Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1913-04-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 avril 1913 01 avril 1913
Description : 1913/04/01 (N4)-1913/04/30. 1913/04/01 (N4)-1913/04/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45654292
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
V
QUERRE A LA GUERRE
15 e Année. — N° 4.
MENSUEL
Cixicj Centimes le INIuméro
AVETL 1913
9
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
De leurs glaires ils forgeront des bêches, et de leurs lances des serpes; une nation ne lèvera plus l’épée contre une autre, et l’on n’apprendra plus l’art de la guerre
ABONNEMENTS
RÉDACTION
DIRECTEUR-FONDATEUR :
II
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France
Union Postale.
1 Fr.
2 -
Les opinions exprimées sont
libres et n’engagent que leurs
auteurs.
Henri HUCHET
13. Place de l’Hotel-de-Ville, 13
LE HAVRE
Les souscriptions et les dons
sont reçus avec reconnaissance.
Des conférences sont données
sur la paix, l’abstinence et
l’évangile.
9 *
LE SECRET DE LA PURETÉ, DP L' PAIX ET DE U PUISSANCE
Tu lui donneras le nom de Jésus, car IL sauvera Son peuple
de ses péchés. (Matthieu, I, 21.)
par M ARTHUR B O O T H-C L I B B O R N
« Tu lui donneras le nom de Jésus , car 11
sauvera Son peuple de ses péchés. » (Matthieu,
I, 21.)
Dans ce grand commandement (qui esl aussi
une promesse) venant droit du Ciel par la
bouche d’un messager céleste, chaque mot a son
importance. Nous ne saurions nous en passer
d’un seul, pas plus que nous ne sommes au
torisés, si l’un d eux a une priorité naturelle
sur les autres, à ne pas y prêter attention. Il
y a lieu cependant de le craindre, car cela
est habituellement pratiqué de nos jours avec
les plus tristes conséquences pour le Christia
nisme.
Dans l’application ou l’emploi de ce verset
capital, l’accent le plus fort repose généralement
sur le mot sauvera , tandis qu’il devrait être
sur le mot Son , comme un peu de réflexion
le rendra évident; « Il sauvera Son peuple ».
Cela peut paraître une petite chose ; elle est
néanmoins suffisante pour expliquer dans une
large mesure, l’impuissance et le caractère non
apostolique de la plus grande partie du Chris
tianisme actuel, et donner une réponse à bien des
questions et des plaintes individuelles, telles que
celles-ci: Pourquoi suis-je si faible? Pourquoi
connais-je si peu l’intrépidité et l’ardeur du
Christianisme primitif ? Pourquoi ne suis-je pas
sauvé du péché ? Pourquoi n’ai-je pas expéri
menté le baptême du Saint Esprit ? Pourquoi ne
suis-je pas d’une manière régulière sous la
puissance et l’action de la Pentecôte ? » etc.
L’habitude de mettre la question de son pro
pre salut ou de celui des autres avant celle
d’une fidélité absolue envers le Christ a trop
prévalu jusqu’ici. Mais de même que le tout
est plus grand que la moitié et que le contenant
esL plus vaste que le contenu, la gloire de Dieu
esl plus grande que le salut des âmes.
La question d’être à Christ, d’être « Sien »
dans la pleine acception du mot, est infini
ment supérieure à celle de savoir ce que nous,
ou les autres, pourrions ainsi obtenir. La
preuve en est l’ordre établi dans la prière : « No
tre Père qui êtes aux cieux ». Là, nous voyons
« que Ton nom soit sanctifié » venir avant
« pardonne-nous nos offenses » ; « que Ton
règne vienne », avant : « donne-nous notre pain
quotidien », et « que Ta volonté soit faite »
précéder « Délivre-nous du mal ». « Le Royau
me » vient avant « la puissance et la gloire ».
« Au commencement Dieu » doit être le pre
mier principe de notre vie religieuse aussi bien
que la première ligne de la Bible.
« Il sauvera Son peuple de ses péchés. » il
ne sauvera pas les autres, et II ne peut que
sauver Le Sien. Lorsque nous devenons volon
tairement « Siens », alors le salut va de soi,
étant la conséquence logique de notre abandon.
Ce serait une folie de supposer qu’il laisserait
perdre les Siens, ou qu’il ne voudrait pas dé
livrer sur le champ ceux qui, esprit, âme et
corps, se sont livrés à Lui avec une foi intelli
gente et sincère en Son sacrifice expiatoire.
L’ordre divin a donc mis la possession avant
le salut. La première est la condition du se
cond. C’est seulement en maintenant l’ordre
divin en toutes choses, cpie nous pouvons être
sauvegardés de l’erreur d’un côté, et avoir l’as
surance de la délivrance de l’autre. La création
a nécessairement précédé la rédemption, tout
comme l’innocence, le péché.
D’un autre côté, ce serait de Sa part un acte
illicite que d’en sauver d’autres que les Siens,
c’est-à-dire ceux qui, s’étant unis à Lui, parta
gent pour ainsi dire Son état et Son sort. Le
bateau de sauvetage ne porte en effet que ceux
qui sont dedans.
Ainsi, il faut que les droits et les préroga
tives de Dieu aient la première place dans
toute vraie conception religieuse.
< Cherchez premièrement le royaume de Dieu
et Sa justice, et toutes choses vous seront don
nées, par-dessus. »
Nous voyons donc que la question de la « jus
tice » (du salut) occupe la seconde place,
« toutes choses » la troisième, mais le « Royau
me de Dieu » la première.
Lorsque le Roi est entré dans ses droits, le
salut est inévitable, et les « toutes choses »
sont désormais assurées.
L’action divine se développe et opère avec
une précision pour ainsi dire mathématique.
Le secours de Dieu ne saurait faire défaut aux
Siens. Les doutes et les craintes sont en somme
une folie. Ceux qu’ils poursuivent ne connais
sent nécessairement pas les joies et l’assurance
que donne une entière consécration. Peut-être
cela provient-il de ce qu’ils n'ont pas compris
d’emblée l’ordre divin sus-mentionné, eL de ce
qu’ils ont fait des réserves vis-à-vis de Dieu
lors de leur conversion. Celui qui a tout perdu
n’a plus rien à perdre. Et que peut-on donner
à celui qui possède le Christ ? Dès que le Sei
gneur est l’alpha, il est aussi l’oméga. 11 n’y
a plus rien à ajouter. 11 est tout. L’abandon et
l’entière obéissance sont les premières bases
de la foi. Lorsque nous avons accepté avec
calme, par une sérieuse détermination, que Dieu
est Ce qu'il est , et que nous Le traitons désor
mais comme nous ne pouvons traiter que Lui,
alors le doute s’évanouit ainsi qu’une chose de
la nuit.
Après l’avoir cherché de tout notre cœur
dans Sa parole, afin de le connaître tel qu’il
est, un principe de vie s’affirme en nous, que
toutes les forces de la terre et toutes les puis
sances de l’enfer ne peuvent ébranler, et en
core beaucoup moins détruire. Car dès que
nous avons vu Sa gloire, toute autre chose a
perdu pour nous son attrait.
La langueur et la faiblesse spirituelles dont
beaucoup se plaignent sont causées par un
manque d’instruction, ainsi que par rabsence
de bons exemples sous ce rapport. Lorsque
le Christianisme ne présente pas la virilité et
la force des premiers temps, on peut être sur
que la cause est celle que nous venons d’indi
quer. En effet, on se préoccupe en général
beaucoup trop au sujet de sa propre âme et de
son sort personnel. Assurément, les apôtres ne
le faisaient pas. Ils avaient déposé ce fardeau-
là. Ils envisageaient la mort de jour en jour
avec calme. Ils chantaient dans les cachots et
sous les fers. Ils ne considéraient point leur
vie comme étant la leur propre. Ils ne se gar
daient pas eux-mêmes ; mais ils étaient « gar
dés par la puissance de Dieu ». Le vrai chré
tien est sauvé des craintes, des regrets et des
souffrances égoïstes. La seule chose qu’il re
doute est de renier son Maître sous quelque
forme que ce soit, ou de mettre la parole et la
volonté de l’homme avant celles de son Dieu.
Sa passion est de glorifier Dieu et ceci le con
duit nécessairement au salut des âmes ; car qui
possède le tout, possède aussi la partie. Pour
lui aucune créature, aucune secte, aucune na
tion, aucun monde même ne peuvent ê re placés
avant Dieu et a.ant les intérêts de l’amour uni
versel. Il n’admet pas qu'on emprisonne son
âme. Dans sa religion il réclame un ciel bleu
illimité, ainsi qu’il l’a dans la nature.
II est à Christ, il est « Sien » et cette su
prême réalité le remplit d’une joie céleste, pré
cisément au moment des plus grandes épreuves.
Ceci se vérifie surtout dans l’opprobre et les
persécutions endurées pour le nom du Seigneur
Jésus.
Ceux dont la conversion fut radicale et qui,
par conséquent, ont reçu de bonne heure le
baptême du Saint-Esprit, peuvent passer en
revue des années - peut-être nombreuses —
d’angoisses et de combats et s’apercevoii qu’ils
n’ont jamais été aussi bien portants, spirituel
lement parlant, qu’au moment où les croix
étaient le plus lourdes et où Dieu honorait leur
foi en la soumettant aux plus grandes épreu
ves. Ils n’en étaient pas surpris outre mesure.
Ils étaient « Siens » et Dieu avait à le démon
trer pour Sa propre gloire.
Plus nous serons à Christ, plus nous au
rons de croix. Celte proportion se maintiendra
toujours. Les - enseignés de Dieu » appren
nent cela de bonne heure. Ils tiennent toujours
compte de ce fait. Ils ne s’attendent point à
avoir le sourire de Dieu et celui du monde en
même temps, et encore moins celui de celte
classe mystérieuse: les « chrétiens mondains ».
(A suivre.)
11 faut en finir !
Jacques Bonhomme, c’est à Loi seul que je
parle ! Considère, en effet, l’état actuel de l’Eu
rope. Chaque nation se prépare sans trêve,
comme si quelque guerre violente devait écla
ter bientôt. Les chefs d’Etat se font d’une main
des saluls hypocrites, tandis que l’autre se porte
fébrilement vers la poignée du sabre. On se
jure de s’unir et de s’aider ,mais l’on remplit
les arsenaux, on construit des sous-marins et
des aéroplanes. Qui souffre le plus de cette
situation lendué ? C’est toujours Jacques Bon
homme, c’est-à-dire le peuple, qui y va de sa
bourse, de son temps et de son sang. Tandis
qu’il est à la caserne, contractant des habitudes
de paresse, d’ivrognerie et de débauche, le sol
dat oublie qu’il est un homme pour devenir
machine, il se dépouille, sur le seuil de la
chambrée, du jeune homme qui était en lui,
plein de poésie, de bon cœur et d’énergie, pour
devenir vieillard avant l’âge, grâce aux fati
gues, à la mauvaise nourriture et au surme
nage.
Avec le service de trois ans, la transforma
tion est complète : le conscrit, devenu caporal
ou sergent, prend en dégoût la ferme paternelle,
il trouve que les travaux de culture sont trop
pénibles et d’un salaire insuffisant, que traire
les vaches n'esi pas assez noble, que la vie rus
tique est bonne pour des êtres inférieurs et que
les filles de campagne manquent de charmes
et d'intelligence.
Si l’armée a conquis un soldai, le pays a
perdu un fils et un travailleur.
L’agriculture manque de bras, dit-on. A qui
la faute, s’il vous plaît ? Au régime de la paix
armée. Pendant ce temps ,la rouille s’attache
au soc, et l’herbe des landes incultes, dont per
sonne n’arrête plus le développement insidieux,
s’étend par places pour gagner peu à peu d’au
tres terrains. Quand l’Allemagne et la France
n’auront plus de pain, sera-ce l’armée qui leur
en fournira ? L’armée consomme, mais ne pro
duit jamais, ou du moins elle .produit la ruine,
le désespoir et la mort.
Je me souviens m’être arrêté longuement de
vant la reproduction d’un panneau décoratif
de Humbert. Ce panneau est divisé en trois
parties. Sur celui du milieu, une jeune et vi
goureuse paysanne marche allègrement dans un
chemin ombragé, portant deux mioches sur ses
bras : l’un est un garçon qui se cramponne
avec amour au cou de sa mère, l’autre est une
fille qui dort, confiante, sur l’épaule de la
femme. La bonne créature sourit aux deux en
fants, en songeant à l’avenir, sans doute.
L’avenir,' ne le sondez jamais, ô mères !
A droite de ce motif, en effet, nous voyons
l’un des nourrissons, devenu jeune fille, à ge
noux dans une plaine balayée par les vents
d’octobre, les bras nus, maigre et chétive, ra
massant des pommes de terre.
A gauche, son frère de vingt ans, sous l’ha
bit de soldat, esl étendu mort dans un fossé !
Voilà votre avenir, ô mères !
Sublime allégorie qui rend rêveur le plus
volage ! Tu enfanteras dans la douleur, ô femme
du peuple, croyant trouver des êtres qui séche
ront tes larmes et te souriront à ton lit de mort.
Les gouvernements en ont décidé autrement.
Pour payer l’impôt nécessaire à l’entretien des
armées permanentes, il faut que ta fille con
sacre sa jeunesse à un travail d’esclave, et
qu’importe si elle meurt ! Quant au fils, il est
né chair à canon ; s’il esl tué, qu’importe en
core ? La patrie est satisfaite.
Est-on bien sùr cependant que la patrie est
satisfaite ? Croit-on, par exemple, qu’après les
campagnes du Premier Empire, qu’après nos
revers de 1870, la France ne s’est pas drapée
dans un long crêpe de deuil pour cacher aux
regards de l’Europe ses beaux yeux qui ver
saient des larmes brûlantes.
On le dira, Jacques Bonhomme, que tu n’es
pas un patriote, mais tu répondras que ceux
qui hurlaient, en 1870, sur les boulevards de
Paris : « A Berlin ! A Berlin ! » ont été les pre
miers à chercher des caves quand les hostilités
ont commencé !
Manifeste ta volonté, en ne votant que pour
des députés partisans résolus de la paix et
de l’arbitrage, crie bien haut que tu en as
assez de payer des impôts pour l’entretien des
régiments.
Si l’on l’insinue enfin qu’en te prêchant ces
doctrines pacifiques, je suis un enfant ingrat
qui cherche à mordre le sein de sa nourrice,
sache alors que je rêve une France riche et
puissante, mais une France riche dans une
Europe prospère. Je souhaite à mes compa
triotes de former le premier peuple de la terre
sous le rapport de l’intelligence, de l’agricul
ture, de l’industrie. Je veux, pour mon pays,
des moissons dorées, des fruits savoureux et
des fleurs sans pareilles, mais je voudrais vivre
assez longtemps pour voir les casernes démo
lies ou transformées en hôpitaux, les armes fon
dues, les ports librement ouverts. Je voudrais
qu’en mourant quelqu’un vînt murmurer à mon
chevet qu’un professeur allemand a été acclamé
à la Sorbonne, et l’un de nos savants à Berlin !
Je ne connais rien de plus glorieux pour la
France que d’avoir donné le jour à Pasteur ; au
nom de ce grand génie, de cet homme à ja
mais immortel, oublions nos querelles : fils de
Germains et de Gaulois, dans un élan d’amitié
sincère, embrassons-nous !
Ed. Spalikouskj.
UN SERVITEU < DE DIEU
M. CLAUD E JEfi REIONT
Par suite de circonstances indépendantes de
notre volonté, nous avons omis, le mois der
nier, de mentionner la disparition d’un vail
lant serviteur de Dieu, M. le pasteur Dégre--
mont, de l’église française de Soho Square, à
Londres. Nous tenons à offrir aujourd’hui une
place dans nos colonnes à la mémoire de cet
homme de bien qui fut un ami de VU ni ver set
qui témoigna toujours un vif intérêt à notre
œuvre, et nous prodigua à l’heure des diffi
cultés sa sympathie et ses encouragements.
M. Claude-David-Léon Dégremont naquit à
Nîmes, le 17 avril 1837. Après d’excellentes
études classiques faites au lycée de cette ville,
et dont il garda pour toujours un goût très
affiné, la « culture » en sa plus haute accep
tion, telle que la donnent aux natures d’élite
les « humanités » bien faites, le jeune Dégre-
mont, sentant l’appel de Dieu, résolut de se
consacrer au ministère évangélique, et il entra
à la Faculté de théologie de Montauban. Au
sortir de la Faculté, il exerça son ministère
successivement à Inchy-en-Cambrésis, à Boulo
gne-sur-Mer, à Châlons-sur-Marne, enfin à
Londres.
Dans ces différentes villes, M. Dégremont
déploya un zèle à toute épreuve, préoccupé sans
cesse de varier eL de perfectionner ses méthodes
d’apostolat pour répandre l’Evangile. Partout
il s’attira le respect et la sympathie, non seu
lement de ses coreligionnaires, qigis des mem
bres des autres confessions et des incroyants.
A Londres, M. Dégremont fut l’un des hom
mes les plus en vue de la colonie française.
L’Eglise de Soho Square, en célébrant, le
25 juin 1911, le jubilé de son pasteur, donna
à tous ceux qui connaissaient M. Dégremont
l’occasion de montrer à quel point il avait con
quis leur estime et leur affection.
Les difficultés ne manquèrent pas sur sa
route. Il les affronta toujours avec vaillance
et sans se laisser déprimer par elles. Il était
joyeux et répandait la joie autour de lui. Il
n’avait rien de ces chrétiens qui pensent que
la religion doit se manifester sous des dehors
rigides eL un visage austère, il montrait au
contraire au monde que l’Evangile est « la
bonne nouvelle ».
Sensible avant tout à la sincérité, à la va
leur morale des hommes, il était large pour
les idées des autres et il estimait que bien
vivre est plus important que bien penser.
N’ayant point l’esprit sectaire, il se fit ainsi
des amis dans tous les milieux.
Généreux sans compter, il ne songea pas à
s’amasser des trésors sur la terre ; il donnait
jusqu’au bout de ses ressources. Sa maison,
à Soho Square, était un refuge où tous ceux
qui avaient besoin de lui recevaient l’hospi
talité la plus cordiale. Dieu seul sait combien
d’âmes trouvèrent dans l’atmosphère de son
« home » la consolation, la joie et le récon
fort pour leur vie quotidienne.
Le 27 mars 1912, M. Dégremont eut l’im
mense douleur de perdre sa chère femme. Il
ne devait pas lui survivre longtemps. Neuf mois
plus tard, jour pour jour, le 27 décembre 1912.
après une assez courte maladie, M. Dégremont
fermait les yeux à la lumière de notre soleil
pour contempler la Lumière incréée dont l’at
trait l’avait guidé depuis sa jeunesse.
L’Universel, s’associant à la douleur de ceux
qui ont connu et aimé M. Dégremont, offre à
sa famille, particulièrement à M. et Mme Ra
inette, l’expression de sa chrétienne sympathie.
M. D. ■
QUERRE A LA GUERRE
15 e Année. — N° 4.
MENSUEL
Cixicj Centimes le INIuméro
AVETL 1913
9
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
De leurs glaires ils forgeront des bêches, et de leurs lances des serpes; une nation ne lèvera plus l’épée contre une autre, et l’on n’apprendra plus l’art de la guerre
ABONNEMENTS
RÉDACTION
DIRECTEUR-FONDATEUR :
II
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France
Union Postale.
1 Fr.
2 -
Les opinions exprimées sont
libres et n’engagent que leurs
auteurs.
Henri HUCHET
13. Place de l’Hotel-de-Ville, 13
LE HAVRE
Les souscriptions et les dons
sont reçus avec reconnaissance.
Des conférences sont données
sur la paix, l’abstinence et
l’évangile.
9 *
LE SECRET DE LA PURETÉ, DP L' PAIX ET DE U PUISSANCE
Tu lui donneras le nom de Jésus, car IL sauvera Son peuple
de ses péchés. (Matthieu, I, 21.)
par M ARTHUR B O O T H-C L I B B O R N
« Tu lui donneras le nom de Jésus , car 11
sauvera Son peuple de ses péchés. » (Matthieu,
I, 21.)
Dans ce grand commandement (qui esl aussi
une promesse) venant droit du Ciel par la
bouche d’un messager céleste, chaque mot a son
importance. Nous ne saurions nous en passer
d’un seul, pas plus que nous ne sommes au
torisés, si l’un d eux a une priorité naturelle
sur les autres, à ne pas y prêter attention. Il
y a lieu cependant de le craindre, car cela
est habituellement pratiqué de nos jours avec
les plus tristes conséquences pour le Christia
nisme.
Dans l’application ou l’emploi de ce verset
capital, l’accent le plus fort repose généralement
sur le mot sauvera , tandis qu’il devrait être
sur le mot Son , comme un peu de réflexion
le rendra évident; « Il sauvera Son peuple ».
Cela peut paraître une petite chose ; elle est
néanmoins suffisante pour expliquer dans une
large mesure, l’impuissance et le caractère non
apostolique de la plus grande partie du Chris
tianisme actuel, et donner une réponse à bien des
questions et des plaintes individuelles, telles que
celles-ci: Pourquoi suis-je si faible? Pourquoi
connais-je si peu l’intrépidité et l’ardeur du
Christianisme primitif ? Pourquoi ne suis-je pas
sauvé du péché ? Pourquoi n’ai-je pas expéri
menté le baptême du Saint Esprit ? Pourquoi ne
suis-je pas d’une manière régulière sous la
puissance et l’action de la Pentecôte ? » etc.
L’habitude de mettre la question de son pro
pre salut ou de celui des autres avant celle
d’une fidélité absolue envers le Christ a trop
prévalu jusqu’ici. Mais de même que le tout
est plus grand que la moitié et que le contenant
esL plus vaste que le contenu, la gloire de Dieu
esl plus grande que le salut des âmes.
La question d’être à Christ, d’être « Sien »
dans la pleine acception du mot, est infini
ment supérieure à celle de savoir ce que nous,
ou les autres, pourrions ainsi obtenir. La
preuve en est l’ordre établi dans la prière : « No
tre Père qui êtes aux cieux ». Là, nous voyons
« que Ton nom soit sanctifié » venir avant
« pardonne-nous nos offenses » ; « que Ton
règne vienne », avant : « donne-nous notre pain
quotidien », et « que Ta volonté soit faite »
précéder « Délivre-nous du mal ». « Le Royau
me » vient avant « la puissance et la gloire ».
« Au commencement Dieu » doit être le pre
mier principe de notre vie religieuse aussi bien
que la première ligne de la Bible.
« Il sauvera Son peuple de ses péchés. » il
ne sauvera pas les autres, et II ne peut que
sauver Le Sien. Lorsque nous devenons volon
tairement « Siens », alors le salut va de soi,
étant la conséquence logique de notre abandon.
Ce serait une folie de supposer qu’il laisserait
perdre les Siens, ou qu’il ne voudrait pas dé
livrer sur le champ ceux qui, esprit, âme et
corps, se sont livrés à Lui avec une foi intelli
gente et sincère en Son sacrifice expiatoire.
L’ordre divin a donc mis la possession avant
le salut. La première est la condition du se
cond. C’est seulement en maintenant l’ordre
divin en toutes choses, cpie nous pouvons être
sauvegardés de l’erreur d’un côté, et avoir l’as
surance de la délivrance de l’autre. La création
a nécessairement précédé la rédemption, tout
comme l’innocence, le péché.
D’un autre côté, ce serait de Sa part un acte
illicite que d’en sauver d’autres que les Siens,
c’est-à-dire ceux qui, s’étant unis à Lui, parta
gent pour ainsi dire Son état et Son sort. Le
bateau de sauvetage ne porte en effet que ceux
qui sont dedans.
Ainsi, il faut que les droits et les préroga
tives de Dieu aient la première place dans
toute vraie conception religieuse.
< Cherchez premièrement le royaume de Dieu
et Sa justice, et toutes choses vous seront don
nées, par-dessus. »
Nous voyons donc que la question de la « jus
tice » (du salut) occupe la seconde place,
« toutes choses » la troisième, mais le « Royau
me de Dieu » la première.
Lorsque le Roi est entré dans ses droits, le
salut est inévitable, et les « toutes choses »
sont désormais assurées.
L’action divine se développe et opère avec
une précision pour ainsi dire mathématique.
Le secours de Dieu ne saurait faire défaut aux
Siens. Les doutes et les craintes sont en somme
une folie. Ceux qu’ils poursuivent ne connais
sent nécessairement pas les joies et l’assurance
que donne une entière consécration. Peut-être
cela provient-il de ce qu’ils n'ont pas compris
d’emblée l’ordre divin sus-mentionné, eL de ce
qu’ils ont fait des réserves vis-à-vis de Dieu
lors de leur conversion. Celui qui a tout perdu
n’a plus rien à perdre. Et que peut-on donner
à celui qui possède le Christ ? Dès que le Sei
gneur est l’alpha, il est aussi l’oméga. 11 n’y
a plus rien à ajouter. 11 est tout. L’abandon et
l’entière obéissance sont les premières bases
de la foi. Lorsque nous avons accepté avec
calme, par une sérieuse détermination, que Dieu
est Ce qu'il est , et que nous Le traitons désor
mais comme nous ne pouvons traiter que Lui,
alors le doute s’évanouit ainsi qu’une chose de
la nuit.
Après l’avoir cherché de tout notre cœur
dans Sa parole, afin de le connaître tel qu’il
est, un principe de vie s’affirme en nous, que
toutes les forces de la terre et toutes les puis
sances de l’enfer ne peuvent ébranler, et en
core beaucoup moins détruire. Car dès que
nous avons vu Sa gloire, toute autre chose a
perdu pour nous son attrait.
La langueur et la faiblesse spirituelles dont
beaucoup se plaignent sont causées par un
manque d’instruction, ainsi que par rabsence
de bons exemples sous ce rapport. Lorsque
le Christianisme ne présente pas la virilité et
la force des premiers temps, on peut être sur
que la cause est celle que nous venons d’indi
quer. En effet, on se préoccupe en général
beaucoup trop au sujet de sa propre âme et de
son sort personnel. Assurément, les apôtres ne
le faisaient pas. Ils avaient déposé ce fardeau-
là. Ils envisageaient la mort de jour en jour
avec calme. Ils chantaient dans les cachots et
sous les fers. Ils ne considéraient point leur
vie comme étant la leur propre. Ils ne se gar
daient pas eux-mêmes ; mais ils étaient « gar
dés par la puissance de Dieu ». Le vrai chré
tien est sauvé des craintes, des regrets et des
souffrances égoïstes. La seule chose qu’il re
doute est de renier son Maître sous quelque
forme que ce soit, ou de mettre la parole et la
volonté de l’homme avant celles de son Dieu.
Sa passion est de glorifier Dieu et ceci le con
duit nécessairement au salut des âmes ; car qui
possède le tout, possède aussi la partie. Pour
lui aucune créature, aucune secte, aucune na
tion, aucun monde même ne peuvent ê re placés
avant Dieu et a.ant les intérêts de l’amour uni
versel. Il n’admet pas qu'on emprisonne son
âme. Dans sa religion il réclame un ciel bleu
illimité, ainsi qu’il l’a dans la nature.
II est à Christ, il est « Sien » et cette su
prême réalité le remplit d’une joie céleste, pré
cisément au moment des plus grandes épreuves.
Ceci se vérifie surtout dans l’opprobre et les
persécutions endurées pour le nom du Seigneur
Jésus.
Ceux dont la conversion fut radicale et qui,
par conséquent, ont reçu de bonne heure le
baptême du Saint-Esprit, peuvent passer en
revue des années - peut-être nombreuses —
d’angoisses et de combats et s’apercevoii qu’ils
n’ont jamais été aussi bien portants, spirituel
lement parlant, qu’au moment où les croix
étaient le plus lourdes et où Dieu honorait leur
foi en la soumettant aux plus grandes épreu
ves. Ils n’en étaient pas surpris outre mesure.
Ils étaient « Siens » et Dieu avait à le démon
trer pour Sa propre gloire.
Plus nous serons à Christ, plus nous au
rons de croix. Celte proportion se maintiendra
toujours. Les - enseignés de Dieu » appren
nent cela de bonne heure. Ils tiennent toujours
compte de ce fait. Ils ne s’attendent point à
avoir le sourire de Dieu et celui du monde en
même temps, et encore moins celui de celte
classe mystérieuse: les « chrétiens mondains ».
(A suivre.)
11 faut en finir !
Jacques Bonhomme, c’est à Loi seul que je
parle ! Considère, en effet, l’état actuel de l’Eu
rope. Chaque nation se prépare sans trêve,
comme si quelque guerre violente devait écla
ter bientôt. Les chefs d’Etat se font d’une main
des saluls hypocrites, tandis que l’autre se porte
fébrilement vers la poignée du sabre. On se
jure de s’unir et de s’aider ,mais l’on remplit
les arsenaux, on construit des sous-marins et
des aéroplanes. Qui souffre le plus de cette
situation lendué ? C’est toujours Jacques Bon
homme, c’est-à-dire le peuple, qui y va de sa
bourse, de son temps et de son sang. Tandis
qu’il est à la caserne, contractant des habitudes
de paresse, d’ivrognerie et de débauche, le sol
dat oublie qu’il est un homme pour devenir
machine, il se dépouille, sur le seuil de la
chambrée, du jeune homme qui était en lui,
plein de poésie, de bon cœur et d’énergie, pour
devenir vieillard avant l’âge, grâce aux fati
gues, à la mauvaise nourriture et au surme
nage.
Avec le service de trois ans, la transforma
tion est complète : le conscrit, devenu caporal
ou sergent, prend en dégoût la ferme paternelle,
il trouve que les travaux de culture sont trop
pénibles et d’un salaire insuffisant, que traire
les vaches n'esi pas assez noble, que la vie rus
tique est bonne pour des êtres inférieurs et que
les filles de campagne manquent de charmes
et d'intelligence.
Si l’armée a conquis un soldai, le pays a
perdu un fils et un travailleur.
L’agriculture manque de bras, dit-on. A qui
la faute, s’il vous plaît ? Au régime de la paix
armée. Pendant ce temps ,la rouille s’attache
au soc, et l’herbe des landes incultes, dont per
sonne n’arrête plus le développement insidieux,
s’étend par places pour gagner peu à peu d’au
tres terrains. Quand l’Allemagne et la France
n’auront plus de pain, sera-ce l’armée qui leur
en fournira ? L’armée consomme, mais ne pro
duit jamais, ou du moins elle .produit la ruine,
le désespoir et la mort.
Je me souviens m’être arrêté longuement de
vant la reproduction d’un panneau décoratif
de Humbert. Ce panneau est divisé en trois
parties. Sur celui du milieu, une jeune et vi
goureuse paysanne marche allègrement dans un
chemin ombragé, portant deux mioches sur ses
bras : l’un est un garçon qui se cramponne
avec amour au cou de sa mère, l’autre est une
fille qui dort, confiante, sur l’épaule de la
femme. La bonne créature sourit aux deux en
fants, en songeant à l’avenir, sans doute.
L’avenir,' ne le sondez jamais, ô mères !
A droite de ce motif, en effet, nous voyons
l’un des nourrissons, devenu jeune fille, à ge
noux dans une plaine balayée par les vents
d’octobre, les bras nus, maigre et chétive, ra
massant des pommes de terre.
A gauche, son frère de vingt ans, sous l’ha
bit de soldat, esl étendu mort dans un fossé !
Voilà votre avenir, ô mères !
Sublime allégorie qui rend rêveur le plus
volage ! Tu enfanteras dans la douleur, ô femme
du peuple, croyant trouver des êtres qui séche
ront tes larmes et te souriront à ton lit de mort.
Les gouvernements en ont décidé autrement.
Pour payer l’impôt nécessaire à l’entretien des
armées permanentes, il faut que ta fille con
sacre sa jeunesse à un travail d’esclave, et
qu’importe si elle meurt ! Quant au fils, il est
né chair à canon ; s’il esl tué, qu’importe en
core ? La patrie est satisfaite.
Est-on bien sùr cependant que la patrie est
satisfaite ? Croit-on, par exemple, qu’après les
campagnes du Premier Empire, qu’après nos
revers de 1870, la France ne s’est pas drapée
dans un long crêpe de deuil pour cacher aux
regards de l’Europe ses beaux yeux qui ver
saient des larmes brûlantes.
On le dira, Jacques Bonhomme, que tu n’es
pas un patriote, mais tu répondras que ceux
qui hurlaient, en 1870, sur les boulevards de
Paris : « A Berlin ! A Berlin ! » ont été les pre
miers à chercher des caves quand les hostilités
ont commencé !
Manifeste ta volonté, en ne votant que pour
des députés partisans résolus de la paix et
de l’arbitrage, crie bien haut que tu en as
assez de payer des impôts pour l’entretien des
régiments.
Si l’on l’insinue enfin qu’en te prêchant ces
doctrines pacifiques, je suis un enfant ingrat
qui cherche à mordre le sein de sa nourrice,
sache alors que je rêve une France riche et
puissante, mais une France riche dans une
Europe prospère. Je souhaite à mes compa
triotes de former le premier peuple de la terre
sous le rapport de l’intelligence, de l’agricul
ture, de l’industrie. Je veux, pour mon pays,
des moissons dorées, des fruits savoureux et
des fleurs sans pareilles, mais je voudrais vivre
assez longtemps pour voir les casernes démo
lies ou transformées en hôpitaux, les armes fon
dues, les ports librement ouverts. Je voudrais
qu’en mourant quelqu’un vînt murmurer à mon
chevet qu’un professeur allemand a été acclamé
à la Sorbonne, et l’un de nos savants à Berlin !
Je ne connais rien de plus glorieux pour la
France que d’avoir donné le jour à Pasteur ; au
nom de ce grand génie, de cet homme à ja
mais immortel, oublions nos querelles : fils de
Germains et de Gaulois, dans un élan d’amitié
sincère, embrassons-nous !
Ed. Spalikouskj.
UN SERVITEU < DE DIEU
M. CLAUD E JEfi REIONT
Par suite de circonstances indépendantes de
notre volonté, nous avons omis, le mois der
nier, de mentionner la disparition d’un vail
lant serviteur de Dieu, M. le pasteur Dégre--
mont, de l’église française de Soho Square, à
Londres. Nous tenons à offrir aujourd’hui une
place dans nos colonnes à la mémoire de cet
homme de bien qui fut un ami de VU ni ver set
qui témoigna toujours un vif intérêt à notre
œuvre, et nous prodigua à l’heure des diffi
cultés sa sympathie et ses encouragements.
M. Claude-David-Léon Dégremont naquit à
Nîmes, le 17 avril 1837. Après d’excellentes
études classiques faites au lycée de cette ville,
et dont il garda pour toujours un goût très
affiné, la « culture » en sa plus haute accep
tion, telle que la donnent aux natures d’élite
les « humanités » bien faites, le jeune Dégre-
mont, sentant l’appel de Dieu, résolut de se
consacrer au ministère évangélique, et il entra
à la Faculté de théologie de Montauban. Au
sortir de la Faculté, il exerça son ministère
successivement à Inchy-en-Cambrésis, à Boulo
gne-sur-Mer, à Châlons-sur-Marne, enfin à
Londres.
Dans ces différentes villes, M. Dégremont
déploya un zèle à toute épreuve, préoccupé sans
cesse de varier eL de perfectionner ses méthodes
d’apostolat pour répandre l’Evangile. Partout
il s’attira le respect et la sympathie, non seu
lement de ses coreligionnaires, qigis des mem
bres des autres confessions et des incroyants.
A Londres, M. Dégremont fut l’un des hom
mes les plus en vue de la colonie française.
L’Eglise de Soho Square, en célébrant, le
25 juin 1911, le jubilé de son pasteur, donna
à tous ceux qui connaissaient M. Dégremont
l’occasion de montrer à quel point il avait con
quis leur estime et leur affection.
Les difficultés ne manquèrent pas sur sa
route. Il les affronta toujours avec vaillance
et sans se laisser déprimer par elles. Il était
joyeux et répandait la joie autour de lui. Il
n’avait rien de ces chrétiens qui pensent que
la religion doit se manifester sous des dehors
rigides eL un visage austère, il montrait au
contraire au monde que l’Evangile est « la
bonne nouvelle ».
Sensible avant tout à la sincérité, à la va
leur morale des hommes, il était large pour
les idées des autres et il estimait que bien
vivre est plus important que bien penser.
N’ayant point l’esprit sectaire, il se fit ainsi
des amis dans tous les milieux.
Généreux sans compter, il ne songea pas à
s’amasser des trésors sur la terre ; il donnait
jusqu’au bout de ses ressources. Sa maison,
à Soho Square, était un refuge où tous ceux
qui avaient besoin de lui recevaient l’hospi
talité la plus cordiale. Dieu seul sait combien
d’âmes trouvèrent dans l’atmosphère de son
« home » la consolation, la joie et le récon
fort pour leur vie quotidienne.
Le 27 mars 1912, M. Dégremont eut l’im
mense douleur de perdre sa chère femme. Il
ne devait pas lui survivre longtemps. Neuf mois
plus tard, jour pour jour, le 27 décembre 1912.
après une assez courte maladie, M. Dégremont
fermait les yeux à la lumière de notre soleil
pour contempler la Lumière incréée dont l’at
trait l’avait guidé depuis sa jeunesse.
L’Universel, s’associant à la douleur de ceux
qui ont connu et aimé M. Dégremont, offre à
sa famille, particulièrement à M. et Mme Ra
inette, l’expression de sa chrétienne sympathie.
M. D. ■
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