Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1936-01-05
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 janvier 1936 05 janvier 1936
Description : 1936/01/05 (A56,N19220). 1936/01/05 (A56,N19220).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526363810
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
56e Année. - No 19.220
RÉDACTION - ADMINISTRATION
112, Boulevard de Strasbourg, 112
Téléphone » 65.91 • 65.92 - 50.47 - 25.31
E R= J ■ g Eg H DIMANCHE 5 Janvier 1936
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE =
Le plus fort tirage des Journaux de la Région -- 25 C mes le Numéro
IMPRIMERIE COMMERCIALE
35, Rue Fontenelle, 35
Registre du Commerce Havre B 283
ANNONCES
Au Havre
BOITE POSTALE . N* 1.384
Chèques Postaux ROUEN « 7.368
112, Boul.de Strasbourg
A Paris t Agence Havas
62, Rue de Riche Heu
Variations
sur les intellectuels
Comment le monde a-t-il entendu
le discours du Président Roosevelt ?
__a Paris
On dément
à Rome
...la nouvelle suivant laquelle
Le pire danger des époques trou
blées c’est l’intervention dans la vie
publique de ce genre d’hommes que
Bonaparte appelait les idéologues
et que nous nommons aujourd’hui
les intellectuels.
L’intellectuel est un bien curieux
échantillon de l’espèce humaine.
Je me suis demandé, bien des fois,
devant les outrances de logique, les
surenchères de déraison méthodi
que de certains de ces personnages,
si l’intellectuel pur n’était pas une
sorte de monstre ?
Certes, en appliquant ce terme à
une catégorie d’hommes à laquelle
j’ai quelque droit d’appartenir, il
n'est pas dans mes intentions de
vouloir être injurieux. Il y a, d’ail
leurs, des monstres charmants, et
ce sont les plus redoutables. Les
femmes .sont plutôt flattées de se
voir comparer à des sirènes. Or, les
sirènes sont des monstres, et la
mythologie grecque est peuplée de
ces êtres étranges, créés par l’ima
gination populaire dont la forme
insolite n’exclut ni la beauté ni le
charme.
On peut disputer longuement à
l’effet de savoir pour quelle raison
un monstre est affreux et un autre
se révèle plein de séductions. Dide
rot a écrit des choses excellentes là-
dessus : « La tête d’un homme, dit-il,
sur un corps de cheval nous plaît ;
la tête d’un cheval sur un corps
d’homme nous déplaira ; c’est au
goût à créer des monstres. »
Bref, c’est là encore une question
de proportions dont il faut se sou
venir quand on lit l’excellente défi
nition du monstre que donne Littré.
C’est « un corps organisé qui pré
sente une conformation insolite
dans la totalité de ses parties ou
seulement dans quelques-unes d’en
tre elles. »
Il est facile de se rendre compte
que l’intellectuel n’est un monstre '
quand il en est un, que du point de
vue cérébral. Au physique on pour- |
rait le représenter symboliquement
comme un Monsieur doué d’une très |
grosse tête ; quelque chose comme I
un I majuscule surmonté d’un point |
énorme.
Dès lors rien dans le monde n’a de
valeur et d’intérêt pour lui. Seul ce |
qui se passe dans sa tête vaste, in-,
solitement développée, lui semble ,
digne d’attention et de créance.
Merveilleusement entraîné par
l’étude et la méditation à édifier
des constructions ingénieuses avec
les matériaux impondérables de ses
idées, il est tenté de croire que tout
ce qu’il brasse dans son cerveau est
la réalité véritable. De là, de nom
breuses causes d’erreurs.
Dans le monde troublé, boulever
sé, tourmenté de l’après-guerre où
s’est brusquement déployé la crise,
vous pensez si l’intellectuel a ma
tière à réfléchir.
En face de l’énigme gigantesque
que pose l’universel marasme où se
débattent les nations, l’intellectuel
devait se camper comme le lutteur
devant un adversaire redoutable. Il
a mis, sans doute, un certain temps
à s’apercevoir que le monde traver
sait une crise sans précédent, car
l’intellectuel ne regarde qu’assez
distrairement ce qui se passe autour
de lui.
La catégorie spécialisée dans
l’économie politique a, d’abord,
comme il convient, pris quelque
intérêt aux événements étran
ges et déroutants que nous vivions.
Les autres, attachés à des aspects
moins terre à terre de notre exis
tence, ceux qui s’occupent de psy
chologie, les analystes des passions,
les professionnels du rythme, de la
couleur, des formes vivantes, des
sons, et combien d’autres ont été
beaucoup plus lents à découvrir le
drame de la crise.
aUX Etats-Unis
.à Londres
en Allemagne
X X X X M X
Paris, 4 janvier.
On commente ce soir, dans les mi
lieux autorisés, à la lumière des rensei
gnements complets parvenus de Was
hington, le projet de Neutrality Act sou
mis au vote du Congrès américain.
La signification majeure du Neutrality
Act, tel qu’il est proposé au Congrès,
c est que l’Amérique revient entièrement
sur sa conception de la liberté des
mers. Le président des Etats-Unis re
çoit un pouvoir discrétionnaire d’éta
blir en sus de l’embargo sur les armes
et munitions déjà décidé par le bill pro
visoire, des restrictions et interdictions
d’exportation en ce qui concerne les
produits qu’il estime de nature à per
mettre aux belligérants la prolongation
des hostilités.
Ainsi, apparaît la possibilité d’établir
un blocus naval s’étendant également
aux navires américains et, par consé
quent, produisant sa pleine efficacité.
Un tel effet a, sur le jeu des procédu-
secourir, sans prendre une part directe
au conflit, l’Etat qu'ils considéreront
comme digne d’un tel appui.
On se borne à Paris à n’examiner le
projet de Neutrality Act qu'à ce point
de vue général en s’interdisant d’en tirer
des conclusions prématurées au sujet du
conflit italo-éthiopien.
Ce projet, en effet, ne serait valable
qu’une fois appiouvé par le Congrès qui
peut, au cours de la discussion, en mo
difier les dispositions.
Il y a lieu d'observer, par ailleurs, que,
dès avant l’ouverture des hostilités en
Afrique orientale, la France et la Gran-
de-Bertagne ont convenu d'exclure le
blocus naval de ssanctions à appliquer à
l’Italie.
Dans ces conditions, il reste seulement
à savoir si, le projet voté, le président
Roosevelt estimera nécessaire de pren
dre une décision en ce qui concerne l’em
bargo sur le pétrole, sa détermination
risquant, ainsi que l’a montré le débat
sur la politique extérieure à la Chambre
française, d’avoir une influence décisive
sur les résolutions de Genève.
Mais il s’agit là de l’avenir, et rien
n’autorise pour l’instant un débat dans
ce sens ou dans l’autre.
Aux Etats-Unis
New-York, 4 janvier.
Si les journaux commentent de façon
assez diverse le discours prononcé hier
soir, devant le Congrès par le président
Roosevelt en ce qui concerne la partie
de politique intérieure de ce discours,
par contre, ils s’accordent pour recon
naître l’importance capitale de l’analyse
de la situation internationale qu’a faite
ie président.
« Certes, écrit dans son éditorial le
New-York Times, de nombreux passages
du message présidentiel donneront lieu
à force commentaires et force direus.
sions ; mais les termes graves et réflé
chis qu’a employés le président pour
parler de la situation internationale con
fèrent à son discours une importance
que personne ne songera un seul instant
à discuter. »
Sous le titre : « Paix à l'étranger et
guerre chez nous », le New-York He
rald Tribune, organe républicain, ana
lysant les vues du président Roosevelt
sur la question de la neutralité, écrit :
(Lire la suite en 2e page.)
Jean de PIERREFEU.
'(Lire la suite en 2e page.)
le Duce aurait été le ^eul à se
prononcer en faveur d’une in
tervention armée en Ethiopie.
...et la nouvelle du bombarde
ment d’une seconde et d’une
troisième ambulances.
Rome, 4 janvier.
Le ministère pour la presse et la pro
pagande publie un communiqué démen
tant la nouvelle parue dans un journal
étranger et selon laquelle, au cours du
grand Conseil fasciste tenu en mars, le
Duce, seul, se serait prononcé en faveur
d’une intervention armée en Afrique
orientale. « Le fait est que le grand
Conseil fut unanime à en affirmer la né
cessité, ajoute le communiqué, et cha
cun des membres signa le document qui
consacra cette unanimité. »
Addis-Abeba,, 4 janvier.
Cinq avions italiens ont bombardé une
nouvelle fois Daggah-Bour, à 8 h. 30, lan
çant une grande quantité de bombes qui
atteignirent entre autres la Croix-Rouge
américaine, dont l’ancien directeur, le
docteur Hockman, c trouvé la mort der
nièrement en désarmant une bombe.
Les personnalités officielles font re
marquer que la Croix-Rouge de Daggah-
Bour est distante de deux kilomètres de
la ville, ce qui ne permet pas de croire
à une erreur de tir.
II y a de nombreux blessés parmi les
hospitalisés. Le nombre des morts est en
core inconnu.
Cette nouvelle attaque contre la Croix-
Rouga indigne vivement les milieux
étrangers.
On mande de Rome que les fonction
naires du département d’Etat de Was
hington déclarent qu’ils n’ont pas con
naissance d’un hôpital américain oui soit
établi à Daggah-Bour, où des avions ita
liens auraient effectué un bombarde-
ment.
La Croix-Rouge américaine déclare
également n’avoir aucune information
sur le fait qu’un hôpital américain se
trouve à cet endroit.
Londres, 4 janvier.
On mande d’Addis-Abeba :
Un communiqué du gouvernement
confirme le bombardement, par des
avions italios, de l’ambulance égyp
tienne près de Daggah-Bourg. Les avia
teurs ont également tiré sur l’ambu
lance avec leurs mitrailleuses. Il n’y a
pas eu de blessés, mais l’ambulance a
subi des dégâts considérables.
Une confirmation d’Addis-Abeba
Le président de la Croix-Rouge
d’Ethiopie, dans un télégramme adressé
à la direction de la Croix-Rouge sué
doise, confirme que l’infirmier Lund-
stoem est mort des suites de ses bles
sures.
IL PLEUT, IL PLEUT TOUJOURS...
On s’inquiète à Paris
et dans plusieurs régions
où pareil phénomène
ne s’est pas produit depuis 30 ans
PLACE DE LA CONCORDE.
A MARSEILLE
Revolver en main
trois bandits
font irruption
dans une bijouterie
... et volent 100.000 francs
de bijoux
Marseille, 4 janvier.
Une agression a été commise ce ma-
tin, dans une bijouterie, à Marseille.
Mme Ferrero se tenait dans sa bouti
que, avenue de la République, 15, avec
sa fille, Mme Marie Donato, une femme
de ménage et une cliente, lorsque trois
individus firent irruption dans son ma
gasin, revolver en main.
Mme Ferrero appela au secours et
tenta d’empêcher les bandits d’emporter
des bijoux. Comme sa fille essayait de
lui venir en aide, l’un des bandits, dont
un foulard dissimulait à demi les traits,
tira une balle de revolver dans sa direc
tion. Le projectile traversa les vêtements
de Mme Donato et, profitant de la stu
peur des quatre femmes, les malfaiteurs
s’emparèrent de plusieurs plateaux de
bijoux, en jetèrent le contenu dans un
sac de toile et s’enfuirent.
C’est en vain que Mme Ferrero s'ac-
crocha à l’un des bandits jusque dans la
rue, appela à l'aide : aucun des passants
témoins de la scène n’osa s’approcher.
Une automobile dont le moteur était
en marche attendait les bandits : ils y
montèrent et disparurent en direction
du Vieux-Port.
La Sûreté, alertée, s’est rendue à la
bijouterie pour interroger Mme Ferrero
et à l’Hôtel-Dieu, pour entendre Mme
Marie Donato, qui, très fortement com
motionnée, avait dû y être transportée.
D’après Mme Ferrero et sa fille, les
malfaiteurs auraient emporté pour en
viron 100.000 francs de bijoux.
Une heure après l’attentat, la voiture
automobile qui avait servi à transporter
les bandits a été retrouvée, abandonnée,
sur le Vieux-Port.
La police va présenter aux deux bi
joutières des photographies anthropomé
triques d;s spécialistes de ce genre d’a
gression ayant opéré à Marseille durant
ces dernières années.
—
De passage à Paris, le sous-secrétaire
d’Etat américain, M. PHILIPS, a pu
saisir sur le vif l’impression française.
Voici M. PHILIPS (à gauche), s’entre
tenant avec M. STRAUSS, ambassadeur
des U.S. à Paris.
res génevoises contre l’agresseur, un
effet déterminant et, dans ce sens, des
répercussions politiques considérables.
L’application étendue de l’article 16
du pacte de la S.D.N. contre l’Etat dé
claré agresseur, peut amener le gouver
nement à envisager le blocus de ce pays.
L’Angleerre, depuis de longues an
nées, avait montré quelque hésitation à
admettre qu’elle put adhérer à une
telle mesure, en raison des difficultés
que celle-ci risquerait de susciter avec
les Etats-Unis s’ils continuaient à récla
mer la liberté absolue des mers pour
leur commerce maritime.
Les restrictions décrétées par le pré
sident s’appliquant aux deux belligé
rants, le Neutrality Act finit pratique
ment par réserver les dernières possibi
lités d’approvisicnnement à celui des
Etats engagés dans la guerre qui détient
la maîtrise de l’Océan. En fait, il aboutit
également à une accentuation de la con
vergence qu’on a toujours tenue à Lon
dres et à Washington à maintenir dans
l’ordre international entre la politique
des deux grandes puissances anglo-
saxonnes. Mais on a été frappé du fait
que si les mesures d’embargo relevant
de la seule autorité du président frap
paient obligatoirement les' deux belligé
rants, un vote du Congrès pouvait lever
ces restrictions à l’égard de l’un de ces
derniers.
Ainsi, par la décision de leurs repré
sentants, les citoyens américains dé
tiennent tout naturellement le droit de
Les Obsèques de M. Kœster
M. PIETRI prononçant son discours. De gauche à droite : MM. DE CHLAPOWSKI,
FABRY, JEANNENEY, Alexis LEGER, secrétaire général du ministère des affaires
étrangères, DE CHAMMARD, vice-président de la Chambre.
L’Angleterre attend pour donner son impression... Mais il est plus que probable
que la vieille Angleterre poursuivra sans sourciller, et quoi qu’il arrive, sa
politique et, dans les écoles navales — perfectionnées au dernier degré — les
jeunes gens s’instruirent plus que jamais pour la plus grande puissance du pays.
Un admirable message de l’Académie
des Sciences morales et politiques...
& ESipling
L’Académie des Sciences morales et
politiques a, dans sa séance d’hier,
adressé la lettre suivante à M. Rudyard
Kipling, son associé étranger, à l’occa
sion de son soixante-dixième anniver
saire :
« Monsieur et cher confrère,
« L’Académie des sciences morales et
politiques, qui s’honore de vous compter
parmi ses membres, tient à ajouter un
témoignage de France à ceux qui vous
viennent, à l’occasion de votre jubilé, de
tous les pays de langue anglaise.
« Ce n’est pas seulemer à la littéra
ture britannique que vous avez apporté,
par vos poèmes et par vos romans, tout
un monde nouveau d’images et d’im
pressions, de héros et de décors. En don
nant un sens et en prêtant votre lyrisme
à des terres lointaines et à des vies inar
ticulées, voire même à des choses ina
nimées, vous avez contribué, par l’inter
médiaire de vos lettres nationales, à
l’enrichissement de la culture commune
de notre Occident.
« Vous avez sauvegardé, à la mesure
de votre talent, qui est grand, et de
votre rayonnement, qui est mondial, les
forces morales, armature de cette civi
lisation. Quand vous mettez en relief,
dans votre bréviaire de la vie héroïque,
ces vertus caractéristiques qu’il vous
plaît de retrouver chez un administra
teur des Indes et un bâtisseur de ponts,
chez le mécanicien d’un vapeur et chez
un sous-officier perdu dans le désert : la
maîtrise des nerfs et la maîtrise du ju
gement, la discipline consentie et la té
nacité dans l’effort, la méfiance des sys
tèmes et le respect des faits, le mépris
des vantardises et l’aristocratie du silen
ce, vous donnez des leçons et vous dres
sez des exemples, sur lesquels tous les
peuples peuvent utilement méditer. Et
ce ne sont pas seulement les écoliers
d'Angleterre, qui pourraient, avec pro
fit, réciter votre admirable poème :
« ... Tu seras un homme, mon fils. »
« Il nous plaît de nous rappeler que,
parmi ces peuples, vous avez réservé
une place à part à celui de France. Dans
un de vos poèmes les plus saisissants,
vous en avez résumé les caractères, en
des formules qui témoignent de votre
estime. Une tombe en terré de France
est le gage de ce sentiment. Il nous plaît
de nous en souvenir.
« Fidèles, nous aussi, aux éclatants
services que vous avez rendus aux let
tres de l’Occident et à la collaboration
de nos deux pays — collaboration néces
saire pour la paix, et féconde pour l’es
prit, — nous tenons à vous exprimer,
avec l’espoir de vous accueillir en un
jour prochain, les félicitations et les
vœux de notre Académie. »
A P^ris, « cele d'alerte »
Comme il était prévu, les crues du
Grand-Morin et de la Marne ont provo
qué une hausse sensible de la Seine. On
cotait ce matin 3 m. 39 au pont d’Aus
terlitz et le service central hydrométri
que du ministère des travaux publics
prévoyait, pour les prochains jours, les
cotes suivantes : 3 m. 95 pour demain ;
4 m. 30 pour lundi, 4 m. 50 pour mardi.
La cote dite « d’alerte » étant celle de
4 m. 38, elle sera — si les prévisions ac
tuelles se réalisent — atteinte au cours
de la nuit de mardi à mercredi.
Quant à la Marne, on s’attend qu’elle
atteigne à Chalifert, 3 m. 05 demain,
3 m. 15 le 6 et 3 m. 10 le 7.
Des maisons s’écroulent
Gap, 4 janvier.
Ainsi qu’il a été signalé, des éboule-
ments se sont produit, dans les Hautes-
Alpes. A Monjay, deux maisons, minées
par les eaux, se sont écroulées. Quatre
autres sont menacées. On ne signale au
cun accident de personne.
M. Ernest Lafont, ministre de la santé
publique, arrivé par la route, a été reçu
par MM. Gervais, préfet, et Gros, con
seiller général de Serres. Il s’est rendu
directement au pied du col de Flachère,
sur les lieux du glissement du moulin de
Sorbiers, en compagnie de MM. Brunet
ingénieur en chef ; Olivier Martin, Thier
et Césane, ingénieurs.
Un étang rompt ses digues
Vesoul, 4 janvier.
Une violente tempête, accompagnée
de pluie sévit sur la Haute-Saône. Tou
tes les rivières sont en forte crue.
A Citers, un étang a rompu ses di
gues, inondant la route de Lure à
Luxeuil. La circulation a été arrêtée.
Une route coupée
Des usines s’arrêtent...
Angoulôme, 4 janvier.
A la suite des pluies tombées ces jours
derniers, le niveau de. la Charente a
considérablement monté.
Aux Gonds, la route est coupée sur
une longueur de 100 mètres et les habi
tants ont été invités à se tenir prêts à
déménager à la première alerte.
Des usines ont dû arrêter le travail.
Des jardins et des caves sont inondés.
Les dégâts sont importants dans tout le
département où les petits cours d’eau
ont débordé.
Dans la gare de Poitiers, les
voyageurs portés à dos d’homme
Poitiers, 4 janvier.
La rivière la Boivre qui passe dans la
vallée où se trouve la gare de Poitiers,
a envahi les quais et voies. Jusqu’à
3 heures, cette nuit, les trains ont pu
s’arrêter, mais les voyageurs durent
être portés à dos d’homme jusqu’à la
sortie. Bientôt, la cour et les bureaux
furent couverts par la nappe d’eau, à tel
point que toute circulation devint im
possible, même aux convois. Après
3 heures, il fallut procéder par trans
bordement. Les rames venant de la direc
tion de Paris s’arrêtèrent à Chasseneuil,
celles venant d’Angoulême à Ligugé,
celles de la Rochelle à Virolay, celles de
Limoges et le Blanc à Mignaloux. Des
autobus assurèrent le transport des voya
geurs de ces stations à Poitiers. Les
trains Paris-Bordeaux ont été déviés par
Limoges.
Ce matin, à 9 h. 30, l’eau recouvre tou
jours les quais et abords de la gare de
Poitiers. Il y a trente ans que pareil fait
ne s’était produit.
La situation s’aggrave à Poitiers
4 i I
La situation s’est aggravée dans les
bas quartiers de Poitiers.
Ce matin, l’eau atteignait un niveau
qui n’avait pas été enregistré depuis une
soixantaine d’années. Le boulevard du
Grand-Cerf, dans la partie qui longe la
gare des marchandises, est inondé par
plus de 30 centimètres d’eau. Les auto
mobiles avancent avec peine. Toutes les
caves des maisons riveraines et certains
rez-de-chaussée sont inondés.
Toutes les mesures ont été prises pour
permettre le ravitaillement et la surveil
lance des maisons entourées d’eau.
Dans la banlieue de Poitiers, des ca
mions, des voitures militaires à chevaux
circulent dans les rues basses où l’eau
atteint un niveau de un mètre à certains
endroits.
La région de Saint-Benoit-de-Clain
forme un lac où le niveau monte sans
cesse et atteint la limite du bourg. Il est
impossible d’atteindre la gare de Saint-
Benoit, complètement isolée sur l’autre
rive.
La Loire, à Nantes, est montée
à la cote 8 m. 20
Nantes, 4 janvier.
La crue de la Loire à Nantes est de
meurée aujourd’hui presque stationnaire.
La cote de 8 m. 20 a été enregistrée à
l’échelle du bureau du port.
Plusieurs quartiers sont inondés et de
nombreux habitants ont dû se réfugier
aux étages supérieurs des maisons, les
rez-de-chaussée étant envahis par l’eau.
Les renseignements venant d’amont
annoncent pour lundi ou mardi une nou
velle poussée de la crue, qui doit attein
dre 9 m. 55. A cette hauteur, tout le port
de Nantes et se. quais seraient complète
ment recouverts et tout le centre de la
ville impraticable. Aussi, de sérieuses
mesures de protection sont envisagées.
Les services municipaux ont déjà pré
paré les appontements nécessaires pour
assurer le ravitaillement.
Depuis ce matin, un petit port de pê
cheurs de la banlieue nantaise, le port
de Trentemeult, est complètement isolé.
On n’y peut accéder qu’en bateau. Une
ambulance des services municipaux, ap
pelée par téléphone pour venir chercher
un blessé, n’a pu atteindre Trentemeult.
Cet après-midi, les pompiers sont in
tervenus dans une autre localité pour
quérir dans une maison encerclée par
l’eau une femme en couches et la con
duire à l’hôpital.
Le mystère
de l’enfant assassiné
reste toujours
insondable
Paris, 4 janvier.
Plusieurs pistes ont été suivies au
jourd’hui par les enquêteurs, qui conti
nuent les recherches aux fins d’identifi
cation de la petite victime de la Belle-
Epine.
Jusqu’à présent, aucune de ces pistes
n’a donné de résultat, et celle, notam
ment, qui avait été signalée par des té
moins qui croyaient voir dans l’enfant
assassiné le fils d’une Italienne sortie
récemment de prison s’est révélée faus
se. Le jeune Pippo a été retrouvé ce
matin. Il prenait tranquillement son
café avant de se rendre à l’école.
Le témoignage qui avait été fourni ce
matin par un instituteur de la banlieue
Sud de Paris est nul de valeur : un en
fant de 6 ans et demi n’avait pas été vu
à l’école depuis Noël. Or, les policiers se
sont rendus chez sa mère qui leur a dé
claré que l’enfant était en vacances en
Seine-et-Oise et rentrerait lundi pro
chain.
—0- - - -
Saint-Nazaire menacé
d’une grève générale?
Saint-Nazaire, 4 janvier.
Saint-Nazaire est actuellement menacé
par une grève générale qui comprendrait
des milliers de travailleurs ; depuis quel
ques jours déjà, des grèves partielles se
sont déclenchées dans divers chantiers
de la ville au sujet du renouvellement
du bordereau des salaires.
—>6>-V----———— -----------
Un voyage du chancelier Schuschnigg
Vienne, 4 janvier.
Le voyage à Prague du chancelier
Schuschnigg a été fixé au 16 janvier.
D’autre part, à la fin du mois de jan-
vier, le ministre des finances, M. Draxler,
se rendra à Londres pour signer l’ac
cord récemment intervenu avec le syn-
dicat des créanciers de la Creditanstalt.
A Avignon, les habitants sont ravitaillés en barque
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le discours du Président Roosevelt ?
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publique de ce genre d’hommes que
Bonaparte appelait les idéologues
et que nous nommons aujourd’hui
les intellectuels.
L’intellectuel est un bien curieux
échantillon de l’espèce humaine.
Je me suis demandé, bien des fois,
devant les outrances de logique, les
surenchères de déraison méthodi
que de certains de ces personnages,
si l’intellectuel pur n’était pas une
sorte de monstre ?
Certes, en appliquant ce terme à
une catégorie d’hommes à laquelle
j’ai quelque droit d’appartenir, il
n'est pas dans mes intentions de
vouloir être injurieux. Il y a, d’ail
leurs, des monstres charmants, et
ce sont les plus redoutables. Les
femmes .sont plutôt flattées de se
voir comparer à des sirènes. Or, les
sirènes sont des monstres, et la
mythologie grecque est peuplée de
ces êtres étranges, créés par l’ima
gination populaire dont la forme
insolite n’exclut ni la beauté ni le
charme.
On peut disputer longuement à
l’effet de savoir pour quelle raison
un monstre est affreux et un autre
se révèle plein de séductions. Dide
rot a écrit des choses excellentes là-
dessus : « La tête d’un homme, dit-il,
sur un corps de cheval nous plaît ;
la tête d’un cheval sur un corps
d’homme nous déplaira ; c’est au
goût à créer des monstres. »
Bref, c’est là encore une question
de proportions dont il faut se sou
venir quand on lit l’excellente défi
nition du monstre que donne Littré.
C’est « un corps organisé qui pré
sente une conformation insolite
dans la totalité de ses parties ou
seulement dans quelques-unes d’en
tre elles. »
Il est facile de se rendre compte
que l’intellectuel n’est un monstre '
quand il en est un, que du point de
vue cérébral. Au physique on pour- |
rait le représenter symboliquement
comme un Monsieur doué d’une très |
grosse tête ; quelque chose comme I
un I majuscule surmonté d’un point |
énorme.
Dès lors rien dans le monde n’a de
valeur et d’intérêt pour lui. Seul ce |
qui se passe dans sa tête vaste, in-,
solitement développée, lui semble ,
digne d’attention et de créance.
Merveilleusement entraîné par
l’étude et la méditation à édifier
des constructions ingénieuses avec
les matériaux impondérables de ses
idées, il est tenté de croire que tout
ce qu’il brasse dans son cerveau est
la réalité véritable. De là, de nom
breuses causes d’erreurs.
Dans le monde troublé, boulever
sé, tourmenté de l’après-guerre où
s’est brusquement déployé la crise,
vous pensez si l’intellectuel a ma
tière à réfléchir.
En face de l’énigme gigantesque
que pose l’universel marasme où se
débattent les nations, l’intellectuel
devait se camper comme le lutteur
devant un adversaire redoutable. Il
a mis, sans doute, un certain temps
à s’apercevoir que le monde traver
sait une crise sans précédent, car
l’intellectuel ne regarde qu’assez
distrairement ce qui se passe autour
de lui.
La catégorie spécialisée dans
l’économie politique a, d’abord,
comme il convient, pris quelque
intérêt aux événements étran
ges et déroutants que nous vivions.
Les autres, attachés à des aspects
moins terre à terre de notre exis
tence, ceux qui s’occupent de psy
chologie, les analystes des passions,
les professionnels du rythme, de la
couleur, des formes vivantes, des
sons, et combien d’autres ont été
beaucoup plus lents à découvrir le
drame de la crise.
aUX Etats-Unis
.à Londres
en Allemagne
X X X X M X
Paris, 4 janvier.
On commente ce soir, dans les mi
lieux autorisés, à la lumière des rensei
gnements complets parvenus de Was
hington, le projet de Neutrality Act sou
mis au vote du Congrès américain.
La signification majeure du Neutrality
Act, tel qu’il est proposé au Congrès,
c est que l’Amérique revient entièrement
sur sa conception de la liberté des
mers. Le président des Etats-Unis re
çoit un pouvoir discrétionnaire d’éta
blir en sus de l’embargo sur les armes
et munitions déjà décidé par le bill pro
visoire, des restrictions et interdictions
d’exportation en ce qui concerne les
produits qu’il estime de nature à per
mettre aux belligérants la prolongation
des hostilités.
Ainsi, apparaît la possibilité d’établir
un blocus naval s’étendant également
aux navires américains et, par consé
quent, produisant sa pleine efficacité.
Un tel effet a, sur le jeu des procédu-
secourir, sans prendre une part directe
au conflit, l’Etat qu'ils considéreront
comme digne d’un tel appui.
On se borne à Paris à n’examiner le
projet de Neutrality Act qu'à ce point
de vue général en s’interdisant d’en tirer
des conclusions prématurées au sujet du
conflit italo-éthiopien.
Ce projet, en effet, ne serait valable
qu’une fois appiouvé par le Congrès qui
peut, au cours de la discussion, en mo
difier les dispositions.
Il y a lieu d'observer, par ailleurs, que,
dès avant l’ouverture des hostilités en
Afrique orientale, la France et la Gran-
de-Bertagne ont convenu d'exclure le
blocus naval de ssanctions à appliquer à
l’Italie.
Dans ces conditions, il reste seulement
à savoir si, le projet voté, le président
Roosevelt estimera nécessaire de pren
dre une décision en ce qui concerne l’em
bargo sur le pétrole, sa détermination
risquant, ainsi que l’a montré le débat
sur la politique extérieure à la Chambre
française, d’avoir une influence décisive
sur les résolutions de Genève.
Mais il s’agit là de l’avenir, et rien
n’autorise pour l’instant un débat dans
ce sens ou dans l’autre.
Aux Etats-Unis
New-York, 4 janvier.
Si les journaux commentent de façon
assez diverse le discours prononcé hier
soir, devant le Congrès par le président
Roosevelt en ce qui concerne la partie
de politique intérieure de ce discours,
par contre, ils s’accordent pour recon
naître l’importance capitale de l’analyse
de la situation internationale qu’a faite
ie président.
« Certes, écrit dans son éditorial le
New-York Times, de nombreux passages
du message présidentiel donneront lieu
à force commentaires et force direus.
sions ; mais les termes graves et réflé
chis qu’a employés le président pour
parler de la situation internationale con
fèrent à son discours une importance
que personne ne songera un seul instant
à discuter. »
Sous le titre : « Paix à l'étranger et
guerre chez nous », le New-York He
rald Tribune, organe républicain, ana
lysant les vues du président Roosevelt
sur la question de la neutralité, écrit :
(Lire la suite en 2e page.)
Jean de PIERREFEU.
'(Lire la suite en 2e page.)
le Duce aurait été le ^eul à se
prononcer en faveur d’une in
tervention armée en Ethiopie.
...et la nouvelle du bombarde
ment d’une seconde et d’une
troisième ambulances.
Rome, 4 janvier.
Le ministère pour la presse et la pro
pagande publie un communiqué démen
tant la nouvelle parue dans un journal
étranger et selon laquelle, au cours du
grand Conseil fasciste tenu en mars, le
Duce, seul, se serait prononcé en faveur
d’une intervention armée en Afrique
orientale. « Le fait est que le grand
Conseil fut unanime à en affirmer la né
cessité, ajoute le communiqué, et cha
cun des membres signa le document qui
consacra cette unanimité. »
Addis-Abeba,, 4 janvier.
Cinq avions italiens ont bombardé une
nouvelle fois Daggah-Bour, à 8 h. 30, lan
çant une grande quantité de bombes qui
atteignirent entre autres la Croix-Rouge
américaine, dont l’ancien directeur, le
docteur Hockman, c trouvé la mort der
nièrement en désarmant une bombe.
Les personnalités officielles font re
marquer que la Croix-Rouge de Daggah-
Bour est distante de deux kilomètres de
la ville, ce qui ne permet pas de croire
à une erreur de tir.
II y a de nombreux blessés parmi les
hospitalisés. Le nombre des morts est en
core inconnu.
Cette nouvelle attaque contre la Croix-
Rouga indigne vivement les milieux
étrangers.
On mande de Rome que les fonction
naires du département d’Etat de Was
hington déclarent qu’ils n’ont pas con
naissance d’un hôpital américain oui soit
établi à Daggah-Bour, où des avions ita
liens auraient effectué un bombarde-
ment.
La Croix-Rouge américaine déclare
également n’avoir aucune information
sur le fait qu’un hôpital américain se
trouve à cet endroit.
Londres, 4 janvier.
On mande d’Addis-Abeba :
Un communiqué du gouvernement
confirme le bombardement, par des
avions italios, de l’ambulance égyp
tienne près de Daggah-Bourg. Les avia
teurs ont également tiré sur l’ambu
lance avec leurs mitrailleuses. Il n’y a
pas eu de blessés, mais l’ambulance a
subi des dégâts considérables.
Une confirmation d’Addis-Abeba
Le président de la Croix-Rouge
d’Ethiopie, dans un télégramme adressé
à la direction de la Croix-Rouge sué
doise, confirme que l’infirmier Lund-
stoem est mort des suites de ses bles
sures.
IL PLEUT, IL PLEUT TOUJOURS...
On s’inquiète à Paris
et dans plusieurs régions
où pareil phénomène
ne s’est pas produit depuis 30 ans
PLACE DE LA CONCORDE.
A MARSEILLE
Revolver en main
trois bandits
font irruption
dans une bijouterie
... et volent 100.000 francs
de bijoux
Marseille, 4 janvier.
Une agression a été commise ce ma-
tin, dans une bijouterie, à Marseille.
Mme Ferrero se tenait dans sa bouti
que, avenue de la République, 15, avec
sa fille, Mme Marie Donato, une femme
de ménage et une cliente, lorsque trois
individus firent irruption dans son ma
gasin, revolver en main.
Mme Ferrero appela au secours et
tenta d’empêcher les bandits d’emporter
des bijoux. Comme sa fille essayait de
lui venir en aide, l’un des bandits, dont
un foulard dissimulait à demi les traits,
tira une balle de revolver dans sa direc
tion. Le projectile traversa les vêtements
de Mme Donato et, profitant de la stu
peur des quatre femmes, les malfaiteurs
s’emparèrent de plusieurs plateaux de
bijoux, en jetèrent le contenu dans un
sac de toile et s’enfuirent.
C’est en vain que Mme Ferrero s'ac-
crocha à l’un des bandits jusque dans la
rue, appela à l'aide : aucun des passants
témoins de la scène n’osa s’approcher.
Une automobile dont le moteur était
en marche attendait les bandits : ils y
montèrent et disparurent en direction
du Vieux-Port.
La Sûreté, alertée, s’est rendue à la
bijouterie pour interroger Mme Ferrero
et à l’Hôtel-Dieu, pour entendre Mme
Marie Donato, qui, très fortement com
motionnée, avait dû y être transportée.
D’après Mme Ferrero et sa fille, les
malfaiteurs auraient emporté pour en
viron 100.000 francs de bijoux.
Une heure après l’attentat, la voiture
automobile qui avait servi à transporter
les bandits a été retrouvée, abandonnée,
sur le Vieux-Port.
La police va présenter aux deux bi
joutières des photographies anthropomé
triques d;s spécialistes de ce genre d’a
gression ayant opéré à Marseille durant
ces dernières années.
—
De passage à Paris, le sous-secrétaire
d’Etat américain, M. PHILIPS, a pu
saisir sur le vif l’impression française.
Voici M. PHILIPS (à gauche), s’entre
tenant avec M. STRAUSS, ambassadeur
des U.S. à Paris.
res génevoises contre l’agresseur, un
effet déterminant et, dans ce sens, des
répercussions politiques considérables.
L’application étendue de l’article 16
du pacte de la S.D.N. contre l’Etat dé
claré agresseur, peut amener le gouver
nement à envisager le blocus de ce pays.
L’Angleerre, depuis de longues an
nées, avait montré quelque hésitation à
admettre qu’elle put adhérer à une
telle mesure, en raison des difficultés
que celle-ci risquerait de susciter avec
les Etats-Unis s’ils continuaient à récla
mer la liberté absolue des mers pour
leur commerce maritime.
Les restrictions décrétées par le pré
sident s’appliquant aux deux belligé
rants, le Neutrality Act finit pratique
ment par réserver les dernières possibi
lités d’approvisicnnement à celui des
Etats engagés dans la guerre qui détient
la maîtrise de l’Océan. En fait, il aboutit
également à une accentuation de la con
vergence qu’on a toujours tenue à Lon
dres et à Washington à maintenir dans
l’ordre international entre la politique
des deux grandes puissances anglo-
saxonnes. Mais on a été frappé du fait
que si les mesures d’embargo relevant
de la seule autorité du président frap
paient obligatoirement les' deux belligé
rants, un vote du Congrès pouvait lever
ces restrictions à l’égard de l’un de ces
derniers.
Ainsi, par la décision de leurs repré
sentants, les citoyens américains dé
tiennent tout naturellement le droit de
Les Obsèques de M. Kœster
M. PIETRI prononçant son discours. De gauche à droite : MM. DE CHLAPOWSKI,
FABRY, JEANNENEY, Alexis LEGER, secrétaire général du ministère des affaires
étrangères, DE CHAMMARD, vice-président de la Chambre.
L’Angleterre attend pour donner son impression... Mais il est plus que probable
que la vieille Angleterre poursuivra sans sourciller, et quoi qu’il arrive, sa
politique et, dans les écoles navales — perfectionnées au dernier degré — les
jeunes gens s’instruirent plus que jamais pour la plus grande puissance du pays.
Un admirable message de l’Académie
des Sciences morales et politiques...
& ESipling
L’Académie des Sciences morales et
politiques a, dans sa séance d’hier,
adressé la lettre suivante à M. Rudyard
Kipling, son associé étranger, à l’occa
sion de son soixante-dixième anniver
saire :
« Monsieur et cher confrère,
« L’Académie des sciences morales et
politiques, qui s’honore de vous compter
parmi ses membres, tient à ajouter un
témoignage de France à ceux qui vous
viennent, à l’occasion de votre jubilé, de
tous les pays de langue anglaise.
« Ce n’est pas seulemer à la littéra
ture britannique que vous avez apporté,
par vos poèmes et par vos romans, tout
un monde nouveau d’images et d’im
pressions, de héros et de décors. En don
nant un sens et en prêtant votre lyrisme
à des terres lointaines et à des vies inar
ticulées, voire même à des choses ina
nimées, vous avez contribué, par l’inter
médiaire de vos lettres nationales, à
l’enrichissement de la culture commune
de notre Occident.
« Vous avez sauvegardé, à la mesure
de votre talent, qui est grand, et de
votre rayonnement, qui est mondial, les
forces morales, armature de cette civi
lisation. Quand vous mettez en relief,
dans votre bréviaire de la vie héroïque,
ces vertus caractéristiques qu’il vous
plaît de retrouver chez un administra
teur des Indes et un bâtisseur de ponts,
chez le mécanicien d’un vapeur et chez
un sous-officier perdu dans le désert : la
maîtrise des nerfs et la maîtrise du ju
gement, la discipline consentie et la té
nacité dans l’effort, la méfiance des sys
tèmes et le respect des faits, le mépris
des vantardises et l’aristocratie du silen
ce, vous donnez des leçons et vous dres
sez des exemples, sur lesquels tous les
peuples peuvent utilement méditer. Et
ce ne sont pas seulement les écoliers
d'Angleterre, qui pourraient, avec pro
fit, réciter votre admirable poème :
« ... Tu seras un homme, mon fils. »
« Il nous plaît de nous rappeler que,
parmi ces peuples, vous avez réservé
une place à part à celui de France. Dans
un de vos poèmes les plus saisissants,
vous en avez résumé les caractères, en
des formules qui témoignent de votre
estime. Une tombe en terré de France
est le gage de ce sentiment. Il nous plaît
de nous en souvenir.
« Fidèles, nous aussi, aux éclatants
services que vous avez rendus aux let
tres de l’Occident et à la collaboration
de nos deux pays — collaboration néces
saire pour la paix, et féconde pour l’es
prit, — nous tenons à vous exprimer,
avec l’espoir de vous accueillir en un
jour prochain, les félicitations et les
vœux de notre Académie. »
A P^ris, « cele d'alerte »
Comme il était prévu, les crues du
Grand-Morin et de la Marne ont provo
qué une hausse sensible de la Seine. On
cotait ce matin 3 m. 39 au pont d’Aus
terlitz et le service central hydrométri
que du ministère des travaux publics
prévoyait, pour les prochains jours, les
cotes suivantes : 3 m. 95 pour demain ;
4 m. 30 pour lundi, 4 m. 50 pour mardi.
La cote dite « d’alerte » étant celle de
4 m. 38, elle sera — si les prévisions ac
tuelles se réalisent — atteinte au cours
de la nuit de mardi à mercredi.
Quant à la Marne, on s’attend qu’elle
atteigne à Chalifert, 3 m. 05 demain,
3 m. 15 le 6 et 3 m. 10 le 7.
Des maisons s’écroulent
Gap, 4 janvier.
Ainsi qu’il a été signalé, des éboule-
ments se sont produit, dans les Hautes-
Alpes. A Monjay, deux maisons, minées
par les eaux, se sont écroulées. Quatre
autres sont menacées. On ne signale au
cun accident de personne.
M. Ernest Lafont, ministre de la santé
publique, arrivé par la route, a été reçu
par MM. Gervais, préfet, et Gros, con
seiller général de Serres. Il s’est rendu
directement au pied du col de Flachère,
sur les lieux du glissement du moulin de
Sorbiers, en compagnie de MM. Brunet
ingénieur en chef ; Olivier Martin, Thier
et Césane, ingénieurs.
Un étang rompt ses digues
Vesoul, 4 janvier.
Une violente tempête, accompagnée
de pluie sévit sur la Haute-Saône. Tou
tes les rivières sont en forte crue.
A Citers, un étang a rompu ses di
gues, inondant la route de Lure à
Luxeuil. La circulation a été arrêtée.
Une route coupée
Des usines s’arrêtent...
Angoulôme, 4 janvier.
A la suite des pluies tombées ces jours
derniers, le niveau de. la Charente a
considérablement monté.
Aux Gonds, la route est coupée sur
une longueur de 100 mètres et les habi
tants ont été invités à se tenir prêts à
déménager à la première alerte.
Des usines ont dû arrêter le travail.
Des jardins et des caves sont inondés.
Les dégâts sont importants dans tout le
département où les petits cours d’eau
ont débordé.
Dans la gare de Poitiers, les
voyageurs portés à dos d’homme
Poitiers, 4 janvier.
La rivière la Boivre qui passe dans la
vallée où se trouve la gare de Poitiers,
a envahi les quais et voies. Jusqu’à
3 heures, cette nuit, les trains ont pu
s’arrêter, mais les voyageurs durent
être portés à dos d’homme jusqu’à la
sortie. Bientôt, la cour et les bureaux
furent couverts par la nappe d’eau, à tel
point que toute circulation devint im
possible, même aux convois. Après
3 heures, il fallut procéder par trans
bordement. Les rames venant de la direc
tion de Paris s’arrêtèrent à Chasseneuil,
celles venant d’Angoulême à Ligugé,
celles de la Rochelle à Virolay, celles de
Limoges et le Blanc à Mignaloux. Des
autobus assurèrent le transport des voya
geurs de ces stations à Poitiers. Les
trains Paris-Bordeaux ont été déviés par
Limoges.
Ce matin, à 9 h. 30, l’eau recouvre tou
jours les quais et abords de la gare de
Poitiers. Il y a trente ans que pareil fait
ne s’était produit.
La situation s’aggrave à Poitiers
4 i I
La situation s’est aggravée dans les
bas quartiers de Poitiers.
Ce matin, l’eau atteignait un niveau
qui n’avait pas été enregistré depuis une
soixantaine d’années. Le boulevard du
Grand-Cerf, dans la partie qui longe la
gare des marchandises, est inondé par
plus de 30 centimètres d’eau. Les auto
mobiles avancent avec peine. Toutes les
caves des maisons riveraines et certains
rez-de-chaussée sont inondés.
Toutes les mesures ont été prises pour
permettre le ravitaillement et la surveil
lance des maisons entourées d’eau.
Dans la banlieue de Poitiers, des ca
mions, des voitures militaires à chevaux
circulent dans les rues basses où l’eau
atteint un niveau de un mètre à certains
endroits.
La région de Saint-Benoit-de-Clain
forme un lac où le niveau monte sans
cesse et atteint la limite du bourg. Il est
impossible d’atteindre la gare de Saint-
Benoit, complètement isolée sur l’autre
rive.
La Loire, à Nantes, est montée
à la cote 8 m. 20
Nantes, 4 janvier.
La crue de la Loire à Nantes est de
meurée aujourd’hui presque stationnaire.
La cote de 8 m. 20 a été enregistrée à
l’échelle du bureau du port.
Plusieurs quartiers sont inondés et de
nombreux habitants ont dû se réfugier
aux étages supérieurs des maisons, les
rez-de-chaussée étant envahis par l’eau.
Les renseignements venant d’amont
annoncent pour lundi ou mardi une nou
velle poussée de la crue, qui doit attein
dre 9 m. 55. A cette hauteur, tout le port
de Nantes et se. quais seraient complète
ment recouverts et tout le centre de la
ville impraticable. Aussi, de sérieuses
mesures de protection sont envisagées.
Les services municipaux ont déjà pré
paré les appontements nécessaires pour
assurer le ravitaillement.
Depuis ce matin, un petit port de pê
cheurs de la banlieue nantaise, le port
de Trentemeult, est complètement isolé.
On n’y peut accéder qu’en bateau. Une
ambulance des services municipaux, ap
pelée par téléphone pour venir chercher
un blessé, n’a pu atteindre Trentemeult.
Cet après-midi, les pompiers sont in
tervenus dans une autre localité pour
quérir dans une maison encerclée par
l’eau une femme en couches et la con
duire à l’hôpital.
Le mystère
de l’enfant assassiné
reste toujours
insondable
Paris, 4 janvier.
Plusieurs pistes ont été suivies au
jourd’hui par les enquêteurs, qui conti
nuent les recherches aux fins d’identifi
cation de la petite victime de la Belle-
Epine.
Jusqu’à présent, aucune de ces pistes
n’a donné de résultat, et celle, notam
ment, qui avait été signalée par des té
moins qui croyaient voir dans l’enfant
assassiné le fils d’une Italienne sortie
récemment de prison s’est révélée faus
se. Le jeune Pippo a été retrouvé ce
matin. Il prenait tranquillement son
café avant de se rendre à l’école.
Le témoignage qui avait été fourni ce
matin par un instituteur de la banlieue
Sud de Paris est nul de valeur : un en
fant de 6 ans et demi n’avait pas été vu
à l’école depuis Noël. Or, les policiers se
sont rendus chez sa mère qui leur a dé
claré que l’enfant était en vacances en
Seine-et-Oise et rentrerait lundi pro
chain.
—0- - - -
Saint-Nazaire menacé
d’une grève générale?
Saint-Nazaire, 4 janvier.
Saint-Nazaire est actuellement menacé
par une grève générale qui comprendrait
des milliers de travailleurs ; depuis quel
ques jours déjà, des grèves partielles se
sont déclenchées dans divers chantiers
de la ville au sujet du renouvellement
du bordereau des salaires.
—>6>-V----———— -----------
Un voyage du chancelier Schuschnigg
Vienne, 4 janvier.
Le voyage à Prague du chancelier
Schuschnigg a été fixé au 16 janvier.
D’autre part, à la fin du mois de jan-
vier, le ministre des finances, M. Draxler,
se rendra à Londres pour signer l’ac
cord récemment intervenu avec le syn-
dicat des créanciers de la Creditanstalt.
A Avignon, les habitants sont ravitaillés en barque
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