Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-10-08
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 octobre 1913 08 octobre 1913
Description : 1913/10/08 (A33,N11771). 1913/10/08 (A33,N11771).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526385975
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
33“ Année — R* H, 771
(6 Pages)
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CDITION DD MATIN
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(6 Pages)
Mercredi 8 Octobre 1943
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les 8 are six da Pm&î e .-rsrp?
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 7 OCTOBRE
Cotons s octobre, baisse 25 points ; dé-
cembre, baisse 25 points ; janvier, baisse
25 points ; mars, baisse 23 points. A p. sout.
Calés s baisse 1 à 7 points.
LES
LE VOYAGE
DU
METAUR
LONDRES, 7 Octobre, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
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8 mois
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£ 485 10/-
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Comptant ..
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£ 33/3
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7 % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Iu 6 octobre 1913.
NEW-YORK, 7 OCTOBRE
Cuivre Standard disp.
— décembre,...*.
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16 73
16 75
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6. FRZCEDEXT
16
16
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CHICAGO, 7 OCTOBRE
Blé sur
Mais sur
Saindoux sur.
G. DU JOUR
Décembre.
85 4/2
Mai.
91 5 8
Décembre.
68 7 8
Mai
71 1 8
Octobre...
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Janvier...
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C. PRECED
10 77
18
1/2
4/2.
70
Présents aux Enfants royaux
Madrid. — Après le déjeuner, le présidant
1 offert un bateau à vapeur automoteur au
prince des Asturies, une voiture automobile
à l’infant Jaime et deux grandes poupees aux
infantes.
La joie des enfants royaux fut touchante.
M. P incaré est allé ensuite rendre visite
Aux membres de la famille royale, l’infante
Isabelle, puis les infants Alphonso, Fernando
Bt Carlos.
Il a ensuite gagné l’ambassade de France
pour recevoir ia colonie française.
Réception de la colonie française
Madrid. — A la réception de la colonie
française par le président, à l’ambassade, le
président a prononcé un discours.
M. Delvaille, président delà Société fran-
eaise de bienfaisance de Madrid, a dit que la
présence du président à Madrid est —
une ga-
antie que les sympathies que les Français
— 7 f~= —4 —3 s’accroi-
trouvent en Espagne ne feront que
ire.
M. Del-
M. Poincaré a pris la parole après
raille et le président de la Chambre de com-
très réfléchie de resserrer entre elle et la
France les liens d’une amitié traditionnelle.
La population espagnole me prouve à
son tour par d’émouvantes manifestations
qu’elle est entraînée dans le même élan du
cœur et la force souveraine des intérêts
communs.
La clairvoyance de l’opinion publique a
rendu facile la tâche des gouvernements.
Tout nous permet maintenant d’envisager
avec confiance l’avenir de bonne entente et
d’intimité dont parle Votre Majesté : nos
affinités héréditaires, l’identité de notre ci
vilisation et de notre culture ; la parenté
de nos belles langues latines, la solidarité
de nos entreprises africaines, le besoin de
développer nos relations économiques, no
tre égal attachement à la paix universelle.
Ce sera pour moi une joie et un honneur
si ma visite peut contribuer à une union
des deux peuples plus étroite encore et plus
féconde.
Je lève mon verre en l’honneur de Votre
Majesté, Sa Majesté la Reine, Sa Majesté la
Reine Marie-Christine, Son Altesse royale,
le Prince des Asturies et de la famille royale.
Je bois à la grandeur et à la prospérité de
l’Espagne !
La musique joue l’hymne national espa-
gno..
merce de Barcelone.
Des applaudissements ont salué son dis-
jours.
Un vin d’honneur a été ensuite servi.
Le président, avant de se retirer, a remis
la croix d’officier de la Légion-d’Honneur à
M. Cocagne, président de la Chambre de
commerce de Madrid ; la croix de chevalier
à M. Galeron, architecte, et à M. Bruniquel,
firecteur de la Compagnie des eaux de Bar-
zelone.
Le Dîner» — Les Toasts
Madrid. — Le dîner offert par le roi et la
reine en l’honneur de M. Poincaré a eu lieu
Sans la grande salle du Palais.
La salle était éclairée par vingt lustres ;
vingt-quatre candélabres d’argent se trou
vaient sur la table qui était ornée sur toute
la longueur de guirlandes de roses de
France.
Les convives étaient au nombre de 105.
Au cours du dîner, le roi a porté le toast
suivant, en français, qui a été écouté debout
par tous les assistants :
Monsieur le président de la République,
Je suis heureux de vous témoigner toute
la joie que je ressens dans cette occasion
et j’ai l’honneur de vous exprimer la re-
connaissante émue que je garde de mes sé
jours en France.
Je vous prie de voir dans l’accueil en
thousiaste que la ville de Madrid vient de
vous faire une manifestation éloquente et
sincère des sympathies du peuple espagnol
à votre égard et à celui de votre patrie.
Il a salué en vous, en même temps que
la droiture et les qualités éminentes de
l’homme, le passé splendide et le présent
glorieux de la nation voisine et amie.
A l’heure où l’Espagne et la France s’em
ploient à une tâche commune de civilisa
tion au-delà du détroit, elles trouvent que
leur accord est déjà fait dans les esprits et
dans les cœurs ; et les nobles efforts pour
harmoniser les énergies des deux nations
sont aussi bien l’élan des âmes, aussi bien
que l’effet d’un besoin irrésistible de logi
que qui mène à assurer la solidarité de nos
intérêts dans une collaboration féconde.
Le souvenir de votre visite ne s’effacera
pas de ma mémoire, car j’y découvre un
gage précieux pour un avenir d’intimité et
de bonne entente de plus en plus cordiale
entre l’Espagne et la France, à laquelle
j’adresse ici mon salut d’amitié et de pro
fonde admiration.
Je vous souhaite la bienvenue et je lève
mon verre en votre honneur.
Je bois à la prospérité de la France.
La musique joue la Marseillaise.
Le président, répondant au toast du roi, a
dit :
Remise de Décorations
Madrid. — Le président de la République
a remis la grand’croix de la Légion-d’Hon-
neur à l’infant Dom Alfonso, au marquis de
Viana, grand écuyer ; au général Aznar, chef
de la maison militaire du roi ; a M. Villa
Nueva, président de ia Chambre ; à M. Mu-
nez, ministre des affaires étrangères ; au gé
néral Luque, ministre de la guerre ; à M.
Ginene, ministre de la marine, et à M. Alba,
ministre de l’intérieur.
Le roi a fait distribuer aux personnages de
la suite du président de la République les
décorations suivantes :
AM. GeOffray, ambassadeur de France, le
collier de Charles III ; à M. Mollard, la grand
croix de Charles III ; au général Beaude-
moulin, la grand’croix d’Isabelle la Catho
lique; à M. William Martin, la grand’croix du
Mérite naval ; à M. Viengne, conseiller à
‘ambassade France, la plaque de Charles III;
à M. Villet, la plaque du Mérite naval ; au
coionel Boulangé et au lieutenant-colonel
Penelon, la piaque du Mérite mi itaire.
Le Déjeuner du Conseil Municipal
MADR D. — Au déjeuner offert par le Con
seil municipal assistaient les minis ires des
affaires étrangères, de l’instruction publique
et des travaux publics.
Le maire de Madrid, dans son toast, a ex
primé des vœux pour que l'amitié franco-
espagnole soit de plus en pics étroite.
Le président du Conseil municipal de Pa
ris a bu à l'union indissoluble des deux na
tions.
Le ministre de l’instruction publique a
dit que la fête daujourd’hui était l’epilogue
d’une alliance d’amour.
LE CRIME DE L’AVENUE DE L’OPÉRA
Après l'audition de nombreux témoins à
décharge qui font l’éloge de l’accusé, l’au
dience est renvoyée au lendemain pour le
réquisitoire, la defense et le verdict.
LA MORT DE M. DE THIAC
Mme Audouin, accusée du meurtre de M.
Henri-Robert de Thiac, a été conduite im-
passe du Rouet pour assister à la reconstitu
tion du drame.
L’expert ne se refusant pas à admettre l’hy
pothèse d’un suicide, il est probable que
Mme Audouin bénéficiera d’un non-lieu.
i
Sire,
/ Je suis profondément touché de l’accueil
que m’a fait aujourd’hui Votre Majesté et
de la chaleureuse sympathie que le noble
peuple d’Espagne témoigne au représentant
de la France.
Chaque fois que Votre Majesté a bien
Voulu venir dans mon pays, et notamment
an ces derniers mois, lorsqu’elle a eu 1 ama-
Milité de me rendre visite à Paris, mes com-
patriotes lui ont laissé voir par leurs accla-
mations unanimes la vivacité des senti-
ments que leur ont inspirés sa bonne grâce,
sa bravoure et sa loyauté chevaleresque ;
ils ont reconnu en Votre Majesté un ami de
tous les instants, et satisfaits de savoir
écartée par le traité récent toute cause de
malentendu entre les deux nations, ils se
sont empressés decéder sans arrière pensée
) leurpenchant naturel de montrer la grande
admiration qu’ils ont pour la vaillante et
glorieuse Espagne, et proçlamé leur, velouté
TUÉE PAR SON AMANT
Evreux. — Hier après-midi, à deux heures,
à Verneuil-sur-Avre, la femme Gouin a été
tuée d’un coup de carabine par son amant,
nommé Lelarge.
Celui-ci prétend l’avoir blessée involontai
rement en nettoyant l’arme.
Le meurtrier e t gardé à vue jusqu’à ce
que l’enquête confirme ses dires.
LES AFFAIRES D'ORIENT
Belgrade. — Six milles Arnantes ont fait
une violente attaque du côté de Djakova.
Ils ont été repoussés par le feu des mitrail
leuses serbes.
Un souffle de paix, ou tout au moins d’a
paisement, passe sur le monde moderne.
Nous en trouvons un symptôme rassurant
et significatif dans la note que publie la
Gazette de Cologne sur les relations actuelles
franco-allemandes.
Le journal impérialiste y vise deux évé
nements récents, pour faire ressortir le be
soin de mettre dans les relations interna
tionales plus d’humanité, de justice et de
douceur.
Voici le texte de la note de la Gazette de
Cologne :
Les peuples, ainsi que les hommes, ne
peuvent rester sans cesse en défiance les uns
vis-à-vis des autres ; il y a aussi pour les na
tions auxquelles les circonstances ne per
mettent pas des rapports amicaux, des mo-
' ments où une conception plus douce des choses
I et meiïi&des sentiments vraiment humains se ma-
| nifeste. C'èstce que nous avons constaté avec
plaisirà propos du lieutenantaviatear Steffen.
Il a sans aucan doute dérogé aux règles de
son service et aux conventions internatio-
nales, ce qui lui a causé des ennuis et lui en
causera encore. Dans les rapports de deux
peuples qui vivent sur un pied aussi peu
amical que la France et l’Allemagne, il faut
précisément user d’une grande prudence et
d’une grande réserve. Mais c’est justement à
cause de cette situation qu’il faut se réjouir
de la manière simple et dénuée de passion
avec laquelle les autorités françaises ont ré
solu cet incident.
Il faut aussi admirer les soins dévoués que
l'on prodigue, à Grisolles, à l’attaché mili
taire allemand, le lieutenant-colonel von
Winterfeldt. Les autorités et les particuliers
rivalisent pour procurer des soulagements
au malade, hôte de la nation pendant les
manœuvres; il n’est pas d'attention dont il
ne soit l'objet, aussi bien que Mme von Win-
terfeldt, et l'intérêt que tous témoignent à
l'officier allemand a provoqué en Allemagne
une reconnaissance d’autant plus vive qu’il
se manifeste sous des formes simples et cor
diales.
Notons que le gouvernement français est
allé au devant de toute exigence internatio
nale en conférant au colonel Winterfeldt le
grade d’officier de la Légion d’Honneur. Il
y a dans ce geste toute la réparation dési
rable.
Quant au cas du lieutenant Steffen-, du
moment que l’Allemagne reconnaît que
nous n’avons pas même été jusqu’au bout
de notre droit, il n’y a rien à ajouter de
notre côté.
Prenons donc note qu’aucune provoca
tion n’est venue de nous, et nous avons ici
pour nous le témoignage de la Gazette de
Cologne.
Dans ces derniers temps, du reste, on a
eu à enregistrer quelques occasions de ré
veiller les rancunes, mais aussi de montrer
la modération de nos sentiments :
L’atterrissage d’un Zeppelin à Lunéville,
le 3 avril dernier ;
L’incident de Nancy, provoqué dans le
même mois par des fêtards qui houspillè
rent des touristes allemands ;
Le 22 avril, l’atterrissage d’un biplan à
Nancy.
On se souvient que ces incidents, grâce
à notre calme, à notre sérénité, se sont
terminés sans donner prétexte à aucune
complication sérieuse.
Pourtant, lors de l’atterrissage du Zep
pelin, si nous avions été si chatouilleux
qu’on le prétend, l’affaire aurait pu avoir
une tout autre gravité.
Dans l’incident de Nancy, le gouverne
ment a pris des sanctions. Et n’est-il pas
étonnant que nos voisins éprouvent mainte
nant le besoin de donner une suite judi
ciaire à cet incident en déposant ces jours-
ci une plainte contre les bruyants person
nages qui le causèrent ?
Le troisième incident fut aussi liquidé
avec une parfaite courtoisie, bien qu’on ait
lieu de s’étonner de la maladresse des pilo
tes allemands.
Après la nouvelle affaire de l’aviateur
militaire Steffen qui vient encore, en dépit
des règlements, nous rendre visite, on con
çoit que la Gazette de Cologne, devant tant
de courtoisie de notre part, ait tenu à le
noter et à nous rendre enfin hommage.
Mais ne vaudrait-il pas mieux que les
chauvins allemands se montrent plus cor
rects en toutes circonstances et que lorsque
des aviateurs civils français vont en Alle
magne on les traite moins sévèrement ?
Nous voulons espérer que l’article de la
Gazette de Cologne indique un revirement
de l’opinion allemande dans ce sens.
Mais il faudrait une suite à ce bon mou
vement et l’occasion s’en présente. On
connaît l’absurde et odieuse campagne,
sans aucune portée du reste, organisée, en
ce moment même par les chauvins alle
mands contre notre légion étrangère.
Ce serait le moment de couper court à de
pareilles légendes que tous les témoignages
ont déjà démenties.
_ ?
HIPPOLYTE FÉNOUX.
En attendant le Président
Depuis lundi soir, le temps n’est pas dé-
venu très favorable. Il a plu une parue de la
nuit et une pluie fine a recommencé de tom
ber hier matin. Les places et les rues de Ma
drid sont cependant restées très animées
jusqu’à une heure avancée de la nuit.
L’affluence, dès la première heure, est con-
sidérable. Les camelots madrilènes ont vendu
une quantité prodigieuse d’insignes trico
lores, que les hommes mettent à leur bou
tonnière et que les femmes épinglent coquet
tement à leur corsage.
On a terminé le pavoisement des édifices
publics et des maisons particulières, et de
tous côtés, même dans les quartiers que ne
doit pas visiter le président de la Républi
que, flottent aux fenêtres des drapeaux fran
çais et espagnols.
La Paerta del Sol qui, de toutes les places
de Madrid, est celle se prêtant le mieux à un
motif de décoration, offre un joli coup d’œil :
de larges bandes d’étoffes tricolores ou jaune
et orange sont tendues à hauteur de chaque
étage sur toutes les maisons bordant la
p ace ; des guirlandes de verdure relient les
maisons entre elles. Aux mâts plantés au
tour de la place sont accrochés des écussons
aux armes de la France et de l’Espagne.
La faç ide du ministère de ^intérieur, si
tué Puerta del Sol, a été l’objet d’une déco
ration particulièrement, brillante, et en let
tres énormes se détachent, formés par de
petits globes électriques en vue des illumi-
nations du soir, ces mots : « Francia-Espa-
na ». Enfin, sur beaucoup de balcons, dans
les artères aboutissant Puerta del Sol, les
habitants ont, suivant la coutume meridion-
nale, disposé des tapis précieux ou des tapis
series artistiques pour faire honneur àl’hôte
que Madrid reçoit.
La population se porte avec empressement
dans la direction de la gare du Nord, par
laquelle va arriver M. Poincaré.
À neuf heures du matin, le capitaine gé
nérai de Madrid se place, pour fendre les
onneurs au président de la République, à
la tête de quaire brigades d'infanterie,
quatre régiments d’artillerie, de troupes
génie, de ‘intendance et autres.
Au milieu des régiments d’infanterie,
gure celui du roi.
Une division de cavalerie est massée
la place d'Espagne, et toutes ces
sont commandées par l’infant don
beau-frère du roi.
De très sévères mesures d’ordre
prises.
La foule est maintenue par une
de
du
fi-
sur
Carios,
ont été
haie de
passage
troupes à une certaine distance du
du cortège ; dans quelques rues adjacentes,
la circulation est même interdite.
L’Arrivée de M. Poincaré
A 11 heures, le président arrive ;
l’attendait sur le quai de la gare avec
fants Don Fernando, Don Alionso et
le roi
les in-
les in-
fantes, le président du Conseil, les membres
du gouvernement et les deux ambassades.
Le roi s’est porté au-devant de lui à la des
cente du train avec beaucoup de cordialité.
Au bout de quelques instants, après les pré
sentations d’asage, le roi a conduit M. Poin
caré au carosse royal, dans lequel il a pris
place avec lui.
Le cortège s’est formé et, entouré d’une
brillante escorte, s’est rendu au palais royal
qui est à quelques cents mètres de la gare
par la rue Saint-Vincent qui est presque
complètement évacuée et interdite à la cir
culation ainsi que tontes celles par où passe
le cortège. Le déploiement des forces est
considérable ce qui tait que les curieux sont
peu nombreux ; du reste, il pleut depuis le
matin.
Quelques maisons sont cependant brillam
ment décorées de drapeaux et de riches ta
pisseries.
D’xutre part, sur la place du Palais, seul
endroit où le public a pu se masser, le cor
tège, à son arrivée, est salué par des applau-
dissements et des cris nourris de « Vive la
France ! » qui redoublent quand le prési
dent se met au balcon avec le roi, les deux
reines et les membres de la famille royale
pour assister au défilé des troupes.
A l’issue du défilé, la foule rompt les
barrages et oblige le président et le roi à
reparaître au balcon pour les acclamer à
nouveau.
Les Décorations
Le président de la République a remis la
grand croix de la Légion-d’Honneur au gé-
neral marquis de Valtierra ; la plaque de
grand officier au général comte del Grove ;
fa cravate de commandeur au lieutenant-co
lonel de Rivas, et la croix d’officier à l’aide
de camp Nardiz, officiers attachés à sa per
sonne.
A ‘Ambassade
Réception de la Colonie française
En recevant la colonie française de Madrid
à l’ambassade, le président de la République
a
prononcé le discours suivant :
Monsieur le président de là Chambre
de commerce française,
Monsieur le président de la Société
française de bienfaisance, d’assis
tance mutuelle et d’enseignement.
Messieurs et chers compatriotes.
BULLETIN MILITAIRE
Occupation de
nouveaux Casernements
Les pavillons de troupes nouvellement
construits à Toul ne seront occupés par la
troupe qu’après avoir été chauffés jour et
nuit pendant 12 jours, à partir de Fachève-
ment des enduits et carrelages.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
1 lB LIEAAIRIE INTERMATIONALE
fl OS, rixe St-Lazare, 10®
(immeuble de THOTEL TERMINUS)
Dans cette maison qui est la vôtre, puis
qu’elle est celle de la France, j’ai grand
plaisir à rencontrer, dès mon arrivée à Ma
drid, votre belle et florissante colonie.
Industriels, commerçants, agriculteurs,
représentants de grands établissements de
crédits, ies Français qui vivent en Espagne
et qui y exercent des professions si variées,
font honneur à notre race, à son esprit d’ini
tiative, à la diversité de ses aptitudes et à
son énergie.
Nous nous calomnions nous-mêmes lors
que nous nous jugeons moins capables que
nos rivaux de porter hors de nos frontières
un peu de notre force productive et de notre
valeur économique. Un peuple qui se re
plierait sur lui-même et qui restreindrait à
son propre territoire le champ de son acti
vité serait sûr, aujourd’hui, d’être rapide
ment écrasé dans la concurrence univer
selle.
La France comprend qu’elle a de vins en
plus intérêt à se montrer, avec toutes ses
richesses nationales, sur les grands mar
chés étrangers.
, Vous êtes de ceux qui lui ouvrent une des
fenêtres du monde et vous méritez d’en être
chaudement félicités.
En développant nos relations commercia
les avec un pays ami, vous ne contribuez
pas seulement à la fortune des deux nations
voisines, si bien faites pour s’entendre et
pour associer leurs forces de travail. Vous
réalisez, en même temps, une œuvre en
core plus féconde, d’union intellectuelle et
morale.
Aux heures mêmes où des malentendus
fugitifs ont pu voiler momentanément les
véritables sentiments des deux peuples,
vous avez été, vis-à-vis de la France, les
témoins des nobles vertus espagnoles, et,
vis-à-vis de l’Espagne, les garants de l’âme
française. Vous avez travaillé à établir, sur
des fondements inébranlables, une amitié
commandée par la nature des choses et pré
parée, avec vous, par tous ceux, Français
ou Espagnols, qui avaient un peu d’avenir
dans l’esprit.
Vous avez le droit aujourd’hui d’éprou
ver quelque fierté et de vous dire
que vous
avez rendu service, tout à la fois, à la pa
trie dont vous êtes temporairement éloignés
et au pays dont vous goûtez la cordiale hos
pitalité.
Soyez remerciés, Messieurs, pour votre
action bienfaisante et recevez tous mes
vœux de bonheur.
La Presse espagnole
Tous les journaux souhaitent la bienvenue
a M. Poincaré. Ils font son éloge et publient
sa biographie.
Le Libéral dit :
Comme représentant d’une nation almée, com
me homme insigne, il ne trouvera dans notre pa
trie que des preuves de cordiale affection. En
plus de l’intérêt diplomatique et des questions que
celle-ci pourra inspirer, la visite de M. Poincaré
est un événement heureux.
Rien de plus agréable que de resserrer les liens
d’amitié entre deux peuples qui ont résolument
affirmé dans l’histoire la magnificence du génie
latin. Les Français seront reçus comme des frè
res, frère' qui ne désirent que se démontrer leur
affection en contribuant par tous les moyens ra
tionnels à leur grandeur mutuelle.
Le Libéral termine en ces termes :
Salut et honneur au président, gloire à la Fran
ce instruite, prospère, noble, digne d’apporter à
tous les peuples l’inspiration cordiale qui rend
impossibles les guerres et facilite l’émancipation
que le drapeau tricolore symbolise.
Ulmparcial fait un long éloge de la vie po
litique de M. Poincaré. Il ajoute :
M. Poincaré, c’est toute la France ; saluons-le
avec respect et sympathie, comme si son voyage
marquait l’heureuse fin d’une étape et, en mêm 3
temps, parce qu’il signifie que l’attention de l’Eu
rope tout entière est fixée sur nous et nous force
à accélérer le pas.
Pour cela, nous pousserons des vivats en l’hon
neur de M. Poincaré et de la France, et nous les
pousserons en reportant avec ferveur notre pen
sée sur notre patrie.
* #
La Signification du Voyage
L’Enquéte du « Teraldo »
Le Héraldo de Madrid a adressé aux person
nalités politiques les plus en vue la ques
tion suivante : Quelle signification a, pour
l’Espagne la visite de M. Poincaré ?
Le comte de Romanonès, président du
Conseil, a répondu dans les termes sui
vants :
De même que, dans le régime douanier, la clau
se de ta nation la plus favorisée est aujourd’hui
la base de tous les traités de commerce, de même
nous pouvons, au point de vue politique, affirmer
que, dans notre amitié, nous réserverons tou
jours à la France, la clause de la nation la plus
favorisée, sans que cela élimine la possibilité,
que le cours de T’histoire ou les intérêts nationaux
exigent d’étendre cette clause, dans l’avenir, a
une autre nation quelconque.
Le romancier Perez Galdos a répondu :
La visite de M. Poincaré me paraît très heu
reuse.
J’ai pour la France une grande tendresse. Je
suis l’enthousiaste partisan de l’alliance avec la
France ; les deux pays ont un idéal commun
qu’ils doivent réaliser ensemble.
M. Melquiadez Alvarez, chef du parti ré
publicain réformiste, a dit, entre autres
choses :
La visite de M. Poincaré sera accueillie avec
joie dans toute l’Espagne ; elle est quelque chose
de plus qu’une visite officielle de simple courtoi
sie ; elle signifie le commencement d'une nou
velle vie entre les deux peuples unis par les
liens d’une profonde sympathie que le voisinage,
l’histoire et la race ont forgée en dépit des gou-
vernements La symeathie s’accentue tellement
aujourd’hui qu’elle chemine vers la fraternité.
L’opinion libérale, en Espagne, saluera en M.
Poincre la vivante personnification d’une démo
cratie puissante qui a réussi à faire de la France
un des peuples les plus libres du monde.
Le savant bactériologique Ramon Gajal dé
clare :
La visite deM. Poincaré pose la question des
alliances.
Il est indiscutable que nous nous trouvons
dans le cercle d’action de la France. Pour l’Espa-
gne, le problème consiste à déterminer s’il con
vient de-relâcher ou de resserrer les liens qui
unissent les deux nations.
C’est au gouvernement qu’il appartient de le ré
soudre en s’inspirant, pour le faire, d’un profond
sentiment patriotique. J’espère qu’il saura rempir
son devoir,
M. Navarro Reverter, ancien ministre, ac
tuellement président du Conseil d’Etat, ré
pond :
La visite du roi d’Espagne à Paris et celle du
président de la République a Madrid cons’cren d
mutuelle affection des deux peuples fre es, l’amitié loyale est la sûre garantie de leur pros
périté respective.
M. Gonzalès Besada, ancien ministre con
servateur, s’exprime ainsi :
L’entente cordiale entre la I* rance et 1 Espagne
a toute ma sympathie. Notre voisinagne et la na
ture nous imposent un rapprochement intime et
nous placent dans la nécessité de marcher d ac
cord dans de nomb reuses questions qui nous tou
chent directement
Des ob igations communes nous ont été impo
sées dans le Nord de l’Afrique, c’est une des au
tres raisons qui rendent nécessaire l’entente cor
diale hispano-française.
Mais cette entente doit se réaliser avec des
vues élevées et en songeant qu’elle doit être plu
tôt une fusion spirituelle qu’un marchandage
d’intérêts.
M. Gonzalès Besada ajoute qu’un traité de
commerce conclu à la faveur d’une union
qui pourrait être profitable pour les deux
pays aux heures de malheur ou de danger,
lui semble de nature à causer des embarras
et des ennuis pour l’avenir, aussi termina-t-
il en répétant qu’il désire une union plus
spirtaelle que commerciale.
Banqtel en l’honneur da
Conseil municipal de Paris
A midi, le Conseil municipal de Madrid a
offert un grand banquet à l’Hôtel de Ville
aux délégués du Conseil municipal de Pa-
Après un discours de bienvenue empreint
de là plus grande cordialité prononcé pat
I alcade, M. Chassaigne-Goyon a répondu par
un discours très applaudi dont voici les prin
cipaux passages :
C’est avec le plus grand plaisir, avec une jole
sans mélange, que- nous nous sommes rendus a
voire aimable invitation. Nous sommes venus
nombreux — trop nombreux peut-être. Le charme
légendaire de vos réceptions, l’attrait fascinateur
de votre magnifique cité en sont la cause. EH
aussi le désir de représenter aujourd’hui la Ville
de Paris auprès de vous, honneur auquel s’ajoute
‘celui d’accompagner notre respecté président de
la Répubique a Madrid, qui, suivant la si gra
cieuse expression de votre ministre d’Etat, l’at-
tendait a bras ouverts.
Nous avions pensé que nous aurions peut-être
notre petite part de cette chaude accolade et ce
sentiment s’est trouvé justifié au-delà de toute es
pérance.
Dans cette œuvre commune de concorde inter,
nationale et de patriotisme, nos Assemblées mu-
nicipales seront, appelées à jouer un rôle consi-
dérable et a. devenir les utiles auxiliaires de nos
gouvernements, sans parler, messieurs, de tous
les enseignements féconds que nous puiserons
dans ces rencontres, ces échanges de vues de
plus en plus fréquentes entre conseillers madri
lènes et conseillers muai ipaux parisiens pour le
plus grand profit de nos deux cités et le mieux-
être de nos concitoyens.
De notre désir de collaborer ensemble au pro
grès de la civilisation naîtra une œuvre féconde
pour nos deux grandes cités. Et, contribuant de
tous nos efforts à affermir les liens de confi-nce,
d’estime, de fraternité, d’affectueuse entente,
noués entre nos deux nations, nous travaillerons
à rendre encore plus séduisantes, plus belles,
plus saines, plus hospitalières nos deux capitales
sœurs.
C’est avec une réelle émotion, avec tout notre
cœur que je vous dis encore merci.
M. Marghi Coman, ministre des finances
de Roumanie, est parti de Paris pour Berlin,
où il doit signer un emprunt de 175 millions
avec la Disconto Gesellschaft.
M. Valaoritis, directeur de la Banque na»
tionale d'Athènes, a été reçu hier par M»
Charles Dumont, ministre des finances, avec
lequel il a eu un long entretien.
Pas d’acoord secret italo-turo
Rome, 7 octobre.
On dément à Rome que l’Italie ait conclu
un accord secret avec la Turquie en ce qui
concerne la question des îles.
La démobilisation turque
Constantinople, 7 octobre.
D’après des informations venues d’Andrî-
nople, la démobilisation va avoir lieu inces
samment ; elle commencera par la libération
d’une partie des troupes actives.
La Situation Politique au Monténégro
Cettigné, 7 octobre..
Les bruits les plus contradictoires circu
lent ici depuis quelques jours au sujet des
tendances internationales du royaume.
On a beaucoup dit que le roi, mécontent
d’avoir été trop peu soutenu par la Russie
dans la question de Scutari, avait esquissé
un rapprochement avec l’Autriche. Rensei-
gnements pris, il ne semble pas nue les
choses aient été si loin et que le roi Nicolas
ait fait plus que prendre une précaution
pour s’assurer des relations correctes avec la
monarchie voisine.
Les rumeurs dont il s’agit ont été mises en
circulation à la suite d’une audience du mi
nistre d’Autriche chez le roi.
Il paraît qu’au cours de la conversation, le
roi aurait parlé de la possibilité de rapports
plus étroits et même de l’engagement pouf
trois ans de certains fonctionnaires autri
chiens civils ou militaires.
Le ministre d'Autriche semble toutefois,
dans les allusions qu'il a faites à cet entre
tien, s’en être exagéré l’importance.
Le roi Nicolas a toujours pratiqué une
politique d’équilibre, et il est probable qu’il
continue.
Quant au gouvernement monténégrin, il
déclare que ses sentiments et ceux du roi
sont invariables.
Si l’on sorge que deux questions préoccu-
peut surtout le Monténégro, la délimitation
pour laquelle il a besoin du bon vouloir da
l'Autriche et l’emprunt pour lequel il a be-
soin du bon vouloir de la France, on s’explfs
que assez bien les alternatives qui ont rete-
nu récemment attention des milieux politi
ques et diplomatiques.
Mort du Gouverneur de la Cause
La Canée, 7 octobre.
Le gouverneur, M. Ploumidis, est mort à
la suite d’une congestion cérébrale.
ALLEMAGNE
Gendarmes complices de Bookmakers
Une double arrestation a été opérée sur le
■ " t, et cette fois
champ de courses de Karishorst, et Ce
les personnages appreltendes étaient.
gendarmes 1 La police des jeux avait remar
qué depuis quelque temps qu’il lui était im
possible de mettre fin aux agissements des
bookmakers, qui étaient toujours avertis en
temps utile de l’arrivee des agents. On fit une
enquête discrète, qui révéla que c’staieul
deux gendarmes chargés du service d ordre
qui avaient soin de prévenir les bookmakers
contre espèces sonnantes.
.. deux
SUISSE
Tragédie dans une salle de bains
L’ingên'eur anglais Mac-Kay, qui habite
depuis plusieurs semaines un cottage sur
les* bords du lac de Constance, a tue la nuit
dernière son voisin, le rentier Schwegen,
dans les étranges circonstances suivantes :
Toute sa famille étant retournée à Stutt
gart, le rentier accepta l’invitation à diner
de l’ingénieur, qu’il invita à visiter, en
suite sa villa. M. Schwegen mena -nee
nieur visiter su salle de bains et le pria û
(6 Pages)
S Cenumes
CDITION DD MATIN
S Centimes
(6 Pages)
Mercredi 8 Octobre 1943
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18Fr
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les 8 are six da Pm&î e .-rsrp?
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 7 OCTOBRE
Cotons s octobre, baisse 25 points ; dé-
cembre, baisse 25 points ; janvier, baisse
25 points ; mars, baisse 23 points. A p. sout.
Calés s baisse 1 à 7 points.
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FER
Comptant ..
calme
£ 33/3
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B mois
£ 5V-
-h
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Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Iu 6 octobre 1913.
NEW-YORK, 7 OCTOBRE
Cuivre Standard disp.
— décembre,...*.
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Fer
t. 60 JOUI
16 73
16 75
75 3/8
16 —
6. FRZCEDEXT
16
16
74
16
75
75
3/8
CHICAGO, 7 OCTOBRE
Blé sur
Mais sur
Saindoux sur.
G. DU JOUR
Décembre.
85 4/2
Mai.
91 5 8
Décembre.
68 7 8
Mai
71 1 8
Octobre...
40 32
Janvier...
40 50
85
91
68
70
10
C. PRECED
10 77
18
1/2
4/2.
70
Présents aux Enfants royaux
Madrid. — Après le déjeuner, le présidant
1 offert un bateau à vapeur automoteur au
prince des Asturies, une voiture automobile
à l’infant Jaime et deux grandes poupees aux
infantes.
La joie des enfants royaux fut touchante.
M. P incaré est allé ensuite rendre visite
Aux membres de la famille royale, l’infante
Isabelle, puis les infants Alphonso, Fernando
Bt Carlos.
Il a ensuite gagné l’ambassade de France
pour recevoir ia colonie française.
Réception de la colonie française
Madrid. — A la réception de la colonie
française par le président, à l’ambassade, le
président a prononcé un discours.
M. Delvaille, président delà Société fran-
eaise de bienfaisance de Madrid, a dit que la
présence du président à Madrid est —
une ga-
antie que les sympathies que les Français
— 7 f~= —4 —3 s’accroi-
trouvent en Espagne ne feront que
ire.
M. Del-
M. Poincaré a pris la parole après
raille et le président de la Chambre de com-
très réfléchie de resserrer entre elle et la
France les liens d’une amitié traditionnelle.
La population espagnole me prouve à
son tour par d’émouvantes manifestations
qu’elle est entraînée dans le même élan du
cœur et la force souveraine des intérêts
communs.
La clairvoyance de l’opinion publique a
rendu facile la tâche des gouvernements.
Tout nous permet maintenant d’envisager
avec confiance l’avenir de bonne entente et
d’intimité dont parle Votre Majesté : nos
affinités héréditaires, l’identité de notre ci
vilisation et de notre culture ; la parenté
de nos belles langues latines, la solidarité
de nos entreprises africaines, le besoin de
développer nos relations économiques, no
tre égal attachement à la paix universelle.
Ce sera pour moi une joie et un honneur
si ma visite peut contribuer à une union
des deux peuples plus étroite encore et plus
féconde.
Je lève mon verre en l’honneur de Votre
Majesté, Sa Majesté la Reine, Sa Majesté la
Reine Marie-Christine, Son Altesse royale,
le Prince des Asturies et de la famille royale.
Je bois à la grandeur et à la prospérité de
l’Espagne !
La musique joue l’hymne national espa-
gno..
merce de Barcelone.
Des applaudissements ont salué son dis-
jours.
Un vin d’honneur a été ensuite servi.
Le président, avant de se retirer, a remis
la croix d’officier de la Légion-d’Honneur à
M. Cocagne, président de la Chambre de
commerce de Madrid ; la croix de chevalier
à M. Galeron, architecte, et à M. Bruniquel,
firecteur de la Compagnie des eaux de Bar-
zelone.
Le Dîner» — Les Toasts
Madrid. — Le dîner offert par le roi et la
reine en l’honneur de M. Poincaré a eu lieu
Sans la grande salle du Palais.
La salle était éclairée par vingt lustres ;
vingt-quatre candélabres d’argent se trou
vaient sur la table qui était ornée sur toute
la longueur de guirlandes de roses de
France.
Les convives étaient au nombre de 105.
Au cours du dîner, le roi a porté le toast
suivant, en français, qui a été écouté debout
par tous les assistants :
Monsieur le président de la République,
Je suis heureux de vous témoigner toute
la joie que je ressens dans cette occasion
et j’ai l’honneur de vous exprimer la re-
connaissante émue que je garde de mes sé
jours en France.
Je vous prie de voir dans l’accueil en
thousiaste que la ville de Madrid vient de
vous faire une manifestation éloquente et
sincère des sympathies du peuple espagnol
à votre égard et à celui de votre patrie.
Il a salué en vous, en même temps que
la droiture et les qualités éminentes de
l’homme, le passé splendide et le présent
glorieux de la nation voisine et amie.
A l’heure où l’Espagne et la France s’em
ploient à une tâche commune de civilisa
tion au-delà du détroit, elles trouvent que
leur accord est déjà fait dans les esprits et
dans les cœurs ; et les nobles efforts pour
harmoniser les énergies des deux nations
sont aussi bien l’élan des âmes, aussi bien
que l’effet d’un besoin irrésistible de logi
que qui mène à assurer la solidarité de nos
intérêts dans une collaboration féconde.
Le souvenir de votre visite ne s’effacera
pas de ma mémoire, car j’y découvre un
gage précieux pour un avenir d’intimité et
de bonne entente de plus en plus cordiale
entre l’Espagne et la France, à laquelle
j’adresse ici mon salut d’amitié et de pro
fonde admiration.
Je vous souhaite la bienvenue et je lève
mon verre en votre honneur.
Je bois à la prospérité de la France.
La musique joue la Marseillaise.
Le président, répondant au toast du roi, a
dit :
Remise de Décorations
Madrid. — Le président de la République
a remis la grand’croix de la Légion-d’Hon-
neur à l’infant Dom Alfonso, au marquis de
Viana, grand écuyer ; au général Aznar, chef
de la maison militaire du roi ; a M. Villa
Nueva, président de ia Chambre ; à M. Mu-
nez, ministre des affaires étrangères ; au gé
néral Luque, ministre de la guerre ; à M.
Ginene, ministre de la marine, et à M. Alba,
ministre de l’intérieur.
Le roi a fait distribuer aux personnages de
la suite du président de la République les
décorations suivantes :
AM. GeOffray, ambassadeur de France, le
collier de Charles III ; à M. Mollard, la grand
croix de Charles III ; au général Beaude-
moulin, la grand’croix d’Isabelle la Catho
lique; à M. William Martin, la grand’croix du
Mérite naval ; à M. Viengne, conseiller à
‘ambassade France, la plaque de Charles III;
à M. Villet, la plaque du Mérite naval ; au
coionel Boulangé et au lieutenant-colonel
Penelon, la piaque du Mérite mi itaire.
Le Déjeuner du Conseil Municipal
MADR D. — Au déjeuner offert par le Con
seil municipal assistaient les minis ires des
affaires étrangères, de l’instruction publique
et des travaux publics.
Le maire de Madrid, dans son toast, a ex
primé des vœux pour que l'amitié franco-
espagnole soit de plus en pics étroite.
Le président du Conseil municipal de Pa
ris a bu à l'union indissoluble des deux na
tions.
Le ministre de l’instruction publique a
dit que la fête daujourd’hui était l’epilogue
d’une alliance d’amour.
LE CRIME DE L’AVENUE DE L’OPÉRA
Après l'audition de nombreux témoins à
décharge qui font l’éloge de l’accusé, l’au
dience est renvoyée au lendemain pour le
réquisitoire, la defense et le verdict.
LA MORT DE M. DE THIAC
Mme Audouin, accusée du meurtre de M.
Henri-Robert de Thiac, a été conduite im-
passe du Rouet pour assister à la reconstitu
tion du drame.
L’expert ne se refusant pas à admettre l’hy
pothèse d’un suicide, il est probable que
Mme Audouin bénéficiera d’un non-lieu.
i
Sire,
/ Je suis profondément touché de l’accueil
que m’a fait aujourd’hui Votre Majesté et
de la chaleureuse sympathie que le noble
peuple d’Espagne témoigne au représentant
de la France.
Chaque fois que Votre Majesté a bien
Voulu venir dans mon pays, et notamment
an ces derniers mois, lorsqu’elle a eu 1 ama-
Milité de me rendre visite à Paris, mes com-
patriotes lui ont laissé voir par leurs accla-
mations unanimes la vivacité des senti-
ments que leur ont inspirés sa bonne grâce,
sa bravoure et sa loyauté chevaleresque ;
ils ont reconnu en Votre Majesté un ami de
tous les instants, et satisfaits de savoir
écartée par le traité récent toute cause de
malentendu entre les deux nations, ils se
sont empressés decéder sans arrière pensée
) leurpenchant naturel de montrer la grande
admiration qu’ils ont pour la vaillante et
glorieuse Espagne, et proçlamé leur, velouté
TUÉE PAR SON AMANT
Evreux. — Hier après-midi, à deux heures,
à Verneuil-sur-Avre, la femme Gouin a été
tuée d’un coup de carabine par son amant,
nommé Lelarge.
Celui-ci prétend l’avoir blessée involontai
rement en nettoyant l’arme.
Le meurtrier e t gardé à vue jusqu’à ce
que l’enquête confirme ses dires.
LES AFFAIRES D'ORIENT
Belgrade. — Six milles Arnantes ont fait
une violente attaque du côté de Djakova.
Ils ont été repoussés par le feu des mitrail
leuses serbes.
Un souffle de paix, ou tout au moins d’a
paisement, passe sur le monde moderne.
Nous en trouvons un symptôme rassurant
et significatif dans la note que publie la
Gazette de Cologne sur les relations actuelles
franco-allemandes.
Le journal impérialiste y vise deux évé
nements récents, pour faire ressortir le be
soin de mettre dans les relations interna
tionales plus d’humanité, de justice et de
douceur.
Voici le texte de la note de la Gazette de
Cologne :
Les peuples, ainsi que les hommes, ne
peuvent rester sans cesse en défiance les uns
vis-à-vis des autres ; il y a aussi pour les na
tions auxquelles les circonstances ne per
mettent pas des rapports amicaux, des mo-
' ments où une conception plus douce des choses
I et meiïi&des sentiments vraiment humains se ma-
| nifeste. C'èstce que nous avons constaté avec
plaisirà propos du lieutenantaviatear Steffen.
Il a sans aucan doute dérogé aux règles de
son service et aux conventions internatio-
nales, ce qui lui a causé des ennuis et lui en
causera encore. Dans les rapports de deux
peuples qui vivent sur un pied aussi peu
amical que la France et l’Allemagne, il faut
précisément user d’une grande prudence et
d’une grande réserve. Mais c’est justement à
cause de cette situation qu’il faut se réjouir
de la manière simple et dénuée de passion
avec laquelle les autorités françaises ont ré
solu cet incident.
Il faut aussi admirer les soins dévoués que
l'on prodigue, à Grisolles, à l’attaché mili
taire allemand, le lieutenant-colonel von
Winterfeldt. Les autorités et les particuliers
rivalisent pour procurer des soulagements
au malade, hôte de la nation pendant les
manœuvres; il n’est pas d'attention dont il
ne soit l'objet, aussi bien que Mme von Win-
terfeldt, et l'intérêt que tous témoignent à
l'officier allemand a provoqué en Allemagne
une reconnaissance d’autant plus vive qu’il
se manifeste sous des formes simples et cor
diales.
Notons que le gouvernement français est
allé au devant de toute exigence internatio
nale en conférant au colonel Winterfeldt le
grade d’officier de la Légion d’Honneur. Il
y a dans ce geste toute la réparation dési
rable.
Quant au cas du lieutenant Steffen-, du
moment que l’Allemagne reconnaît que
nous n’avons pas même été jusqu’au bout
de notre droit, il n’y a rien à ajouter de
notre côté.
Prenons donc note qu’aucune provoca
tion n’est venue de nous, et nous avons ici
pour nous le témoignage de la Gazette de
Cologne.
Dans ces derniers temps, du reste, on a
eu à enregistrer quelques occasions de ré
veiller les rancunes, mais aussi de montrer
la modération de nos sentiments :
L’atterrissage d’un Zeppelin à Lunéville,
le 3 avril dernier ;
L’incident de Nancy, provoqué dans le
même mois par des fêtards qui houspillè
rent des touristes allemands ;
Le 22 avril, l’atterrissage d’un biplan à
Nancy.
On se souvient que ces incidents, grâce
à notre calme, à notre sérénité, se sont
terminés sans donner prétexte à aucune
complication sérieuse.
Pourtant, lors de l’atterrissage du Zep
pelin, si nous avions été si chatouilleux
qu’on le prétend, l’affaire aurait pu avoir
une tout autre gravité.
Dans l’incident de Nancy, le gouverne
ment a pris des sanctions. Et n’est-il pas
étonnant que nos voisins éprouvent mainte
nant le besoin de donner une suite judi
ciaire à cet incident en déposant ces jours-
ci une plainte contre les bruyants person
nages qui le causèrent ?
Le troisième incident fut aussi liquidé
avec une parfaite courtoisie, bien qu’on ait
lieu de s’étonner de la maladresse des pilo
tes allemands.
Après la nouvelle affaire de l’aviateur
militaire Steffen qui vient encore, en dépit
des règlements, nous rendre visite, on con
çoit que la Gazette de Cologne, devant tant
de courtoisie de notre part, ait tenu à le
noter et à nous rendre enfin hommage.
Mais ne vaudrait-il pas mieux que les
chauvins allemands se montrent plus cor
rects en toutes circonstances et que lorsque
des aviateurs civils français vont en Alle
magne on les traite moins sévèrement ?
Nous voulons espérer que l’article de la
Gazette de Cologne indique un revirement
de l’opinion allemande dans ce sens.
Mais il faudrait une suite à ce bon mou
vement et l’occasion s’en présente. On
connaît l’absurde et odieuse campagne,
sans aucune portée du reste, organisée, en
ce moment même par les chauvins alle
mands contre notre légion étrangère.
Ce serait le moment de couper court à de
pareilles légendes que tous les témoignages
ont déjà démenties.
_ ?
HIPPOLYTE FÉNOUX.
En attendant le Président
Depuis lundi soir, le temps n’est pas dé-
venu très favorable. Il a plu une parue de la
nuit et une pluie fine a recommencé de tom
ber hier matin. Les places et les rues de Ma
drid sont cependant restées très animées
jusqu’à une heure avancée de la nuit.
L’affluence, dès la première heure, est con-
sidérable. Les camelots madrilènes ont vendu
une quantité prodigieuse d’insignes trico
lores, que les hommes mettent à leur bou
tonnière et que les femmes épinglent coquet
tement à leur corsage.
On a terminé le pavoisement des édifices
publics et des maisons particulières, et de
tous côtés, même dans les quartiers que ne
doit pas visiter le président de la Républi
que, flottent aux fenêtres des drapeaux fran
çais et espagnols.
La Paerta del Sol qui, de toutes les places
de Madrid, est celle se prêtant le mieux à un
motif de décoration, offre un joli coup d’œil :
de larges bandes d’étoffes tricolores ou jaune
et orange sont tendues à hauteur de chaque
étage sur toutes les maisons bordant la
p ace ; des guirlandes de verdure relient les
maisons entre elles. Aux mâts plantés au
tour de la place sont accrochés des écussons
aux armes de la France et de l’Espagne.
La faç ide du ministère de ^intérieur, si
tué Puerta del Sol, a été l’objet d’une déco
ration particulièrement, brillante, et en let
tres énormes se détachent, formés par de
petits globes électriques en vue des illumi-
nations du soir, ces mots : « Francia-Espa-
na ». Enfin, sur beaucoup de balcons, dans
les artères aboutissant Puerta del Sol, les
habitants ont, suivant la coutume meridion-
nale, disposé des tapis précieux ou des tapis
series artistiques pour faire honneur àl’hôte
que Madrid reçoit.
La population se porte avec empressement
dans la direction de la gare du Nord, par
laquelle va arriver M. Poincaré.
À neuf heures du matin, le capitaine gé
nérai de Madrid se place, pour fendre les
onneurs au président de la République, à
la tête de quaire brigades d'infanterie,
quatre régiments d’artillerie, de troupes
génie, de ‘intendance et autres.
Au milieu des régiments d’infanterie,
gure celui du roi.
Une division de cavalerie est massée
la place d'Espagne, et toutes ces
sont commandées par l’infant don
beau-frère du roi.
De très sévères mesures d’ordre
prises.
La foule est maintenue par une
de
du
fi-
sur
Carios,
ont été
haie de
passage
troupes à une certaine distance du
du cortège ; dans quelques rues adjacentes,
la circulation est même interdite.
L’Arrivée de M. Poincaré
A 11 heures, le président arrive ;
l’attendait sur le quai de la gare avec
fants Don Fernando, Don Alionso et
le roi
les in-
les in-
fantes, le président du Conseil, les membres
du gouvernement et les deux ambassades.
Le roi s’est porté au-devant de lui à la des
cente du train avec beaucoup de cordialité.
Au bout de quelques instants, après les pré
sentations d’asage, le roi a conduit M. Poin
caré au carosse royal, dans lequel il a pris
place avec lui.
Le cortège s’est formé et, entouré d’une
brillante escorte, s’est rendu au palais royal
qui est à quelques cents mètres de la gare
par la rue Saint-Vincent qui est presque
complètement évacuée et interdite à la cir
culation ainsi que tontes celles par où passe
le cortège. Le déploiement des forces est
considérable ce qui tait que les curieux sont
peu nombreux ; du reste, il pleut depuis le
matin.
Quelques maisons sont cependant brillam
ment décorées de drapeaux et de riches ta
pisseries.
D’xutre part, sur la place du Palais, seul
endroit où le public a pu se masser, le cor
tège, à son arrivée, est salué par des applau-
dissements et des cris nourris de « Vive la
France ! » qui redoublent quand le prési
dent se met au balcon avec le roi, les deux
reines et les membres de la famille royale
pour assister au défilé des troupes.
A l’issue du défilé, la foule rompt les
barrages et oblige le président et le roi à
reparaître au balcon pour les acclamer à
nouveau.
Les Décorations
Le président de la République a remis la
grand croix de la Légion-d’Honneur au gé-
neral marquis de Valtierra ; la plaque de
grand officier au général comte del Grove ;
fa cravate de commandeur au lieutenant-co
lonel de Rivas, et la croix d’officier à l’aide
de camp Nardiz, officiers attachés à sa per
sonne.
A ‘Ambassade
Réception de la Colonie française
En recevant la colonie française de Madrid
à l’ambassade, le président de la République
a
prononcé le discours suivant :
Monsieur le président de là Chambre
de commerce française,
Monsieur le président de la Société
française de bienfaisance, d’assis
tance mutuelle et d’enseignement.
Messieurs et chers compatriotes.
BULLETIN MILITAIRE
Occupation de
nouveaux Casernements
Les pavillons de troupes nouvellement
construits à Toul ne seront occupés par la
troupe qu’après avoir été chauffés jour et
nuit pendant 12 jours, à partir de Fachève-
ment des enduits et carrelages.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
1 lB LIEAAIRIE INTERMATIONALE
fl OS, rixe St-Lazare, 10®
(immeuble de THOTEL TERMINUS)
Dans cette maison qui est la vôtre, puis
qu’elle est celle de la France, j’ai grand
plaisir à rencontrer, dès mon arrivée à Ma
drid, votre belle et florissante colonie.
Industriels, commerçants, agriculteurs,
représentants de grands établissements de
crédits, ies Français qui vivent en Espagne
et qui y exercent des professions si variées,
font honneur à notre race, à son esprit d’ini
tiative, à la diversité de ses aptitudes et à
son énergie.
Nous nous calomnions nous-mêmes lors
que nous nous jugeons moins capables que
nos rivaux de porter hors de nos frontières
un peu de notre force productive et de notre
valeur économique. Un peuple qui se re
plierait sur lui-même et qui restreindrait à
son propre territoire le champ de son acti
vité serait sûr, aujourd’hui, d’être rapide
ment écrasé dans la concurrence univer
selle.
La France comprend qu’elle a de vins en
plus intérêt à se montrer, avec toutes ses
richesses nationales, sur les grands mar
chés étrangers.
, Vous êtes de ceux qui lui ouvrent une des
fenêtres du monde et vous méritez d’en être
chaudement félicités.
En développant nos relations commercia
les avec un pays ami, vous ne contribuez
pas seulement à la fortune des deux nations
voisines, si bien faites pour s’entendre et
pour associer leurs forces de travail. Vous
réalisez, en même temps, une œuvre en
core plus féconde, d’union intellectuelle et
morale.
Aux heures mêmes où des malentendus
fugitifs ont pu voiler momentanément les
véritables sentiments des deux peuples,
vous avez été, vis-à-vis de la France, les
témoins des nobles vertus espagnoles, et,
vis-à-vis de l’Espagne, les garants de l’âme
française. Vous avez travaillé à établir, sur
des fondements inébranlables, une amitié
commandée par la nature des choses et pré
parée, avec vous, par tous ceux, Français
ou Espagnols, qui avaient un peu d’avenir
dans l’esprit.
Vous avez le droit aujourd’hui d’éprou
ver quelque fierté et de vous dire
que vous
avez rendu service, tout à la fois, à la pa
trie dont vous êtes temporairement éloignés
et au pays dont vous goûtez la cordiale hos
pitalité.
Soyez remerciés, Messieurs, pour votre
action bienfaisante et recevez tous mes
vœux de bonheur.
La Presse espagnole
Tous les journaux souhaitent la bienvenue
a M. Poincaré. Ils font son éloge et publient
sa biographie.
Le Libéral dit :
Comme représentant d’une nation almée, com
me homme insigne, il ne trouvera dans notre pa
trie que des preuves de cordiale affection. En
plus de l’intérêt diplomatique et des questions que
celle-ci pourra inspirer, la visite de M. Poincaré
est un événement heureux.
Rien de plus agréable que de resserrer les liens
d’amitié entre deux peuples qui ont résolument
affirmé dans l’histoire la magnificence du génie
latin. Les Français seront reçus comme des frè
res, frère' qui ne désirent que se démontrer leur
affection en contribuant par tous les moyens ra
tionnels à leur grandeur mutuelle.
Le Libéral termine en ces termes :
Salut et honneur au président, gloire à la Fran
ce instruite, prospère, noble, digne d’apporter à
tous les peuples l’inspiration cordiale qui rend
impossibles les guerres et facilite l’émancipation
que le drapeau tricolore symbolise.
Ulmparcial fait un long éloge de la vie po
litique de M. Poincaré. Il ajoute :
M. Poincaré, c’est toute la France ; saluons-le
avec respect et sympathie, comme si son voyage
marquait l’heureuse fin d’une étape et, en mêm 3
temps, parce qu’il signifie que l’attention de l’Eu
rope tout entière est fixée sur nous et nous force
à accélérer le pas.
Pour cela, nous pousserons des vivats en l’hon
neur de M. Poincaré et de la France, et nous les
pousserons en reportant avec ferveur notre pen
sée sur notre patrie.
* #
La Signification du Voyage
L’Enquéte du « Teraldo »
Le Héraldo de Madrid a adressé aux person
nalités politiques les plus en vue la ques
tion suivante : Quelle signification a, pour
l’Espagne la visite de M. Poincaré ?
Le comte de Romanonès, président du
Conseil, a répondu dans les termes sui
vants :
De même que, dans le régime douanier, la clau
se de ta nation la plus favorisée est aujourd’hui
la base de tous les traités de commerce, de même
nous pouvons, au point de vue politique, affirmer
que, dans notre amitié, nous réserverons tou
jours à la France, la clause de la nation la plus
favorisée, sans que cela élimine la possibilité,
que le cours de T’histoire ou les intérêts nationaux
exigent d’étendre cette clause, dans l’avenir, a
une autre nation quelconque.
Le romancier Perez Galdos a répondu :
La visite de M. Poincaré me paraît très heu
reuse.
J’ai pour la France une grande tendresse. Je
suis l’enthousiaste partisan de l’alliance avec la
France ; les deux pays ont un idéal commun
qu’ils doivent réaliser ensemble.
M. Melquiadez Alvarez, chef du parti ré
publicain réformiste, a dit, entre autres
choses :
La visite de M. Poincaré sera accueillie avec
joie dans toute l’Espagne ; elle est quelque chose
de plus qu’une visite officielle de simple courtoi
sie ; elle signifie le commencement d'une nou
velle vie entre les deux peuples unis par les
liens d’une profonde sympathie que le voisinage,
l’histoire et la race ont forgée en dépit des gou-
vernements La symeathie s’accentue tellement
aujourd’hui qu’elle chemine vers la fraternité.
L’opinion libérale, en Espagne, saluera en M.
Poincre la vivante personnification d’une démo
cratie puissante qui a réussi à faire de la France
un des peuples les plus libres du monde.
Le savant bactériologique Ramon Gajal dé
clare :
La visite deM. Poincaré pose la question des
alliances.
Il est indiscutable que nous nous trouvons
dans le cercle d’action de la France. Pour l’Espa-
gne, le problème consiste à déterminer s’il con
vient de-relâcher ou de resserrer les liens qui
unissent les deux nations.
C’est au gouvernement qu’il appartient de le ré
soudre en s’inspirant, pour le faire, d’un profond
sentiment patriotique. J’espère qu’il saura rempir
son devoir,
M. Navarro Reverter, ancien ministre, ac
tuellement président du Conseil d’Etat, ré
pond :
La visite du roi d’Espagne à Paris et celle du
président de la République a Madrid cons’cren d
mutuelle affection des deux peuples fre es,
périté respective.
M. Gonzalès Besada, ancien ministre con
servateur, s’exprime ainsi :
L’entente cordiale entre la I* rance et 1 Espagne
a toute ma sympathie. Notre voisinagne et la na
ture nous imposent un rapprochement intime et
nous placent dans la nécessité de marcher d ac
cord dans de nomb reuses questions qui nous tou
chent directement
Des ob igations communes nous ont été impo
sées dans le Nord de l’Afrique, c’est une des au
tres raisons qui rendent nécessaire l’entente cor
diale hispano-française.
Mais cette entente doit se réaliser avec des
vues élevées et en songeant qu’elle doit être plu
tôt une fusion spirituelle qu’un marchandage
d’intérêts.
M. Gonzalès Besada ajoute qu’un traité de
commerce conclu à la faveur d’une union
qui pourrait être profitable pour les deux
pays aux heures de malheur ou de danger,
lui semble de nature à causer des embarras
et des ennuis pour l’avenir, aussi termina-t-
il en répétant qu’il désire une union plus
spirtaelle que commerciale.
Banqtel en l’honneur da
Conseil municipal de Paris
A midi, le Conseil municipal de Madrid a
offert un grand banquet à l’Hôtel de Ville
aux délégués du Conseil municipal de Pa-
Après un discours de bienvenue empreint
de là plus grande cordialité prononcé pat
I alcade, M. Chassaigne-Goyon a répondu par
un discours très applaudi dont voici les prin
cipaux passages :
C’est avec le plus grand plaisir, avec une jole
sans mélange, que- nous nous sommes rendus a
voire aimable invitation. Nous sommes venus
nombreux — trop nombreux peut-être. Le charme
légendaire de vos réceptions, l’attrait fascinateur
de votre magnifique cité en sont la cause. EH
aussi le désir de représenter aujourd’hui la Ville
de Paris auprès de vous, honneur auquel s’ajoute
‘celui d’accompagner notre respecté président de
la Répubique a Madrid, qui, suivant la si gra
cieuse expression de votre ministre d’Etat, l’at-
tendait a bras ouverts.
Nous avions pensé que nous aurions peut-être
notre petite part de cette chaude accolade et ce
sentiment s’est trouvé justifié au-delà de toute es
pérance.
Dans cette œuvre commune de concorde inter,
nationale et de patriotisme, nos Assemblées mu-
nicipales seront, appelées à jouer un rôle consi-
dérable et a. devenir les utiles auxiliaires de nos
gouvernements, sans parler, messieurs, de tous
les enseignements féconds que nous puiserons
dans ces rencontres, ces échanges de vues de
plus en plus fréquentes entre conseillers madri
lènes et conseillers muai ipaux parisiens pour le
plus grand profit de nos deux cités et le mieux-
être de nos concitoyens.
De notre désir de collaborer ensemble au pro
grès de la civilisation naîtra une œuvre féconde
pour nos deux grandes cités. Et, contribuant de
tous nos efforts à affermir les liens de confi-nce,
d’estime, de fraternité, d’affectueuse entente,
noués entre nos deux nations, nous travaillerons
à rendre encore plus séduisantes, plus belles,
plus saines, plus hospitalières nos deux capitales
sœurs.
C’est avec une réelle émotion, avec tout notre
cœur que je vous dis encore merci.
M. Marghi Coman, ministre des finances
de Roumanie, est parti de Paris pour Berlin,
où il doit signer un emprunt de 175 millions
avec la Disconto Gesellschaft.
M. Valaoritis, directeur de la Banque na»
tionale d'Athènes, a été reçu hier par M»
Charles Dumont, ministre des finances, avec
lequel il a eu un long entretien.
Pas d’acoord secret italo-turo
Rome, 7 octobre.
On dément à Rome que l’Italie ait conclu
un accord secret avec la Turquie en ce qui
concerne la question des îles.
La démobilisation turque
Constantinople, 7 octobre.
D’après des informations venues d’Andrî-
nople, la démobilisation va avoir lieu inces
samment ; elle commencera par la libération
d’une partie des troupes actives.
La Situation Politique au Monténégro
Cettigné, 7 octobre..
Les bruits les plus contradictoires circu
lent ici depuis quelques jours au sujet des
tendances internationales du royaume.
On a beaucoup dit que le roi, mécontent
d’avoir été trop peu soutenu par la Russie
dans la question de Scutari, avait esquissé
un rapprochement avec l’Autriche. Rensei-
gnements pris, il ne semble pas nue les
choses aient été si loin et que le roi Nicolas
ait fait plus que prendre une précaution
pour s’assurer des relations correctes avec la
monarchie voisine.
Les rumeurs dont il s’agit ont été mises en
circulation à la suite d’une audience du mi
nistre d’Autriche chez le roi.
Il paraît qu’au cours de la conversation, le
roi aurait parlé de la possibilité de rapports
plus étroits et même de l’engagement pouf
trois ans de certains fonctionnaires autri
chiens civils ou militaires.
Le ministre d'Autriche semble toutefois,
dans les allusions qu'il a faites à cet entre
tien, s’en être exagéré l’importance.
Le roi Nicolas a toujours pratiqué une
politique d’équilibre, et il est probable qu’il
continue.
Quant au gouvernement monténégrin, il
déclare que ses sentiments et ceux du roi
sont invariables.
Si l’on sorge que deux questions préoccu-
peut surtout le Monténégro, la délimitation
pour laquelle il a besoin du bon vouloir da
l'Autriche et l’emprunt pour lequel il a be-
soin du bon vouloir de la France, on s’explfs
que assez bien les alternatives qui ont rete-
nu récemment attention des milieux politi
ques et diplomatiques.
Mort du Gouverneur de la Cause
La Canée, 7 octobre.
Le gouverneur, M. Ploumidis, est mort à
la suite d’une congestion cérébrale.
ALLEMAGNE
Gendarmes complices de Bookmakers
Une double arrestation a été opérée sur le
■ " t, et cette fois
champ de courses de Karishorst, et Ce
les personnages appreltendes étaient.
gendarmes 1 La police des jeux avait remar
qué depuis quelque temps qu’il lui était im
possible de mettre fin aux agissements des
bookmakers, qui étaient toujours avertis en
temps utile de l’arrivee des agents. On fit une
enquête discrète, qui révéla que c’staieul
deux gendarmes chargés du service d ordre
qui avaient soin de prévenir les bookmakers
contre espèces sonnantes.
.. deux
SUISSE
Tragédie dans une salle de bains
L’ingên'eur anglais Mac-Kay, qui habite
depuis plusieurs semaines un cottage sur
les* bords du lac de Constance, a tue la nuit
dernière son voisin, le rentier Schwegen,
dans les étranges circonstances suivantes :
Toute sa famille étant retournée à Stutt
gart, le rentier accepta l’invitation à diner
de l’ingénieur, qu’il invita à visiter, en
suite sa villa. M. Schwegen mena -nee
nieur visiter su salle de bains et le pria û
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