Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-10-07
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 octobre 1913 07 octobre 1913
Description : 1913/10/07 (A33,N11770). 1913/10/07 (A33,N11770).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52638596r
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
33” Année
N H,770
(6 Pages)
6 Centimes — CDITION DU MATIN — 6 Centimes
(6 Pages)
Mardi 1 Octobre 1943
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O. RANDOLET
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Le PETIT HA YRE est désigné pour las Annonces judiciaires et légales
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
des Journaux de ta Région
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Le Havre, la Seine-Inférieure. pEee
l'Oise et la Somme
Autres Départements... ..........
Union Postale
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les Bureau 2 a a Posta eo rrane ,
Dernière Heure i
PARIS, TROIS HEURES MATIN
Guénolé, puis Douarnenez, où il a reçu les
pêcheurs.
ES
ESPAGNE
A 4 heures, il s’est embarqué sur un tor
pilleur qui l’a conduit au delà du cap de
Chèvre à Camaret, où une réception lui
été faite.
la
a
par l’armée grecque étaient en butte aux
vexations et qu’une anarchie.complète ré
gnait à Koritza et à Delvino.
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 6 OCTOBRE
Cotons : octobre, baisse 16 points ; dé-
cembre, baisse 15 points ; janvier, baissé
20 points; mars,baisse 18 points.—Soutenu.
Calés : hausse 2 à 9 points.
Le voyage
président de
à Madrid de M Poincaré
la République, accompagné
par le ministre des affaires étrangères, M.
Pichon, doit être considéré comme la con-
sécration d’une politique d’amicale entente
avec l’Espagne. Les relations entre les deux
La France et le Saint-Siège
À propos des commentaires des journaux
français sur la question des relations avec le
Saint-Siège et des intérêts catholiques en
Orient, VOsservatore Romano publie la note
suivante. On sait que ce journal est l’organe
officiel du Vatican.
Dans cette lettre, le mufti déclare que les
musulmans jouissent en Epire des mêmes
libertés que les chrétiens et affirme qu’il se
fait l’interprète de tous ses coreligionnaires
en exprimant aux autorités helléniques
sentiments de gratitude et d’affection.
ses
METAUR
LONDRES, 6 Octobre, Dépêche de 4 h. 30
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Prix comparés avec ceux del deuxième Bourse
du 3 octobre 4913.
NEW-YORK, 6 OCTOBRE
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Décembre.
68 1/2
68 7 8
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Mai
70 4/2
70 5/8
Saindoux sur.
Octobre...
10 70
10 80
= === ====== =%
Janvier...
10 77
10 82
A Hendaye
HENDAYE. — A 4 h. 15, le cortège est arrivé
a Saint-Jean-de-Luz où le président s’arrête
pour entendre un orchestre qui joue un air
local.
Le cortège se remet en marche pour Hen-
dave qu’il ne fait que traverser.
Le président se rend immédiatement au
sanarium où il retrouve Mme Poincaré arri-
gée à Hendaye dès le début de l’après-midi.
M. Poincaré, guidé par M. Mesureur, visite
‘établissement.
Il félicite le personnel médical et hospita
lier puis se retire après avoir remis une
somme de cinq cents francs au directeur.
Le président va ensuite rendre visite à MM.
Pierre Loti et Paul Strauss.
Après un lunch, M. Poincaré se rend à la
gare, où l’attend le train présidentiel qui doit
le conduire à Irun.
Mme Poincaré reste à Hendaye.
L’Arrivée à Irun
IRUN. — Lorsqu’il descend du train, le pré-
aident porte le grand cordon de la Légion-
d’Honneur sur la poitrine et au cou le col
lier de la Toison-d’Or.
M. Poincaré est salué par le général Espi-
nosa, chef de la' mission espagnole, mise par
de roi à la disposition du président.
M. Poincaré a quitté Iran à 6 h. 30.
Télégramme de Bienvenue du Roi
; Avant son départ, il avait reçu le télégram-
me suivant du roi d’Espagne :
« A Son Excellence Monsieur Poincaré,
Président de la République française.
» Au moment de votre arrivée en Espagne,
c’est avec un vrai plaisir que je m’empresse
de vous souhaiter ia bienvenue Irès cordiaïo '
vo nS retterant les sentiments d’amitié sin-
cère et de vive sympathie pour la France qui
sont heureusement partagés de tout cœur
par mon peuple.
» Je forme les meilleurs vœux pour que
les souvenirs de votre séjour parmi nous
soient des plus agréables.
» Signé : ALFONSO. »
Réponse de M. Poincaré
; M. Poincaré a répondu par la dépêche sui
vante :
« A Sa Majesté le roi Alphonse XilI, Madrid.
» Je remercie Votre Majesté de ses aima-
bles souhaits de bienvenue. Je viens d’éprou-
ver en entrant en Espagne la sincérité des
sentiments du peuple espagnol pour la Fran
ce. Je suis heureux de vous exprimer à mon
tour tous les vœux de mon pays pour Votre
Majesté et pour sa noble nation.
' » Signé : Poincaré. »
Le passage à Saint-Sébastien
UN INFANTICIDE
BÉZIERS.= Une vendangeuse, âgée de 43
ans, a mis au monde, à Bessan, dans le gre
nier où elle était logée, un enfant du sexe
féminin et l’a étouffé.
Le petit cadavre a été trouvé caché sous
un amas de paille.
La mère a été arrêtés et conduite à Bé-
ziers. —
UN LEGS A L’EMPEREUR D’ALLEMAGNE
BERLN.— Un riche propriétaire foncier a
légué une somme de plus de 800,000 marks
à l’empereur d’Allemagne pour la consa
crer à l’armée et à la marine allemandes.
L’empereur a accepté la moitié de cette
somme ; la veuve du testataire recevra l’au
tre moitié.
ARRESTATIONS DE SUFFRAGETTES
Londres. — Miss Annie Kenney, suffra
gette,qui avait été mise en liberté provisoire,
vient d’être de nouveau arrêtée hier après-
midi, au cours d’une réunion.
On a également arrêté huit autres suffra
gettes qui s’opposaient à cette arrestation.
-------- -= , -
L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
EN CHINE
Pékin. — Après trois ballottages, Yuan Shi
Kai a été élu président de la République par
507 voix contre 179 à Li Yuan Hong.
L’Autriche contre S6S sujets Italiens
—Quant le train prési
dentiel est passe à Saint-Sébastien, la mu
sique municipale a joué la Marseillaise.
M. Poincaré, vivement acclamé, reçut les
Saint Sébastien.
salutations des autorités et remercia le maire
de la réception qui lui avait été faite.
; De chaleureuses acclamations ont accueilli
M. Barthou.
Les Conseillers municipaux de Paris
à Madrid
Madrid. — Sur l’invitation de la munici-
palite madrilène, les conseillers municipaux
de Paris se sont rendus à quatre heures à
l'Htel de Ville.
Alphonse XIII reçoit le
Général Lyautey
/ Madrid. — Le roi a reçu à 5 h. 1/2, le gé-
néral Lyautey, qui était accompagné de l’at
taché militaire de l’ambassade de France et
des officiers d'ordonnance.
LE CONGRÈS INTERNATIONAL
BE LA LIBRE PENSÉE
Lisbonne. — M. Magalhais Lima a présidé
d’ouverture du Congrès international de la
Libre Pensée.
( Les congressistes seront reçus par le pré
sident de la République.
■ LA TUERIE DE LANDREAU
.. NANTES. — Redureau a été interrogé hier
soir pour la première fois par le juge d’ins-
truction.
< Interrogé sur le mobile de son crime, Re-
‘dureaua déclaré qu’il avait voulu se venger
de son patron qui l'avait traité de « fai-
néant ».
1 II a ensuite fait le récit du drame.
INCIDENT AU CONSEIL DE GUERRE
DE MARSEILLE
1 Marseille. — A l'audience du conseil de
guerre, le soldat Ferran qui comparaissait
Sous l’inculpation de refus d’obéissance,
‘s’est précipité vers la table des membres du
conseil et a éparpillé les pièces du dossier
sur le sol en invectivant le president.
( Les gendarmes ont dû reconduire Ferran
en cellule.
i Le Conseil a condamné le soldat à cinq ans
de travaux publics
M. Giulio Caprin, un des écrivains d'Italie
les mieux informés de la situation des Ita-
liens dans leTrentin et à Trieste, publie dans
le ue Ficrence un article très re ¬
marqué à propos des mesures récemment
prises par le gouvernement de Vienne.
Avec une sérénité et une objectivité qu’il
convient de louer parce qu’elles étaient diffi
ciles à atteindre, M. Giulio Caprin cherche à
démêler les raisons politiques qui poussent
le gouvernement autrichien à poursuivre
méthodiquement une politique si évidem
ment propre à indisposer l’allié italien. M.
Caprin repousse énergiquement l’hypothèse
d’une provocation de la part de Vienne
L’Autriche a donné ordre aux journaux offi
cieux de ne plus parler de ce qui se trame
contre les Italiens dans le Treniin et à Tries
te. Elle est convaincue que le gouverne
ment italien pourrait obtenir, lui aussi,
qu’on ne parlât plus de ces mesures. Pour
les gouvernants de Vienne « un fait dont on
ne parle plus n’existe plus ». C’est tout ce
qu’il souhaite.
Selon M. Caprin, il ne serait pas impossi
ble que l’attitude de Vienne à l’égard des
Italiens fût en rapport avec les progrès du
slavisme et du trialisme. Un journal alle
mand de Salzbourg écrivait récemment :
« Nous pouvons voir aujourd’hui comment
certains cercles irresponsables et ce qui
est plus curieux, d’autres cercles respon
sables, sont à l’œuvre pour faire de notre
pays un état slave par la grâce du Vati
can. » )
Or le trialisme, suivant M. Caprin, ne tar
derait pas à sla viser les Italiens.' Certains
partisans du trialisme, à vrai dire, affirment
bien qu’une fois les territoires italiens assu
rés au slavisme, les Slaves dominateurs
considéreraient avec bienveillance la cul
ture italienne pour laquelle ils éprouvent
plus de sympathie que pour l’allemande».
Mais M. Caprin n’attache à cette promesse
aucun prix, vu que « la culture slave ac
tuelle n’est qu’une traduction souvent in
correcte et approximative de la culture alle
mande ».
Au demeurant, M. Caprin estime que le
gouvernement de Vienne n’a point l'inten
tion de laisser les Slaves s’emparer totale
ment de Trieste. Le lieutenant général de
Hohenlohe a sans doute formulé le point
de vue gouvernemental en déclarant na
guère « que Trieste est une ville qui n’ap
partient à aucune nationalité ». Voilà le
point où i’on veut arriver. Par© absurdité,
au surplus.
« Dans cette Autriche même, écrit M. Ca
prin, où la réalité s’adapte continuellement
à l’absurde, il n'existe pas de lieux sans na
tionalité. On connaît des lieux de nationali
tés mêlées où les éléments contrairent sa
combattent pour la suprématie. Mais la mens
austriaca est encore une espèce de mens mys-
tique. Elle rêve d’équilibres théoriques, d’an-
nulements mathématiques de forces contrai
res. Elle traite les peuples, leur langue, leur
conscience, leur réalité vivante comme des
postulats métaphysiques. Ella poursuit en
core la création alchimique de cette âme
imaginaire qui serait l’Autrichien idéal : un
être polyglotte qui n’adopterait spécialement
aucune des langues qu’il sait et ne s’ea ser
virait que pour exprimer ce que l’Etat l’au
torise à penser et a sentir ».
Imagine-t-on les Italiens d’Autriche se
conformant à cet idéal viennois ? Comment
ignoreraient-ils l’italianité voisine et le pa
trimoine intellectuel du pays voisin dont ils
participent ? Telle est pourtant la tâche que
poursuivent à l’égard des Italiens de l'empire
le gouvernement devienne et tes agents : la
destruction spirituelle, sinon matérielle, de
tout un peuple.
pays avaient été fâcheusement troublées, if
y a deux ans, et des difficultés assez sé
rieuses avaient été suscitées au Maroc par
des officiers supérieurs espagnols, cepen
dant que la presse madrilène, au moment
de la discussion de la convention marocai
ne, ne nous cachait nullement son hostilité.
Mais le voyage d’Alphonse XIII en Fran
ce, au printemps dernier, vint souligner le
rétablissement de relations amicales entre
les deux États ; le jeune souverain, qui a
toujours témoigné à la France une particu
lière sympathie, reçut de la population pa
risienne un accueil chaleureux ; il était dé
sormais évident que la France et l’Espagne
allaient faire tous leurs efforts pour resser
rer les liens naturels qui les unissent. Le
voyage de M. Poincaré ne fera que complé
ter l’œuvre commencée lors de la dernière
visite du roi d’Espagne.
On a parlé d’accord politique, d’alliance,
de coopération militaire et navale. C’est
aller un peu vite. Mais à défaut d’une allian
ce formelle, une sincère amitié peut et doit
avoir les résultats les plus heureux pour
les deux puissances qui ont des intérêts
communs dans la Méditerranée et qui pour
suivent, au Maroc, une action parallèle et
une œuvre identique.
D’ailleurs, l’opinion publique en Espa
gne est encore hésitante sur certaines
questions de politique extérieure, et c’est
ainsi que PA. B. G., parlant du voyage de
M. Poincaré, a pris soin d’avertir le gou
vernement de Madrid qu’il ne devait pas se
laisser entraîner par nous dans une poli
tique européenne où, du reste, nous n’a
vons nullement l’intention de l’engager.
Et pareillement, Pimparcial nous a avertis
qu'il ne saurait être question que d’une
collaboration étroite au Maroc et non d’une
alliance offensive et défensive en Europe.
Tel est bien notre avis. Et le Journal des
Débats a fort bien jugé la situation, no
tamment en ce qui concerne la question
marocaine. « La coopération franco-espa
gnole au Maroc, dit notre confrère, unit
consister dans l’entente confiante des auto
rités civiles et militaires des deux parties
de l’empire chérifien plutôt que dans une
association militaire. On risquerait de pro
voquer des froissements et, par suite, un
refroidissement de rapports si l’on établis
sait une collaboration trop étroite. »
Mais il n’est pas que, dans un temps
donné, cette amitié éprouvée des deux pays
ne puisse aboutir à une entente positive.
Cette entente deviendra nécessaire le jour
où l’Espagne ayant réalisé ses projets et de
venant puissance navale dans la Méditerra
née, devra forcément se rapprocher de l’un
des groupements de puissances. Or ses fron
tières communes avec la France, ses affini
tés naturelles avec notre pays, ses traditions
politiques qui la rapprochent de l’Angle
terre, — autant de raisons qui inclineront
son choix en faveur de la Triple Entente.
Dans le temps présent, nos relations avec
l’Espagne, sans qu’il y ait cependant confu
sion d’intérêts et d’action, seront d’autant
plus cordiales que nos rapports commer
ciaux auront été améliorés. C’est un point
des plus importants et qui va susciter des
négociations imminentes. Par suite d’un
protectionisme exagéré, nos exportations
en Espagne, de 1891 à 1911, sont tombées
de 326 à 164 millions, et celles d’Espagne
en France de 457 à 280 millions. Et c’est
l’Allemagne qui bénéficie de cette situation
fâcheuse pour nous. Une entente commer
ciale mettant fin au malaise actuel sera le
prélude excellent d’étroites relations politi
ques. Les hommes d’Etat des deux pays
ne manqueront pas, au cours de leurs en
tretiens à Madrid, de se préoccuper de cette
entente commerciale.
Th. Vallée.
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1'
M. de Monzie en Bretagne
M. de Monzie, sous-secrétaire d'Etat à la
marine marchande, a visité hier les princi
paux ports sardiniers du Finistère, afin de
prendre contact avec les pêcheurs et les usi
niers, d'entendre leurs observations et leurs
doléances sur les résultats de la campagne
de pêche et de leur faire part lui-même de
ses projets.
Accompagné du préfet, M. Chaleil, de M.
Kerzonçus, chef du service de pêche au
sous-secrétariat, et de M. Cangarden, chef-
adjoint, M. de Monzie s’est d’abord rendu à
Concarneau, où dans la mairie mise à sa dis
position par la municipalité socialiste, il a
reçu successivement les délégués des pê
cheurs et les représentants des fabricants..
Tout en se montrant disposé à tenir
compte des revendications qui lui ont été
exposées, M. de Monzie s’est efforcé de faire
comprendre aux délégués le besoin de re
noncer à des méthodes ou à des pratiques
qui procèdent d’un esprit de routine con
traire à l’intérêt d'une industrie menacée
par la concurrence étrangère.
En automobile, le ministre a gagné suc
cessivement Pont-l’Abbé, où il a reçu les dé-
legués des pécheurs de Penmarck, de Saint- ■
Ces commentaires et polémiques nous semblent
oir un intérêt particulier et une valeur émi-
mment instructive pour certaines catégories de
rsonnes déterminées, à savoir : pour ceux qui,
wJ temps en temps, se plaisent a répandre le
bruit que des pourparlers se poursuivent entre le
Saiat-Siège et le gouvernement français pour la
reprise des relations diplomatiques ; pour ceux
qui, dans ces derniers temps, se sont parfois po
sés en négociateurs diplomatiques, alors que de
fait, ils n’avaient aucune mission ni aucun man-
dat à ce sujet ; pour tous ceux enfin qui ont affir
mé et vont continuellement répétant que la res
ponsabilité de la rupture des relations entre le
Saint-Siège et le gouvernement français et la per
sistance de cet état de choses doivent être attri
buées à la politique du Vatican, c’est-à-dire au
Saint-Siège lui-même.
C’est seulement à ces divers points d6 vue que
les commentaires des journaux parisiens peuvent
avoir, nous semble-t-il, une importance quelcon
que.
M. Lemire se représentera
devant ses Electeurs
Les tribulations de l’abbé Lemire avec ses
collègues du clergé du diocèse de Cambrai
n’ont pas pris fin avec la mort de l’archevê-
que Delamaire. Celui-ci a disparu, mais la
direction qu’il avait imprimée à ses prêtres
a persisté, et cette direction n’est pas du
tout favorable à l’abbé député.
Celui-çi se défend comme il peut. Il se dé
clare bien décidé à briguer à nouveau les
suffrages de ses électeurs. Voici comment il
s’exprimait l’autre jour au cours d’une réu
nion à Hazebrouck :
Il n’est pas du tout démontré, a-t-il déclaré, que
j’aie une permission quelconque à demander.
L’abbé Lemire et l’abbé Gayraud, depuis 1906, ne
sont pas des candidats quelconques. I s jouissent
d’uo privilège. Ils ont été déclarés, par acte au-
thentique, exempts de la loi nouvelle qui fut pro
mulguée en 1906, et qu’on a rappeiee depuis.
Cette exemvlion na pas été annulée !
Je suis donc en possession d’un titre person
nel. Placé sur ce terrain, ne m’empêche d‘ê-
tre candidat.
Mais allons plus loin. Raisonnons d’après la loi
commune.
Pourquoi, s’il fallait une permission, dirs d’a
vance qu’elle me sera refusée, a moi plus qu’à
n’importe qui ? Qu’en sait-on ? "
Il faut supposer les supérieurs raisonnables et
il faut dire : ils feront ce qu’honnêtement nous fe
rions à leur place.
Refuseriez-vous, Messieurs, après vingt ans, à
un prêtre cinq fois élu, et toujours élu sur le mê
me programme, la permission de se représenter ?
Et cela pour faire plaisir à une coterie jalouse,
pour rendre le champ libre à un candidat rova-
liste ? ' 1
Non t
Ces déclarations n’ont pas été du goût des
curés doyens ce la circonscription de l’abbé
Lemire 1 s viennent de publier cans la Se
maine religieuse de Cambrai une lettre collec
tive où ils preteadent que le député d’Hze-
brouck « s’est disqualifié lui-même pir sa
politique flottante, son fléchissement à gau
che, ses relations scandaleuses avec les pires
ennemis du catholicisme, son mutisme sur
les questions d’ordre religieux, son impassi
bilité stupéfiante devant les lois néfastes » ;
ils font en outre un devoir aux catholiques
de se séparer nettement, ouvertement, de
M. Lemire, dont l’attitude, disent-ils, en
trave leur ministère, affaiblit le sens et la
pratique de l’obeissance et désoriente les
âmes.
Que répondront les catholiques ? D'ici au
mois de mai, ce ne sera probablement pas
la seule injonction qu’ils s’entendront faire
contre leur députe. ‘
s APPAIRESDORIENT
La Serbie et ses Alliés
Belgrade, 6 octobre.
Le gouvernement serbe a reçu avec une
vive satisfaction l'assurance qu’en présence
des événements actuels, l’attitude du gou
vernement roumain serait exactement iden
tique à ce qu’elle a été au cours de la der
nière guerre.
Elle comportera, dans la phase actuelle,
des démarches diplomatiques énergiques
dans les capitales où ces démarches seront
jugées miles, et, en cas de-complications,
une solidarité égale à celle qui s’est affirmée
l’été dernier.
La Réouverture de la Skoupchtina
Belgrade, 6 octobre.
A sa rentrée, qui aura lieu le 8 octobre, la
Skoupchtina anra d’abord à approuver un
emprunt de 250 millions contracté à l’étran-
ger. Le gouvernement prendra aussitôt une
avance sur l’emprunt.
Puis les séances seront probablement
ajournées pendant quelques semaines, le
budget étant inachevé par suite des nou
velles acquisitions territoriales.
La défaite albanaise
Belgrade, 6 octobre.
D’après de récents rapports, le reste des
bandes albanaises a été complètement anéan
ti dans le département de Monastir. Les au
torités ont été rétablies. L’ordre régne.
Dans le dernier combat qui s’est livré aux
environs de Prizrend, l’ennemi a été pris en
tre deux feux, celui des troupes serbes qui
se trouvent devant Prizrend et celui des
renforts venant de Tetovo.
Les Albanais ont été complètement battus
à Vranichte.
La politique du Monténégro
Cettigné, 6 octobre.
Il s’était manifesté ces jours-ci une certai
ne inquiétude au sujet des tendances politi
ques du Monténégro.
Dans les cercles bien informés on affirme
que le Monténégro est fermement résolu à
demeurer orienté dans le sens de la Triple-
Entente.
Une déclaration du mufti de Janina
Janina, 5 octobre.
Le mufti de Janina, chef spirituel de tous
les musulmans de l’Epire, vient d’adresser a
la presse une lettre de protestation contre
les allégations de certains milieux albanais
de Vallons qui avaient affirmé que les popUs
lations musulmanes des régions occupées
La Commission de délimitation
Sud-Albanaise
Monastir, 6 octobre.
Le gouvernement autrichien et le gouver
nement italien ont informé la Commission
internationale de délimitation de l’Epire
qu'ils avaient pris des mesures pour assurer
le servies d'automobiles destiné à faciliter
ses travaux. La base de ce service serait
Santi-Ouaranta.
Le nouveau Ministre de Bulgarie
à Constantinople
Sofia, 6 octobre.
Le gouvernement bulgare a demandé l’a
grément de la Porte pour la nomination de
M. Tochef, qui fut l’un des délégués des né
gociations de paix, comme ministre à Cons-
tantinople.
Les Echanges de Prisonniers
Sofia, 6 octobre.
Je transport des prisonniers turcs com-
mencera incessamment, à raison de trois
trains par jour.
Deux navires bulgares quittent demain
Bourgas, à destination de Trikeri, pour aller
chercher les prisonniers inlgares.
Les Négociations gréco-turgues
Berlin, 6 oêto.bre.
Au sujet des négociations gréco-turques,
on estime ici qu’un conflit entre les deux
États n’est pas inévitable. Toutefois ta situa
tion est assez dangereuse, estime-t-on ici,
par suite de la concentration de l’armée ot
tomane. La démobilisation turque aurait dû
commencer samedi. On n’a, à Berlin, reçu à
ce sujet aucune confirmation.
LE VOYAGE
DU
DE PARIS A LA CÔTE D'ARGOT
C’est à Mont-de-Marsan qu’a lieu la pre- t
mière réception officielle. Le train présiden
tiel y est arrivé hier à neaf heures cinq.
Le président est reçu à la gare par le pré-
fat des Landes ; M. Daraionez. maire de Mont
dealaronu ; æs membres du Conseil muni
cipal, les sénateurs et les députes du dépar
tement, et les membres du Conseil général.
Les honneurs militaires sont rendus par le
34e régiment d’infanterie. Après les souhaits
de bienvenue, le cortège se'forme. M. Poin
caré prend' place dans un landau conduit
par des artilleurs ; il a à ses côtés M. Bar
thou, M. Daraignez, maire ; le général Beau-
demoulin et M. Stephen Pichon. Le préfet et
les autorités suivent dans les autres voitu
res. L’escorte est fournie par un escadron
de chasseurs.
Le cortège traverse les rues de la ville,
superbement pavoisée, aux acclamations de
la foule et arrive à la préfecture à neuf heu
res vingt.
La musique de la garde républicaine joue
la Marseillaise. Des jeunes filles offrent des
fleurs au President.
Le préfet présente diverses délégations,
massées dans les salons de la préfecture. M.
Poincaré serre la main de plusieurs délégués.
M. Barthou, président du Conseil, demande
au chef de l’Etat la permis ion de lui pré
senter, en qualité de ministre des beaux-
arts, le compositeur Francis Planté M. Poin
caré serre la main de l’éminent musicien, à
qui M. Birthou donne l’accolade.
Le maire de Mont-de-Marsan et le doc
teur Lestage, vice-président du Conseil géné
ral des Landes, prononcent des allocutions
auxquelles le Président répond dans les ter
mes suivants :
Monsieur le Vice-Président,
Monsieur le Maire,
Messieurs,
Je suis très affligé du deuil qui vient de
frapper si douloureusement l'honorable
président de votre Conseil général, mon
vieil ami M. Lourdes ; je m'étais réjoui de
le trouver aujourd'hui à la tête de votre
Assemblée départementale ; il était un de
ceux qui étaient venus me prier de m’arrê
ter aujourd’hui dans votre département. Je
ne pouvais résister à ses instances et aux
vôtres. Je devais un souvenir d’amitié à vos
élus républicains ; je devais un témoignage
d’estime à vos populations laborieuses qui,
en un demi-siècle, ont transformé votre
région. De pauvre et d’insalubre qu’elle
était jadis, la voici devenue saine et pros
père.
Avec leurs magnifiques forêts de pins
maritimes, si abondantes en gemmes de ré
sine, avec leurs majestueux platanes et
leurs immenses chênes-lièges, avec leurs
étangs, leurs ruisseaux et leurs bruyères,
les Landes ne se contentent plus de nous
présenter quelques-uns des paysages de
France les plus pittoresques et les plus
émouvants. Elles nous donnent de vivants
exemples des victoires remportées, sur une
nature longtemps rebelle, par l'énergie et
la persévérance humaines. Dans cette ville,
qui fut une des plus anciennes bastides du
moyen-âge, — au pied du vieux donjon
construit par Gaston Phœbus, sur les ri
ves charmantes de la Douze et de la Mi-
douze la forte race des Montois multiplie
tous les jours les preuves de son ingénieuse
activité. Elle contribue ainsi, pour sa part,
à développer les ressources morales et ma
térielles de la France. Je lui adresse, au
nom de la République, mes vives félicita
tions.
Les discours sont terminés. Le président
de la République s’entretient quelques ins
tants avec les membres du Conseil général,
notamment avec M. Milliès-Lacroix, ancien
ministre, sénateur du département, et M.
Raymond Poincaré, qu’accompagnent MM.
Barthou, président du Conseil, et Pichon,
ministre des affaires étrangères, regagne le
train qui repart à dix heures un quart pour
la halte de Peyrouton, d’où le cortège se
rendra en voiture à la ville de Dax.
A Dax, M. Lartigau, maire de Dax, souhaite
la bienvenue au président, qui répond pai
l’allocotion suivante :
Monsieur le maire. Messieurs,
Après avoir consacré, ce matin, au chef
lieu du département des Landes quelques
minutes trop vite écoulées, comment au
rais-je refusé de traverser maintenant la
ville de Dax ? Vous m’avez démontré sans
peine que la courbe de la voie ferrée m’en-
traînait à un détour inutile et que la ligne
droite était ici non seulement le plus court
chemin d’un point à un autre, mais aussi le
plus agréable. L’accueil des Dacquois
achève cette démonstration d’une manière
si éclatante que je n’oublierai jamais, je
vous prie de le croire, cette aimable leçon
de géométrie.
Je connaissais depuis longtemps vos
thermes gallo-romains ; mais, lorsqu’on
revient à Dax à un intervalle de quelques
années, on est frappé des agrandissements •
et des embellissements d’une ville qui offre
l’hospitalité à un nombre toujours croissant
de baigneurs et qui a la légitime fierté de
justifier sa réputation universelle.
Ces progrès incessants font grand hon
neur à la population dacquoise. Elle a l‘a-
mour de sa cité ; elle la veut élégante et
prospère ; elle cherche à y répandre le bien-
être et à y développer les œuvres sociales,
il m’est aujourd'hui très agréable de lui
apporter les compliments et les vœux du
gouvernement de la République.
A midi quarante, le president de la Répu
blique arrive à Bayonne où il restera près de
deux heures, et où a lieu un banquet offert
a 3 musée Bonnat.
Au cours de ce banquet, M. Garat, député»
maire de Bayonne, porte la santé de M.
Poincaré et IC remercie de s’être arrêté à
Bayonne ; il regrevte, toutefois, que le temps
soit trop mesuré pour gu’il puisse faire an
président les honneurs de ,3 ville. Il ajoute :
Notre gratitude, très vive, va tus particulière
ment à M. Louis Barthou, président d. Conseil»
notre éminent compatriote, dont le concours de-
voué a toujours été d’une aide précieuse pour 33
ville de Bayonne ; en le proclamant dans cette
circonstance, j’aurai accompli un devoir de re
connaissance que mon amitié rend fort agréable»
et j’aurai exprimé aussi le sentiment d’admiration
que nous inspirent son grand talent et son labeur
opiniâtre pour la defense et le bien du pays.
Monsieur le président, nos souhaits d’heureux
voyage vous accompagneront pendant votre sé
jour en Espagne. Dans ce coin paisible et gra
cieux de la frontière pyrenéenne qui sert d* trait
d’union entre les peuples espagnol et français, et
où chaque jour nous est donné le spectacle de
l’échange de leur amitié cordiale, nous nous ré-
solussons de tout, ce qui peut contribuer à leur
rannochement et a resserrer encore les liens
dea s nowreux qui unissent deux grandes na
Inad.tngA à s’entendre et a s’aima ' Rows
gaaerons, aurund <°. nua cœurs, l’inoubliaole
souvenir de votre vish,©, avec 1 espoir de VoU
voir revenir un jour procain parmi nous.
Je lève mon verre en vob. nonneur.
M. Poincaré répond :
Monsieur le Maire,
Messieurs,
Je regrette vivement de ne pouvoir, au
jourd'hui, que traverser, sur un faible par
cours, le département des Basses-Pyrénées.
Si je n’avais écouté que mes désirs, j’au
rais bien volontiers, en ces derniers mois,
employé quelques jours à voyager, en com
pagnie de votre éminent compatriote, M.
Louis Barthou, au pays basque et au pays
béarnais.
Je me félicite, du moins, d’avoir pu m’ar-
rêter un instant dans votre ville et d’y
avoir revu vos beaux quais de laNiveet de
l’Adour, votre vieux château, votre cita
delle, votre lanterne de Vauban, vos rues si
pleines de vie, de couleur et de gaieté. J’ai
grand plaisir également à me trouver au
milieu d’une population que je sais ferme
ment attachée aux idées républicaines et
ardemment patriote.
Je vous remercie de m’avoir ménagé cette
halte charmante. Depuis le jour où votre
illustre concitoyen, mon vieil et cher ami
Léon Bonnat, a généreusement donné à sa
ville natale les magnifiques collections
qu’il avait réunies, je me suis bien souvent
proposé de venir visiter le musée qui porte
son nom. Vous m’avez offert une incompa
rable occasion d’accomplir ce pèlerinage
artistique.
J’avais eu à Paris, dans l’atelier du maî
tre, un avant goût des merveilles que j’ai
trouvées ici. J’y avais vu quelques-uns de
ces admirables dessins dont vous possédés
maintenant des séries inestimables et dang
lesquelles se révèlent, en exemples saisis
sants. le génie de Rembrandt, la grâce de
Raphaël, la grandeur inquiète de Michel-
Ange, l’art si attentif et si consciencieux
quingres savait mettre dans ses moindres
crayons.
Mais voici qu'en cette maison sont grou
pés aussi d’autres chefs-d’œuvre, — com
me ces toiles où notre ami. tout jeune en
core, laissait déjà la marque de son talent
si probe et si vigoureux, — ou comme ces
Goya et ces Greco. qui m’indiquent au
jourd’hui, par avance, le chemin de l’Es-
pagne.
Ils m’appellent déjà de l’autre côté des
Pyrénées, chez le peuple ami auquel je
vais porter le salut de la France. Ils me
font signe que le temps passe et qu’il va
falloir partir. Mais, au moment de vous
quitter, je ne puis m’empêcher d’évoquer
une jolie page, toute attendrie, que Victor
Hugo a écrite ici il y a soixante-dix ans.
C'était la seconde fois qu’il venait à
Bayonne; il y avait séjourné tout enfant
avec sa mère et en avait emporté le souve
nir d’une adorable jeune fille au regard
doux et voilé, aux longs cheveux coiffes
d’un madras thé à bordure verte. Pendant
qu’elle lui faisait la lecture à haute voix, il
avait rougi et tremblé auprès d elle et il
avait, disait-il, vu poindre dans le coin le
plus obscur de son âme l’ombre divine de
l’amour. . _ ..
Cette apparition fugitive, cette vision de
beauté, n’était-ce pas l’image de Bayonne
elle-même, de Bayonne trop tôt quittée/
Je ne sais ; mais, en tout cas, une ville ou
a battu, pour la première fois, le cœurd Ul
grand poète et où est né un grand peintre,
est une cité privilégiée qui a l'art de cou.
N H,770
(6 Pages)
6 Centimes — CDITION DU MATIN — 6 Centimes
(6 Pages)
Mardi 1 Octobre 1943
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TBOE MOIS Six Mois
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les Bureau 2 a a Posta eo rrane ,
Dernière Heure i
PARIS, TROIS HEURES MATIN
Guénolé, puis Douarnenez, où il a reçu les
pêcheurs.
ES
ESPAGNE
A 4 heures, il s’est embarqué sur un tor
pilleur qui l’a conduit au delà du cap de
Chèvre à Camaret, où une réception lui
été faite.
la
a
par l’armée grecque étaient en butte aux
vexations et qu’une anarchie.complète ré
gnait à Koritza et à Delvino.
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 6 OCTOBRE
Cotons : octobre, baisse 16 points ; dé-
cembre, baisse 15 points ; janvier, baissé
20 points; mars,baisse 18 points.—Soutenu.
Calés : hausse 2 à 9 points.
Le voyage
président de
à Madrid de M Poincaré
la République, accompagné
par le ministre des affaires étrangères, M.
Pichon, doit être considéré comme la con-
sécration d’une politique d’amicale entente
avec l’Espagne. Les relations entre les deux
La France et le Saint-Siège
À propos des commentaires des journaux
français sur la question des relations avec le
Saint-Siège et des intérêts catholiques en
Orient, VOsservatore Romano publie la note
suivante. On sait que ce journal est l’organe
officiel du Vatican.
Dans cette lettre, le mufti déclare que les
musulmans jouissent en Epire des mêmes
libertés que les chrétiens et affirme qu’il se
fait l’interprète de tous ses coreligionnaires
en exprimant aux autorités helléniques
sentiments de gratitude et d’affection.
ses
METAUR
LONDRES, 6 Octobre, Dépêche de 4 h. 30
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Comptant..
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3 mois
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3 mois !
calme
£ 185 5/-
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Prix comparés avec ceux del deuxième Bourse
du 3 octobre 4913.
NEW-YORK, 6 OCTOBRE
Cuivre Standard disp.
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Maïs sur
Décembre.
68 1/2
68 7 8
—•
Mai
70 4/2
70 5/8
Saindoux sur.
Octobre...
10 70
10 80
= === ====== =%
Janvier...
10 77
10 82
A Hendaye
HENDAYE. — A 4 h. 15, le cortège est arrivé
a Saint-Jean-de-Luz où le président s’arrête
pour entendre un orchestre qui joue un air
local.
Le cortège se remet en marche pour Hen-
dave qu’il ne fait que traverser.
Le président se rend immédiatement au
sanarium où il retrouve Mme Poincaré arri-
gée à Hendaye dès le début de l’après-midi.
M. Poincaré, guidé par M. Mesureur, visite
‘établissement.
Il félicite le personnel médical et hospita
lier puis se retire après avoir remis une
somme de cinq cents francs au directeur.
Le président va ensuite rendre visite à MM.
Pierre Loti et Paul Strauss.
Après un lunch, M. Poincaré se rend à la
gare, où l’attend le train présidentiel qui doit
le conduire à Irun.
Mme Poincaré reste à Hendaye.
L’Arrivée à Irun
IRUN. — Lorsqu’il descend du train, le pré-
aident porte le grand cordon de la Légion-
d’Honneur sur la poitrine et au cou le col
lier de la Toison-d’Or.
M. Poincaré est salué par le général Espi-
nosa, chef de la' mission espagnole, mise par
de roi à la disposition du président.
M. Poincaré a quitté Iran à 6 h. 30.
Télégramme de Bienvenue du Roi
; Avant son départ, il avait reçu le télégram-
me suivant du roi d’Espagne :
« A Son Excellence Monsieur Poincaré,
Président de la République française.
» Au moment de votre arrivée en Espagne,
c’est avec un vrai plaisir que je m’empresse
de vous souhaiter ia bienvenue Irès cordiaïo '
vo nS retterant les sentiments d’amitié sin-
cère et de vive sympathie pour la France qui
sont heureusement partagés de tout cœur
par mon peuple.
» Je forme les meilleurs vœux pour que
les souvenirs de votre séjour parmi nous
soient des plus agréables.
» Signé : ALFONSO. »
Réponse de M. Poincaré
; M. Poincaré a répondu par la dépêche sui
vante :
« A Sa Majesté le roi Alphonse XilI, Madrid.
» Je remercie Votre Majesté de ses aima-
bles souhaits de bienvenue. Je viens d’éprou-
ver en entrant en Espagne la sincérité des
sentiments du peuple espagnol pour la Fran
ce. Je suis heureux de vous exprimer à mon
tour tous les vœux de mon pays pour Votre
Majesté et pour sa noble nation.
' » Signé : Poincaré. »
Le passage à Saint-Sébastien
UN INFANTICIDE
BÉZIERS.= Une vendangeuse, âgée de 43
ans, a mis au monde, à Bessan, dans le gre
nier où elle était logée, un enfant du sexe
féminin et l’a étouffé.
Le petit cadavre a été trouvé caché sous
un amas de paille.
La mère a été arrêtés et conduite à Bé-
ziers. —
UN LEGS A L’EMPEREUR D’ALLEMAGNE
BERLN.— Un riche propriétaire foncier a
légué une somme de plus de 800,000 marks
à l’empereur d’Allemagne pour la consa
crer à l’armée et à la marine allemandes.
L’empereur a accepté la moitié de cette
somme ; la veuve du testataire recevra l’au
tre moitié.
ARRESTATIONS DE SUFFRAGETTES
Londres. — Miss Annie Kenney, suffra
gette,qui avait été mise en liberté provisoire,
vient d’être de nouveau arrêtée hier après-
midi, au cours d’une réunion.
On a également arrêté huit autres suffra
gettes qui s’opposaient à cette arrestation.
-------- -= , -
L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
EN CHINE
Pékin. — Après trois ballottages, Yuan Shi
Kai a été élu président de la République par
507 voix contre 179 à Li Yuan Hong.
L’Autriche contre S6S sujets Italiens
—Quant le train prési
dentiel est passe à Saint-Sébastien, la mu
sique municipale a joué la Marseillaise.
M. Poincaré, vivement acclamé, reçut les
Saint Sébastien.
salutations des autorités et remercia le maire
de la réception qui lui avait été faite.
; De chaleureuses acclamations ont accueilli
M. Barthou.
Les Conseillers municipaux de Paris
à Madrid
Madrid. — Sur l’invitation de la munici-
palite madrilène, les conseillers municipaux
de Paris se sont rendus à quatre heures à
l'Htel de Ville.
Alphonse XIII reçoit le
Général Lyautey
/ Madrid. — Le roi a reçu à 5 h. 1/2, le gé-
néral Lyautey, qui était accompagné de l’at
taché militaire de l’ambassade de France et
des officiers d'ordonnance.
LE CONGRÈS INTERNATIONAL
BE LA LIBRE PENSÉE
Lisbonne. — M. Magalhais Lima a présidé
d’ouverture du Congrès international de la
Libre Pensée.
( Les congressistes seront reçus par le pré
sident de la République.
■ LA TUERIE DE LANDREAU
.. NANTES. — Redureau a été interrogé hier
soir pour la première fois par le juge d’ins-
truction.
< Interrogé sur le mobile de son crime, Re-
‘dureaua déclaré qu’il avait voulu se venger
de son patron qui l'avait traité de « fai-
néant ».
1 II a ensuite fait le récit du drame.
INCIDENT AU CONSEIL DE GUERRE
DE MARSEILLE
1 Marseille. — A l'audience du conseil de
guerre, le soldat Ferran qui comparaissait
Sous l’inculpation de refus d’obéissance,
‘s’est précipité vers la table des membres du
conseil et a éparpillé les pièces du dossier
sur le sol en invectivant le president.
( Les gendarmes ont dû reconduire Ferran
en cellule.
i Le Conseil a condamné le soldat à cinq ans
de travaux publics
M. Giulio Caprin, un des écrivains d'Italie
les mieux informés de la situation des Ita-
liens dans leTrentin et à Trieste, publie dans
le ue Ficrence un article très re ¬
marqué à propos des mesures récemment
prises par le gouvernement de Vienne.
Avec une sérénité et une objectivité qu’il
convient de louer parce qu’elles étaient diffi
ciles à atteindre, M. Giulio Caprin cherche à
démêler les raisons politiques qui poussent
le gouvernement autrichien à poursuivre
méthodiquement une politique si évidem
ment propre à indisposer l’allié italien. M.
Caprin repousse énergiquement l’hypothèse
d’une provocation de la part de Vienne
L’Autriche a donné ordre aux journaux offi
cieux de ne plus parler de ce qui se trame
contre les Italiens dans le Treniin et à Tries
te. Elle est convaincue que le gouverne
ment italien pourrait obtenir, lui aussi,
qu’on ne parlât plus de ces mesures. Pour
les gouvernants de Vienne « un fait dont on
ne parle plus n’existe plus ». C’est tout ce
qu’il souhaite.
Selon M. Caprin, il ne serait pas impossi
ble que l’attitude de Vienne à l’égard des
Italiens fût en rapport avec les progrès du
slavisme et du trialisme. Un journal alle
mand de Salzbourg écrivait récemment :
« Nous pouvons voir aujourd’hui comment
certains cercles irresponsables et ce qui
est plus curieux, d’autres cercles respon
sables, sont à l’œuvre pour faire de notre
pays un état slave par la grâce du Vati
can. » )
Or le trialisme, suivant M. Caprin, ne tar
derait pas à sla viser les Italiens.' Certains
partisans du trialisme, à vrai dire, affirment
bien qu’une fois les territoires italiens assu
rés au slavisme, les Slaves dominateurs
considéreraient avec bienveillance la cul
ture italienne pour laquelle ils éprouvent
plus de sympathie que pour l’allemande».
Mais M. Caprin n’attache à cette promesse
aucun prix, vu que « la culture slave ac
tuelle n’est qu’une traduction souvent in
correcte et approximative de la culture alle
mande ».
Au demeurant, M. Caprin estime que le
gouvernement de Vienne n’a point l'inten
tion de laisser les Slaves s’emparer totale
ment de Trieste. Le lieutenant général de
Hohenlohe a sans doute formulé le point
de vue gouvernemental en déclarant na
guère « que Trieste est une ville qui n’ap
partient à aucune nationalité ». Voilà le
point où i’on veut arriver. Par© absurdité,
au surplus.
« Dans cette Autriche même, écrit M. Ca
prin, où la réalité s’adapte continuellement
à l’absurde, il n'existe pas de lieux sans na
tionalité. On connaît des lieux de nationali
tés mêlées où les éléments contrairent sa
combattent pour la suprématie. Mais la mens
austriaca est encore une espèce de mens mys-
tique. Elle rêve d’équilibres théoriques, d’an-
nulements mathématiques de forces contrai
res. Elle traite les peuples, leur langue, leur
conscience, leur réalité vivante comme des
postulats métaphysiques. Ella poursuit en
core la création alchimique de cette âme
imaginaire qui serait l’Autrichien idéal : un
être polyglotte qui n’adopterait spécialement
aucune des langues qu’il sait et ne s’ea ser
virait que pour exprimer ce que l’Etat l’au
torise à penser et a sentir ».
Imagine-t-on les Italiens d’Autriche se
conformant à cet idéal viennois ? Comment
ignoreraient-ils l’italianité voisine et le pa
trimoine intellectuel du pays voisin dont ils
participent ? Telle est pourtant la tâche que
poursuivent à l’égard des Italiens de l'empire
le gouvernement devienne et tes agents : la
destruction spirituelle, sinon matérielle, de
tout un peuple.
pays avaient été fâcheusement troublées, if
y a deux ans, et des difficultés assez sé
rieuses avaient été suscitées au Maroc par
des officiers supérieurs espagnols, cepen
dant que la presse madrilène, au moment
de la discussion de la convention marocai
ne, ne nous cachait nullement son hostilité.
Mais le voyage d’Alphonse XIII en Fran
ce, au printemps dernier, vint souligner le
rétablissement de relations amicales entre
les deux États ; le jeune souverain, qui a
toujours témoigné à la France une particu
lière sympathie, reçut de la population pa
risienne un accueil chaleureux ; il était dé
sormais évident que la France et l’Espagne
allaient faire tous leurs efforts pour resser
rer les liens naturels qui les unissent. Le
voyage de M. Poincaré ne fera que complé
ter l’œuvre commencée lors de la dernière
visite du roi d’Espagne.
On a parlé d’accord politique, d’alliance,
de coopération militaire et navale. C’est
aller un peu vite. Mais à défaut d’une allian
ce formelle, une sincère amitié peut et doit
avoir les résultats les plus heureux pour
les deux puissances qui ont des intérêts
communs dans la Méditerranée et qui pour
suivent, au Maroc, une action parallèle et
une œuvre identique.
D’ailleurs, l’opinion publique en Espa
gne est encore hésitante sur certaines
questions de politique extérieure, et c’est
ainsi que PA. B. G., parlant du voyage de
M. Poincaré, a pris soin d’avertir le gou
vernement de Madrid qu’il ne devait pas se
laisser entraîner par nous dans une poli
tique européenne où, du reste, nous n’a
vons nullement l’intention de l’engager.
Et pareillement, Pimparcial nous a avertis
qu'il ne saurait être question que d’une
collaboration étroite au Maroc et non d’une
alliance offensive et défensive en Europe.
Tel est bien notre avis. Et le Journal des
Débats a fort bien jugé la situation, no
tamment en ce qui concerne la question
marocaine. « La coopération franco-espa
gnole au Maroc, dit notre confrère, unit
consister dans l’entente confiante des auto
rités civiles et militaires des deux parties
de l’empire chérifien plutôt que dans une
association militaire. On risquerait de pro
voquer des froissements et, par suite, un
refroidissement de rapports si l’on établis
sait une collaboration trop étroite. »
Mais il n’est pas que, dans un temps
donné, cette amitié éprouvée des deux pays
ne puisse aboutir à une entente positive.
Cette entente deviendra nécessaire le jour
où l’Espagne ayant réalisé ses projets et de
venant puissance navale dans la Méditerra
née, devra forcément se rapprocher de l’un
des groupements de puissances. Or ses fron
tières communes avec la France, ses affini
tés naturelles avec notre pays, ses traditions
politiques qui la rapprochent de l’Angle
terre, — autant de raisons qui inclineront
son choix en faveur de la Triple Entente.
Dans le temps présent, nos relations avec
l’Espagne, sans qu’il y ait cependant confu
sion d’intérêts et d’action, seront d’autant
plus cordiales que nos rapports commer
ciaux auront été améliorés. C’est un point
des plus importants et qui va susciter des
négociations imminentes. Par suite d’un
protectionisme exagéré, nos exportations
en Espagne, de 1891 à 1911, sont tombées
de 326 à 164 millions, et celles d’Espagne
en France de 457 à 280 millions. Et c’est
l’Allemagne qui bénéficie de cette situation
fâcheuse pour nous. Une entente commer
ciale mettant fin au malaise actuel sera le
prélude excellent d’étroites relations politi
ques. Les hommes d’Etat des deux pays
ne manqueront pas, au cours de leurs en
tretiens à Madrid, de se préoccuper de cette
entente commerciale.
Th. Vallée.
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H"
• I e '
1'
M. de Monzie en Bretagne
M. de Monzie, sous-secrétaire d'Etat à la
marine marchande, a visité hier les princi
paux ports sardiniers du Finistère, afin de
prendre contact avec les pêcheurs et les usi
niers, d'entendre leurs observations et leurs
doléances sur les résultats de la campagne
de pêche et de leur faire part lui-même de
ses projets.
Accompagné du préfet, M. Chaleil, de M.
Kerzonçus, chef du service de pêche au
sous-secrétariat, et de M. Cangarden, chef-
adjoint, M. de Monzie s’est d’abord rendu à
Concarneau, où dans la mairie mise à sa dis
position par la municipalité socialiste, il a
reçu successivement les délégués des pê
cheurs et les représentants des fabricants..
Tout en se montrant disposé à tenir
compte des revendications qui lui ont été
exposées, M. de Monzie s’est efforcé de faire
comprendre aux délégués le besoin de re
noncer à des méthodes ou à des pratiques
qui procèdent d’un esprit de routine con
traire à l’intérêt d'une industrie menacée
par la concurrence étrangère.
En automobile, le ministre a gagné suc
cessivement Pont-l’Abbé, où il a reçu les dé-
legués des pécheurs de Penmarck, de Saint- ■
Ces commentaires et polémiques nous semblent
oir un intérêt particulier et une valeur émi-
mment instructive pour certaines catégories de
rsonnes déterminées, à savoir : pour ceux qui,
wJ temps en temps, se plaisent a répandre le
bruit que des pourparlers se poursuivent entre le
Saiat-Siège et le gouvernement français pour la
reprise des relations diplomatiques ; pour ceux
qui, dans ces derniers temps, se sont parfois po
sés en négociateurs diplomatiques, alors que de
fait, ils n’avaient aucune mission ni aucun man-
dat à ce sujet ; pour tous ceux enfin qui ont affir
mé et vont continuellement répétant que la res
ponsabilité de la rupture des relations entre le
Saint-Siège et le gouvernement français et la per
sistance de cet état de choses doivent être attri
buées à la politique du Vatican, c’est-à-dire au
Saint-Siège lui-même.
C’est seulement à ces divers points d6 vue que
les commentaires des journaux parisiens peuvent
avoir, nous semble-t-il, une importance quelcon
que.
M. Lemire se représentera
devant ses Electeurs
Les tribulations de l’abbé Lemire avec ses
collègues du clergé du diocèse de Cambrai
n’ont pas pris fin avec la mort de l’archevê-
que Delamaire. Celui-ci a disparu, mais la
direction qu’il avait imprimée à ses prêtres
a persisté, et cette direction n’est pas du
tout favorable à l’abbé député.
Celui-çi se défend comme il peut. Il se dé
clare bien décidé à briguer à nouveau les
suffrages de ses électeurs. Voici comment il
s’exprimait l’autre jour au cours d’une réu
nion à Hazebrouck :
Il n’est pas du tout démontré, a-t-il déclaré, que
j’aie une permission quelconque à demander.
L’abbé Lemire et l’abbé Gayraud, depuis 1906, ne
sont pas des candidats quelconques. I s jouissent
d’uo privilège. Ils ont été déclarés, par acte au-
thentique, exempts de la loi nouvelle qui fut pro
mulguée en 1906, et qu’on a rappeiee depuis.
Cette exemvlion na pas été annulée !
Je suis donc en possession d’un titre person
nel. Placé sur ce terrain, ne m’empêche d‘ê-
tre candidat.
Mais allons plus loin. Raisonnons d’après la loi
commune.
Pourquoi, s’il fallait une permission, dirs d’a
vance qu’elle me sera refusée, a moi plus qu’à
n’importe qui ? Qu’en sait-on ? "
Il faut supposer les supérieurs raisonnables et
il faut dire : ils feront ce qu’honnêtement nous fe
rions à leur place.
Refuseriez-vous, Messieurs, après vingt ans, à
un prêtre cinq fois élu, et toujours élu sur le mê
me programme, la permission de se représenter ?
Et cela pour faire plaisir à une coterie jalouse,
pour rendre le champ libre à un candidat rova-
liste ? ' 1
Non t
Ces déclarations n’ont pas été du goût des
curés doyens ce la circonscription de l’abbé
Lemire 1 s viennent de publier cans la Se
maine religieuse de Cambrai une lettre collec
tive où ils preteadent que le député d’Hze-
brouck « s’est disqualifié lui-même pir sa
politique flottante, son fléchissement à gau
che, ses relations scandaleuses avec les pires
ennemis du catholicisme, son mutisme sur
les questions d’ordre religieux, son impassi
bilité stupéfiante devant les lois néfastes » ;
ils font en outre un devoir aux catholiques
de se séparer nettement, ouvertement, de
M. Lemire, dont l’attitude, disent-ils, en
trave leur ministère, affaiblit le sens et la
pratique de l’obeissance et désoriente les
âmes.
Que répondront les catholiques ? D'ici au
mois de mai, ce ne sera probablement pas
la seule injonction qu’ils s’entendront faire
contre leur députe. ‘
s APPAIRESDORIENT
La Serbie et ses Alliés
Belgrade, 6 octobre.
Le gouvernement serbe a reçu avec une
vive satisfaction l'assurance qu’en présence
des événements actuels, l’attitude du gou
vernement roumain serait exactement iden
tique à ce qu’elle a été au cours de la der
nière guerre.
Elle comportera, dans la phase actuelle,
des démarches diplomatiques énergiques
dans les capitales où ces démarches seront
jugées miles, et, en cas de-complications,
une solidarité égale à celle qui s’est affirmée
l’été dernier.
La Réouverture de la Skoupchtina
Belgrade, 6 octobre.
A sa rentrée, qui aura lieu le 8 octobre, la
Skoupchtina anra d’abord à approuver un
emprunt de 250 millions contracté à l’étran-
ger. Le gouvernement prendra aussitôt une
avance sur l’emprunt.
Puis les séances seront probablement
ajournées pendant quelques semaines, le
budget étant inachevé par suite des nou
velles acquisitions territoriales.
La défaite albanaise
Belgrade, 6 octobre.
D’après de récents rapports, le reste des
bandes albanaises a été complètement anéan
ti dans le département de Monastir. Les au
torités ont été rétablies. L’ordre régne.
Dans le dernier combat qui s’est livré aux
environs de Prizrend, l’ennemi a été pris en
tre deux feux, celui des troupes serbes qui
se trouvent devant Prizrend et celui des
renforts venant de Tetovo.
Les Albanais ont été complètement battus
à Vranichte.
La politique du Monténégro
Cettigné, 6 octobre.
Il s’était manifesté ces jours-ci une certai
ne inquiétude au sujet des tendances politi
ques du Monténégro.
Dans les cercles bien informés on affirme
que le Monténégro est fermement résolu à
demeurer orienté dans le sens de la Triple-
Entente.
Une déclaration du mufti de Janina
Janina, 5 octobre.
Le mufti de Janina, chef spirituel de tous
les musulmans de l’Epire, vient d’adresser a
la presse une lettre de protestation contre
les allégations de certains milieux albanais
de Vallons qui avaient affirmé que les popUs
lations musulmanes des régions occupées
La Commission de délimitation
Sud-Albanaise
Monastir, 6 octobre.
Le gouvernement autrichien et le gouver
nement italien ont informé la Commission
internationale de délimitation de l’Epire
qu'ils avaient pris des mesures pour assurer
le servies d'automobiles destiné à faciliter
ses travaux. La base de ce service serait
Santi-Ouaranta.
Le nouveau Ministre de Bulgarie
à Constantinople
Sofia, 6 octobre.
Le gouvernement bulgare a demandé l’a
grément de la Porte pour la nomination de
M. Tochef, qui fut l’un des délégués des né
gociations de paix, comme ministre à Cons-
tantinople.
Les Echanges de Prisonniers
Sofia, 6 octobre.
Je transport des prisonniers turcs com-
mencera incessamment, à raison de trois
trains par jour.
Deux navires bulgares quittent demain
Bourgas, à destination de Trikeri, pour aller
chercher les prisonniers inlgares.
Les Négociations gréco-turgues
Berlin, 6 oêto.bre.
Au sujet des négociations gréco-turques,
on estime ici qu’un conflit entre les deux
États n’est pas inévitable. Toutefois ta situa
tion est assez dangereuse, estime-t-on ici,
par suite de la concentration de l’armée ot
tomane. La démobilisation turque aurait dû
commencer samedi. On n’a, à Berlin, reçu à
ce sujet aucune confirmation.
LE VOYAGE
DU
DE PARIS A LA CÔTE D'ARGOT
C’est à Mont-de-Marsan qu’a lieu la pre- t
mière réception officielle. Le train présiden
tiel y est arrivé hier à neaf heures cinq.
Le président est reçu à la gare par le pré-
fat des Landes ; M. Daraionez. maire de Mont
dealaronu ; æs membres du Conseil muni
cipal, les sénateurs et les députes du dépar
tement, et les membres du Conseil général.
Les honneurs militaires sont rendus par le
34e régiment d’infanterie. Après les souhaits
de bienvenue, le cortège se'forme. M. Poin
caré prend' place dans un landau conduit
par des artilleurs ; il a à ses côtés M. Bar
thou, M. Daraignez, maire ; le général Beau-
demoulin et M. Stephen Pichon. Le préfet et
les autorités suivent dans les autres voitu
res. L’escorte est fournie par un escadron
de chasseurs.
Le cortège traverse les rues de la ville,
superbement pavoisée, aux acclamations de
la foule et arrive à la préfecture à neuf heu
res vingt.
La musique de la garde républicaine joue
la Marseillaise. Des jeunes filles offrent des
fleurs au President.
Le préfet présente diverses délégations,
massées dans les salons de la préfecture. M.
Poincaré serre la main de plusieurs délégués.
M. Barthou, président du Conseil, demande
au chef de l’Etat la permis ion de lui pré
senter, en qualité de ministre des beaux-
arts, le compositeur Francis Planté M. Poin
caré serre la main de l’éminent musicien, à
qui M. Birthou donne l’accolade.
Le maire de Mont-de-Marsan et le doc
teur Lestage, vice-président du Conseil géné
ral des Landes, prononcent des allocutions
auxquelles le Président répond dans les ter
mes suivants :
Monsieur le Vice-Président,
Monsieur le Maire,
Messieurs,
Je suis très affligé du deuil qui vient de
frapper si douloureusement l'honorable
président de votre Conseil général, mon
vieil ami M. Lourdes ; je m'étais réjoui de
le trouver aujourd'hui à la tête de votre
Assemblée départementale ; il était un de
ceux qui étaient venus me prier de m’arrê
ter aujourd’hui dans votre département. Je
ne pouvais résister à ses instances et aux
vôtres. Je devais un souvenir d’amitié à vos
élus républicains ; je devais un témoignage
d’estime à vos populations laborieuses qui,
en un demi-siècle, ont transformé votre
région. De pauvre et d’insalubre qu’elle
était jadis, la voici devenue saine et pros
père.
Avec leurs magnifiques forêts de pins
maritimes, si abondantes en gemmes de ré
sine, avec leurs majestueux platanes et
leurs immenses chênes-lièges, avec leurs
étangs, leurs ruisseaux et leurs bruyères,
les Landes ne se contentent plus de nous
présenter quelques-uns des paysages de
France les plus pittoresques et les plus
émouvants. Elles nous donnent de vivants
exemples des victoires remportées, sur une
nature longtemps rebelle, par l'énergie et
la persévérance humaines. Dans cette ville,
qui fut une des plus anciennes bastides du
moyen-âge, — au pied du vieux donjon
construit par Gaston Phœbus, sur les ri
ves charmantes de la Douze et de la Mi-
douze la forte race des Montois multiplie
tous les jours les preuves de son ingénieuse
activité. Elle contribue ainsi, pour sa part,
à développer les ressources morales et ma
térielles de la France. Je lui adresse, au
nom de la République, mes vives félicita
tions.
Les discours sont terminés. Le président
de la République s’entretient quelques ins
tants avec les membres du Conseil général,
notamment avec M. Milliès-Lacroix, ancien
ministre, sénateur du département, et M.
Raymond Poincaré, qu’accompagnent MM.
Barthou, président du Conseil, et Pichon,
ministre des affaires étrangères, regagne le
train qui repart à dix heures un quart pour
la halte de Peyrouton, d’où le cortège se
rendra en voiture à la ville de Dax.
A Dax, M. Lartigau, maire de Dax, souhaite
la bienvenue au président, qui répond pai
l’allocotion suivante :
Monsieur le maire. Messieurs,
Après avoir consacré, ce matin, au chef
lieu du département des Landes quelques
minutes trop vite écoulées, comment au
rais-je refusé de traverser maintenant la
ville de Dax ? Vous m’avez démontré sans
peine que la courbe de la voie ferrée m’en-
traînait à un détour inutile et que la ligne
droite était ici non seulement le plus court
chemin d’un point à un autre, mais aussi le
plus agréable. L’accueil des Dacquois
achève cette démonstration d’une manière
si éclatante que je n’oublierai jamais, je
vous prie de le croire, cette aimable leçon
de géométrie.
Je connaissais depuis longtemps vos
thermes gallo-romains ; mais, lorsqu’on
revient à Dax à un intervalle de quelques
années, on est frappé des agrandissements •
et des embellissements d’une ville qui offre
l’hospitalité à un nombre toujours croissant
de baigneurs et qui a la légitime fierté de
justifier sa réputation universelle.
Ces progrès incessants font grand hon
neur à la population dacquoise. Elle a l‘a-
mour de sa cité ; elle la veut élégante et
prospère ; elle cherche à y répandre le bien-
être et à y développer les œuvres sociales,
il m’est aujourd'hui très agréable de lui
apporter les compliments et les vœux du
gouvernement de la République.
A midi quarante, le president de la Répu
blique arrive à Bayonne où il restera près de
deux heures, et où a lieu un banquet offert
a 3 musée Bonnat.
Au cours de ce banquet, M. Garat, député»
maire de Bayonne, porte la santé de M.
Poincaré et IC remercie de s’être arrêté à
Bayonne ; il regrevte, toutefois, que le temps
soit trop mesuré pour gu’il puisse faire an
président les honneurs de ,3 ville. Il ajoute :
Notre gratitude, très vive, va tus particulière
ment à M. Louis Barthou, président d. Conseil»
notre éminent compatriote, dont le concours de-
voué a toujours été d’une aide précieuse pour 33
ville de Bayonne ; en le proclamant dans cette
circonstance, j’aurai accompli un devoir de re
connaissance que mon amitié rend fort agréable»
et j’aurai exprimé aussi le sentiment d’admiration
que nous inspirent son grand talent et son labeur
opiniâtre pour la defense et le bien du pays.
Monsieur le président, nos souhaits d’heureux
voyage vous accompagneront pendant votre sé
jour en Espagne. Dans ce coin paisible et gra
cieux de la frontière pyrenéenne qui sert d* trait
d’union entre les peuples espagnol et français, et
où chaque jour nous est donné le spectacle de
l’échange de leur amitié cordiale, nous nous ré-
solussons de tout, ce qui peut contribuer à leur
rannochement et a resserrer encore les liens
dea s nowreux qui unissent deux grandes na
Inad.tngA à s’entendre et a s’aima ' Rows
gaaerons, aurund <°. nua cœurs, l’inoubliaole
souvenir de votre vish,©, avec 1 espoir de VoU
voir revenir un jour procain parmi nous.
Je lève mon verre en vob. nonneur.
M. Poincaré répond :
Monsieur le Maire,
Messieurs,
Je regrette vivement de ne pouvoir, au
jourd'hui, que traverser, sur un faible par
cours, le département des Basses-Pyrénées.
Si je n’avais écouté que mes désirs, j’au
rais bien volontiers, en ces derniers mois,
employé quelques jours à voyager, en com
pagnie de votre éminent compatriote, M.
Louis Barthou, au pays basque et au pays
béarnais.
Je me félicite, du moins, d’avoir pu m’ar-
rêter un instant dans votre ville et d’y
avoir revu vos beaux quais de laNiveet de
l’Adour, votre vieux château, votre cita
delle, votre lanterne de Vauban, vos rues si
pleines de vie, de couleur et de gaieté. J’ai
grand plaisir également à me trouver au
milieu d’une population que je sais ferme
ment attachée aux idées républicaines et
ardemment patriote.
Je vous remercie de m’avoir ménagé cette
halte charmante. Depuis le jour où votre
illustre concitoyen, mon vieil et cher ami
Léon Bonnat, a généreusement donné à sa
ville natale les magnifiques collections
qu’il avait réunies, je me suis bien souvent
proposé de venir visiter le musée qui porte
son nom. Vous m’avez offert une incompa
rable occasion d’accomplir ce pèlerinage
artistique.
J’avais eu à Paris, dans l’atelier du maî
tre, un avant goût des merveilles que j’ai
trouvées ici. J’y avais vu quelques-uns de
ces admirables dessins dont vous possédés
maintenant des séries inestimables et dang
lesquelles se révèlent, en exemples saisis
sants. le génie de Rembrandt, la grâce de
Raphaël, la grandeur inquiète de Michel-
Ange, l’art si attentif et si consciencieux
quingres savait mettre dans ses moindres
crayons.
Mais voici qu'en cette maison sont grou
pés aussi d’autres chefs-d’œuvre, — com
me ces toiles où notre ami. tout jeune en
core, laissait déjà la marque de son talent
si probe et si vigoureux, — ou comme ces
Goya et ces Greco. qui m’indiquent au
jourd’hui, par avance, le chemin de l’Es-
pagne.
Ils m’appellent déjà de l’autre côté des
Pyrénées, chez le peuple ami auquel je
vais porter le salut de la France. Ils me
font signe que le temps passe et qu’il va
falloir partir. Mais, au moment de vous
quitter, je ne puis m’empêcher d’évoquer
une jolie page, toute attendrie, que Victor
Hugo a écrite ici il y a soixante-dix ans.
C'était la seconde fois qu’il venait à
Bayonne; il y avait séjourné tout enfant
avec sa mère et en avait emporté le souve
nir d’une adorable jeune fille au regard
doux et voilé, aux longs cheveux coiffes
d’un madras thé à bordure verte. Pendant
qu’elle lui faisait la lecture à haute voix, il
avait rougi et tremblé auprès d elle et il
avait, disait-il, vu poindre dans le coin le
plus obscur de son âme l’ombre divine de
l’amour. . _ ..
Cette apparition fugitive, cette vision de
beauté, n’était-ce pas l’image de Bayonne
elle-même, de Bayonne trop tôt quittée/
Je ne sais ; mais, en tout cas, une ville ou
a battu, pour la première fois, le cœurd Ul
grand poète et où est né un grand peintre,
est une cité privilégiée qui a l'art de cou.
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