Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-08-18
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 août 1913 18 août 1913
Description : 1913/08/18 (A33,N11722). 1913/08/18 (A33,N11722).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637800k
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
33" Année
N 41,722
(6 Pages)
6 Centimes
EDITION DU HATINV
99922
5 Centimes
(€ Pages)
Administrateur > Délégué
Mena
Lundi 18 Août 1913
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
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Petit Havre
AU HAVRE
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Bureau du Journal, 112, boul" de Strasbourg.
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ORGANE RÉPUBLICAIN
DEMOCRATIQUE
Rédacteur en Chef. Gérant
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
l'Oise et la Somme.
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, — - 20 Fr. 1 4.4% »
Sabenne egalement. SANS FRE’S, dans tous les Bureaux de Poste de prane.
Paris, trois heures matin
Le Président de la République
à Bar-le-Duc
BAR-LE-DUC.— La foule a mis le même em-
ressement à se porter sur le trajet suivi par
e président de la République à la sortie du
banquet, pour rentrer à la préfecture.
M. Poincaré est monté dans les salons du
second étage où le Comité des industries lo
cales lui a remis un splendide album ainsi
qu’un superbe objet d’art.
Les anciens camarades de lycée du prési
dent lui ont alors remis une magnifique
coups montée sur un pied de bronze.
Une statue de bronze représentant Jeanne
d’Arc a été enfin offerte au président par les
ouvriers d'une fonderie.
« #
BAR-LE-DUC. — M. Barthou, en inaugurant
les nouveaux locaux de l’Union populaire
pour l’enseignement post-scolaire, a tenu à
témoigner sa haute sympathie pour l'œuvre
d’éducation post-scolaire poursuivie par les
républicains qui pensent que l’école laïque
est une des raisons d’être de la République.
Le président du Conseil a ensuite remercié
les parlementaires de la Meuse de s’être
groupés autour du gouvernement qui a as
sumé la tâche de réaliser l’union de toutes
les forces de la démocratie et d’assurer la sé
curité et la défense du pays.
BAMPIGNY. — Le président de la Républi
que, qui avait quitté Bar-le-Duc à 4 h. 15, a
reçu à 5 h. 10 le préfet et les parlementaires
de la Meuse, ainsi que les représentants de
la presse.
LES AFFAIRES D’ORIENT
A propos de l’Albanie
- Belgrade. — Les représentants des gran
des puissances ont remis hier après-midi à
M. Pasitch une note collective concernant
l’évacuation définitive de l’Albanie, ainsi que
la protestation des minorités.
LES AFFAIRES DU MAROC
Les Espagnols au Maroc
Tanger. — Les nouvelles parvenues au
sujet du combat d’hier disent que le général
Silvestre, avec des troupes espagnoles et les
contingents auxiliaires d’Emerqui, s’est em
paré du défilé de la Montagne Rouge, chas-
sant les partisans d’El Raisuli qui occupaient
ce point important.
Le kalifat d’El Raisuli aurait été tué.
UN DISCOURS DE M. BAUDIN
Groslee. (Ain). — Le ministre de la ma
rine, M. Baudin, a présidé hier un banquet
de six cents couverts qui a suivi l’inaugura-
tiOn d’un pont suspendu jeté sur le Rhône.
M. Baudin a prononcé a cette occasion un
discours inspiré du plus pur patriotisme.
Il s’est attaché à préconiser la défense de la
race et l’amélioration de la vie publique et
de la vie privée.
1 En terminant, le ministre a bu à la gran
deur de la Patrie et au développement de la
race.
UH INCIDENT AUX INVALIDES
Un incident s’est produit hier après-midi
aux Invalides, vers quatre heures de l’après-
midi, devant le tombeau de l’Empereur.
M. Ferdinand Dasque, ouvrier cuisinier,
âgé de 40 ans, se trouvant près du tombeau,
avait incité quelques jeunes gens à se décou
vrir et leur avait demandé de respecter ce
lieu.
; Une dizaine de jeunes gens l’ont alors in
sulté et à sa sortie, dans la cour d’honneur,
l'ont frappé violemment, lui faisant des
blessures assez graves à la tête et des contu
sions multiples."
M. Dasque dut être transporté à l’hôpital
Laennec.
Ses agresseurs sont recherchés.
L’AGITATION CHEZ LES CHEMINOTS
ANGLAIS
Londres. — Trente mille cheminots Ion-
donniens se sont réunis hier après-midi à
Hyde-Park ; ils ont adopté un ordre du jour
demandant à l’Union nationale des chemi
nots de fixer une date à laquelle tous les
cheminots d’Angleterre devront être mem
bres de syndicats. Cela fait, l’Union devra
demander la journée de 8 heures avec un
salaire minimum de 30 schillings par se
maine.
Il ne s’est produit aucun incident.
LES OBSÈQUES DE BEBEL
, Zurich. — Le corbillard de Babel a été sui-
si par de nombreuses délégations suisses et
étrangères, le groupe socialiste du parle-
ment suisse, le Comité du parti socialiste
allemand presque au complet, les associa
tions socialistes suisses avec 250 bannières.
Le défilé a duré quarantes minutes.
Dans le cimetière, de nombreux orateurs
représentant les socialistes étrangers ont
pris la parole.
Bracke a parlé au nom du parti socialiste
rançais.
Le corps de Bebel a été ensuite incinéré.
UN DRAME DANS UNE CASERNE
Vienne. — Dans une caserne d’infanterie
Se la garde, un soldat ordonnance a fait feu
sur un capitaine, dans l’habitation de ce der
nier, ainsi que sur une dame qui se trouvait
en visite. La dame fut tuée et le capitaine
grièvement blessé. _
Le soldat tira également sur un sous-ofi-
Dier qui était accouru au bruit des détona
tions et le blessa légèrement.
Puis le soldat sauta par une fenêtre et resta
tendu dans la cour ; il portait des blessu
res graves.
Le capitaine, l’ordonnance et le sous-offi
cier furent transportés à l’Hôpital de la gar-
nison.
j II s’agit d’un cas de folie subifa.
ŒUVRE NATIONALE
. Bien que des Sociétés de préparation mi
litaire se soient fondées presque dans tou
tes les communes, elles manquent de direc
tion générale. Le Comité Consultatif a donc
été bien inspiré en tentant de donner plus
de cohésion à ce généreux mouvement et
en élaborant un projet de loi que le Parle
ment sera appelé à discuter après les va
cances.
Ce projet de loi, présenté par M. Doumer,
rapporteur de la loi de trois ans au Sénat,
spécifie tout d’abord que la préparation mi
litaire a pour objet essentiel le développe
ment des qualités physiques et morales des
jeunes gens de 16 à 20 ans en vue du ser
vice militaire. Son programme doit, par
conséquent, comprendre l’enseignement
technique nécessaire au recrutement des
cadres et des armes spéciales, l’entraîne
ment physique des adultes et, après le ser
vice et en dehors des périodes légales d’ap
pel, le perfectionnement du soldat par des
exercices appropriés, et la pratique du tir
notamment.
Les auteurs du projet de loi voudraient
que la préparation militaire fût assurée
obligatoirement dans tous les établisse
ments d’enseignement et en dehors de
ces établissements par des sociétés agréées.
A défaut de groupements de ce genre, on
aurait recours aux centres d’instruction or
ganisés dans chaque subdivision de région
en nombre suffisant. Mais il est probable
qu’il n’y aurait pas lieu d’appliquer cette
solution car, dès maintenant, les sections
de préparation militaire adjointes aux asso
ciations sportives, aux amicales et aux so
ciétés de gymnastique sont très nombreu
ses et se multiplieraient davantage lors
qu’elles seraient officiellement soutenues et
contrôlées par l’Etat.
Leur développement serait d’autant plus
certain qu’il n’est pas question de leur ôter
toute initiative. Le projet, qui du reste est
susceptible d’être amendé, dit que l’autorité
militaire ne s’immiscerait pas dans l’admi
nistration des sociétés. Elles n’auraient
qu’à soumettre toutes les modifications ap
portées à leurs statuts et règlements et à
communiquer leurs comptes. Elles auraient
en outre la faculté de se fédérer en obser
vant certaines règles.
La Communication des comptes devien
drait absolument obligatoire afin de justi
fier l’emploi des subsides reçus. Un des
points les plus importants du projet est en
effet l’appui financier donné aux groupe-
ments. « Les subventions en argent — in
dique l’article 9 — pour frais généraux des
sociétés, organisation des stands, gymnases
et manèges, achat de matériel — armes,
munitions, agrès de gymnastique, chevaux
— ainsi que les prêts ou cessions de
matériel, et, en général, le concours de
l’Etat sous toutes ses formes, sont réser
vés aux seules Sociétés et groupements
agréés. Les communes sont tenues de prêter
les locaux dont elles disposent aux Sociétés
agréées qui en font la demande pour leur
réunion. Les établissements d’instruction
publique appartenant aux communes pour
ront être mis à la disposition desdites Socié
tés avec l’assentiment du préfet pour les
autres établissements (enseignement secon
daire et supérieur). Les Sociétés et groupe
ments agréés peuvent recevoir des dons et
legs avec l’autorisation du gouvernement. »
La préparation militaire serait de cette
façon à l’abri des vicissitudes auxquelles
sont exposées la plupart des petites sociétés.
De plus elle serait—et ceci est une réforme
vraiment démocratique —à la portée de tous.
Un livret serait remis à chaque adhérent et
celui-ci le présenterait à son arrivée au
corps pour qu’il en soit fait mention dans
ses états de services.
Ce n’est pas le seul résultat que la jeu
nesse obtiendrait de la préparation à la
quelle elle s’astreindrait. Le brevet, délivré
à ceux qui font preuve de connaissances et
d’aptitudes militaires, leur offre les avanta
ges suivants ;
1° ils peuvent être nommés caporaux ou
brigadiers après quatre mois de service ;
20 Ils ont seuls le droit de s’engager dans'
les troupes métropolitaines, par devance
ment d’appel, pour un temps égal à celui
du service obligatoire pour tous, dans les
conditions indiquées par la loi de recrute
ment ;
3° ils ont le droit, à l’appel de leur classe
et s’ils ont obtenu le brevet d’aptitude mi
litaire avant cet appel, de choisir leur corps
d’affectation par ordre de mérite, dans les
conditions déterminées par le ministre de
la guerre ;
40 II peut leur être attribué, au cours de
leur service actif, des permissions supplé
mentaires dépassant de 15 jours par an le
maximum fixé pour la catégorie dont ils
font partie.
Tout Français âgé de 18 ans, dit le pro
jet, ou devant atteindre cet âge avant le 1er
octobre, pourrait se présenter aux examens
du brevet d’aptitude militaire. Il n’est pas
douteux que les recrues seront nombreu
ses. Le magnifique élan patriotique auquel
nous assistons en est un sûr garant. La
. Lieunesse tout entière, sous le commandement . us n’etaient ni‘expression d’une préférence pour
d’instructeurs dévoués et la direction aver
tie de l’autorité militaire, se fera un devoir
d’assurer la prospérité de cette œuvre si
utile à la défense nationale.
H. Hollaênder,
Le Brevet d’Aptitude Militaire
La France Militaire :
A la session d’examen pour la délivrance
du brevet d’aptitude militaire qui aura lieu
du 20 septembre au 10 octobre pour les
jeunes gens de la classe 1913, pourront
prendre part les jeunes gens de dix-huit
ans qui désireraient devancer l’appel et
être incorporés avec cette classe. Les can
didats devront adresser leur demande au
commandement du bureau de recrute
ment dont ils dépendent avant le 5 sep
tembre.
I. Poincaré à Bar-le-Duc
La population et les autorités de Bar-le-
Duc ont fait un accueil enthousiaste au pré
sident de la République, qui est arrivé dans
cette ville hier matin à 10 h. 35. Il était ac
compagné de M. Louis Rarthou, président
du Conseil, qui a quitté pour quarante-huit
heures sa villégiature de Suisse.
Après la réception, qui a eu lieu à la Pré
fecture, un banquet a été offert à M. Poin
caré.
. Le docteur Moulin, maire de Bar-le-Duc, a
salué M. Raymond Poincaré au nom de la
population de cette ville.
Puis M. Jules Develle, sénateur, a pris la
parole :
J’ai l’heureuse fortune, a-t-il dit, de vous sou
haiter la bienvenue au nom des républicains de
ce département, dont vous étiez le chef incon
testé, au nom de la démocratie meusienne dont,
pendant plus de vingt-cinq ans, vous avez été le
guide éclairé et le défenseur vigilant, et qui n’ou
bliera jamais les services que vous lui avez ren
dus. Mais je ne suis pas seulement l’interprète de
mes amis politiques, je dois être celui de tous
ceux qui m’entourent, car aujourd’hui tous les
partis sont réunis, tous les groupements sont
confondus, toutes les bannières s’abaissent devant
le drapeau de la France qui a été remis entre vos
mains ie jour où l’Assemblée nationale vous a
appelé à la présidence de la République.
Enfin M. Maginot, député, a prononcé an
discours dont nous détachons le passage sui
vant :
Vous avez la confiance de la nation, vous avez
celle de la majorité républicaine du pays. Votre
passé nous assure que nul n’en saurait rester
plus digne.
Ceux qui ont combattu à vos côtés pour con
quérir ce département à la République et qui vous
ont vu à l’œuvre pendant des années savent avec
quel dévouement, quelle fidèle ardeur vous y
avez toujours servi la cause républicaine. Ils
n’oublient pas qu’à certaines heures où là bataille
menaçait de tourner pour eux en une irrémédiable
déroute, c’est votre vaillante énergie, soutenue -
par une foi républicaine indomptable, qui servit
de suprême rempart à la résistance de leur
parti.
Discours de M. Raymond Poincaré
M. Raymond Poincaré a prononcé ensuite
le discours suivant :
Mes chers compatriotes, vous ne vous étonne
rez pas si la joie que j’éprouve aujourd’hui reste
voilée de deuil et de tristesse. L’affectueuse récep
tion que vous m’offrez me rappelle les préparatifs,
sî cruellement interrompus, des fêtes que vous
aviez projetées naguère et que j’avais rêvées plus
complètes encore et plus douces que celles-ci.
Ma pensée ne peut, en ce moment, se détacher
du passé, et dans les émotions que m’apporte
cette journée s’entremêlent le bonheur et les re
grets.
S’il est cependant un lieu où le chagrin doive
perdre un peu de son amertune, c’est assurément
celui où nous voyons refleurir autour de nous
nos plus anciens souvenirs et où nous sommes
enveloppés de ce que nous aimons. Aux souffles
salubres de l’air natal, nous nous sentons, malgré
tout, l’âme plus légère, et sous le ciel de notre
enfance, même les douleurs qui ne se consolent
pas ont quelque chose de plus apaisé.
En suivant tout à l’heure les rues pavoisées, où
je retrouvais, dans la foule, tant de visages fa
miliers, j’avais, à chaque instant, l’illusion d’aper
cevoir, au milieu des Barrisiens qui acclamaient
leur compatriote, les ombres fugitives de mes
jeunes années ; et lorsque je jetais à la dérobée,
un regard sur la vieille horloge qui domine la
ville et qui a mesuré jadis le temps de mes clas
ses et de mes récréations, il me semblait que
j’échangeais une confidence muette avec un de
ces amis intimes qui pénètrent nos secrets et com
prennent nos silences.
Il n’est pas un coin de rue où je ne rencontre
l’image de ceux qui ne sont plus et qui reposent,
non loin d’ici, au cœur de la campagne lorraine ;
et dans ma mémoire se pressent une multitude
de sensations qui montent des profondeurs du
temps : gaieté des jeux enfantins dans les grands
vestibules de la maison maternelle ou sous les
marronniers du jardin ; leçons et devoirs surveil
lés par des affections attentives ; heures austères
passées dans les salles de notre lycée ; sombres
visions de la guerre et de la défaite ; longue ré
signation de la ville envahie; enthousiasme po
pulaire à la libération du territoire et au retour
des troupes françaises ; ardente reprise des étu
des dans la renaissance de la patrie ; premiers
attraits de la science et de la culture classique ;
camaraderies qui se nouent peu à peu entre con
disciples et qui deviennent assez fortes pour ré
sister à tous les hasards de la vie ; promenades
dominicales dans les forêts qui couronnent les
coteaux : puissant réseau de liens innombrables
qui m’attachent, pour jamais, à la ville où je
suis né.
Un jour pourtant, je vous ai quiltés. Philoso
phie, lettres, droit, service militaire, m’ont pen
dant quelques années séparé de vous ; et peut-
être le barreau de Paris m’aurait-il définitivement
retenu loin de vous, si, il y a plus de vingt-sept
ans, un jeune et brillant ministre, originaire de
Bar-le-Duc, ne m’avait bienveillamment appelé à
lui, pour me ramener à ses côtés, sur les che
mins de mon enfance. C’est notre ami Jules De-
veile qui s’est fait auprès de vous mon introduc
teur et mon garant ; c’est lui qui s’est fait auprès
de moi l’éloquent avocat des traditions barrisien-
nés et qui m’a réappris mon pays.
J’ài découvert alors dans notre histoire, dans
nos monuments, dans nos mœurs, dans nos pay
sages, tout ce que je n’y avais pas vu jusque-là,
tout ce qui, par une lente habitude, avait dirigé
mes instincts et commandé mes goûts, sans se
préciser dans la clarté de ma conscience ; et plus
le temps a passé, plus j’ai senti grandir en moi
l’influence de mes origines et la force de mes
attaches •
Depuis mes débuts dans la vie politique, j’ai été
partout protégé par une escorte d’idées lorraines
et ce n’est pas aujourd’hui certes que je répudie-
rai ces fidèles compagnes de ma pensée. Mieux
que jamais, j’ai compris ce que je dois à ma pro
vince, le jour où le vote de l’Assemblée nationale
m’a élevé à la première magistrature du Pays.
Combien de fois, depuis lors,, ai-je entendu dans
la foule, à Paris, à Montpellier, à Toulon, à Cher
bourg, à Calais, au Havre, le cri répété de « Vive
la Lorraine ! » Je ne me suis pas mépris sur la
signification de ces vivats adressés à notre pays.
une partie déterminée de la France indivisible, ni
la manifestation d’un chauvinisme agressif ils
n étaient qu’un hommage spontané rendu par des
Français de toutes les régions à une contrée dont
les habitants ont subi les rigueurs des destins
contraires et se sont accoutumés, dans la souf
france, à la pratique de nos meilleures vertus na
tionales.
opulations
Nulle part autant que dans nos provinces de
l Est, les siècles n’ont enseigné aux populations
les horreurs de la guerre et les bienfaits de la
paix ; nulle part, le patriotisme n’a reçu aussi di
rectement la dure leçon des choses et ne s’est
plus complètement adapté à la double condition
de la sagesse et de la fermeté. Il n’est personne,
en nos pays, qui formé le souhait sacrilège d’un
conflit européen ; il n’ést personne, non plus,
qui ne soit prêt à tous les sacrifices pour con
server à la France son rang de grande puissance
et la maîtrise 4e son action dans le monde.
Nourrice de paysans robustes et de soldats va
leureux, la Lorraine abonde en esprits pondérés
et en âmes bien trempées ; elle aime le travail et
la bravoure ; elle aime l’ardeur et la spontanéité
dans les sentiments, la prudence, le calme et la
mesure dans les gestes et les manifestations.
L’alliance de ces qualités n’est pas, sans doute, le
privilège de notre climat, elle se retrouve sou
vent ailleurs, et aujourd'hui même un éclatant
exemple nous en est venu des Pyrénées ; mais
peut-être prend-elle ici, à une faible distance de
la frontière de l’Est, un caractère plus symboli-
Et si le peuple français se plaît à crier « Vive
la Lorraine ! », c’est qu’en vous, mes chers amis,
il reconnaît sa propre image, c’est qu’il vous con
sidère comme de sûrs interprètes de la conscience
publique.
Je puis bien, à mon tour, pousser le même cri
et mettre dans ces trois mots tout ce que j’ai d’a
mour pour mon pays natal, tout ce que j’ai de
gratitude et d’affection pour mes concitoyens.
Je lève mon verre en l’honneur de la Lorraine ;
je bois à la ville de Bar-le-Duc et au département
de la Meuse.
M. Raymond Poincaré, après avoir pro
noncé le discours qu’on vient de lire, s'est
rendu à la préfecture, où il a pris quelques
instants de repos.
Le président de la République a visité en
suite l’hôpital et il a fait remettre 2,000 fr.
pour les pauvres de la ville et 500 fr. pour
l’hôpital.
1 — --9-- --------
LES AFFAIRES D’ORIENT
La Presse Ottomane
Du Sabah :
« Au moins, est-ce que le cabinet de Sofia
donne une forme logique à sa politique ?
Admet-il pour la Thrace le principe des na
tionalités qu’il veut appliquer en Macé
doine ?
» Non, comprenant qu’il serait fort dan
gereux de se trouver face à face avec la Tur
quie pour prendre Andrinople en usant de
ce fameux principe, la Bulgarie licencie son
armée et s’en remet à la discrétion des puis
sances.
» Du moment que le gouvernement de
Sofia admet le principe des nationalités, ne
doit pas, pour être logique envers les au
tres Etats balkaniques, laisser aux puis
sances le soin de régler la question d’An-
drinople et de Thrace, mais dire tout sim
plement : « J’ai adhéré au prinéipe des na
tionalités que les autres États fassent donc
comme moi. » Il n’y a pas de devoir plus
opportun et meilleur à remplir au point de
vue de l’avenir des Balkans, pour M. Na-
thevitch, qui, à Constantinople, n’a su
qu’exprimer des regrets en raison de l’inu
tilité de sa mission. Mais M. Nathevitch n’en
parla pas. Il se contente de déclarer que la
Bulgarie ne fera pas la guerre à la Turquie
au sujet d’Andrinople. Est-il possible de
voir là autre chose qu’une fourberie poli
tique ?
» Quand la presse ottomane a soutenu
que ia question des Balkans regardait les
grandes puissances, c’est la Bulgarie qui a
prétendu le contraire. Pourquoi donc au-
jourd’hui veut-elle en faire une question eu
ropéenne ? »
Le Traité de Bucarest
Saint-Pétersbourg, 17 août.
L’Autriche-Hongrie ayant demandé à la
diplomatie russe de préciser son attitude
dans la question de la révision du traité de
Bucarest, M. Sazonof a fait dire à Vienne
qu’il attendrait de connaître les opinions des
puissances avant de formuler une réponse
définitive,
ANGLETERRE
Un corps d’aéroplanes sera
attaché à la marine anglaise
On annonce qu’à la suite de manœuvres
navales, l’Amirauté a pris la décision de for
mer un corps d’aéroplanes spécialement at
taché à la marine.
Elle a demandé à 200 lieutenants de s’en
gager pour conquérir leur brevet de pilote ;
quelques-uns d’entre eux vont commencer
leur entraînement cette semaine, à East-
Church.
Suivant les crédits récemment votés par
le Parlement, une somme de 2 millions de
‘francs environ était affectée au service des
aéroplanes de la marine. Cette somme sera
de beaucoup augmentée.
On déclare en effet que les résultats des
dernières manœuvres navales ont prouvé
les grands services que peuvent rendre les
reconnaissances par aéroplanes. Le com
mandant de la flotte rouge (attaquante), au
paravant un peu sceptique, s’est déclaré en
faveur des services d’aéroplanes.
Un appareil de télégraphie sans fil, qui
pèse moins de 50 livres anglaises, a été cons
truit et essayé au cours des dernières ma
nœuvres, il a donné d’excellents résultats.
A plusieurs reprises, grâce aux aéroplanes,
des sous-marins ont été découverts à temps
par ia défense des côtes.
A plusieurs reprises, dit-on aussi, les plans
du vice-amiral Callaghan qui commandait la
flotte bleue, chargée de la défense de l’An
gleterre, ont dû être complètement modifiés
par suite des résultats donnés par les recon
naissances aériennes que l’ennemi opérait.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
h la LIBRAIRIE IHTEHMATIONALE
s0s, rue St-Lazare, 108
(immeuble de /HOTEL TERMINUS)
ALLEMAGNE
Le renvoi de la téléphoniste
Irène Tresch occupait dans les bureaux
de son patron atrabilaire le poste de télépho
niste. Or elle se coiffe de certaine manière et
chaque fois qu'elle décrochait l’appareil, elle
appliquait naturellement le récepteur... sur
ses bandeaux.
Le patron, qui est chauve comme il n’est
pas permis de l’être, se plaça un beau jour >
à ce point de vue qu’un récepteur doit s’ap
pliquer à la conque auditive et non aux che
veux. En conséquence, il invita la fraulein à
se coiffer autrement. Mais comme celle-ci,
en dépit de ses fonctions, faisait la sourde
oreille, il la chassa des bureaux sans autre
forme de procès.
La demoiselle du téléphone réclama des
do m mages-mtérêts.
Elle s’est présentée devant le tribunal avec
des bandeaux qui ne laissaient paraître
qu’un tout petit centimètre de lobe rose.
Les juges l’ont trouvée charmante et ont
condamné le patron à dédommager sérieu
sement la fraulein.
Dans les graves attendus du jugement, il
est dit « que se coiffer à la Cléo de Mérode
ne constitue pas une raison pour renvoyer
une employée sans signification préalable
d’un délai de quinze jours ».
ESPAGNE
Une guérilla de forçats
114 forçats d’un bagne de Santona vien
nent d’adresser au roi une supplique de
mandant à être admis à se réhabiliter et à
servir leur pays en formant, pour combattre
au Maroc, avec des éléments similaires, une
« guérilla » de 300 hommes, sous le com
mandement du capitaine Jordan, héroïque
défenseur de Las Nieves, aux Philippines,
lors de la guerre de 1898.
Ils allèguent l’exemple de la légion fran
çaise où l’on ferme les yeux sur les antécé
dents des engagés, et l’existence à Ceuta et
Melilia de bataillons disciplinaires qui ren
dent de grands services. Si des forçats incor
porés eussent risqué, ajoutent-ils, de pactiser
avec les insurgés aux Philippines ou à Cuba,
il n’en saurait être ainsi au Maroc, où la hai
ne de races exclut un pareil risque. On ne
sait encore quel accueil sera fait à cette cu
rieuse supplique, que plusieurs journaux
madrilènes patronnent en conseillant d’éco
nomiser ainsi des vies précieuses à la nation.
TURQUIE
Arrestations arméniennes
On a arrêté à Achdichat, dans le vilayet de
Mouche, douze notables arméniens. Parmi
eux se trouvent Madjian, ancien député d’Er-
zeroum, et Zorian, directeur des écoles ar
méniennes d’Erzeroum, qui ont été empri
sonnés à Mouche.
Les Arméniens s’étaient réunis à Achdi
chat pour célébrer le quinze-centième anni
versaire de la naissance de l’inventeur des
caractères de l’écriture arménienne.
RUSSIE
Mort de la comtesse Tarnowska
On annonce que la comtesse Tarnowska,
qui fut l’héroïne du procès fameux de Ve
nise, intenté à la suite de la mort tragique
du comte Komarowsky, s’est pendue ou a
été assassinée dans le train entre Saint-Pé
tersbourg et Kief. Une enquête est ouverte,
ÉTATS-UNIS
L f Allemagne et la France
à l’exposition de San-Francisco
On sait que plusieurs nations, entre au
tres la France, ont déjà accepté de participer
à l’exposition ; mais le gouvernement fran
çais a mis comme condition à une participa
tion effective et importante que les produits
exposés seraient mieux garantis qu’ils ne
l’ont été dans les précédentes expositions,
notamment celles de Chicago et de Saint-
Louis par la protection des marques indus
trielles et la suppression des fausses marques
d’origine, et que des concessions douanières
spéciales seront accordées. Autrement la
participation de la France risquerait de se
borner au pavillon du gouvernement.
Pour répondre à ces desiderata, le séna
teur Perkins a déposé un bill étendant la
protection des marques de fabrique à tous
les dessins, modèles, marques industrielles
des articles manufacturés importés pour être
exposés. En vertu de ce bill une agence du
bureau des marques industrielles sera ins
tallée dans l’enceinte de l’exposition, où des
certificats de garantie seront délivrés gratui
tement aux exposants.
Ce projet de loi admet pour la première
fois les droits réservés pour les objets ma
nufacturés. Si ce bill est voté avec l’amen-
dement étendant ia dorée de cette protec
tion à cinq années, la section française de
San-Francisco sera organisée sur une grande
échelle.
On écrit de Berlin :
L’officieuse Gazette de l'Allemagne du Nord
explique par la note suivante pourquoi l’Al-
lemagne s’abstient de participer à l’exposi
tion de San-Francisco :
L’Allemagne décline désormais l’invitation des
Etats-Unis d’Amérique à participer à l’Exposition
universelle de San-Francisco, l'enquête menée
par l’Administration de l’empire ayant appris que
l’industrie allemande et les autres milieux écono
miques allemands, pour la plupart, ne voient au
cun profit à participer à celte entreprise.
En raison des bons rapports politiques, écono
miques et intellectuels qui existent entre l’Alle
magne et les États-Unis, que l’empire allemand
veillera à entretenir dans la suite, le gouverne
ment impérial, qui a examiné d’une façon minu-
tieuse et bienveillante la possibilité d’une partici
pation de l’Allemagne à cette exposition, na pas
pris cette résolution d’un cœur léger ; il aurait
aimé pouvoir donner au gouvernement et au peu
ple américains, en acceptant l’invitation, une nou
velle preuve de sa sympathie et de son amitié,
comme ce fut le cas lors des expositions de Chi-
cago et de Saint-Louis. .
D’autre part, il lui a fallu tenir compte de I aver
sion des milieux économiques allemands, qui est
due à ce qu’en Allemagne aussi, on est fatigue
des expositions, et il a pu se mettre d’autant moins
en contradiction avec cette aversion qu’une parti
cipation de l’Allemagne qui ne répondrait pas a
l’importance de l’industrie et de 18 vie économi
que allemandes nuirait au prestige de l’empire et
irait ainsi à rencontre des intérêts allemands.
Comme l'exposition de San-Francisco se ratta
che à l’ouverture du canal de Panama, il convient
de signaler encore que l’altitude de l’Allemagne,
en présence de cet événement historique mondial,
n’est pas affectée par la décision quelle » PrIS
dans la question de l’exposition. L’inauguration
officielle de cette nouvelle voie de communica
tions reliant les peuples entre eux fournira Pr08:
blement l’occasion de témoigner dignement. nsA.
rêt que prend l’Allemagne à cette proCS‛euse.0.
quête que le monda devra à l’énergie des —ats.
Unis.
Les Négociations avec le Mexique
Les propositions tendant à régler les dif-
cuités qui se sont élevées entre les Etats-
U nis et le Mexique ont été soumises à l’exa-
men du président Huerta. Les conversations
qui ont eu lieu entre M.John Lindet M.Gam-
boa, le ministre des affaires étrangères du
Mexique, font espérer que l’on arrivera à
une solution satisfaisante.
Le gouvernement américain qui avait en
voyé une note expliquant sa conduite aux
puissances intéressées dans les affaires mexi
caines, a déjà reçu plusieurs réponses l’an*
prouvant entièrement.
On considère à Washington que le succès
des troupas fédérales qui ont écrasé les re-
belles dans le Nord du Mexique est un bon
signe pour l’élection du général Huerta à la
présidence et qu’on ne saurait blâmer les
Etats-Unis d’avoir reconnu son autorité. Le
président Madero, fait-on remarquer, ne
fut en somme porté au pouvoir que par
23,000 voix. p
INFORMATIONS
M. Massé à Brest
M. Massé, ministre du commerce, est ar
rivé à Brest hier matin ; il a été reçu à la
gare par M. Chaleigne, préfet du Finistère,
l’amiral Chocheprat, préfet maritime, l’ami-
ral Adam et par toutes les autorités mili
taires.
Encadré par une escorte de gendarmes à
cheval, le cortège a gagné l’Hôtel de Ville,
où le ministre a été reçu par MM. Goude, dé*
puté, Masson, maire, les membres du Con
seil général et une délégation des employés!
des P. T. T.
Le ministre s’est ensuite rendu dans l’en-
ceinte de l'exposition.
Les retraites militaires de samedi
Douze arrestations ont été opérées à l’issue
des retraites militaires. Six des manifestants
les plus compromis ont été envoyés au Dé*
pôt pour outrages à l’armée, injures aux
agents et port d’armes prohibées.
Le Scandale du
Cinquième Arrondissement
Tant au point de vue administratif qu’au
poit de vue judiciaire, l’affaire du scandale
policier du cinquième arrondissement est
entrée dans une voie nouvelle. Lorsque, sur
le vu de l’enquête du service du contrôle, M.
Hennion, préfet de police, décida de suspen
dre le sous-brigadier Gourdon et les agents
en bourgeois dont nous avons parlé, il indi
qua qu’il s’agissait là d’une simple mesure do
préservation, en attendant la comparution
de ces fonctionnaires devant le Conseil de
discipline de la préfecture. il entendait leur
enlever ainsi tout contact possible avec le
public. En même temps, la préfecture de
police saisissait d’un double rapport le mi*
nistère de l’intérieur et le ministère de la
justice : le minstère de l’intérieur au point
de vue des sanctions administratives qui in
terviendront plus tard ; le ministère de la
justice pour lui faire part delà suspicion
qui, dès maintenant, s’attache à toutes les
affaires dans lesquelles des individus au
raient été arrêtés, prévenus ou condamnés
sur la déposition d’agents suspects.
Le parquet général et le parquet
Seine procèdent actuellement à l’étude de
ces affaires. Trois sortes de mesures peuvent
intervenir : 1o le non-lieu pour les affaires
qui sont encore en cours d’instruction ; 20 la
grâce et la révision future pour celles dans
lesquelles il y a eu condamnation et au su
jet de quoi les condamnés sont encore dété*
nus ; 30 la révision pour les affaires dans les-
de la
quelles il y a eu condamnation.
Les magistrats du parquet général et du
parquet de la Seine recherchent actuelle
ment dans quelle mesure les agents incrimi
nés se sont rendus coupables de faux témoi
gnages, étant donné que la loi exige, pour
que ce délit puisse être retenu, qu’il ait été
commis à l’audience et sous la foi du ser
ment. S’il est reconnu que dans ces condi
tions, les agents en bourgeois ont commis
le délit de faux témoignage, une instruction
sera immédiatement ouverte contre eux, et
avant même d’attendre la fin de cette ins-
truction, une mesure de clémence à l’égard
des victimes sera proposée par le garde des
sceaux au président de la République.
Il n’est pas nécessaire, pour ouvrir cette
instruction, que le conseil de discipline de
la préfecture de police ait rendu sa sentence.
Renseigné en effet par le contrôle général,
M. Hennion a saisi lui-même le garde dès
sceaux des suspicions graves qui pèsent sur
ces agents.
M. Gail, substitut du procureur général,
remplaçant M. Fabre en congé, et M. Roulac,
substitut du procureur de la République,
ont tenu hier de longues conférences au
cours desquelles ils ont examiné les condi
tions où il y a lieu de donner suite à l’af-
faire.
Les articles du Code pénal qui visent le dé-
lit de faux témoignage sont ainsi conçus :
Art. 362. — Quiconque sera coupable, ea ma
tière correctionnelle, de faux témoignage contre
le prévenu ou en sa faveur sera puni d’un empri
sonnement de deux ans au moins et de cinq ans
au plus et d’une amende de 50 à 2,000 fr.
Art. 364. — Le faux témoin en matière correc
tionnelle qui aura reçu de l’argent, une récom
pense quelconque ou des promesses sera puni de
réclusion..
Quant au gardien Barthaud, accusé, étant
de service devant l’Elysée, d’avoir pénétré,
la nuit, dans la boutique de M. Lievens et Ce
s’être emparé d’une pièce de dentelles, il
est déféré à M. Bourgarel, jugé d’instruc:
tion. .
Mlle Jeanne Boissière
défend son Père
M. Frédin, juge d’instruction à Versailles, 1
a interrogé Mlle Jeanne Boissière, au sujet
de la plainte en escroquerie déposée par
Mme Gaucharaud, débitante à Argentoulls
contre M. Paul Boissière, commissaire de
surveillance ; on sait que Mme Gaucharaud
aurait remis 44,000 francs à ce fonctionnaire
pour qu’il s’employât en sa faveur, dans un
procès, « grâce à ses bonnes relations avec
un haut magistrat ». Adoptant le sytème de
défense de son père, Mlle Boissière a déclaré
au juge :
C’est moi seule qui ai inventé cette histoire.
Mon père et ma mère Sont innocents. Je les al
dupés J’ai fait croire à mes parents que dans mes
voyages à Paris, j’avais fait la connaissance d un
magistrat très haut placé et qu’il se chargeait,
moyennant finances, d’arranger les alaires de.e
Gaucharaud, à la satisfaction‘de cette dermere
J’ai trompé mon père et ma mère, je le recounais.
Puis l’inculpée a eu une crise de Jarmet
si violente que le magistrat a du ia faire EC
conduire à l’intimerie de la DEiSOD:
N 41,722
(6 Pages)
6 Centimes
EDITION DU HATINV
99922
5 Centimes
(€ Pages)
Administrateur > Délégué
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Lundi 18 Août 1913
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Paris, trois heures matin
Le Président de la République
à Bar-le-Duc
BAR-LE-DUC.— La foule a mis le même em-
ressement à se porter sur le trajet suivi par
e président de la République à la sortie du
banquet, pour rentrer à la préfecture.
M. Poincaré est monté dans les salons du
second étage où le Comité des industries lo
cales lui a remis un splendide album ainsi
qu’un superbe objet d’art.
Les anciens camarades de lycée du prési
dent lui ont alors remis une magnifique
coups montée sur un pied de bronze.
Une statue de bronze représentant Jeanne
d’Arc a été enfin offerte au président par les
ouvriers d'une fonderie.
« #
BAR-LE-DUC. — M. Barthou, en inaugurant
les nouveaux locaux de l’Union populaire
pour l’enseignement post-scolaire, a tenu à
témoigner sa haute sympathie pour l'œuvre
d’éducation post-scolaire poursuivie par les
républicains qui pensent que l’école laïque
est une des raisons d’être de la République.
Le président du Conseil a ensuite remercié
les parlementaires de la Meuse de s’être
groupés autour du gouvernement qui a as
sumé la tâche de réaliser l’union de toutes
les forces de la démocratie et d’assurer la sé
curité et la défense du pays.
BAMPIGNY. — Le président de la Républi
que, qui avait quitté Bar-le-Duc à 4 h. 15, a
reçu à 5 h. 10 le préfet et les parlementaires
de la Meuse, ainsi que les représentants de
la presse.
LES AFFAIRES D’ORIENT
A propos de l’Albanie
- Belgrade. — Les représentants des gran
des puissances ont remis hier après-midi à
M. Pasitch une note collective concernant
l’évacuation définitive de l’Albanie, ainsi que
la protestation des minorités.
LES AFFAIRES DU MAROC
Les Espagnols au Maroc
Tanger. — Les nouvelles parvenues au
sujet du combat d’hier disent que le général
Silvestre, avec des troupes espagnoles et les
contingents auxiliaires d’Emerqui, s’est em
paré du défilé de la Montagne Rouge, chas-
sant les partisans d’El Raisuli qui occupaient
ce point important.
Le kalifat d’El Raisuli aurait été tué.
UN DISCOURS DE M. BAUDIN
Groslee. (Ain). — Le ministre de la ma
rine, M. Baudin, a présidé hier un banquet
de six cents couverts qui a suivi l’inaugura-
tiOn d’un pont suspendu jeté sur le Rhône.
M. Baudin a prononcé a cette occasion un
discours inspiré du plus pur patriotisme.
Il s’est attaché à préconiser la défense de la
race et l’amélioration de la vie publique et
de la vie privée.
1 En terminant, le ministre a bu à la gran
deur de la Patrie et au développement de la
race.
UH INCIDENT AUX INVALIDES
Un incident s’est produit hier après-midi
aux Invalides, vers quatre heures de l’après-
midi, devant le tombeau de l’Empereur.
M. Ferdinand Dasque, ouvrier cuisinier,
âgé de 40 ans, se trouvant près du tombeau,
avait incité quelques jeunes gens à se décou
vrir et leur avait demandé de respecter ce
lieu.
; Une dizaine de jeunes gens l’ont alors in
sulté et à sa sortie, dans la cour d’honneur,
l'ont frappé violemment, lui faisant des
blessures assez graves à la tête et des contu
sions multiples."
M. Dasque dut être transporté à l’hôpital
Laennec.
Ses agresseurs sont recherchés.
L’AGITATION CHEZ LES CHEMINOTS
ANGLAIS
Londres. — Trente mille cheminots Ion-
donniens se sont réunis hier après-midi à
Hyde-Park ; ils ont adopté un ordre du jour
demandant à l’Union nationale des chemi
nots de fixer une date à laquelle tous les
cheminots d’Angleterre devront être mem
bres de syndicats. Cela fait, l’Union devra
demander la journée de 8 heures avec un
salaire minimum de 30 schillings par se
maine.
Il ne s’est produit aucun incident.
LES OBSÈQUES DE BEBEL
, Zurich. — Le corbillard de Babel a été sui-
si par de nombreuses délégations suisses et
étrangères, le groupe socialiste du parle-
ment suisse, le Comité du parti socialiste
allemand presque au complet, les associa
tions socialistes suisses avec 250 bannières.
Le défilé a duré quarantes minutes.
Dans le cimetière, de nombreux orateurs
représentant les socialistes étrangers ont
pris la parole.
Bracke a parlé au nom du parti socialiste
rançais.
Le corps de Bebel a été ensuite incinéré.
UN DRAME DANS UNE CASERNE
Vienne. — Dans une caserne d’infanterie
Se la garde, un soldat ordonnance a fait feu
sur un capitaine, dans l’habitation de ce der
nier, ainsi que sur une dame qui se trouvait
en visite. La dame fut tuée et le capitaine
grièvement blessé. _
Le soldat tira également sur un sous-ofi-
Dier qui était accouru au bruit des détona
tions et le blessa légèrement.
Puis le soldat sauta par une fenêtre et resta
tendu dans la cour ; il portait des blessu
res graves.
Le capitaine, l’ordonnance et le sous-offi
cier furent transportés à l’Hôpital de la gar-
nison.
j II s’agit d’un cas de folie subifa.
ŒUVRE NATIONALE
. Bien que des Sociétés de préparation mi
litaire se soient fondées presque dans tou
tes les communes, elles manquent de direc
tion générale. Le Comité Consultatif a donc
été bien inspiré en tentant de donner plus
de cohésion à ce généreux mouvement et
en élaborant un projet de loi que le Parle
ment sera appelé à discuter après les va
cances.
Ce projet de loi, présenté par M. Doumer,
rapporteur de la loi de trois ans au Sénat,
spécifie tout d’abord que la préparation mi
litaire a pour objet essentiel le développe
ment des qualités physiques et morales des
jeunes gens de 16 à 20 ans en vue du ser
vice militaire. Son programme doit, par
conséquent, comprendre l’enseignement
technique nécessaire au recrutement des
cadres et des armes spéciales, l’entraîne
ment physique des adultes et, après le ser
vice et en dehors des périodes légales d’ap
pel, le perfectionnement du soldat par des
exercices appropriés, et la pratique du tir
notamment.
Les auteurs du projet de loi voudraient
que la préparation militaire fût assurée
obligatoirement dans tous les établisse
ments d’enseignement et en dehors de
ces établissements par des sociétés agréées.
A défaut de groupements de ce genre, on
aurait recours aux centres d’instruction or
ganisés dans chaque subdivision de région
en nombre suffisant. Mais il est probable
qu’il n’y aurait pas lieu d’appliquer cette
solution car, dès maintenant, les sections
de préparation militaire adjointes aux asso
ciations sportives, aux amicales et aux so
ciétés de gymnastique sont très nombreu
ses et se multiplieraient davantage lors
qu’elles seraient officiellement soutenues et
contrôlées par l’Etat.
Leur développement serait d’autant plus
certain qu’il n’est pas question de leur ôter
toute initiative. Le projet, qui du reste est
susceptible d’être amendé, dit que l’autorité
militaire ne s’immiscerait pas dans l’admi
nistration des sociétés. Elles n’auraient
qu’à soumettre toutes les modifications ap
portées à leurs statuts et règlements et à
communiquer leurs comptes. Elles auraient
en outre la faculté de se fédérer en obser
vant certaines règles.
La Communication des comptes devien
drait absolument obligatoire afin de justi
fier l’emploi des subsides reçus. Un des
points les plus importants du projet est en
effet l’appui financier donné aux groupe-
ments. « Les subventions en argent — in
dique l’article 9 — pour frais généraux des
sociétés, organisation des stands, gymnases
et manèges, achat de matériel — armes,
munitions, agrès de gymnastique, chevaux
— ainsi que les prêts ou cessions de
matériel, et, en général, le concours de
l’Etat sous toutes ses formes, sont réser
vés aux seules Sociétés et groupements
agréés. Les communes sont tenues de prêter
les locaux dont elles disposent aux Sociétés
agréées qui en font la demande pour leur
réunion. Les établissements d’instruction
publique appartenant aux communes pour
ront être mis à la disposition desdites Socié
tés avec l’assentiment du préfet pour les
autres établissements (enseignement secon
daire et supérieur). Les Sociétés et groupe
ments agréés peuvent recevoir des dons et
legs avec l’autorisation du gouvernement. »
La préparation militaire serait de cette
façon à l’abri des vicissitudes auxquelles
sont exposées la plupart des petites sociétés.
De plus elle serait—et ceci est une réforme
vraiment démocratique —à la portée de tous.
Un livret serait remis à chaque adhérent et
celui-ci le présenterait à son arrivée au
corps pour qu’il en soit fait mention dans
ses états de services.
Ce n’est pas le seul résultat que la jeu
nesse obtiendrait de la préparation à la
quelle elle s’astreindrait. Le brevet, délivré
à ceux qui font preuve de connaissances et
d’aptitudes militaires, leur offre les avanta
ges suivants ;
1° ils peuvent être nommés caporaux ou
brigadiers après quatre mois de service ;
20 Ils ont seuls le droit de s’engager dans'
les troupes métropolitaines, par devance
ment d’appel, pour un temps égal à celui
du service obligatoire pour tous, dans les
conditions indiquées par la loi de recrute
ment ;
3° ils ont le droit, à l’appel de leur classe
et s’ils ont obtenu le brevet d’aptitude mi
litaire avant cet appel, de choisir leur corps
d’affectation par ordre de mérite, dans les
conditions déterminées par le ministre de
la guerre ;
40 II peut leur être attribué, au cours de
leur service actif, des permissions supplé
mentaires dépassant de 15 jours par an le
maximum fixé pour la catégorie dont ils
font partie.
Tout Français âgé de 18 ans, dit le pro
jet, ou devant atteindre cet âge avant le 1er
octobre, pourrait se présenter aux examens
du brevet d’aptitude militaire. Il n’est pas
douteux que les recrues seront nombreu
ses. Le magnifique élan patriotique auquel
nous assistons en est un sûr garant. La
. Lieunesse tout entière, sous le commandement . us n’etaient ni‘expression d’une préférence pour
d’instructeurs dévoués et la direction aver
tie de l’autorité militaire, se fera un devoir
d’assurer la prospérité de cette œuvre si
utile à la défense nationale.
H. Hollaênder,
Le Brevet d’Aptitude Militaire
La France Militaire :
A la session d’examen pour la délivrance
du brevet d’aptitude militaire qui aura lieu
du 20 septembre au 10 octobre pour les
jeunes gens de la classe 1913, pourront
prendre part les jeunes gens de dix-huit
ans qui désireraient devancer l’appel et
être incorporés avec cette classe. Les can
didats devront adresser leur demande au
commandement du bureau de recrute
ment dont ils dépendent avant le 5 sep
tembre.
I. Poincaré à Bar-le-Duc
La population et les autorités de Bar-le-
Duc ont fait un accueil enthousiaste au pré
sident de la République, qui est arrivé dans
cette ville hier matin à 10 h. 35. Il était ac
compagné de M. Louis Rarthou, président
du Conseil, qui a quitté pour quarante-huit
heures sa villégiature de Suisse.
Après la réception, qui a eu lieu à la Pré
fecture, un banquet a été offert à M. Poin
caré.
. Le docteur Moulin, maire de Bar-le-Duc, a
salué M. Raymond Poincaré au nom de la
population de cette ville.
Puis M. Jules Develle, sénateur, a pris la
parole :
J’ai l’heureuse fortune, a-t-il dit, de vous sou
haiter la bienvenue au nom des républicains de
ce département, dont vous étiez le chef incon
testé, au nom de la démocratie meusienne dont,
pendant plus de vingt-cinq ans, vous avez été le
guide éclairé et le défenseur vigilant, et qui n’ou
bliera jamais les services que vous lui avez ren
dus. Mais je ne suis pas seulement l’interprète de
mes amis politiques, je dois être celui de tous
ceux qui m’entourent, car aujourd’hui tous les
partis sont réunis, tous les groupements sont
confondus, toutes les bannières s’abaissent devant
le drapeau de la France qui a été remis entre vos
mains ie jour où l’Assemblée nationale vous a
appelé à la présidence de la République.
Enfin M. Maginot, député, a prononcé an
discours dont nous détachons le passage sui
vant :
Vous avez la confiance de la nation, vous avez
celle de la majorité républicaine du pays. Votre
passé nous assure que nul n’en saurait rester
plus digne.
Ceux qui ont combattu à vos côtés pour con
quérir ce département à la République et qui vous
ont vu à l’œuvre pendant des années savent avec
quel dévouement, quelle fidèle ardeur vous y
avez toujours servi la cause républicaine. Ils
n’oublient pas qu’à certaines heures où là bataille
menaçait de tourner pour eux en une irrémédiable
déroute, c’est votre vaillante énergie, soutenue -
par une foi républicaine indomptable, qui servit
de suprême rempart à la résistance de leur
parti.
Discours de M. Raymond Poincaré
M. Raymond Poincaré a prononcé ensuite
le discours suivant :
Mes chers compatriotes, vous ne vous étonne
rez pas si la joie que j’éprouve aujourd’hui reste
voilée de deuil et de tristesse. L’affectueuse récep
tion que vous m’offrez me rappelle les préparatifs,
sî cruellement interrompus, des fêtes que vous
aviez projetées naguère et que j’avais rêvées plus
complètes encore et plus douces que celles-ci.
Ma pensée ne peut, en ce moment, se détacher
du passé, et dans les émotions que m’apporte
cette journée s’entremêlent le bonheur et les re
grets.
S’il est cependant un lieu où le chagrin doive
perdre un peu de son amertune, c’est assurément
celui où nous voyons refleurir autour de nous
nos plus anciens souvenirs et où nous sommes
enveloppés de ce que nous aimons. Aux souffles
salubres de l’air natal, nous nous sentons, malgré
tout, l’âme plus légère, et sous le ciel de notre
enfance, même les douleurs qui ne se consolent
pas ont quelque chose de plus apaisé.
En suivant tout à l’heure les rues pavoisées, où
je retrouvais, dans la foule, tant de visages fa
miliers, j’avais, à chaque instant, l’illusion d’aper
cevoir, au milieu des Barrisiens qui acclamaient
leur compatriote, les ombres fugitives de mes
jeunes années ; et lorsque je jetais à la dérobée,
un regard sur la vieille horloge qui domine la
ville et qui a mesuré jadis le temps de mes clas
ses et de mes récréations, il me semblait que
j’échangeais une confidence muette avec un de
ces amis intimes qui pénètrent nos secrets et com
prennent nos silences.
Il n’est pas un coin de rue où je ne rencontre
l’image de ceux qui ne sont plus et qui reposent,
non loin d’ici, au cœur de la campagne lorraine ;
et dans ma mémoire se pressent une multitude
de sensations qui montent des profondeurs du
temps : gaieté des jeux enfantins dans les grands
vestibules de la maison maternelle ou sous les
marronniers du jardin ; leçons et devoirs surveil
lés par des affections attentives ; heures austères
passées dans les salles de notre lycée ; sombres
visions de la guerre et de la défaite ; longue ré
signation de la ville envahie; enthousiasme po
pulaire à la libération du territoire et au retour
des troupes françaises ; ardente reprise des étu
des dans la renaissance de la patrie ; premiers
attraits de la science et de la culture classique ;
camaraderies qui se nouent peu à peu entre con
disciples et qui deviennent assez fortes pour ré
sister à tous les hasards de la vie ; promenades
dominicales dans les forêts qui couronnent les
coteaux : puissant réseau de liens innombrables
qui m’attachent, pour jamais, à la ville où je
suis né.
Un jour pourtant, je vous ai quiltés. Philoso
phie, lettres, droit, service militaire, m’ont pen
dant quelques années séparé de vous ; et peut-
être le barreau de Paris m’aurait-il définitivement
retenu loin de vous, si, il y a plus de vingt-sept
ans, un jeune et brillant ministre, originaire de
Bar-le-Duc, ne m’avait bienveillamment appelé à
lui, pour me ramener à ses côtés, sur les che
mins de mon enfance. C’est notre ami Jules De-
veile qui s’est fait auprès de vous mon introduc
teur et mon garant ; c’est lui qui s’est fait auprès
de moi l’éloquent avocat des traditions barrisien-
nés et qui m’a réappris mon pays.
J’ài découvert alors dans notre histoire, dans
nos monuments, dans nos mœurs, dans nos pay
sages, tout ce que je n’y avais pas vu jusque-là,
tout ce qui, par une lente habitude, avait dirigé
mes instincts et commandé mes goûts, sans se
préciser dans la clarté de ma conscience ; et plus
le temps a passé, plus j’ai senti grandir en moi
l’influence de mes origines et la force de mes
attaches •
Depuis mes débuts dans la vie politique, j’ai été
partout protégé par une escorte d’idées lorraines
et ce n’est pas aujourd’hui certes que je répudie-
rai ces fidèles compagnes de ma pensée. Mieux
que jamais, j’ai compris ce que je dois à ma pro
vince, le jour où le vote de l’Assemblée nationale
m’a élevé à la première magistrature du Pays.
Combien de fois, depuis lors,, ai-je entendu dans
la foule, à Paris, à Montpellier, à Toulon, à Cher
bourg, à Calais, au Havre, le cri répété de « Vive
la Lorraine ! » Je ne me suis pas mépris sur la
signification de ces vivats adressés à notre pays.
une partie déterminée de la France indivisible, ni
la manifestation d’un chauvinisme agressif ils
n étaient qu’un hommage spontané rendu par des
Français de toutes les régions à une contrée dont
les habitants ont subi les rigueurs des destins
contraires et se sont accoutumés, dans la souf
france, à la pratique de nos meilleures vertus na
tionales.
opulations
Nulle part autant que dans nos provinces de
l Est, les siècles n’ont enseigné aux populations
les horreurs de la guerre et les bienfaits de la
paix ; nulle part, le patriotisme n’a reçu aussi di
rectement la dure leçon des choses et ne s’est
plus complètement adapté à la double condition
de la sagesse et de la fermeté. Il n’est personne,
en nos pays, qui formé le souhait sacrilège d’un
conflit européen ; il n’ést personne, non plus,
qui ne soit prêt à tous les sacrifices pour con
server à la France son rang de grande puissance
et la maîtrise 4e son action dans le monde.
Nourrice de paysans robustes et de soldats va
leureux, la Lorraine abonde en esprits pondérés
et en âmes bien trempées ; elle aime le travail et
la bravoure ; elle aime l’ardeur et la spontanéité
dans les sentiments, la prudence, le calme et la
mesure dans les gestes et les manifestations.
L’alliance de ces qualités n’est pas, sans doute, le
privilège de notre climat, elle se retrouve sou
vent ailleurs, et aujourd'hui même un éclatant
exemple nous en est venu des Pyrénées ; mais
peut-être prend-elle ici, à une faible distance de
la frontière de l’Est, un caractère plus symboli-
Et si le peuple français se plaît à crier « Vive
la Lorraine ! », c’est qu’en vous, mes chers amis,
il reconnaît sa propre image, c’est qu’il vous con
sidère comme de sûrs interprètes de la conscience
publique.
Je puis bien, à mon tour, pousser le même cri
et mettre dans ces trois mots tout ce que j’ai d’a
mour pour mon pays natal, tout ce que j’ai de
gratitude et d’affection pour mes concitoyens.
Je lève mon verre en l’honneur de la Lorraine ;
je bois à la ville de Bar-le-Duc et au département
de la Meuse.
M. Raymond Poincaré, après avoir pro
noncé le discours qu’on vient de lire, s'est
rendu à la préfecture, où il a pris quelques
instants de repos.
Le président de la République a visité en
suite l’hôpital et il a fait remettre 2,000 fr.
pour les pauvres de la ville et 500 fr. pour
l’hôpital.
1 — --9-- --------
LES AFFAIRES D’ORIENT
La Presse Ottomane
Du Sabah :
« Au moins, est-ce que le cabinet de Sofia
donne une forme logique à sa politique ?
Admet-il pour la Thrace le principe des na
tionalités qu’il veut appliquer en Macé
doine ?
» Non, comprenant qu’il serait fort dan
gereux de se trouver face à face avec la Tur
quie pour prendre Andrinople en usant de
ce fameux principe, la Bulgarie licencie son
armée et s’en remet à la discrétion des puis
sances.
» Du moment que le gouvernement de
Sofia admet le principe des nationalités, ne
doit pas, pour être logique envers les au
tres Etats balkaniques, laisser aux puis
sances le soin de régler la question d’An-
drinople et de Thrace, mais dire tout sim
plement : « J’ai adhéré au prinéipe des na
tionalités que les autres États fassent donc
comme moi. » Il n’y a pas de devoir plus
opportun et meilleur à remplir au point de
vue de l’avenir des Balkans, pour M. Na-
thevitch, qui, à Constantinople, n’a su
qu’exprimer des regrets en raison de l’inu
tilité de sa mission. Mais M. Nathevitch n’en
parla pas. Il se contente de déclarer que la
Bulgarie ne fera pas la guerre à la Turquie
au sujet d’Andrinople. Est-il possible de
voir là autre chose qu’une fourberie poli
tique ?
» Quand la presse ottomane a soutenu
que ia question des Balkans regardait les
grandes puissances, c’est la Bulgarie qui a
prétendu le contraire. Pourquoi donc au-
jourd’hui veut-elle en faire une question eu
ropéenne ? »
Le Traité de Bucarest
Saint-Pétersbourg, 17 août.
L’Autriche-Hongrie ayant demandé à la
diplomatie russe de préciser son attitude
dans la question de la révision du traité de
Bucarest, M. Sazonof a fait dire à Vienne
qu’il attendrait de connaître les opinions des
puissances avant de formuler une réponse
définitive,
ANGLETERRE
Un corps d’aéroplanes sera
attaché à la marine anglaise
On annonce qu’à la suite de manœuvres
navales, l’Amirauté a pris la décision de for
mer un corps d’aéroplanes spécialement at
taché à la marine.
Elle a demandé à 200 lieutenants de s’en
gager pour conquérir leur brevet de pilote ;
quelques-uns d’entre eux vont commencer
leur entraînement cette semaine, à East-
Church.
Suivant les crédits récemment votés par
le Parlement, une somme de 2 millions de
‘francs environ était affectée au service des
aéroplanes de la marine. Cette somme sera
de beaucoup augmentée.
On déclare en effet que les résultats des
dernières manœuvres navales ont prouvé
les grands services que peuvent rendre les
reconnaissances par aéroplanes. Le com
mandant de la flotte rouge (attaquante), au
paravant un peu sceptique, s’est déclaré en
faveur des services d’aéroplanes.
Un appareil de télégraphie sans fil, qui
pèse moins de 50 livres anglaises, a été cons
truit et essayé au cours des dernières ma
nœuvres, il a donné d’excellents résultats.
A plusieurs reprises, grâce aux aéroplanes,
des sous-marins ont été découverts à temps
par ia défense des côtes.
A plusieurs reprises, dit-on aussi, les plans
du vice-amiral Callaghan qui commandait la
flotte bleue, chargée de la défense de l’An
gleterre, ont dû être complètement modifiés
par suite des résultats donnés par les recon
naissances aériennes que l’ennemi opérait.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
h la LIBRAIRIE IHTEHMATIONALE
s0s, rue St-Lazare, 108
(immeuble de /HOTEL TERMINUS)
ALLEMAGNE
Le renvoi de la téléphoniste
Irène Tresch occupait dans les bureaux
de son patron atrabilaire le poste de télépho
niste. Or elle se coiffe de certaine manière et
chaque fois qu'elle décrochait l’appareil, elle
appliquait naturellement le récepteur... sur
ses bandeaux.
Le patron, qui est chauve comme il n’est
pas permis de l’être, se plaça un beau jour >
à ce point de vue qu’un récepteur doit s’ap
pliquer à la conque auditive et non aux che
veux. En conséquence, il invita la fraulein à
se coiffer autrement. Mais comme celle-ci,
en dépit de ses fonctions, faisait la sourde
oreille, il la chassa des bureaux sans autre
forme de procès.
La demoiselle du téléphone réclama des
do m mages-mtérêts.
Elle s’est présentée devant le tribunal avec
des bandeaux qui ne laissaient paraître
qu’un tout petit centimètre de lobe rose.
Les juges l’ont trouvée charmante et ont
condamné le patron à dédommager sérieu
sement la fraulein.
Dans les graves attendus du jugement, il
est dit « que se coiffer à la Cléo de Mérode
ne constitue pas une raison pour renvoyer
une employée sans signification préalable
d’un délai de quinze jours ».
ESPAGNE
Une guérilla de forçats
114 forçats d’un bagne de Santona vien
nent d’adresser au roi une supplique de
mandant à être admis à se réhabiliter et à
servir leur pays en formant, pour combattre
au Maroc, avec des éléments similaires, une
« guérilla » de 300 hommes, sous le com
mandement du capitaine Jordan, héroïque
défenseur de Las Nieves, aux Philippines,
lors de la guerre de 1898.
Ils allèguent l’exemple de la légion fran
çaise où l’on ferme les yeux sur les antécé
dents des engagés, et l’existence à Ceuta et
Melilia de bataillons disciplinaires qui ren
dent de grands services. Si des forçats incor
porés eussent risqué, ajoutent-ils, de pactiser
avec les insurgés aux Philippines ou à Cuba,
il n’en saurait être ainsi au Maroc, où la hai
ne de races exclut un pareil risque. On ne
sait encore quel accueil sera fait à cette cu
rieuse supplique, que plusieurs journaux
madrilènes patronnent en conseillant d’éco
nomiser ainsi des vies précieuses à la nation.
TURQUIE
Arrestations arméniennes
On a arrêté à Achdichat, dans le vilayet de
Mouche, douze notables arméniens. Parmi
eux se trouvent Madjian, ancien député d’Er-
zeroum, et Zorian, directeur des écoles ar
méniennes d’Erzeroum, qui ont été empri
sonnés à Mouche.
Les Arméniens s’étaient réunis à Achdi
chat pour célébrer le quinze-centième anni
versaire de la naissance de l’inventeur des
caractères de l’écriture arménienne.
RUSSIE
Mort de la comtesse Tarnowska
On annonce que la comtesse Tarnowska,
qui fut l’héroïne du procès fameux de Ve
nise, intenté à la suite de la mort tragique
du comte Komarowsky, s’est pendue ou a
été assassinée dans le train entre Saint-Pé
tersbourg et Kief. Une enquête est ouverte,
ÉTATS-UNIS
L f Allemagne et la France
à l’exposition de San-Francisco
On sait que plusieurs nations, entre au
tres la France, ont déjà accepté de participer
à l’exposition ; mais le gouvernement fran
çais a mis comme condition à une participa
tion effective et importante que les produits
exposés seraient mieux garantis qu’ils ne
l’ont été dans les précédentes expositions,
notamment celles de Chicago et de Saint-
Louis par la protection des marques indus
trielles et la suppression des fausses marques
d’origine, et que des concessions douanières
spéciales seront accordées. Autrement la
participation de la France risquerait de se
borner au pavillon du gouvernement.
Pour répondre à ces desiderata, le séna
teur Perkins a déposé un bill étendant la
protection des marques de fabrique à tous
les dessins, modèles, marques industrielles
des articles manufacturés importés pour être
exposés. En vertu de ce bill une agence du
bureau des marques industrielles sera ins
tallée dans l’enceinte de l’exposition, où des
certificats de garantie seront délivrés gratui
tement aux exposants.
Ce projet de loi admet pour la première
fois les droits réservés pour les objets ma
nufacturés. Si ce bill est voté avec l’amen-
dement étendant ia dorée de cette protec
tion à cinq années, la section française de
San-Francisco sera organisée sur une grande
échelle.
On écrit de Berlin :
L’officieuse Gazette de l'Allemagne du Nord
explique par la note suivante pourquoi l’Al-
lemagne s’abstient de participer à l’exposi
tion de San-Francisco :
L’Allemagne décline désormais l’invitation des
Etats-Unis d’Amérique à participer à l’Exposition
universelle de San-Francisco, l'enquête menée
par l’Administration de l’empire ayant appris que
l’industrie allemande et les autres milieux écono
miques allemands, pour la plupart, ne voient au
cun profit à participer à celte entreprise.
En raison des bons rapports politiques, écono
miques et intellectuels qui existent entre l’Alle
magne et les États-Unis, que l’empire allemand
veillera à entretenir dans la suite, le gouverne
ment impérial, qui a examiné d’une façon minu-
tieuse et bienveillante la possibilité d’une partici
pation de l’Allemagne à cette exposition, na pas
pris cette résolution d’un cœur léger ; il aurait
aimé pouvoir donner au gouvernement et au peu
ple américains, en acceptant l’invitation, une nou
velle preuve de sa sympathie et de son amitié,
comme ce fut le cas lors des expositions de Chi-
cago et de Saint-Louis. .
D’autre part, il lui a fallu tenir compte de I aver
sion des milieux économiques allemands, qui est
due à ce qu’en Allemagne aussi, on est fatigue
des expositions, et il a pu se mettre d’autant moins
en contradiction avec cette aversion qu’une parti
cipation de l’Allemagne qui ne répondrait pas a
l’importance de l’industrie et de 18 vie économi
que allemandes nuirait au prestige de l’empire et
irait ainsi à rencontre des intérêts allemands.
Comme l'exposition de San-Francisco se ratta
che à l’ouverture du canal de Panama, il convient
de signaler encore que l’altitude de l’Allemagne,
en présence de cet événement historique mondial,
n’est pas affectée par la décision quelle » PrIS
dans la question de l’exposition. L’inauguration
officielle de cette nouvelle voie de communica
tions reliant les peuples entre eux fournira Pr08:
blement l’occasion de témoigner dignement. nsA.
rêt que prend l’Allemagne à cette proCS‛euse.0.
quête que le monda devra à l’énergie des —ats.
Unis.
Les Négociations avec le Mexique
Les propositions tendant à régler les dif-
cuités qui se sont élevées entre les Etats-
U nis et le Mexique ont été soumises à l’exa-
men du président Huerta. Les conversations
qui ont eu lieu entre M.John Lindet M.Gam-
boa, le ministre des affaires étrangères du
Mexique, font espérer que l’on arrivera à
une solution satisfaisante.
Le gouvernement américain qui avait en
voyé une note expliquant sa conduite aux
puissances intéressées dans les affaires mexi
caines, a déjà reçu plusieurs réponses l’an*
prouvant entièrement.
On considère à Washington que le succès
des troupas fédérales qui ont écrasé les re-
belles dans le Nord du Mexique est un bon
signe pour l’élection du général Huerta à la
présidence et qu’on ne saurait blâmer les
Etats-Unis d’avoir reconnu son autorité. Le
président Madero, fait-on remarquer, ne
fut en somme porté au pouvoir que par
23,000 voix. p
INFORMATIONS
M. Massé à Brest
M. Massé, ministre du commerce, est ar
rivé à Brest hier matin ; il a été reçu à la
gare par M. Chaleigne, préfet du Finistère,
l’amiral Chocheprat, préfet maritime, l’ami-
ral Adam et par toutes les autorités mili
taires.
Encadré par une escorte de gendarmes à
cheval, le cortège a gagné l’Hôtel de Ville,
où le ministre a été reçu par MM. Goude, dé*
puté, Masson, maire, les membres du Con
seil général et une délégation des employés!
des P. T. T.
Le ministre s’est ensuite rendu dans l’en-
ceinte de l'exposition.
Les retraites militaires de samedi
Douze arrestations ont été opérées à l’issue
des retraites militaires. Six des manifestants
les plus compromis ont été envoyés au Dé*
pôt pour outrages à l’armée, injures aux
agents et port d’armes prohibées.
Le Scandale du
Cinquième Arrondissement
Tant au point de vue administratif qu’au
poit de vue judiciaire, l’affaire du scandale
policier du cinquième arrondissement est
entrée dans une voie nouvelle. Lorsque, sur
le vu de l’enquête du service du contrôle, M.
Hennion, préfet de police, décida de suspen
dre le sous-brigadier Gourdon et les agents
en bourgeois dont nous avons parlé, il indi
qua qu’il s’agissait là d’une simple mesure do
préservation, en attendant la comparution
de ces fonctionnaires devant le Conseil de
discipline de la préfecture. il entendait leur
enlever ainsi tout contact possible avec le
public. En même temps, la préfecture de
police saisissait d’un double rapport le mi*
nistère de l’intérieur et le ministère de la
justice : le minstère de l’intérieur au point
de vue des sanctions administratives qui in
terviendront plus tard ; le ministère de la
justice pour lui faire part delà suspicion
qui, dès maintenant, s’attache à toutes les
affaires dans lesquelles des individus au
raient été arrêtés, prévenus ou condamnés
sur la déposition d’agents suspects.
Le parquet général et le parquet
Seine procèdent actuellement à l’étude de
ces affaires. Trois sortes de mesures peuvent
intervenir : 1o le non-lieu pour les affaires
qui sont encore en cours d’instruction ; 20 la
grâce et la révision future pour celles dans
lesquelles il y a eu condamnation et au su
jet de quoi les condamnés sont encore dété*
nus ; 30 la révision pour les affaires dans les-
de la
quelles il y a eu condamnation.
Les magistrats du parquet général et du
parquet de la Seine recherchent actuelle
ment dans quelle mesure les agents incrimi
nés se sont rendus coupables de faux témoi
gnages, étant donné que la loi exige, pour
que ce délit puisse être retenu, qu’il ait été
commis à l’audience et sous la foi du ser
ment. S’il est reconnu que dans ces condi
tions, les agents en bourgeois ont commis
le délit de faux témoignage, une instruction
sera immédiatement ouverte contre eux, et
avant même d’attendre la fin de cette ins-
truction, une mesure de clémence à l’égard
des victimes sera proposée par le garde des
sceaux au président de la République.
Il n’est pas nécessaire, pour ouvrir cette
instruction, que le conseil de discipline de
la préfecture de police ait rendu sa sentence.
Renseigné en effet par le contrôle général,
M. Hennion a saisi lui-même le garde dès
sceaux des suspicions graves qui pèsent sur
ces agents.
M. Gail, substitut du procureur général,
remplaçant M. Fabre en congé, et M. Roulac,
substitut du procureur de la République,
ont tenu hier de longues conférences au
cours desquelles ils ont examiné les condi
tions où il y a lieu de donner suite à l’af-
faire.
Les articles du Code pénal qui visent le dé-
lit de faux témoignage sont ainsi conçus :
Art. 362. — Quiconque sera coupable, ea ma
tière correctionnelle, de faux témoignage contre
le prévenu ou en sa faveur sera puni d’un empri
sonnement de deux ans au moins et de cinq ans
au plus et d’une amende de 50 à 2,000 fr.
Art. 364. — Le faux témoin en matière correc
tionnelle qui aura reçu de l’argent, une récom
pense quelconque ou des promesses sera puni de
réclusion..
Quant au gardien Barthaud, accusé, étant
de service devant l’Elysée, d’avoir pénétré,
la nuit, dans la boutique de M. Lievens et Ce
s’être emparé d’une pièce de dentelles, il
est déféré à M. Bourgarel, jugé d’instruc:
tion. .
Mlle Jeanne Boissière
défend son Père
M. Frédin, juge d’instruction à Versailles, 1
a interrogé Mlle Jeanne Boissière, au sujet
de la plainte en escroquerie déposée par
Mme Gaucharaud, débitante à Argentoulls
contre M. Paul Boissière, commissaire de
surveillance ; on sait que Mme Gaucharaud
aurait remis 44,000 francs à ce fonctionnaire
pour qu’il s’employât en sa faveur, dans un
procès, « grâce à ses bonnes relations avec
un haut magistrat ». Adoptant le sytème de
défense de son père, Mlle Boissière a déclaré
au juge :
C’est moi seule qui ai inventé cette histoire.
Mon père et ma mère Sont innocents. Je les al
dupés J’ai fait croire à mes parents que dans mes
voyages à Paris, j’avais fait la connaissance d un
magistrat très haut placé et qu’il se chargeait,
moyennant finances, d’arranger les alaires de.e
Gaucharaud, à la satisfaction‘de cette dermere
J’ai trompé mon père et ma mère, je le recounais.
Puis l’inculpée a eu une crise de Jarmet
si violente que le magistrat a du ia faire EC
conduire à l’intimerie de la DEiSOD:
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