Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-01-08
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 janvier 1913 08 janvier 1913
Description : 1913/01/08 (A33,N14501). 1913/01/08 (A33,N14501).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637850g
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
33” Année
N 11,504
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Mercredi 8 Janvier 194 $
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à M. 0. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 35
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Le Petit
avre
AU HAVRE
A PARIS
Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces judiciaires et (égales
AN NON GES
Bureau du Journal, 112. bould de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des ? Journaux de la Région
En Vente
1913
Un Emprunt Turo
Londres, 7 janvier. — Des dispositions ont
été prises aujourd'hui à Londres pour l’émis
sion d’un emprunt turc à court terme.
Il ne s'agit pas d’un emprunt de guerre ;
le chiffre en est peu élevé.
Cet emprunt a pour objet de parer aux
besoins les plus pressants du gouvernement.
Le fait que cet emprunt a pu être conclu
indique que la perspective de paix s’est amé
liorée.
L'Election Présidentielle
Les Manœuvres
de M, Pelletan
HAVAE
Un
Paris, trois heures matin
LÉGION-D’HONNEUR
Par décret rendu sur la proposition du
grand chancelier do la Légion-d’Honneur, M.
Teyssier, colonel d’infanterie en retraite, est
élevé à la dignité de grand officier de la Lé-
gion-d’Honneur (38 ans de services, 3 cam
pagnes et 4 blessures — ancien commandant
de la place de Bitche en 1870-71 — comman
deur du 12 juillet 1880).
M. Jusserand, ambassadeur à Washington,
est promu grand officier de la Légion-d’Hon-
neur.
Sont promus commandeurs : MM. Saint-
René Taillandier, ministre à Lisbonne et Ga-
varry, directeur des affaires administratives
et techniques au ministère des affaires étran
gères.
DÉPÊCHÉS COMMERCIALES
M. MILLERAND A SAUMUR
SAUMUR. — M. Millerand, ministre de la
guerre, a visité hier l’école de cavalerie où
il a assisté à différents exercices d’équitation
des élèves. Puis il a visité les ateliers de
l’école.
Le soir, le ministre a offert un grand dîner
aux officiers supérieurs de l’école.
Le ministre se rendra aujourd’hui à Saint-
Maixent.
NEW-YORK. 7 JANVIER
Cotons : janvier, baisse 5 points ; mars,
baisse 4 points ; mai, baisse 4 points ;
millet, baisse 4 points. — Soutenu.
Calés x hausse 3 points à baisse 3 points.
NEW-YORK, 7 JANVIER
Cuivre Standard disp.
— mars .........
Amaigamat. Cop...
Fer ............
. >5 10»
t. P&ICEDINT
17 18
17 25
17 10
17 12
79 18
77 5 8
18 25
18 25
CHARCUTIER ÉLECTROCUTÉ
RIVEDE-GIER. — Hier soir, M. Billard, 20
ans, employé chez M. Charvolin, charcutier
à Rive-de-Gier, a été électrocuté par un fil
d’éclairage.
La mort a été pour ainsi dire instantanée.
L’intervention de quatre médecins n’a pu
ramener l’infortune à la vie.
CHICAGO, 7 JANVIER
C. DU JOUR
C. PREGED
Blé sur
Mai
Juillet....
91 3/6
92 » /»
99 1 4
89 5 8
Maïs sur.....
Mai
49 5/8
49 5 8
Juillet....
50 4/2
50 1 2
Saindoux sur.
Mai ......
9 70
9 87
. Juillet...
Laet .
- W
9 90
LA GUERRE D’ORIENT
LA TRAITE DES BLANCHES
M. Boucard, juge d’instruction, vient de
lancer un mandat d’arrêt contre une dame
Andréa qui, en septembre dernier, engagea
comme dame de compagnie une demoiselle
G..., infirmière à l’Hlopital Broca, mais en
réalité la conduisit dans une maison close
de Buenos-A y res.
A son retour en France, Mlle G... déposa
une plainte contre la proxénète et contre
une demoiselle Tardy qui avait servi d’inter
médiaire, alors qu’elle se trouvait en traite
ment à l’Hôpital Broca.
La demoiselle Tardy vient d’être arrêtée
au Mans, où elle s’etait mariée dernière
ment.
Rédacteur eu Chef. Gérant
Hippolyte FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontonelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
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! Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,
I Oise et la Somme..,,.,
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'rsnoo
L’Intervention des Puissances
Vienne. — D’après plusieurs journaux
viennois, l’intervention des puissances à
Constantinople est attendue pour demain.
La question d‘ Andrinople
Rome. — Un des plénipotentiaires balkani
ques interwiewé par le correspondant de la
Tribuna à Londres, lui a fait les déclarations
suivantes :
« La Triplice est décidée, comme la Triple
entente, à résoudre la question d’Andrino-
pie qui est fondamentale pour la conclusion
de la paix.
» La Triplice conseillera donc à la Turquie
de céder et de se contenter de certaines
concessions concernant les mosquées et le
tombeau des souverains.
» La question des îles est plus compli
quée, mais heureusement, moins impor
tante.
» L’opinion prédominante est que leur si
tuation géographique doit prévaloir. Or,
cette situation est évidemment en faveur de
la Turquie.
» J’ajouterai que pendant que se poursuit
le réglement de la question intéressant la
Turquie d’Europe, l’Europe doit veiller à
éviter que la question de la Turquie asiati
que ne soit posée. »
En Turquie
Constantinople, 7 janvier. — Envoyé spé
cial d’Havas. — Nazun pacha et Noradoun-
ghian effendi sont partis aujourd’hui, par
train spécial, pour aller rencontrer le gené-
cal Savoff.
Ils sont rentrés dans la soirée.
CONSTANTINOPLE. 7 janvier. — Envoyé spé
cial d'Havas. — La tension entre Kiamil pa-
LES COMPLICES DE NOURY
Les inspecteurs de la première brigade
mobile ont arrêté à son domicile, 36, rue
Fontaine, la fille Denise Simard, âgée de 20
ans, maîtresse de Nourv avec laquol olle vi
val marnarement depuis neuf mois.
La perquisition opérée au domicile de cette
fille a amené la découverte d’un stock consi
dérable de marchandises provenant de di
vers vols et d’un outillage complet de cam
brioleur.
Le frère de la fille Simard, qui est âgé de
seize ans, a été également arrêté.
On a trouvé chez lui de nombreux objets
provenant des vols effectués par Noury et
par ses complices.
UNE AFFAIRE DE VOLS
Cherbourg. 7 janvier.— La police spéciale
vient uarrêter le quartier-maitre vétéran
Leseigneur et le brocanteur Moisan qui sont
accuses de vol et de complicité par recel
d’une certaine quantité de bronze provenant
du cuirassé Neptune.
Les recherchent continuent.
UNE GRÈVE SANGLANTE
Cerbere — On mande de la Filguera qu’un
groupe de grévistes métallurgistes a attaqué
à coups de revolver la maison d un contre
maître.
Ce dernier a reçu une balle en pleine poi
trine ; son état est désespéré.
Deux parents du contremaître ont été éga
lement blessés.
La fusillade a duré une demi-heure.
La garde civile a dû tirer et charger.
Plusieurs grévistes ont été blesses.
De nombreuses arrestations ont été opé
rées.
cha et le parti militaire Jeune-turc,
reprendre les hostilités plutôt que
Andrinople, s’accentue.
, qui veut
a de céder
A propos de la Conférence de la paix
Londres. — Les conversations entre la Rou
manie et la Bulgarie, au sujet de la rectifica-
tion des frontières, n’avancent pas.
M. Jonesco a eu aujourd’hui une nouvelle
entrevue avec M. Daneff.
Les milieux balkaniques ne semblent pas
pressés de discuter cette question. Ils sont
d’avis qu’il conviendrait de désigner un dé
légué spécial pour traiter de la question avec
la Roumanie.
De leur côté, les Roumains ne semblent
pas très optimistes sur le succès qu’ils pour-
iront obtenir près des Bulgares.
On assure cependant que les grandes puis
sances s’interposeront pour éviter une guer
re entre la Bulgarie et la Roumanie.
L’atmosphère diplomatique à Londres pa
rait tout à la paix et les puissances semblent
d’accord sur la nécessité d’aplanir les diffi-
cultés qui se dr essent dans les affaires baika-
niques.
Les choses se sont améliorées dernière
ment entre la Russie et l’Autriche par suite
UN VAPEUR SE JETTE A LA COTE
Astoria, 7 janvier. — Le vapeur fiosecrand 1
avec un chargement d’huile, s’est jeté à la
côte par une violente tempête.
La cime du grand-mât marque la place où
le navire est submergé.
Trente-trois hommes de l’équipage ont
péri. Trois survivants sont restés crampon
nés au mât. Tous les efforts faits pour les
sauver sont jusqu'à présent restés vains.
UN TRANSATLANTIQUE ÉCHOUÉ
New-York. — Le transatlantique Adriatique
s’est echoue par temps de brouillard en vue
de l’îledu Gouverneur.
Le navire ne court aucun danger.
COLLISION DE NAVIRES
Ceuta, 7 janvier. — Le vapeur italien Spe-
ranza étant entré en collision avec un va
peur anglais, a dû s’échouer à la côte par
suite d’une abondante voie d’eau.
L'équipage est sauf.
de la franchise avec laquelle les deux puis
sances se sont expose leurs vues en ce —
concerne les mesures militaires prises
ui
les
deux côtés.
En ce qui concerne la conférence de la
paix, la situation est sans changement.
Les milieux turcs croient que les délégués
ottomans ne quitteront Londres que si l’on
ne trouve aucun moyen d’arrangement.
Voyage do M. Teodorof
VOFIA. — M. Teodorof, ministre des finan
ces, est parti aujourd’hui.
Le but de son voyage serait Saint Péters-
bourg, mais il semble certain que le minis
tre se rendra en France,
LA CRISE MINISTÉRIELLE
EN PORTUGAL
Lisbonne. — M. Almeida ayant renoncé à
former le nouveau Cabinet, M. de Arriaga,
président de la République, a fait appel a M.
Costa, qui a accepté.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
h la LIBRAIRIE IMTEMMATIONALE
108, rue Saint-Lazare, 108
(immeuble de l’HOTEL TERMINUS)
M. Camille Pelletan a donné dimanche,
dans le Matin, quelques souvenirs d’élec
tions présidentielles, et cet article d’allure
un peu sibylline a déjà suscité de nom
breux commentaires. Ayant rappelé la dé
mission de Jules Grévy, M. Camille Pelle
tan en arrive à l’élection présidentielle du
3 décembre 1887, où les candidats en pré
sence étaient : Sadi-Carnot, Jules Ferry, le
général Saussier et M. de Freycinet, — et
il la commente en ces termes :
Ce qui donnait à la lutte son caractère pas
sionné, c’était la candidature de Jules Ferry.
Je n’ai nul désir de réveiller aujourd’hui des
divisions et des querelles dont le souvenir
s’efface, mais on comprend sans peine
qu’avec Jules Ferry, la présidence ne per
dait pas seulement son caractère de neutra
lité : elle prenait un caractère de combat et
de combat violent. On sait qu’il avait pro
noncé ce mot significatif : « Le péril n’est
plus à droite, il est à gauche. » Et cela, non
contre les socialistes proprement dits, qui,
alors, n’existaient pour ainsi dire pas à la
Chambre, mais contre les radicaux, entrés
en force au Palais-Bourbon lors des élec
tions de 1885. Un tel mot permettait de juger
ce qu’il serait à l’Elysée...
Puis, M. Pelletan raconte, de façon pitto
resque, comment il délibéra au palais de
Versailles, avec quelques amis, dans un
petit cabinet de débarras, parmi des coffres
à bois, des balais et des brosses. La conspie
ration de M. Pelletan et de M. Clemenceau
fut dirigée contre Jules Ferry, appuyé par
les fractions modérées de la Chambre et du
Sénat, — et Sadi Carnot fut élu.
Si M. Pelletan avait ainsi combattu Jules
Ferry et s’il avait, en compagnie de
MM. Clemenceau, Lockroy, Tolain et Viette,
organisé cette coalition avec les socialistes
et les blanquistes, c’est que, dit-il, le rôle du
président de la République étant analogue 1
à celui d’un souverain constitutionnel, « les
hommes de parti et de lutte, désignés pour
un rôle de direction gouvernementale acti
ve, ont leur place marquée à la présidence
du Conseil, où ils répondent de leurs actes
devant les Chambres ». Mais, « ce serait
violer absolument l’esprit de la Constitu
tion que de les porter à l’Elysée, où ils se
raient forcément opnduits a usurper un foie
acusans aucune des responsabilités qui,
dans un pays libre, sont inséparables du
pouvoir ».
Nous avons dit que cet article de M. Ca
mille Pelletan avait provoqué de nombreux
commentaires. Parmi les plus intéressants,
il faut citer, sans doute, ceux de La Petite
République, organe des républicains socia
listes indépendants.
Dans son numéro, d’hier mardi, notre
confrère s’exprimait en ces termes :
. .Mais qui donc a visé le brillant polémiste
et quel candidat lui apparaît mériter cette
excommunion prématurée? On en est sur ce
point réduit à des conjectures et certains ont
été jusqu’à prêter à M. Pelletan la maligne
intention de saper d’avance la candidature
de ce radical bon teint qu’on tient peut-être
en réserve dans les couloirs silencieux et
peu fréquentés des bureaux de la rue de
Valois.
A l’heure actuelle, en tout cas, il n’est au
cun des candidats déclarés qui puisse se
reconnaître dans la pochade de M. Camille
Pelletan.
Qui oserait accuser M. Ribot de nourrir de
si noirs desseins et de prétendre transformer
en pugilats ces luttes parlementaires aux
quelles il apporta tant de courtoisie et de sé
rénité ?
M. Poincaré ? Mais, si fantaisiste que soit la
plume de M. Pelletan, elle n'oserait tout de
même travestir à ce point une réalité si évidente
et présenter comme un futur Président de combat
le chef de gouvernement qui, en formant son
ministère, confia l’Intérieur à M. Steeg, ami
de M. Combes et radical orthodoxe, j’ima
gine ; fit appel, en la personne de M. Bour
geois, au plus notoire et au plus respecté de
tous les grands hommes du parti, et ne crai
gnit pas, en désignant M. Briand pour la Jus
tice et M. Millerand pour la Guerre, de choi
sir ses collaborateurs dans l’extrême gau
che du parti républicain parlementaire.
Il ne nous apparaît pas davantage qu’en
s’entourant de MM. Klotz, Delcassé et Pams,
M. Poincaré ait songé à donner à ses amis
politiques les plus voisins une influence ex
cessive dans les conseils gouvernementaux.
Dès lors, il serait par trop stupide d'affirmer
que M. Poincaré ferait à l'Elysée, contrairement
à son devoir, une politique de combat qui lui a
répugné quand il la pouvait légitimement pra
tiquer.
Non 1 non ! M. Camille Pelletan n'a pu son
ger à M. Poincaré en parlant de Président de
combat.
Mais alors, cruelle énigme ! qui donc a-t-il
dénoncé comme indigne de ses suffrages ?
Or, voici que M. Camille Pelletan s’est
chargé de nous donner lui-même le nom de
l’énigme. Et, contrairement à ce que pen
sait La Petite République, c’est bien M. Poin ¬
caré qu’il visait.
En effet, avant-hier lundi, M. Camille
Pelletan publiait dans Le Petit Provençal,
journal républicain socialiste de Marseille,
un article intitulé : « La Candidature Poin
caré » et reprenant la thèse qu’il avait
soutenue la veille dans le Matin, il s’expri
mait ainsi :
... Si considérable que fût le rôle de Gam
betta, ce n'est point à lui, c'est à Grévy
qu’on a songé pour la présidence. Plus tard,
on l’a refusée à Ferry, à Waldeck-Rousseau.
C’est que le régime parlementaire aurait été
faussé, ou plutôt détruit, le jour où le chef
réel de la politique gouvernementale aurait
été isolé des Chambres, n’aurait point eu à
s’expliquer avec elles et aurait été placé hors
de leurs atteintes. Ce jour-là, le pays aurait
eu un maître qui aurait pu se moquer de ses
votes, et par conséquent de ses volontés.
C’est un maître de cette sorte que l’on
veut nous donner dans la personne de M.
Poincaré...
D’ailleurs M. Camille Pelletan ne se fait
pas faute de cribler M. Poincaré de ses sar
casmes ; il le dit « armé pour le combat »,
« homme de parti sourdement hostile au
mouvement social de notre temps », — et il
ne craint pas d’assurer qu’ « il emploierait
inévitablement, au profit de ses idées, tous
les moyens, trop nombreux, que peut trou
ver un président de la République, pour
Fausser le jeu des rouages constitutionnels
et pour peser sur les Chambres. »
La Petite République a répondu de trop
bonne encre à ces accusations fantaisistes,
exaspérées et folles pour qu’il nous soit né
cessaire d’insister. Mais avant de formuler
ces craintes chimériques et ridicules en ce
qui concerne on ne sait quel « changement
dans le caractère de la présidence », ch an-
gement tel que « la situation prendrait à
coup sûr une allure révolutionnaire »,
comment M. Pelletan n’a-t-il pas songé que
si le président doit être un arbitre au-des
sus des partis, cet arbitrage sera d’autant
plus sûr que le président aura plus d’expé
rience et d’autorité ? Gomment ne s’est-il
pas souvenu qu’au moment où le Congrès
nommait Jules Grévy, il choisissait un
homme depuis longtemps mêlé à lapoliti-
que militante ? Et comment a-t-il pu ou
blier que le parti radical a fait nommer
MM. Loubet et Fallières qui tous deux
avaient été présidents du Conseil ?
Les amis de M. Pelletan estimeraient-ils
que la qualité principale d’un candidat à la
présidence de la République doit être...
de n’en avoir aucune ?
Th. Vallée.
Le Temps apprécie en ces termes la cam
pagne menée par M. Camille Pelletan :
... M. Camille Pelletan se vante d’avoir
improvisé la candidature Sadi Carnot contre
Jules Ferry entre « un coffre à bois » et «des
brosses à cirage ». Sadi Carnot était un ex
cellent homme. Les commencements de
l’alliance russe et le boulangisme lui ont
permis de montrer son patriotisme éclairé
et la fermeté de son âme rpublioclac. Mals
quelle est la désignation la plus d mocrati-
que ? Celle qui fait choisir Jules Ferry, ré
publicain éprouvé, à cause uniquement de ses
services, de ses luttes contre le second Em
pire, contre l’Ordre moral, contre le Seize-
Mai, contre le cléricalisme, et de son admi
rable attitude comme maire de Taris en
1870 ? Ou bien celle qui fait choisir Sadi Car
not pour mille raisons honorables dont la
principale peut-être est le prestige attaché à
son nom ? Est-ce que le principe d’hérédité
est un principe démocratique par excel
lence ?
La vérité, c’est qu’aux temps où ils com
battaient sans merci Jules Ferry et Waldeck-
Rousseau, M. Camille Pelletan et ses amis
s’exaspéraient depuis quelques années dans
leurs vains efforts pour conquérir le pou
voir. Ils voulaient être ministres, et nous le
disons sans malice ni reproche. A quoi bon
entrer dans la carrière politique si l'on n’a
pas le goût d’agir ?
La morale de cette histoire — car il y en a
une, — c’est que M. Clemenceau et M. Camille
Pelletan furent punis par où ils avaient pé
ché. Les présidents qu’ils ont fait élire con
tre Jules Ferry et Waldeck-Rousseau ne les
ont jamais fait entrer dans un ministère.
Jules” Ferry et Waldeck-Rousseau — «hom-
mes de parti » devenus de vrais présidents
de la République — auraient eu sans doute
des vues plus larges. Nous ne parlons pas
de rancunes, car l'un et l’autre en étaient
arfaitement incapables. Et quel est donc le
on citoyen qui garderait à l’Elysée le mau
vais souvenir des querelles parlementaires,
, même les plus injustes ?
Le Journal des Débats ayant noté que le
parti de M. Combes semble chercher un
candidat qui soit exclusivement à lui, op
pose à cette attitude celle de M. Lafferre.
Il estime que celui-ci est décidément inspiré
par une grande raison quand il s’agit de
l’élection présidentielle. Et parlant des ar
ticles de M. Lafferre, dans F Action, les
Débats ajoutent :
... Ici c’est l’école du plein air. Dans des
articles déjà signales ici, il avouait que ses
amis et lui se préoccupaient des questions
extérieures, que le septennat qui va com
mencer serait lourd de responsabilités, et
que le Congrès devrait bien nommer un
homme qui fût à la taille des circonstances.
Evidemment, il y a parmi les radicaux-socia
listes un courant très différent de celui que
nous fait connaître le Radical^ M. Lafferre se
montre très dur pour les candidats inconnus
qui se feraient forts d’arriver par les sentiers
dérobés de la forêt parlementaire. Il condam
ne le hasard des combinaisons de groupe ;
il flétrit les intrigues obscures et les auda
ces de la derniere heure ; il y reconnaît, en
appelant nettement les choses par leur nom,
« la même mentalité césarienne ou démago
gique, qui éprouve le besoin de s’incliner
devant quelqu’un ou devant quelque chose,
hier devant un cheval noir, demain devant
l’argent, devant tout, excepté devant la va
leur des hommes et l’éclat des services ren
dus ».
Il est évident qu’après la déclaration de M.
Ribot et de M. Poincaré, alors que les prési
dents du Sénat et de la Chambre ont laissé
entendre qu’ils attendaient par scrupule
leur réélection pour se déclarer à leur tour,
il est évident que dans ces conditions le can
didat des radicaux-socialistes va surgir : il
immine; il ne peut plus rester dans l’ombre.
Si cette candidature en effet était si tree
qu’elle ne pût supporter la lumière et qu il
lui fallût pour vivre la tiédeur d’une salle de
Congrès déjà chauffée par un premier tour,
comment espérerait-on la transformer en
une Présidence capable de supporter pen
dant sept ans des difficultés non petites?
Conseil des Ministres
Les ministres se sont réunis hier matin
en Conseil, à l’Elysée, sous la présidence de
M. Fallières.
M. Poincaré a mis ses collègues au courant
des négociations en cours au sujet des affai
res d’Orient.
La Convocation du Congrès
Le président du Conseil a ensuite fait si
gner le décret convoquant le Congrès pour
l’élection du successeur de M. Fallières à la
présidence de la République.
Le Conseil a suivi le précédent de 1906 et a
frxé la convocation du Congrès au 17 jan
vier, c’est-à-dire à un intervalle d'un mois
et un jour avant l’expiration des pouvoirs
du président actuel qui a lieu le 18 février.
De la sorte est respectée la disposition cons
titutionnelle exigeant que l’élection ait lieu
un mois au moins avant l’entrée en fonc
tions.
Le décret sera promulgué aujourd’hui au
Journal Officiel, c’est-à-dire neuf jours avant
la réunion du Congrès, tandis qu’en 1906
il n’avait été publié que le 12 janvier, c’est-
à-dire cinq jours à l’avance seulement.
Mouvement dans les Finances
Le ministre des finances a fait signer un
décret par lequel est nommé trésorier géné
ral : à Rouen, M. de La Roche-Dumas, tréso
rier général à Tours, en remplacement de
M. Cerruty, admis à la retraite.
Nominations de vice-amiraux
et de contre-amiraux
Le ministre de la marine a soumis à la
signature du président de la République un
décret nommant au grade de vice-amiral :
Les contre-amiraux Le Bris, en remplace
ment du vice-amiral Aubert ; Perrin, en
remplacement du vice-amiral Manceron ;
Rivet, en remplacement du vice-amiral Phi
libert.
Au grade de contre-amiral, les capitaines
de vaisseau de Gueydon, Ytier, Serres et
Charlier.
Le vice-amiral Le Bris est nommé chef
d’état-major général.
Le vicé-àmirai Perrin est nommé direc
teur militaire du service des travaux.
Le contre-amiral Charlier est nommé di
recteur de l'École supérieure de marine.
Les Vices- AMIRAUX
Le contre-amiral Le Bris, directeur mili
taire des services des travaux qui vient d’être
promu vice-amiral et nommé chef d’état-
major général de la marine, est né le 21 mai
1856 et est entré à l’École navale à dix-sept
ans.
Capitaine de vaisseau du 3 juillet 1902,après
avoir commandé le cuirassé Gaulois, il fut
nommé au commandement du Polhuau, en
1906, et organisa l’école d’application de tir
à la mer.Promu contre-amiral le 6juin 1908,
à l’expiration de ce commandement, il fut
ppele a commander la division des écoles
de canonnage et arbora son pavillon sur le
Masséna. L'amiral Le Bris a une compétence
particulière dans tout ce qui concerne l’ar-
tillerie et les poudres, et lorsque l’année
dernière, M. Delcassé résolut d’organiser une
direction militaire des travaux, l’amiral Le
Bris fut désigné pour remplir les fonctions
de directeur. Les services rendus dans ce
poste le désignaient pour les hautes fonc
tions de chef d’état-major général.
Le vice-amiral Perrin est âgé de soixante
ans et est entré en 1869 à l’école navale. Ca
pitaine de vaisseau du 29 octobre 1900, il
commandait le cuirassé Carnot en 1903, puis
fut nommé au commandement du Borda,
vaisseau-école de la marine. Il fut promu
contre-amiral le 7 août 1907, il était major
général à Brest en 1908 et dirige actuelle
ment l’école supérieure de la marine.
Le vice-amiral Pivet, actuellement major
général de la marine à Brest est âgé de cin
quante-sept ans, il est entré à dix-sept ans à
l'école navale.
Promu capitaine de vaisseau le 2 avril
1912, il fut peu après appelé au commande
ment du Bruix, puis il commanda le cuiras
sé République. Promu contre-amiral le 5 no
vembre 1907, il commandait en chef l’année
suivante la division navale de l’Extrême-
Orient. Deux ans après il com mandait la
division légère de la ire escadre avec son pa
villon sur le Jules-Ferry.
Les Contre-Amiraux
Le contre-amiral Gueydon, qui préside la
Commission nautique du littoral, est né le
22 janvier 1857 et entra en 1874 à l’école na
vale. . n
Comme capitaine de frégate, il fut embar
qué sur V Amiral-Baudin, puis il commanda
la marine au Sénégal ; promu capitaine de
vaisseau le 14 avril 1905, il commandait le
Dupetit-Thouars en 1907, puis, deux ans
après, il était appelé à diriger l’école navale
et à commander le Borda.
Le contre-amiral Ytier est âgé de cinquante-
sept ans et est entré dans la marine en 1872.
Comme capitaine de frégate, il commanda la
Meurlhe, et, promu capitaine de vaisseau le
16 février 1906, il fut nommé au commande
ment du croiseur-cuirassé Desaix, dans la
force navale détachée au Maroc. Il comman
da ensuite le 5 e dépôt des équipages de la
Hotte à Toulon. .
Le contre-amiral Serrés est né le 18 jan
vier 1859, et est entré à l’école navale en
1876. , ,
il passa par l’état-major general comme
capitaine de frégate et y resta lorsqu’il tut
nommé capitaine de vaisseau le 16 février
1906. Il en sortit pour commander le croi
seur cuirassé Amiral-Aube dans l’escadre du
Nord, et en 1909 il embarquait sur le Saint-
Louis comme chef d’état-major de l'amiral
Aubert, nommé au commandement en chef
de la 2e escadre. . , . _
Le contre-amiral Charlier est né le 25 octo
bre 1861, est entré à seize ans à l’école nava
le, Capitaine de frégate le ier septembre
1899, il commandait Fibis en 1904 ; puis, pro
mu capitaine de vaisseau en 1907, il embar
quait sur le croiseur cuirassé Kleber comme
capitaine de pavillon du contre-amiral Ber-
ryer dans la force navale détachée au Maroc,
puis prenait le commandement du Bouvet
dans la 2e division de la 2 e escadre.
Il est actuellement sur FEdgard-Quinet
dont il a pris le commandement le 1 CI sep
tembre 1911. Le ministre de la marine, M.
Delcassé, a embarqué par deux fois sur FEd-
gard-Quinet, pour suivre les grandes manœu
vres navales de 1911 et de 1912.
La Réanion des Ambassadeurs
Londres, 7 janvier.
Les puissances ont depuis longtemps une
meme opinion au sujet de la question d’An-
drinople, opinion qui s’est d’ailleurs mani
festée des le 19 décembre dernier, date à
laquelle les représentants des grandes puis-
sances à Constantinople donnèrent indivi
duellement et amicalement des conseils dans
ce sens à la Porte. Un peu plus tard, dans
le courant de la semaine de Noël, la Russie
fit également, mais beaucoup plus énergi
quement, une démarche ayant le même
objet auprès de Noradounghian effendi et de
Kiamil pacha, exprimant même la crainte
de ne pouvoir rester neutre en cas d’une
reprise des hostilités. Mais n’étant pas sou
tenu dans cette action d’allure comminatoire
par les autres puissances qui s’étaient bor
nées à des conseils amicaux, la démarche
russe demeura vaine. Les puissances prodi
guèrent à nouveau, à la meme époque, leurs
conseils amicaux, avec le même résultat né
gatif.
C’est sur la base de propositions commu
nes que sir Edward Grey proposa aux am
bassadeurs, dans la séance de samedi, l’ac
tion cette fois simultanée et plus énergique
auprès de la Porte, action que le ministre
des affaires étrangères de Grande-Bretagne
avait résumée en six paragraphes, compor
tant la question d’Andrinople, celle des îles
et celle de la Crête, et proposant à la Tur
quie comme compensation aux sacrifices
territoriaux qu’on lui demandait, l’aide fi
nancière dont elle avait grandement besoin
Or, au moment même où sir Edward Grey
faisait ces propositions aux ambassadeurs,
arrivait à l’ambassade de France un télé
gramme de M. Poincaré, priant M. Gambon
de soumettre à ses collègues, conformément
aux idées que le président du Conseil avait
lui-même exprimées à la tribune de la
Chambre et au Sénat, l’éventualité d’une
médiation qui pouvait devenir urgente en
raison des nouvelles reçues à Paris touchant
l’attitude intransigeante des alliés et des
Turcs.
Ainsi donc, au même moment, sir Edward
Grey et M. Poincaré avaient senti la nécessité
d’un accord urgent des puissances pour évi
ter la reprise des hostilités, menace dont
l’Europe devait conjurer le danger. Entre le
projet de sir Edward Grey et celui de M.
Poincaré, semblables dans leur esprit, mais
nécessairement divergents dans la forme et
le détail, il restait à faire l’accord d’où sor
tirait la formule définitive de Faction com-
mune à Constantinople. .
Ce sont ces projets qui 4 font actuellement
l’objet do P’uxaron doo vabiuctodo Saint-Pé-
tersbourg, Berlin, Vienne et Rome, avec une
célérité proportionnée aux habitudes de tra
vail des divers gouvernements intéressés et
à la mesure dans laquelle la question posée
les touche directement.
La suspension des Négociations
Déclarations des Dôlégués Ottomans
Londres, 7 janvier.
D’après des conversations avec divers dé
légués ottomans, ceux-ci ne cachent pas que
la façon dont les alliés ont escamoté la dis
cussion en enlevant la parole au président
de la délégation ottomane, est absolument
inconvenante.
M. Novakovilch, disait l’un d’eux, a oublié
qu’il n’était pas seulement le président d’une réu
nion de délégués balkaniques, mais le président
d’une conférence dont les diverses parties ont des
droits égaux ; il a oublié qu’en tant que président
de la conférence de la paix il doit traiter avec une
entière impartialité Turcs et Balkaniques. U n’a
vait nullement le droit d’enlever de sa propre
autorité la parole à Rechid pacha et de lever la
séance sans avoir mis sa proposition aux voix.
Comme on demandait à un délégué si
Rechid pacha avait réellement l’intention de
discuter les questions pressantes :
Certainement, répondit-il. Il est absolument
impossible de laisser telle quelle la question du
ravitaillement d’Andrinople. L’armistice a été
conclu pour la durée des négociations. Nos ad
versaires prétendront sans doute que les négocia
tions étant non pas rompues, mais simplement
suspendues, il n’y a rien à changer à la conclu
sion de l’armistice et que celui-ci est toujours va
lable dans toutes ses clauses. C’est jouer sur les
mots que de mettre en avant une telle interpréta
tion. La suspension des négociations est une
éventualité qui n’a été, en aucune façon prévue
lors delà signature de l’armistice, il est donc tout
naturel que l’on examine comment ce fait nou
veau modifie la situation.
Il ne faut pas oublier d’ailleurs que lors de la
signature de l’armistice, nous avons fait des con
cessions que nous sommes parfaitement en me
sure de reprendre. Nous avons autorisé le passa
ge de trains bulgares à travers les lignes d’Au-
drinople ; nous pouvons très bien revenir sur
celle concession. La question sera posée au
jourd’hui ou demain sans doute aux délégués buis
gares.
Le mémorandum grec
Londres, 7 janvier.
Voici les principaux passages du mémo
randum adressé par M. Venizelos aux puis
sances, relativement aux droits de la Grèce
sur les îles de l’Egée :
Nous revendiquons les îles non comme con
quête, mais comme patrimoine national. Notre ti
tre est antérieur et supérieur à la guerre. Il nous
est fourni par le principe des nationalités. Nuit®
part on ne peut trouver une population plus ho
mogène, de race plus pure, d’aspirations nationa
les plus fortes que dans l’Archipel.
Sur un total de 423.000 habitants, il y a une ma-
jorité compacte de 394, 00 Grecs, contre une mi
norité de 29,000 musulmans, juifs et étrangers
Grecques par la nationalité, les îles le sont aus
si par la culture morale et intellectuelle, par l’ac-
tivilé maritime et commerciale de leurs habitants.
Gomme dans tous les pays grecs le mouvement
scolaire est caractéristique de l’effort Civilisateur
de la race. Il y a dans l’Archipel près de 50 écoles
dont 5 grands lycécs, notamment à Mitylene, Sas
mos, Chio, Rhodes, avec environ 1,000 maîtresiC
maîtresses, et 4,70J élèves, soit près de 9,93
de la population.
Après avoir indiqué que la seule solution
possible est de céder les îles à la Grèce, M
Venizelos conclut en disant :
Cette solution est commandée par h s faits de la
guerre, par Injustice et par 1 intérêt de tous,
n’offre que des avantages etne présente de danget
pour personne. Celui que les délégués turcs On
en vue est imaginaire. Mais la reflexion arrive
sans doute, qui modifiera leur manière de voir.
La Suspension des Négociations ,
et l’opinion Autrichientt
Vienne, 7 janvier.
Les cercles diplomatiques viennois,
. montraient déjà, ces jours dons de paix
■ optimistes à propos des négoiare davantage
1 de Londres, témoignent encore -----d-
N 11,504
O Fages)
6 Centimes
ENTION NI MATIN
S Centimes
(CS Pages)
Mercredi 8 Janvier 194 $
Administraleur * Délégué
Adresser tout ce qui concerne l'Administration
à M. 0. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havro
Administration, Impressions et Annonces. TÉL. 10.47
Le Petit
avre
AU HAVRE
A PARIS
Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces judiciaires et (égales
AN NON GES
Bureau du Journal, 112. bould de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des ? Journaux de la Région
En Vente
1913
Un Emprunt Turo
Londres, 7 janvier. — Des dispositions ont
été prises aujourd'hui à Londres pour l’émis
sion d’un emprunt turc à court terme.
Il ne s'agit pas d’un emprunt de guerre ;
le chiffre en est peu élevé.
Cet emprunt a pour objet de parer aux
besoins les plus pressants du gouvernement.
Le fait que cet emprunt a pu être conclu
indique que la perspective de paix s’est amé
liorée.
L'Election Présidentielle
Les Manœuvres
de M, Pelletan
HAVAE
Un
Paris, trois heures matin
LÉGION-D’HONNEUR
Par décret rendu sur la proposition du
grand chancelier do la Légion-d’Honneur, M.
Teyssier, colonel d’infanterie en retraite, est
élevé à la dignité de grand officier de la Lé-
gion-d’Honneur (38 ans de services, 3 cam
pagnes et 4 blessures — ancien commandant
de la place de Bitche en 1870-71 — comman
deur du 12 juillet 1880).
M. Jusserand, ambassadeur à Washington,
est promu grand officier de la Légion-d’Hon-
neur.
Sont promus commandeurs : MM. Saint-
René Taillandier, ministre à Lisbonne et Ga-
varry, directeur des affaires administratives
et techniques au ministère des affaires étran
gères.
DÉPÊCHÉS COMMERCIALES
M. MILLERAND A SAUMUR
SAUMUR. — M. Millerand, ministre de la
guerre, a visité hier l’école de cavalerie où
il a assisté à différents exercices d’équitation
des élèves. Puis il a visité les ateliers de
l’école.
Le soir, le ministre a offert un grand dîner
aux officiers supérieurs de l’école.
Le ministre se rendra aujourd’hui à Saint-
Maixent.
NEW-YORK. 7 JANVIER
Cotons : janvier, baisse 5 points ; mars,
baisse 4 points ; mai, baisse 4 points ;
millet, baisse 4 points. — Soutenu.
Calés x hausse 3 points à baisse 3 points.
NEW-YORK, 7 JANVIER
Cuivre Standard disp.
— mars .........
Amaigamat. Cop...
Fer ............
. >5 10»
t. P&ICEDINT
17 18
17 25
17 10
17 12
79 18
77 5 8
18 25
18 25
CHARCUTIER ÉLECTROCUTÉ
RIVEDE-GIER. — Hier soir, M. Billard, 20
ans, employé chez M. Charvolin, charcutier
à Rive-de-Gier, a été électrocuté par un fil
d’éclairage.
La mort a été pour ainsi dire instantanée.
L’intervention de quatre médecins n’a pu
ramener l’infortune à la vie.
CHICAGO, 7 JANVIER
C. DU JOUR
C. PREGED
Blé sur
Mai
Juillet....
91 3/6
92 » /»
99 1 4
89 5 8
Maïs sur.....
Mai
49 5/8
49 5 8
Juillet....
50 4/2
50 1 2
Saindoux sur.
Mai ......
9 70
9 87
. Juillet...
Laet .
- W
9 90
LA GUERRE D’ORIENT
LA TRAITE DES BLANCHES
M. Boucard, juge d’instruction, vient de
lancer un mandat d’arrêt contre une dame
Andréa qui, en septembre dernier, engagea
comme dame de compagnie une demoiselle
G..., infirmière à l’Hlopital Broca, mais en
réalité la conduisit dans une maison close
de Buenos-A y res.
A son retour en France, Mlle G... déposa
une plainte contre la proxénète et contre
une demoiselle Tardy qui avait servi d’inter
médiaire, alors qu’elle se trouvait en traite
ment à l’Hôpital Broca.
La demoiselle Tardy vient d’être arrêtée
au Mans, où elle s’etait mariée dernière
ment.
Rédacteur eu Chef. Gérant
Hippolyte FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontonelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
ABONNEMENTS
! Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,
I Oise et la Somme..,,.,
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'rsnoo
L’Intervention des Puissances
Vienne. — D’après plusieurs journaux
viennois, l’intervention des puissances à
Constantinople est attendue pour demain.
La question d‘ Andrinople
Rome. — Un des plénipotentiaires balkani
ques interwiewé par le correspondant de la
Tribuna à Londres, lui a fait les déclarations
suivantes :
« La Triplice est décidée, comme la Triple
entente, à résoudre la question d’Andrino-
pie qui est fondamentale pour la conclusion
de la paix.
» La Triplice conseillera donc à la Turquie
de céder et de se contenter de certaines
concessions concernant les mosquées et le
tombeau des souverains.
» La question des îles est plus compli
quée, mais heureusement, moins impor
tante.
» L’opinion prédominante est que leur si
tuation géographique doit prévaloir. Or,
cette situation est évidemment en faveur de
la Turquie.
» J’ajouterai que pendant que se poursuit
le réglement de la question intéressant la
Turquie d’Europe, l’Europe doit veiller à
éviter que la question de la Turquie asiati
que ne soit posée. »
En Turquie
Constantinople, 7 janvier. — Envoyé spé
cial d’Havas. — Nazun pacha et Noradoun-
ghian effendi sont partis aujourd’hui, par
train spécial, pour aller rencontrer le gené-
cal Savoff.
Ils sont rentrés dans la soirée.
CONSTANTINOPLE. 7 janvier. — Envoyé spé
cial d'Havas. — La tension entre Kiamil pa-
LES COMPLICES DE NOURY
Les inspecteurs de la première brigade
mobile ont arrêté à son domicile, 36, rue
Fontaine, la fille Denise Simard, âgée de 20
ans, maîtresse de Nourv avec laquol olle vi
val marnarement depuis neuf mois.
La perquisition opérée au domicile de cette
fille a amené la découverte d’un stock consi
dérable de marchandises provenant de di
vers vols et d’un outillage complet de cam
brioleur.
Le frère de la fille Simard, qui est âgé de
seize ans, a été également arrêté.
On a trouvé chez lui de nombreux objets
provenant des vols effectués par Noury et
par ses complices.
UNE AFFAIRE DE VOLS
Cherbourg. 7 janvier.— La police spéciale
vient uarrêter le quartier-maitre vétéran
Leseigneur et le brocanteur Moisan qui sont
accuses de vol et de complicité par recel
d’une certaine quantité de bronze provenant
du cuirassé Neptune.
Les recherchent continuent.
UNE GRÈVE SANGLANTE
Cerbere — On mande de la Filguera qu’un
groupe de grévistes métallurgistes a attaqué
à coups de revolver la maison d un contre
maître.
Ce dernier a reçu une balle en pleine poi
trine ; son état est désespéré.
Deux parents du contremaître ont été éga
lement blessés.
La fusillade a duré une demi-heure.
La garde civile a dû tirer et charger.
Plusieurs grévistes ont été blesses.
De nombreuses arrestations ont été opé
rées.
cha et le parti militaire Jeune-turc,
reprendre les hostilités plutôt que
Andrinople, s’accentue.
, qui veut
a de céder
A propos de la Conférence de la paix
Londres. — Les conversations entre la Rou
manie et la Bulgarie, au sujet de la rectifica-
tion des frontières, n’avancent pas.
M. Jonesco a eu aujourd’hui une nouvelle
entrevue avec M. Daneff.
Les milieux balkaniques ne semblent pas
pressés de discuter cette question. Ils sont
d’avis qu’il conviendrait de désigner un dé
légué spécial pour traiter de la question avec
la Roumanie.
De leur côté, les Roumains ne semblent
pas très optimistes sur le succès qu’ils pour-
iront obtenir près des Bulgares.
On assure cependant que les grandes puis
sances s’interposeront pour éviter une guer
re entre la Bulgarie et la Roumanie.
L’atmosphère diplomatique à Londres pa
rait tout à la paix et les puissances semblent
d’accord sur la nécessité d’aplanir les diffi-
cultés qui se dr essent dans les affaires baika-
niques.
Les choses se sont améliorées dernière
ment entre la Russie et l’Autriche par suite
UN VAPEUR SE JETTE A LA COTE
Astoria, 7 janvier. — Le vapeur fiosecrand 1
avec un chargement d’huile, s’est jeté à la
côte par une violente tempête.
La cime du grand-mât marque la place où
le navire est submergé.
Trente-trois hommes de l’équipage ont
péri. Trois survivants sont restés crampon
nés au mât. Tous les efforts faits pour les
sauver sont jusqu'à présent restés vains.
UN TRANSATLANTIQUE ÉCHOUÉ
New-York. — Le transatlantique Adriatique
s’est echoue par temps de brouillard en vue
de l’îledu Gouverneur.
Le navire ne court aucun danger.
COLLISION DE NAVIRES
Ceuta, 7 janvier. — Le vapeur italien Spe-
ranza étant entré en collision avec un va
peur anglais, a dû s’échouer à la côte par
suite d’une abondante voie d’eau.
L'équipage est sauf.
de la franchise avec laquelle les deux puis
sances se sont expose leurs vues en ce —
concerne les mesures militaires prises
ui
les
deux côtés.
En ce qui concerne la conférence de la
paix, la situation est sans changement.
Les milieux turcs croient que les délégués
ottomans ne quitteront Londres que si l’on
ne trouve aucun moyen d’arrangement.
Voyage do M. Teodorof
VOFIA. — M. Teodorof, ministre des finan
ces, est parti aujourd’hui.
Le but de son voyage serait Saint Péters-
bourg, mais il semble certain que le minis
tre se rendra en France,
LA CRISE MINISTÉRIELLE
EN PORTUGAL
Lisbonne. — M. Almeida ayant renoncé à
former le nouveau Cabinet, M. de Arriaga,
président de la République, a fait appel a M.
Costa, qui a accepté.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
h la LIBRAIRIE IMTEMMATIONALE
108, rue Saint-Lazare, 108
(immeuble de l’HOTEL TERMINUS)
M. Camille Pelletan a donné dimanche,
dans le Matin, quelques souvenirs d’élec
tions présidentielles, et cet article d’allure
un peu sibylline a déjà suscité de nom
breux commentaires. Ayant rappelé la dé
mission de Jules Grévy, M. Camille Pelle
tan en arrive à l’élection présidentielle du
3 décembre 1887, où les candidats en pré
sence étaient : Sadi-Carnot, Jules Ferry, le
général Saussier et M. de Freycinet, — et
il la commente en ces termes :
Ce qui donnait à la lutte son caractère pas
sionné, c’était la candidature de Jules Ferry.
Je n’ai nul désir de réveiller aujourd’hui des
divisions et des querelles dont le souvenir
s’efface, mais on comprend sans peine
qu’avec Jules Ferry, la présidence ne per
dait pas seulement son caractère de neutra
lité : elle prenait un caractère de combat et
de combat violent. On sait qu’il avait pro
noncé ce mot significatif : « Le péril n’est
plus à droite, il est à gauche. » Et cela, non
contre les socialistes proprement dits, qui,
alors, n’existaient pour ainsi dire pas à la
Chambre, mais contre les radicaux, entrés
en force au Palais-Bourbon lors des élec
tions de 1885. Un tel mot permettait de juger
ce qu’il serait à l’Elysée...
Puis, M. Pelletan raconte, de façon pitto
resque, comment il délibéra au palais de
Versailles, avec quelques amis, dans un
petit cabinet de débarras, parmi des coffres
à bois, des balais et des brosses. La conspie
ration de M. Pelletan et de M. Clemenceau
fut dirigée contre Jules Ferry, appuyé par
les fractions modérées de la Chambre et du
Sénat, — et Sadi Carnot fut élu.
Si M. Pelletan avait ainsi combattu Jules
Ferry et s’il avait, en compagnie de
MM. Clemenceau, Lockroy, Tolain et Viette,
organisé cette coalition avec les socialistes
et les blanquistes, c’est que, dit-il, le rôle du
président de la République étant analogue 1
à celui d’un souverain constitutionnel, « les
hommes de parti et de lutte, désignés pour
un rôle de direction gouvernementale acti
ve, ont leur place marquée à la présidence
du Conseil, où ils répondent de leurs actes
devant les Chambres ». Mais, « ce serait
violer absolument l’esprit de la Constitu
tion que de les porter à l’Elysée, où ils se
raient forcément opnduits a usurper un foie
acusans aucune des responsabilités qui,
dans un pays libre, sont inséparables du
pouvoir ».
Nous avons dit que cet article de M. Ca
mille Pelletan avait provoqué de nombreux
commentaires. Parmi les plus intéressants,
il faut citer, sans doute, ceux de La Petite
République, organe des républicains socia
listes indépendants.
Dans son numéro, d’hier mardi, notre
confrère s’exprimait en ces termes :
. .Mais qui donc a visé le brillant polémiste
et quel candidat lui apparaît mériter cette
excommunion prématurée? On en est sur ce
point réduit à des conjectures et certains ont
été jusqu’à prêter à M. Pelletan la maligne
intention de saper d’avance la candidature
de ce radical bon teint qu’on tient peut-être
en réserve dans les couloirs silencieux et
peu fréquentés des bureaux de la rue de
Valois.
A l’heure actuelle, en tout cas, il n’est au
cun des candidats déclarés qui puisse se
reconnaître dans la pochade de M. Camille
Pelletan.
Qui oserait accuser M. Ribot de nourrir de
si noirs desseins et de prétendre transformer
en pugilats ces luttes parlementaires aux
quelles il apporta tant de courtoisie et de sé
rénité ?
M. Poincaré ? Mais, si fantaisiste que soit la
plume de M. Pelletan, elle n'oserait tout de
même travestir à ce point une réalité si évidente
et présenter comme un futur Président de combat
le chef de gouvernement qui, en formant son
ministère, confia l’Intérieur à M. Steeg, ami
de M. Combes et radical orthodoxe, j’ima
gine ; fit appel, en la personne de M. Bour
geois, au plus notoire et au plus respecté de
tous les grands hommes du parti, et ne crai
gnit pas, en désignant M. Briand pour la Jus
tice et M. Millerand pour la Guerre, de choi
sir ses collaborateurs dans l’extrême gau
che du parti républicain parlementaire.
Il ne nous apparaît pas davantage qu’en
s’entourant de MM. Klotz, Delcassé et Pams,
M. Poincaré ait songé à donner à ses amis
politiques les plus voisins une influence ex
cessive dans les conseils gouvernementaux.
Dès lors, il serait par trop stupide d'affirmer
que M. Poincaré ferait à l'Elysée, contrairement
à son devoir, une politique de combat qui lui a
répugné quand il la pouvait légitimement pra
tiquer.
Non 1 non ! M. Camille Pelletan n'a pu son
ger à M. Poincaré en parlant de Président de
combat.
Mais alors, cruelle énigme ! qui donc a-t-il
dénoncé comme indigne de ses suffrages ?
Or, voici que M. Camille Pelletan s’est
chargé de nous donner lui-même le nom de
l’énigme. Et, contrairement à ce que pen
sait La Petite République, c’est bien M. Poin ¬
caré qu’il visait.
En effet, avant-hier lundi, M. Camille
Pelletan publiait dans Le Petit Provençal,
journal républicain socialiste de Marseille,
un article intitulé : « La Candidature Poin
caré » et reprenant la thèse qu’il avait
soutenue la veille dans le Matin, il s’expri
mait ainsi :
... Si considérable que fût le rôle de Gam
betta, ce n'est point à lui, c'est à Grévy
qu’on a songé pour la présidence. Plus tard,
on l’a refusée à Ferry, à Waldeck-Rousseau.
C’est que le régime parlementaire aurait été
faussé, ou plutôt détruit, le jour où le chef
réel de la politique gouvernementale aurait
été isolé des Chambres, n’aurait point eu à
s’expliquer avec elles et aurait été placé hors
de leurs atteintes. Ce jour-là, le pays aurait
eu un maître qui aurait pu se moquer de ses
votes, et par conséquent de ses volontés.
C’est un maître de cette sorte que l’on
veut nous donner dans la personne de M.
Poincaré...
D’ailleurs M. Camille Pelletan ne se fait
pas faute de cribler M. Poincaré de ses sar
casmes ; il le dit « armé pour le combat »,
« homme de parti sourdement hostile au
mouvement social de notre temps », — et il
ne craint pas d’assurer qu’ « il emploierait
inévitablement, au profit de ses idées, tous
les moyens, trop nombreux, que peut trou
ver un président de la République, pour
Fausser le jeu des rouages constitutionnels
et pour peser sur les Chambres. »
La Petite République a répondu de trop
bonne encre à ces accusations fantaisistes,
exaspérées et folles pour qu’il nous soit né
cessaire d’insister. Mais avant de formuler
ces craintes chimériques et ridicules en ce
qui concerne on ne sait quel « changement
dans le caractère de la présidence », ch an-
gement tel que « la situation prendrait à
coup sûr une allure révolutionnaire »,
comment M. Pelletan n’a-t-il pas songé que
si le président doit être un arbitre au-des
sus des partis, cet arbitrage sera d’autant
plus sûr que le président aura plus d’expé
rience et d’autorité ? Gomment ne s’est-il
pas souvenu qu’au moment où le Congrès
nommait Jules Grévy, il choisissait un
homme depuis longtemps mêlé à lapoliti-
que militante ? Et comment a-t-il pu ou
blier que le parti radical a fait nommer
MM. Loubet et Fallières qui tous deux
avaient été présidents du Conseil ?
Les amis de M. Pelletan estimeraient-ils
que la qualité principale d’un candidat à la
présidence de la République doit être...
de n’en avoir aucune ?
Th. Vallée.
Le Temps apprécie en ces termes la cam
pagne menée par M. Camille Pelletan :
... M. Camille Pelletan se vante d’avoir
improvisé la candidature Sadi Carnot contre
Jules Ferry entre « un coffre à bois » et «des
brosses à cirage ». Sadi Carnot était un ex
cellent homme. Les commencements de
l’alliance russe et le boulangisme lui ont
permis de montrer son patriotisme éclairé
et la fermeté de son âme rpublioclac. Mals
quelle est la désignation la plus d mocrati-
que ? Celle qui fait choisir Jules Ferry, ré
publicain éprouvé, à cause uniquement de ses
services, de ses luttes contre le second Em
pire, contre l’Ordre moral, contre le Seize-
Mai, contre le cléricalisme, et de son admi
rable attitude comme maire de Taris en
1870 ? Ou bien celle qui fait choisir Sadi Car
not pour mille raisons honorables dont la
principale peut-être est le prestige attaché à
son nom ? Est-ce que le principe d’hérédité
est un principe démocratique par excel
lence ?
La vérité, c’est qu’aux temps où ils com
battaient sans merci Jules Ferry et Waldeck-
Rousseau, M. Camille Pelletan et ses amis
s’exaspéraient depuis quelques années dans
leurs vains efforts pour conquérir le pou
voir. Ils voulaient être ministres, et nous le
disons sans malice ni reproche. A quoi bon
entrer dans la carrière politique si l'on n’a
pas le goût d’agir ?
La morale de cette histoire — car il y en a
une, — c’est que M. Clemenceau et M. Camille
Pelletan furent punis par où ils avaient pé
ché. Les présidents qu’ils ont fait élire con
tre Jules Ferry et Waldeck-Rousseau ne les
ont jamais fait entrer dans un ministère.
Jules” Ferry et Waldeck-Rousseau — «hom-
mes de parti » devenus de vrais présidents
de la République — auraient eu sans doute
des vues plus larges. Nous ne parlons pas
de rancunes, car l'un et l’autre en étaient
arfaitement incapables. Et quel est donc le
on citoyen qui garderait à l’Elysée le mau
vais souvenir des querelles parlementaires,
, même les plus injustes ?
Le Journal des Débats ayant noté que le
parti de M. Combes semble chercher un
candidat qui soit exclusivement à lui, op
pose à cette attitude celle de M. Lafferre.
Il estime que celui-ci est décidément inspiré
par une grande raison quand il s’agit de
l’élection présidentielle. Et parlant des ar
ticles de M. Lafferre, dans F Action, les
Débats ajoutent :
... Ici c’est l’école du plein air. Dans des
articles déjà signales ici, il avouait que ses
amis et lui se préoccupaient des questions
extérieures, que le septennat qui va com
mencer serait lourd de responsabilités, et
que le Congrès devrait bien nommer un
homme qui fût à la taille des circonstances.
Evidemment, il y a parmi les radicaux-socia
listes un courant très différent de celui que
nous fait connaître le Radical^ M. Lafferre se
montre très dur pour les candidats inconnus
qui se feraient forts d’arriver par les sentiers
dérobés de la forêt parlementaire. Il condam
ne le hasard des combinaisons de groupe ;
il flétrit les intrigues obscures et les auda
ces de la derniere heure ; il y reconnaît, en
appelant nettement les choses par leur nom,
« la même mentalité césarienne ou démago
gique, qui éprouve le besoin de s’incliner
devant quelqu’un ou devant quelque chose,
hier devant un cheval noir, demain devant
l’argent, devant tout, excepté devant la va
leur des hommes et l’éclat des services ren
dus ».
Il est évident qu’après la déclaration de M.
Ribot et de M. Poincaré, alors que les prési
dents du Sénat et de la Chambre ont laissé
entendre qu’ils attendaient par scrupule
leur réélection pour se déclarer à leur tour,
il est évident que dans ces conditions le can
didat des radicaux-socialistes va surgir : il
immine; il ne peut plus rester dans l’ombre.
Si cette candidature en effet était si tree
qu’elle ne pût supporter la lumière et qu il
lui fallût pour vivre la tiédeur d’une salle de
Congrès déjà chauffée par un premier tour,
comment espérerait-on la transformer en
une Présidence capable de supporter pen
dant sept ans des difficultés non petites?
Conseil des Ministres
Les ministres se sont réunis hier matin
en Conseil, à l’Elysée, sous la présidence de
M. Fallières.
M. Poincaré a mis ses collègues au courant
des négociations en cours au sujet des affai
res d’Orient.
La Convocation du Congrès
Le président du Conseil a ensuite fait si
gner le décret convoquant le Congrès pour
l’élection du successeur de M. Fallières à la
présidence de la République.
Le Conseil a suivi le précédent de 1906 et a
frxé la convocation du Congrès au 17 jan
vier, c’est-à-dire à un intervalle d'un mois
et un jour avant l’expiration des pouvoirs
du président actuel qui a lieu le 18 février.
De la sorte est respectée la disposition cons
titutionnelle exigeant que l’élection ait lieu
un mois au moins avant l’entrée en fonc
tions.
Le décret sera promulgué aujourd’hui au
Journal Officiel, c’est-à-dire neuf jours avant
la réunion du Congrès, tandis qu’en 1906
il n’avait été publié que le 12 janvier, c’est-
à-dire cinq jours à l’avance seulement.
Mouvement dans les Finances
Le ministre des finances a fait signer un
décret par lequel est nommé trésorier géné
ral : à Rouen, M. de La Roche-Dumas, tréso
rier général à Tours, en remplacement de
M. Cerruty, admis à la retraite.
Nominations de vice-amiraux
et de contre-amiraux
Le ministre de la marine a soumis à la
signature du président de la République un
décret nommant au grade de vice-amiral :
Les contre-amiraux Le Bris, en remplace
ment du vice-amiral Aubert ; Perrin, en
remplacement du vice-amiral Manceron ;
Rivet, en remplacement du vice-amiral Phi
libert.
Au grade de contre-amiral, les capitaines
de vaisseau de Gueydon, Ytier, Serres et
Charlier.
Le vice-amiral Le Bris est nommé chef
d’état-major général.
Le vicé-àmirai Perrin est nommé direc
teur militaire du service des travaux.
Le contre-amiral Charlier est nommé di
recteur de l'École supérieure de marine.
Les Vices- AMIRAUX
Le contre-amiral Le Bris, directeur mili
taire des services des travaux qui vient d’être
promu vice-amiral et nommé chef d’état-
major général de la marine, est né le 21 mai
1856 et est entré à l’École navale à dix-sept
ans.
Capitaine de vaisseau du 3 juillet 1902,après
avoir commandé le cuirassé Gaulois, il fut
nommé au commandement du Polhuau, en
1906, et organisa l’école d’application de tir
à la mer.Promu contre-amiral le 6juin 1908,
à l’expiration de ce commandement, il fut
ppele a commander la division des écoles
de canonnage et arbora son pavillon sur le
Masséna. L'amiral Le Bris a une compétence
particulière dans tout ce qui concerne l’ar-
tillerie et les poudres, et lorsque l’année
dernière, M. Delcassé résolut d’organiser une
direction militaire des travaux, l’amiral Le
Bris fut désigné pour remplir les fonctions
de directeur. Les services rendus dans ce
poste le désignaient pour les hautes fonc
tions de chef d’état-major général.
Le vice-amiral Perrin est âgé de soixante
ans et est entré en 1869 à l’école navale. Ca
pitaine de vaisseau du 29 octobre 1900, il
commandait le cuirassé Carnot en 1903, puis
fut nommé au commandement du Borda,
vaisseau-école de la marine. Il fut promu
contre-amiral le 7 août 1907, il était major
général à Brest en 1908 et dirige actuelle
ment l’école supérieure de la marine.
Le vice-amiral Pivet, actuellement major
général de la marine à Brest est âgé de cin
quante-sept ans, il est entré à dix-sept ans à
l'école navale.
Promu capitaine de vaisseau le 2 avril
1912, il fut peu après appelé au commande
ment du Bruix, puis il commanda le cuiras
sé République. Promu contre-amiral le 5 no
vembre 1907, il commandait en chef l’année
suivante la division navale de l’Extrême-
Orient. Deux ans après il com mandait la
division légère de la ire escadre avec son pa
villon sur le Jules-Ferry.
Les Contre-Amiraux
Le contre-amiral Gueydon, qui préside la
Commission nautique du littoral, est né le
22 janvier 1857 et entra en 1874 à l’école na
vale. . n
Comme capitaine de frégate, il fut embar
qué sur V Amiral-Baudin, puis il commanda
la marine au Sénégal ; promu capitaine de
vaisseau le 14 avril 1905, il commandait le
Dupetit-Thouars en 1907, puis, deux ans
après, il était appelé à diriger l’école navale
et à commander le Borda.
Le contre-amiral Ytier est âgé de cinquante-
sept ans et est entré dans la marine en 1872.
Comme capitaine de frégate, il commanda la
Meurlhe, et, promu capitaine de vaisseau le
16 février 1906, il fut nommé au commande
ment du croiseur-cuirassé Desaix, dans la
force navale détachée au Maroc. Il comman
da ensuite le 5 e dépôt des équipages de la
Hotte à Toulon. .
Le contre-amiral Serrés est né le 18 jan
vier 1859, et est entré à l’école navale en
1876. , ,
il passa par l’état-major general comme
capitaine de frégate et y resta lorsqu’il tut
nommé capitaine de vaisseau le 16 février
1906. Il en sortit pour commander le croi
seur cuirassé Amiral-Aube dans l’escadre du
Nord, et en 1909 il embarquait sur le Saint-
Louis comme chef d’état-major de l'amiral
Aubert, nommé au commandement en chef
de la 2e escadre. . , . _
Le contre-amiral Charlier est né le 25 octo
bre 1861, est entré à seize ans à l’école nava
le, Capitaine de frégate le ier septembre
1899, il commandait Fibis en 1904 ; puis, pro
mu capitaine de vaisseau en 1907, il embar
quait sur le croiseur cuirassé Kleber comme
capitaine de pavillon du contre-amiral Ber-
ryer dans la force navale détachée au Maroc,
puis prenait le commandement du Bouvet
dans la 2e division de la 2 e escadre.
Il est actuellement sur FEdgard-Quinet
dont il a pris le commandement le 1 CI sep
tembre 1911. Le ministre de la marine, M.
Delcassé, a embarqué par deux fois sur FEd-
gard-Quinet, pour suivre les grandes manœu
vres navales de 1911 et de 1912.
La Réanion des Ambassadeurs
Londres, 7 janvier.
Les puissances ont depuis longtemps une
meme opinion au sujet de la question d’An-
drinople, opinion qui s’est d’ailleurs mani
festée des le 19 décembre dernier, date à
laquelle les représentants des grandes puis-
sances à Constantinople donnèrent indivi
duellement et amicalement des conseils dans
ce sens à la Porte. Un peu plus tard, dans
le courant de la semaine de Noël, la Russie
fit également, mais beaucoup plus énergi
quement, une démarche ayant le même
objet auprès de Noradounghian effendi et de
Kiamil pacha, exprimant même la crainte
de ne pouvoir rester neutre en cas d’une
reprise des hostilités. Mais n’étant pas sou
tenu dans cette action d’allure comminatoire
par les autres puissances qui s’étaient bor
nées à des conseils amicaux, la démarche
russe demeura vaine. Les puissances prodi
guèrent à nouveau, à la meme époque, leurs
conseils amicaux, avec le même résultat né
gatif.
C’est sur la base de propositions commu
nes que sir Edward Grey proposa aux am
bassadeurs, dans la séance de samedi, l’ac
tion cette fois simultanée et plus énergique
auprès de la Porte, action que le ministre
des affaires étrangères de Grande-Bretagne
avait résumée en six paragraphes, compor
tant la question d’Andrinople, celle des îles
et celle de la Crête, et proposant à la Tur
quie comme compensation aux sacrifices
territoriaux qu’on lui demandait, l’aide fi
nancière dont elle avait grandement besoin
Or, au moment même où sir Edward Grey
faisait ces propositions aux ambassadeurs,
arrivait à l’ambassade de France un télé
gramme de M. Poincaré, priant M. Gambon
de soumettre à ses collègues, conformément
aux idées que le président du Conseil avait
lui-même exprimées à la tribune de la
Chambre et au Sénat, l’éventualité d’une
médiation qui pouvait devenir urgente en
raison des nouvelles reçues à Paris touchant
l’attitude intransigeante des alliés et des
Turcs.
Ainsi donc, au même moment, sir Edward
Grey et M. Poincaré avaient senti la nécessité
d’un accord urgent des puissances pour évi
ter la reprise des hostilités, menace dont
l’Europe devait conjurer le danger. Entre le
projet de sir Edward Grey et celui de M.
Poincaré, semblables dans leur esprit, mais
nécessairement divergents dans la forme et
le détail, il restait à faire l’accord d’où sor
tirait la formule définitive de Faction com-
mune à Constantinople. .
Ce sont ces projets qui 4 font actuellement
l’objet do P’uxaron doo vabiuctodo Saint-Pé-
tersbourg, Berlin, Vienne et Rome, avec une
célérité proportionnée aux habitudes de tra
vail des divers gouvernements intéressés et
à la mesure dans laquelle la question posée
les touche directement.
La suspension des Négociations
Déclarations des Dôlégués Ottomans
Londres, 7 janvier.
D’après des conversations avec divers dé
légués ottomans, ceux-ci ne cachent pas que
la façon dont les alliés ont escamoté la dis
cussion en enlevant la parole au président
de la délégation ottomane, est absolument
inconvenante.
M. Novakovilch, disait l’un d’eux, a oublié
qu’il n’était pas seulement le président d’une réu
nion de délégués balkaniques, mais le président
d’une conférence dont les diverses parties ont des
droits égaux ; il a oublié qu’en tant que président
de la conférence de la paix il doit traiter avec une
entière impartialité Turcs et Balkaniques. U n’a
vait nullement le droit d’enlever de sa propre
autorité la parole à Rechid pacha et de lever la
séance sans avoir mis sa proposition aux voix.
Comme on demandait à un délégué si
Rechid pacha avait réellement l’intention de
discuter les questions pressantes :
Certainement, répondit-il. Il est absolument
impossible de laisser telle quelle la question du
ravitaillement d’Andrinople. L’armistice a été
conclu pour la durée des négociations. Nos ad
versaires prétendront sans doute que les négocia
tions étant non pas rompues, mais simplement
suspendues, il n’y a rien à changer à la conclu
sion de l’armistice et que celui-ci est toujours va
lable dans toutes ses clauses. C’est jouer sur les
mots que de mettre en avant une telle interpréta
tion. La suspension des négociations est une
éventualité qui n’a été, en aucune façon prévue
lors delà signature de l’armistice, il est donc tout
naturel que l’on examine comment ce fait nou
veau modifie la situation.
Il ne faut pas oublier d’ailleurs que lors de la
signature de l’armistice, nous avons fait des con
cessions que nous sommes parfaitement en me
sure de reprendre. Nous avons autorisé le passa
ge de trains bulgares à travers les lignes d’Au-
drinople ; nous pouvons très bien revenir sur
celle concession. La question sera posée au
jourd’hui ou demain sans doute aux délégués buis
gares.
Le mémorandum grec
Londres, 7 janvier.
Voici les principaux passages du mémo
randum adressé par M. Venizelos aux puis
sances, relativement aux droits de la Grèce
sur les îles de l’Egée :
Nous revendiquons les îles non comme con
quête, mais comme patrimoine national. Notre ti
tre est antérieur et supérieur à la guerre. Il nous
est fourni par le principe des nationalités. Nuit®
part on ne peut trouver une population plus ho
mogène, de race plus pure, d’aspirations nationa
les plus fortes que dans l’Archipel.
Sur un total de 423.000 habitants, il y a une ma-
jorité compacte de 394, 00 Grecs, contre une mi
norité de 29,000 musulmans, juifs et étrangers
Grecques par la nationalité, les îles le sont aus
si par la culture morale et intellectuelle, par l’ac-
tivilé maritime et commerciale de leurs habitants.
Gomme dans tous les pays grecs le mouvement
scolaire est caractéristique de l’effort Civilisateur
de la race. Il y a dans l’Archipel près de 50 écoles
dont 5 grands lycécs, notamment à Mitylene, Sas
mos, Chio, Rhodes, avec environ 1,000 maîtresiC
maîtresses, et 4,70J élèves, soit près de 9,93
de la population.
Après avoir indiqué que la seule solution
possible est de céder les îles à la Grèce, M
Venizelos conclut en disant :
Cette solution est commandée par h s faits de la
guerre, par Injustice et par 1 intérêt de tous,
n’offre que des avantages etne présente de danget
pour personne. Celui que les délégués turcs On
en vue est imaginaire. Mais la reflexion arrive
sans doute, qui modifiera leur manière de voir.
La Suspension des Négociations ,
et l’opinion Autrichientt
Vienne, 7 janvier.
Les cercles diplomatiques viennois,
. montraient déjà, ces jours dons de paix
■ optimistes à propos des négoiare davantage
1 de Londres, témoignent encore -----d-
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