
chain.
férent. Ayant beaucoup lu et beaucoup retenu, il
pouvait, a l’occasion, rappeler les meilleures pa
ges des journalistes d’autrefois et remettre à lur
rang des écrivains qui se sont dépensés tout en
tiers dans une œuvre utile et féconde, mais aussi
éphémère qu'elle peut être brillante.
Il venait souvent à nos fêtes parisiennes avec
son fils et l’A sociatum de la Presse républicaine
départ^menta e a suivi avec d'autant plus de sol
licitude, la belle carrière de cet artiste qu’elle
s’honore d’avoir eu les premières manifestations
de son talent.
Fénoux éiait fier de son fils et à juste titre.
Comme il se sentait T vivre en lui, avec tous ses
enthousiasmes et toutes ses aspirations I Nous
nous demandions parfois, en l’écoutant parier
avec tant de compétence et d’éclat de notre pre
mière scène et de son répertoire, si Fenoux ne
regrettait pas un peu d’avoir sacrifié à l’écrivain
politique qu’il a été, l’homme de lettres qu’il aurait
pu être 1
Nous nous inclinons avec émotion devant la
douleur profonde de ce fils que son père a tant
aimé et qui en échange, a donné à son père tant
de joie et de bonheur.
Cher camarade Fénoux, on a retracé ici votre
physionomie de journaliste havrais militant. Je
veux saluer en vous, au nom de nos deux asso
ciations, le bon et co dial confrère normand, le
loyal et franc journaliste français.
Adieu Fenoux. vos confrères ne vous oublie
ront pas. Ils ai prendront aux jeunes à honorer
votre nom comme celui d’un des bons ouvriers
des œuvres dont ils recueilleront plus largement
les avantages.
Adieu Fénoux, adieu.
DISCOURS DE M. TH. VALIa
Secrétaire de la Rédaction
Messieurs,
Le privilège de l’âge et l’honneur d’une colla
boration de plus de vingt-huit années m’imposent
le devoir douloureux de prendre la parole, au
nom de mes camarades, sur cette tombe»
Depuis le jour où, tout jeune encore, je fus si
bienveillamment accueilli en notre maison du
journal Le H rare. combien de deurs cruels !
Le fondateur du journal, Félix Santalller, notre
très éminent maître a tous, di-paraissait alors de
façon prématurée, laissant un souvenir imperissa-
ble ; quatre années plus tard, Edouard Hlustin,
admiuistrateur délégué, d’exceptionnel mérite,
disparaissait a son tour. Et ce furent ensuite
l’excellent et loyal Achille Lécureur, qui avait
succédé à Félix Santal ier, Louis Murer, digne -
continuateur d’Edouard Hustin - et notre vénéré
M. Jacques Louer, dont le. souvenir demeure si
vivant parmi nous.
Celui que nous pleurons aujourd'hui, notre cher
rédacteur en chef Hippolyte Fenoux, avait été le
très dévoué et très fideie collaborateur de tous ces
hommes au cœur d'etito.
Devenu notre chef, il y a bientôt vingt ans, il
maintenait près de nous les traditions de bien-
veiliance, d'estime et d'affection établies par ceux
qui l’avaient précédé.
Et le voici parti à son tour,- frappé en pleine
activité, dans la force do sa robuste vieillesse,
sans q eles soins attentifs d’un fils tendrement
sime, sans que le dévouement de ses amis et de
ses collaborateurs aient pu conjurer lissue fa
tale !
- Notre peine est infinie. Et vous pardonnerez à
l'émotion qui m'étreint l’insuffisance d’un hom
mage que je voudrais plus éloquent à la mémoire
de mon cher Fénoux, que j’aimais comme un
frère aîné.
Vous savez tous ce que fut Hippolyte Fénoux.
en celle ville où il était né, le rôle éminent qu’il
y sut tenir, la part considérable qu’Il avait prise
dans la défense de tous nos intérêts havrais, la
vaillance et l’ardeur joyeuse et confiante avec
lesquelles il combattit pendant plus d’un demi
siècle pour le triomphe de l’idée républicaine.
Des voix autorisés lui ont rendu cet éclatant té
moignage.
Mais je voudrais dire ici toute sa bonté, toutes
ses qualités de cœur.
Il les dissimuiait parfois sous une apparence de
brusquerie, de même que ses sentiments d'exquise
délicatesse sous les propos d’une plaisant' rie tou
jours spirituelle et fine, allant parfois jusqu’au pa
radoxe. Mais ceux qui le connaissaient — e» l'on
avait tôt fait de le connaître, car il était accueil
lant et sans détours — ne s’y méprenaient pas.
Il était tendre et sensible.
Et puisqu’il joignait à ces qualités du cœur les
dons d’une admirable intelligent encore affinée
par une haute et complète culture inteilectuelle,
comment n‘aurait-il pas été le journaliste averti, le
critique d’art délicat et subtil en même temps que
le polémiste politique à la sincérité duquel ses
adversaires eux mêmes ne pouvaient que rendre
hommage ? — pol-miste vigoureux et alerte qui
sayait frapper juste, mais qui ne blessa jamais
personne.
De là cette considération unanime qui l’entou
rait dont ‘expression surgit de toutes parts et qui,
dans le ma heur qui nous accable, nous est à
nous-mêmes infiniment précieuse.
Elle nous confirma dans ce sentimentdont nous
étions d’ailleurs des longtemps pénétrés, qn’après
Santalller, qu’après Lécureur, Fénoux n’a jamais
cessé de nous guider dans le chemin sûr et dans
la voie vraie d’une haute probité professionnelle.
Car il avait, de la dignité de sa profession,
l’idée la plus élevée, le souci le plus scrupuleux.
Un fils qu’il adorait, tout son orgueil et toute sa
joie, une sincérité profonde dins ses convictions
républicaines, le goûl des belles œuvres d’art et
des lettres, la pratique discrète au bien, son jour
nal, dont il n’a cessé d'avoir la préoccupalion
presque jusqu’aux affres de sa courte agonie -
c’est en quoi se résumait toute la via de notre
Cher disparu ! . .
Mon très cher et bien aimé Fénoux, nous vo ci
donc, tes fidèles collaborateurs unis par un lien
fraternel, nous voici groupés près de toi et pen
chés sur ta tombe dans un sentiment d’inexpri
mable douteur 1
Interprète de tous mes camarades, jo ‘adresse
notre suprême adieu 1
DISCOURS DE M. THÉODORE HENRY
Correspondant parisien du « Pet.t Havre »
Mesdames, Messieurs,
C’est au nom des correspondants parisiens du
Hav e et du Petit Havre que j’ai à dire quelques
paroles d’adieu à Hippolyte Fénoux que je consi
dérais depuis longtemps comme un de nos meil-
ue je consi-
e nos meil-
leurs amis. .
Nous ne perdrons pas le souvenir du rédacteur
en chef si bienveillant qui vint souvent à Paris
diriger nos travaux.
Nous écoulions volontiers ses conseils parce
que nous les savions dictés par une expérience
profonde du journalisme. . .
Sa compétence allait, des faits de la politique
qu’il était obligé de suivre, à ceux du th a e
des arts pour lesquels il avait sans douje plus “
goût. Il tenait à ce que l’on n’oublid rien • Ce
que le lecteur pouvait desirer counald..,
Mais le côté pittoresiae le sésalas* 5204 E
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