Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-01-09
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 janvier 1913 09 janvier 1913
Description : 1913/01/09 (A33,N14502). 1913/01/09 (A33,N14502).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
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Date de mise en ligne : 02/04/2023
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AU HAVRE
A PARIS.
I& Pazest
I Centimes — EDTION DO HATIN
S Cenumeg
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Le Petit Havre
AN NON CES
Bureau du Journal, 118, boula de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HA VRE est désigne pour les Annonces judiciaires et légales
99e
9
Jeudi 9 Janvier 1943
Rédacteur en Chef, Gérant
UlPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Redaction
à M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure.'
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TROH Mois
e Fr.
10 »
Six Mois
2(
Fr.
30
Fr.
Un AM
S.B •
44 »
On S ' a i ) o^ce également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de rranu
] Dernière Heure |
PARIS, TROIS HEURES MATIN
oaeki
me rMCW h
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 8 Janvier, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
Comptant ..
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
cal ne
£ 76 -/-
7/6
8 mois
£ 76 12/6
--
7/6
ETAIN
Comptant .
calme
£ 229 -/-
-/-
3 mois
£ 228 10/-
-/-
-/-
FER
Comptant..
facile
£67/6
3 d
3 mois....
£ 68/6
3 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 7 janvier 1913.
NEW-YORK, 8 JANVIER
Cotons i janvier, baisse 7 points ; mars,
baisse 5 points ; mai, baisse 3 points ;
juillet, baisse 4 points. — Soutenu.
Calés t hausse 8 à 12 points.
NEW-YORK, 8 JANVIER
Cuivre Standard disp,
— mars .........
Amalgamai. Cog...
Fer
e. w .om
C. PRICIDEKT
17 18
17 18
17 12
17 10
77 1,8
79 1/8
18 25
18 25
CHICAGO, 8 JANVIER
Blé sur
Mai
C. DÜ J0UR
91 7 8
Juillet . .
89 3 8
Maïs sur
Mai ......
49 5/8
c==
Juillet....
50 1 2
Saindoux sur.
Mai
9 77
—
Juillet....
9 83
C. PRECED
91 3/4
99 1/4
49 5/8
50 A/2
9 70
9 72
LA GUERRE D’ORIENT
La Démarche des Puissances
La démarche des puissances auprès de la
Turquie ne sera probablement pas faiteavant
a fin de la semaine.
L’entente paraît complète entre la Triple-
Entente et la Triple Alliance au sujet des
conseils à donner à Constantinople.
En ce qui concerne Andrinople, il ne
semble pas que la ville puisse tenir encore
longtemps.
Le bruit a même couru que des négocia
tions directes seraient engagées en vue de
la capitulation.
Mais l’accord entre les deux groupements
de puissances au sujet des îles de la mer
Egée n’est pas réalisé et les divergences qui
se sont produites sur ce point subsistent on-
Lièrement.
La Question Albanaise
La question de la délimitation de l’Albanie
ne sera abordée sérieusement que plus tard.
SOn règlement paraît toujours aussi difficile.
L’Autriche n’a pas jusqu’à présent modifié
son point de vue, et notamment en ce qui
concerne Scutari, elle manifeste toujours
l’intention de l’incorporer dans la future
Albanie.
Les Délégués à Londres
Londres, 8 janvier. — Tewfik Pacha s’est
rendu aujourd’hui au Foreign Office.
Les délégués de la paix dîneront demain
Chez M. Cambon.
Londres, 8 janvier. — L’ambassadeur de
Turquie, accompagné de Rechid Pacha, a eu
cette après-midi, au Foreign Office, une en
trevue avec sir Edward Grey.
La question d‘ Andrinople
CONSTANTINOPLE, 8 janvier. — L’Ikdam ap-
prend que Sir Edward Grey a fait au sujet
(‘Andrinople une proposition stipulant la
création entre la Turquie et la Bulgarie
d’une zone neutre dont ferait partie le vila-
yet d’Andrinople.
L’administration en serait confiée à des
fonctionnaires pris dans les services turcs.
Une proposition analogue sera faite pour
les îles de l’archipel.
Londres, 8 Janvier. — On apprend que la
mission bulgare n’a pas eu connaissance
officielle que la Turquie ait proposé d’appli
quer l’extraterritorialité aux tombeaux des
souverains et à la mosquée d’Andrinople.
Il est possible toutelois que cela ait été
suggéré à Sofia.
On assure que si la Porte formule une
telle suggestion, la Bulgarie manifestera une
attitude encore plus conciliante et qu’elle
serait prête à y consentir.
On ajoute que la Bulgarie a toujours mon
tré une grande tolérance religieuse et a été
soucieuse du libre exercice des droits reli
gieux.
LE MINISTRE DE LA GUERRE DE RUSSIE
EN FRANCE
Le ministre de la guerre de Russie, qui est
actuellement dans le midi de la France, sera
à Paris dimanche prochain 12 janvier ; il
sera reçu par M. Poincaré, président du
Conseil.
Le ministre compte repartir le soir même
pour Saint-Pétersbourg,
— Selon toutes probabilités, M. Poincaré,
président du Conseil, offrira dimanche pro
chain un déjeuner en l’honneur du ministre
de la guerre de Russie.
•=== -
LE VOYAGE DU ROI D'ESPAGNE
EN FRANCE
On dit que le roi Alphonse XIII passerait à
Bordeaux vers le 20 janvier, se rendant à
Paris.
L’accord franco-espagnol étant signé, le
jeune souverain tiendrait à saluer M. Fal-
hères avant que celui-ci ait quitté ses fonc
tions.
Mais on ne sait rien jusqu’à présent à Pa -
ris d’un projet de ce genre du roi d'Es
pagne .
VOYAGE DE L'ÉMIR ALI PACHA
Alger. — L’émir Ali Pacha, petit-fils d'Abd
elKader, accompagné de son neveu, le capi
taine de spahis Kalod, s’embarquera aujour
d’hui à destination de Marseille.
L’émir, qui se rend à Paris, compte être
reçu par le président du Conseil.
Ali Pacha a fait toute la campagne
turque dans les rangs ottomans.
— =====
L'EXÉCUTION DE RENARD
On croit que Renard, l’assassin du
dier Dormoy, sera exécuté cette nuit
nuit prochaine, à Versailles.:
italo-
briga-
ou ia
COMBAT ENTRE CARABINIERS
ET BANDITS
Rome.— Une patrouille de carabiniers lan
cée à la poursuite des bandits dans la cam
pagne près de Palerme, a essuyé une vive
fusillade.
Les carabiniers ont riposté et une véritable
bataille s’est engagée.
Un carabinier a été mortellement blessé.
Les bandits ont réussi à s’enfuir.
LA CRISE SARDINIERE
Nous avons, ces jours-ci, reproduit,
comme toute la presse, une note annonçant
que, depuis le 1 er janvier, l’Administration
des contributions directes a reçu avis de
fermeture de 116 usines de Bretagne et de
Vendée pour toute l’année 1913, et cette
décision de fermeture des usines de prépa
ration des sardines menace de plonger dans
la misère toute la population de pêcheurs
des départements de l’Ouest.
Aussi ce qui était tout d’abord apparu
comme un simple conflit entre les pêcheurs
sardiniers et leurs patrons, tend aujour
d’hui, par suite de cette grave décision du
groupement des “ricants de conserves, à
sa transformer en un double désastre éco-
nomique et social.
La question sa trouvant ainsi posée de
vant l’opinion en même temps que devant
les pouvoirs publics, il est intéressant de
rechercher quelles ont été les causes déter
minantes de la crise actuelle.
D’une façon générale, il ressort des |
déclarations faites à plusieurs de nos con
frères, que la décision prise par les usiniers
de fermer les fabriques sans avoir donné à
leur personnel aucun avis préalable, a
causé une grande surprise dans toute la
région intéressée.
de la crise sardinière, a communiqué à
notre confrère la déclaration suivante faite
aux pêcheurs :
— Il y a encore de la sardine dans les
mers vendéennes et bretonnes; il y en a
même en abondance. Des expériences ré
centes témoignent qu'on peut la prendre
presque sans rogue, c’est-à-dire presque
sans frais, avec des sennes et des filets tour
nants et coulissants : ces sennes, ces filets,
dont vous avez obtenu l’interdiction en
France, et au moyen desquels, en Espagne
et en Portugal, on pêche la sardine par
quantités prodigieuses. Mais vous avez peur
d’en prendre trop. Vous redoutez le brusque
avilissement des prix? Eh bien ! convenons:
40 que la pêche aux filets tournants ne sera
autorisée qu’en cas de disette de poisson sur
la côte; 20 que des prix minimum vous
seront garantis, après discussion, sur des
bases fixées par vous et par nous...
Les deux thèses en présence étant ainsi
exposées, il convient de rechercher si,
malgré la décision de Nantes, aucune solu
tion ne peut intervenir pour arranger à
l’amiable ce grand conflit.
Le Journal des Débats a déclaré que les
usiniers n’avaient aucune proposition à
faire, mais qu’ils pourraient, peut-être, en
écouter.
Et., de son côté, M; Charles Dulot con
cluait en ses termes une intéressante étude
faite sur place qu’a publiée le Temps :
Depuis lors, les fabricants se sont bornés à
dire : « Nous fermons, parce que nos usines
ne peuvent plus produire. Reportez-vous
aux documents où nous avons résumé tou-
» Faut-il que le parti du gouvernement
perde tout sang-froid ? Non, certes. Mais il
est naturel que nous nous préoccupions des
succès remportées par les intransigeants.
» Que faire en face de ce grand péril ? Car le
péril monarchique n’est -plus ; il est enterré
dans deux tombes.
» Qu’opposer au péril intransigeante L’union
et la concentration des forces républicaines!
Le Havre :
« Que faire en face de ce qui est anjour.
d hui l’unique péril pour la République ? Le pé
ril monarchique est enseveli dans deux tombes,
sur lesquelles ne fleurira aucun rameau
d’espérance. Regardons aujourd’hui l’autre pé
ril en face et opposons-lui la seule politique
efficace : pas de réaction, mais l’union des
forces républicaines capables de gouverne
ment...
» Nul ne peut désormais s’y tromper : l’in
transigeance a déployé son drapeau ; il faut-
donc choisir entre la République gouverne
mentale et l’autre î »
Il semble bien résulter de ce qui précède :
1° Que c’est au Havre qu’a été prononcée,
le 14 octobre 1883, la phrase sur laquelle on
discute ;
20 Qu’à défaut de texte officiel du discours
en discussion, les paroles de Jules Ferry ont
subi une certaine déformation ;
30 Qu’il est exact qu’il a signalé tout à la
fois la disparition du péril de droite et l’appa
rition d’un péril à gauche.
Veuillez agréer, Monsieur le rédacteur en
chef, l’assurance de mes sentiments distin
gués.
Nous venions de subir la terrible tempête
qui ravagea nos côtes le 30 septembre der- ,
nier, a dit un membre du Syndicat des pe-A tes les phases de la crise, ou sont exposés
chenrs à un rédacteur de l’Action; plus de la
moitié des barques étaient hors de service,
lorsque fut signalé le passage de nombreux
DENIS GUILLOT,
avocat,
ancien premier adjoint au maire
du Havre.
Eu Turquie
Constantinople — On dement que la Porte
ait demande l’intervention des puissances
en faveur de la paix.
On croit que l’entrevue du général Savoff
avec Nazin Pacha et Noradounghian Effendi
n'a pas abouti à une entente.
Les Ottomans à l’étranger ont informé la
Porte qu’une démarche des puissances à
Constantinople était imminente.
Dans les cercles officiels on craint que les
puissances ne conseillent l'abandon d'Andri-
nople et des îles de la Mer Egée.
Un Câble coupé
Roue. — Les Grecs ont coupé le câble re
liant Valona à l’Italie.
Valona se trouve ainsi complètement iso
fée.
Cette nouvelle a été portée à Corfou par
trois journalistes italiens qui ont réussi à
franchir les lignes du blocus.
Les Iles de la Mer Egée
Londres, 8 janvier. — D’après des infor
mations recueillies dans les milieux grecs,
on est surpris des bruits qui circulent avec
persistance au sujet des intentions des puis
sances relativement aux îles de la mer Egée.
On n’y ajoute d’ailleurs pas foi.
Cependant, on juge bon que le public ne
se méprenne point à cet égard et sache bien
que les alliés insisteront avec autant d’éner
gie sur la demande de l’ultimatum qu’en ce
qui concerne Andrinople.
Nouvelles autrichiennes
Vienne, 8 janvier. — M. Teodorof, minis-
tre bulgare des finances, est arrivé à Vienne.
On mande de Constantinople que l’organe
jeune turc Tasvi Ifkiar publie un article at-
laquant le gouvernement pour sa politique
pendant la guerre et les négociations de paix,
et concluant que la nation en a assez, qu’elle
doit maintenant reprendre la guerre pour
sauver la situation.
LES CONSERVATEURS ESPAGNOLS
Madrid, 8 janvier. — La réunion des con
servateurs a été très courte ; commencée à
trois heures, elle était terminée à quatre.
Le général Azcarraga, après avoir faitl’his-
torique de la démission de M. Maura, a pro
posé de choisir le marquis des Pidal comme
chef du parti conservateur.
Le marquis alors a lu un message affir
mant que l’on doit considérer la démission
de M. Maura comme n’ayant pas été pré
sentée.
NOUVEAU MINISTÈRE PORTUGAIS
Lisbonne, 8 janvier. — Le ministère est
ainsi constitué :
Présidence du Conseil et intérieur, M. Af-
fonsa Costa ; colonies, M. Almeida Ribeiro ;
guerre, M. Pereira Bastos ; travaux publics,
M. Antonio Maria Silva ; marine, M. Freitas
Ribeiro ; affaires étrangères, M. Gonzalès
Texeira.
M. Affonsa Costa a offert le portefeuille des
finances à M. Marnoco Souza et celui de la
justice à M. Paulo Falcao.
Il attend la réponse de ceux-ci.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Rencontre Carpentier-Moreau
La rencontre de Carpentier et de Moreau
a eu lieu hier soir devant une salle comble.
Les deux hommes étaient dans une con
dition parfaite.
Pendant toute la rencontre, sauf à un ou
deux rounds, Carpentier eut un avantage
très marqué.
Au 8 e round, Carpentier atteignait Moreau
d’un double crochet du gauche et du droit
et le mettait à terre.
Moreau ne se relevait qu'après la 9e se
conde.
Au moment où il se relevait, Carpentier
par un uppercut, le renvoyait à terre au
milieu des cordes.
Les soigneurs voyant leur homme irrémé
diablement perdu décidaient alors l’abandon.
EN HOLLANDE
La Haye, 8 janvier. — La reine a suppri-
ené les départements de la marine et de la
guerre ; elle a institué un département de la
défense qui entrera en vigueur à une date
qui sera fixée ultérieurement.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la HIBRATRIE INTEHMRTIONALE
108, rue St-Lazare, 108
(immeuble de l'HOTEL TE.RRHNUS)
bancs. Pour éviter une baisse exagérée des
prix, il fut décidé que la production’ serait
limitée à quinze mille poissons par jour et
par barque. Les patrons nous firent des pro
positions que nous avons jugées inaccep
tables.
Un conflit se produisit alors entre les usi
niers et les pêcheurs, qui amena à Douar-
nenez les violents incidents que vous savez.
C’est alors que les fabricants de conserves,
qui ne se réunissent d’ordinaire en Congrès
annuel qu’une fois par an, au mois d’avril,
tinrent le 22 octobre un Congrès extraordi
naire au cours duquel fut décidée la créa
tion immédiate d’un Syndicat national des
fabricants de conserves de sardines et autres
poissons.
Une réunion du Syndicat patronal eut lieu
et décida dans le plus grand mystère la fer
meture des usines ; à la date du 1 er janvier,
il fut convenu que chaque fabricant écrirait
au directeur des contributions directes pour
chacune des usines fermées la lettre sui
vante :
a Monsieur, notez qu’à partir du D? janvier,
l’usine est fermée, et qu'il faut par conséquent
la rayer du rôle des contributions directes pour
1913. »
C’est seulement par ces lettres à l’admi
nistration que la nouvelle de la fermeture
prochaine s’est répandue à Nantes et que
nous l’avons connue dans les derniers jours
de décembre.
Depuis lors aucune explication n’a été
fournie. Une telle réserve, en ce qui con
cerne une aussi grave mesure, conduira le
public à apprécier sévèrement l’attitude des
fabricants de conserves qui ne prennent
même pas la peine de justifier leur décision.
Lorsque, en effet, nous avons tenter de
limiter la production pour relever les prix,
les usiniers nous avaient, en octobre der
nier, menacés du lock-out. Bien qu'aujour-
d’hui on prétende expliquer cette fermeture
par des raisons économiques, la mesure prise
ne nous paraît que la mise à exécution des
menaces faites par les usiniers pour nous
obliger à nous soumettre.
Telle est la manière de voir des pêcheurs
syndiqués. Il faut dire, à ce sujet, que
ceux-ci ne sont pas encore directement
frappés par la fermeture des usines.
La pêche de la sardine, qui n’a lieu que
de mai à octobre, est, en effet, suspendue
normalement pour quatre mois encore. Il
est donc incontestable que la fermeture des
usines n’a pas, en ce moment, une consé
quence aussi désastreuse pour la popula
tion de la côte qu’elle en aura en pleine
saison de pêche.
Mais, par contre, elle réduit au chômage
une foule de travailleurs, notamment les
ferblantiers, les soudeurs qui, pendant la
saison d’hiver, fabriquent les boîtes de
conserve. Ceux-ci sont, dès maintenant,
frappés de la plus noire misère. Ils parais
sent profondément découragés et n’envisa
gent qu’avec peine la perspective de s’ex
patrier pour aller grossir la population
des sans-travail des grandes villes ouvriè
res.
En ce qui concerne l’avenir, les pêcheurs
de la côte paraissent plus résignés : « Pas
de sardines, disent-ils, c’est la misère !
Trop de sardines, c'est la misère ! En ef
fet, dès que la production augmente, les
prix baissent ; nous sommes sans autres
débouchés que la vente aux usiniers qui
font les prix à leur guise. Dès lors, à quoi
nous servirait de chercher à réaliser la pê
che intensive ? »
La thèse des patrons est naturellement
différente. A leur avis, la crise est impu
table aux pêcheurs qui, en voulant mainte
nir des prix trop élevés, les plongent dans
une misère dont on ne parle pas, mais qui
équivaut à celle des marins.
« Les pêcheurs, a déclaré M. Arthur Be
noît au Radical, procèdent sans aucunes
connaissances scientifiques, au petit bon
heur. »
Et M. Louis Amieux, secrétaire du grou
pement des fabricants français pour l’étude
tous les efforts que nous avons faits depuis
onze ans pour remédier à la crise. Tous les
remèdes auxquels nous avons songé sont
restés sans effet ou nous ont été interdits.
Nous n’en avons pas à proposer. »
Ainsi il est bien entendu que les fabricants
ne feront aucune démarche, pas plus au
près des pouvoirs publics qu’auprès des Syn
dicats de pêcheurs. Ils ne demanderont rien.
Et les revendications qu’on leur a prêtées, ils
ne les formuleront pas. Ils attendront qu’on
leur tasse des propositions — si on juge à
propos de leur en faire.
La solution rationnelle du conflit, qui
ménagerait à la fois les intérêts des usi
niers et ceux des marins, sera-t-elle possi
ble à trouver dans ces conditions ?
Il le faut encore espérer, et que cette so
lution pourra bientôt intervenir, car, si l’é
poque de la pêche ne s'ouvre que dans
quatre mois, les ouvriers et les ouvrières
des sardineries sont déjà sans travail, et
c’est la plus noire misère et la faim qui les
menacent.
[a Guerre d'Orient
E&s
F. POLET.
Un Point d-Hintoiro
UNE PHRASE DE JULES FERRY
« Le péril n’est plus à droite >
An sujet d’un article de M. Camille Pel-
letan paru dans le Matin, où il était fait allu
sion à une parole demeurée célèbre et attri
buée à M. Jules Ferry dans une forme d’ail
leurs inexacte, M. Denis Guillot a adressé
à notre confrère une lettre intéressante par
laquelle il établit que la phrase fut bien
prononcée au Havre, au cours d’un voyage
officiel, mais qu’elle a subi depuis une dé
formation.
Voici cette lettre qui rétablit les faits et
les place sous leur vrai, jour :
Le Havre, le 6 janvier 1913.
Monsieur le Rédacteur en chef,
Un article de M. Camille Pelletan et une
lettre de M. Paul Robiquet viennent de po
ser dans le Matin la question de savoir si le
mot attribué à Jules Ferry : « Le péril n’est
plus à droite, il est à gauche », est authen
tique et a vraiment une valeur historique.
Permettez-moi d’appeler votre attention
sur des documents qui me semblent de na
ture à résoudre cette question.
A la date du 14 octobre 1883, Jules Ferry,
alors président du Conseil, accompagné de
M. Raynal, s’est rendu au Havre en voyage
officiel. Au cours d’un banquet qui lui a été
offert à l’Hôtel de Ville par la Municipalité
dans la soirée du 14, il a prononcé un dis
cours dans lequel, après avoir traité la ques
tion économique, il s’est expliqué sur la si-
tuation politique. Il faut se rappeler qu’on
se trouvait au lendemain de la retraite du
général Thibaudin, ministre de la guerre (5
octobre), pour lequel les partis avances
avaient pris nettement parti. On était encore
sous le coup des incidents qui s’étaient pro
duits à Paris lors du voyage du roi d’Espa-
gne Alpnonse XII, qui avaient donné lieu à
des critiques très vives contre le ministère,
aussi bien de la part des partis de droite que
de l’extrême-gauche.
Or, si je me reporte aux trois journaux
quotidiens du Havre du 15 octobre 1883, qui
ont rendu compte des discours prononcés
au banquet, je note que l’on y trouve, dans
des termes différents, il est vrai, l’expression
de cette idée « que le péril de droite a dis
paru et qu’il y a un certain péril à gauche. »
Comme l’orateur a sans doute improvisé
ou que du moins il n’y a pas eu de version
officielle de son discours, il convient de rap
procher les trois comptes rendus. J’en ex
trais les parties essentielles pour la solution
du problème :
Journal du Havre :
« L’intransigeance est le seul péril.
» Aujourd'hui, le péril monarchique est mort,
il repose sous deux tombes, et aucun ra
meau ne reverdira sur elles.
» Restent les intransigeants. Sans exagé
rer le péril, il faut le regarder en face. Notre
politique est celle de l’union de tous les ré
publicains 1 »
Courrier du Havre :
« Il y a dans ce pays, depuis les vacances,
une expansion d'intransigeance sur laquelle
les hommes soucreux de l’avenir de la Répu
blique ne sauraient trop porter leur atten
tion.
L’AotioL des Puissances
Londres, 8 janvier.
Voici quelques renseignements sur la for-
me et l’objet de l’intervention des puissan
ces :
1» Tonne de l’intervention.
La démarche des puissances sera faite col
lectivement par leurs représentants à Cons
tantinople.
Les six ambassadeurs devront rédiger une
note concertée d'après les instructions iden
tiques qui leur seront adressées.
Cette note concertée sera remise à la Porte
par le doyen du corps diplomatique.
On a voulu éviter, en procédant ainsi, que
des commentaires différents ne donnassent
à la Turquie l’impression d’une divergence
de vues entre les puissances, comme ce fut
le cas au mois de décembro. — **
2° Objet de la démarche.
La note concertée rappellera en premier
lieu que c’est la Turquie qui a demandé à
négocier. Elle rappellera sans doute aussi
les sacrifices consentis au cours des négo
ciations de Londres par les délégués otto
mans.
Cela posé, la note expliquera que la ces
sion d’Andrinople aux alliés est nécessaire
pour l’établissement d’une frontière stable
et de rapports pacifiques durables.
Elle ajoutera que les puissances s’engagent
à obtenir des alliés des garanties précises en
faveur des musulmans, comme aussi pour
assurer le respect des tombeaux des khali
fes, des mosquées et des biens habous.
En ce qui concerne les îles, la question
est plus compliquée.
La Turquie abandonne dès maintentant la
Crète et les puissances savent qu’elle cédera
sans difficultés les îles éloignées de la côte
d’Asia. La difficulté porte donc sur les Spo-
rades et les autres îles de la côte d’Asie-Mi-
neure.
Il est probable que les puissances deman
deront à la Turquie un désistement d’en
semble. Mais on incline à penser que les
îles voisines des Dardanelles doivent suivre
le sort des Détroits, c’est-à-dire rester à la
Turquie.
En ce qui concerne Chio, Mitylène, Cos et
Rhodes, le débat sera plus vif, la Turquie
paraissant intransigeante. On peut prévoir,
à cet égard, une transaction.
Enfin la note concertée touchera à la
question financière et assurera la Turquie
du concours dont elle a besoin.
Les négociations bulgaro-roumaines
Londres, 8 janvier.
M. Ionesco a eu hier une nouvelle conver
sation avec M.Danef. Il est probable qu’il en
aura également avec les autres délégués ser
bes et grecs afin d’examiner la situation fu
ture des communautés roumaines qui se
trouveront annexées par les alliés.
On dément la nouvelle que la Bulgarie
aurait consenti à accorder à la Roumanie
les territoires que celle-ci lui réclamait.
Les négociations n’avancent que lentement
et il semble difficile que là encore on puisse
trouver une solution satisfaisante sans une
intervention plus ou moins directe des
Les maisons qui ont consenti cette avance
ont promis de faire, le jour de la signature
de la paix, un second versement d’égale im
portance. Il sera ultérieurement suivi à une
date encore indéterminée par un troisième
versement.
La Turquie refuserait
de nouvelles Concessions
Constantinople, 8 janvier.
Un membre du Cabinet dit que la Porte est
très vexee de la tournure des événements et
est indignée de l’attitude des délégués balka
niques. La Porte a consenti des sacrifices ter
ritoriaux considérables et se refuse à eu faire
d’autres. Aujourd’hui comme demain, elle
maintiendra ses propositions concernant An
drinopie et les îles de la mer Egée et elle ne
peut faire plus. Les cercles officieux sont pér
niblement impressionnés de l’attitude d(
l’Europe qui tombe sur le vains’.
Le ministre des affaires étrangères qui est
allé hier avec le ministre de la guerre s’en
tretenir avec le général Savof déclare êwl
très satisfait de l’entrevue.
L'Autriche et le Monténégro
Cettigné, 8 janvier.
L’Autriche-Hongrie a fermé sa frontière du
côté de la Bosnie et de ‘Herzégovine pour
éviter, dit-elle, l’introduction de la petite vér
rôle ; elle empêche ainsi toutes les commu-
nications du Monténégro avec les dites prot
vinces.
On déclare ici que quatre cas seulement
ont été constatés au Monténégro et que la
mesure prise par l’Autriche est injustifiée,
car le Monténégro a pris toutes les mesurer
pour isoler les malades et enrayer la mala
die. Aucun nouveau cas n’a été constaté.
En Bosnie
Sarajeva, 8 janvier.
Huit étudiants ont été arrêtés sous l’incul
pation de haute trahison.
Les conversations austro-russes
Berlin, 8 janvier.
Le Lokal-Anzeiger donne des détails au sue
jet des conversations austro-russes. L’Autris
che-Hongrie aurait tout d’abord refusé d’ac
céder à une demande du gouvernement
russe qui lui proposait, il y a quatre semai
nes, un échange de vues au sujet d’une dé
mobilisation graduelle et simultanée des
deux côtés de la frontière.
Cette demande ayant été récemment re*
nouvelée et appuyée par une tierce puis*
sauce (l’Allemagne), l’Autriche-Hongrie ac*
cepta d’engager sur ce point une conversa
tion, à condition que cette conversation
n’eût aucun caractère officiel.
L’Autriche-Hongrie déclara alors que les
mesures prises en Bosnie et Herzégovine ng
sauraient être rapportées tant que la Serbid
conserverait des troupes dans les parties du
territoire de l’empire ottoman destinées à
pas rester entre les mains des Serbes. Le
gouvernement austro-hongrois désigne par
là les ports de l’Adriatique et une partie de
l’Albanie.
Au sujet de la Galicie, le gouvernement
austro-hongrois répondit que les mesures
qu’il avait prises dans ces régions ne pou
vaient être considérées comme anormales,
parce que depuis longtemps il était question
de compléter les cadres des corps d’armée
sur ce point de la frontière.
Dans ces conditions, le gouvernement
russe, a pensé qu’il ne saurait licencier la
classe qui devrait être au 1 er janvier russe
renvoyée dans ses foyers.
ETRANGHCE&
ITALIE
Une Maison s’écroule à Rome
Un mur s’est écroulé à Rome, sur la partit
postérieure d’une maison de la rue Tritone .
Une partie de l’immeuble s’est effondrée, en-
sevelissant quinze personnes.
Des secours ont été organisés aussitôt par
les pompiers et les soldats du génie. Après
de pénibles travaux, les victimes ont été re-
tirées des décombres. Onze d’entre elle:
étaient mortes ; les quatre autres plus ou
moins grièvement blessees.
Le ministre et le sous-secrétaire des tra-
vaux publics se sont rendus sur les lieux.
Les causes de la catastrophe ne sont pas
encore établies. On croit qu’elle est due à nu
affaissement du sol.
RUSSIE
La santé du tsarévitch
Les dépêches annonçant le voyage du fils
du tsar sur la Côte d’Azur sont inexactes.
Le tsarévitch est à Tsarskoïé-Sélo, près de
Saint-Pétersbourg, et beaucoup trop malade
encore pour supporter un aussi long voyage.
En réalité, la tuberculose dont il est atteint
fait de sérieux progrès et le prince héritier
de Russie est maintenant très gravement at
teint.
Le tsar, le tsarévitch avec les grandes du*
chesses ont fêté Noël au palais de Tsarskoïé
Sélo.
grandes puissances.
D’autre part M. Take Ionesco a en hier une
entrevue avec M. Venizelos, le chef de la dé
légation grecque, au sujet du sort futur des
communautés roumaines dans les différents
territoires qui pourraient être acquis par la
Grèce. Le premier délégué grec a assuré le
ministre roumain que les communautés
par le pissé
JAPON
Le Couronnement du Mikado
Le Cabinet a décidé que le couronnement
de l’empereur aurait lieu en 4914.
roumaines jouiraient comme
des plus larges libertés en ce
l’exercice du culte, les écoles, cw. uco LiMs
tés leur sont dès maintenant accordées par
qui concerne
etc. Ces liber-
a aucune ral-
la constitution grecque. Il n’y _ --
son pour que le gouvernement grec revienne
CHINE
Les Contingents allemands en Chine
Une force de 1,200 hommes va être dirigée
sur le territoire de Kiao-Tchéou, occupé par
les Allemands, dans la province du Chan-
toung, en Chine.
là-dessus *
Parmi les délégués grecs, on estime que le
gouvernement roumain se contentera de 222
.e ces
assurances.
Une avance de 12,500,000 tacs a la
Turquie
Londres, 8 janvier.
Le gouvernement ottoman recevrait im
médiatement 500,000 livres. Cette somme
sera avancée sans conditions. Dans le con
trat, il a cependant été stipulé par le gouver
nement ottoman que cette somme n’était
pas destinée à des dépenses militaires ; elle
sera affectée avant tout au payement des
fonctionnaires, de façon à éviter des trou
bles que pourrait amener principalement en
Turquie d’Asie le non-payement des soldes.
INFORMATIONS
Le Rendement des impôts
Leproduitdes impôts indirects et monopoles
pour le mois dedécembre s’élève à 323,928,300
francs, en augmentation de 4,534,900 francs
sur les évaluations budgétaires, et en plus-
value de 9,035,700 francs sur les recouvre
ments de décembre 1911. . -
La situation à la fin du douxième mols
l’exercice 1912 se résume donc deaaY
suivante : augmentation de 241,919,500 francs
sur les évaluations, diminution de 3224%
francs sur les recouvrements (e Per--
correspondante de l’année dermiere"
H' 11,50%
Administrateur • Délégué
Adresser tout ce qui concerne l'Administration'
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adressa Télégraphique : RANDOLET Havr
Administration, Impressions et Annonces, TBL. 10.47
AU HAVRE
A PARIS.
I& Pazest
I Centimes — EDTION DO HATIN
S Cenumeg
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Le Petit Havre
AN NON CES
Bureau du Journal, 118, boula de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HA VRE est désigne pour les Annonces judiciaires et légales
99e
9
Jeudi 9 Janvier 1943
Rédacteur en Chef, Gérant
UlPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Redaction
à M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure.'
l’Oise et la Somme
Autres Départements
Union Postale
TROH Mois
e Fr.
10 »
Six Mois
2(
Fr.
30
Fr.
Un AM
S.B •
44 »
On S ' a i ) o^ce également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de rranu
] Dernière Heure |
PARIS, TROIS HEURES MATIN
oaeki
me rMCW h
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 8 Janvier, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
Comptant ..
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
cal ne
£ 76 -/-
7/6
8 mois
£ 76 12/6
--
7/6
ETAIN
Comptant .
calme
£ 229 -/-
-/-
3 mois
£ 228 10/-
-/-
-/-
FER
Comptant..
facile
£67/6
3 d
3 mois....
£ 68/6
3 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 7 janvier 1913.
NEW-YORK, 8 JANVIER
Cotons i janvier, baisse 7 points ; mars,
baisse 5 points ; mai, baisse 3 points ;
juillet, baisse 4 points. — Soutenu.
Calés t hausse 8 à 12 points.
NEW-YORK, 8 JANVIER
Cuivre Standard disp,
— mars .........
Amalgamai. Cog...
Fer
e. w .om
C. PRICIDEKT
17 18
17 18
17 12
17 10
77 1,8
79 1/8
18 25
18 25
CHICAGO, 8 JANVIER
Blé sur
Mai
C. DÜ J0UR
91 7 8
Juillet . .
89 3 8
Maïs sur
Mai ......
49 5/8
c==
Juillet....
50 1 2
Saindoux sur.
Mai
9 77
—
Juillet....
9 83
C. PRECED
91 3/4
99 1/4
49 5/8
50 A/2
9 70
9 72
LA GUERRE D’ORIENT
La Démarche des Puissances
La démarche des puissances auprès de la
Turquie ne sera probablement pas faiteavant
a fin de la semaine.
L’entente paraît complète entre la Triple-
Entente et la Triple Alliance au sujet des
conseils à donner à Constantinople.
En ce qui concerne Andrinople, il ne
semble pas que la ville puisse tenir encore
longtemps.
Le bruit a même couru que des négocia
tions directes seraient engagées en vue de
la capitulation.
Mais l’accord entre les deux groupements
de puissances au sujet des îles de la mer
Egée n’est pas réalisé et les divergences qui
se sont produites sur ce point subsistent on-
Lièrement.
La Question Albanaise
La question de la délimitation de l’Albanie
ne sera abordée sérieusement que plus tard.
SOn règlement paraît toujours aussi difficile.
L’Autriche n’a pas jusqu’à présent modifié
son point de vue, et notamment en ce qui
concerne Scutari, elle manifeste toujours
l’intention de l’incorporer dans la future
Albanie.
Les Délégués à Londres
Londres, 8 janvier. — Tewfik Pacha s’est
rendu aujourd’hui au Foreign Office.
Les délégués de la paix dîneront demain
Chez M. Cambon.
Londres, 8 janvier. — L’ambassadeur de
Turquie, accompagné de Rechid Pacha, a eu
cette après-midi, au Foreign Office, une en
trevue avec sir Edward Grey.
La question d‘ Andrinople
CONSTANTINOPLE, 8 janvier. — L’Ikdam ap-
prend que Sir Edward Grey a fait au sujet
(‘Andrinople une proposition stipulant la
création entre la Turquie et la Bulgarie
d’une zone neutre dont ferait partie le vila-
yet d’Andrinople.
L’administration en serait confiée à des
fonctionnaires pris dans les services turcs.
Une proposition analogue sera faite pour
les îles de l’archipel.
Londres, 8 Janvier. — On apprend que la
mission bulgare n’a pas eu connaissance
officielle que la Turquie ait proposé d’appli
quer l’extraterritorialité aux tombeaux des
souverains et à la mosquée d’Andrinople.
Il est possible toutelois que cela ait été
suggéré à Sofia.
On assure que si la Porte formule une
telle suggestion, la Bulgarie manifestera une
attitude encore plus conciliante et qu’elle
serait prête à y consentir.
On ajoute que la Bulgarie a toujours mon
tré une grande tolérance religieuse et a été
soucieuse du libre exercice des droits reli
gieux.
LE MINISTRE DE LA GUERRE DE RUSSIE
EN FRANCE
Le ministre de la guerre de Russie, qui est
actuellement dans le midi de la France, sera
à Paris dimanche prochain 12 janvier ; il
sera reçu par M. Poincaré, président du
Conseil.
Le ministre compte repartir le soir même
pour Saint-Pétersbourg,
— Selon toutes probabilités, M. Poincaré,
président du Conseil, offrira dimanche pro
chain un déjeuner en l’honneur du ministre
de la guerre de Russie.
•=== -
LE VOYAGE DU ROI D'ESPAGNE
EN FRANCE
On dit que le roi Alphonse XIII passerait à
Bordeaux vers le 20 janvier, se rendant à
Paris.
L’accord franco-espagnol étant signé, le
jeune souverain tiendrait à saluer M. Fal-
hères avant que celui-ci ait quitté ses fonc
tions.
Mais on ne sait rien jusqu’à présent à Pa -
ris d’un projet de ce genre du roi d'Es
pagne .
VOYAGE DE L'ÉMIR ALI PACHA
Alger. — L’émir Ali Pacha, petit-fils d'Abd
elKader, accompagné de son neveu, le capi
taine de spahis Kalod, s’embarquera aujour
d’hui à destination de Marseille.
L’émir, qui se rend à Paris, compte être
reçu par le président du Conseil.
Ali Pacha a fait toute la campagne
turque dans les rangs ottomans.
— =====
L'EXÉCUTION DE RENARD
On croit que Renard, l’assassin du
dier Dormoy, sera exécuté cette nuit
nuit prochaine, à Versailles.:
italo-
briga-
ou ia
COMBAT ENTRE CARABINIERS
ET BANDITS
Rome.— Une patrouille de carabiniers lan
cée à la poursuite des bandits dans la cam
pagne près de Palerme, a essuyé une vive
fusillade.
Les carabiniers ont riposté et une véritable
bataille s’est engagée.
Un carabinier a été mortellement blessé.
Les bandits ont réussi à s’enfuir.
LA CRISE SARDINIERE
Nous avons, ces jours-ci, reproduit,
comme toute la presse, une note annonçant
que, depuis le 1 er janvier, l’Administration
des contributions directes a reçu avis de
fermeture de 116 usines de Bretagne et de
Vendée pour toute l’année 1913, et cette
décision de fermeture des usines de prépa
ration des sardines menace de plonger dans
la misère toute la population de pêcheurs
des départements de l’Ouest.
Aussi ce qui était tout d’abord apparu
comme un simple conflit entre les pêcheurs
sardiniers et leurs patrons, tend aujour
d’hui, par suite de cette grave décision du
groupement des “ricants de conserves, à
sa transformer en un double désastre éco-
nomique et social.
La question sa trouvant ainsi posée de
vant l’opinion en même temps que devant
les pouvoirs publics, il est intéressant de
rechercher quelles ont été les causes déter
minantes de la crise actuelle.
D’une façon générale, il ressort des |
déclarations faites à plusieurs de nos con
frères, que la décision prise par les usiniers
de fermer les fabriques sans avoir donné à
leur personnel aucun avis préalable, a
causé une grande surprise dans toute la
région intéressée.
de la crise sardinière, a communiqué à
notre confrère la déclaration suivante faite
aux pêcheurs :
— Il y a encore de la sardine dans les
mers vendéennes et bretonnes; il y en a
même en abondance. Des expériences ré
centes témoignent qu'on peut la prendre
presque sans rogue, c’est-à-dire presque
sans frais, avec des sennes et des filets tour
nants et coulissants : ces sennes, ces filets,
dont vous avez obtenu l’interdiction en
France, et au moyen desquels, en Espagne
et en Portugal, on pêche la sardine par
quantités prodigieuses. Mais vous avez peur
d’en prendre trop. Vous redoutez le brusque
avilissement des prix? Eh bien ! convenons:
40 que la pêche aux filets tournants ne sera
autorisée qu’en cas de disette de poisson sur
la côte; 20 que des prix minimum vous
seront garantis, après discussion, sur des
bases fixées par vous et par nous...
Les deux thèses en présence étant ainsi
exposées, il convient de rechercher si,
malgré la décision de Nantes, aucune solu
tion ne peut intervenir pour arranger à
l’amiable ce grand conflit.
Le Journal des Débats a déclaré que les
usiniers n’avaient aucune proposition à
faire, mais qu’ils pourraient, peut-être, en
écouter.
Et., de son côté, M; Charles Dulot con
cluait en ses termes une intéressante étude
faite sur place qu’a publiée le Temps :
Depuis lors, les fabricants se sont bornés à
dire : « Nous fermons, parce que nos usines
ne peuvent plus produire. Reportez-vous
aux documents où nous avons résumé tou-
» Faut-il que le parti du gouvernement
perde tout sang-froid ? Non, certes. Mais il
est naturel que nous nous préoccupions des
succès remportées par les intransigeants.
» Que faire en face de ce grand péril ? Car le
péril monarchique n’est -plus ; il est enterré
dans deux tombes.
» Qu’opposer au péril intransigeante L’union
et la concentration des forces républicaines!
Le Havre :
« Que faire en face de ce qui est anjour.
d hui l’unique péril pour la République ? Le pé
ril monarchique est enseveli dans deux tombes,
sur lesquelles ne fleurira aucun rameau
d’espérance. Regardons aujourd’hui l’autre pé
ril en face et opposons-lui la seule politique
efficace : pas de réaction, mais l’union des
forces républicaines capables de gouverne
ment...
» Nul ne peut désormais s’y tromper : l’in
transigeance a déployé son drapeau ; il faut-
donc choisir entre la République gouverne
mentale et l’autre î »
Il semble bien résulter de ce qui précède :
1° Que c’est au Havre qu’a été prononcée,
le 14 octobre 1883, la phrase sur laquelle on
discute ;
20 Qu’à défaut de texte officiel du discours
en discussion, les paroles de Jules Ferry ont
subi une certaine déformation ;
30 Qu’il est exact qu’il a signalé tout à la
fois la disparition du péril de droite et l’appa
rition d’un péril à gauche.
Veuillez agréer, Monsieur le rédacteur en
chef, l’assurance de mes sentiments distin
gués.
Nous venions de subir la terrible tempête
qui ravagea nos côtes le 30 septembre der- ,
nier, a dit un membre du Syndicat des pe-A tes les phases de la crise, ou sont exposés
chenrs à un rédacteur de l’Action; plus de la
moitié des barques étaient hors de service,
lorsque fut signalé le passage de nombreux
DENIS GUILLOT,
avocat,
ancien premier adjoint au maire
du Havre.
Eu Turquie
Constantinople — On dement que la Porte
ait demande l’intervention des puissances
en faveur de la paix.
On croit que l’entrevue du général Savoff
avec Nazin Pacha et Noradounghian Effendi
n'a pas abouti à une entente.
Les Ottomans à l’étranger ont informé la
Porte qu’une démarche des puissances à
Constantinople était imminente.
Dans les cercles officiels on craint que les
puissances ne conseillent l'abandon d'Andri-
nople et des îles de la Mer Egée.
Un Câble coupé
Roue. — Les Grecs ont coupé le câble re
liant Valona à l’Italie.
Valona se trouve ainsi complètement iso
fée.
Cette nouvelle a été portée à Corfou par
trois journalistes italiens qui ont réussi à
franchir les lignes du blocus.
Les Iles de la Mer Egée
Londres, 8 janvier. — D’après des infor
mations recueillies dans les milieux grecs,
on est surpris des bruits qui circulent avec
persistance au sujet des intentions des puis
sances relativement aux îles de la mer Egée.
On n’y ajoute d’ailleurs pas foi.
Cependant, on juge bon que le public ne
se méprenne point à cet égard et sache bien
que les alliés insisteront avec autant d’éner
gie sur la demande de l’ultimatum qu’en ce
qui concerne Andrinople.
Nouvelles autrichiennes
Vienne, 8 janvier. — M. Teodorof, minis-
tre bulgare des finances, est arrivé à Vienne.
On mande de Constantinople que l’organe
jeune turc Tasvi Ifkiar publie un article at-
laquant le gouvernement pour sa politique
pendant la guerre et les négociations de paix,
et concluant que la nation en a assez, qu’elle
doit maintenant reprendre la guerre pour
sauver la situation.
LES CONSERVATEURS ESPAGNOLS
Madrid, 8 janvier. — La réunion des con
servateurs a été très courte ; commencée à
trois heures, elle était terminée à quatre.
Le général Azcarraga, après avoir faitl’his-
torique de la démission de M. Maura, a pro
posé de choisir le marquis des Pidal comme
chef du parti conservateur.
Le marquis alors a lu un message affir
mant que l’on doit considérer la démission
de M. Maura comme n’ayant pas été pré
sentée.
NOUVEAU MINISTÈRE PORTUGAIS
Lisbonne, 8 janvier. — Le ministère est
ainsi constitué :
Présidence du Conseil et intérieur, M. Af-
fonsa Costa ; colonies, M. Almeida Ribeiro ;
guerre, M. Pereira Bastos ; travaux publics,
M. Antonio Maria Silva ; marine, M. Freitas
Ribeiro ; affaires étrangères, M. Gonzalès
Texeira.
M. Affonsa Costa a offert le portefeuille des
finances à M. Marnoco Souza et celui de la
justice à M. Paulo Falcao.
Il attend la réponse de ceux-ci.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Rencontre Carpentier-Moreau
La rencontre de Carpentier et de Moreau
a eu lieu hier soir devant une salle comble.
Les deux hommes étaient dans une con
dition parfaite.
Pendant toute la rencontre, sauf à un ou
deux rounds, Carpentier eut un avantage
très marqué.
Au 8 e round, Carpentier atteignait Moreau
d’un double crochet du gauche et du droit
et le mettait à terre.
Moreau ne se relevait qu'après la 9e se
conde.
Au moment où il se relevait, Carpentier
par un uppercut, le renvoyait à terre au
milieu des cordes.
Les soigneurs voyant leur homme irrémé
diablement perdu décidaient alors l’abandon.
EN HOLLANDE
La Haye, 8 janvier. — La reine a suppri-
ené les départements de la marine et de la
guerre ; elle a institué un département de la
défense qui entrera en vigueur à une date
qui sera fixée ultérieurement.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la HIBRATRIE INTEHMRTIONALE
108, rue St-Lazare, 108
(immeuble de l'HOTEL TE.RRHNUS)
bancs. Pour éviter une baisse exagérée des
prix, il fut décidé que la production’ serait
limitée à quinze mille poissons par jour et
par barque. Les patrons nous firent des pro
positions que nous avons jugées inaccep
tables.
Un conflit se produisit alors entre les usi
niers et les pêcheurs, qui amena à Douar-
nenez les violents incidents que vous savez.
C’est alors que les fabricants de conserves,
qui ne se réunissent d’ordinaire en Congrès
annuel qu’une fois par an, au mois d’avril,
tinrent le 22 octobre un Congrès extraordi
naire au cours duquel fut décidée la créa
tion immédiate d’un Syndicat national des
fabricants de conserves de sardines et autres
poissons.
Une réunion du Syndicat patronal eut lieu
et décida dans le plus grand mystère la fer
meture des usines ; à la date du 1 er janvier,
il fut convenu que chaque fabricant écrirait
au directeur des contributions directes pour
chacune des usines fermées la lettre sui
vante :
a Monsieur, notez qu’à partir du D? janvier,
l’usine est fermée, et qu'il faut par conséquent
la rayer du rôle des contributions directes pour
1913. »
C’est seulement par ces lettres à l’admi
nistration que la nouvelle de la fermeture
prochaine s’est répandue à Nantes et que
nous l’avons connue dans les derniers jours
de décembre.
Depuis lors aucune explication n’a été
fournie. Une telle réserve, en ce qui con
cerne une aussi grave mesure, conduira le
public à apprécier sévèrement l’attitude des
fabricants de conserves qui ne prennent
même pas la peine de justifier leur décision.
Lorsque, en effet, nous avons tenter de
limiter la production pour relever les prix,
les usiniers nous avaient, en octobre der
nier, menacés du lock-out. Bien qu'aujour-
d’hui on prétende expliquer cette fermeture
par des raisons économiques, la mesure prise
ne nous paraît que la mise à exécution des
menaces faites par les usiniers pour nous
obliger à nous soumettre.
Telle est la manière de voir des pêcheurs
syndiqués. Il faut dire, à ce sujet, que
ceux-ci ne sont pas encore directement
frappés par la fermeture des usines.
La pêche de la sardine, qui n’a lieu que
de mai à octobre, est, en effet, suspendue
normalement pour quatre mois encore. Il
est donc incontestable que la fermeture des
usines n’a pas, en ce moment, une consé
quence aussi désastreuse pour la popula
tion de la côte qu’elle en aura en pleine
saison de pêche.
Mais, par contre, elle réduit au chômage
une foule de travailleurs, notamment les
ferblantiers, les soudeurs qui, pendant la
saison d’hiver, fabriquent les boîtes de
conserve. Ceux-ci sont, dès maintenant,
frappés de la plus noire misère. Ils parais
sent profondément découragés et n’envisa
gent qu’avec peine la perspective de s’ex
patrier pour aller grossir la population
des sans-travail des grandes villes ouvriè
res.
En ce qui concerne l’avenir, les pêcheurs
de la côte paraissent plus résignés : « Pas
de sardines, disent-ils, c’est la misère !
Trop de sardines, c'est la misère ! En ef
fet, dès que la production augmente, les
prix baissent ; nous sommes sans autres
débouchés que la vente aux usiniers qui
font les prix à leur guise. Dès lors, à quoi
nous servirait de chercher à réaliser la pê
che intensive ? »
La thèse des patrons est naturellement
différente. A leur avis, la crise est impu
table aux pêcheurs qui, en voulant mainte
nir des prix trop élevés, les plongent dans
une misère dont on ne parle pas, mais qui
équivaut à celle des marins.
« Les pêcheurs, a déclaré M. Arthur Be
noît au Radical, procèdent sans aucunes
connaissances scientifiques, au petit bon
heur. »
Et M. Louis Amieux, secrétaire du grou
pement des fabricants français pour l’étude
tous les efforts que nous avons faits depuis
onze ans pour remédier à la crise. Tous les
remèdes auxquels nous avons songé sont
restés sans effet ou nous ont été interdits.
Nous n’en avons pas à proposer. »
Ainsi il est bien entendu que les fabricants
ne feront aucune démarche, pas plus au
près des pouvoirs publics qu’auprès des Syn
dicats de pêcheurs. Ils ne demanderont rien.
Et les revendications qu’on leur a prêtées, ils
ne les formuleront pas. Ils attendront qu’on
leur tasse des propositions — si on juge à
propos de leur en faire.
La solution rationnelle du conflit, qui
ménagerait à la fois les intérêts des usi
niers et ceux des marins, sera-t-elle possi
ble à trouver dans ces conditions ?
Il le faut encore espérer, et que cette so
lution pourra bientôt intervenir, car, si l’é
poque de la pêche ne s'ouvre que dans
quatre mois, les ouvriers et les ouvrières
des sardineries sont déjà sans travail, et
c’est la plus noire misère et la faim qui les
menacent.
[a Guerre d'Orient
E&s
F. POLET.
Un Point d-Hintoiro
UNE PHRASE DE JULES FERRY
« Le péril n’est plus à droite >
An sujet d’un article de M. Camille Pel-
letan paru dans le Matin, où il était fait allu
sion à une parole demeurée célèbre et attri
buée à M. Jules Ferry dans une forme d’ail
leurs inexacte, M. Denis Guillot a adressé
à notre confrère une lettre intéressante par
laquelle il établit que la phrase fut bien
prononcée au Havre, au cours d’un voyage
officiel, mais qu’elle a subi depuis une dé
formation.
Voici cette lettre qui rétablit les faits et
les place sous leur vrai, jour :
Le Havre, le 6 janvier 1913.
Monsieur le Rédacteur en chef,
Un article de M. Camille Pelletan et une
lettre de M. Paul Robiquet viennent de po
ser dans le Matin la question de savoir si le
mot attribué à Jules Ferry : « Le péril n’est
plus à droite, il est à gauche », est authen
tique et a vraiment une valeur historique.
Permettez-moi d’appeler votre attention
sur des documents qui me semblent de na
ture à résoudre cette question.
A la date du 14 octobre 1883, Jules Ferry,
alors président du Conseil, accompagné de
M. Raynal, s’est rendu au Havre en voyage
officiel. Au cours d’un banquet qui lui a été
offert à l’Hôtel de Ville par la Municipalité
dans la soirée du 14, il a prononcé un dis
cours dans lequel, après avoir traité la ques
tion économique, il s’est expliqué sur la si-
tuation politique. Il faut se rappeler qu’on
se trouvait au lendemain de la retraite du
général Thibaudin, ministre de la guerre (5
octobre), pour lequel les partis avances
avaient pris nettement parti. On était encore
sous le coup des incidents qui s’étaient pro
duits à Paris lors du voyage du roi d’Espa-
gne Alpnonse XII, qui avaient donné lieu à
des critiques très vives contre le ministère,
aussi bien de la part des partis de droite que
de l’extrême-gauche.
Or, si je me reporte aux trois journaux
quotidiens du Havre du 15 octobre 1883, qui
ont rendu compte des discours prononcés
au banquet, je note que l’on y trouve, dans
des termes différents, il est vrai, l’expression
de cette idée « que le péril de droite a dis
paru et qu’il y a un certain péril à gauche. »
Comme l’orateur a sans doute improvisé
ou que du moins il n’y a pas eu de version
officielle de son discours, il convient de rap
procher les trois comptes rendus. J’en ex
trais les parties essentielles pour la solution
du problème :
Journal du Havre :
« L’intransigeance est le seul péril.
» Aujourd'hui, le péril monarchique est mort,
il repose sous deux tombes, et aucun ra
meau ne reverdira sur elles.
» Restent les intransigeants. Sans exagé
rer le péril, il faut le regarder en face. Notre
politique est celle de l’union de tous les ré
publicains 1 »
Courrier du Havre :
« Il y a dans ce pays, depuis les vacances,
une expansion d'intransigeance sur laquelle
les hommes soucreux de l’avenir de la Répu
blique ne sauraient trop porter leur atten
tion.
L’AotioL des Puissances
Londres, 8 janvier.
Voici quelques renseignements sur la for-
me et l’objet de l’intervention des puissan
ces :
1» Tonne de l’intervention.
La démarche des puissances sera faite col
lectivement par leurs représentants à Cons
tantinople.
Les six ambassadeurs devront rédiger une
note concertée d'après les instructions iden
tiques qui leur seront adressées.
Cette note concertée sera remise à la Porte
par le doyen du corps diplomatique.
On a voulu éviter, en procédant ainsi, que
des commentaires différents ne donnassent
à la Turquie l’impression d’une divergence
de vues entre les puissances, comme ce fut
le cas au mois de décembro. — **
2° Objet de la démarche.
La note concertée rappellera en premier
lieu que c’est la Turquie qui a demandé à
négocier. Elle rappellera sans doute aussi
les sacrifices consentis au cours des négo
ciations de Londres par les délégués otto
mans.
Cela posé, la note expliquera que la ces
sion d’Andrinople aux alliés est nécessaire
pour l’établissement d’une frontière stable
et de rapports pacifiques durables.
Elle ajoutera que les puissances s’engagent
à obtenir des alliés des garanties précises en
faveur des musulmans, comme aussi pour
assurer le respect des tombeaux des khali
fes, des mosquées et des biens habous.
En ce qui concerne les îles, la question
est plus compliquée.
La Turquie abandonne dès maintentant la
Crète et les puissances savent qu’elle cédera
sans difficultés les îles éloignées de la côte
d’Asia. La difficulté porte donc sur les Spo-
rades et les autres îles de la côte d’Asie-Mi-
neure.
Il est probable que les puissances deman
deront à la Turquie un désistement d’en
semble. Mais on incline à penser que les
îles voisines des Dardanelles doivent suivre
le sort des Détroits, c’est-à-dire rester à la
Turquie.
En ce qui concerne Chio, Mitylène, Cos et
Rhodes, le débat sera plus vif, la Turquie
paraissant intransigeante. On peut prévoir,
à cet égard, une transaction.
Enfin la note concertée touchera à la
question financière et assurera la Turquie
du concours dont elle a besoin.
Les négociations bulgaro-roumaines
Londres, 8 janvier.
M. Ionesco a eu hier une nouvelle conver
sation avec M.Danef. Il est probable qu’il en
aura également avec les autres délégués ser
bes et grecs afin d’examiner la situation fu
ture des communautés roumaines qui se
trouveront annexées par les alliés.
On dément la nouvelle que la Bulgarie
aurait consenti à accorder à la Roumanie
les territoires que celle-ci lui réclamait.
Les négociations n’avancent que lentement
et il semble difficile que là encore on puisse
trouver une solution satisfaisante sans une
intervention plus ou moins directe des
Les maisons qui ont consenti cette avance
ont promis de faire, le jour de la signature
de la paix, un second versement d’égale im
portance. Il sera ultérieurement suivi à une
date encore indéterminée par un troisième
versement.
La Turquie refuserait
de nouvelles Concessions
Constantinople, 8 janvier.
Un membre du Cabinet dit que la Porte est
très vexee de la tournure des événements et
est indignée de l’attitude des délégués balka
niques. La Porte a consenti des sacrifices ter
ritoriaux considérables et se refuse à eu faire
d’autres. Aujourd’hui comme demain, elle
maintiendra ses propositions concernant An
drinopie et les îles de la mer Egée et elle ne
peut faire plus. Les cercles officieux sont pér
niblement impressionnés de l’attitude d(
l’Europe qui tombe sur le vains’.
Le ministre des affaires étrangères qui est
allé hier avec le ministre de la guerre s’en
tretenir avec le général Savof déclare êwl
très satisfait de l’entrevue.
L'Autriche et le Monténégro
Cettigné, 8 janvier.
L’Autriche-Hongrie a fermé sa frontière du
côté de la Bosnie et de ‘Herzégovine pour
éviter, dit-elle, l’introduction de la petite vér
rôle ; elle empêche ainsi toutes les commu-
nications du Monténégro avec les dites prot
vinces.
On déclare ici que quatre cas seulement
ont été constatés au Monténégro et que la
mesure prise par l’Autriche est injustifiée,
car le Monténégro a pris toutes les mesurer
pour isoler les malades et enrayer la mala
die. Aucun nouveau cas n’a été constaté.
En Bosnie
Sarajeva, 8 janvier.
Huit étudiants ont été arrêtés sous l’incul
pation de haute trahison.
Les conversations austro-russes
Berlin, 8 janvier.
Le Lokal-Anzeiger donne des détails au sue
jet des conversations austro-russes. L’Autris
che-Hongrie aurait tout d’abord refusé d’ac
céder à une demande du gouvernement
russe qui lui proposait, il y a quatre semai
nes, un échange de vues au sujet d’une dé
mobilisation graduelle et simultanée des
deux côtés de la frontière.
Cette demande ayant été récemment re*
nouvelée et appuyée par une tierce puis*
sauce (l’Allemagne), l’Autriche-Hongrie ac*
cepta d’engager sur ce point une conversa
tion, à condition que cette conversation
n’eût aucun caractère officiel.
L’Autriche-Hongrie déclara alors que les
mesures prises en Bosnie et Herzégovine ng
sauraient être rapportées tant que la Serbid
conserverait des troupes dans les parties du
territoire de l’empire ottoman destinées à
pas rester entre les mains des Serbes. Le
gouvernement austro-hongrois désigne par
là les ports de l’Adriatique et une partie de
l’Albanie.
Au sujet de la Galicie, le gouvernement
austro-hongrois répondit que les mesures
qu’il avait prises dans ces régions ne pou
vaient être considérées comme anormales,
parce que depuis longtemps il était question
de compléter les cadres des corps d’armée
sur ce point de la frontière.
Dans ces conditions, le gouvernement
russe, a pensé qu’il ne saurait licencier la
classe qui devrait être au 1 er janvier russe
renvoyée dans ses foyers.
ETRANGHCE&
ITALIE
Une Maison s’écroule à Rome
Un mur s’est écroulé à Rome, sur la partit
postérieure d’une maison de la rue Tritone .
Une partie de l’immeuble s’est effondrée, en-
sevelissant quinze personnes.
Des secours ont été organisés aussitôt par
les pompiers et les soldats du génie. Après
de pénibles travaux, les victimes ont été re-
tirées des décombres. Onze d’entre elle:
étaient mortes ; les quatre autres plus ou
moins grièvement blessees.
Le ministre et le sous-secrétaire des tra-
vaux publics se sont rendus sur les lieux.
Les causes de la catastrophe ne sont pas
encore établies. On croit qu’elle est due à nu
affaissement du sol.
RUSSIE
La santé du tsarévitch
Les dépêches annonçant le voyage du fils
du tsar sur la Côte d’Azur sont inexactes.
Le tsarévitch est à Tsarskoïé-Sélo, près de
Saint-Pétersbourg, et beaucoup trop malade
encore pour supporter un aussi long voyage.
En réalité, la tuberculose dont il est atteint
fait de sérieux progrès et le prince héritier
de Russie est maintenant très gravement at
teint.
Le tsar, le tsarévitch avec les grandes du*
chesses ont fêté Noël au palais de Tsarskoïé
Sélo.
grandes puissances.
D’autre part M. Take Ionesco a en hier une
entrevue avec M. Venizelos, le chef de la dé
légation grecque, au sujet du sort futur des
communautés roumaines dans les différents
territoires qui pourraient être acquis par la
Grèce. Le premier délégué grec a assuré le
ministre roumain que les communautés
par le pissé
JAPON
Le Couronnement du Mikado
Le Cabinet a décidé que le couronnement
de l’empereur aurait lieu en 4914.
roumaines jouiraient comme
des plus larges libertés en ce
l’exercice du culte, les écoles, cw. uco LiMs
tés leur sont dès maintenant accordées par
qui concerne
etc. Ces liber-
a aucune ral-
la constitution grecque. Il n’y _ --
son pour que le gouvernement grec revienne
CHINE
Les Contingents allemands en Chine
Une force de 1,200 hommes va être dirigée
sur le territoire de Kiao-Tchéou, occupé par
les Allemands, dans la province du Chan-
toung, en Chine.
là-dessus *
Parmi les délégués grecs, on estime que le
gouvernement roumain se contentera de 222
.e ces
assurances.
Une avance de 12,500,000 tacs a la
Turquie
Londres, 8 janvier.
Le gouvernement ottoman recevrait im
médiatement 500,000 livres. Cette somme
sera avancée sans conditions. Dans le con
trat, il a cependant été stipulé par le gouver
nement ottoman que cette somme n’était
pas destinée à des dépenses militaires ; elle
sera affectée avant tout au payement des
fonctionnaires, de façon à éviter des trou
bles que pourrait amener principalement en
Turquie d’Asie le non-payement des soldes.
INFORMATIONS
Le Rendement des impôts
Leproduitdes impôts indirects et monopoles
pour le mois dedécembre s’élève à 323,928,300
francs, en augmentation de 4,534,900 francs
sur les évaluations budgétaires, et en plus-
value de 9,035,700 francs sur les recouvre
ments de décembre 1911. . -
La situation à la fin du douxième mols
l’exercice 1912 se résume donc deaaY
suivante : augmentation de 241,919,500 francs
sur les évaluations, diminution de 3224%
francs sur les recouvrements (e Per--
correspondante de l’année dermiere"
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