Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1930-04-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 avril 1930 01 avril 1930
Description : 1930/04/01-1930/06/30. 1930/04/01-1930/06/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565312f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
32 e ANNEE
TRIMESTRIEL
AVRIL-MAI-JUIN 1 930
'^** 3555 ^
l'UNIVERSEL
Fondé en 1898, supprimé par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« l’internationale de l’amour >»
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
Président d'Honneur : Rév. Docteur M. J. ELLIOTT
CONSEIL :
Mme Henriette DUMESNIL-HUCHET, Secrétaire du Journal et du M. P. C.
P r Frédéric BONHOMME, Henri NADEL, P r Hermann KUTTER
P r Joël THÉZARD, Louis GUÉTANT, Albert CASTIAUX, D r Henry MARIAVÉ.
Miss P. H. PECKOVER, Claire GÉNIAUX, Mme MARFURT-TORFS,
Les articles Rengagent que la responsabilité des rédacteurs. .
Abonnement :
Un an 5 francs.
Le numéro..., O fr. 50
ADMINISTRATION :
Chèques postaux :
Docteur Marius DUMESNIL
PARIS 11* 217.31
Souscriptions :
Membre adhérent 1 O francs.
Membre actif 20 francs.
Membre militant.. .. 50 francs
38, Avenue Marceau, COURBEVOIE (Seine). Réceptions de 2 h. à 5 h. : Mardi, Jeudi, Samedi.
Faut il être encore
Pacifiste-Chrétien ?
« Le sort de-l'homme est dans son âme ». (R. N. Coudenhove-Kalergi)
Quelque larges que soient le programme
et l’esprit du Mouvement Pacifique Chrétien ,
plus d’un, parmi les mieux intentionnés de
nos amis n’a pu s’empêcher de faire objec
tion à notre titre et de souhaiter, dans l’in
térêt même de la cause de la Paix, que nous
abandonnions le terme désormais désuet et
peu engageant de « chrétien » pour y substi
tuer cëlui, plus large et moins suspect, de
« spiritualiste ».
Il est certain qu’après l’ignominieuse ex
périence de la dernière guerre où la plupart
des soi-disant disciples du Christ ont été de
zélés propagandistes de mensonge et fau
teurs de carnage, la banqueroute frauduleuse
des Eglises semble avoir entraîné la faillite
du christianisme.
Cette triste constatation nous autorise ce
pendant à répondre que si les représentants
officiellement attitiéq de la religion chré
tienne ont failli a leur mission c’est un de
voir d’autant plus impérieux pour la mino
rité de chrétiens qui a entendu le message
du Christ Sauveur de le proclamer à nouveau
et que nous du M. P. C. nous avons à lever
plus haut et d’un bras ferme le drapeau que
depuis 3 2 ans nous avons réussi à mainte
nir contre tous les vents et à travers toutes
les luttes, parce que nous cro} r ons qu il y a
pour les peuples un message chrétien «l’arbre
« de vie dont les feuilles servent à la guéri-
« son des nations » (Apoc-222).
Mais voici une objection plus grave, une
objection de principe, dont la formule cour
toise et élevee a été donnée par le comte
R. N. Coudenhove-Kalergi dans son livre si
plein d’idées et si intéressant dont nous ren
dons compte par ailleurs : Héros ou Saint.
Au « Saint » qui est un type du Sud, par
conséquent un idéal importé chez nous,
Coudenhove-Kalergi oppose le type du « hé
ros » produit autochtone de l’Europe, donc
adapté à notre mentalité et à nos conditions
de vie.
« Le Christianisme, pendant plus de mille
« ans, a forcé les Européens à refouler, re-
« nier, calomnier et mépriser leurs instincts...
« Le nouvel idéal fut l’homme qui a tué en
« lui les sens, qui se laisse insulter ou tnal-
« traiter sans résistance, qui distribue ses
« biens, renonce à la puissance, à la gloire et
« à la beauté. Cet idéal décadent, incapable
« de conduire l’homme dans la lutte pour la
« vie sans les aumônes et la protection d au-
« tiui, fût placé au-dessus de l’idéal héroïque.
« Ce fut l’idéal du Saint » (p. io5).
Le résultat a été la perversion des ins
tincts et le désarroi dans l’âme de l’Européen,
sans que le Christianisme réussisse à implan
ter son idéal : le culte des héros a vaincu
celui des saints. Et si l’Europe a adopté
dans son ensemble la foi chrétienne, par
contre sa conversion à la morale chrétienne
a échoué, « toute son histoire politique est
« l’histoire d’une violation cynique des
« idéaux chrétiens » (p. 60).
C’est pourquoi le pacifisme inspiré de
l’Evangile, R pacifisme de l’amour est peu
populaire, aussi bien que celui inspiré par
la peur, et R où le pacifisme chrétien a
échoué « seul un pacifisme héroïque gagnera
« du terrain » (p. 152).
Séduisante, et à première vue péremp
toire, l’argumentation de Coudenhove-Ka
lergi mérite d’être examinée de plus près ;
la question est d’importance.
Tout d’abord le type de Saint, décrit par
Fauteur, représente-t-il le modèle véritable,
ou tout au moins la forme unique et néces
saire de la sainteté ?.
Du fait même qu’il a fait du Saint un type
du Sud, sollicité plus ou moins consciem
ment par l’attirance de sa thèse, Coudenhove
pour le peindre est allé contempler les traits
de son Saint dans ce que nous appelons
l’Orient et plus spécialement dans l’Inde.
Le méditatif qui a fui l’action, le contempla
tif qui s’est retiré de la vie, le yogi tout ab
sorbé en son être intérieur, type essentielle
ment oriental, et dont nous trouvons chez
nous l’analogue parmi les anachorètes, les
stylites de jadis ou dans nos ordres monas
tiques voués à la vie contemplative, tel est
pour Coudenhove le véritable « Saint ». Sans
doute nous y pouvons reconnaître un type
de Saint, mais il y en a d’autres. Pour ne
prendre que parmi ceux que l’Eglise catho
lique a canonisés, nous trouvons d’autres
traits dans la physionomie d’un Augustin,
d’un ErançoisdeSales,d’unVincent-de-Paul,
d’un Curé d’Ars, d’une Elisabeth de Hon
grie. Et parmi ceux qui ne furent point pro
mus officiellement au rang de « Saints » que
d’hommes et de femmes, illustres ou obs
curs, ont vécu intensément l’idéal chrétien
au milieu des conditions les plus variées !
savetier mystique comme Jacob Boehme,
directeurs d’entreprises ou domestiques, édu
cateurs, médecins, artistes, âme cachée de
maintes activités, conseillers et refuges aux
jours d’angoisse, généralement d’autant plus
grands qu’ils vécurent plus ignorés.
« Le fort ne peut être un Saint » dit l’auteur
à propos de la lutte pour la \ie dans le do
maine politique. En réalité cette pensée est
sous-jacente à toute sa thèse, son Saint est
un être faible, désarmé, passif
La question véritable est de savoir la na
ture de la force à laquelle on doit avoir re
cours et par quels moyens on veut lutter.
Obnubilé par la matière, le monde n’a guère
connu jusqu’ici que la force physique, la
puissance de la brutalité individuelle ou col
lective, qui domine par la violence et la peur,
qui subjugue en détruisant. Mais il est une
autre force, spirituelle de nature, faite de
pensée juste en accord avec la loi cosmique,
de sincérité profonde et d’amour dépouillé
d’égoïsme. Cette force est la plus grande
qui soit. Analogue en son essence à celle qui
fait mouvoir les électrons au sein de l’atome,
qui maintient la cohésion des molécules qui
condense les nébuleuses en soleils et dirige
les astres parmi les espaces sidéraux, elle
peut tout vaincre, tout dominer ; rien n’est
au-dessus d’elle. Mais elle domine en élevant
celui qu’elle soumet et non en l’abaissant,
elle désarme sans blesser, elle guérit celui
qu’elle terrasse, elle édifie au lieu de détruire
La conquête et l’usage de cette force spiri
tuelle requièrent, en vérité bien plus de cou
rage que l’héroïsme des combats matériels
bien plus d’énergie inlassable, de maîtrise
de soi-même, de désintéressement, de désir
sincère du bien général.
Le y^gi — le Saint selon Coudenhove —
plane au-dessus de la matière. En réalité il
n’est pas encore ancré sur le plan physique,
sa vie s’écoule par moitié dans les mondes
invisibles. Or, c’est sur le plan physique que
nous devons travailler, notre évolution exige
que nous y soyons pleinement installés ; c’est
pourquoi au stade de méditation — et de
rêve — de l’Oriental nous avons vu succéder
le-stade d’organisation et d’activité matérielles
de l’Européen, avec ses heurts, ses dévia
tions, ses erreurs, ses folies sanglantes.
Mais, dépassant à son tour ce stade de lutte
âprement égoïste pour la possession des
biens terrestres, le disciple du Christ, le Saint
de l’avenir doit, étant immergé dans ce monde
matériel en fermentation, dominer la ma
tière par l’esprit, la transformer, l’harmo-
niser.
Coudenhove fait de la situation actuelle,
de « l’immoralisme européen » un tableau
saisissant, sans illusions comme sans exagé
ration. Il reconnaît que la morale évangélique
commence seulement à pénétrer la vie sociale
et qu’elle n’a joué aucun rôle dans les rela
tions internationales. En réalité laviesociale
n’a été guidée jusqu’ici que par le matêria-
I lis me pratique s’exprimant essentiellement
j par l’avidité et par la crainte. A l’heure ac-
! tuelle nous voyons, sous le couvert même
i des nobles sentiments, des théories écono
miques au philosophiques, des œuvres phi
lanthropiques et des religions la domination
universelle de l’argent. C’est un tait qu’il
faut reconnaître afin de ne pas imputer au
Christ ce qui appartient à Mammon.
Pour remédier à cet état de choses, que
nous propose Coudenhove-Kalergi ? L’idéal
du « gentleman » s’exprimant par le « fair
play » et dont l’éthique repose sur ces quatre
postulats : sois sain, sois fort, sois beau, sois
pur. En ces quatre préceptes qui selon l’au
teur sont évidents et s’imposant d’eux-
mêmes, sont incluses toutes les acquisitions
jusqu’à ce jour de la conscience européenne.
Certes les règles de vie proposées .par le
fondateur de Pan-Europa sont d’une haute
inspiration et révèlent un niveau de vie su
périeure. Nous ne .croyons pas toutefois que
ses postulats et leurs déductions s’imposent
si nettement à la conscience de nos contem
porains. Et sans entrer dans une plus ample
critique nous ferons remarquer que l’attitude
du « gentleman » peut parfaitement recouvrir
un égoïsme féroce et une absence de cœur —
la bourgeoisie européenne l’a prouvé — et
le culte du u fair play » n’exclut pas la
cruauté la plus raffinée : la politique britan
nique en temps de paix et en temps de guerre
en est une trop saisissante illustration.
L’idéal de la chevalerie a séduit Couden
hove, mais n’oublions pas que sans le Chris
tianisme il n’y aurait pas eu de chevalerie.
Dans le moule brutal des temps barbares
l’Eglise a déposé un peu du levain évangé
lique, mais le message du Christ est encore
pour sa plus grande part demeuré voilé.
11 se dévoilera dans les siècles qui viennent.
Tous les 2000 ans environ quand, par
suite de la précession des, équinoxes, le Soleil
pénètre dans un nouveau signe du Zodiaque,
un grand changement s’opère dans l’huma
nité, non pas un changement brusque et
total, car le passé se survit longtemps et,
comme un poids mort, l’humanité le traîne
sur sa route ascendante. Mais la roue tourne
et la conscience des hommes s’éveille à de
nouveaux aspects de la vérité. Déjà nous
sentons les premiers effets de l’âge du Ver
seau qui s’ouvrira dans quatres siècles et qui
sera l’ère de la fraternité. Le Christ est
venu abolir les religions de race et unifier
la grande famille humaine. Mais son œuvre
se déroule dans le temps. Dix-neuf siècles
sont à peine une heure à l’horloge zodiacale,
' il ne nous faut point juger l’évolution du
monde à la courte jauge de notre éphémère
existence individuelle. Une grande force ca
chée est au travail ; loin de la méconnaître il
faut l’aider.
Le royaume du Christ n’est pas extérieur
au monde il lui est intérieur. Le Christ n’a
pas apporté an narcotique aux affligés mais
un élixir de vie, un principe de révolution
par le dedans. « Je suis venu jeter le feu sur
« la terre » (Luc 1249)-
Ce feu c’est celui du Principe qui engendre
les mondes et qui vibre dans tout l’Univers,
c’est l’amour sans limites et sans conditions.
C’est lui qui communiquera aux ouvriers de
la Paix l’ardeur conquérante qui donne la
victoire. Car pour sauver l’Europe et le
monde, il faut en vérité plus que la correc
tion du « gentleman » et l’amour du a fair
play » il faut l’esprit de la Pentecôte qui a
fait les prophètes, les apôtres, les mission-
I naires, les martyrs, il faut au cœur la large
vision de l’avenir, la vision de l’humanité
dans son essence, la conscience du Christ
vivant et souffrant au centre de chacun de
nous et, à travers les gémissements du plus
humble et du plus stupide des hommes, appe
lant ses disciples au travail acharné devant
aboutir un jour à la Rédemption totale du
monde.
En vérité nous n’avons pas à choisir entre
l’héroïsme et la sainteté, entre l’idéal du Sud
et celui du Nord, entre la concentration et
l’action mais à en réaliser la synthèse vi-
1 vante : la raison d’être du message chrétien
c’est de nous inciter à être tout à la fois
héros et saints.
j D r M. DUMESNIL.
AVIS IMPORTANT
1
I
Nous devons encore faire observer à nos amis
que les colonnes de /’Universel sont libres, que
seuls les auteurs sont responsables de leurs
thèses. Mais nos principes étant basés sur l’esprit
démocratique inspiré par l’Evangile, le M. P. C.
est sous le contrôle moral des Membres militants,
j actifs et adhérents du pacifisme chrétien à l’excep-
j tion des simples abonnés. Le Conseil a dans son
j sein cinq nations représentées à savoir : Angle-
j terre, Belgique, France, Hollande, Suisse. Si un
| rédacteur vient à traiter un sujet étranger à sa
i nationalité le seul veto d’un Membre du M. P. C.
; du pays en cause, suspend immédiatement la
publicité, mais s’il est citoyen de cette nation,
seulement l’intervention unanime du Conseil
peut suspendre la polémique.
Si c’est une question sociale ou spirituelle, en
dehors du pacifisme, les Membres protestataires
ont le droit, s’ils groupent cinq voix internatio
nales représentant les nations siégeant dans le
Conseil, d’exiger la cessation de la propagande
considérée comme inopportune.
Le veto ne peut être abrogé que par un
referendum des deux tiers des Membres.
L’initiative doit être signée par cinq interna
tionaux et publié dans i Universel comme
appel au Mouvement t acifique Chrétien.
De ^.ette façon le respect de la conscience in
dividuelle et collective est assuré. Nos rangs
sont ouverts à tous les hommes et à tomes les
femmes ayant un idéal humanitaire, peu nous
importe leurs conceptions religieuses, politiques
ou sociales, nous voulons réaliser l’Union dans
l’Amour universel.
E2E2K2E2E2E2E2EiEBE2E2g2E2E2E2E2E2æE2
PROPAGANDE
Voulez-vous intensifier la puissance de
notre propagande, augmentez le montant de
vos contributions voiontaires.
Cherchez de nouveaux sympathisants aux
M. P. C. et de nouveaux abonnés à VUni
versel.
Soyez des hérauts de la Paix. • »
Soyez des apôtres de la Liberté.
Soyez des messagers de Vérité.
Aidez-nous, autant que possible, dans le
bon combat de la Guerre à la Guerre.
BON ACCUEIL
CORCELLES, près Neuchâtel (Suisse)
Madame Vve N. Montandon reçoit dans son
pensionnat un nombre limité de jeune filles (7 ou
8) désirant apprendre la langue française et con
tinuer leur éducation tout en jouissant d’une
agréable vie de famille basée sur des principes
religieux.
Madame Montandon s’occupe elle-même des
jeunes filles qui lui sont confiées et les entoure
de soins maternels et affectueux. Son but est de
développer leurs qualités morales et intellectuelles
et de les préparer à leur tâche future.
Une institutrice diplômée dirige l’enseigne
ment et consacre au pensionnat son activité, son
expérience et son dévouement pédagogiques.
De petites soirées littéraires et musicales in
times permettent de contrôler les progrès des
élèves et sont pour elles un stimulant appréciable.
La santé des élèves est fortifiée par des jeux en
plein air, des promenades quotidiennes et de fré
quentes excursions dans les environs pittoresques
de la contrée.
Par sa situation exceptionnellement ensoleillée,
Bon Accueil répond à toutes les exigences de
l’hygiène et du confort. Un grand jardin d’agré
ment avec place de jeux, escarpolette, pavillons
pour l’étude dans la belle saison, permet la vie
au grand air autant que possible.
Tennis et bains du lac à proximité.
Enseignement compris dans le prix de pension :
Français (composition, grammaire, orthographe,
littérature et diction). Travaux à l’aiguille.
Branches facultatives. Payables à part. Piano,
violon, chant, solfège, anglais, allemand, italien,
peinture, arts décoratifs.
Argent suisse Fr. 240 a 25o par mois suivant
la chambre, payables à l’avance, au commence
ment de chaque mois ou par trimestre.
L’usage du piano est compté à fr. 5 par mois.
Les bains chauds et blanchissage se paient à
part.
Les élèves doivent apporter leur acte d’origine
ou un passeport : 4 draps de lit, 6 linges de toi
lette, 2 draps de bain, 6 serviettes de table et un
sac à linge. (Références à dispositon.)
TRIMESTRIEL
AVRIL-MAI-JUIN 1 930
'^** 3555 ^
l'UNIVERSEL
Fondé en 1898, supprimé par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« l’internationale de l’amour >»
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
Président d'Honneur : Rév. Docteur M. J. ELLIOTT
CONSEIL :
Mme Henriette DUMESNIL-HUCHET, Secrétaire du Journal et du M. P. C.
P r Frédéric BONHOMME, Henri NADEL, P r Hermann KUTTER
P r Joël THÉZARD, Louis GUÉTANT, Albert CASTIAUX, D r Henry MARIAVÉ.
Miss P. H. PECKOVER, Claire GÉNIAUX, Mme MARFURT-TORFS,
Les articles Rengagent que la responsabilité des rédacteurs. .
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Un an 5 francs.
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ADMINISTRATION :
Chèques postaux :
Docteur Marius DUMESNIL
PARIS 11* 217.31
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38, Avenue Marceau, COURBEVOIE (Seine). Réceptions de 2 h. à 5 h. : Mardi, Jeudi, Samedi.
Faut il être encore
Pacifiste-Chrétien ?
« Le sort de-l'homme est dans son âme ». (R. N. Coudenhove-Kalergi)
Quelque larges que soient le programme
et l’esprit du Mouvement Pacifique Chrétien ,
plus d’un, parmi les mieux intentionnés de
nos amis n’a pu s’empêcher de faire objec
tion à notre titre et de souhaiter, dans l’in
térêt même de la cause de la Paix, que nous
abandonnions le terme désormais désuet et
peu engageant de « chrétien » pour y substi
tuer cëlui, plus large et moins suspect, de
« spiritualiste ».
Il est certain qu’après l’ignominieuse ex
périence de la dernière guerre où la plupart
des soi-disant disciples du Christ ont été de
zélés propagandistes de mensonge et fau
teurs de carnage, la banqueroute frauduleuse
des Eglises semble avoir entraîné la faillite
du christianisme.
Cette triste constatation nous autorise ce
pendant à répondre que si les représentants
officiellement attitiéq de la religion chré
tienne ont failli a leur mission c’est un de
voir d’autant plus impérieux pour la mino
rité de chrétiens qui a entendu le message
du Christ Sauveur de le proclamer à nouveau
et que nous du M. P. C. nous avons à lever
plus haut et d’un bras ferme le drapeau que
depuis 3 2 ans nous avons réussi à mainte
nir contre tous les vents et à travers toutes
les luttes, parce que nous cro} r ons qu il y a
pour les peuples un message chrétien «l’arbre
« de vie dont les feuilles servent à la guéri-
« son des nations » (Apoc-222).
Mais voici une objection plus grave, une
objection de principe, dont la formule cour
toise et élevee a été donnée par le comte
R. N. Coudenhove-Kalergi dans son livre si
plein d’idées et si intéressant dont nous ren
dons compte par ailleurs : Héros ou Saint.
Au « Saint » qui est un type du Sud, par
conséquent un idéal importé chez nous,
Coudenhove-Kalergi oppose le type du « hé
ros » produit autochtone de l’Europe, donc
adapté à notre mentalité et à nos conditions
de vie.
« Le Christianisme, pendant plus de mille
« ans, a forcé les Européens à refouler, re-
« nier, calomnier et mépriser leurs instincts...
« Le nouvel idéal fut l’homme qui a tué en
« lui les sens, qui se laisse insulter ou tnal-
« traiter sans résistance, qui distribue ses
« biens, renonce à la puissance, à la gloire et
« à la beauté. Cet idéal décadent, incapable
« de conduire l’homme dans la lutte pour la
« vie sans les aumônes et la protection d au-
« tiui, fût placé au-dessus de l’idéal héroïque.
« Ce fut l’idéal du Saint » (p. io5).
Le résultat a été la perversion des ins
tincts et le désarroi dans l’âme de l’Européen,
sans que le Christianisme réussisse à implan
ter son idéal : le culte des héros a vaincu
celui des saints. Et si l’Europe a adopté
dans son ensemble la foi chrétienne, par
contre sa conversion à la morale chrétienne
a échoué, « toute son histoire politique est
« l’histoire d’une violation cynique des
« idéaux chrétiens » (p. 60).
C’est pourquoi le pacifisme inspiré de
l’Evangile, R pacifisme de l’amour est peu
populaire, aussi bien que celui inspiré par
la peur, et R où le pacifisme chrétien a
échoué « seul un pacifisme héroïque gagnera
« du terrain » (p. 152).
Séduisante, et à première vue péremp
toire, l’argumentation de Coudenhove-Ka
lergi mérite d’être examinée de plus près ;
la question est d’importance.
Tout d’abord le type de Saint, décrit par
Fauteur, représente-t-il le modèle véritable,
ou tout au moins la forme unique et néces
saire de la sainteté ?.
Du fait même qu’il a fait du Saint un type
du Sud, sollicité plus ou moins consciem
ment par l’attirance de sa thèse, Coudenhove
pour le peindre est allé contempler les traits
de son Saint dans ce que nous appelons
l’Orient et plus spécialement dans l’Inde.
Le méditatif qui a fui l’action, le contempla
tif qui s’est retiré de la vie, le yogi tout ab
sorbé en son être intérieur, type essentielle
ment oriental, et dont nous trouvons chez
nous l’analogue parmi les anachorètes, les
stylites de jadis ou dans nos ordres monas
tiques voués à la vie contemplative, tel est
pour Coudenhove le véritable « Saint ». Sans
doute nous y pouvons reconnaître un type
de Saint, mais il y en a d’autres. Pour ne
prendre que parmi ceux que l’Eglise catho
lique a canonisés, nous trouvons d’autres
traits dans la physionomie d’un Augustin,
d’un ErançoisdeSales,d’unVincent-de-Paul,
d’un Curé d’Ars, d’une Elisabeth de Hon
grie. Et parmi ceux qui ne furent point pro
mus officiellement au rang de « Saints » que
d’hommes et de femmes, illustres ou obs
curs, ont vécu intensément l’idéal chrétien
au milieu des conditions les plus variées !
savetier mystique comme Jacob Boehme,
directeurs d’entreprises ou domestiques, édu
cateurs, médecins, artistes, âme cachée de
maintes activités, conseillers et refuges aux
jours d’angoisse, généralement d’autant plus
grands qu’ils vécurent plus ignorés.
« Le fort ne peut être un Saint » dit l’auteur
à propos de la lutte pour la \ie dans le do
maine politique. En réalité cette pensée est
sous-jacente à toute sa thèse, son Saint est
un être faible, désarmé, passif
La question véritable est de savoir la na
ture de la force à laquelle on doit avoir re
cours et par quels moyens on veut lutter.
Obnubilé par la matière, le monde n’a guère
connu jusqu’ici que la force physique, la
puissance de la brutalité individuelle ou col
lective, qui domine par la violence et la peur,
qui subjugue en détruisant. Mais il est une
autre force, spirituelle de nature, faite de
pensée juste en accord avec la loi cosmique,
de sincérité profonde et d’amour dépouillé
d’égoïsme. Cette force est la plus grande
qui soit. Analogue en son essence à celle qui
fait mouvoir les électrons au sein de l’atome,
qui maintient la cohésion des molécules qui
condense les nébuleuses en soleils et dirige
les astres parmi les espaces sidéraux, elle
peut tout vaincre, tout dominer ; rien n’est
au-dessus d’elle. Mais elle domine en élevant
celui qu’elle soumet et non en l’abaissant,
elle désarme sans blesser, elle guérit celui
qu’elle terrasse, elle édifie au lieu de détruire
La conquête et l’usage de cette force spiri
tuelle requièrent, en vérité bien plus de cou
rage que l’héroïsme des combats matériels
bien plus d’énergie inlassable, de maîtrise
de soi-même, de désintéressement, de désir
sincère du bien général.
Le y^gi — le Saint selon Coudenhove —
plane au-dessus de la matière. En réalité il
n’est pas encore ancré sur le plan physique,
sa vie s’écoule par moitié dans les mondes
invisibles. Or, c’est sur le plan physique que
nous devons travailler, notre évolution exige
que nous y soyons pleinement installés ; c’est
pourquoi au stade de méditation — et de
rêve — de l’Oriental nous avons vu succéder
le-stade d’organisation et d’activité matérielles
de l’Européen, avec ses heurts, ses dévia
tions, ses erreurs, ses folies sanglantes.
Mais, dépassant à son tour ce stade de lutte
âprement égoïste pour la possession des
biens terrestres, le disciple du Christ, le Saint
de l’avenir doit, étant immergé dans ce monde
matériel en fermentation, dominer la ma
tière par l’esprit, la transformer, l’harmo-
niser.
Coudenhove fait de la situation actuelle,
de « l’immoralisme européen » un tableau
saisissant, sans illusions comme sans exagé
ration. Il reconnaît que la morale évangélique
commence seulement à pénétrer la vie sociale
et qu’elle n’a joué aucun rôle dans les rela
tions internationales. En réalité laviesociale
n’a été guidée jusqu’ici que par le matêria-
I lis me pratique s’exprimant essentiellement
j par l’avidité et par la crainte. A l’heure ac-
! tuelle nous voyons, sous le couvert même
i des nobles sentiments, des théories écono
miques au philosophiques, des œuvres phi
lanthropiques et des religions la domination
universelle de l’argent. C’est un tait qu’il
faut reconnaître afin de ne pas imputer au
Christ ce qui appartient à Mammon.
Pour remédier à cet état de choses, que
nous propose Coudenhove-Kalergi ? L’idéal
du « gentleman » s’exprimant par le « fair
play » et dont l’éthique repose sur ces quatre
postulats : sois sain, sois fort, sois beau, sois
pur. En ces quatre préceptes qui selon l’au
teur sont évidents et s’imposant d’eux-
mêmes, sont incluses toutes les acquisitions
jusqu’à ce jour de la conscience européenne.
Certes les règles de vie proposées .par le
fondateur de Pan-Europa sont d’une haute
inspiration et révèlent un niveau de vie su
périeure. Nous ne .croyons pas toutefois que
ses postulats et leurs déductions s’imposent
si nettement à la conscience de nos contem
porains. Et sans entrer dans une plus ample
critique nous ferons remarquer que l’attitude
du « gentleman » peut parfaitement recouvrir
un égoïsme féroce et une absence de cœur —
la bourgeoisie européenne l’a prouvé — et
le culte du u fair play » n’exclut pas la
cruauté la plus raffinée : la politique britan
nique en temps de paix et en temps de guerre
en est une trop saisissante illustration.
L’idéal de la chevalerie a séduit Couden
hove, mais n’oublions pas que sans le Chris
tianisme il n’y aurait pas eu de chevalerie.
Dans le moule brutal des temps barbares
l’Eglise a déposé un peu du levain évangé
lique, mais le message du Christ est encore
pour sa plus grande part demeuré voilé.
11 se dévoilera dans les siècles qui viennent.
Tous les 2000 ans environ quand, par
suite de la précession des, équinoxes, le Soleil
pénètre dans un nouveau signe du Zodiaque,
un grand changement s’opère dans l’huma
nité, non pas un changement brusque et
total, car le passé se survit longtemps et,
comme un poids mort, l’humanité le traîne
sur sa route ascendante. Mais la roue tourne
et la conscience des hommes s’éveille à de
nouveaux aspects de la vérité. Déjà nous
sentons les premiers effets de l’âge du Ver
seau qui s’ouvrira dans quatres siècles et qui
sera l’ère de la fraternité. Le Christ est
venu abolir les religions de race et unifier
la grande famille humaine. Mais son œuvre
se déroule dans le temps. Dix-neuf siècles
sont à peine une heure à l’horloge zodiacale,
' il ne nous faut point juger l’évolution du
monde à la courte jauge de notre éphémère
existence individuelle. Une grande force ca
chée est au travail ; loin de la méconnaître il
faut l’aider.
Le royaume du Christ n’est pas extérieur
au monde il lui est intérieur. Le Christ n’a
pas apporté an narcotique aux affligés mais
un élixir de vie, un principe de révolution
par le dedans. « Je suis venu jeter le feu sur
« la terre » (Luc 1249)-
Ce feu c’est celui du Principe qui engendre
les mondes et qui vibre dans tout l’Univers,
c’est l’amour sans limites et sans conditions.
C’est lui qui communiquera aux ouvriers de
la Paix l’ardeur conquérante qui donne la
victoire. Car pour sauver l’Europe et le
monde, il faut en vérité plus que la correc
tion du « gentleman » et l’amour du a fair
play » il faut l’esprit de la Pentecôte qui a
fait les prophètes, les apôtres, les mission-
I naires, les martyrs, il faut au cœur la large
vision de l’avenir, la vision de l’humanité
dans son essence, la conscience du Christ
vivant et souffrant au centre de chacun de
nous et, à travers les gémissements du plus
humble et du plus stupide des hommes, appe
lant ses disciples au travail acharné devant
aboutir un jour à la Rédemption totale du
monde.
En vérité nous n’avons pas à choisir entre
l’héroïsme et la sainteté, entre l’idéal du Sud
et celui du Nord, entre la concentration et
l’action mais à en réaliser la synthèse vi-
1 vante : la raison d’être du message chrétien
c’est de nous inciter à être tout à la fois
héros et saints.
j D r M. DUMESNIL.
AVIS IMPORTANT
1
I
Nous devons encore faire observer à nos amis
que les colonnes de /’Universel sont libres, que
seuls les auteurs sont responsables de leurs
thèses. Mais nos principes étant basés sur l’esprit
démocratique inspiré par l’Evangile, le M. P. C.
est sous le contrôle moral des Membres militants,
j actifs et adhérents du pacifisme chrétien à l’excep-
j tion des simples abonnés. Le Conseil a dans son
j sein cinq nations représentées à savoir : Angle-
j terre, Belgique, France, Hollande, Suisse. Si un
| rédacteur vient à traiter un sujet étranger à sa
i nationalité le seul veto d’un Membre du M. P. C.
; du pays en cause, suspend immédiatement la
publicité, mais s’il est citoyen de cette nation,
seulement l’intervention unanime du Conseil
peut suspendre la polémique.
Si c’est une question sociale ou spirituelle, en
dehors du pacifisme, les Membres protestataires
ont le droit, s’ils groupent cinq voix internatio
nales représentant les nations siégeant dans le
Conseil, d’exiger la cessation de la propagande
considérée comme inopportune.
Le veto ne peut être abrogé que par un
referendum des deux tiers des Membres.
L’initiative doit être signée par cinq interna
tionaux et publié dans i Universel comme
appel au Mouvement t acifique Chrétien.
De ^.ette façon le respect de la conscience in
dividuelle et collective est assuré. Nos rangs
sont ouverts à tous les hommes et à tomes les
femmes ayant un idéal humanitaire, peu nous
importe leurs conceptions religieuses, politiques
ou sociales, nous voulons réaliser l’Union dans
l’Amour universel.
E2E2K2E2E2E2E2EiEBE2E2g2E2E2E2E2E2æE2
PROPAGANDE
Voulez-vous intensifier la puissance de
notre propagande, augmentez le montant de
vos contributions voiontaires.
Cherchez de nouveaux sympathisants aux
M. P. C. et de nouveaux abonnés à VUni
versel.
Soyez des hérauts de la Paix. • »
Soyez des apôtres de la Liberté.
Soyez des messagers de Vérité.
Aidez-nous, autant que possible, dans le
bon combat de la Guerre à la Guerre.
BON ACCUEIL
CORCELLES, près Neuchâtel (Suisse)
Madame Vve N. Montandon reçoit dans son
pensionnat un nombre limité de jeune filles (7 ou
8) désirant apprendre la langue française et con
tinuer leur éducation tout en jouissant d’une
agréable vie de famille basée sur des principes
religieux.
Madame Montandon s’occupe elle-même des
jeunes filles qui lui sont confiées et les entoure
de soins maternels et affectueux. Son but est de
développer leurs qualités morales et intellectuelles
et de les préparer à leur tâche future.
Une institutrice diplômée dirige l’enseigne
ment et consacre au pensionnat son activité, son
expérience et son dévouement pédagogiques.
De petites soirées littéraires et musicales in
times permettent de contrôler les progrès des
élèves et sont pour elles un stimulant appréciable.
La santé des élèves est fortifiée par des jeux en
plein air, des promenades quotidiennes et de fré
quentes excursions dans les environs pittoresques
de la contrée.
Par sa situation exceptionnellement ensoleillée,
Bon Accueil répond à toutes les exigences de
l’hygiène et du confort. Un grand jardin d’agré
ment avec place de jeux, escarpolette, pavillons
pour l’étude dans la belle saison, permet la vie
au grand air autant que possible.
Tennis et bains du lac à proximité.
Enseignement compris dans le prix de pension :
Français (composition, grammaire, orthographe,
littérature et diction). Travaux à l’aiguille.
Branches facultatives. Payables à part. Piano,
violon, chant, solfège, anglais, allemand, italien,
peinture, arts décoratifs.
Argent suisse Fr. 240 a 25o par mois suivant
la chambre, payables à l’avance, au commence
ment de chaque mois ou par trimestre.
L’usage du piano est compté à fr. 5 par mois.
Les bains chauds et blanchissage se paient à
part.
Les élèves doivent apporter leur acte d’origine
ou un passeport : 4 draps de lit, 6 linges de toi
lette, 2 draps de bain, 6 serviettes de table et un
sac à linge. (Références à dispositon.)
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