Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1936-01-16
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 janvier 1936 16 janvier 1936
Description : 1936/01/16 (A56,N19231). 1936/01/16 (A56,N19231).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52636392s
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
5Ge Année. E N» 19.231
RÉDACTION - ADMINISTRATION
112, Boulevard de Strasbourg, 112
Téléphone « 65.91 - 65.92 • 50.47 - 25.31
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
“ .. • r ‘ : 1
Le plus fort tirage des Journaux, de la Région 25 C met le Numéro
1 M20
JEUDI 16 Janvier 1936
IMPRIMERIE COMMERCIALE
35, Rue Fontenelle, 35
Registre du Commerce Havre B 288
ANNONCES
= . Au Havre ===== 35 A Paris « Agence Havas
112, Boul. de Strasbourg 33 62, Rue de Richelieu
Pour la paix
par Genève
Reportons-nous quelques semai
nes en arrière, au projet Laval-
Hoare.
Nos amis britanniques nous dé
concertent et parfois nous inquiè
tent. Voilà un plan longuement
mûri, approuvé par le gouverne
ment britannique tout entier. Ce
plan n’a même pas les honneurs
d’une discussion aux Communes.
On l’a transmis à Rome, à Genève,
à Addis-Abeba. Mais les Communes
l’ont condamné. Il n’aura même pas
eu les honneurs d’une discussion à
Genève. Londres passe Genève.
L’attitude britannique à l’égard
du plan relève de la mystique. Car,
un jour ou l’autre, il faudra en finir,
et on retournera à un plan, et à un
plan qui dépassera la compétence
des Communes et de l’opinion, com
me le précédent. Car l’Ethiopie est
de tous les pays d’Afrique l’un des
moins connus. Les cartes qui ont
provoqué l’indignation n’ont vrai
ment de sens que pour un bien petit
nombre. Mais c’est tout juste si le
plan n’a pas été déclaré hérétique.
En tout cas, le premier ministre a
dû prendre l’attitude du pénitent :
c’était sa faute, sa très grande faute.
Il le confessait humblement. Li
bre à lui. Et en présence d’un pareil
événement, il faut surseoir, mais
surseoir sans céder, et sans se lasser
s’affirmer, que la politique de la
France est une politique de conci
liation, qu’en présence de ce di
lemme : la conciliation ou la
guerre, elle opte pour la concilia
tion, par la paix. Or, la paix impli
que un plan, implique des sacrifices
de la part du Négus. Mais le Négus
est prêt à en consentir de très lar
ges, si on l’aiguille dans cette voie.
En tout cas, fidèle au Pacte, la Fran
ce s’insurge même contre l’hypo
thèse d’une guerre. Elle veut la
paix. Et le moyen de l'obtenir n’est
pas de parler de guerre.
XXX
A LA CHAMBRE
la deuxième escadre
Le « Lieutenanf-de- Vaisseau-Paris »
coule dans la baie de Pensacola
L’hydravion géant, à bord duquel
personne ne se trouvait
fut retourné par une rafale
Pensacola (Floride), 15 janvier.
L'hydravion « Lieutenant-de-Vaisseau-
Paris » a été retourné par une rafale
subite qui s'est abattue sur la baie dans
laquelle il était amarré. A cet endroit
l’eau a une profondeur de 7 mètres.
Il n’y avait personne à bord de l’hy
dravion au moment de l’accident.
Les scaphandriers qui ont examiné
l’hydravion ont déclaré en remontant à
la surface que les moteurs de l’appareil
sont enfoncés dans la vase et qu’une
aile repose sur le fond.
L’importance des dégâts ne peut en
core être exactement déterminée. Tou ¬
tefois les scaphandriers ont déclaré
qu’une aile de l’appareil paraît être bri
sée, mais qu’ils n’en sont pas certains.
L’appareil pourra-t-il être
redressé ?
Les officiers de l’hydravion croient
que le « Lieutenant-de-Vaisseau-Paris »
pourra être redressé. Les officiers amé
ricains de la base navale craignent
toutefois que la tentative ne réussisse
pas, car il n’y a pas sur place de grue
assez puissante pour enlever 37 tonnes.
Ils estiment que l’hydravion devra être
démonté et ramené à terre pièce par
pièce. Ils ne peuvent pas prévoir si l’hy-
dravion pourra être réparé.
L’accident paraît dû au fait que l’hy
dravion était ancré le long d’un câble
qui lui a permis de tourner sous le
vent, lequel atteignait une vitesse de
37 kilomètres dans Pensacola, mais
était beaucoup plus fort au lieu d’an-
crage, à 13 kilomètres de la ville. Un
tel vent pouvait soulever l’hydravion
comme un cerf-volant.
On suppose que les ailerons ont pro
voqué le retournement de l’avion qui,
en arrivant à l’extrémité du câble, se
souleva en l’air et s’enfonça dans l’eau.
M. Laval
sera-t-il amené
aujourd’hui
à poser la question
de confiance ?
Les radicaux fixeront
leur attitude ce matin
Après que, conformément à la tradi
tion, M. Fernand Bouisson, élu prési
dent pour la treizième fois, aura pro
noncé, cet après-midi, un bref discours
résumant le travail de la législature qui
s’achève, la Chambre fixera son ordre
du jour, en tête duquel certains dépu
tés désirent faire figurer les interpella
tions sur la politique agricole.
Mais l’Assemblée sera néanmoins sai
sie des interpellations sur la politique
générale que leurs auteurs au contraire
voudraient voir discuter immédiate
ment.
Au sujet du vote sur lequel le prési
dent du Conseil pourra être amené à
poser la question de confiance, les radi
caux se concerteront de nouveau ce ma
tin pour décider s’ils imposeront ou non
à tous les membres de leur groupe, la
discipline de vote.
Déjà, le bureau du Comité exécutif
valoisien, réuni hier soir, a délibéré sur
cette même question, ainsi que sur
l’élection du président du parti, prévue
pour dimanche.
(Lire la suite en 2e page.)
M. Etienne Bunau-Varilla
victime d’un accident
à Chamonix
part vers les côtes d'Afrique
Les escadrilles de sous-marins
ont déjà quitté Brest
»
Le vice-amiral DURAND-VIEL a remis, mardi, les Insignes de Grand-Officier
de la Légion d’honneur au vice-amiral DARLAN, commandant en chef de la
deuxième escadre.
La deuxième escadre s’en va en croi
sière d’exercices sur les côtes occiden
tales d’Afrique.
Hier matin, les sous-marins des 2 e et
4 e escadrilles sont partis.
Les autres bâtiments, plus rapides, ne
quitteront Brest qu'aujourd'hui. • Voici
dans quel ordre :
A 9 h. 45 appareilleront les bâtiments
de ligne : le cuirassé « Provence », bat
tant pavillon du vice-amiral Darlan,
commandant en chef ; le cuirassé « Bre-
tagne ».
Les divisions de contre-torpilleurs par
tiront à 10 heures : le « Milan », l’« Eper-
vier », le « Valmy », le « Bisson », le
« Lion », le « Vauban ’».
A 11 heures, la deuxième flottille de
torpilleurs se mettra en route, elle se
compose de dix unités et du contre-tor
pilleur « Le Jaguar ».
Le «Jules-Verne », bâtiment base des
sous-marins, ne partira qu’à 13 heures.
Le croiseur « Emile-Bertin », le con
tre-torpilleur « L’Audacieux », rallie
ront l’escadre à Dakar, à leur retour des
Antilles. Le contre-torpilleur « Le Ter
rible » ralliera ultérieurement. Le porte-
avions « Béarn » ralliera à Casablanca,
première escale de cette croisière d’en
traînement.
Après Casablanca, l’escadre se rendra
à Port-Etienne et à Dakar ; elle séjour
nera dans ce dernier port une dizaine
de jours. L’escadre sera de retour à
Brest vers la fin de février.
On invoque, il est vrai, le Cove
nant, l’assistance mutuelle. Nul ne
songe à lien contes ter. Mais, dans
l'esprit, dans le texte du Pacte, l’ar
bitrage, la conciliation priment tout.
Au surplus, l’application du Cove
nant appartient à la Société des Na
tions et à elle seule. Et l’émotion de
l’opinion publique française a été
grande d’apprendre les démarches
britanniques auprès des puissances
riveraines de la Méditerranfe et une
prochaine mobilisation dans cette
partie du monde. On avait déjà été
surpris de la concentration, dans le
plus grand secret, de la flotte bri
tannique en Méditerranée, de la
mise en défense de l’Egypte, volens,
nolens, sans que Genève ait rien
suggéré.
Après les récentes décisions "du
cabinet de Londres, la question mé
rite d’être posée : c’est la Société
des Nations qui est compétente
pour prendre ces décisions. Londres
n’a pas qùalité pour mouvoir ainsi
la grosse artillerie de Genève. A
Genève, Londres dispose d’une voix
et rien de plus. Si Londres croit dé
sirable certaines mesures d’une
aussi considérable gravité, Londres
doit passer par Genève, qui déci
dera. Mais, depuis longtemps, les
actes du gouvernement britannique
nous paraissent sérieusement dépas
ser la mesure. L’amitié commande
la franchise. Et nous ne devons pas
hésiter à faire entendre à nos amis,
avec tous les ménagements voulus,
que Sa Majesté est Roi de Grande-
Bretagne, des Dominions, Empereur
des Indes, mais qu’elle est membre
de la Société des Nations, et rien
de plus.
Le problème des sanctions deman
de à être mis au point d’urgence.
Genève a décidé que les sanctions
resteront purement économiques. Il
semble bien que les mesures de mo
bilisation, qu’on est en train d’en
visager et même de prendre, débor
dent le domaine économique. Une
simple précaution aux yeux de
Pierre passera pour une provocation
aux yeux de Paul. En une matière
aussi grave, c’est à Genève à déci
der.
XXX
On est unanime à affirmer, M.
Eden autant que quiconque, qu’on
désire une prochaine liquidation de
cette malencontreuse affaire. Les
événements récents démontrent la
difficulté de T entreprise. Mais Ge
nève, et Genève seule, est juge de la
procédure. Et Genève, interrogée,
après mûre discussion, déciderait
peut-être que le meilleur moyen
d’aboutir serait de rappeler la
Home Fleet de la Méditerranée, au
lieu de hérisser celle-ci de baïon
nettes.
Genève est plus puiss nte que ja
mais, pour la paix. Le Conseil et
l’Assemblée sont seuls compétents
pour décider de l’application du Co
venant pour la paix, contre la
guerre. Aucune nouvelle précau
tion militaire contre l’Italie ne sau
rait être prise, en tout cas, sans leur
assentiment.
Jean LESCURE.
(Le Capital)
B#sesnesssmnsesseesasaasasmEBABESAESESEREAEE=®==E*======m@N =e=essssa
■ de kouen A BESANÇON
Enfermé 11 jours dans ui. wagon plombé
un homme mourait de faim
1——-
Besançon, 15 janvier.
En ouvrant ce matin un wagon expé
dié de Rouen, les employés d’une fabri
que de soie artificielle ont découvert sur
le plancher, à demi-mort, un homme
qui geignait et réclamait à boire. Le
malheureux fut transporté à l’hôpital
de Besançon où, malgré la gravité de
son état, il a pu être interrogé.
Il s'agit d’un nommé Alfred Guillau
me, âgé de 50 ans, docker à Rouen.
Sans domicile, il couchait sur les
quais et, le 3 janvier dernier, il s’était
installé dans un wagon chargé en gare
de Rouen et s’était endormi. Mais, pen
dant son sommeil, le wagon avait été
fermé et plombé, puis accroché à un
convoi ; le malheureux tenta de signa
ler sa présence à tous les arrêts, mais
ne fut pas entendu et vécut ainsi 11
jours sans nourriture.
Quand il fut délivré, ce matin, il
avait perdu toutes ses forces. Si la
température avait été plus rigoureuse,
i‘ aurait certainement succombé pen
dant cet interminable voyage.
AUk ETATS-UNS
Un avion
de transport
s'abat
dans un marais
4′7 morts
PARIS TANANARIVE
Mme Finat et Raynaud
se sont envolés du Bourget
— >**=4 -
Le mauvais temps a contraint les aviateurs à se poser
à Avignon d’où ils comptent repartir ce matin
Le lieutenant RAYNAUD et Mme Maurice FINAT devant leur appareil au Bourget.
L’équipage lieutenant Maurice Ray
naud-Mme Finat a quitté le Bourget,
hier, à 12 h. 35, à destination de Tana-
narive.
L’équipage, qui utilise un petit mo
noplan de 100 CV, le « Maurice-Finat »,
devait effectuer sa première escale à
Marseille.
Le rayon d’action de l’appareil, qui
est d’environ 1.200 kilomètres, avec 170
litres d'essence et 8 litres d’huile, lui a
fait choisir l’itinéraire suivant : Mar
seille, Cagliaro (Corse), Tunis, Syrte,
Totruchs, le Caire, Ouadi-Alfa, Khar-
toum, Juba, Klisum, Monbassa, Dar-El-
Balem, Mozambique et Tananarive.
Au retour, Mme Finat compte s’arrê-
ter au cimetière de Nairobi, où est in
humé son mari.
Les aviateurs ont été salués, à leur
départ du Bourget, par M. Girardot,
commandant du port ; le commandant
François, du ministère de l’air, et Mlle
Deutsch de la Meurthe.
Escale à Avignon
Avignon, 15 janvier.
L’équipage lieutenant Raynaud-De
nise Finat a dû faire escale sur le ter
rain d’Avignon-Pujo ce soir, à 17 h. 15,
en raison des conditions atmosphéri
ques.
Le lieutenant Raynaud compte repar
tir pour Marignane demain matin.
Goodwin (Arkansas), 15 janvier.
Cette nuit, un avion de la Transconti
nental and Western Airlines (T. W. A.),
la compagnie modèle qui exploite des
liaisons transcontinentales de nuit entre
les côtes de l’Atlantique et du Pacifique,
s’est écrasé dans un marais de l’Arkan
sas.
L’appareil, un Douglas D. G. 2, bimo
teur Wright, qui avait quitté l’aérodro
me de Newark, près de New-York, à
8 heures du soir (G.M.T.), après avoir
fait sa dernière escale à Mamphis, avait
repris son vol vers Fort-Worth.
Toutes les places étaient occupées par
quatorze passagers.
A bord se trouvaient également, outre
le pilote et le second pilote radiotélé
phoniste qu’on appelle là-bas le « copi
lote », la « stewardess », qui n’est pas
une simple domestique, mais a surtout
pour mission de rendre le voyage en
avion le plus agréable possible en mul
tipliant les prévenances aux passagers
et en leur fournissant tous les rensei
gnements qu’ils désirent sur les condi
tions du voyage. En tout dix-sept per
sonnes.
C’est à 0 h. 18 (G.M.T.) que les habi
tants de la petite ville de Goodwin fu
rent tirés de leur sommeil par une ex
plosion violente.
L’appareil, qui, quelques instants au
paravant, venait de passer au-dessus de
leurs toits, s’était écrasé dans un marais
situé à trois kilomètres de là.
Il eût été vain d’espérer qu’un pas
sager ait pu survivre à la catastro
phe. Dans deux mètres d’eau, le Dou
glas n’était plus qu’un amas de pièces
métalliques tordues et déchiquetées.
Les causes de l’accident ne sont pas
encore connues.
Les experts aéronautiques du ministère
du commerce américain qui contrôle
l’aviation commerciale sont sur les
lieux et leur rapport sera publié, comme
il est d’usage aux Etats-Unis, en ma
tière d’accidents d’aviation.
M. Etienne BUNAU-VARILLA, capitaine
de l’équipe de France de ski, qui s’en
traînait à Chamonix pour les Jeux
Olympiques de Garmisch, s’est fracturé
une jambe..
A la mémoire des morts
de l’aviation commerciale
il y a eu hier deux ans que T « Eme
raude » s’écrasait dans la nuit, près de
Corbigny.
En l’église du Bourget, un service
funèbre a été célébré, hier matin, en
l'honneur des morts de l’aviation com
merciale.
M. Paul Tirard, président du Conseil
d’administration de la Compagnie Air-
France, entouré de plusieurs adminis
trateurs de la Compagnie et de MM.
Allègre, Gauchet, Charvet, Foa, Verdu-
rand, Chitry, Costa de Beauregard, etc.,
assistaient à la cérémonie, à laquelle le
ministre de l’air s'était fait représenter
par le général Gérard et se i état-ma
jor.
A LA DIETE DE VARSOVIE
M. Beck expose
la politique étrangère
de la Pologne
Varsovie, 15 janvier.
M. Joseph Beck, ministre des affaires
étrangères, a fait, ce matin, devant la
commission des affaires étrangères de la
Diète, un important exposé.
Parlant du conflit italo-éthiopien, le
ministre a souligné que l’attitude de la
Pologne en cette affaire était toute d’ob
jectivité et de désintéressement. Ce qui
a déterminé la ligne de conduite du gou
vernement de Varsovie à Genève, c'est,
en dehors de toute question d’inimitié
personnelle — inimitié qui n’existe pas
d’aileurs en la circonstance — la néces
sité pour la Pologne de ne pas contri
buer à affaiblir le pacte de la S.D.N.,
instrument de collaboration internatio
nale.
Soucieuse de renforcer la paix en tous
lieux la Pologne a conclu des accords
avec ses voisins, tout en apportant un
soin particulier à ne pas enfreindre les
engagements antérieurs découlant de
ses alliances avec la France, la Rouma
nie, ainsi que le pacte de Genève. Ce qui
guide les dirigeants de Varsovie, en
cette matière, c’est l’intérêt de la Po
logne.
« Nous apprécions notre collaboration
avec les autres Etats par la raison
d’Etat polonaise, a poursuivi M. Beck.
Nous n’entendons pas nous soustraire à
la collaboration, mais nous devons con
naître le motif et le but des accords et
des actions proposées. Nous avons si
gné peu d’accords, mais nous les avons
signés pour les respecter en demandant
bien entendu aux autres d’en faire au
tant. »
LE PROCES STAVISKY S'ACHÈVE
Les Jurés ont entendu
les dernières plaidoiries
—— >**o——
Ils vont maintenant délibérer
sur 1.600 questions
La salle de délibération des jurés.
Les jurés ont entendu, hier après-midi,
les dernières plaidoiries. Elles étaient au
nombre de quatre.
Mes Freyssenge et Pierre Charpentier
ont plaidé les premiers. Ils ont pour
client M. Darius, le directeur de « Bec et
Ongles », et leur argument essentiel est
que celui-ci n’a pas retiré un sou de ses
relations avec Stavisky.
Le contrat passé par Darius avec la
S.A.P.E.P., c’est un fait qui ne saurait
être discuté, ] ais encore faudrait-il
qu’il ait été démontré par l’accusation,
ce qui n’a pas été fait, que M. Darius eût
connu l’origine frauduleuse des fonds à
lui versés par cette société dont Stavisky
était l’animateur.
Les défenseurs sollicitent, tour
à tour, l’acquittement de leurs
clients..,
Dès lors, le délit de recel ne saurait
être retenu contre le directeur de « Bec
et Ongles », qui a subi déjà quinze mois
de prison cellulaire. Il bénéficiera d’un
acquittement et cet acquittement doit
être massif :
« Votre verdict' devra signifier, a dit
Me Freyssenge en terminant, que votre
sévérité serait allée aux coupables qui ne
sont pas ici et qui devraient s'y trouver.
Par ce verdict, la moralité publique aura
reçu la satisfaction qu’elle attend et l’im
moralité publique un avertissement né
cessaire. »
Par d’autres arguments que ceux qu’a
vait développés son confrère, Me Pierre
Charpentier a demandé, lui aussi, l’ac
quittement du directeur de « Bec et On
gles ».
Après une courte intervention de Me
Darmon, qui a tenu à souligner l'aban
don d’accusation dont, au cours de son
réquisitoire, le procureur général avait
fait bénéficier son client Paul Lévy, l’au
dience a été suspendue.
A la reprise, Me de Moro-Giafferi a
plaidé pour Arlette Simon-Stavisky.
Des lits pour les jurés
Demain, verdict
À l’issue de l’audience, des lits ont été
apportés dans la salle des témoins pour
les six jurés supplémentaires, pendant
qu’on en apportait douze dans la salle
des délibérations pour les jurés, en pré
vision de la durée de la discussion sur
les quelque 1.600 questions qui seront
posées comme conclusion de l’affaire
Stavisky.
Les jurés ont paru surpris de n’avoir
pas encore touché leur indemnité de
50 francs par jour (70 francs s’ils habi
tent en banlieue). Il leur fut répondu
qu'ils n’avaient droit à cette indemnité
qu’après l’arrêt rendu. Il est même im
possible de leur attribuer des avances.
Quant aux inculpés détenus, rien n'a
été prévu pour leur couchage à l’inté
rieur du Palais de Justice, mais il a été
prévu que si, aujourd’hui, à 22 heures,
les. jurés signalent qu’ils arrêtent leurs
délibérations et qu’ils ne les reprendront
que demain vendredi matin, les inculpés
seront conduits au Dépôt où des lits leur
seront préparés.
—0-0- —
La liaison cent pour cent aérienne
France-Amérique du Sud
Le quadrimoteur «Centaure», qui'
avait quitté Natal, hier, à 4 h. 40 (G.
M. T.), a atterri à Dakar à 23 h. 4 (G.!
M. T.), avec le courrier d'Air-France. !
La traversée de l’Atlantique Sud a '
été réalisée en 18 h. 24.
L’équipage du « Centaure » était com
posé de Pichodou, Carriou, Cornet, Né-
ri et Richard.
Signalons que le pilote Pichodou et le
mécanicien Richard étaient repartis
pour cette traversée quelques heures
seulement après leur arrivée à Natal à
bord du « Santos-Dumont ».
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Pour la paix
par Genève
Reportons-nous quelques semai
nes en arrière, au projet Laval-
Hoare.
Nos amis britanniques nous dé
concertent et parfois nous inquiè
tent. Voilà un plan longuement
mûri, approuvé par le gouverne
ment britannique tout entier. Ce
plan n’a même pas les honneurs
d’une discussion aux Communes.
On l’a transmis à Rome, à Genève,
à Addis-Abeba. Mais les Communes
l’ont condamné. Il n’aura même pas
eu les honneurs d’une discussion à
Genève. Londres passe Genève.
L’attitude britannique à l’égard
du plan relève de la mystique. Car,
un jour ou l’autre, il faudra en finir,
et on retournera à un plan, et à un
plan qui dépassera la compétence
des Communes et de l’opinion, com
me le précédent. Car l’Ethiopie est
de tous les pays d’Afrique l’un des
moins connus. Les cartes qui ont
provoqué l’indignation n’ont vrai
ment de sens que pour un bien petit
nombre. Mais c’est tout juste si le
plan n’a pas été déclaré hérétique.
En tout cas, le premier ministre a
dû prendre l’attitude du pénitent :
c’était sa faute, sa très grande faute.
Il le confessait humblement. Li
bre à lui. Et en présence d’un pareil
événement, il faut surseoir, mais
surseoir sans céder, et sans se lasser
s’affirmer, que la politique de la
France est une politique de conci
liation, qu’en présence de ce di
lemme : la conciliation ou la
guerre, elle opte pour la concilia
tion, par la paix. Or, la paix impli
que un plan, implique des sacrifices
de la part du Négus. Mais le Négus
est prêt à en consentir de très lar
ges, si on l’aiguille dans cette voie.
En tout cas, fidèle au Pacte, la Fran
ce s’insurge même contre l’hypo
thèse d’une guerre. Elle veut la
paix. Et le moyen de l'obtenir n’est
pas de parler de guerre.
XXX
A LA CHAMBRE
la deuxième escadre
Le « Lieutenanf-de- Vaisseau-Paris »
coule dans la baie de Pensacola
L’hydravion géant, à bord duquel
personne ne se trouvait
fut retourné par une rafale
Pensacola (Floride), 15 janvier.
L'hydravion « Lieutenant-de-Vaisseau-
Paris » a été retourné par une rafale
subite qui s'est abattue sur la baie dans
laquelle il était amarré. A cet endroit
l’eau a une profondeur de 7 mètres.
Il n’y avait personne à bord de l’hy
dravion au moment de l’accident.
Les scaphandriers qui ont examiné
l’hydravion ont déclaré en remontant à
la surface que les moteurs de l’appareil
sont enfoncés dans la vase et qu’une
aile repose sur le fond.
L’importance des dégâts ne peut en
core être exactement déterminée. Tou ¬
tefois les scaphandriers ont déclaré
qu’une aile de l’appareil paraît être bri
sée, mais qu’ils n’en sont pas certains.
L’appareil pourra-t-il être
redressé ?
Les officiers de l’hydravion croient
que le « Lieutenant-de-Vaisseau-Paris »
pourra être redressé. Les officiers amé
ricains de la base navale craignent
toutefois que la tentative ne réussisse
pas, car il n’y a pas sur place de grue
assez puissante pour enlever 37 tonnes.
Ils estiment que l’hydravion devra être
démonté et ramené à terre pièce par
pièce. Ils ne peuvent pas prévoir si l’hy-
dravion pourra être réparé.
L’accident paraît dû au fait que l’hy
dravion était ancré le long d’un câble
qui lui a permis de tourner sous le
vent, lequel atteignait une vitesse de
37 kilomètres dans Pensacola, mais
était beaucoup plus fort au lieu d’an-
crage, à 13 kilomètres de la ville. Un
tel vent pouvait soulever l’hydravion
comme un cerf-volant.
On suppose que les ailerons ont pro
voqué le retournement de l’avion qui,
en arrivant à l’extrémité du câble, se
souleva en l’air et s’enfonça dans l’eau.
M. Laval
sera-t-il amené
aujourd’hui
à poser la question
de confiance ?
Les radicaux fixeront
leur attitude ce matin
Après que, conformément à la tradi
tion, M. Fernand Bouisson, élu prési
dent pour la treizième fois, aura pro
noncé, cet après-midi, un bref discours
résumant le travail de la législature qui
s’achève, la Chambre fixera son ordre
du jour, en tête duquel certains dépu
tés désirent faire figurer les interpella
tions sur la politique agricole.
Mais l’Assemblée sera néanmoins sai
sie des interpellations sur la politique
générale que leurs auteurs au contraire
voudraient voir discuter immédiate
ment.
Au sujet du vote sur lequel le prési
dent du Conseil pourra être amené à
poser la question de confiance, les radi
caux se concerteront de nouveau ce ma
tin pour décider s’ils imposeront ou non
à tous les membres de leur groupe, la
discipline de vote.
Déjà, le bureau du Comité exécutif
valoisien, réuni hier soir, a délibéré sur
cette même question, ainsi que sur
l’élection du président du parti, prévue
pour dimanche.
(Lire la suite en 2e page.)
M. Etienne Bunau-Varilla
victime d’un accident
à Chamonix
part vers les côtes d'Afrique
Les escadrilles de sous-marins
ont déjà quitté Brest
»
Le vice-amiral DURAND-VIEL a remis, mardi, les Insignes de Grand-Officier
de la Légion d’honneur au vice-amiral DARLAN, commandant en chef de la
deuxième escadre.
La deuxième escadre s’en va en croi
sière d’exercices sur les côtes occiden
tales d’Afrique.
Hier matin, les sous-marins des 2 e et
4 e escadrilles sont partis.
Les autres bâtiments, plus rapides, ne
quitteront Brest qu'aujourd'hui. • Voici
dans quel ordre :
A 9 h. 45 appareilleront les bâtiments
de ligne : le cuirassé « Provence », bat
tant pavillon du vice-amiral Darlan,
commandant en chef ; le cuirassé « Bre-
tagne ».
Les divisions de contre-torpilleurs par
tiront à 10 heures : le « Milan », l’« Eper-
vier », le « Valmy », le « Bisson », le
« Lion », le « Vauban ’».
A 11 heures, la deuxième flottille de
torpilleurs se mettra en route, elle se
compose de dix unités et du contre-tor
pilleur « Le Jaguar ».
Le «Jules-Verne », bâtiment base des
sous-marins, ne partira qu’à 13 heures.
Le croiseur « Emile-Bertin », le con
tre-torpilleur « L’Audacieux », rallie
ront l’escadre à Dakar, à leur retour des
Antilles. Le contre-torpilleur « Le Ter
rible » ralliera ultérieurement. Le porte-
avions « Béarn » ralliera à Casablanca,
première escale de cette croisière d’en
traînement.
Après Casablanca, l’escadre se rendra
à Port-Etienne et à Dakar ; elle séjour
nera dans ce dernier port une dizaine
de jours. L’escadre sera de retour à
Brest vers la fin de février.
On invoque, il est vrai, le Cove
nant, l’assistance mutuelle. Nul ne
songe à lien contes ter. Mais, dans
l'esprit, dans le texte du Pacte, l’ar
bitrage, la conciliation priment tout.
Au surplus, l’application du Cove
nant appartient à la Société des Na
tions et à elle seule. Et l’émotion de
l’opinion publique française a été
grande d’apprendre les démarches
britanniques auprès des puissances
riveraines de la Méditerranfe et une
prochaine mobilisation dans cette
partie du monde. On avait déjà été
surpris de la concentration, dans le
plus grand secret, de la flotte bri
tannique en Méditerranée, de la
mise en défense de l’Egypte, volens,
nolens, sans que Genève ait rien
suggéré.
Après les récentes décisions "du
cabinet de Londres, la question mé
rite d’être posée : c’est la Société
des Nations qui est compétente
pour prendre ces décisions. Londres
n’a pas qùalité pour mouvoir ainsi
la grosse artillerie de Genève. A
Genève, Londres dispose d’une voix
et rien de plus. Si Londres croit dé
sirable certaines mesures d’une
aussi considérable gravité, Londres
doit passer par Genève, qui déci
dera. Mais, depuis longtemps, les
actes du gouvernement britannique
nous paraissent sérieusement dépas
ser la mesure. L’amitié commande
la franchise. Et nous ne devons pas
hésiter à faire entendre à nos amis,
avec tous les ménagements voulus,
que Sa Majesté est Roi de Grande-
Bretagne, des Dominions, Empereur
des Indes, mais qu’elle est membre
de la Société des Nations, et rien
de plus.
Le problème des sanctions deman
de à être mis au point d’urgence.
Genève a décidé que les sanctions
resteront purement économiques. Il
semble bien que les mesures de mo
bilisation, qu’on est en train d’en
visager et même de prendre, débor
dent le domaine économique. Une
simple précaution aux yeux de
Pierre passera pour une provocation
aux yeux de Paul. En une matière
aussi grave, c’est à Genève à déci
der.
XXX
On est unanime à affirmer, M.
Eden autant que quiconque, qu’on
désire une prochaine liquidation de
cette malencontreuse affaire. Les
événements récents démontrent la
difficulté de T entreprise. Mais Ge
nève, et Genève seule, est juge de la
procédure. Et Genève, interrogée,
après mûre discussion, déciderait
peut-être que le meilleur moyen
d’aboutir serait de rappeler la
Home Fleet de la Méditerranée, au
lieu de hérisser celle-ci de baïon
nettes.
Genève est plus puiss nte que ja
mais, pour la paix. Le Conseil et
l’Assemblée sont seuls compétents
pour décider de l’application du Co
venant pour la paix, contre la
guerre. Aucune nouvelle précau
tion militaire contre l’Italie ne sau
rait être prise, en tout cas, sans leur
assentiment.
Jean LESCURE.
(Le Capital)
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■ de kouen A BESANÇON
Enfermé 11 jours dans ui. wagon plombé
un homme mourait de faim
1——-
Besançon, 15 janvier.
En ouvrant ce matin un wagon expé
dié de Rouen, les employés d’une fabri
que de soie artificielle ont découvert sur
le plancher, à demi-mort, un homme
qui geignait et réclamait à boire. Le
malheureux fut transporté à l’hôpital
de Besançon où, malgré la gravité de
son état, il a pu être interrogé.
Il s'agit d’un nommé Alfred Guillau
me, âgé de 50 ans, docker à Rouen.
Sans domicile, il couchait sur les
quais et, le 3 janvier dernier, il s’était
installé dans un wagon chargé en gare
de Rouen et s’était endormi. Mais, pen
dant son sommeil, le wagon avait été
fermé et plombé, puis accroché à un
convoi ; le malheureux tenta de signa
ler sa présence à tous les arrêts, mais
ne fut pas entendu et vécut ainsi 11
jours sans nourriture.
Quand il fut délivré, ce matin, il
avait perdu toutes ses forces. Si la
température avait été plus rigoureuse,
i‘ aurait certainement succombé pen
dant cet interminable voyage.
AUk ETATS-UNS
Un avion
de transport
s'abat
dans un marais
4′7 morts
PARIS TANANARIVE
Mme Finat et Raynaud
se sont envolés du Bourget
— >**=4 -
Le mauvais temps a contraint les aviateurs à se poser
à Avignon d’où ils comptent repartir ce matin
Le lieutenant RAYNAUD et Mme Maurice FINAT devant leur appareil au Bourget.
L’équipage lieutenant Maurice Ray
naud-Mme Finat a quitté le Bourget,
hier, à 12 h. 35, à destination de Tana-
narive.
L’équipage, qui utilise un petit mo
noplan de 100 CV, le « Maurice-Finat »,
devait effectuer sa première escale à
Marseille.
Le rayon d’action de l’appareil, qui
est d’environ 1.200 kilomètres, avec 170
litres d'essence et 8 litres d’huile, lui a
fait choisir l’itinéraire suivant : Mar
seille, Cagliaro (Corse), Tunis, Syrte,
Totruchs, le Caire, Ouadi-Alfa, Khar-
toum, Juba, Klisum, Monbassa, Dar-El-
Balem, Mozambique et Tananarive.
Au retour, Mme Finat compte s’arrê-
ter au cimetière de Nairobi, où est in
humé son mari.
Les aviateurs ont été salués, à leur
départ du Bourget, par M. Girardot,
commandant du port ; le commandant
François, du ministère de l’air, et Mlle
Deutsch de la Meurthe.
Escale à Avignon
Avignon, 15 janvier.
L’équipage lieutenant Raynaud-De
nise Finat a dû faire escale sur le ter
rain d’Avignon-Pujo ce soir, à 17 h. 15,
en raison des conditions atmosphéri
ques.
Le lieutenant Raynaud compte repar
tir pour Marignane demain matin.
Goodwin (Arkansas), 15 janvier.
Cette nuit, un avion de la Transconti
nental and Western Airlines (T. W. A.),
la compagnie modèle qui exploite des
liaisons transcontinentales de nuit entre
les côtes de l’Atlantique et du Pacifique,
s’est écrasé dans un marais de l’Arkan
sas.
L’appareil, un Douglas D. G. 2, bimo
teur Wright, qui avait quitté l’aérodro
me de Newark, près de New-York, à
8 heures du soir (G.M.T.), après avoir
fait sa dernière escale à Mamphis, avait
repris son vol vers Fort-Worth.
Toutes les places étaient occupées par
quatorze passagers.
A bord se trouvaient également, outre
le pilote et le second pilote radiotélé
phoniste qu’on appelle là-bas le « copi
lote », la « stewardess », qui n’est pas
une simple domestique, mais a surtout
pour mission de rendre le voyage en
avion le plus agréable possible en mul
tipliant les prévenances aux passagers
et en leur fournissant tous les rensei
gnements qu’ils désirent sur les condi
tions du voyage. En tout dix-sept per
sonnes.
C’est à 0 h. 18 (G.M.T.) que les habi
tants de la petite ville de Goodwin fu
rent tirés de leur sommeil par une ex
plosion violente.
L’appareil, qui, quelques instants au
paravant, venait de passer au-dessus de
leurs toits, s’était écrasé dans un marais
situé à trois kilomètres de là.
Il eût été vain d’espérer qu’un pas
sager ait pu survivre à la catastro
phe. Dans deux mètres d’eau, le Dou
glas n’était plus qu’un amas de pièces
métalliques tordues et déchiquetées.
Les causes de l’accident ne sont pas
encore connues.
Les experts aéronautiques du ministère
du commerce américain qui contrôle
l’aviation commerciale sont sur les
lieux et leur rapport sera publié, comme
il est d’usage aux Etats-Unis, en ma
tière d’accidents d’aviation.
M. Etienne BUNAU-VARILLA, capitaine
de l’équipe de France de ski, qui s’en
traînait à Chamonix pour les Jeux
Olympiques de Garmisch, s’est fracturé
une jambe..
A la mémoire des morts
de l’aviation commerciale
il y a eu hier deux ans que T « Eme
raude » s’écrasait dans la nuit, près de
Corbigny.
En l’église du Bourget, un service
funèbre a été célébré, hier matin, en
l'honneur des morts de l’aviation com
merciale.
M. Paul Tirard, président du Conseil
d’administration de la Compagnie Air-
France, entouré de plusieurs adminis
trateurs de la Compagnie et de MM.
Allègre, Gauchet, Charvet, Foa, Verdu-
rand, Chitry, Costa de Beauregard, etc.,
assistaient à la cérémonie, à laquelle le
ministre de l’air s'était fait représenter
par le général Gérard et se i état-ma
jor.
A LA DIETE DE VARSOVIE
M. Beck expose
la politique étrangère
de la Pologne
Varsovie, 15 janvier.
M. Joseph Beck, ministre des affaires
étrangères, a fait, ce matin, devant la
commission des affaires étrangères de la
Diète, un important exposé.
Parlant du conflit italo-éthiopien, le
ministre a souligné que l’attitude de la
Pologne en cette affaire était toute d’ob
jectivité et de désintéressement. Ce qui
a déterminé la ligne de conduite du gou
vernement de Varsovie à Genève, c'est,
en dehors de toute question d’inimitié
personnelle — inimitié qui n’existe pas
d’aileurs en la circonstance — la néces
sité pour la Pologne de ne pas contri
buer à affaiblir le pacte de la S.D.N.,
instrument de collaboration internatio
nale.
Soucieuse de renforcer la paix en tous
lieux la Pologne a conclu des accords
avec ses voisins, tout en apportant un
soin particulier à ne pas enfreindre les
engagements antérieurs découlant de
ses alliances avec la France, la Rouma
nie, ainsi que le pacte de Genève. Ce qui
guide les dirigeants de Varsovie, en
cette matière, c’est l’intérêt de la Po
logne.
« Nous apprécions notre collaboration
avec les autres Etats par la raison
d’Etat polonaise, a poursuivi M. Beck.
Nous n’entendons pas nous soustraire à
la collaboration, mais nous devons con
naître le motif et le but des accords et
des actions proposées. Nous avons si
gné peu d’accords, mais nous les avons
signés pour les respecter en demandant
bien entendu aux autres d’en faire au
tant. »
LE PROCES STAVISKY S'ACHÈVE
Les Jurés ont entendu
les dernières plaidoiries
—— >**o——
Ils vont maintenant délibérer
sur 1.600 questions
La salle de délibération des jurés.
Les jurés ont entendu, hier après-midi,
les dernières plaidoiries. Elles étaient au
nombre de quatre.
Mes Freyssenge et Pierre Charpentier
ont plaidé les premiers. Ils ont pour
client M. Darius, le directeur de « Bec et
Ongles », et leur argument essentiel est
que celui-ci n’a pas retiré un sou de ses
relations avec Stavisky.
Le contrat passé par Darius avec la
S.A.P.E.P., c’est un fait qui ne saurait
être discuté, ] ais encore faudrait-il
qu’il ait été démontré par l’accusation,
ce qui n’a pas été fait, que M. Darius eût
connu l’origine frauduleuse des fonds à
lui versés par cette société dont Stavisky
était l’animateur.
Les défenseurs sollicitent, tour
à tour, l’acquittement de leurs
clients..,
Dès lors, le délit de recel ne saurait
être retenu contre le directeur de « Bec
et Ongles », qui a subi déjà quinze mois
de prison cellulaire. Il bénéficiera d’un
acquittement et cet acquittement doit
être massif :
« Votre verdict' devra signifier, a dit
Me Freyssenge en terminant, que votre
sévérité serait allée aux coupables qui ne
sont pas ici et qui devraient s'y trouver.
Par ce verdict, la moralité publique aura
reçu la satisfaction qu’elle attend et l’im
moralité publique un avertissement né
cessaire. »
Par d’autres arguments que ceux qu’a
vait développés son confrère, Me Pierre
Charpentier a demandé, lui aussi, l’ac
quittement du directeur de « Bec et On
gles ».
Après une courte intervention de Me
Darmon, qui a tenu à souligner l'aban
don d’accusation dont, au cours de son
réquisitoire, le procureur général avait
fait bénéficier son client Paul Lévy, l’au
dience a été suspendue.
A la reprise, Me de Moro-Giafferi a
plaidé pour Arlette Simon-Stavisky.
Des lits pour les jurés
Demain, verdict
À l’issue de l’audience, des lits ont été
apportés dans la salle des témoins pour
les six jurés supplémentaires, pendant
qu’on en apportait douze dans la salle
des délibérations pour les jurés, en pré
vision de la durée de la discussion sur
les quelque 1.600 questions qui seront
posées comme conclusion de l’affaire
Stavisky.
Les jurés ont paru surpris de n’avoir
pas encore touché leur indemnité de
50 francs par jour (70 francs s’ils habi
tent en banlieue). Il leur fut répondu
qu'ils n’avaient droit à cette indemnité
qu’après l’arrêt rendu. Il est même im
possible de leur attribuer des avances.
Quant aux inculpés détenus, rien n'a
été prévu pour leur couchage à l’inté
rieur du Palais de Justice, mais il a été
prévu que si, aujourd’hui, à 22 heures,
les. jurés signalent qu’ils arrêtent leurs
délibérations et qu’ils ne les reprendront
que demain vendredi matin, les inculpés
seront conduits au Dépôt où des lits leur
seront préparés.
—0-0- —
La liaison cent pour cent aérienne
France-Amérique du Sud
Le quadrimoteur «Centaure», qui'
avait quitté Natal, hier, à 4 h. 40 (G.
M. T.), a atterri à Dakar à 23 h. 4 (G.!
M. T.), avec le courrier d'Air-France. !
La traversée de l’Atlantique Sud a '
été réalisée en 18 h. 24.
L’équipage du « Centaure » était com
posé de Pichodou, Carriou, Cornet, Né-
ri et Richard.
Signalons que le pilote Pichodou et le
mécanicien Richard étaient repartis
pour cette traversée quelques heures
seulement après leur arrivée à Natal à
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