Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-02-21
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 21 février 1913 21 février 1913
Description : 1913/02/21 (A33,N14545). 1913/02/21 (A33,N14545).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637894n
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
N 4,545 (6 Fages)
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t Centimes
Administrateur-Délégué
CDITION DU MATIN —5 Centimes
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oateloncea
16 Pares)
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Verdredi 24 Février 4943
Adresser tout ce qui concerne l'Administration
à M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 86
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havro
* Administration, Impressions lt Anmoncos, ta. 10.47
Le Petit Havre
AU HAVRE
A PARIS
1409658
Rédacteur en Chef, Gérant
Hippolyte FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE î Rédaction, No 7 60
ANNONCES
Bureau du Journal, 111, boup de Strasbourg.
! L'AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Lo PETIT HA VRE nst désigné pour tu Annonças Jadis luira s et légales
9
DIRNIMnE HEunE
V
Paris, trois heures matin
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 20 Février, Dépêche de 4 h. 40
=-=======
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
CUIVRE
Comptant ..
calme
£ 64 5/-
5/-
B mois
£ 64 5/-
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ETAIN
Comptant ..
£ 218 -/- .
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3 mois
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£ 214 -/-
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FER
Comptant..
facile
£61/9
4 % d
B mois
£ 62/4 %
4 % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 19 février 1913.
NEW-YORK, 20 FÉVRIER
Dotons î mars, hausse 3 points ; mai,
hausse 2 points ; juillet, hausse 3 points ;
octobre, hausse 2 points.— Soutenu.
Calés s hausse 9 à 14 points.
NEW-YORK, 20 FÉVRIER
Cuivre Standard disp.
— mai
Amalgamat. Cop...
Fer
CHICAGO, 20
C. 68 ion
44 25
14 50
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18 —
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14 —
14 25
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18 —
FÉVRIER
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Mai . ..
C. DU JOUB C. PRECED
92 7/8 92 1/2
91 5/8 91 3/8
52 1/8 51 7/8
53 1/4 53 »/»
10 60 10 60
10 62 10 62
Juillet....
Mai •
Juillet....
Mai
Maïs sur
Saindoux sar.
Juillet....
LA GUERRE D’ORIENT
Le Conflit roumano-bulgare
Londres. — On apprend que les puissances
ont offert mardi leur médiation à Sofia et à
Bucarest au sujet des questions pendantes
entre la Roumanie et la Bulgarie.
On a toutes raisons de croire que les deux
gouvernements l'accepteront.
La réunion des ambassadeurs à Londres,
fixée à hier, n’a pas eu lieu ; les ambassa
deurs ne se réuniront qu’aujourd’hui.
L’ajournement de la réunion n’indique au-
«une difficulté.
Sofia. (Envoyé spécial d'Havas). — D’après
des renseignements recueillis dans les mi-
meux gouvernementaux, une importante
éecentration d’artillerie et de cavalerie rou
maine a lieu à Ostroff, à l’Est de Silistri.
Des informations qui seraient parvenues
de Bucarest de ces mêmes milieux laissent
supposer que la Roumanie ne serait pas dis
posée à accepter l’intervention des puissan
ces dans son différend avec la Bulgarie.
On s’attend pour demain à une démarche
collective des représentants des grandes
puissances auprès du gouvernement bul
gare.
Belgrade. — Envoyé spécial d'Havas. —
On croit que les puissances qui intervien
draient entre la Bulgarie et la Roumanie au
cas où un arbitrage serait accepté, seraient
t'Italie et la Russie, représentant les deux
groupes des puissances européennes.
S. POINCARÉ DÉCORÉ DE L'ORDRE DE
SAINT-ANORÉ
Saint-Pétersbourg, 20 février. — L’empe-
reur voulant donner une nouvel le preuve de
ses sentiments amicaux envers la France ainsi
que de son affection personnelle pour M.
Poincaré lui a conféré l'ordre de Saint-André.
Les insignes de l’ordre seront portés a Pa
ris par le directeur de la Chancellerie, le ba
ron Schilling ; ils seront remis à M. Poin-
garé au commencement de la semaine pro-
thaine.
A L’ÉLYSÉE
le président de la République a reçu hier
après-midi. à cinq heures, MM. Galli, prési-
lent, et Gay, syndic du Conseil municipal de
Paris, qui lui ont remis la médaille d’or de
a Ville de Paris.
ON LÉGER INCIDENT A LA CHAMBRE
A la séance d’aujourd’hui à la Chambre,
an groupe de vingt à trente petits com
merçants, industriels et représentants, agis
sant au nom des Comités d’action de Paris et
de sa banlieue, ainsi que des Comités du Ha-
vre, de Lyon, de Montluçon et de quelques
antres villes, ainsi que de la Confédération
generale du Petit Commerce, a lancé dans
ta salle des séances un sommaire de ses pro
testations, aux cris de : « Vive le petit com
merce ! A bas l’accaparement ! »
Le groupe a exigé que contravention lui
soit dressée pour avoir troublé la séance et
il a adressé au ministre du commerce une
lettre explicative lui demandant une pro
chaine audience.
EXPLOSION A BORD DU « MARICTTE P
Brest. — Hier soir, à bord du sous-marin
Mariotie, arrivé de Cherbourg dans la mati-
nee, un fourneau à pétrole servant à faire la
cuisine a fait explosion.
Les quartiers-maîtres Ouvrard, de Paris,
etGilguy, de Brest, ont été atteints par les
gammes.
Les vêtements en feu, ils sont montés
précipitamment sur le pont et se sont jetés à
fa mer.
Ils ont alors été retirés de l'eau et soignés
sommairement en présence du contre-ami-
ral Favereau.
Les blessés ont ensuite été transportés à
l’hôpital; ils portent de sérieuses brû’---
sur diverses parties du corps.
rûlures
MANIFESTATIONS DE SUFFRAGETTES
Londres. — Les suffragettes ont bruyam-
ment manifesté hier à Edimbourg, Leith et
Northampton.
$ Elles ont endommagé un certain nombre
de boîtes aux lettres.
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
LE MESSAGE PRGSIDENTIEL
Voici le texte du Message présidentiel qui a
été lu hier, au Sénat par M. Barthou, garde des
sceaux, et à la Chambre des députés par M.
Briand, président du Conseil.
Messieurs les sénateurs.
Messieurs les députés,
La transmission paisible et régulière des
• pouvoirs présidentiels vient de faire appa
raître, une fois de plus, aux yeux du monde,
l’inébranlable solidité de nos institutions.
La République a fourni une nouvelle preuve
de sa vitalité et la France a montré qu’elle
était définitivement accoutumée aux mœurs
de la liberté.
Appelé par le vote de l’Assemblée natio
nale à la première magistrature du pays, je
me souviendrai du loyalisme scrupuleux
avec lequel mon éminent prédécesseur a
rempli ses hautes fonctions et je mettrai,
comme lui, mon honneur à défendre la
Constitution, dont la garde m’est confiée
pour sept ans.
Lorsqu’au lendemain des cruelles épreu
ves de 1870, la France s'est interrogée, elle
a pensé qu’une grande démocratie devait
rester seule maîtresse de ses destinées et
que les franchises du régime parlementaire
étaient désormais, pour notre nation, l’in
dispensable garantie des progrès méthodi
ques et ordonnés. Elle ne s’est pas trom
pée, et la Constitution qu’elle s’est donnée
lui a assuré une longue période de calme et
de travail qu’elle a la volonté de ne pas
laisser interrompre.
Les prérogatives du Parlement se conci
lient sans peine avec les droits et les de
voirs du gouvernement, et l’amoindrisse
ment du pouvoir exécutif n’est ni dans les
vœux des Chambres, ni dans ceux du pays.
Sans un pouvoir exécutif ferme et clair
voyant, le bon fonctionnement des services
administratifs risquerait vite d’être com
promis et, à certaines heures, la paix pu
blique elle-même pourrait être menacée.
Pendant toute la durée de ma magistrature,
je veillerai, d’accord avec les ministres
responsables, à ce que le gouvernement de
la République conserve intacte, sous le
contrôle du Parlement, l'autorité qui doit
lui appartenir.
C’est à lui d’être pour l’opinion, aux
heures graves, un guide et un conseiller ;
c’est à lui de chercher à faire un choix ra
tionnel dans les intérêts qui s’entre-cho-
quent, de discerner le général du particu
lier et le permanent de l’accidentel, de
s’efforcer à démêler, dans chaque idée nou
velle, ce qu’elle contient de mort-né et ce
qu’elle peut réserver à l’avenir de vivant et
de fécond.
Depuis sa naissance, la République s’est
appliquée sans trêve à la recherche du
mieux.
Elle a fondé sur des principes immuables
l’organisation de l’enseignement public ;
et voici qu’elle conçoit la noble ambition
d’améliorer encore l’éducation nationale.
Elle a réalisé d’importantes réformes
fiscales ; et voici qu’elle veut introdui
re encore plus de justice dans l’assiette de
l’impôt.
Elle a toujours proclamé la souveraineté
du suffrage universel ; et voici qu’elle
poursuit, dans le perfectionnement du mo
de électoral, une expression aussi sincère
et aussi exacte que possible de la volonté
populaire.
Elle n’a cessé d’encourager les sciences,
les lettres et les arts ; elle croit cependant
avec raison qu’il leur reste beaucoup à at
tendre de sa sollicitude éclairée et qu’elle
ne doit rien négliger pour mettre mieux
encore en lumière et en valeur la force et
la grâce du génie français.
Elle a déjà, par des révisions douanières
et par le développement des institutions
agricoles, clairement témoigné aux paysans
de France sa reconnaissance et sa sympa
thie ; et elle examine aujourd'hui le moyen
d'alléger les charges qui pèsent sur eux.
Elle s’est constamment intéressée à la
prospérité du commerce et de l’industrie ;
et elle forme pourtant de nouveaux projets
pour stimuler les initiatives, éveiller les
énergies et faire jaillir toutes les sources
de richesse économique.
Elle a créé, au prix de grands sacrifices,
des œuvres d’assistance et de prévoyance ;
elle a favorisé le prodigieux essor de la mu
tualité ; elle s’est penchée avec bonté sur
la douleur et la misère humaines. Mais sans
se faire l’illusion que la société puisse en
tièrement triompher de la nature, sans
croire qu’il soit loisible à personne de maî
triser le sort et de fixer le bonheur, elle me
sure l’étendue des ravages que causent la
maladie, l’ignorance de l’hygiène, l’invali
dité ; elle suppute le nombre des efforts
perdus et des infortunes imméritées; et elle
voit indéfiniment ouvert devant elle le
champ des espérances et des améliorations
sociales.
Pour réaliser progressivement la tâche
qu’il lui reste à accomplir, la République a
le devoir de maintenir avec fermeté l’ordre
à l’intérieur, de veiller jalousement à l'é-
quilibre de ses budgets et à l’intégrité de
sa puissance financière, de faire enfin tout
ce qui dépend d’elle pour assurer à la Fran
ce, dans le respect universel de notre di
gnité nationale, les bienfaits de la paix ex
térieur.
La paix ne se décrète pas par la volonté
d’une seule puissance et jamais l’adage que
nous a légué l’antiquité n’a été plus vrai
qu'aujourdhui ; il n’est possible à un peu
ple d’être efficacement pacifique qu’à la
condition d'être toujours prêt à la guerre.
..
mois (d'ailleurs renouvelable) — dans les
conditions mêmes où M. Jonnart fut autre
fois nommé gouverneur general de l'AJgerie.
Le gouvernement impérial, informé de
cette situation spéciale, a fait savoir qu’elle
ne diminuait en rien sa satisfaction de voir
M. Delcassé appelé à représenter la France
en Russie.
Par suite de l'état de santé de Mme Del»
cassé, le nouvel ambassadeur partira seul
pour Saint-Pétersbourg.
Il y trouvera comme collaborateurs MM
Doulcet, conseiller d'ambassade ; le comte
deChambrun, premier secretaire ; Arnavon,
deuxième secrétaire ; Labouret et Sabatier,
attachés ; le général de Laguiche, attaché
miiitaire ; le commandant Galland, attaché
naval ; M. Vautier, attache commercial.
as
* *
M. Delcassé est âgé de soixante et un ans.
Igs5t né à Pamiers (Ariège), le 4 mars
, Elu député le 22 septembre 4889 dans
l’arrondissement de Foix, il a été coustam-
ment réélu depuis lors en 1893, 1898,
1902, 1906 et 1910.
Trois ans et demi après son entrée à la
Chambre en 1893 M. Delcassé est entre dans
le cabinet Rouvier, comme sous-secrétaire
d’Etat des colonies, alors rattache au minis
tère du commerce dont le titulaire était
M. Siegfried. Il a occupé ces fonctions
jusqu’au 30 mars 1893, et le 4 avril suivant,
les a conservées dans le cabinet Charles Du-
puy, jusqu'à la fin du mois de novembre.
Le 30 mai 1894, dans le second cabinet
Du puy, M. Deicassé a été nommé ministre
des Colonies.
Il a conservé ce portefeuille dans le troi-
sième cabinet constitué par le sénateur de
la Haute Loire.
En 1898, le 28 juin, M. Delcassé prit le por-
tefetille des affaires étrangères dans le Cabi-
net Brisson. Il le conserva dans le deuxieme
Cabinet Dupuy qui succéda au Cabinet Bris-
son. Il conserva egalement le porteteurlie
des affaires étrangères pendant les Cabine s
Waldeck-Rousseau, Gambes et Rouvier.
Le 6 juin 1905. M. Delcassé ne se trouvant
pas d’accord sur la marche à suivre dans la
question marocaine avec le reste du Cabinet
donna sa démission et fut remplacé par M.
Rouvier, prési lent du Conseil.
De 1905 a 1911, M. Delcussé demeura à l’é
cart du pouvoir, mais tint une grande place
à la Chambre comme président de la Com-
mission d’enquête sur la marine. C’est en
Cette qualite qu'il renversa le Cabinet Cle
menceau en juillet 1909. il prononça égale
ment un discours fort remarqué sur la poli
tique extérieure. En 1911, il prit le porie-
feuille de la marine dans le Cabinet Monis. Il
le conserva dans les Cabinets Caillaux et
Poincaré.
,**My.*MJ Vuo PlC' a a 6cit. Lorsque M. Poincaré fut élu président de
Uncrrance diminuée, une France exposée la Kepipiigue, et que M. Briand fut chargé
par sa faute à des défis où à des humilia-
lions ne serait plus la France.
Ce serait commettre un crime contre la
civilisation que de laisser déchoir notre
pays, au milieu de tant de nations qui dé
veloppent sans cesse leurs forces militaires.
Notre armée et notre marine nous donnent,
tous les jours, des preuves de leur dévoue
ment et de leur vaillance. Tournons vers
elles notre pensée vigilante et ne reculons
devant aucun effort, devant aucun sacrifice
pour les consolider et les fortifier.
Dans leur labeur silencieux, elles sont
les plus utiles auxiliaires de notre diploma
tie. Nos paroles de paix et d’humanité au
ront d’autant plus de chances d’être écou
tées qu’on nous saura mieux armés et plus
résolus.
Depuis plusieurs mois, nous travaillons
avec l’Europe entière à conjurer les périls
d’une crise redoutable. Fort de la confiance
du Parlement et du Pays, sûr de la fidélité
de ses alliés et de ses amis, le gouverne
ment de la République poursuivra avec
persévérance une politique de franchise, de
sagesse et de fermeté.
C’est à servir cette politique, c’est à en
maintenir l’unité dans l’avenir que j’em
ploierai sans défaillance toute mon éner
gie.
Paris, le 20 février 1913.
R. Poincaré.
par M. Fdi hères de constituer le cabinet, M.
Delcassé qui éprouvait alors de graves in
quiétudes par suite de l’accident d'aéroplane
survenu à son fils, préfera ne pas entrer
dans la combinaison nouvelle.
Depuis lors, libéré des inquiétudes qui
l'assiégeaient, il s'est trouvé plus libre d'es-
prit pour accueillir les offres qui lui étaient
faites par M. Poincaré, M. Briand et M. Jon-
nart ; et la nécessité étant apparue à tous
de pourvoir d’un nouveau titulaire l’ambas
sade de Saint-Pétersbourg, en raison du
mauvais état de santé de M. Georges Louis,
dont on sait les excellents services, M. Del-
cassé n’a pas cru pouvoir repousser l'appel
qui lui était adressé.
La situation personnelle de M. Delcassé en
Russie est considérable. Sa politique, no
tamment pendant la guerre russo-japonaise,
a contribué à resserrer les liens des deux
pays amis et alliés. Le gouvernement russe
lui a été notamment reconnaissant de ses
initiatives clairvoyantes et sages lors de l’in
cident de Huit.
M. Delcassé a accompagné en Russie le
président Loubet lors de son voyage, en 1902.
Il a d’autre part été deux fois a Saint-Péters
bourg pendant qu’il occupait ie minis ère
des affaires étrangères et il a reçu fréquem
ment a Paris les hommes d'Eiat russes.
Il a donc à la Cour et dans les milieux po-
litiques de S int-Pétersb urg de très nom
breuses et anciennes relations. Il possède la
pleine confiance de l’empereur Nicolas II.
ABONNEMENTS
TnO13 Mois
Six Mois
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Un AM !
ÿ Le Havre, la S sine-Inférieure, l’Euro J
2 l’Oise et la Somme Ç
Autres Départements
" Union Postale
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2 6
Fr.
50
Fr.
29
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ün s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Raroaux de Poste de rranco
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LA TRAGEDIE DE LA REMUÉE
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Cliché lavre
En haut : Au Cimetière, les amis des victimes tenant les poêles au-dessus des cerceuns
Eii bas : La Famille des Défunts.
' d . ..
(Voir l'article en 3 e page)
sage à la présidence du Gonsei! et au ministère
des affaires étrangères, les relations les plus sui
vies et les pius cordiales, et je vous demeure
très reconnaisant du précieux concours qu’en des
circonstances souvent difficiles, vous avez prêté
au gouvernement de la République dans l’œuvre
de paix qu’il a poursuivie, d’accord avec les puis
sances européennes.
Je vois dans nos rapports passés la meilleure
garantie de nos rapports futurs, et c'est avec le
ferme espoir de resserrer encore entre nous ces
liens de confiance et do sympathie que je vous
exprime aujourd’hui tous mes vœux pour vos
personnes et pour vos pays respectifs.
Après cet échange de discours, le président
de la République a fait te tour du cercle en
s'entretenant avec chacun des chefs de mis
sion, qui lui ont été nommés par M. Mol
lard .
Le Télégramme du Tsar
à M. Poincaré
Saint-Pétersbourg, 20 février.
Le télégramme de l’empereur Nicolas à M.
Poincaré, insistant sur l’union étroite de la
Russie et de. la France, est reproduit par
tous les journaux et très favorablement
commenté. Le Nuvoïe Vrémia écrit :
L’empereur, dans ce moment grave, a tenu à
mettre en relief solennellement une fois d plus
l’importance qu’il donne a l’union étroite de la
France el.de la Russie. Nous croyons que cette
union servira à apaiser l’Europe agitée par la
crise balkanique. Le télégramme du tsar donne
au monde une indication précise sur la politique
russe.
Nouvelles Politiques
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secretaires d’Etat se
sont réunis hier matin à l’Elysée, sous la
présidence de M. Poincaré.
Message présidentiel
Le président de la République a donné
connaissance au Conseil du message qui a
été lu aux Chambres.
M. Delcassé nommé Ambassadeur
à Saint-Pétersbourg
Le président de la République a signé un
décret nommant M. Delcassé, ambassadeur
à Saint-Pétersbourg, en remplacement de
M. Louis, qui rentre en France. Voici la note
communiquée au sujet de cette nomination:
« Le ministre des affaires étrangères a fait
connaître au Conseil que sa Majesté l’empe
reur de Russie venait de donner son agré
ment à l’adhésion de M. Delcassé, comme
ambassadeur à Saint-Pétersbourg.
» En avisant notre ambassadeur de la pro
chaine nomination de l’ancien ministre des
affaires étrangères, comme représentant de
la République en Russie, le gouvernement a
tenu à rendre hommage au dévouement avec
lequel M. Georges Louis s’est toujours ac
quitté de ses fonctions et aux éminents ser
vices qu’il a rendus au cours de sa longue et
laborieuse carrière.
» La décision qui met fin à la mission de '
M. Georges Louis n’est pas inopinée. Depuis
plusieurs mois son état de santé lui rendait
difficile l’accomplissement de sa lourde tâ
che, »
Les Troupes Noires décorées 1
Sur la proposition du ministre de la guerre
et du ministre des colonies, le Conseil a dé
cidé d’accorder la croix de, la Légion-d'Hon-
neur au Aer régiment de tirailleurs sénéga
lais qui représente l’ensemble des troupes
noires.
Nominations de Gouverneurs des Colonies
Le ministre des colonies a soumis à la si
gnature du president de la République des
décreis nommant :
M. Peu vergue, gouverneur de 2e classe des
colonies, gouverneur de la Guadeloupe,
lieutenant gouverneur de la Guinée, en rem
placement de M. Guy, gouverneur de Are
classe des colonies, placé, sur sa demande,
dans la position de disponibilité avec traite
ment.
M. Merwart, gouverneur de 2e classe des
colonies, provenant du Dahomey, gouver
neur de la Guadeloupe, en remplacement
de M. Peuvergne.
M. DELCASSE
Ambassadeur à Saint-Pétersbourg
Comme on l’on vu au compte rendu de la
réunion du Conseil des ministres, le Tsar a
donné son agrément à la nomination de M.
Delcassé, comme ambassadeur à Saint-Pé
tersbourg.
Notre confrère Le Temps a pu voir M. Jon-
nai t, ministre des affaires étrangères, à l’is
sue du Conseil. Il lui a dit :
— J’ai trouvé le gouvernement unanime à
accueillir favorablement la proposition que
je lui ai faite d’offrir à M. Delcassé l'ambas-
sade de France en Russie.
» M. Delcassé a accepté, et l’agrément du
gouvernement impérial a été sollicité. Il a
été donné immédiatement.
» Je peux ajouter que la désignation de M.
Delcassé a produit à Saint-Pétersbourg, à la
cour et dans les milieux politiques la meil
leure impression.
» Les deux gouvernements amis et alliés
se trouvent, comme toujours, parfaitement
d’accord.
» M. Delcassé prendra possession de son
poste au commencement du mois prochain. »
M. Delcassé, étant député, est nommé am
bassadeur en mission temporaire de six
Le Corps Diplomatique à l'Elysée
Le president de ta République a reçu, à
quatre heures, le corps diplomatique qui,
par l’entremise de son doyen, sir Francis
Bertie, ambassadeur d'Angleterre, avait
exprimé le désir de venir lui apporter ses
félicitations.
A leur arrivée au palais, les ambassadeurs
et chefs de missions ont été reçus par le lieu
tenant-colonel Jouffroy, commandant mili
taire du palais, et par l’officier de service, le
lieutenant-colonel Aldeber t.
Quand le cercle fut formé dans la grande
salle des fêtes, M. Mollard introducteur des
ambassadeurs, vint prévenir le président de
la République, qui s’y rendit, accompagné
de M. Briand, président du Conseil, et de M.
Jonnart, ministre des affaires étrangères,
ainsi que du général Beaudemoulin et de M.
A. Pichon, secrétaires généraux de la prési
dence, et ds officiers de la maison.
Sir Francis B.rtie prononça alors l’allocu
tion suivante :
Monsieur le président,
Le corps diplomatique, que j’ai l’honneur de
représenter, vient vous féliciter d’avoir été élu à
la prést lence de la République.
En vous apportant ces félicitations, nous avons
présents à l'esprit les liens de confiance et de
sympathie qui se sont noués entre vous et les
representants étrangers pendant que vous exer-
ciez la double foocuion de president du Conseil et
de ministre des affaires ttrangeres.
il m’est donc particulièrement agréable d’avoir
l’honneur, en invoquant cet heureux souvenir,
d’inaugurer aujourd’hui de nouvelles relations
avec vous, monsieur le présient, dans la haute
charge à laquelle vous venez d’être appele.
Pour l’accomplissement de notre tâche, nous
savons que nous pouvons comoter sur le bien
veillant concours du chef de I'Eat, et sur son
constant souci de tout ce qui pourra contri
buer a maintenir et à resserrer les relations ami
cales de nos pays avec ie vôtre.
Je me permets de vous adresser, monsieur le
président, l’expression de tous nos vœux pour
votre bonheur personnel et pour la prospérité de
la France.
M. Raymond Poincaré a répondu :
Monsieur l’ambassadeur,
Je remercie Votre Excellence des félicitations
et des souhaits qu’Elle veut bien m’adresser au
nom du corps diplomatique.
Elle connaît les sentiments que je professe pour
Elle depuis longtemps et dont ceife dernière an
née d'intime collaboration n’a pu que redoubler
la vivacité. Je suis très heureux de l’occasion qui
m'est offert - de lui renouveler aujourd’hui lex
pression de ma sincère amitié.
Avec vous tous aussi, Messieurs, j ai eu la
grande satisfaction d'entretenir, pendant mon pas-
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
les anaa esarnaronsas PAAmSLAAl
Paris, 20 février.
Jamais un message présidentiel ne fut
attendu avec autant d'impatience, avec au
tant de curiosité que celui dont le Parle
ment a entendu aujourd hui la lecture.
Le mouvement d'opinion qui a porté M.
Poincaré à la magistrature suprême a été
tellement irrésistible, les circonstances qui
ont entouré son élection lui ont fait naître
de si grands et si légitimes espoirs que beau
coup s’imaginaient trouver dans le message
présidentiel tout un programme de gouver
nement. l’indice, en quelque sorte, d’une
politique nouvelle.
Ceux-là ne pouvaient être que déçus. Un
message, en effet, n’est pas une di claration
ministérielle que l’on peut discuter ensuite
à la tribune, sur laquelle une majorité poli
tique doit s’affirmer. Placé par sa fonction
meme en dehors et au-dessus des partis,
gardien fidèle de la Constitution, un presi
dent de la République est tenu de rester
dans des régions plus sereines et c’est seu
lement dans les conseils du gouvernement,
par sa connaissance des grandes aff tirés de
i'Eat, par son autorité personnelle, qu’il est
à même d’exercer une action efficace pour
le bien du pays.
M. Poincaré aurait donc failli a son TO e
d’arbitre et de conseiller s’il était sorti de la
réserve qu’ont observée ses precédesseurs.
Il n’en a pas moins fait entendre des paro
les de haute sagesse et de clairvoyant pa
triotisme qui auront un écho dans le cœur
de tous les bons Français. Son message,
d’une impeccable forme littéraire, a été
écouté par la Chambre avec l'attention la plus
vive et la plus déférente.
Les passages relatifs à la politique exté
rieure, à la défense nationale ont été applau
dis par la Chmbre entière, à l’exception des
radicaux avancés et des unifiés. Ces derniers
ont tenté d’interrompre à diverses reprises,
l’un d'eux même s’est écrié : « C'est du ver-
biage...». Mais aussitôt des chut! énergi
ques leur ont imposé silence.
De même, au passage concernant la réfor
me électorale, les radicauxont fait entendre
quelques rumeurs, bientôt étouffées sous les
applaudissements du centre et de la droite.
Enfin des applaudissements répétés ont sa
lué ia péroraison que, seuls les unifiés et
les combistes ont accueillie avec une cer
taine froideur.
Au Senat, comme à la Chambre, la lecture
du message a été écoutée avec la plus grande
attention. De vives approbations ont souli
gné la phrase sur le rôle du Gouvernement
et le passage relatif aux œuvres d’assistance.
L'allusion à la réforme électorale, très ap
plaudie par la droite, a soulevé en revanche
quelques mouvements sur les bancs de la
gauche, mais d unanimes bravos ont scandé
tout ce qui concerne le rôle de la France à
l'extérieur, et la dernière phrase a été sa
luée par une double salve d'applaudisse-
ments.
Le message lu, les deux Assemblées ont
repris leur ordre du jour. Au Luxembourg,
comme on n’avait presque rien a faire, on
ne devait pas tarder à se séparer. Il n’en fut
pas de même à la Chambre, où la discussion
des amendements Renard et Malvy, amorcée
à la séance du matin, devait se prolonger
ass< z tard.
M. Renard, dans son amendement, deman
dait que la contribution foncière, impôt de
repartition, fût transformée, à partir de
1915, en impôt de quotité.
M. Malvy proposait, en outre, de rem
placer la contribution foncière et la cote mo
bilière personnelle par un impôt général et
progressif, sur le revenu.
Sur le premier point, tout le monde était
d’accord, mais, comme l’a très juste
ment fait observer M. Thierry, c'était com
promettre le succès de la réforme si heureu
sement proposée par M. Renard que de vou
loir lier a son amendement celui de M. Malvy
qui soulevait, lui, de, nombreuses objec-
lions.
Le ministre des finances et le rapporteur
général acceptaient, d’ailleurs, l'amende
ment Renard mais, en ce qui concerne celui
de M. Malvy, ils faisaient l'un et l’autre les
plus expresses réserves.
La discussion fût longue. Tandis qu'elle se
déroulait un incident se produisit qui, pen
dant un moment, mit la Ch ambre en émoi;
Une vingtaine d'individns disséminés dans
les tribu nés publiques poussèrent tout à
coup, sur un signal donné par l’un d’eux,
des cris de : « Vive le petit commerce ! A
bas les accapareurs ! A bas les agioteurs !... »
en lançant à pleines mains des petits papiers
qui vinrent s’eparpiller sur les bancs occu
pes par les députés.
Ils furent expulsés, bien entendu, mais
les huissiers durent, pour cela, employer la
force, car ils résistaient vigoureusement.
T. H.
SENAT
Séance du 20 Février
M. ANTONIN dubost préside.
m. BRTHOU, garde des sceaux, donne lecture,
d’une voix n île, du message présidentiel.
Le message est écouté par le Sénat avec la plus
grande attention. De vives marques d'approbation
accueillent la phrase sur le rôle du gouverne
ment.
Le passage concernant la réforme électorale est
applaudi au centre ; des mouvements divers sa
produisent sur les bancs de gauche. On applausiit
le passage sur les œuvres d'assistance. Des ap-
plaudissemenis unanimes scandent tout ce qui
concerne le rôle de la France a l’extérieur.
La dernière phrase est saluée par une doubla
salve d'applaudissements. . -
Le Sénat reprend son ordre du jour. Il adopie
un projet de loi modifiant le texte de quelques
articles du Code du travail. Il aborde l’examen
d’une proposilion de loi relative à la création
d’un privilege au profit de la victime d’un acci
dent sur l'iademnite d'assurance due à l’auteur
de accident. \
m DE LANGENHAGEN, rapporteur, a la parole.
Apres avoir entendu le rapporteur CM. TFEC
DORE GIRARD, qui propose une modidicallon “C
ceptee par la Commission, le Sénat adopte la PrO
positos et s'ajourne a mardi:
==================================
t Centimes
Administrateur-Délégué
CDITION DU MATIN —5 Centimes
===========================
oateloncea
16 Pares)
qmm=maaanpnmmna
Verdredi 24 Février 4943
Adresser tout ce qui concerne l'Administration
à M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 86
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havro
* Administration, Impressions lt Anmoncos, ta. 10.47
Le Petit Havre
AU HAVRE
A PARIS
1409658
Rédacteur en Chef, Gérant
Hippolyte FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE î Rédaction, No 7 60
ANNONCES
Bureau du Journal, 111, boup de Strasbourg.
! L'AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Lo PETIT HA VRE nst désigné pour tu Annonças Jadis luira s et légales
9
DIRNIMnE HEunE
V
Paris, trois heures matin
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 20 Février, Dépêche de 4 h. 40
=-=======
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
CUIVRE
Comptant ..
calme
£ 64 5/-
5/-
B mois
£ 64 5/-
7/6
-/—
ETAIN
Comptant ..
£ 218 -/- .
-1-
40/-
3 mois
faible i
£ 214 -/-
45/—
FER
Comptant..
facile
£61/9
4 % d
B mois
£ 62/4 %
4 % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 19 février 1913.
NEW-YORK, 20 FÉVRIER
Dotons î mars, hausse 3 points ; mai,
hausse 2 points ; juillet, hausse 3 points ;
octobre, hausse 2 points.— Soutenu.
Calés s hausse 9 à 14 points.
NEW-YORK, 20 FÉVRIER
Cuivre Standard disp.
— mai
Amalgamat. Cop...
Fer
CHICAGO, 20
C. 68 ion
44 25
14 50
67 7/8
18 —
6. PRICEDEAI
14 —
14 25
67 3/4
18 —
FÉVRIER
Blé sur
Mai . ..
C. DU JOUB C. PRECED
92 7/8 92 1/2
91 5/8 91 3/8
52 1/8 51 7/8
53 1/4 53 »/»
10 60 10 60
10 62 10 62
Juillet....
Mai •
Juillet....
Mai
Maïs sur
Saindoux sar.
Juillet....
LA GUERRE D’ORIENT
Le Conflit roumano-bulgare
Londres. — On apprend que les puissances
ont offert mardi leur médiation à Sofia et à
Bucarest au sujet des questions pendantes
entre la Roumanie et la Bulgarie.
On a toutes raisons de croire que les deux
gouvernements l'accepteront.
La réunion des ambassadeurs à Londres,
fixée à hier, n’a pas eu lieu ; les ambassa
deurs ne se réuniront qu’aujourd’hui.
L’ajournement de la réunion n’indique au-
«une difficulté.
Sofia. (Envoyé spécial d'Havas). — D’après
des renseignements recueillis dans les mi-
meux gouvernementaux, une importante
éecentration d’artillerie et de cavalerie rou
maine a lieu à Ostroff, à l’Est de Silistri.
Des informations qui seraient parvenues
de Bucarest de ces mêmes milieux laissent
supposer que la Roumanie ne serait pas dis
posée à accepter l’intervention des puissan
ces dans son différend avec la Bulgarie.
On s’attend pour demain à une démarche
collective des représentants des grandes
puissances auprès du gouvernement bul
gare.
Belgrade. — Envoyé spécial d'Havas. —
On croit que les puissances qui intervien
draient entre la Bulgarie et la Roumanie au
cas où un arbitrage serait accepté, seraient
t'Italie et la Russie, représentant les deux
groupes des puissances européennes.
S. POINCARÉ DÉCORÉ DE L'ORDRE DE
SAINT-ANORÉ
Saint-Pétersbourg, 20 février. — L’empe-
reur voulant donner une nouvel le preuve de
ses sentiments amicaux envers la France ainsi
que de son affection personnelle pour M.
Poincaré lui a conféré l'ordre de Saint-André.
Les insignes de l’ordre seront portés a Pa
ris par le directeur de la Chancellerie, le ba
ron Schilling ; ils seront remis à M. Poin-
garé au commencement de la semaine pro-
thaine.
A L’ÉLYSÉE
le président de la République a reçu hier
après-midi. à cinq heures, MM. Galli, prési-
lent, et Gay, syndic du Conseil municipal de
Paris, qui lui ont remis la médaille d’or de
a Ville de Paris.
ON LÉGER INCIDENT A LA CHAMBRE
A la séance d’aujourd’hui à la Chambre,
an groupe de vingt à trente petits com
merçants, industriels et représentants, agis
sant au nom des Comités d’action de Paris et
de sa banlieue, ainsi que des Comités du Ha-
vre, de Lyon, de Montluçon et de quelques
antres villes, ainsi que de la Confédération
generale du Petit Commerce, a lancé dans
ta salle des séances un sommaire de ses pro
testations, aux cris de : « Vive le petit com
merce ! A bas l’accaparement ! »
Le groupe a exigé que contravention lui
soit dressée pour avoir troublé la séance et
il a adressé au ministre du commerce une
lettre explicative lui demandant une pro
chaine audience.
EXPLOSION A BORD DU « MARICTTE P
Brest. — Hier soir, à bord du sous-marin
Mariotie, arrivé de Cherbourg dans la mati-
nee, un fourneau à pétrole servant à faire la
cuisine a fait explosion.
Les quartiers-maîtres Ouvrard, de Paris,
etGilguy, de Brest, ont été atteints par les
gammes.
Les vêtements en feu, ils sont montés
précipitamment sur le pont et se sont jetés à
fa mer.
Ils ont alors été retirés de l'eau et soignés
sommairement en présence du contre-ami-
ral Favereau.
Les blessés ont ensuite été transportés à
l’hôpital; ils portent de sérieuses brû’---
sur diverses parties du corps.
rûlures
MANIFESTATIONS DE SUFFRAGETTES
Londres. — Les suffragettes ont bruyam-
ment manifesté hier à Edimbourg, Leith et
Northampton.
$ Elles ont endommagé un certain nombre
de boîtes aux lettres.
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
LE MESSAGE PRGSIDENTIEL
Voici le texte du Message présidentiel qui a
été lu hier, au Sénat par M. Barthou, garde des
sceaux, et à la Chambre des députés par M.
Briand, président du Conseil.
Messieurs les sénateurs.
Messieurs les députés,
La transmission paisible et régulière des
• pouvoirs présidentiels vient de faire appa
raître, une fois de plus, aux yeux du monde,
l’inébranlable solidité de nos institutions.
La République a fourni une nouvelle preuve
de sa vitalité et la France a montré qu’elle
était définitivement accoutumée aux mœurs
de la liberté.
Appelé par le vote de l’Assemblée natio
nale à la première magistrature du pays, je
me souviendrai du loyalisme scrupuleux
avec lequel mon éminent prédécesseur a
rempli ses hautes fonctions et je mettrai,
comme lui, mon honneur à défendre la
Constitution, dont la garde m’est confiée
pour sept ans.
Lorsqu’au lendemain des cruelles épreu
ves de 1870, la France s'est interrogée, elle
a pensé qu’une grande démocratie devait
rester seule maîtresse de ses destinées et
que les franchises du régime parlementaire
étaient désormais, pour notre nation, l’in
dispensable garantie des progrès méthodi
ques et ordonnés. Elle ne s’est pas trom
pée, et la Constitution qu’elle s’est donnée
lui a assuré une longue période de calme et
de travail qu’elle a la volonté de ne pas
laisser interrompre.
Les prérogatives du Parlement se conci
lient sans peine avec les droits et les de
voirs du gouvernement, et l’amoindrisse
ment du pouvoir exécutif n’est ni dans les
vœux des Chambres, ni dans ceux du pays.
Sans un pouvoir exécutif ferme et clair
voyant, le bon fonctionnement des services
administratifs risquerait vite d’être com
promis et, à certaines heures, la paix pu
blique elle-même pourrait être menacée.
Pendant toute la durée de ma magistrature,
je veillerai, d’accord avec les ministres
responsables, à ce que le gouvernement de
la République conserve intacte, sous le
contrôle du Parlement, l'autorité qui doit
lui appartenir.
C’est à lui d’être pour l’opinion, aux
heures graves, un guide et un conseiller ;
c’est à lui de chercher à faire un choix ra
tionnel dans les intérêts qui s’entre-cho-
quent, de discerner le général du particu
lier et le permanent de l’accidentel, de
s’efforcer à démêler, dans chaque idée nou
velle, ce qu’elle contient de mort-né et ce
qu’elle peut réserver à l’avenir de vivant et
de fécond.
Depuis sa naissance, la République s’est
appliquée sans trêve à la recherche du
mieux.
Elle a fondé sur des principes immuables
l’organisation de l’enseignement public ;
et voici qu’elle conçoit la noble ambition
d’améliorer encore l’éducation nationale.
Elle a réalisé d’importantes réformes
fiscales ; et voici qu’elle veut introdui
re encore plus de justice dans l’assiette de
l’impôt.
Elle a toujours proclamé la souveraineté
du suffrage universel ; et voici qu’elle
poursuit, dans le perfectionnement du mo
de électoral, une expression aussi sincère
et aussi exacte que possible de la volonté
populaire.
Elle n’a cessé d’encourager les sciences,
les lettres et les arts ; elle croit cependant
avec raison qu’il leur reste beaucoup à at
tendre de sa sollicitude éclairée et qu’elle
ne doit rien négliger pour mettre mieux
encore en lumière et en valeur la force et
la grâce du génie français.
Elle a déjà, par des révisions douanières
et par le développement des institutions
agricoles, clairement témoigné aux paysans
de France sa reconnaissance et sa sympa
thie ; et elle examine aujourd'hui le moyen
d'alléger les charges qui pèsent sur eux.
Elle s’est constamment intéressée à la
prospérité du commerce et de l’industrie ;
et elle forme pourtant de nouveaux projets
pour stimuler les initiatives, éveiller les
énergies et faire jaillir toutes les sources
de richesse économique.
Elle a créé, au prix de grands sacrifices,
des œuvres d’assistance et de prévoyance ;
elle a favorisé le prodigieux essor de la mu
tualité ; elle s’est penchée avec bonté sur
la douleur et la misère humaines. Mais sans
se faire l’illusion que la société puisse en
tièrement triompher de la nature, sans
croire qu’il soit loisible à personne de maî
triser le sort et de fixer le bonheur, elle me
sure l’étendue des ravages que causent la
maladie, l’ignorance de l’hygiène, l’invali
dité ; elle suppute le nombre des efforts
perdus et des infortunes imméritées; et elle
voit indéfiniment ouvert devant elle le
champ des espérances et des améliorations
sociales.
Pour réaliser progressivement la tâche
qu’il lui reste à accomplir, la République a
le devoir de maintenir avec fermeté l’ordre
à l’intérieur, de veiller jalousement à l'é-
quilibre de ses budgets et à l’intégrité de
sa puissance financière, de faire enfin tout
ce qui dépend d’elle pour assurer à la Fran
ce, dans le respect universel de notre di
gnité nationale, les bienfaits de la paix ex
térieur.
La paix ne se décrète pas par la volonté
d’une seule puissance et jamais l’adage que
nous a légué l’antiquité n’a été plus vrai
qu'aujourdhui ; il n’est possible à un peu
ple d’être efficacement pacifique qu’à la
condition d'être toujours prêt à la guerre.
..
mois (d'ailleurs renouvelable) — dans les
conditions mêmes où M. Jonnart fut autre
fois nommé gouverneur general de l'AJgerie.
Le gouvernement impérial, informé de
cette situation spéciale, a fait savoir qu’elle
ne diminuait en rien sa satisfaction de voir
M. Delcassé appelé à représenter la France
en Russie.
Par suite de l'état de santé de Mme Del»
cassé, le nouvel ambassadeur partira seul
pour Saint-Pétersbourg.
Il y trouvera comme collaborateurs MM
Doulcet, conseiller d'ambassade ; le comte
deChambrun, premier secretaire ; Arnavon,
deuxième secrétaire ; Labouret et Sabatier,
attachés ; le général de Laguiche, attaché
miiitaire ; le commandant Galland, attaché
naval ; M. Vautier, attache commercial.
as
* *
M. Delcassé est âgé de soixante et un ans.
Igs5t né à Pamiers (Ariège), le 4 mars
, Elu député le 22 septembre 4889 dans
l’arrondissement de Foix, il a été coustam-
ment réélu depuis lors en 1893, 1898,
1902, 1906 et 1910.
Trois ans et demi après son entrée à la
Chambre en 1893 M. Delcassé est entre dans
le cabinet Rouvier, comme sous-secrétaire
d’Etat des colonies, alors rattache au minis
tère du commerce dont le titulaire était
M. Siegfried. Il a occupé ces fonctions
jusqu’au 30 mars 1893, et le 4 avril suivant,
les a conservées dans le cabinet Charles Du-
puy, jusqu'à la fin du mois de novembre.
Le 30 mai 1894, dans le second cabinet
Du puy, M. Deicassé a été nommé ministre
des Colonies.
Il a conservé ce portefeuille dans le troi-
sième cabinet constitué par le sénateur de
la Haute Loire.
En 1898, le 28 juin, M. Delcassé prit le por-
tefetille des affaires étrangères dans le Cabi-
net Brisson. Il le conserva dans le deuxieme
Cabinet Dupuy qui succéda au Cabinet Bris-
son. Il conserva egalement le porteteurlie
des affaires étrangères pendant les Cabine s
Waldeck-Rousseau, Gambes et Rouvier.
Le 6 juin 1905. M. Delcassé ne se trouvant
pas d’accord sur la marche à suivre dans la
question marocaine avec le reste du Cabinet
donna sa démission et fut remplacé par M.
Rouvier, prési lent du Conseil.
De 1905 a 1911, M. Delcussé demeura à l’é
cart du pouvoir, mais tint une grande place
à la Chambre comme président de la Com-
mission d’enquête sur la marine. C’est en
Cette qualite qu'il renversa le Cabinet Cle
menceau en juillet 1909. il prononça égale
ment un discours fort remarqué sur la poli
tique extérieure. En 1911, il prit le porie-
feuille de la marine dans le Cabinet Monis. Il
le conserva dans les Cabinets Caillaux et
Poincaré.
,**My.*MJ Vuo PlC' a a 6cit. Lorsque M. Poincaré fut élu président de
Uncrrance diminuée, une France exposée la Kepipiigue, et que M. Briand fut chargé
par sa faute à des défis où à des humilia-
lions ne serait plus la France.
Ce serait commettre un crime contre la
civilisation que de laisser déchoir notre
pays, au milieu de tant de nations qui dé
veloppent sans cesse leurs forces militaires.
Notre armée et notre marine nous donnent,
tous les jours, des preuves de leur dévoue
ment et de leur vaillance. Tournons vers
elles notre pensée vigilante et ne reculons
devant aucun effort, devant aucun sacrifice
pour les consolider et les fortifier.
Dans leur labeur silencieux, elles sont
les plus utiles auxiliaires de notre diploma
tie. Nos paroles de paix et d’humanité au
ront d’autant plus de chances d’être écou
tées qu’on nous saura mieux armés et plus
résolus.
Depuis plusieurs mois, nous travaillons
avec l’Europe entière à conjurer les périls
d’une crise redoutable. Fort de la confiance
du Parlement et du Pays, sûr de la fidélité
de ses alliés et de ses amis, le gouverne
ment de la République poursuivra avec
persévérance une politique de franchise, de
sagesse et de fermeté.
C’est à servir cette politique, c’est à en
maintenir l’unité dans l’avenir que j’em
ploierai sans défaillance toute mon éner
gie.
Paris, le 20 février 1913.
R. Poincaré.
par M. Fdi hères de constituer le cabinet, M.
Delcassé qui éprouvait alors de graves in
quiétudes par suite de l’accident d'aéroplane
survenu à son fils, préfera ne pas entrer
dans la combinaison nouvelle.
Depuis lors, libéré des inquiétudes qui
l'assiégeaient, il s'est trouvé plus libre d'es-
prit pour accueillir les offres qui lui étaient
faites par M. Poincaré, M. Briand et M. Jon-
nart ; et la nécessité étant apparue à tous
de pourvoir d’un nouveau titulaire l’ambas
sade de Saint-Pétersbourg, en raison du
mauvais état de santé de M. Georges Louis,
dont on sait les excellents services, M. Del-
cassé n’a pas cru pouvoir repousser l'appel
qui lui était adressé.
La situation personnelle de M. Delcassé en
Russie est considérable. Sa politique, no
tamment pendant la guerre russo-japonaise,
a contribué à resserrer les liens des deux
pays amis et alliés. Le gouvernement russe
lui a été notamment reconnaissant de ses
initiatives clairvoyantes et sages lors de l’in
cident de Huit.
M. Delcassé a accompagné en Russie le
président Loubet lors de son voyage, en 1902.
Il a d’autre part été deux fois a Saint-Péters
bourg pendant qu’il occupait ie minis ère
des affaires étrangères et il a reçu fréquem
ment a Paris les hommes d'Eiat russes.
Il a donc à la Cour et dans les milieux po-
litiques de S int-Pétersb urg de très nom
breuses et anciennes relations. Il possède la
pleine confiance de l’empereur Nicolas II.
ABONNEMENTS
TnO13 Mois
Six Mois
=======#”
Un AM !
ÿ Le Havre, la S sine-Inférieure, l’Euro J
2 l’Oise et la Somme Ç
Autres Départements
" Union Postale
.6 Fr.
. la® »
2 6
Fr.
50
Fr.
29
A*L
Fr
ün s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Raroaux de Poste de rranco
—==-========S==S=sE
LA TRAGEDIE DE LA REMUÉE
Photo tefit F94
Cliché lavre
En haut : Au Cimetière, les amis des victimes tenant les poêles au-dessus des cerceuns
Eii bas : La Famille des Défunts.
' d . ..
(Voir l'article en 3 e page)
sage à la présidence du Gonsei! et au ministère
des affaires étrangères, les relations les plus sui
vies et les pius cordiales, et je vous demeure
très reconnaisant du précieux concours qu’en des
circonstances souvent difficiles, vous avez prêté
au gouvernement de la République dans l’œuvre
de paix qu’il a poursuivie, d’accord avec les puis
sances européennes.
Je vois dans nos rapports passés la meilleure
garantie de nos rapports futurs, et c'est avec le
ferme espoir de resserrer encore entre nous ces
liens de confiance et do sympathie que je vous
exprime aujourd’hui tous mes vœux pour vos
personnes et pour vos pays respectifs.
Après cet échange de discours, le président
de la République a fait te tour du cercle en
s'entretenant avec chacun des chefs de mis
sion, qui lui ont été nommés par M. Mol
lard .
Le Télégramme du Tsar
à M. Poincaré
Saint-Pétersbourg, 20 février.
Le télégramme de l’empereur Nicolas à M.
Poincaré, insistant sur l’union étroite de la
Russie et de. la France, est reproduit par
tous les journaux et très favorablement
commenté. Le Nuvoïe Vrémia écrit :
L’empereur, dans ce moment grave, a tenu à
mettre en relief solennellement une fois d plus
l’importance qu’il donne a l’union étroite de la
France el.de la Russie. Nous croyons que cette
union servira à apaiser l’Europe agitée par la
crise balkanique. Le télégramme du tsar donne
au monde une indication précise sur la politique
russe.
Nouvelles Politiques
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secretaires d’Etat se
sont réunis hier matin à l’Elysée, sous la
présidence de M. Poincaré.
Message présidentiel
Le président de la République a donné
connaissance au Conseil du message qui a
été lu aux Chambres.
M. Delcassé nommé Ambassadeur
à Saint-Pétersbourg
Le président de la République a signé un
décret nommant M. Delcassé, ambassadeur
à Saint-Pétersbourg, en remplacement de
M. Louis, qui rentre en France. Voici la note
communiquée au sujet de cette nomination:
« Le ministre des affaires étrangères a fait
connaître au Conseil que sa Majesté l’empe
reur de Russie venait de donner son agré
ment à l’adhésion de M. Delcassé, comme
ambassadeur à Saint-Pétersbourg.
» En avisant notre ambassadeur de la pro
chaine nomination de l’ancien ministre des
affaires étrangères, comme représentant de
la République en Russie, le gouvernement a
tenu à rendre hommage au dévouement avec
lequel M. Georges Louis s’est toujours ac
quitté de ses fonctions et aux éminents ser
vices qu’il a rendus au cours de sa longue et
laborieuse carrière.
» La décision qui met fin à la mission de '
M. Georges Louis n’est pas inopinée. Depuis
plusieurs mois son état de santé lui rendait
difficile l’accomplissement de sa lourde tâ
che, »
Les Troupes Noires décorées 1
Sur la proposition du ministre de la guerre
et du ministre des colonies, le Conseil a dé
cidé d’accorder la croix de, la Légion-d'Hon-
neur au Aer régiment de tirailleurs sénéga
lais qui représente l’ensemble des troupes
noires.
Nominations de Gouverneurs des Colonies
Le ministre des colonies a soumis à la si
gnature du president de la République des
décreis nommant :
M. Peu vergue, gouverneur de 2e classe des
colonies, gouverneur de la Guadeloupe,
lieutenant gouverneur de la Guinée, en rem
placement de M. Guy, gouverneur de Are
classe des colonies, placé, sur sa demande,
dans la position de disponibilité avec traite
ment.
M. Merwart, gouverneur de 2e classe des
colonies, provenant du Dahomey, gouver
neur de la Guadeloupe, en remplacement
de M. Peuvergne.
M. DELCASSE
Ambassadeur à Saint-Pétersbourg
Comme on l’on vu au compte rendu de la
réunion du Conseil des ministres, le Tsar a
donné son agrément à la nomination de M.
Delcassé, comme ambassadeur à Saint-Pé
tersbourg.
Notre confrère Le Temps a pu voir M. Jon-
nai t, ministre des affaires étrangères, à l’is
sue du Conseil. Il lui a dit :
— J’ai trouvé le gouvernement unanime à
accueillir favorablement la proposition que
je lui ai faite d’offrir à M. Delcassé l'ambas-
sade de France en Russie.
» M. Delcassé a accepté, et l’agrément du
gouvernement impérial a été sollicité. Il a
été donné immédiatement.
» Je peux ajouter que la désignation de M.
Delcassé a produit à Saint-Pétersbourg, à la
cour et dans les milieux politiques la meil
leure impression.
» Les deux gouvernements amis et alliés
se trouvent, comme toujours, parfaitement
d’accord.
» M. Delcassé prendra possession de son
poste au commencement du mois prochain. »
M. Delcassé, étant député, est nommé am
bassadeur en mission temporaire de six
Le Corps Diplomatique à l'Elysée
Le president de ta République a reçu, à
quatre heures, le corps diplomatique qui,
par l’entremise de son doyen, sir Francis
Bertie, ambassadeur d'Angleterre, avait
exprimé le désir de venir lui apporter ses
félicitations.
A leur arrivée au palais, les ambassadeurs
et chefs de missions ont été reçus par le lieu
tenant-colonel Jouffroy, commandant mili
taire du palais, et par l’officier de service, le
lieutenant-colonel Aldeber t.
Quand le cercle fut formé dans la grande
salle des fêtes, M. Mollard introducteur des
ambassadeurs, vint prévenir le président de
la République, qui s’y rendit, accompagné
de M. Briand, président du Conseil, et de M.
Jonnart, ministre des affaires étrangères,
ainsi que du général Beaudemoulin et de M.
A. Pichon, secrétaires généraux de la prési
dence, et ds officiers de la maison.
Sir Francis B.rtie prononça alors l’allocu
tion suivante :
Monsieur le président,
Le corps diplomatique, que j’ai l’honneur de
représenter, vient vous féliciter d’avoir été élu à
la prést lence de la République.
En vous apportant ces félicitations, nous avons
présents à l'esprit les liens de confiance et de
sympathie qui se sont noués entre vous et les
representants étrangers pendant que vous exer-
ciez la double foocuion de president du Conseil et
de ministre des affaires ttrangeres.
il m’est donc particulièrement agréable d’avoir
l’honneur, en invoquant cet heureux souvenir,
d’inaugurer aujourd’hui de nouvelles relations
avec vous, monsieur le présient, dans la haute
charge à laquelle vous venez d’être appele.
Pour l’accomplissement de notre tâche, nous
savons que nous pouvons comoter sur le bien
veillant concours du chef de I'Eat, et sur son
constant souci de tout ce qui pourra contri
buer a maintenir et à resserrer les relations ami
cales de nos pays avec ie vôtre.
Je me permets de vous adresser, monsieur le
président, l’expression de tous nos vœux pour
votre bonheur personnel et pour la prospérité de
la France.
M. Raymond Poincaré a répondu :
Monsieur l’ambassadeur,
Je remercie Votre Excellence des félicitations
et des souhaits qu’Elle veut bien m’adresser au
nom du corps diplomatique.
Elle connaît les sentiments que je professe pour
Elle depuis longtemps et dont ceife dernière an
née d'intime collaboration n’a pu que redoubler
la vivacité. Je suis très heureux de l’occasion qui
m'est offert - de lui renouveler aujourd’hui lex
pression de ma sincère amitié.
Avec vous tous aussi, Messieurs, j ai eu la
grande satisfaction d'entretenir, pendant mon pas-
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
les anaa esarnaronsas PAAmSLAAl
Paris, 20 février.
Jamais un message présidentiel ne fut
attendu avec autant d'impatience, avec au
tant de curiosité que celui dont le Parle
ment a entendu aujourd hui la lecture.
Le mouvement d'opinion qui a porté M.
Poincaré à la magistrature suprême a été
tellement irrésistible, les circonstances qui
ont entouré son élection lui ont fait naître
de si grands et si légitimes espoirs que beau
coup s’imaginaient trouver dans le message
présidentiel tout un programme de gouver
nement. l’indice, en quelque sorte, d’une
politique nouvelle.
Ceux-là ne pouvaient être que déçus. Un
message, en effet, n’est pas une di claration
ministérielle que l’on peut discuter ensuite
à la tribune, sur laquelle une majorité poli
tique doit s’affirmer. Placé par sa fonction
meme en dehors et au-dessus des partis,
gardien fidèle de la Constitution, un presi
dent de la République est tenu de rester
dans des régions plus sereines et c’est seu
lement dans les conseils du gouvernement,
par sa connaissance des grandes aff tirés de
i'Eat, par son autorité personnelle, qu’il est
à même d’exercer une action efficace pour
le bien du pays.
M. Poincaré aurait donc failli a son TO e
d’arbitre et de conseiller s’il était sorti de la
réserve qu’ont observée ses precédesseurs.
Il n’en a pas moins fait entendre des paro
les de haute sagesse et de clairvoyant pa
triotisme qui auront un écho dans le cœur
de tous les bons Français. Son message,
d’une impeccable forme littéraire, a été
écouté par la Chambre avec l'attention la plus
vive et la plus déférente.
Les passages relatifs à la politique exté
rieure, à la défense nationale ont été applau
dis par la Chmbre entière, à l’exception des
radicaux avancés et des unifiés. Ces derniers
ont tenté d’interrompre à diverses reprises,
l’un d'eux même s’est écrié : « C'est du ver-
biage...». Mais aussitôt des chut! énergi
ques leur ont imposé silence.
De même, au passage concernant la réfor
me électorale, les radicauxont fait entendre
quelques rumeurs, bientôt étouffées sous les
applaudissements du centre et de la droite.
Enfin des applaudissements répétés ont sa
lué ia péroraison que, seuls les unifiés et
les combistes ont accueillie avec une cer
taine froideur.
Au Senat, comme à la Chambre, la lecture
du message a été écoutée avec la plus grande
attention. De vives approbations ont souli
gné la phrase sur le rôle du Gouvernement
et le passage relatif aux œuvres d’assistance.
L'allusion à la réforme électorale, très ap
plaudie par la droite, a soulevé en revanche
quelques mouvements sur les bancs de la
gauche, mais d unanimes bravos ont scandé
tout ce qui concerne le rôle de la France à
l'extérieur, et la dernière phrase a été sa
luée par une double salve d'applaudisse-
ments.
Le message lu, les deux Assemblées ont
repris leur ordre du jour. Au Luxembourg,
comme on n’avait presque rien a faire, on
ne devait pas tarder à se séparer. Il n’en fut
pas de même à la Chambre, où la discussion
des amendements Renard et Malvy, amorcée
à la séance du matin, devait se prolonger
ass< z tard.
M. Renard, dans son amendement, deman
dait que la contribution foncière, impôt de
repartition, fût transformée, à partir de
1915, en impôt de quotité.
M. Malvy proposait, en outre, de rem
placer la contribution foncière et la cote mo
bilière personnelle par un impôt général et
progressif, sur le revenu.
Sur le premier point, tout le monde était
d’accord, mais, comme l’a très juste
ment fait observer M. Thierry, c'était com
promettre le succès de la réforme si heureu
sement proposée par M. Renard que de vou
loir lier a son amendement celui de M. Malvy
qui soulevait, lui, de, nombreuses objec-
lions.
Le ministre des finances et le rapporteur
général acceptaient, d’ailleurs, l'amende
ment Renard mais, en ce qui concerne celui
de M. Malvy, ils faisaient l'un et l’autre les
plus expresses réserves.
La discussion fût longue. Tandis qu'elle se
déroulait un incident se produisit qui, pen
dant un moment, mit la Ch ambre en émoi;
Une vingtaine d'individns disséminés dans
les tribu nés publiques poussèrent tout à
coup, sur un signal donné par l’un d’eux,
des cris de : « Vive le petit commerce ! A
bas les accapareurs ! A bas les agioteurs !... »
en lançant à pleines mains des petits papiers
qui vinrent s’eparpiller sur les bancs occu
pes par les députés.
Ils furent expulsés, bien entendu, mais
les huissiers durent, pour cela, employer la
force, car ils résistaient vigoureusement.
T. H.
SENAT
Séance du 20 Février
M. ANTONIN dubost préside.
m. BRTHOU, garde des sceaux, donne lecture,
d’une voix n île, du message présidentiel.
Le message est écouté par le Sénat avec la plus
grande attention. De vives marques d'approbation
accueillent la phrase sur le rôle du gouverne
ment.
Le passage concernant la réforme électorale est
applaudi au centre ; des mouvements divers sa
produisent sur les bancs de gauche. On applausiit
le passage sur les œuvres d'assistance. Des ap-
plaudissemenis unanimes scandent tout ce qui
concerne le rôle de la France a l’extérieur.
La dernière phrase est saluée par une doubla
salve d'applaudissements. . -
Le Sénat reprend son ordre du jour. Il adopie
un projet de loi modifiant le texte de quelques
articles du Code du travail. Il aborde l’examen
d’une proposilion de loi relative à la création
d’un privilege au profit de la victime d’un acci
dent sur l'iademnite d'assurance due à l’auteur
de accident. \
m DE LANGENHAGEN, rapporteur, a la parole.
Apres avoir entendu le rapporteur CM. TFEC
DORE GIRARD, qui propose une modidicallon “C
ceptee par la Commission, le Sénat adopte la PrO
positos et s'ajourne a mardi:
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