Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-10-19
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 octobre 1913 19 octobre 1913
Description : 1913/10/19 (A33,N11782). 1913/10/19 (A33,N11782).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52638608h
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
33— Année
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Le Petit Havre
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NEW-YORK, 18 OCTOBRE
; Cotons t octobre, baisse 2 points ; dé-
cembre, baisse 2 points ; janvier, baisse
2 points ; mars, baisse 4 point.
1 Cales t baisse 25 à 34 points.
NEW-YORK. 18 OCTOBRE
Cuivre 'Standard disp.
> — décembre.....
Amalganat. Cop...
Fer
t. 10 JOUI
73 1/8
t, nuno?
16
16
71
16
50
50
5/8
CHICAGO. 18 OCTOBRE’
Blé sur
| —
Maïs sur
Saindoux sur.
C. DU JOUR
C.PAECED
Décembre.
81 1/2
82 3 8
Mai
87 5,8
87 3 8
Décembre.
66 3/8
66 5 8
Mai
68 5/8
68 3 4
Octobre...
10 27
10 35
Janvier.,,
10 23
10 27
A L’ÉLYSÉE
t Le président de la République a reçu hier
après-midi les membres de la Conférence
internationale du mètre.
LA RENTRÉE DES CHAMBRES
r Aujourd’hui dimanche, paraît à V Officiel le
décret convoquant les Chambres en session
extraordinaire pour le 4 novembre 1913.
LE DETOUR DE H. BAUDIN
YOULOr. — La préfecture maritime a été
avisee que M. Pierre Baudin, revenant de
.Tunisie sur l' Ernest-Renan, passera la jour-
fée de jeudi 23 courant à Toulon.
Le ministre repartira le soir.
AU CONGRÈS DU PARTI RADICAL
AU. — La séance de l’après-midi est pré-
ée par M. Doumergue.
f L'ordre du jour appelle la défense de l’Eco-
le laïque et l’organisation des œuvres post-
scolaires. = - ■.
M. Doumergue prononce undiscours dans
lequel il proclame la nécessité de la défense
de l'Ecole laïque.
« Pour se défendre efficacement, dit-il,
il faut attaquer 1 (Vifs applaudissements.)
M. Hemmerschmidt, maire de Villeneuve-
Saint Georges, présente les conclusions de la
Commission de l’enseignement et de défense
laïque dont il est rapporteur : abrogation de
tout ce qui reste de la loi Falloux, organisa
tion d’un service national de l’enseignement,
réforme des programmes de l’enseignement,
reèvement materiel et moral de la situation
des professeurs, enseignement post scolaire,
surtout au point de vue professionnel, de
13 à 18 ans, adoption de l’amendement Brard
dont la nouvelle rédaction est ainsi conçue :
« Dans les communes où les établisse
ments d’enseignement primaire sont insuf
fisants pour recevoir toute la population
scolaire, il ne pourra être ouvert de nou
veaux établissements privés qu’avec l’auto
risation du ministre de l’instruction publi-
que, basée sur l’avis préalable des conseils
départementaux. »
M. Ferdinand Buisson s’élève contre l’a-
mendement de M. Brard qui est un achemi-
nement vers le monopole qu’il combat. Il
défend la législation existante qui se fonde
sur les idées mêmes de la République.
M. Buisson, fréquemment interrompu,
continue :
« La loi fonctionne depuis trente ans.
Vous vous plaignez qu’elle ne fonctionne
plus bien parce que depuis, il y a un fait
nouveau : la loi de Séparation ! II ne fallait
donc pas la faire, puisque vous réclamez
maintenant des moyens de coercition que
vous n’avez plus ! On parle depuis dix ans
de défense laïque ; je trouve ce mot encore
insuffisant. Quand on dit qu’il faut engager
une méthode offensive, on se trompe encore.
On n’a pas à employer avec l’église de mé-
thode défensive ou offensive, mais une mé
thode répressive, l’Etat étant souverain de-
puis la loi de Séparation.
» L’Eglise poursuit un but cyniquement
avoué de mettre la main sur les écoles et de
se rendre maîtresse exclusive de renseigne
ment privé. Il faut la combattre — mais pas
par des lois de circonstance, par des moyens
mesquins.
Il faut simplement faire revivre la charte
qui met l’enseignement privé sous l’obéis-
sance de la loi. Il suffit d’appliquer les lois
existantes et d’avoir des gouvernements qui
«veuillent les appliquer ».
[ M. Buisson termine en s’élevant contre le
monopole de l’enseignement ou toute me
sure qui le prépare.
’ Le Congrès adopte la résolution de la Com-
mission comme programme minimum à
exiger des candidats et des élus du Parti.
Il adopte aussi l’amendement de M. Brard,
a l’unanimite moins six voix, puis une mo-
tion de M. Bepmale, dont la première partie
disant :
| « Le Congrès, en plus du programme mi-
nimum, donne mandat à ses élus de voter
toutes les mesures législatives pour la dé-
fense de l’Ecole laïque et pour combattre la
main-mise de l’Egiise sur les écoles privées »
est adoptée à l’unanimité, et la seconde par
tie ajoutant : «Fallût-il aller jusqu’au mo-
popole de l’enseignement », a l’unanimité
moins 9 voix.
; La discussion est close.
( M. Dalimier remplace M. Doumergue à la
présidence.
“On adopte le rapport de M. Fallot sur la
question des accidents du travail.
On discute également les questions socia
les, économiques et agraires.
Le Congrès émet un vœu en faveur du re
lèvement du traitement des cheminots. La
séance est ensuite levée.
Le Congrès, dans une séance de nuit, pré;
sidée par M. Bouffandeau, a discuté et adopté
les conclusions de la Commission d’organisa-
lion du Parti.
Une proposition tendant à créer un Comité
directeur du parti est repoussée.
L Le prochain Conoras anm.lieu à Brest.
‘A
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Le Parti Radical et
Radical-Socialiste
AU CONGRÈS DE PAU
me — il est bien évident qu’un très grand
nombre de parlementaires radicaux se
trouveront mis en dehors du Parti que des
éliminations si nombreuses réduiront à
l’impuissance#
Th. Vallée.
a
Omanche 40 Octobre IMS
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Rédacleur en Chef, Gérant
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IMPRESSIONS D’AUTOMNE
Ghronique Locale
karenat
Journée du Dimanche 19 Octobre 1913
Deux tendances se disputent la direction
de. la politique radicale : d’un côté les exu
bérants qui, avec MM. Pelletan, Debierre et
; Malvy, procèdent par excommunication et
jettent l’anathème à quiconque ne fait pas
profession de foi combiste ; de l’autre, ce
sont les prudents et les habiles qui, avec
MM. Caillaux et Doumergue, répugnent à
toute mesure d’ostracisme. Or, la théorie
des premiers a prévalu, vendredi, au Con
grès de Pau. La rédaction de la déclara
tion du parti sera donc confiée à M. Malvy
et la Lanterne chante victoire. « Il nous
faut constater, dit-elle, que la bataille
est gagnée faute d’adversaires. S’il y a des
radicaux de droite au Congrès de Pau, ils
ne se sont pas montrés. »
Voilà donc une victoire aisée et un triom
phe facile.
Mais les résolutions du Congrès radical
n’engagent pas du tout les absents. Et ces
derniers sont justement la majorité, car il
y a fort peu de parlementaires à Pau, une
soixantaine tout au plus, alors que les grou
pes radicaux des deux Chambres comptent
nominalement quatre cents membres dont
la moitié ont formellement adhéré au parti.
C’est donc sans opposition que M. Malvy
a fait adopter ses trois motions qui résu
ment le programme des radicaux d’extrê
me-gauche.
La première invite les radicaux, membres
du cabinet, à choisir entre leurs fonctions
ministérielles et leur qualité d’adhérent
au parti ; la seconde donne mission aux
élus du parti de faire aboutir devant les
Chambres un programme d’action laïque
et de réforme fiscale, cette dernière réfor
me devant comporter l’impôt progressif sur
le revenu, sans recours aux signes exté
rieurs; la troisième demande le retour à
la loi de deux ans, avec organisation des ré
serves et préparation militaire de la jeu
nesse.
Suivant une expression pittoresque et
qui eut un instant quelque succès, n’est-ce
pas le cas de dire que nous sommes ici
pleinement sous a le régime de l’impréci
sion de la position de la question » ?
Quel sera, en effet, ce programme d’ac
tion laïque « efficace » que les élus du
parti devront faire aboutir ? Si M. Pelletan,
après M. Malvy et après M. Debierre, est
venu attaquer le ministère actuel avec une
vivacité extrême, aucun de ces orateurs
n’a voulu nous dire si le programme mi
nimum du parti contient le monopole de
l’enseignement. Et si M. Malvy réclame
l’impôt progressif sur le revenu, sans re
cours aux signes extérieurs, la formule,
pour si habile et si atténuée qu’elle soit en
apparence, ne parvient pas à dissimuler
complètement qu’il s’agit bien de l’impôt
progressif sur le revenu avec déclaration
contrôlée.
Dans le discours qu’il a prononcé hier,
M. Caillaux est venu apporter sur ces deux
points, sur le second surtout, quelques
éclaircissements. Il a demandé la suppres
sion de la loi Falloux, dont il ne reste plus
rien à l’heure actuelle, sinon le principe
même de la liberté de l’enseignement. Est-
à dire que cette liberté sera remplacée par
le monopole ? M. Caillaux aurait bien dû
parler plus nettement. Sur la question fis
cale, le discours de M. Caillaux n’est point
équivoque. Il réclame le vote de l'impôt sur
le revenu et le vote de l'impôt progressif
sur le capital.
Mais, soit qu’il s’agisse de la défense
laïque ou de la réforme de l’impôt, les dé
cisions du Congrès, même prises à l’unani
mité, — et dans le sens indiqué par M.
Malvy et défini par M. Caillaux, — ne sau
raient créer cette unité de doctrine vaine
ment poursuivie. Elles ne sauraient faire
disparaître les profondes divergences qui
existent entre les parlementaires des grou
pes radicaux et qui se sont accusées avec
tant de rigueur au cours de récentes polé
miques.
Même sur la question militaire, la divi
sion subsistera, alors même que le Congrès,
dans un sentiment de condescendance pour
M. Jaurès, se prononcerait, comme le de
mande M. Caillaux, en faveur de «la dé
mocratie organisée militairement et capable
de se lever toute entière pour défendre, au
premier signal, le sol de la patrie ».
Dans les conditions actuelles de la politi
que extérieure, les radicaux et radicaux-
socialistes qui ont voté à la Chambre et au
Sénat la loi de trois ans ne seront point
disposés à se soumettre ; ils ne sauraient
accepter une pareille concession dont le
dernier terme serait la suppression de l’ar
mée permanente et son remplacement par ,
les milices.
C’est donc en vain que le Radical vient
prétendre qu’ « il ne s’agit pas de prononcer
des excommunications ». Si l’on demande
à tous les radicaux de souscrire à un pro
gramme minimum qui comporte tout en
semble et le monopole de l’enseignement,
et le retour à la loi de deux ans, et le dou- :
ble impôt sur le revenu et sur le capital
suivant les théories de M. Caillaux —.
et si cette adhésion n’est pas de pure for- )
LE CONGRES N PARTI RADICAL
La séance publique d’hier a été présidée
par M. Caillaux, dont l'arrivée au fauteuil
fût saluée par des applaudissements et qui
prononça un grand discours dans lequel il
déclare que le parti radical est l’expression
de la démocratie urbaine et rurale et qu’il
veut assurer l’œuvre de laïcité républicaine,
il demande la suppression du privilège de
la loi Falloux, le vote de l’impôt sur le re
venu et de l'impôt progressif sur le capital.
L’orateur ajoute que le patriotisme ne
consiste pas uniquement à voter des crédits
considérables pour la défense nationale, il
faut fournir les moyens d’y subvenir.
Les radicaux, dit il, sont partisans de la
nation armée et de la démocratie organisée
militairement, capable de se lever toute en
tière pour défendre, au premier signal, le
sol de la patrie.
L’orateur voudrait en outre qu’on défende
l’école laïque plus efficacement contre toutes
les attaques dont elle est l’objet.
M. Caillaux affirme que le Parti radical se
suffit à lui-même et ne recherche aucune
alliance.
Il répudie toutes les vieilles antiennes
conservatrices que depuis quelques années,
on a habillées de mots nouveaux.
Il veut une politique hardiment réforma
trice, généreusement sociale et résolument
laïque.
Le Congrès et le Présidént "
de la République
À la fin de la séance de vendredi, le Con
grès avait adopté une motion déposée par
M. Bouyssou, et ainsi conçue :
Le Congrès signale à la vigilance des militants
du parti radical et radical socialiste toutes les
manifestations et toutes les velléités de politique
personnelle qui risquent de diminuer l’autorité
des institutions parlementaires et de favoriser le
retour de toutes les réactions contre les conquê
tes laïques, démocratiques et sociales du parti
républicain.
Il était fatal qu’un incident fût soulevé
hier devant le Congrès à propos de cette
motion, qui visait directement le président
de la République, mais à laquelle les pre
miers comptes rendus de la séance de ven
dredi ne faisaient que très discrètement al
lusion.
Cet incident fut soulevé par MM. Dalimier,
Decker-David et Schmidt qui firent voler la
motion suivante :
Le Congrès, désireux d’éviter toute équivoque,
affirme son loyalisme constitutionnel et déclare
qu’il place la personnalité du président de la Ré
publique au-dessus des luttes de parti.
Mais ce vote était à peine acquis que les
tenants de le motion Bouyssou prirent vive
ment l’offensive. Alors ce fut une cacopho
nie dont on n’a pas idée. Le Congrès se trou
vant en présence de deux motions contra
dictoires votées l’une et l’autre à l’unani-
mité, était, en effet dans un grand embar
ras. Il ne savait à qui entendre, entre ceux
qui dans leur intransigeance réclamaient de
maintien de la motion Bouyssou et les au
tres, et cependant il ne pouvait garder les
deux textes.
En vain M. Pelletan représentâ t-il que
tout en déplorant le vote de la motion Bouys
sou il n’y voyait pas une si grave atteinte an
loyalisme constitutionnel. M. Dalimier lui
donna vigoureusement la réplique : parmi
les parlementaires présents au Congrès,dit-il,
il s’en est trouvé qui n’ont pas manqué
d’aller saluer le président de la République
dans ses derniers voyages.
Bref, la question étant insoluble, on a
adopté une motion de M. Lafferre annulant
le vote des deux motions et ordonnant le
renvoi des deux textes devant la Commis
sion, et l’incident fut ainsi clos, mais sans
que fussent calmés les esprits et, à l’issue de
cette séance tumultueuse, le sentiment una
nime était que les congressistes radicaux ve
naient de faire à leur parti beaucoup de mal.
M. Caillaux est élu Président du Comité
exécutif
«
L’élection du président du Comité exécutif
a eu lieu hier après-midi. Trois candidats
étaient en présence : MM. Caillaux, Debierre
et Pelletan.
M. Debierre a retiré sa candidature et a
engagé à voter pour M. Caillaux.
Celui-ci a été élu par 154 voix contre 58 à
M. Pelletan.
wositensnnysge
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Photo PeVt Navra
Cliché Petit Navra
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Silhouette de Salson : Le Ramasseur de Feullles mortes
Il y a un charme très prenant et très doux
dans ces premiers jours d’automne.
Leur mélancolie s’estompe encore des
sourires à peine éteints de la saison dorée.
Ils ne sont plus parés comme celle-ci de la
gloire ensoleillée, mais ce ne sont pas en
core les jours maussades, endeuillés et gris
où le ciel promène des nuages lourds qui
font penser aux tentures funèbres.
L’automne garde le reflet de l’été défunt.
Il s’ingénie même parfois à donner l’illusion
qu’il poursuit son règne.
Et puis, il a pour escorte la poésie trou
blante des soirs.
dans la cuvette de Jouvence et lui abandon
naient des bourrelets d'écumo.
Un Télégramme de Guillaume II
En réponse à la dépêche qui avait été
adressée par M. Raymond Poincaré à l’empe-
reur d’Allemagne, celui-ci a envoyé au chef
dâ l’Etat le télégramme suivant :
Monsieur le président de la République
française,
Très touché de la sympathie chaleureuse que
vous avez bien voulu me témoigner à l’occasion
de la terrible catastrophe qui vient de frapper ma
marine de nouveau en si peu de temps, je vous
prie, Monsieur le président, d’agréer mes remer-
ciements profonds et sincères et je vous renou
velle les assurances de ma haute estime.
* GUILLAUME I. R.
* *
Dans le petit village où je me suis attardé,
souvent j’ai pris plaisir, dans le silence enve-
loppint, à les voir poindre, ces soirs.
Plus que d’autres, m’a-t-il semblé, ils ont
l’attrait captivant du mystère. Le jour qui
décroît rapidement ne s’inquiète plus de mé
nager les transitions, de combiner les demi-
teintes, d’amener progressivement la pénom
bre à envahir tout l’ensemble.
Le crépuscule surgit tout à coup.Un grand
rideau de velours violet s'est dressé vers
l’Orient et ses plis s’étendent, s’élargissent ;
le ciel va disparaître tout entier derrière cet
écran opaque.
Au couchant, cependant, des lueurs traî
nent, et c’est ici que se livre vraiment « le
grand combat du jour et de la nuit » dont
parle Hugo.
La végétation lui emprunte des teintes ex
quises. il y a des verts ardents qui se sont
mués pour lui en roux cuivrés, sur lesquels
s’accrochent encore des reflets d’or.
C’est comme une autre et délicate sym
phonie des nuances, comme une ample et
délicieuse gamme de tons atténués qui com
posent le tableau et lui donnent son carac
tère.
Les choses se font plus intimes et plus dis
crètes. Elles frissonnent déjà dans la brise
du soir comme des âmes vivantes qui se pe
lotonnent dans la douceur de leurs souve
nirs. Les nuages d'automne ont leur grâce
alanguie.
Le destin des choses prête à ce prodige le
plus merveilleux décor. La fantaisie des
nuées donne pour cadre à ce sublime adieu
de la clarté toutes les splendeurs d’un palais
de Chimères.
Les nuages ont coopéré au miracle. Leur
assemblage étrange et l’envolée fantastique
de leurs formes ont dessiné des cités de Rêve.
C’est une échappée admirable parmi les
dômes et les tours,parmi tout un monde fan
tastique où la lumière joue ses féeries.
L’or du couchant ruisselle sur ces ruines
héroïques. Il déverse des traînées incandes
centes par la crête dentelée des remparts ;
il fait surgir d’autres mondes, habille et
transfigure, donne un visage aux vapeurs,
un esprit aux ondes, une forme au songe. Il
emporte l’imagination à travers un infini de
grandeur et de majesté...
Nuages crépusculaires d’automne, comme
il demeure en nous, avec la mélancolie de
nos pensées, un peu de notre être sensible l
Et comme vous l'emportez bien loin, bien
loin, à ces heures rapides où le jour n’est
plus le jour, où la nuit n’est point encore,
où l’âme humaine se sent plus molle, plus
attentive et plus recueillie...
* #
Le coiffeur allait et venait, lâchait un
client pour venir surveiller le travail du « com
mis », donnait des ordres précis sur la taille,
recommandait tel tour de main pour bien
prendre « le poil à rebours », n’hésitait pas
lui-même à donner l’exemple en maniant
avec dextérité la lame copieusement passée
sur le cuir suspendu à la clanche de l’ar
moire aux serviettes.
Et comme c’était samedi, jour de presse,
la « dame » du coiffeur était venue s’asseoir
au comptoir.
C’était une opulente personne, haute en
couleur, dont les rotondités imposantes
étaient péniblement contenues par un corset
aux baleines lasses.
La « dame » du coiffeur jetait de temps en
temps un coup d’œil sur le journal étalé de
vant elle ; mais le plus souvent elle parlait ;
elle entretenait conversation avec les « bar-
bifiés », s’intéressait à leur famille, à leurs
travaux, à leurs affaires, car elle était
femme commerçante et digne associée de
son mari. Et avec lui elle se plaignait.
Les soirs d’automne leur mettaient en
tête des peasers moroses.
— C’est aussi vrai que je vous le dis, Mon
sieur Tassel, nous faisons trente barbes par
semaine d’été, nous n’en faisons pas quinze
après la Saint-Michel.
— Rapport à...
— Mais rapport au temps froid, à la tem
pérature. .. Vous arrive-t-il pas, l’hiver, de
garder une barbe de huit jours...
— Des fois...
— Et encore vous êtes un soigneux, et je
dirai même un élégant.
Monsieur Tassel voulut protester, mais le
rasoir le tint en respect.
— Jugez un peu dès lors avec des gens
qui n’ont point ce petit souci de leur per
sonne que j’appellerai la proprété élémen
taire.
Les autres clients hochèrent la tête en ma
nière d’assentiment et la dame du coiffeur
s’empressa de ratifier :
— La propreté élémentaire !...
Figaro avait bien en elle la collaboratrice
avisée. Les autres Messieurs promirent à
haute voix de se faire raser tous les huit
jours, même au cœur de l’hiver. Et la dame
en prit bonne note, pour les mieux féliciter.
Alors, le coiffeur pleura à son tour sur les
tristesses d’automne. Il dit la dramatique
Le Havre.
Au Muséum D’HISTOIRÉ Naturelle. — Exposition
de poissons exotiques et de tortues aquatiques
vivants.
Ecole des Beaux-Arts, — De 10 h. à 42 h. et de
14 h. à 16 h. Exposition des Travaux d’élèves.
A U h. Distribution des prix.
Cercle Franklin. - A » h. Distribution des
récompenses des Colonies Scolaires de Vacances.
— A 14 h. Concert du « Soutien Fraternel des
P. T. T. ».
Fête de la Fédération des Anciens MILITAIRKS,
—A 10 h. Hôiel de Ville. Réunion solennelle.—
A 11 h. 13, Eglise Notre-Dame, service religieux.,
— A <3 h. Hôtel des Sociétés, Banquet suivi de
Sauterie.
Hôtel de Ville. — A 11 h. Réunion de la do
mission théâtrale.
Hôtel des Sociétés. —- A 21 heures, Soirée dan
sante de « Modem Style ».
Square Saint-Roch. — De 16 à 17h. Concert par
la Musique du 129° Régiment d’infanterie
Cours DS la République ET Place Danton. —,
Foire Saint-Michel.
GRAND-THEATRE. — En matinée et soirée. Re
présentation théâtrale.
Théâtre-Cirque OMNIA. — Enmatinéeet soirée
représentations du Nouveau Cirque Russe.
Cinéma-Gaumont. — Matinée et soirée.
KUnSAAL-CINEMA. —En matinée et soirée, séan
ces de Cinéma.
Folies-Bergère. — En matinée et en soirée, re
présentations de comédie
Grande Taverne.— Académie de billard, grands
concerts.
Brasserie Universelle. — Apéritif-concert et
soirée musicale.
Sanvic, — « Cercle Artistique Sanvicals », —
Salle des Fêtes (rue Victor-Hugo). — Matinée
dansante.
Bléville. — De 8 h. à 18 h. — Scrulin de bal
lottage pour la nomination de Conseillers Munici-
paux.
Association amicale des Anciens Élèves de l’école
de Garçons. — De 10 heures à midi et de 2 a
5 heures,dernière séance du grand Concours public
ae tir.
Gontreville-VOrcher. — Election municipale
Gonneville-la-Mallet. — Fête foraine.
Goderville. — A 15 h. à la Mairie, Réception
de M Dumont, ministre des finances.
Bretteville. — Fin du concours de tir. Distri
bution des prix.
Bolbec.— Hôtel de Ville : A 2 heures : Visite
de M. Dumont, ministre des finances.
Jardin Public.— De 2 h. 1/4 à 3 h. 1/4, concert
de la Lyre Bolbécaise.
Salle de l’Amicale. — A 4 heures, distribution
des prix du concours de tir de l’Amicale laïque. .
Après le Naufrage du “ Volturno
RECOMPENSES
M. de Monzie à bord de 11
Le Sous-Secrétaire d'Etat
Marchande décore les
La-Touraine ’
à la Marine
courageux
marins qui sauvèrent 42 pas
sagers du “ Volturno ”
33 MÉDAILLES
histoire de sa glace. Une glace toute
et bien encadrée qu’il avait achetée au
au moment de la visite du président
neuve
Havre
de la
République.
Les temps humides étaient venus,
dre avait « joué » provoquant une
mation du verre qui s'était plaisamment
le ca-
défor-
« bombé ».
En se regardant dedans, les visages défor
més à leur tour affectaient des lignes invrai-
semblables, cocasses, caricaturales. La clien
tèle s’en amusa un instant, et puis elle se
trouva trop laide et protesta. Le coiffeur dut
enlever sa glace qui risquait de vider son
« salon ». Ce fut une perte sèche de 39 fr. 25.
L’automne fait des victimes t
INFORMATIONS
Clôture des Etats généraux
du Tourisme
La séance de clôture des États généraux du
tourisme a eu lieu hier après-midi au grand
amphithéâtre de la Sorbonne, en présence
du président de la République. A son arri
vée, M Raymond Poincaré, qui était accom
pagné du colonel Boulangé, a été accueilli
par une longue ovation des nombreux con
gressistes qui s’étaient massés devant l'en
trée et sous le péristyle de la Sorbonne pour
le saluer.
M. Henry de Jouvenel donna lecture du
rapport général des travaux des Etats géné
raux.
M. Barthou prend ensuite la parole et re
nouvelle aux États généraux du tourisme,au
nom du gouvernement, la promesse de son
concours le plus actif.
* »
Je suis rentré au logis par le chemin du
Grenier-à-Sel. Les petites maisons ouvraient
dans les ténèbres naissantes leurs petits yeux
clignotants et jaunes. Elles s’enfonçaient,
elles aussi, dans le mystère de l’ombre, pe
tites maisons déjà assoupies. Certaines avaient
déjà clos leurs volets et dormaient.
Mais la plupart s’inquiétaient de recueillir
les derniers adieux du jour agonisant.
De bons vieux s’étaient assis sur le pas des
portes, recroquevillés dans leurs pardessus
d’hiver, la tête comiquement amplifiée par
le trompe l’œil du bonnet de fourrure.
Ils parlaient entre eux, d’un seuil à
l’autre, à travers la rue ; ils parlaient dou
cement, à mi-voix, comme on parle au vil-
luge dès que la nuit tombe et que le grand
poids de l’ombre pèse sur les épaules, ins
pire aux esprits une peur vague.
Ils parlaient du passé, des choses révo
lues, de pauvres petites choses futiles et sans
portée, mais qui prennent pour eux une
importance extrême partout ce qu’elles ren
ferment de regrets et de souvenirs.
Sur la place morte, seule, la boutique du
coiffeur dessinait un grand rectangle de lu
mière. Derrière les carreaux, des formes
plaisantes s’agitaient. Des silhouettes blan
ches se dressaient pour s’incliner avec gra
vité dans un grand geste de prosternation
mystique. C’étaient tout simplement des
mentons libérés parle rasoir qui plongeaient
4 »
Pauvres soirs d’automne où soufflent les
bronchites et les asthmes, où le jeune ma-
Jade de la poésie de Millevoye voit s’envo
ler à jamais le dernier tourbillon des feuilles
mortes...
Il y a des soirs de désespérance infinie qui
glissent enn ous des amertumes ravivées.
Soirs de brume, soirs de pluie, soirs noirs,
immensément, où pleurent les vieilles pei
nes et les souvenirs meurtris. Soirs cruels
qui mettent à nu notre être douloureux et
font de nos cœurs comme de grands cimetiè
res !... . . ...
Ces soirs-là, le couchant na plus ni dômes,
ni tours, ni cités de vapeurs, ni fantômes
de nuages. Le caprice du nuage embrasé ne
sourit plus à nos chimères. La lumière na
plus de mirages pour nos esprits inquiets.
Sous le ciel menaçant hurle le vent du
large C’est comme une immense envolée de
papillons lourds qui a envahi toute la nue et
enveloppé nos imaginations...
Soirs de pluie, soirs de désolation et de
mort où le rêve frémit en entendant dans la
nuit mauvaise la toux sèche du phtisique
qui passe. .
Ce sont les soirs d’automne aux tristesses
infinies, les soirs où notre pensée voudrait
retrouver la glace du coiffeur, cette g lace
étrange, précieuse et presque symbolique
qui reçoit la réalité brutale et la renvoie
transformée par le Rire.
ALBERT HERRUNSCHM’’
Dans les conclusions de l’émouvant rap
port, dans lequel il relatait les tragiques
circonstances des opérations de sauvetage
des passagers et marins du Volturno, le com
mandant Caussin, du steamer La-Touraine,
réclamait des récompenses officielles pour
les hommes de son équipage qui se condui
sirent si vaillamment dans les heures pé-
rilleuses du sauvetage. M. Caussin s’expri
mait ainsi :
« En présence des navires anglais, alle
mands, russes, américains, les marins fran
çais se sont brillamment comportés et ont
maintenu haut et ferme l'honneur du pas
villon français et celui de la Compagnie.
» Ils ont fait l’admiration des passagers du
bord.
» Pour récompenser l’héroïsme qu’ils ont
montré en cette circonstance, je demanda
que des médailles de sauvetage soient ac-
cordées à •
» MM. Rousselot, second capitaine ; Izenic,
premier lieutenant; Le Baron, deuxième
ieutenant ; Royer, troisième lieutenant ;
Conté, second maître d’équipage.
» Et que les récompenses que M. le ,mi-
nistre de la marine jugera convenable d’ac
corder soient données à :
MM. Guillou Guillaume, Le Flem Yves,
Rousselot Léopold, Le Tiec Ernest,Le Faou
Gilles, timoniers ; Le Manchec Jean, Neu Hen
ri, Coic François, Briquier Yves, Scouarnec
François, Roussel Pierre, Josset Charles, Me-
heut François,Paitry pierre, Bérest Auguste,
Le Coz Léon, Gonzien François, Celerien Ra-
phaël Blandin François, Nicolas Leon, mate
lots ; Hervé François, Lefebvre Joseph, Le
Clerc Gabriel, Le Flem Joseph, chauffeurs ;
Le Gallais Maurice, Launay Charles, Lafôrgq
Baptiste, soutiers ; Coadou Yves, maître
d’equipage, dont le savoir faire profession
nel et l’habileté ont grandement contribué à
la bonne réussite des opérations.
» Dans ces circonstances périlleuses, ces
hommes ont fait leur devoir jusqu’au bout
et out fait preuve d’un courage, d’une habi
leté et d’une endurance au-dessus de tous
éloge. »
Ces justes revendications ont été aussitôt
agréées par M. le ministre de la marine, et,
dès hier, M. de Monzie, sous-secrétaire datai
à la marine marchande, y a fait droit en
venant accrocher lui-même la médaille des
braves sur la poitrine des héroïques sauve
teurs.
Quand il apprit que le transatlantique La-
Tooraine allait repartir hier avec son valeu
reux équipage, M. de Monzie ne voulut
nas que l’attribution des récompenses fut
simplement proclamée par une sèche men
tion au Journal Officiel. Aussi décida-t-il de
venir lui-même décorer les marins avant
Accompagné de M. Giraud, son chef de
cabinet, M. de Monzie s’embarquait veptredi
soir dans l'express partant de Paris à 9.1 4
Il arrivait au Havre à 1 h. 16 du matin
descendait à l’Hôtel Moderne.
N 11,782
Administrateur • Délégué
O, RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
a M. 0. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 85
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Le Petit Havre
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{ L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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Le R£T1T NAVRE est désigné pour les Annonces Jddtetalres et légales
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Paris, trois heures matin
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NEW-YORK, 18 OCTOBRE
; Cotons t octobre, baisse 2 points ; dé-
cembre, baisse 2 points ; janvier, baisse
2 points ; mars, baisse 4 point.
1 Cales t baisse 25 à 34 points.
NEW-YORK. 18 OCTOBRE
Cuivre 'Standard disp.
> — décembre.....
Amalganat. Cop...
Fer
t. 10 JOUI
73 1/8
t, nuno?
16
16
71
16
50
50
5/8
CHICAGO. 18 OCTOBRE’
Blé sur
| —
Maïs sur
Saindoux sur.
C. DU JOUR
C.PAECED
Décembre.
81 1/2
82 3 8
Mai
87 5,8
87 3 8
Décembre.
66 3/8
66 5 8
Mai
68 5/8
68 3 4
Octobre...
10 27
10 35
Janvier.,,
10 23
10 27
A L’ÉLYSÉE
t Le président de la République a reçu hier
après-midi les membres de la Conférence
internationale du mètre.
LA RENTRÉE DES CHAMBRES
r Aujourd’hui dimanche, paraît à V Officiel le
décret convoquant les Chambres en session
extraordinaire pour le 4 novembre 1913.
LE DETOUR DE H. BAUDIN
YOULOr. — La préfecture maritime a été
avisee que M. Pierre Baudin, revenant de
.Tunisie sur l' Ernest-Renan, passera la jour-
fée de jeudi 23 courant à Toulon.
Le ministre repartira le soir.
AU CONGRÈS DU PARTI RADICAL
AU. — La séance de l’après-midi est pré-
ée par M. Doumergue.
f L'ordre du jour appelle la défense de l’Eco-
le laïque et l’organisation des œuvres post-
scolaires. = - ■.
M. Doumergue prononce undiscours dans
lequel il proclame la nécessité de la défense
de l'Ecole laïque.
« Pour se défendre efficacement, dit-il,
il faut attaquer 1 (Vifs applaudissements.)
M. Hemmerschmidt, maire de Villeneuve-
Saint Georges, présente les conclusions de la
Commission de l’enseignement et de défense
laïque dont il est rapporteur : abrogation de
tout ce qui reste de la loi Falloux, organisa
tion d’un service national de l’enseignement,
réforme des programmes de l’enseignement,
reèvement materiel et moral de la situation
des professeurs, enseignement post scolaire,
surtout au point de vue professionnel, de
13 à 18 ans, adoption de l’amendement Brard
dont la nouvelle rédaction est ainsi conçue :
« Dans les communes où les établisse
ments d’enseignement primaire sont insuf
fisants pour recevoir toute la population
scolaire, il ne pourra être ouvert de nou
veaux établissements privés qu’avec l’auto
risation du ministre de l’instruction publi-
que, basée sur l’avis préalable des conseils
départementaux. »
M. Ferdinand Buisson s’élève contre l’a-
mendement de M. Brard qui est un achemi-
nement vers le monopole qu’il combat. Il
défend la législation existante qui se fonde
sur les idées mêmes de la République.
M. Buisson, fréquemment interrompu,
continue :
« La loi fonctionne depuis trente ans.
Vous vous plaignez qu’elle ne fonctionne
plus bien parce que depuis, il y a un fait
nouveau : la loi de Séparation ! II ne fallait
donc pas la faire, puisque vous réclamez
maintenant des moyens de coercition que
vous n’avez plus ! On parle depuis dix ans
de défense laïque ; je trouve ce mot encore
insuffisant. Quand on dit qu’il faut engager
une méthode offensive, on se trompe encore.
On n’a pas à employer avec l’église de mé-
thode défensive ou offensive, mais une mé
thode répressive, l’Etat étant souverain de-
puis la loi de Séparation.
» L’Eglise poursuit un but cyniquement
avoué de mettre la main sur les écoles et de
se rendre maîtresse exclusive de renseigne
ment privé. Il faut la combattre — mais pas
par des lois de circonstance, par des moyens
mesquins.
Il faut simplement faire revivre la charte
qui met l’enseignement privé sous l’obéis-
sance de la loi. Il suffit d’appliquer les lois
existantes et d’avoir des gouvernements qui
«veuillent les appliquer ».
[ M. Buisson termine en s’élevant contre le
monopole de l’enseignement ou toute me
sure qui le prépare.
’ Le Congrès adopte la résolution de la Com-
mission comme programme minimum à
exiger des candidats et des élus du Parti.
Il adopte aussi l’amendement de M. Brard,
a l’unanimite moins six voix, puis une mo-
tion de M. Bepmale, dont la première partie
disant :
| « Le Congrès, en plus du programme mi-
nimum, donne mandat à ses élus de voter
toutes les mesures législatives pour la dé-
fense de l’Ecole laïque et pour combattre la
main-mise de l’Egiise sur les écoles privées »
est adoptée à l’unanimité, et la seconde par
tie ajoutant : «Fallût-il aller jusqu’au mo-
popole de l’enseignement », a l’unanimité
moins 9 voix.
; La discussion est close.
( M. Dalimier remplace M. Doumergue à la
présidence.
“On adopte le rapport de M. Fallot sur la
question des accidents du travail.
On discute également les questions socia
les, économiques et agraires.
Le Congrès émet un vœu en faveur du re
lèvement du traitement des cheminots. La
séance est ensuite levée.
Le Congrès, dans une séance de nuit, pré;
sidée par M. Bouffandeau, a discuté et adopté
les conclusions de la Commission d’organisa-
lion du Parti.
Une proposition tendant à créer un Comité
directeur du parti est repoussée.
L Le prochain Conoras anm.lieu à Brest.
‘A
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Le Parti Radical et
Radical-Socialiste
AU CONGRÈS DE PAU
me — il est bien évident qu’un très grand
nombre de parlementaires radicaux se
trouveront mis en dehors du Parti que des
éliminations si nombreuses réduiront à
l’impuissance#
Th. Vallée.
a
Omanche 40 Octobre IMS
"eeeeeon ernncaulauo ntRresdere
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IMPRESSIONS D’AUTOMNE
Ghronique Locale
karenat
Journée du Dimanche 19 Octobre 1913
Deux tendances se disputent la direction
de. la politique radicale : d’un côté les exu
bérants qui, avec MM. Pelletan, Debierre et
; Malvy, procèdent par excommunication et
jettent l’anathème à quiconque ne fait pas
profession de foi combiste ; de l’autre, ce
sont les prudents et les habiles qui, avec
MM. Caillaux et Doumergue, répugnent à
toute mesure d’ostracisme. Or, la théorie
des premiers a prévalu, vendredi, au Con
grès de Pau. La rédaction de la déclara
tion du parti sera donc confiée à M. Malvy
et la Lanterne chante victoire. « Il nous
faut constater, dit-elle, que la bataille
est gagnée faute d’adversaires. S’il y a des
radicaux de droite au Congrès de Pau, ils
ne se sont pas montrés. »
Voilà donc une victoire aisée et un triom
phe facile.
Mais les résolutions du Congrès radical
n’engagent pas du tout les absents. Et ces
derniers sont justement la majorité, car il
y a fort peu de parlementaires à Pau, une
soixantaine tout au plus, alors que les grou
pes radicaux des deux Chambres comptent
nominalement quatre cents membres dont
la moitié ont formellement adhéré au parti.
C’est donc sans opposition que M. Malvy
a fait adopter ses trois motions qui résu
ment le programme des radicaux d’extrê
me-gauche.
La première invite les radicaux, membres
du cabinet, à choisir entre leurs fonctions
ministérielles et leur qualité d’adhérent
au parti ; la seconde donne mission aux
élus du parti de faire aboutir devant les
Chambres un programme d’action laïque
et de réforme fiscale, cette dernière réfor
me devant comporter l’impôt progressif sur
le revenu, sans recours aux signes exté
rieurs; la troisième demande le retour à
la loi de deux ans, avec organisation des ré
serves et préparation militaire de la jeu
nesse.
Suivant une expression pittoresque et
qui eut un instant quelque succès, n’est-ce
pas le cas de dire que nous sommes ici
pleinement sous a le régime de l’impréci
sion de la position de la question » ?
Quel sera, en effet, ce programme d’ac
tion laïque « efficace » que les élus du
parti devront faire aboutir ? Si M. Pelletan,
après M. Malvy et après M. Debierre, est
venu attaquer le ministère actuel avec une
vivacité extrême, aucun de ces orateurs
n’a voulu nous dire si le programme mi
nimum du parti contient le monopole de
l’enseignement. Et si M. Malvy réclame
l’impôt progressif sur le revenu, sans re
cours aux signes extérieurs, la formule,
pour si habile et si atténuée qu’elle soit en
apparence, ne parvient pas à dissimuler
complètement qu’il s’agit bien de l’impôt
progressif sur le revenu avec déclaration
contrôlée.
Dans le discours qu’il a prononcé hier,
M. Caillaux est venu apporter sur ces deux
points, sur le second surtout, quelques
éclaircissements. Il a demandé la suppres
sion de la loi Falloux, dont il ne reste plus
rien à l’heure actuelle, sinon le principe
même de la liberté de l’enseignement. Est-
à dire que cette liberté sera remplacée par
le monopole ? M. Caillaux aurait bien dû
parler plus nettement. Sur la question fis
cale, le discours de M. Caillaux n’est point
équivoque. Il réclame le vote de l'impôt sur
le revenu et le vote de l'impôt progressif
sur le capital.
Mais, soit qu’il s’agisse de la défense
laïque ou de la réforme de l’impôt, les dé
cisions du Congrès, même prises à l’unani
mité, — et dans le sens indiqué par M.
Malvy et défini par M. Caillaux, — ne sau
raient créer cette unité de doctrine vaine
ment poursuivie. Elles ne sauraient faire
disparaître les profondes divergences qui
existent entre les parlementaires des grou
pes radicaux et qui se sont accusées avec
tant de rigueur au cours de récentes polé
miques.
Même sur la question militaire, la divi
sion subsistera, alors même que le Congrès,
dans un sentiment de condescendance pour
M. Jaurès, se prononcerait, comme le de
mande M. Caillaux, en faveur de «la dé
mocratie organisée militairement et capable
de se lever toute entière pour défendre, au
premier signal, le sol de la patrie ».
Dans les conditions actuelles de la politi
que extérieure, les radicaux et radicaux-
socialistes qui ont voté à la Chambre et au
Sénat la loi de trois ans ne seront point
disposés à se soumettre ; ils ne sauraient
accepter une pareille concession dont le
dernier terme serait la suppression de l’ar
mée permanente et son remplacement par ,
les milices.
C’est donc en vain que le Radical vient
prétendre qu’ « il ne s’agit pas de prononcer
des excommunications ». Si l’on demande
à tous les radicaux de souscrire à un pro
gramme minimum qui comporte tout en
semble et le monopole de l’enseignement,
et le retour à la loi de deux ans, et le dou- :
ble impôt sur le revenu et sur le capital
suivant les théories de M. Caillaux —.
et si cette adhésion n’est pas de pure for- )
LE CONGRES N PARTI RADICAL
La séance publique d’hier a été présidée
par M. Caillaux, dont l'arrivée au fauteuil
fût saluée par des applaudissements et qui
prononça un grand discours dans lequel il
déclare que le parti radical est l’expression
de la démocratie urbaine et rurale et qu’il
veut assurer l’œuvre de laïcité républicaine,
il demande la suppression du privilège de
la loi Falloux, le vote de l’impôt sur le re
venu et de l'impôt progressif sur le capital.
L’orateur ajoute que le patriotisme ne
consiste pas uniquement à voter des crédits
considérables pour la défense nationale, il
faut fournir les moyens d’y subvenir.
Les radicaux, dit il, sont partisans de la
nation armée et de la démocratie organisée
militairement, capable de se lever toute en
tière pour défendre, au premier signal, le
sol de la patrie.
L’orateur voudrait en outre qu’on défende
l’école laïque plus efficacement contre toutes
les attaques dont elle est l’objet.
M. Caillaux affirme que le Parti radical se
suffit à lui-même et ne recherche aucune
alliance.
Il répudie toutes les vieilles antiennes
conservatrices que depuis quelques années,
on a habillées de mots nouveaux.
Il veut une politique hardiment réforma
trice, généreusement sociale et résolument
laïque.
Le Congrès et le Présidént "
de la République
À la fin de la séance de vendredi, le Con
grès avait adopté une motion déposée par
M. Bouyssou, et ainsi conçue :
Le Congrès signale à la vigilance des militants
du parti radical et radical socialiste toutes les
manifestations et toutes les velléités de politique
personnelle qui risquent de diminuer l’autorité
des institutions parlementaires et de favoriser le
retour de toutes les réactions contre les conquê
tes laïques, démocratiques et sociales du parti
républicain.
Il était fatal qu’un incident fût soulevé
hier devant le Congrès à propos de cette
motion, qui visait directement le président
de la République, mais à laquelle les pre
miers comptes rendus de la séance de ven
dredi ne faisaient que très discrètement al
lusion.
Cet incident fut soulevé par MM. Dalimier,
Decker-David et Schmidt qui firent voler la
motion suivante :
Le Congrès, désireux d’éviter toute équivoque,
affirme son loyalisme constitutionnel et déclare
qu’il place la personnalité du président de la Ré
publique au-dessus des luttes de parti.
Mais ce vote était à peine acquis que les
tenants de le motion Bouyssou prirent vive
ment l’offensive. Alors ce fut une cacopho
nie dont on n’a pas idée. Le Congrès se trou
vant en présence de deux motions contra
dictoires votées l’une et l’autre à l’unani-
mité, était, en effet dans un grand embar
ras. Il ne savait à qui entendre, entre ceux
qui dans leur intransigeance réclamaient de
maintien de la motion Bouyssou et les au
tres, et cependant il ne pouvait garder les
deux textes.
En vain M. Pelletan représentâ t-il que
tout en déplorant le vote de la motion Bouys
sou il n’y voyait pas une si grave atteinte an
loyalisme constitutionnel. M. Dalimier lui
donna vigoureusement la réplique : parmi
les parlementaires présents au Congrès,dit-il,
il s’en est trouvé qui n’ont pas manqué
d’aller saluer le président de la République
dans ses derniers voyages.
Bref, la question étant insoluble, on a
adopté une motion de M. Lafferre annulant
le vote des deux motions et ordonnant le
renvoi des deux textes devant la Commis
sion, et l’incident fut ainsi clos, mais sans
que fussent calmés les esprits et, à l’issue de
cette séance tumultueuse, le sentiment una
nime était que les congressistes radicaux ve
naient de faire à leur parti beaucoup de mal.
M. Caillaux est élu Président du Comité
exécutif
«
L’élection du président du Comité exécutif
a eu lieu hier après-midi. Trois candidats
étaient en présence : MM. Caillaux, Debierre
et Pelletan.
M. Debierre a retiré sa candidature et a
engagé à voter pour M. Caillaux.
Celui-ci a été élu par 154 voix contre 58 à
M. Pelletan.
wositensnnysge
#*
Photo PeVt Navra
Cliché Petit Navra
Svss
i
Silhouette de Salson : Le Ramasseur de Feullles mortes
Il y a un charme très prenant et très doux
dans ces premiers jours d’automne.
Leur mélancolie s’estompe encore des
sourires à peine éteints de la saison dorée.
Ils ne sont plus parés comme celle-ci de la
gloire ensoleillée, mais ce ne sont pas en
core les jours maussades, endeuillés et gris
où le ciel promène des nuages lourds qui
font penser aux tentures funèbres.
L’automne garde le reflet de l’été défunt.
Il s’ingénie même parfois à donner l’illusion
qu’il poursuit son règne.
Et puis, il a pour escorte la poésie trou
blante des soirs.
dans la cuvette de Jouvence et lui abandon
naient des bourrelets d'écumo.
Un Télégramme de Guillaume II
En réponse à la dépêche qui avait été
adressée par M. Raymond Poincaré à l’empe-
reur d’Allemagne, celui-ci a envoyé au chef
dâ l’Etat le télégramme suivant :
Monsieur le président de la République
française,
Très touché de la sympathie chaleureuse que
vous avez bien voulu me témoigner à l’occasion
de la terrible catastrophe qui vient de frapper ma
marine de nouveau en si peu de temps, je vous
prie, Monsieur le président, d’agréer mes remer-
ciements profonds et sincères et je vous renou
velle les assurances de ma haute estime.
* GUILLAUME I. R.
* *
Dans le petit village où je me suis attardé,
souvent j’ai pris plaisir, dans le silence enve-
loppint, à les voir poindre, ces soirs.
Plus que d’autres, m’a-t-il semblé, ils ont
l’attrait captivant du mystère. Le jour qui
décroît rapidement ne s’inquiète plus de mé
nager les transitions, de combiner les demi-
teintes, d’amener progressivement la pénom
bre à envahir tout l’ensemble.
Le crépuscule surgit tout à coup.Un grand
rideau de velours violet s'est dressé vers
l’Orient et ses plis s’étendent, s’élargissent ;
le ciel va disparaître tout entier derrière cet
écran opaque.
Au couchant, cependant, des lueurs traî
nent, et c’est ici que se livre vraiment « le
grand combat du jour et de la nuit » dont
parle Hugo.
La végétation lui emprunte des teintes ex
quises. il y a des verts ardents qui se sont
mués pour lui en roux cuivrés, sur lesquels
s’accrochent encore des reflets d’or.
C’est comme une autre et délicate sym
phonie des nuances, comme une ample et
délicieuse gamme de tons atténués qui com
posent le tableau et lui donnent son carac
tère.
Les choses se font plus intimes et plus dis
crètes. Elles frissonnent déjà dans la brise
du soir comme des âmes vivantes qui se pe
lotonnent dans la douceur de leurs souve
nirs. Les nuages d'automne ont leur grâce
alanguie.
Le destin des choses prête à ce prodige le
plus merveilleux décor. La fantaisie des
nuées donne pour cadre à ce sublime adieu
de la clarté toutes les splendeurs d’un palais
de Chimères.
Les nuages ont coopéré au miracle. Leur
assemblage étrange et l’envolée fantastique
de leurs formes ont dessiné des cités de Rêve.
C’est une échappée admirable parmi les
dômes et les tours,parmi tout un monde fan
tastique où la lumière joue ses féeries.
L’or du couchant ruisselle sur ces ruines
héroïques. Il déverse des traînées incandes
centes par la crête dentelée des remparts ;
il fait surgir d’autres mondes, habille et
transfigure, donne un visage aux vapeurs,
un esprit aux ondes, une forme au songe. Il
emporte l’imagination à travers un infini de
grandeur et de majesté...
Nuages crépusculaires d’automne, comme
il demeure en nous, avec la mélancolie de
nos pensées, un peu de notre être sensible l
Et comme vous l'emportez bien loin, bien
loin, à ces heures rapides où le jour n’est
plus le jour, où la nuit n’est point encore,
où l’âme humaine se sent plus molle, plus
attentive et plus recueillie...
* #
Le coiffeur allait et venait, lâchait un
client pour venir surveiller le travail du « com
mis », donnait des ordres précis sur la taille,
recommandait tel tour de main pour bien
prendre « le poil à rebours », n’hésitait pas
lui-même à donner l’exemple en maniant
avec dextérité la lame copieusement passée
sur le cuir suspendu à la clanche de l’ar
moire aux serviettes.
Et comme c’était samedi, jour de presse,
la « dame » du coiffeur était venue s’asseoir
au comptoir.
C’était une opulente personne, haute en
couleur, dont les rotondités imposantes
étaient péniblement contenues par un corset
aux baleines lasses.
La « dame » du coiffeur jetait de temps en
temps un coup d’œil sur le journal étalé de
vant elle ; mais le plus souvent elle parlait ;
elle entretenait conversation avec les « bar-
bifiés », s’intéressait à leur famille, à leurs
travaux, à leurs affaires, car elle était
femme commerçante et digne associée de
son mari. Et avec lui elle se plaignait.
Les soirs d’automne leur mettaient en
tête des peasers moroses.
— C’est aussi vrai que je vous le dis, Mon
sieur Tassel, nous faisons trente barbes par
semaine d’été, nous n’en faisons pas quinze
après la Saint-Michel.
— Rapport à...
— Mais rapport au temps froid, à la tem
pérature. .. Vous arrive-t-il pas, l’hiver, de
garder une barbe de huit jours...
— Des fois...
— Et encore vous êtes un soigneux, et je
dirai même un élégant.
Monsieur Tassel voulut protester, mais le
rasoir le tint en respect.
— Jugez un peu dès lors avec des gens
qui n’ont point ce petit souci de leur per
sonne que j’appellerai la proprété élémen
taire.
Les autres clients hochèrent la tête en ma
nière d’assentiment et la dame du coiffeur
s’empressa de ratifier :
— La propreté élémentaire !...
Figaro avait bien en elle la collaboratrice
avisée. Les autres Messieurs promirent à
haute voix de se faire raser tous les huit
jours, même au cœur de l’hiver. Et la dame
en prit bonne note, pour les mieux féliciter.
Alors, le coiffeur pleura à son tour sur les
tristesses d’automne. Il dit la dramatique
Le Havre.
Au Muséum D’HISTOIRÉ Naturelle. — Exposition
de poissons exotiques et de tortues aquatiques
vivants.
Ecole des Beaux-Arts, — De 10 h. à 42 h. et de
14 h. à 16 h. Exposition des Travaux d’élèves.
A U h. Distribution des prix.
Cercle Franklin. - A » h. Distribution des
récompenses des Colonies Scolaires de Vacances.
— A 14 h. Concert du « Soutien Fraternel des
P. T. T. ».
Fête de la Fédération des Anciens MILITAIRKS,
—A 10 h. Hôiel de Ville. Réunion solennelle.—
A 11 h. 13, Eglise Notre-Dame, service religieux.,
— A <3 h. Hôtel des Sociétés, Banquet suivi de
Sauterie.
Hôtel de Ville. — A 11 h. Réunion de la do
mission théâtrale.
Hôtel des Sociétés. —- A 21 heures, Soirée dan
sante de « Modem Style ».
Square Saint-Roch. — De 16 à 17h. Concert par
la Musique du 129° Régiment d’infanterie
Cours DS la République ET Place Danton. —,
Foire Saint-Michel.
GRAND-THEATRE. — En matinée et soirée. Re
présentation théâtrale.
Théâtre-Cirque OMNIA. — Enmatinéeet soirée
représentations du Nouveau Cirque Russe.
Cinéma-Gaumont. — Matinée et soirée.
KUnSAAL-CINEMA. —En matinée et soirée, séan
ces de Cinéma.
Folies-Bergère. — En matinée et en soirée, re
présentations de comédie
Grande Taverne.— Académie de billard, grands
concerts.
Brasserie Universelle. — Apéritif-concert et
soirée musicale.
Sanvic, — « Cercle Artistique Sanvicals », —
Salle des Fêtes (rue Victor-Hugo). — Matinée
dansante.
Bléville. — De 8 h. à 18 h. — Scrulin de bal
lottage pour la nomination de Conseillers Munici-
paux.
Association amicale des Anciens Élèves de l’école
de Garçons. — De 10 heures à midi et de 2 a
5 heures,dernière séance du grand Concours public
ae tir.
Gontreville-VOrcher. — Election municipale
Gonneville-la-Mallet. — Fête foraine.
Goderville. — A 15 h. à la Mairie, Réception
de M Dumont, ministre des finances.
Bretteville. — Fin du concours de tir. Distri
bution des prix.
Bolbec.— Hôtel de Ville : A 2 heures : Visite
de M. Dumont, ministre des finances.
Jardin Public.— De 2 h. 1/4 à 3 h. 1/4, concert
de la Lyre Bolbécaise.
Salle de l’Amicale. — A 4 heures, distribution
des prix du concours de tir de l’Amicale laïque. .
Après le Naufrage du “ Volturno
RECOMPENSES
M. de Monzie à bord de 11
Le Sous-Secrétaire d'Etat
Marchande décore les
La-Touraine ’
à la Marine
courageux
marins qui sauvèrent 42 pas
sagers du “ Volturno ”
33 MÉDAILLES
histoire de sa glace. Une glace toute
et bien encadrée qu’il avait achetée au
au moment de la visite du président
neuve
Havre
de la
République.
Les temps humides étaient venus,
dre avait « joué » provoquant une
mation du verre qui s'était plaisamment
le ca-
défor-
« bombé ».
En se regardant dedans, les visages défor
més à leur tour affectaient des lignes invrai-
semblables, cocasses, caricaturales. La clien
tèle s’en amusa un instant, et puis elle se
trouva trop laide et protesta. Le coiffeur dut
enlever sa glace qui risquait de vider son
« salon ». Ce fut une perte sèche de 39 fr. 25.
L’automne fait des victimes t
INFORMATIONS
Clôture des Etats généraux
du Tourisme
La séance de clôture des États généraux du
tourisme a eu lieu hier après-midi au grand
amphithéâtre de la Sorbonne, en présence
du président de la République. A son arri
vée, M Raymond Poincaré, qui était accom
pagné du colonel Boulangé, a été accueilli
par une longue ovation des nombreux con
gressistes qui s’étaient massés devant l'en
trée et sous le péristyle de la Sorbonne pour
le saluer.
M. Henry de Jouvenel donna lecture du
rapport général des travaux des Etats géné
raux.
M. Barthou prend ensuite la parole et re
nouvelle aux États généraux du tourisme,au
nom du gouvernement, la promesse de son
concours le plus actif.
* »
Je suis rentré au logis par le chemin du
Grenier-à-Sel. Les petites maisons ouvraient
dans les ténèbres naissantes leurs petits yeux
clignotants et jaunes. Elles s’enfonçaient,
elles aussi, dans le mystère de l’ombre, pe
tites maisons déjà assoupies. Certaines avaient
déjà clos leurs volets et dormaient.
Mais la plupart s’inquiétaient de recueillir
les derniers adieux du jour agonisant.
De bons vieux s’étaient assis sur le pas des
portes, recroquevillés dans leurs pardessus
d’hiver, la tête comiquement amplifiée par
le trompe l’œil du bonnet de fourrure.
Ils parlaient entre eux, d’un seuil à
l’autre, à travers la rue ; ils parlaient dou
cement, à mi-voix, comme on parle au vil-
luge dès que la nuit tombe et que le grand
poids de l’ombre pèse sur les épaules, ins
pire aux esprits une peur vague.
Ils parlaient du passé, des choses révo
lues, de pauvres petites choses futiles et sans
portée, mais qui prennent pour eux une
importance extrême partout ce qu’elles ren
ferment de regrets et de souvenirs.
Sur la place morte, seule, la boutique du
coiffeur dessinait un grand rectangle de lu
mière. Derrière les carreaux, des formes
plaisantes s’agitaient. Des silhouettes blan
ches se dressaient pour s’incliner avec gra
vité dans un grand geste de prosternation
mystique. C’étaient tout simplement des
mentons libérés parle rasoir qui plongeaient
4 »
Pauvres soirs d’automne où soufflent les
bronchites et les asthmes, où le jeune ma-
Jade de la poésie de Millevoye voit s’envo
ler à jamais le dernier tourbillon des feuilles
mortes...
Il y a des soirs de désespérance infinie qui
glissent enn ous des amertumes ravivées.
Soirs de brume, soirs de pluie, soirs noirs,
immensément, où pleurent les vieilles pei
nes et les souvenirs meurtris. Soirs cruels
qui mettent à nu notre être douloureux et
font de nos cœurs comme de grands cimetiè
res !... . . ...
Ces soirs-là, le couchant na plus ni dômes,
ni tours, ni cités de vapeurs, ni fantômes
de nuages. Le caprice du nuage embrasé ne
sourit plus à nos chimères. La lumière na
plus de mirages pour nos esprits inquiets.
Sous le ciel menaçant hurle le vent du
large C’est comme une immense envolée de
papillons lourds qui a envahi toute la nue et
enveloppé nos imaginations...
Soirs de pluie, soirs de désolation et de
mort où le rêve frémit en entendant dans la
nuit mauvaise la toux sèche du phtisique
qui passe. .
Ce sont les soirs d’automne aux tristesses
infinies, les soirs où notre pensée voudrait
retrouver la glace du coiffeur, cette g lace
étrange, précieuse et presque symbolique
qui reçoit la réalité brutale et la renvoie
transformée par le Rire.
ALBERT HERRUNSCHM’’
Dans les conclusions de l’émouvant rap
port, dans lequel il relatait les tragiques
circonstances des opérations de sauvetage
des passagers et marins du Volturno, le com
mandant Caussin, du steamer La-Touraine,
réclamait des récompenses officielles pour
les hommes de son équipage qui se condui
sirent si vaillamment dans les heures pé-
rilleuses du sauvetage. M. Caussin s’expri
mait ainsi :
« En présence des navires anglais, alle
mands, russes, américains, les marins fran
çais se sont brillamment comportés et ont
maintenu haut et ferme l'honneur du pas
villon français et celui de la Compagnie.
» Ils ont fait l’admiration des passagers du
bord.
» Pour récompenser l’héroïsme qu’ils ont
montré en cette circonstance, je demanda
que des médailles de sauvetage soient ac-
cordées à •
» MM. Rousselot, second capitaine ; Izenic,
premier lieutenant; Le Baron, deuxième
ieutenant ; Royer, troisième lieutenant ;
Conté, second maître d’équipage.
» Et que les récompenses que M. le ,mi-
nistre de la marine jugera convenable d’ac
corder soient données à :
MM. Guillou Guillaume, Le Flem Yves,
Rousselot Léopold, Le Tiec Ernest,Le Faou
Gilles, timoniers ; Le Manchec Jean, Neu Hen
ri, Coic François, Briquier Yves, Scouarnec
François, Roussel Pierre, Josset Charles, Me-
heut François,Paitry pierre, Bérest Auguste,
Le Coz Léon, Gonzien François, Celerien Ra-
phaël Blandin François, Nicolas Leon, mate
lots ; Hervé François, Lefebvre Joseph, Le
Clerc Gabriel, Le Flem Joseph, chauffeurs ;
Le Gallais Maurice, Launay Charles, Lafôrgq
Baptiste, soutiers ; Coadou Yves, maître
d’equipage, dont le savoir faire profession
nel et l’habileté ont grandement contribué à
la bonne réussite des opérations.
» Dans ces circonstances périlleuses, ces
hommes ont fait leur devoir jusqu’au bout
et out fait preuve d’un courage, d’une habi
leté et d’une endurance au-dessus de tous
éloge. »
Ces justes revendications ont été aussitôt
agréées par M. le ministre de la marine, et,
dès hier, M. de Monzie, sous-secrétaire datai
à la marine marchande, y a fait droit en
venant accrocher lui-même la médaille des
braves sur la poitrine des héroïques sauve
teurs.
Quand il apprit que le transatlantique La-
Tooraine allait repartir hier avec son valeu
reux équipage, M. de Monzie ne voulut
nas que l’attribution des récompenses fut
simplement proclamée par une sèche men
tion au Journal Officiel. Aussi décida-t-il de
venir lui-même décorer les marins avant
Accompagné de M. Giraud, son chef de
cabinet, M. de Monzie s’embarquait veptredi
soir dans l'express partant de Paris à 9.1 4
Il arrivait au Havre à 1 h. 16 du matin
descendait à l’Hôtel Moderne.
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