Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-01-10
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 janvier 1913 10 janvier 1913
Description : 1913/01/10 (A33,N14503). 1913/01/10 (A33,N14503).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526378529
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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(6 Pages)
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CDTION DU MATIN — 5 Centimes
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vendredi 10 Janvier 1945
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Le Petit Havre
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PARIS, TROIS HEURES MATIN
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DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 9 Janvier, Dépêche de 4 h. 30
1 TON
COURS
HAUSSS
BAISSE
Cli • RE I
Zomptant..)
B / calne
£73 2/6
17/6
B mois.....)
£ 73 12/6
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20/-
ETAI [
Comptant .
£ 228 10/-
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3 mois | calme
FER |
£ 128 -/-
10/-
Comptant..) calme
4 67/1 %
4 % a
? mois )
£68/1 %
4 % d
Cuivre Standard disp.
— mars
Amalgamat. Cop...
Fer
Pris comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 8 janvier 1M3,
NEW-YORK, 9 JANVIER
Cotons i janvier, baisse 8 points ; mars,
baisse 11 points ; mai, baisse 11 points ;
juillet, baisse 13 points. — Soutenu.
Cafés i hausse 2 points à baisse 1 point.
NEW-YORK, © JANVIER
t. 13 JOUA
17 —
17 —
78 »/»
18 25
a. rMODur
17 18
17 12
77 1/8
18 25
CHICAGO, 0 JANVIER
Blé sur
Maïs sur....
Saindoux sur
C. DU JOUR
C. PRECED
Mai
92 3/4
91 7 8
Juillet....
90 1/2
89 3 8
Mai
60 5/8
49 5 8
Juillet....
51 1/2
50 1 2
Mai
9 85
9 77
Juillet.,..
9 90
9 82
LA GUERRE D’ORIENT
L’Attitude de la Turquie
CONSTANTINOPLE, 8 janvier. — La Porte
vient d’adresser à ses ambassadeurs à l‘é-
ranger une circulaire les avisant que dans
le cas où les délégués balkaniques h auraient
pas accepté à la un de la semaine les propo
sitions de paix de la Turquie, les délégués
ottomans seraient immédiatement invités à
rentrer à Constantinople.
La Porte est résolue à maintenir son point
de vue concernant la question d’Andrinople
si celle des îles de la mer Egée.
Une Démonstration navale
LONDRES, 9 janvier.-— Le correspondant de
l’agence de Saint-Pétersbourg tient de source
autorisée que si la Turquie refuse de se ren
dre aux conseils des puissances au sujet des
conditions exigées par les alliés, une dé
monstration navale aura lieu dans la baie de
Besika.
La Démarche des Puissances
CONSTANTINOPLE. — Les ambassadeurs des
puissances n’ont pas encore reçu d’instruc-
lions au sujet d’une démarche collective en
faveur de la paix#
Constantinople. — La Porte serait décidée
a décliner la démarche que les puissances
doivent faire auprès d’elle.
On dément officiellement que la Porte ait
elle-même demandé l’intervention des puis
sances.
CONSTANTINOPLE, 9 janvier. — Les ambas
sadeurs des puissances ont conféré ce soir
sur la démarche à faire auprès de la Porte.
Il a été convenu qu’elle serait faite par le
marquis di Palivisini, doyen du corps diplo
matique.
L’opinion générale est que toute démar
che des puissances, même appuyée d’une
démonstration navale, qui tendrait à obliger
la Porte à conclure la paix en cédant Andri-
nople, échouera.
L’opinion publique et surtout l’armée veut
la guerre. On ne permettra à aucun gouver
nement ottoman quel qu’il soit, de céder
Andrinople dans les circonstances actuel
les.
Par contre, on consentirait à la paix en
conservant Andrinople, même démantelée.
On confirme qu’un petit engagement a eu
lieu près du lac de Derkos.
Les Turcs ont repoussé les Bulgares qui
tentaient de couper le télégraphe.
On a amené ici une trentaine de blessés.
L’affaira des Consuls Autrichiens
ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
Le bruit a couru dans les couloirs de la
Chambre que M. Poincaré donnerait sa dé
mission de président du Conseil avant le 17
janvier afin de se présenter en toute liberté
aux suffrages de iassemblée nationale réu
nie en Congrès.
Ce bruit est absolument fantaisiste et nous
pouvons affirmer que quoiqu’il arrive à Ver
sailles, le cabinet actuel restera en fonctions
jusqu’au 17 février, date à laquelle expirent
les pouvoirs de M. Fallières.
Le président du Conseil, s’il obtient la ma
jorité au Congrès, considérera néanmoins
comme son devoir de ne pas ouvrir une
crise ministérielle un mois avant l’installa
tion, à l’Elysée, du nouveau chef de l’État.
Ceci créerait, au point de vue parlemen
taire, une situation particulièrement diffi
cile.
Si M. Poincaré est élu président de la Ré
publique, il conviendra pour le Cabinet de
rechercher une solution qu’on n’a pas en
core, on le conçoit, envisagée.
Selon toutes probabilités, M. Briand, vice-
président, prendrait la présidence du Cabi
net et assurerait l’intérim. Mais M. Poincaré,
qui se serait mis en congé — car on conçoit
qu'il serait délicat pour un nouveau prési
dent de la République de prendre part, en
attendant d'être en fonctions, à des débats
devant les Chambres — ne continuerait pas
moins de venir pendant le mois restant à
courir au quai d'Orsay, où il collaborerait
avec M. Briand à la direction des affaires ex
térieures.
Donc, pas de crise avant le 17 février.
s
* *
Les journaux ont publié récemment un
article d’après lequel M. Paras, ministre de
l’agriculture, aurait racheté toutes les créan
ces parlementaires de la succession de M.
Berteaux. La famille Berteaux fait savoir que
ces récits sont de pure imagination.
NOMINATION D’AVOUÉ
M. Lepany est nommé avoué au Havre, en
remplacement de M. Leguerney.
DANS L’ARMEE
M. Renaud, lieutenant au 2e d’artillerie à
pied, passe au Se ; M. Rosian, lieutenant au
28® d’artillerie, passe au 2e régiment.
BELGRADE, 9 janvier. — M. Tahy, vice-con-
sul d’Autriche-Hongrie, est parti ce soir
pour Uskub d’où il se rendra immédiate-
ment à son ' ’ "" — "
ent à son poste à Mitrovitza.
Le consul Prochaska va se rendre de même
de Uskub à son poste de Prizrend.
A propos de Soutari
Rome.— La question dominant ici est celle
de Scutari.
Le bruit de concessions territoriales faites
par le Monténégro à l’Autriche pour la pos
session de Scutari cause ici une vive inquié
tude.
Dans les milieux diplomatiques on consi
dère que ces concessions rendraient le Mon
ténégro vassal de l’Autriche.
Les journaux y voient un danger pour la
paix de l’Europe»
Rome. — D’après un télégramme reçu par
un journal de Bari, les troupes serbes au
raient tenté une nouvelle attaque contre
Scutari, mais auraient essuyé une défaite.
Les Turcs auraient fait plus de sept cents
prisonniers.
Un Bruit Démenti
Bucarest. — L’information d’un journal
de Paris disant que la Roumanie chercherait
à contracter un emprunt à Londres est dé-
nuée de fondement.
Le Confit austro-serbe
CHUTE MORTELLE D'UN CAPITAINE
ROUEN. — Le capitaine Bourgarel, du 39e
régiment d’infanterie, a fait hier, en ville,
une chute de cheval.
Le capitaine a succombé peu après à ses
blessures.
LES BANDITS DE PÉGOMAS
Cannes, 9 janvier. — G’est vers neuf heu
res du soir que le gendarme Paoli, de la bri
gade de Vallauris, sortant de la maison du
maire de Pégomas, a été assailli par plu
sieurs coups de feu.
Le gendarme a riposté à coups de re
volver.
Cette attaque en plein village a causé une
grosse émotion.
Le gendarme Paoli a été blessé peu gra
vement par des chevrotines.
aucune
Vienne, 9 janvier. — Jusqu’ici, aucune
confirmation de la nouvelle suivant laquelle
la Serbie serait disposée à évacuer
la côte
de l’Adriatique n’est parvenue aux
bien informés de Vienne.
cercles
Cependant un certain optimisme règne
dans ces milieux.il semble que l’on ait passé
un tournant dangereux pour la paix euro
péenne.
Le Différend Roumano-Bulgar
Bucarest. — M. Daneff désirant être rem
place par un autre diplomate dans les pour
parlers roumano-bulgares, il en résulte forcé-
menton retard qui ne laisse pas d’augmenter
l’excitation du peuple roumain.
PIROU A L’INSTRUCTION
M. Pamart, juge d’instruction, a entendu
hier Mme Blum, habitant au Perreux, allée
Mariguet. en face de la maison de M. Cha-
brux.
Cette dame a déclaré qu’en rentrant le
soir du crime avec sa fille vers 5 h. 45, elle
croisa, allée Mariguet, un homme de haute
taille, mince, qui marchait la tête penchée.
Mises en présence de Pirou, les deux fem
mes déclarèrent :
« C’est tout à fait lui ! nous en sommes
presque certaines bien que nous n’ayons pas
vu sa figure. »
L’inculpé a répondu qu’elles se trom
paient.
M. de Burgas a été ensuite entendu au su
jet du bordereau de banque trouvé dans le
bureau de Pirou où figuraient des indications
détaillées pour se rendre au domicile de M.
Ghabrux au Perreux.
M. de Burgas a déclaré que c’était bien lui
qui avait donné ces indications à Pirou, le
quel lui avait demandé de le mettre en rap
port avec un prêteur.
Pirou a déclaré que ce n’était pas lui qui
avait écrit ces indications sur le bordereau.
Un expert a été désigné par le juge d’ins
truction pour examiner l’écriture.
ARRESTATION DE DEUX APACEES
Rome. — La police de Florence vient d’ar
rêter deux apaches marseillais accuses d’être
les auteurs de la profanation du tombeau de
la duchesse de Gênes.
Rédaeteur en Chef, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Redaction
a M. HIPPOLYTE Fênoüx
85, Rue Fontenelle, 85
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure. '
l’Oise et la Somme
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billsaOP
LES AFFAIRES DU MAROC
L'attaquo de rekkas
Mazagan, 8 janvier. — Un rekkas français
a été de nouveau attaqué le 6 chez les Ghiad-
ma. -
Un rekkas allemand est disparu depuis
mardi soir.
Un petit convoi commercial est arrivé sans
incident de Marakech
L'ÉTAT DE SANTÉ DE LA TZARINE
Berlin, 9 Janvier. — Une dépêche de
Saint-Pétersbourg au Lobai Anzeiger dit que
la santé de la tzarine laisse depuis quelque
temps à désirer.
La tzarine aurait eu récemment des atta
ques de névrose cardiaque.
Le tzar assisterait seul aux fêtes du tri
centenaire des Romanoff à Kostromn .
De tous les problèmes sociaux en discus
sion, celui du travail à domicile et du sa
laire minimum est un des plus angoissants.
On en connaît les multiples faces et, cepen
dant, il est jusqu’à présent resté insoluble.
Cette situation n’est heureusement pas sans
issue et le dernier Congrès de Zurich, en
s’appuyant sur de nombreux travaux anté
rieurs, a déblayé un peu le terrain, permet
tant ainsi de s’acheminer vers le but pour
suivi depuis si longtemps.
Le secrétaire adjoint de ce Congrès, M.
Roger Picard, dans une étude publiée dans
les « Pages Libres » développe les diverses
solutions qui se présentaient et explique
comment l’Assemblée a cru devoir conclure
à leur sujet. Il a d’abord été tenu compte,
pour trouver un palliatif efficace, de la
puissance économique de l’acheteur. D’où
la création de Ligues sociales d’acheteurs
aux Etats-Unis, en France et dans les pays
anglo-saxons. En groupant des consomma
teurs qui s’imposent certaines restrictions
dans leurs exigences,comme de refuser toute
livraison de marchandises passé une cer
taine heure et de s’abstenir de toute com
mande entraînant un travail de nuit, elles
ont adouci la tâche de maints salariés et
commencé l’éducation sociale de l’acheteur.
Cette initiative sera d’autant plus fécon
de que le groupement syndical des ouvriè
res et ouvriers à domicile, en vue d’amélio
rations corporatives, est de peu d’effet. Un
congressiste hollandais, inspecteur du tra
vail, chargé par son gouvernement d’en
quêter sur cette question a fait des consta
tations intéressantes à relever. « Le man
que de solidarité, l’inertie et l’ignorance
des travailleurs à domicile, en même temps
que leurs longues journées de travail, nous
rapporte M. Roger Picard, les empêchent de
se syndiquer ; c’est ainsi que sur 3,089 tra
vailleurs à domicile, examinés par l’en
quête citée, 427 (13 8 0/0) seulement sont
groupés ». D’autre part, il convient de re-
marquer que le travail à domicile est même
en opposition avec le mouvement syndical,
quand il est employé, dans une même in
dustrie, concurremment avec le travail en
atelier. ' : ?
Il en résulte donc que le rôle des syndi.
cals est limité ; c’est du moins l’avis des
délégués allemands et hollandais, instruits
par l’expérience. Les associations peuvent
tout au plus fournir des tarifs de base, ai
der à la suppression des intermédiaires et
surtout veiller à l’application des lois ou
vrières. Il faut par conséquent, pour met
tre fin à des situations intolérables, recou
rir à l’intervention légale.
C’est également l’avis de M. de Visscker,
auteur d’un traité de contrat collectif. Il a
déclaré que a c’est une illusion de croire
qu’à l’heure actuelle l’organisation profes
sionnelle puisse suffire à relever le travail
à domicile » et que « pour mettre un terme
aux souffrances trop réelles qui l’accompa
gnent, l’intervention de la loi est indispen
sable ». Le Congrès a du reste fait sienne
cette thèse, parce que cette intervention est
réclamée à la fois pour la réglementation
du travail à domicile au point de vue de
l’hygiène et pour la fixation du minimum
légal de salaire.
Les Etats-Unis ayant déjà jeté les bases
de cette action parlementaire, le Congrès
n’a eu qu’à s’inspirer des lois en vigueur
pour demander que des enquêtes officielles
sur les conditions hygiéniques des ouvriers
à domicile soient faites dans tous les pays
et pour réclamer l’interdiction des travaux
insalubres, l’autorisation sanitaire préala
ble à toute entreprise d’ouvrage, la désin
fection et, s’il y a lieu, la destruction de
certains objets confectionnés à domicile,
l’inspection hygiénique faite par des spécia
listes et par les Syndicats. Enfin, comme
mesures accessoires, il a préconisé l’ins
pection médicale des enfants, la réglemen
tation du travail des mineurs, l’extension
aux ouvriers à domicile des lois de protec
tion et d’assurance ouvrières, la lutte contre
l’alcoolisme et la diffusion des notions
d’hygiène.
En ce qui concerne le minimum de sa
laire, le Congrès a examiné les essais qui
ont déjà été tentés à l’étranger. Le sys
tème appliqué en Australie et en Angle
terre a particulièrement retenu l’attention
des délégués. On sait que la législation an
glaise a limité, en 1909, la réforme à qua
tre industries. Elle prévoit pour chacune
d’elles et dans les principales régions où
elles se trouvent localisées, la création de
Comités de salaires qui doivent déterminer
un minimum équitable de salaire, appli
cable tant aux ouvriers à domicile qu’aux
ouvriers d’atelier. Cette expérience a bien
réussi et a paru concluante à beaucoup d’es
prits. Aussi s’en sert-on comme point de
départ, aussi bien en France que dans les
autres puissances.
Dans ces conditions, nous dit le secré
taire-adjoint du Congrès, a la conclusion
qui s’impose, tant à la suite des débats du
Congrès de Zurich, qn’après lecture des
principales études sur la question du tra
vail à domicile, c’est qu’une fixation légale
du salaire minimum est maintenant ici une
efforts dus à l’initiative privée sont restés
impuissants à détruire le mal des bas sa
laires et la misère générale engendrée par
eux. Cependant, la loi, pour être néces
saire, n’on doit pas moins se circonscrire
dans des limites précises. Et, d’abord, on
ne peut songer à l’appliquer d’un seul
coup à un grand nombre d’industries ; il
faut procéder par étapes et attendre un
premier succès pour tenter des expériences
nouvelles.
» Il faut ensuite l’adapter aux circonstan
ces et aux exigences du régime économique
et social des divers pays et la combiner de
telle sorte que, contenant aussi peu de con
trainte que possible, elle suscite surtout,
et complète l’activité des intéressés ; l’idéal
consisterait à ce que les Comités des salai-
res n’eussent qu’à enregistrer des
collectifs et homologuer des tarifs
nément élaborés. »
Quoi qu’il en soit, il n’est pas
contrats
sponta-
douteux
que le Parlement français, saisi de la ques
tion, saura, en adoptant des mesures légis
latives fortes et viables, mettre un terme
à une situation précaire qui risquerait de
s’aggraver et soulager bien des misères
dignement supportées.
II. HOLLAÉNDER.
La France et la Question des îles
Londres, 9 janvier.
A la réunion des ambassadeurs, le repré
sentant de la France insistera de nouveau
pour que la totalité des îles de l'Egée soit
laissée à la Grèce, et cela pour trois raisons :
1° Le vœu unanime de la population ;
20 Le principe des nationalités ;
. 30 L’utilité qu’il y a, pour faciliter la répar
tition entre les aidés des territoires turcs cé
dés, à ne pas restreindre artificiellement l'é-
tendue de ces territoires.
La Grèce et I'Ttalio
Athènes, 9 janvier.
On est assez ému ici de l’attitude prise, en
ce qui concerne les îles, par le gouverne?
ment italien.
La majorité des puissances s’est montrée
prête à soutenir le point de vue hellénique
de l'annexion des îles à la Grèce.
Au contraire, le gouvernement italien
estime que les plus importantes des îles doi
vent rester turques.
On exclut l’hypothèse que l’Italie songe à
revendiquer actuellement aucune des imp.
D'une pan, en effet, cire a participé à l’en
gagement collectif de désintéressement ter
ritorial pris par toutes les puissances dès le
début de la réunion des ambassadeurs à Lon
dres. D’autre part, en décembre, M. Venize-
los a reçu, à son passage en Italie, des assit?
rances tout à fait catégoriques de M. Giolitti
et du marquis de San-Giuliano.
Dans ces conditions, on s’explique mal
l’attitude actuelle de l’Italie. Les plus pessi
mistes se demandent si cette attitude ne ca
che pas des arrière-pensées pour l’avenir.
Reunies à la Grèce, les îles auront une des
tination definitive. Maintenues à la Turquie,
une chance reste ouverte aux ambitions an
térieures.
On signale ici que, si les îles, comme il
est probable, proclament leur union à la
Grèce, — suivant l’exemple de Samos, — il
sera impossible, à moins d’une coercition
matérielle, de les replacer de force sous le
joug turc.
On assure que la Grèce sera irréducti
ble, et on ajoute qu’elle est très reconnais
sante à la France de l’énergie avec laquelle
elle a soutenu les légitimes prétentions de la
Grèce.
La Serbie et les Puissances
Belgrade, 9 janvier.
Le gouvernement a tenu à faciliter l'ac-
tion des puissances en confirmant publique
ment les assurances qu’il a déjà données au
sujet de sa résolution d’accepter le vœu de
l'Europe et d’évacuer la côte de l’Adriatique.
La Serbie procédera à cette évacuation à
la double condition que la paix soit conclue
au préalable et que les puissances lui fas
sent officiellement connaître leur désir.
On parle d’une entrevue possible entre le
comte Berchtold et M. Pachitch. Mais rien
n'est décidé.
f L’opinion et le gouvernement se mon
trent irréductibles en ce qui concerne les
territoires à l’est du Crin, qui ne devront en
aucun cas être abandonnés par la Serbie.
LES AFFAIRES DU MAROC
Les Opérations autour de Mogador
Rabat, 8 janvier.
Les nouvelles de Mogador en date d’hier
indiquent que l’opération destinée à dégager
les environs de la ville a commencé. La co
lonne Gueydon de Dives, comprenant quatre
bataillons, une section de 73 et deux batte
ries de montagne est partie ce matin dans la
direction de Souk-el-Arba, point situé à
quinze kilomètres au Sud-Est de Mogador,
dans la vallee de l’oued Kseb. Elle devait y
camper et rayonner pendant que ques jours
dans toute la région environnante.
A son départ, la colonne Gueydon a été
soutenue par un détachement que comman
dait le lieutenant-colonel Ruef. Ce détache
ment est rentré à midi après avoir échangé
quelques coups de fusil avec l’ennemi. La
colonne Gueydon, qui, paraît avoir ren
contré quelque résistance, a poursuivi sa
marche en avant.
Le Service de Rkkas coupé
entre Saf et Mogador
Mazagan, 8 janvier.
Un rekkas de la poste française a été arrêté
à deux heures de marche au Nord de Moga-
dor, par des gens de la tribu des Chiadma.
Menacé de mort, il a réussi à s’évader durant
nécessité. Malgré les quelques succès de
l’action syndicale ou coopérative, et des Lés autres rekkas se refuse
Ligues d’acheteurs, il est prouvé que les | service entre Saf et Mogador.
la nuit. . ,
Lés autres rekkas se refusent a assurer le
L’ART EN NORMANDIE
Cliché relit Havre
Photo MELLET, Harfl ee.
LE CHATEAU DU BEC
Au fond d’un vallon, il est un vieux châ-
teau. Caché dans les frondaisons vertes des
peupliers. C’est une chose du passé qui sem
ble s’être volontairement mise à l’écart,pour
durer encore et rêver à son aise. Son exis
tence est si longue, qu’il a déjà plusieurs
fois changé de nom : ce fut successivement
le Bec-Vauquelin, le Bec-de-Mortemer, le
Bec-Crespin. Saint-Martin-du-Bec demeure
son appellation actuelle.
On l aperçoit soudain, au tournant de la
route qui va de Gonneville à Montivilliers,
dressé dans l’ombre comme une évocation
de la féodalité morte, des siècles où toute de
meure devait être un peu forteresse. Mais le
temps qui vêt toutes choses d’un manteau
de douceur et de paix, a rendu, malgré lui,
débonnaire, ce vieux manoir dont l’aspect
guerrier n’est plus à craindre.
Pour l’isoler davantage, on a creusé jadis
entre lui et les terres d'alentour, une large
ceinture de fossés ; ses murailles baignent
dans l’eau morte encombrée de roseaux,
que ride, seule d’un frémissement léger, la
lente évolution des grands cygnes blancs.
Jadis, un pont-levis commandait la porte
d’entrée ; mais comme disait Abner, «les
temps sont changés »; maintenant, solide et
pratique, c’est une arche de pierre qui joint
le château à la route ; près de la herse, se
voit encore le logement des poulies destinées
à soulever l’ancienne passerelle.
D’ailleurs, cette entrée est encore impo
sante : deux tours massives la flanquent ;
un toit d'ardoise, effilé comme un tranchant
de hache, la coiffa solidement es le lierre
s’accroche avec fermeté aux silex du
pays, carrés et luisants, dont est bâti ce
porche. Au centre, une petite façade faite de
pierres blanches et de cailloux noirs : un
fronton grandiloquent la coiffe, où se voit
un grand casque empanaché, protecteur d’ar
moiries martelées. Tout ce décor héraldique
repose sur de lourds mâchicoulis, prêts
semble-t-il, à verser encore la poix et l’huile
bouillante sur le passant qui s’approche.
Cependant, cet appareil menaçant ne dut
jamais être bien dangereux. Le château du
Bec, en son état actuel, remonte au XVIe
siècle, époque où les seigneurs conservent à
leurs manoirs l’aspect défensif que la tradi
tion leur donnait, mais les transforment in
térieurement en demeures vastes et confor
tables.
Pourtant de place en place, défilant les
angles, s’essaiment les tours, plus ou moins
modernisées, les pieds dans l’eau morne,
lépreuses d’allure sous le ciel gris. Et cette
demeure immobile dans le cercle stagnant
de ses marais passerait aisément pour. la
maison de la Belle au Bois-Dormant,n etait le
grand corps de logis qui s’étale au fond de la
cour. Rouge et blanc,ponctué de noir, caron
l’a fait de briques et de pierres, il jette une
note gaie dans le repos léthargique des cho
ses d’alentour. A la R enaissance, l’architecte
oui l’édifia a su marier la couleur de ses ma
tériaux, donner aux lucarnes de ravissants
frontons triangulaires, infuser la vie aux
parois de cette façade.
Aussi lorsque vient l’automne et que la vi
gne folle rougit au long des murs qui l’abri-
tent, c’est alors une vrai joie pour les yeux
que d’entrevoir cette muraille pourpre dans
la frondaison rousse des chênes ou le feuil
lage pâlement doré des peupliers.
Et ces soirs la, la vieille demeure rêve en
silence à ceux qu’elle abrita ; elle songe à
ceux qui partirent au souffle des aventures
comme le blé qui s’égrène. Certains, jadis,
suivirent Guillaume le Conquérant en An
gleterre et moururent à Hastings. D’autres
plus hardis encore, à la suite de Robert
Courte-Heuse, ce bohème assoiffé d’épopées,
s’en furent dans l’Orient lointain jusqu’à
Jérusalem et n’en revinrent pas. Mais le té
moin muet de ces départs,le vieux logis laisse
couler à ses pieds la Lézarde naissante, petit
ruisseau oui s’en va, lui aussi, à travers sa
fraîche vallée, se jeter dans l’infini des mers.
Jacques IIUGUÈs.
ETRANGEA
ESPAGNE
Le voyage du roi
On assure, en ce qui concerne le voyage
du roi Alphonse à Paris, qu’il n’y a rien en
core de décidé à cet égard. Il ne sera vrai
semblablement rien fait dans ce sens avant
la ratification definitive du traité franco-es
pagnol sur le Maroc.
L’ambassade près le Saint-Siège
En ce qui concerne la prochaine nomina
tion de l’ambassadeur d’Espagne près la Va
tican, que certains journaux de droite ont
voulu exploiter en faveur de leur politique,
le gouvernement déclaré qu’il ne faut pas
voir la un changement d’attitude de sa part.
Mais puisque le nonce du pape est a Madrid,
il est naturel qu’un ambassadeur soit désigné
pour Rome.
ALLEMAGNE
L’Ambassade à Rome
Aucune décision n’a été prise au sujet de
la succession de M. de Jagow au poste d’am
bassadeur à Rome ; mais il ne semble pas
que les candidatures proposées depuis par
les journaux, celles de M. de Wedel, de M.
Mumm von Schwarzenstein; et du général
de Ghelius, aient jusqu’à présent de grandes
chances de succès.
M. de Jagow arrivera à Berlin aux envi
rons du 18 janvier.
CHINE
Les Elections
On télégraphie de Pékin à l’agence d’Extrê-
me-Orient :
Les opérations électorales se poursuivent
au milieu d’une agitation extraordinaire.
Les partis en présence ne reculent même
pas devant l’emploi de moyens frauduleux
pour assurer le triomphe de leur cause.G’est
ainsi qu’on a découvert récemment, adressé
aux électeurs, un document secret énumé
rant les différentes manières les plus pro
pres à fausser les résultats du scrutin et
préconisant l’utilisation du poison, pour se
débarrasser des adversaires dangereux.
Ce document, quoique signé par les ré»
publicains, est attribué par ceux-ci aux na
tionalistes qui, naturellement, protestent
avec énergie.
En présence de ces faits, le président
Youan Chi Kaï a fait publier un ordre dans
lequel il flétrit de pareils procédés et menace
de peines graves les fauteurs de ces desor
dres, « quelle que soit la haute situation
qu’ils occupent et à quelque parti qu’ils ap
partiennent ».
BULLETIN MILITAIRE
Le Congrès socialiste prussien
Le congrès du parti socialiste prussien
voté à l’unanimité une résolution tendant
laisser aux groupes des circonscriptions,
cans les élections à la Diète de juin pro
chain, une pleine liberté de concert avec les
autres partis, pour les accords qui seraient
jugés profitables.
Il est probable qu’au second tour les so
cialistes accorderont leur appui aux progres
sistes. Cette collaboration n’a d’ailleurs un
intérêt que du point de vue de la politique
des partis, car les élections de juin ne modi
fieront pas profondément la constitution de
la Diète de Prusse.
a
à
Le plus grand. Transatlantique du Monde
M. Dallins, le « roi de la navigation » en
Allemagne, directeur de la Hamburg-Ame-
rica Line, vient de lancer des invitations à de
hautes personnalités allemandes et étran
gères pour faire à bord de Vimperator, qui
va accomplir sa première traversée lundi,
le voyage de Hambourg à New-York et re-
tour. . . ,
L’Imperator est le plus grand paquebot du
monde. Il jauge 50 milles tonnes, soit 5,000
de plus que le Titanic.
RUSSIE
L’inpératrice Douairière malade
La réception du nouvel an à la cour est
contremandée en raison de la maladie de
i’impératriçe douairière Maria-Feodorovna.
M. Millerand visite
l’Ecole de Saint-Maixent
Le ministre de la guerre est arrivé par
train spécial, mercredi matin, à 10 heures,
accompagné par le capitaine Meyer et le
lieutenantD ou mayrou.
M. Millerand s’est rendu en voiture à IE-
cole, acclamé par une foule nombreuse.
Après avoir reçu les officiers dans la salle
d’honneur, il a visité tous les services et a
assisté au défi é des aspirants ainsi qu’à des
exercices physiques,
Le ministre, après un déjeuner intime,
qu’il a offert et qui a été servi dans l Ecole,
a assisté à une reprise d’équitation et à un
cours de tactique professé par le comman
dant Viel.
Le ministre est reparti en automobile, a
trois heures, se rendant à Poitiers.
——----------
INFORMATIONS
A l’Elysée
Le président de la République a reçu hier
quatre heures, Me Fauvel, du barreau
d’Agen, qui est venu solliciter la clémence
présidentielle en faveur de l’assassin Delfour
dont il est le défenseur.
Delfour fut condamné à mort le 7 novem
bre dernier par la Gour d’assises de Lot-et
Garonne et la Commission des grâces a re
à
jeté son recours.
M. René Besnard à Limoges
M. René Besnard, sous-secrétaire d’Eta
des finances, s’est rendu hier a Limoges, ou
il a visité les ateliers de construction aei
manufactures de l’Etat.
B* 11,503
(6 Pages)
B Centimes
CDTION DU MATIN — 5 Centimes
(O Pares)
vendredi 10 Janvier 1945
Administrateur * Délégué
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
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? mois )
£68/1 %
4 % d
Cuivre Standard disp.
— mars
Amalgamat. Cop...
Fer
Pris comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 8 janvier 1M3,
NEW-YORK, 9 JANVIER
Cotons i janvier, baisse 8 points ; mars,
baisse 11 points ; mai, baisse 11 points ;
juillet, baisse 13 points. — Soutenu.
Cafés i hausse 2 points à baisse 1 point.
NEW-YORK, © JANVIER
t. 13 JOUA
17 —
17 —
78 »/»
18 25
a. rMODur
17 18
17 12
77 1/8
18 25
CHICAGO, 0 JANVIER
Blé sur
Maïs sur....
Saindoux sur
C. DU JOUR
C. PRECED
Mai
92 3/4
91 7 8
Juillet....
90 1/2
89 3 8
Mai
60 5/8
49 5 8
Juillet....
51 1/2
50 1 2
Mai
9 85
9 77
Juillet.,..
9 90
9 82
LA GUERRE D’ORIENT
L’Attitude de la Turquie
CONSTANTINOPLE, 8 janvier. — La Porte
vient d’adresser à ses ambassadeurs à l‘é-
ranger une circulaire les avisant que dans
le cas où les délégués balkaniques h auraient
pas accepté à la un de la semaine les propo
sitions de paix de la Turquie, les délégués
ottomans seraient immédiatement invités à
rentrer à Constantinople.
La Porte est résolue à maintenir son point
de vue concernant la question d’Andrinople
si celle des îles de la mer Egée.
Une Démonstration navale
LONDRES, 9 janvier.-— Le correspondant de
l’agence de Saint-Pétersbourg tient de source
autorisée que si la Turquie refuse de se ren
dre aux conseils des puissances au sujet des
conditions exigées par les alliés, une dé
monstration navale aura lieu dans la baie de
Besika.
La Démarche des Puissances
CONSTANTINOPLE. — Les ambassadeurs des
puissances n’ont pas encore reçu d’instruc-
lions au sujet d’une démarche collective en
faveur de la paix#
Constantinople. — La Porte serait décidée
a décliner la démarche que les puissances
doivent faire auprès d’elle.
On dément officiellement que la Porte ait
elle-même demandé l’intervention des puis
sances.
CONSTANTINOPLE, 9 janvier. — Les ambas
sadeurs des puissances ont conféré ce soir
sur la démarche à faire auprès de la Porte.
Il a été convenu qu’elle serait faite par le
marquis di Palivisini, doyen du corps diplo
matique.
L’opinion générale est que toute démar
che des puissances, même appuyée d’une
démonstration navale, qui tendrait à obliger
la Porte à conclure la paix en cédant Andri-
nople, échouera.
L’opinion publique et surtout l’armée veut
la guerre. On ne permettra à aucun gouver
nement ottoman quel qu’il soit, de céder
Andrinople dans les circonstances actuel
les.
Par contre, on consentirait à la paix en
conservant Andrinople, même démantelée.
On confirme qu’un petit engagement a eu
lieu près du lac de Derkos.
Les Turcs ont repoussé les Bulgares qui
tentaient de couper le télégraphe.
On a amené ici une trentaine de blessés.
L’affaira des Consuls Autrichiens
ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
Le bruit a couru dans les couloirs de la
Chambre que M. Poincaré donnerait sa dé
mission de président du Conseil avant le 17
janvier afin de se présenter en toute liberté
aux suffrages de iassemblée nationale réu
nie en Congrès.
Ce bruit est absolument fantaisiste et nous
pouvons affirmer que quoiqu’il arrive à Ver
sailles, le cabinet actuel restera en fonctions
jusqu’au 17 février, date à laquelle expirent
les pouvoirs de M. Fallières.
Le président du Conseil, s’il obtient la ma
jorité au Congrès, considérera néanmoins
comme son devoir de ne pas ouvrir une
crise ministérielle un mois avant l’installa
tion, à l’Elysée, du nouveau chef de l’État.
Ceci créerait, au point de vue parlemen
taire, une situation particulièrement diffi
cile.
Si M. Poincaré est élu président de la Ré
publique, il conviendra pour le Cabinet de
rechercher une solution qu’on n’a pas en
core, on le conçoit, envisagée.
Selon toutes probabilités, M. Briand, vice-
président, prendrait la présidence du Cabi
net et assurerait l’intérim. Mais M. Poincaré,
qui se serait mis en congé — car on conçoit
qu'il serait délicat pour un nouveau prési
dent de la République de prendre part, en
attendant d'être en fonctions, à des débats
devant les Chambres — ne continuerait pas
moins de venir pendant le mois restant à
courir au quai d'Orsay, où il collaborerait
avec M. Briand à la direction des affaires ex
térieures.
Donc, pas de crise avant le 17 février.
s
* *
Les journaux ont publié récemment un
article d’après lequel M. Paras, ministre de
l’agriculture, aurait racheté toutes les créan
ces parlementaires de la succession de M.
Berteaux. La famille Berteaux fait savoir que
ces récits sont de pure imagination.
NOMINATION D’AVOUÉ
M. Lepany est nommé avoué au Havre, en
remplacement de M. Leguerney.
DANS L’ARMEE
M. Renaud, lieutenant au 2e d’artillerie à
pied, passe au Se ; M. Rosian, lieutenant au
28® d’artillerie, passe au 2e régiment.
BELGRADE, 9 janvier. — M. Tahy, vice-con-
sul d’Autriche-Hongrie, est parti ce soir
pour Uskub d’où il se rendra immédiate-
ment à son ' ’ "" — "
ent à son poste à Mitrovitza.
Le consul Prochaska va se rendre de même
de Uskub à son poste de Prizrend.
A propos de Soutari
Rome.— La question dominant ici est celle
de Scutari.
Le bruit de concessions territoriales faites
par le Monténégro à l’Autriche pour la pos
session de Scutari cause ici une vive inquié
tude.
Dans les milieux diplomatiques on consi
dère que ces concessions rendraient le Mon
ténégro vassal de l’Autriche.
Les journaux y voient un danger pour la
paix de l’Europe»
Rome. — D’après un télégramme reçu par
un journal de Bari, les troupes serbes au
raient tenté une nouvelle attaque contre
Scutari, mais auraient essuyé une défaite.
Les Turcs auraient fait plus de sept cents
prisonniers.
Un Bruit Démenti
Bucarest. — L’information d’un journal
de Paris disant que la Roumanie chercherait
à contracter un emprunt à Londres est dé-
nuée de fondement.
Le Confit austro-serbe
CHUTE MORTELLE D'UN CAPITAINE
ROUEN. — Le capitaine Bourgarel, du 39e
régiment d’infanterie, a fait hier, en ville,
une chute de cheval.
Le capitaine a succombé peu après à ses
blessures.
LES BANDITS DE PÉGOMAS
Cannes, 9 janvier. — G’est vers neuf heu
res du soir que le gendarme Paoli, de la bri
gade de Vallauris, sortant de la maison du
maire de Pégomas, a été assailli par plu
sieurs coups de feu.
Le gendarme a riposté à coups de re
volver.
Cette attaque en plein village a causé une
grosse émotion.
Le gendarme Paoli a été blessé peu gra
vement par des chevrotines.
aucune
Vienne, 9 janvier. — Jusqu’ici, aucune
confirmation de la nouvelle suivant laquelle
la Serbie serait disposée à évacuer
la côte
de l’Adriatique n’est parvenue aux
bien informés de Vienne.
cercles
Cependant un certain optimisme règne
dans ces milieux.il semble que l’on ait passé
un tournant dangereux pour la paix euro
péenne.
Le Différend Roumano-Bulgar
Bucarest. — M. Daneff désirant être rem
place par un autre diplomate dans les pour
parlers roumano-bulgares, il en résulte forcé-
menton retard qui ne laisse pas d’augmenter
l’excitation du peuple roumain.
PIROU A L’INSTRUCTION
M. Pamart, juge d’instruction, a entendu
hier Mme Blum, habitant au Perreux, allée
Mariguet. en face de la maison de M. Cha-
brux.
Cette dame a déclaré qu’en rentrant le
soir du crime avec sa fille vers 5 h. 45, elle
croisa, allée Mariguet, un homme de haute
taille, mince, qui marchait la tête penchée.
Mises en présence de Pirou, les deux fem
mes déclarèrent :
« C’est tout à fait lui ! nous en sommes
presque certaines bien que nous n’ayons pas
vu sa figure. »
L’inculpé a répondu qu’elles se trom
paient.
M. de Burgas a été ensuite entendu au su
jet du bordereau de banque trouvé dans le
bureau de Pirou où figuraient des indications
détaillées pour se rendre au domicile de M.
Ghabrux au Perreux.
M. de Burgas a déclaré que c’était bien lui
qui avait donné ces indications à Pirou, le
quel lui avait demandé de le mettre en rap
port avec un prêteur.
Pirou a déclaré que ce n’était pas lui qui
avait écrit ces indications sur le bordereau.
Un expert a été désigné par le juge d’ins
truction pour examiner l’écriture.
ARRESTATION DE DEUX APACEES
Rome. — La police de Florence vient d’ar
rêter deux apaches marseillais accuses d’être
les auteurs de la profanation du tombeau de
la duchesse de Gênes.
Rédaeteur en Chef, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Redaction
a M. HIPPOLYTE Fênoüx
85, Rue Fontenelle, 85
TÉLÉPHONE s Rédaction. No 760
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LES AFFAIRES DU MAROC
L'attaquo de rekkas
Mazagan, 8 janvier. — Un rekkas français
a été de nouveau attaqué le 6 chez les Ghiad-
ma. -
Un rekkas allemand est disparu depuis
mardi soir.
Un petit convoi commercial est arrivé sans
incident de Marakech
L'ÉTAT DE SANTÉ DE LA TZARINE
Berlin, 9 Janvier. — Une dépêche de
Saint-Pétersbourg au Lobai Anzeiger dit que
la santé de la tzarine laisse depuis quelque
temps à désirer.
La tzarine aurait eu récemment des atta
ques de névrose cardiaque.
Le tzar assisterait seul aux fêtes du tri
centenaire des Romanoff à Kostromn .
De tous les problèmes sociaux en discus
sion, celui du travail à domicile et du sa
laire minimum est un des plus angoissants.
On en connaît les multiples faces et, cepen
dant, il est jusqu’à présent resté insoluble.
Cette situation n’est heureusement pas sans
issue et le dernier Congrès de Zurich, en
s’appuyant sur de nombreux travaux anté
rieurs, a déblayé un peu le terrain, permet
tant ainsi de s’acheminer vers le but pour
suivi depuis si longtemps.
Le secrétaire adjoint de ce Congrès, M.
Roger Picard, dans une étude publiée dans
les « Pages Libres » développe les diverses
solutions qui se présentaient et explique
comment l’Assemblée a cru devoir conclure
à leur sujet. Il a d’abord été tenu compte,
pour trouver un palliatif efficace, de la
puissance économique de l’acheteur. D’où
la création de Ligues sociales d’acheteurs
aux Etats-Unis, en France et dans les pays
anglo-saxons. En groupant des consomma
teurs qui s’imposent certaines restrictions
dans leurs exigences,comme de refuser toute
livraison de marchandises passé une cer
taine heure et de s’abstenir de toute com
mande entraînant un travail de nuit, elles
ont adouci la tâche de maints salariés et
commencé l’éducation sociale de l’acheteur.
Cette initiative sera d’autant plus fécon
de que le groupement syndical des ouvriè
res et ouvriers à domicile, en vue d’amélio
rations corporatives, est de peu d’effet. Un
congressiste hollandais, inspecteur du tra
vail, chargé par son gouvernement d’en
quêter sur cette question a fait des consta
tations intéressantes à relever. « Le man
que de solidarité, l’inertie et l’ignorance
des travailleurs à domicile, en même temps
que leurs longues journées de travail, nous
rapporte M. Roger Picard, les empêchent de
se syndiquer ; c’est ainsi que sur 3,089 tra
vailleurs à domicile, examinés par l’en
quête citée, 427 (13 8 0/0) seulement sont
groupés ». D’autre part, il convient de re-
marquer que le travail à domicile est même
en opposition avec le mouvement syndical,
quand il est employé, dans une même in
dustrie, concurremment avec le travail en
atelier. ' : ?
Il en résulte donc que le rôle des syndi.
cals est limité ; c’est du moins l’avis des
délégués allemands et hollandais, instruits
par l’expérience. Les associations peuvent
tout au plus fournir des tarifs de base, ai
der à la suppression des intermédiaires et
surtout veiller à l’application des lois ou
vrières. Il faut par conséquent, pour met
tre fin à des situations intolérables, recou
rir à l’intervention légale.
C’est également l’avis de M. de Visscker,
auteur d’un traité de contrat collectif. Il a
déclaré que a c’est une illusion de croire
qu’à l’heure actuelle l’organisation profes
sionnelle puisse suffire à relever le travail
à domicile » et que « pour mettre un terme
aux souffrances trop réelles qui l’accompa
gnent, l’intervention de la loi est indispen
sable ». Le Congrès a du reste fait sienne
cette thèse, parce que cette intervention est
réclamée à la fois pour la réglementation
du travail à domicile au point de vue de
l’hygiène et pour la fixation du minimum
légal de salaire.
Les Etats-Unis ayant déjà jeté les bases
de cette action parlementaire, le Congrès
n’a eu qu’à s’inspirer des lois en vigueur
pour demander que des enquêtes officielles
sur les conditions hygiéniques des ouvriers
à domicile soient faites dans tous les pays
et pour réclamer l’interdiction des travaux
insalubres, l’autorisation sanitaire préala
ble à toute entreprise d’ouvrage, la désin
fection et, s’il y a lieu, la destruction de
certains objets confectionnés à domicile,
l’inspection hygiénique faite par des spécia
listes et par les Syndicats. Enfin, comme
mesures accessoires, il a préconisé l’ins
pection médicale des enfants, la réglemen
tation du travail des mineurs, l’extension
aux ouvriers à domicile des lois de protec
tion et d’assurance ouvrières, la lutte contre
l’alcoolisme et la diffusion des notions
d’hygiène.
En ce qui concerne le minimum de sa
laire, le Congrès a examiné les essais qui
ont déjà été tentés à l’étranger. Le sys
tème appliqué en Australie et en Angle
terre a particulièrement retenu l’attention
des délégués. On sait que la législation an
glaise a limité, en 1909, la réforme à qua
tre industries. Elle prévoit pour chacune
d’elles et dans les principales régions où
elles se trouvent localisées, la création de
Comités de salaires qui doivent déterminer
un minimum équitable de salaire, appli
cable tant aux ouvriers à domicile qu’aux
ouvriers d’atelier. Cette expérience a bien
réussi et a paru concluante à beaucoup d’es
prits. Aussi s’en sert-on comme point de
départ, aussi bien en France que dans les
autres puissances.
Dans ces conditions, nous dit le secré
taire-adjoint du Congrès, a la conclusion
qui s’impose, tant à la suite des débats du
Congrès de Zurich, qn’après lecture des
principales études sur la question du tra
vail à domicile, c’est qu’une fixation légale
du salaire minimum est maintenant ici une
efforts dus à l’initiative privée sont restés
impuissants à détruire le mal des bas sa
laires et la misère générale engendrée par
eux. Cependant, la loi, pour être néces
saire, n’on doit pas moins se circonscrire
dans des limites précises. Et, d’abord, on
ne peut songer à l’appliquer d’un seul
coup à un grand nombre d’industries ; il
faut procéder par étapes et attendre un
premier succès pour tenter des expériences
nouvelles.
» Il faut ensuite l’adapter aux circonstan
ces et aux exigences du régime économique
et social des divers pays et la combiner de
telle sorte que, contenant aussi peu de con
trainte que possible, elle suscite surtout,
et complète l’activité des intéressés ; l’idéal
consisterait à ce que les Comités des salai-
res n’eussent qu’à enregistrer des
collectifs et homologuer des tarifs
nément élaborés. »
Quoi qu’il en soit, il n’est pas
contrats
sponta-
douteux
que le Parlement français, saisi de la ques
tion, saura, en adoptant des mesures légis
latives fortes et viables, mettre un terme
à une situation précaire qui risquerait de
s’aggraver et soulager bien des misères
dignement supportées.
II. HOLLAÉNDER.
La France et la Question des îles
Londres, 9 janvier.
A la réunion des ambassadeurs, le repré
sentant de la France insistera de nouveau
pour que la totalité des îles de l'Egée soit
laissée à la Grèce, et cela pour trois raisons :
1° Le vœu unanime de la population ;
20 Le principe des nationalités ;
. 30 L’utilité qu’il y a, pour faciliter la répar
tition entre les aidés des territoires turcs cé
dés, à ne pas restreindre artificiellement l'é-
tendue de ces territoires.
La Grèce et I'Ttalio
Athènes, 9 janvier.
On est assez ému ici de l’attitude prise, en
ce qui concerne les îles, par le gouverne?
ment italien.
La majorité des puissances s’est montrée
prête à soutenir le point de vue hellénique
de l'annexion des îles à la Grèce.
Au contraire, le gouvernement italien
estime que les plus importantes des îles doi
vent rester turques.
On exclut l’hypothèse que l’Italie songe à
revendiquer actuellement aucune des imp.
D'une pan, en effet, cire a participé à l’en
gagement collectif de désintéressement ter
ritorial pris par toutes les puissances dès le
début de la réunion des ambassadeurs à Lon
dres. D’autre part, en décembre, M. Venize-
los a reçu, à son passage en Italie, des assit?
rances tout à fait catégoriques de M. Giolitti
et du marquis de San-Giuliano.
Dans ces conditions, on s’explique mal
l’attitude actuelle de l’Italie. Les plus pessi
mistes se demandent si cette attitude ne ca
che pas des arrière-pensées pour l’avenir.
Reunies à la Grèce, les îles auront une des
tination definitive. Maintenues à la Turquie,
une chance reste ouverte aux ambitions an
térieures.
On signale ici que, si les îles, comme il
est probable, proclament leur union à la
Grèce, — suivant l’exemple de Samos, — il
sera impossible, à moins d’une coercition
matérielle, de les replacer de force sous le
joug turc.
On assure que la Grèce sera irréducti
ble, et on ajoute qu’elle est très reconnais
sante à la France de l’énergie avec laquelle
elle a soutenu les légitimes prétentions de la
Grèce.
La Serbie et les Puissances
Belgrade, 9 janvier.
Le gouvernement a tenu à faciliter l'ac-
tion des puissances en confirmant publique
ment les assurances qu’il a déjà données au
sujet de sa résolution d’accepter le vœu de
l'Europe et d’évacuer la côte de l’Adriatique.
La Serbie procédera à cette évacuation à
la double condition que la paix soit conclue
au préalable et que les puissances lui fas
sent officiellement connaître leur désir.
On parle d’une entrevue possible entre le
comte Berchtold et M. Pachitch. Mais rien
n'est décidé.
f L’opinion et le gouvernement se mon
trent irréductibles en ce qui concerne les
territoires à l’est du Crin, qui ne devront en
aucun cas être abandonnés par la Serbie.
LES AFFAIRES DU MAROC
Les Opérations autour de Mogador
Rabat, 8 janvier.
Les nouvelles de Mogador en date d’hier
indiquent que l’opération destinée à dégager
les environs de la ville a commencé. La co
lonne Gueydon de Dives, comprenant quatre
bataillons, une section de 73 et deux batte
ries de montagne est partie ce matin dans la
direction de Souk-el-Arba, point situé à
quinze kilomètres au Sud-Est de Mogador,
dans la vallee de l’oued Kseb. Elle devait y
camper et rayonner pendant que ques jours
dans toute la région environnante.
A son départ, la colonne Gueydon a été
soutenue par un détachement que comman
dait le lieutenant-colonel Ruef. Ce détache
ment est rentré à midi après avoir échangé
quelques coups de fusil avec l’ennemi. La
colonne Gueydon, qui, paraît avoir ren
contré quelque résistance, a poursuivi sa
marche en avant.
Le Service de Rkkas coupé
entre Saf et Mogador
Mazagan, 8 janvier.
Un rekkas de la poste française a été arrêté
à deux heures de marche au Nord de Moga-
dor, par des gens de la tribu des Chiadma.
Menacé de mort, il a réussi à s’évader durant
nécessité. Malgré les quelques succès de
l’action syndicale ou coopérative, et des Lés autres rekkas se refuse
Ligues d’acheteurs, il est prouvé que les | service entre Saf et Mogador.
la nuit. . ,
Lés autres rekkas se refusent a assurer le
L’ART EN NORMANDIE
Cliché relit Havre
Photo MELLET, Harfl ee.
LE CHATEAU DU BEC
Au fond d’un vallon, il est un vieux châ-
teau. Caché dans les frondaisons vertes des
peupliers. C’est une chose du passé qui sem
ble s’être volontairement mise à l’écart,pour
durer encore et rêver à son aise. Son exis
tence est si longue, qu’il a déjà plusieurs
fois changé de nom : ce fut successivement
le Bec-Vauquelin, le Bec-de-Mortemer, le
Bec-Crespin. Saint-Martin-du-Bec demeure
son appellation actuelle.
On l aperçoit soudain, au tournant de la
route qui va de Gonneville à Montivilliers,
dressé dans l’ombre comme une évocation
de la féodalité morte, des siècles où toute de
meure devait être un peu forteresse. Mais le
temps qui vêt toutes choses d’un manteau
de douceur et de paix, a rendu, malgré lui,
débonnaire, ce vieux manoir dont l’aspect
guerrier n’est plus à craindre.
Pour l’isoler davantage, on a creusé jadis
entre lui et les terres d'alentour, une large
ceinture de fossés ; ses murailles baignent
dans l’eau morte encombrée de roseaux,
que ride, seule d’un frémissement léger, la
lente évolution des grands cygnes blancs.
Jadis, un pont-levis commandait la porte
d’entrée ; mais comme disait Abner, «les
temps sont changés »; maintenant, solide et
pratique, c’est une arche de pierre qui joint
le château à la route ; près de la herse, se
voit encore le logement des poulies destinées
à soulever l’ancienne passerelle.
D’ailleurs, cette entrée est encore impo
sante : deux tours massives la flanquent ;
un toit d'ardoise, effilé comme un tranchant
de hache, la coiffa solidement es le lierre
s’accroche avec fermeté aux silex du
pays, carrés et luisants, dont est bâti ce
porche. Au centre, une petite façade faite de
pierres blanches et de cailloux noirs : un
fronton grandiloquent la coiffe, où se voit
un grand casque empanaché, protecteur d’ar
moiries martelées. Tout ce décor héraldique
repose sur de lourds mâchicoulis, prêts
semble-t-il, à verser encore la poix et l’huile
bouillante sur le passant qui s’approche.
Cependant, cet appareil menaçant ne dut
jamais être bien dangereux. Le château du
Bec, en son état actuel, remonte au XVIe
siècle, époque où les seigneurs conservent à
leurs manoirs l’aspect défensif que la tradi
tion leur donnait, mais les transforment in
térieurement en demeures vastes et confor
tables.
Pourtant de place en place, défilant les
angles, s’essaiment les tours, plus ou moins
modernisées, les pieds dans l’eau morne,
lépreuses d’allure sous le ciel gris. Et cette
demeure immobile dans le cercle stagnant
de ses marais passerait aisément pour. la
maison de la Belle au Bois-Dormant,n etait le
grand corps de logis qui s’étale au fond de la
cour. Rouge et blanc,ponctué de noir, caron
l’a fait de briques et de pierres, il jette une
note gaie dans le repos léthargique des cho
ses d’alentour. A la R enaissance, l’architecte
oui l’édifia a su marier la couleur de ses ma
tériaux, donner aux lucarnes de ravissants
frontons triangulaires, infuser la vie aux
parois de cette façade.
Aussi lorsque vient l’automne et que la vi
gne folle rougit au long des murs qui l’abri-
tent, c’est alors une vrai joie pour les yeux
que d’entrevoir cette muraille pourpre dans
la frondaison rousse des chênes ou le feuil
lage pâlement doré des peupliers.
Et ces soirs la, la vieille demeure rêve en
silence à ceux qu’elle abrita ; elle songe à
ceux qui partirent au souffle des aventures
comme le blé qui s’égrène. Certains, jadis,
suivirent Guillaume le Conquérant en An
gleterre et moururent à Hastings. D’autres
plus hardis encore, à la suite de Robert
Courte-Heuse, ce bohème assoiffé d’épopées,
s’en furent dans l’Orient lointain jusqu’à
Jérusalem et n’en revinrent pas. Mais le té
moin muet de ces départs,le vieux logis laisse
couler à ses pieds la Lézarde naissante, petit
ruisseau oui s’en va, lui aussi, à travers sa
fraîche vallée, se jeter dans l’infini des mers.
Jacques IIUGUÈs.
ETRANGEA
ESPAGNE
Le voyage du roi
On assure, en ce qui concerne le voyage
du roi Alphonse à Paris, qu’il n’y a rien en
core de décidé à cet égard. Il ne sera vrai
semblablement rien fait dans ce sens avant
la ratification definitive du traité franco-es
pagnol sur le Maroc.
L’ambassade près le Saint-Siège
En ce qui concerne la prochaine nomina
tion de l’ambassadeur d’Espagne près la Va
tican, que certains journaux de droite ont
voulu exploiter en faveur de leur politique,
le gouvernement déclaré qu’il ne faut pas
voir la un changement d’attitude de sa part.
Mais puisque le nonce du pape est a Madrid,
il est naturel qu’un ambassadeur soit désigné
pour Rome.
ALLEMAGNE
L’Ambassade à Rome
Aucune décision n’a été prise au sujet de
la succession de M. de Jagow au poste d’am
bassadeur à Rome ; mais il ne semble pas
que les candidatures proposées depuis par
les journaux, celles de M. de Wedel, de M.
Mumm von Schwarzenstein; et du général
de Ghelius, aient jusqu’à présent de grandes
chances de succès.
M. de Jagow arrivera à Berlin aux envi
rons du 18 janvier.
CHINE
Les Elections
On télégraphie de Pékin à l’agence d’Extrê-
me-Orient :
Les opérations électorales se poursuivent
au milieu d’une agitation extraordinaire.
Les partis en présence ne reculent même
pas devant l’emploi de moyens frauduleux
pour assurer le triomphe de leur cause.G’est
ainsi qu’on a découvert récemment, adressé
aux électeurs, un document secret énumé
rant les différentes manières les plus pro
pres à fausser les résultats du scrutin et
préconisant l’utilisation du poison, pour se
débarrasser des adversaires dangereux.
Ce document, quoique signé par les ré»
publicains, est attribué par ceux-ci aux na
tionalistes qui, naturellement, protestent
avec énergie.
En présence de ces faits, le président
Youan Chi Kaï a fait publier un ordre dans
lequel il flétrit de pareils procédés et menace
de peines graves les fauteurs de ces desor
dres, « quelle que soit la haute situation
qu’ils occupent et à quelque parti qu’ils ap
partiennent ».
BULLETIN MILITAIRE
Le Congrès socialiste prussien
Le congrès du parti socialiste prussien
voté à l’unanimité une résolution tendant
laisser aux groupes des circonscriptions,
cans les élections à la Diète de juin pro
chain, une pleine liberté de concert avec les
autres partis, pour les accords qui seraient
jugés profitables.
Il est probable qu’au second tour les so
cialistes accorderont leur appui aux progres
sistes. Cette collaboration n’a d’ailleurs un
intérêt que du point de vue de la politique
des partis, car les élections de juin ne modi
fieront pas profondément la constitution de
la Diète de Prusse.
a
à
Le plus grand. Transatlantique du Monde
M. Dallins, le « roi de la navigation » en
Allemagne, directeur de la Hamburg-Ame-
rica Line, vient de lancer des invitations à de
hautes personnalités allemandes et étran
gères pour faire à bord de Vimperator, qui
va accomplir sa première traversée lundi,
le voyage de Hambourg à New-York et re-
tour. . . ,
L’Imperator est le plus grand paquebot du
monde. Il jauge 50 milles tonnes, soit 5,000
de plus que le Titanic.
RUSSIE
L’inpératrice Douairière malade
La réception du nouvel an à la cour est
contremandée en raison de la maladie de
i’impératriçe douairière Maria-Feodorovna.
M. Millerand visite
l’Ecole de Saint-Maixent
Le ministre de la guerre est arrivé par
train spécial, mercredi matin, à 10 heures,
accompagné par le capitaine Meyer et le
lieutenantD ou mayrou.
M. Millerand s’est rendu en voiture à IE-
cole, acclamé par une foule nombreuse.
Après avoir reçu les officiers dans la salle
d’honneur, il a visité tous les services et a
assisté au défi é des aspirants ainsi qu’à des
exercices physiques,
Le ministre, après un déjeuner intime,
qu’il a offert et qui a été servi dans l Ecole,
a assisté à une reprise d’équitation et à un
cours de tactique professé par le comman
dant Viel.
Le ministre est reparti en automobile, a
trois heures, se rendant à Poitiers.
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INFORMATIONS
A l’Elysée
Le président de la République a reçu hier
quatre heures, Me Fauvel, du barreau
d’Agen, qui est venu solliciter la clémence
présidentielle en faveur de l’assassin Delfour
dont il est le défenseur.
Delfour fut condamné à mort le 7 novem
bre dernier par la Gour d’assises de Lot-et
Garonne et la Commission des grâces a re
à
jeté son recours.
M. René Besnard à Limoges
M. René Besnard, sous-secrétaire d’Eta
des finances, s’est rendu hier a Limoges, ou
il a visité les ateliers de construction aei
manufactures de l’Etat.
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