Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1913-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 mars 1913 01 mars 1913
Description : 1913/03/01 (N3)-1913/03/31. 1913/03/01 (N3)-1913/03/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565428n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
V V
JM
GUERRE A LA GUERRE
/ /
15® Année.
N° 3.
MENSUEL
Cinq Centimes le Numéro
’f
k
MARS 1913
9
UH
R S E L
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
De leurs glaives i/s forgeront des bêches, et de leurs lances des serpes; une nation ne lèvera plus l'épée contre une autre, et l’on n’apprendra plus Vart de la guerre
ABONNEMENTS
RÉDACTION
D1RECTEUR=F0NDATEUR :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France 1 Fr..
Union Postale... 2 —
Les opinions exprimées sont
libres et n’engagent que leurs
auteurs.
Henri HUCHET
13. Place de l’Hôtel-de-Ville, 13
LE HAVRE
Les souscriptions et les dons
sont, reçus avec reconnaissance.
Des conférences sont données
sur la paix, l’abstinence et
l’évangile.
Le sens des Réalités
« Ils regardèrent leurs discours
comme des rêveries et ils ne les
crurent point. » (Luc, 24, XI.)
L’un des moindres reproches, qu'en ces temps
de chauvinisme et d’armements à outrance,
encourent les pacifistes, c’est d’être des uto
pistes, des rêveurs, n’ayant aucun sens des réa
lités de ce monde.
A-t-on jamais vu, s’écrient ces sages, les
idées d’humanitarisme, de fraternité, de paix,
prévaloir dans la société et résister aux forces
combinées de l’intérêt, du désir de jouir, de
la violence? Non. En ce bas monde, la rai
son du plus fort est toujours la meilleure, les
faibles sont fatalement écrasés par les puis
sants, l'intérêt passe avant la justice et l’ar
gent est la seule divinité.
Et pour quiconque observe le train du
monde, il semble bien que ces affirmations
soient le juste reflet des choses. Les appétits
de lucre et de jouissance aiguillonnent ies hom
mes, la violence les courbe sous la crainte, la
domination de l'or les avilit.
Aux heures troubles où l’univers semble tout
entier soumis aux puissances du mal, où la
justice est méconnue, où le luxe insolent, fondé
sur l’exploitation des faibles, étale ses lares
éblouissantes, où la haine gonfle les cœurs, tan
dis que le délire s’empare des esprits, lorsque
la terre apparaît comme un champ clos où
luttent furieusemenl les individus et où les col
lectivités se soulèvent par intervalles les unes
contre les autres, dans la ruée des horribles
carnages, le serviteur de la Vérité et de la
Paix s’arrête, tristement songeur, et doute de
l’avenir d’une humanité sur laquelle semble pe
ser une implacable malédiction.
Alors que l’œuvre semblait prospérer, que
les cœurs paraissaient s’ouvrir à l’idéal, qu’on
pouvait croire l’humanité en marche vers un
état meilleur, voici que la rafale détruit l’édi
fice lentement élevé au prix de tant d’efforts
et de sacrifices, disperse les ouvriers et amon
celle la poussière sur les ruines lamentables.
Est-ce donc un leurre de lutter pour la Justice
et de sacrifier tout à la Vérité?
C’est ce que dut se demander le grand pré
dicateur de la Paix et de l’Amour lorsque, seul,
à Gethsémani, sur une terre hostile et sous
un ciel fermé, il sentit en son âme cette mort
intérieure, écroulement de tout l’être, effroi du
néant et sensation d’abîme... Et il fut livré
et mis à mort.
Ses amis avaient fui, son œuvre avail sombré.
Mais, chose étrange, voici qu’après sa mort
son nom retentit par tout l’univers, son ensei
gnement sort des bourgades de Judée et se
répand par le monde entier. Jésus de Nazareth
conquiert la terre après qu’il i’a quittée !
Quelle est donc cette force mystérieuse qui
triomphe des trahisons, des supplices, du
tombeau ? C’est l’Esprit, invisible puissance,
dont l’incessant labeur soulève l’univers. C’est
Lui qui vit dans les cœurs des hommes de jus
tice, c’est Lui qui se manifeste dans la pensée
des sages, c’est Lui qui inspire les apôtres, c’est
Lui qui pousse le monde vers son but.
Au-dessus du monde matériel, qui se révèle
à nos sens, et dont les particules ont formé,
pour un moment, notre corps, existe un autre
monde, celui de la pensée et de l’amour, auquel
nous appartenons par une autre partie de notre
être, et dont nous pouvons volontairement pren
dre possession dans une mesure toujours crois
sante.
C’est ce monde de l’esprit, méconnu par la
foule, qui transforme et élève le monde de la
matière par une lutte continuelle et sans merci.
C’est de lui que sortent les racines du pro
grès humain, et c’est pour s’absorber progres
sivement en lui que la création est en travail.
Quoi qu’en disent les hommes d’argent, de
volupté et de sang, les puissances invisibles
agissent dans le monde depuis les origines, et
malgré les obstacles, en dépit des défaites appa
rentes, elles accomplissent leur œuvre. Ainsi
que le disait Gratrv : « les imperceptibles forces
des esprits soulèvent le genre humain, l’illu
minent et le transfigurent, l’unissent, le ras
semblent en Dieu ».
Une admirable fresque de Puvis de Cha-
vannes nous montre sainte Geneviève veillant
sur Paris assiégé par les barbares. Dans le
silence de la nuit, cette frêle femme semble
répandre sur toute la ville une atmosphère de
paix et de sécurité. Elle domine la cité qui
lui paraît soumise, et la terre s’incline sous
la main qui la frôle. Merveilleuse image de
la puissance de l’Esprit en face de la force
brutale ! Une grande âme triomphe des armes
et des remparts. Cela est d’un autre ordre,
comme dit Pascal.
Si, depuis les temps les plus reculés, la terre
1 est polluée par un fleuve immense de bouc et
de sang, depuis le même temps elle produit
des fleurs exquises et des fruits savoureux.
L’Esprit a sa tradition de héros, de saints, de
martyrs.
Et peut-être que ces utopistes qui rêvent d'un
avenir meilleur et travaillent à le préparer, sont
les hommes qui possèdent au plus haut point
le sens des réalités, parce que, dépassant du
regard les étroites lhnii.es du présent, ils ont
pressenti, malgré le triomphe de l’iniquilé, les
revanches de la Justice, et que, par delà les
ténèbres des agonies solitaires, leur œil a vu
poindre au loin la radieuse aurore de la Ré
surrection.
M. Dumesnil.
UNE ÉMOUVANTE ENTREVUE
a, v & o
JH. et JVT Arthur Booth-Giibborn 1
Des années et des années s’étaient écoulées,
et je commençais à désespérer, de rencontrer
celui et celle, qui ont éié en bénédiction à
tant d’hommes et de femmes, qui leur doivent
la connaissance de l’Evangile et la paix du
Seigneur. A une certaine époque, j’avais échan
gé des lettres avec M. Arthur Boolh-Glibborn
et la « Maréchale ». Un fugitif article, avait
même paru dans l’Universel, et puis plus rien.
Mais*, je n’oubliais pas ces héros de la Foi,
et je cherchais toujours leur trace. Or, der
nièrement, je l’ai enfin trouvée. Aussitôt, je
lançai une lettre à mon ancien chef, pour lui
demander, si je pouvais espérer avoir le plaisir,
de le revoir, après plus de dix-sept ans de sé
paration. La réponse ne se fit pas attendre :
« Heureux d’avoir de vos nouvelles ; ma chère
femme èt moi serons ici, le jeudi de cette se
maine. Heureux de vous recevoir. Pourrions
vous loger la nuit du jeudi, si cela vous allait. »
Inutile de dire, que je fus fidèle au rendez-
vous. Il me tardait de revoir ces serviteurs
de Dieu, ces vaillants cœurs, ces gens qui ont
tant souffert, et souffrent encore, pour la sainte
cause de la Vérité, de la Justice, et de l’amour
du Seigneur Jésus. Ils auraient pu, comme tant
d’autres, et mieux même, — car ils possédaient
des dons extraordinairement supérieurs — ar
river à être des grands, des illustres, mais ils
ont préféré prendre, avec leurs dix enfants,
le chemin de la Croix. Ah !. mes amis, quand
on sait ce que Booth-Clibborn a fait et par
où il a passé, lorsque l’on est au courant
du tragique exode de la « Maréchale », fille
aînée du feu général Bootlï, et que l’on a été
à même, d’entendre le récit de la vie et des
luttes spirituelles, de ces deux pionniers du
salut, je vous assure que l’on croit encore,
qu’il y a des saints et des martyrs sur la terre.
Booth-Clibborn a un peu vieilli ; le combal
a pu, pour un moment, terrasser cet homme
physiquement, mais n’a pas vaincu son âme,
toujours jeune, spirituellement parlant, joyeuse,
chantant et exallant son Dieu. La « Maré
chale » est toujours la même, et il faut bien
l’observer, pour trouver sur sa figure angélique,
la trace de la fuite des années. Elle aussi,
reste ce qu’elle était : un cœur d’une tendresse
et d’une sensibilité, qui fait de cette femme,
tout à la fois, la messagère de la Pi lié et de
l’Amour. Son entrain n’a pas diminué, malgré
les croix, les épines, les meurtrissures de toutes
sortes.
Ces deux nobles âmes, que la lutte n’a pas
vaincues, savent louer l’Eternel, de ce qu’il
a été pour eux, aux jours de la Douleur et de
l’Adversité : l’Amz fidèle , la Force suprême et
le Refuge.
La preuve en est qu’ils 11 e cessent de faire
des cantiques, comme dans les vieux temps, en
France et en Suisse, où, comme nous nous
souvenons tous bien, ils en écrivirent un grand
nombre, les plus ardents, qui font jusqu’au
jourd’hui la partie la plus empoignante du re
cueil salutiste.
(1) 25, Elderton Road, Westcliff, England.
Mme Booth-Clibborn les écrit surtout en an
glais, et M. Booth-Clibborn en a écrit, ces der
nières années, beaucoup en anglais, français et
allemand, tous avec le même feu que son puis
sant canlique sur les hommes résolus, qui con
tient ce verset :
Le secret de leur puissance,
Ce qui, seul, rend fort,
C’est leur sainte indifférence,
A leur propre sort ;
Aucun ne vit pour lui-même,
Tout leur est égal,
Dans leur cœur, l’Etre suprême
N’a point de Rival.
Que puis-je dire de leur travail actuel, si
non qu il est merveilleux, miraculeux. Booth-
Clibborn, bien qu’ayant un genou ank}dosé. tra
vaille comme un Samson, à la conquête du
Royaume de Dieu. Dans ces dernières an
nées, accompagné de l’un ou l’autre de ses
fils, ardents évangélistes comme leur père,
il a fait en Allemagne et en Hollande plu
sieurs tournées, couronnées par le salut de
beaucoup d’âmes. La « Maréchale », partout
tout où elle va, en Angleterre, en Ecosse ou
en Irlande, est bénie par Celui qui donne à sa
servante des joies spirituelles et des conver
sions extraordinaires. Des réveils se produisent
partout, dans les Eglises ou dans les Missions
évangéliques, parmi les ouvriers, où elle tra
vaille, aidée de l’un ou de plusieurs de ses fils
ou filles. Mlle Victoria tient des séries de réu
nions, seule souvent. El si tout cela se fait sans
grosse caisse, ce n’en est pas moins réel et
durable, étant établi sur le Roc.
Mes chers amis Booth-Clibborn ne seront
probablement pas satisfaits de mes indiscré
tions. Qu’ils me les pardonnent néanmoins, car
il faut que les chrétiens protestants sachent que
M. et Mme B ooth-Clibborn sont toujours vi
vants, aussi vivants qu’au trefois. Ces vaillants
pionniers se réjouissent de ce que Dieu a eu
ses propres desseins en ce qui les concerne,
desseins de bénédiction (Romains, vm, 27), et
demeurent convaincus d’avoir choisi le chemin
étroit, celui de la Voie Royale, de L’Amour et
du Renoncement et non celui de la Voie Ro
maine piéfïnée par les légionnaires des Césars,
des Rois et autres potentats.
Le monde chrétien 11 ’a pas connu toute la
vérité de leur tragique histoire. Des bruits ont
couru à ce sujet, exactement le contraire de
la vérité. Et nous ne pouvons assez le dé
plorer, dans l’intérêt du règne de Dieu. Mais
à ceux que le monde méconnaissait, l’Eler-
nel n’épargna point ses grâces, car en général
ses grâces, en effet, sont associées à la croix.
Aussi sont-ils bénis, nos amis Boolh-CIib-
born, toujours « chers », toujours « bien ai
més » ; bénis dans leurs dix enfants, tous sau
vés, tous chrétiens militants, ayant la passion
des âmes, héritiers de tout ce qui fait la gran
deur morale et la valeur spirituelle des Glib-
born et des Booth.
Jamais je n’oublierai ce « home » ; jamais
je n’oublierai la joie, la simplicité et la cor
dialité des enfants. Et l’ex-officière française,
qui est restée fidèle à ses chefs, même au prix
de l’exil, a certes accompli un beau geste à
leur égard ; mais il a sa récompense dans la
chaleur communicative du foyer chrétien, dont
elle est l’heureuse bénéficiaire.
Pour moi, j’ai eu la preuve que, bien que
séparés par la distance, le temps et les cir
constances, nos vénérés amis ont conservé pour
tous leurs anciens amis et camarades de la
France et de la Suisse, le même amour fi
dèle qu’ils m’ont témoigné. S’ils 11 e s’attachent
à aucune organisation ou Eglise, et n’ont eu
jusqu’ici le projet de le faire, c’est pour mieux
être unis à tous les Enfants de Dieu, issus
d’un même Père céleste et cheminant vers un
même Ciel où les séparations n’existeront plus.
Heureusement !
Je m’arrête, car sur celle visite, je pour
rais écrire un journal entier, qui déborderait
des colonnes de notre petite feuille. Je veux
cependant, finir par (fuelque chose de prati
que, et surtout de réjouissant pour nombre
de nos lecteurs. Je leur annonce donc, que de
temps à autre, nous publierons des articles de
M. Arthur Booth-Clibborn et de la « Maré
chale ». En second lieu, ces amis nous don
nent l’autorisation de publier les cantiques
qu’ils ont édités dans le passé, et ceux qu’ils
éditeront dans l’avenir. Cela est une bonne
nouvelle de Pâques !
Et maintenant, en avant ! Plus encouragés
que jamais dans la lutte pour le salut du mon
de, sachons dire, aux heures d’épreuves, avec-
nos amis Booth-Clibborn : par Lui nous som
mes. Plus que Vainquexxrs !
H. Huchet.
Un Miele de JH. Bootb-Glibborn
au prochain numéro
M. Booth-Clibborn a, depuis une année, chez
lui, la traduction, en langue française, de l’une
de ses brochures anglaises, déjà à sa 4 e édition.
11 veut bien la mettre à ma disposition pour
FU ni verset, où elle paraîtra en deux parties,
dans deux numéros successifs.
Elle est intitulée :
Etre “ Sien. "
Ce que comporte et ce qu’entraîne la grâce
suprême d-être à Jésus-Christ, sa propriété
exclusive, sa chose , son racheté , son bien-aimé.
Nous publierons également un des cantiques
français que M. Booth-Clibborn a composé ré
cemment, et que l’on chante chez lui, dans les
cultes de famille.
REQUÊTE
en faveur de la réflexion calme
ci s, n. 3 les
Affaires internationales
(Publié par V « Union des Sociétés éthiques »)
1. — Rappelez-vous que la raison et la jus
tice seules décident des mérites d’une cause,
que ce soit en matière personnelle, sociale ou
politique.
2. Rappelez-vous que quand la passion
commande, chaque adversaire est aisément con
vaincu de la culpabilité de l’autre el prompt
à croire toute sorte de mal à son sujet.
3. — Rappelez-vous que toutes les nations
sont naturellement sous i’empreinle de leur gé
nie propre et que nous respectons un peuple
quand nous sommes entrés dans sa vie et dans
sa pensée.
4. - Rappelez-vous qu’aucune nation ne doit
être juge dans sa propre cause, car l’intérêt
personnel, la colère et la peur déforment el
pervertissent la vérité.
5. — Rappelez-vous que puisque notre civi
lisation industrielle, et que les bonnes relations
internationales sont d importance vitale, le
temps est pleinement venu pour l’arbitrage de
se substituer à la guerre.
G. — Rappelez-vous qu’il faut presser votre
gouvernement de conclure des traités d’arbitrage
et de regarder la Cour de la Haye comme le
tribunal auquel doivent être soumis tous les
litiges internationaux sérieux.
7. — Rappelez-vous que la course aux ar
mements implique, non seulement des charges
financières croissantes, et par suite la négli
gence des lois sociales, mais une perpétuelle
atmosphère d’inquiétude et de suspicion qui
paralyse les entreprises économiques, engendre
des sentiments d’aigreur et précipite la guerre.
8. — Rappelez-vous combien de guerres se
sont montrées injustifiables, combien fréquem
ment la force a triomphé du droit.
9. — Rappelez-vous que les nouvelles sen
sationnelles de l’étranger reposent généralement
sur des rumeurs irresponsables.
10. — Rappelez-vous que le militarisme en
tretient l’esprit de violence et crée de puis
sants intérêts anti-sociaux.
11. — Rappelez-vous les horreurs de la
guerre et la moisson de haine et de misère
qu’elle laisse derrière elle, et demandez-vous
s’il n’est pas criminel de laisser la passion,
l’ignorance et l’intérêt égoïste décider de la paix
ou de la guerre ?
12. Rappelez-vous VOTRE responsabilité
et travaillez en tout temps pour la bonne en
tente entre les nations, spécialement si vous
êtes un homme politique, un journaliste ou un
prédicateur.
(Traduit du Herald of Reace.)
L’UIVI VERSEE est en vente à Piccadily
Circns età Leicester Square - London W.C.
JM
GUERRE A LA GUERRE
/ /
15® Année.
N° 3.
MENSUEL
Cinq Centimes le Numéro
’f
k
MARS 1913
9
UH
R S E L
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
De leurs glaives i/s forgeront des bêches, et de leurs lances des serpes; une nation ne lèvera plus l'épée contre une autre, et l’on n’apprendra plus Vart de la guerre
ABONNEMENTS
RÉDACTION
D1RECTEUR=F0NDATEUR :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France 1 Fr..
Union Postale... 2 —
Les opinions exprimées sont
libres et n’engagent que leurs
auteurs.
Henri HUCHET
13. Place de l’Hôtel-de-Ville, 13
LE HAVRE
Les souscriptions et les dons
sont, reçus avec reconnaissance.
Des conférences sont données
sur la paix, l’abstinence et
l’évangile.
Le sens des Réalités
« Ils regardèrent leurs discours
comme des rêveries et ils ne les
crurent point. » (Luc, 24, XI.)
L’un des moindres reproches, qu'en ces temps
de chauvinisme et d’armements à outrance,
encourent les pacifistes, c’est d’être des uto
pistes, des rêveurs, n’ayant aucun sens des réa
lités de ce monde.
A-t-on jamais vu, s’écrient ces sages, les
idées d’humanitarisme, de fraternité, de paix,
prévaloir dans la société et résister aux forces
combinées de l’intérêt, du désir de jouir, de
la violence? Non. En ce bas monde, la rai
son du plus fort est toujours la meilleure, les
faibles sont fatalement écrasés par les puis
sants, l'intérêt passe avant la justice et l’ar
gent est la seule divinité.
Et pour quiconque observe le train du
monde, il semble bien que ces affirmations
soient le juste reflet des choses. Les appétits
de lucre et de jouissance aiguillonnent ies hom
mes, la violence les courbe sous la crainte, la
domination de l'or les avilit.
Aux heures troubles où l’univers semble tout
entier soumis aux puissances du mal, où la
justice est méconnue, où le luxe insolent, fondé
sur l’exploitation des faibles, étale ses lares
éblouissantes, où la haine gonfle les cœurs, tan
dis que le délire s’empare des esprits, lorsque
la terre apparaît comme un champ clos où
luttent furieusemenl les individus et où les col
lectivités se soulèvent par intervalles les unes
contre les autres, dans la ruée des horribles
carnages, le serviteur de la Vérité et de la
Paix s’arrête, tristement songeur, et doute de
l’avenir d’une humanité sur laquelle semble pe
ser une implacable malédiction.
Alors que l’œuvre semblait prospérer, que
les cœurs paraissaient s’ouvrir à l’idéal, qu’on
pouvait croire l’humanité en marche vers un
état meilleur, voici que la rafale détruit l’édi
fice lentement élevé au prix de tant d’efforts
et de sacrifices, disperse les ouvriers et amon
celle la poussière sur les ruines lamentables.
Est-ce donc un leurre de lutter pour la Justice
et de sacrifier tout à la Vérité?
C’est ce que dut se demander le grand pré
dicateur de la Paix et de l’Amour lorsque, seul,
à Gethsémani, sur une terre hostile et sous
un ciel fermé, il sentit en son âme cette mort
intérieure, écroulement de tout l’être, effroi du
néant et sensation d’abîme... Et il fut livré
et mis à mort.
Ses amis avaient fui, son œuvre avail sombré.
Mais, chose étrange, voici qu’après sa mort
son nom retentit par tout l’univers, son ensei
gnement sort des bourgades de Judée et se
répand par le monde entier. Jésus de Nazareth
conquiert la terre après qu’il i’a quittée !
Quelle est donc cette force mystérieuse qui
triomphe des trahisons, des supplices, du
tombeau ? C’est l’Esprit, invisible puissance,
dont l’incessant labeur soulève l’univers. C’est
Lui qui vit dans les cœurs des hommes de jus
tice, c’est Lui qui se manifeste dans la pensée
des sages, c’est Lui qui inspire les apôtres, c’est
Lui qui pousse le monde vers son but.
Au-dessus du monde matériel, qui se révèle
à nos sens, et dont les particules ont formé,
pour un moment, notre corps, existe un autre
monde, celui de la pensée et de l’amour, auquel
nous appartenons par une autre partie de notre
être, et dont nous pouvons volontairement pren
dre possession dans une mesure toujours crois
sante.
C’est ce monde de l’esprit, méconnu par la
foule, qui transforme et élève le monde de la
matière par une lutte continuelle et sans merci.
C’est de lui que sortent les racines du pro
grès humain, et c’est pour s’absorber progres
sivement en lui que la création est en travail.
Quoi qu’en disent les hommes d’argent, de
volupté et de sang, les puissances invisibles
agissent dans le monde depuis les origines, et
malgré les obstacles, en dépit des défaites appa
rentes, elles accomplissent leur œuvre. Ainsi
que le disait Gratrv : « les imperceptibles forces
des esprits soulèvent le genre humain, l’illu
minent et le transfigurent, l’unissent, le ras
semblent en Dieu ».
Une admirable fresque de Puvis de Cha-
vannes nous montre sainte Geneviève veillant
sur Paris assiégé par les barbares. Dans le
silence de la nuit, cette frêle femme semble
répandre sur toute la ville une atmosphère de
paix et de sécurité. Elle domine la cité qui
lui paraît soumise, et la terre s’incline sous
la main qui la frôle. Merveilleuse image de
la puissance de l’Esprit en face de la force
brutale ! Une grande âme triomphe des armes
et des remparts. Cela est d’un autre ordre,
comme dit Pascal.
Si, depuis les temps les plus reculés, la terre
1 est polluée par un fleuve immense de bouc et
de sang, depuis le même temps elle produit
des fleurs exquises et des fruits savoureux.
L’Esprit a sa tradition de héros, de saints, de
martyrs.
Et peut-être que ces utopistes qui rêvent d'un
avenir meilleur et travaillent à le préparer, sont
les hommes qui possèdent au plus haut point
le sens des réalités, parce que, dépassant du
regard les étroites lhnii.es du présent, ils ont
pressenti, malgré le triomphe de l’iniquilé, les
revanches de la Justice, et que, par delà les
ténèbres des agonies solitaires, leur œil a vu
poindre au loin la radieuse aurore de la Ré
surrection.
M. Dumesnil.
UNE ÉMOUVANTE ENTREVUE
a, v & o
JH. et JVT Arthur Booth-Giibborn 1
Des années et des années s’étaient écoulées,
et je commençais à désespérer, de rencontrer
celui et celle, qui ont éié en bénédiction à
tant d’hommes et de femmes, qui leur doivent
la connaissance de l’Evangile et la paix du
Seigneur. A une certaine époque, j’avais échan
gé des lettres avec M. Arthur Boolh-Glibborn
et la « Maréchale ». Un fugitif article, avait
même paru dans l’Universel, et puis plus rien.
Mais*, je n’oubliais pas ces héros de la Foi,
et je cherchais toujours leur trace. Or, der
nièrement, je l’ai enfin trouvée. Aussitôt, je
lançai une lettre à mon ancien chef, pour lui
demander, si je pouvais espérer avoir le plaisir,
de le revoir, après plus de dix-sept ans de sé
paration. La réponse ne se fit pas attendre :
« Heureux d’avoir de vos nouvelles ; ma chère
femme èt moi serons ici, le jeudi de cette se
maine. Heureux de vous recevoir. Pourrions
vous loger la nuit du jeudi, si cela vous allait. »
Inutile de dire, que je fus fidèle au rendez-
vous. Il me tardait de revoir ces serviteurs
de Dieu, ces vaillants cœurs, ces gens qui ont
tant souffert, et souffrent encore, pour la sainte
cause de la Vérité, de la Justice, et de l’amour
du Seigneur Jésus. Ils auraient pu, comme tant
d’autres, et mieux même, — car ils possédaient
des dons extraordinairement supérieurs — ar
river à être des grands, des illustres, mais ils
ont préféré prendre, avec leurs dix enfants,
le chemin de la Croix. Ah !. mes amis, quand
on sait ce que Booth-Clibborn a fait et par
où il a passé, lorsque l’on est au courant
du tragique exode de la « Maréchale », fille
aînée du feu général Bootlï, et que l’on a été
à même, d’entendre le récit de la vie et des
luttes spirituelles, de ces deux pionniers du
salut, je vous assure que l’on croit encore,
qu’il y a des saints et des martyrs sur la terre.
Booth-Clibborn a un peu vieilli ; le combal
a pu, pour un moment, terrasser cet homme
physiquement, mais n’a pas vaincu son âme,
toujours jeune, spirituellement parlant, joyeuse,
chantant et exallant son Dieu. La « Maré
chale » est toujours la même, et il faut bien
l’observer, pour trouver sur sa figure angélique,
la trace de la fuite des années. Elle aussi,
reste ce qu’elle était : un cœur d’une tendresse
et d’une sensibilité, qui fait de cette femme,
tout à la fois, la messagère de la Pi lié et de
l’Amour. Son entrain n’a pas diminué, malgré
les croix, les épines, les meurtrissures de toutes
sortes.
Ces deux nobles âmes, que la lutte n’a pas
vaincues, savent louer l’Eternel, de ce qu’il
a été pour eux, aux jours de la Douleur et de
l’Adversité : l’Amz fidèle , la Force suprême et
le Refuge.
La preuve en est qu’ils 11 e cessent de faire
des cantiques, comme dans les vieux temps, en
France et en Suisse, où, comme nous nous
souvenons tous bien, ils en écrivirent un grand
nombre, les plus ardents, qui font jusqu’au
jourd’hui la partie la plus empoignante du re
cueil salutiste.
(1) 25, Elderton Road, Westcliff, England.
Mme Booth-Clibborn les écrit surtout en an
glais, et M. Booth-Clibborn en a écrit, ces der
nières années, beaucoup en anglais, français et
allemand, tous avec le même feu que son puis
sant canlique sur les hommes résolus, qui con
tient ce verset :
Le secret de leur puissance,
Ce qui, seul, rend fort,
C’est leur sainte indifférence,
A leur propre sort ;
Aucun ne vit pour lui-même,
Tout leur est égal,
Dans leur cœur, l’Etre suprême
N’a point de Rival.
Que puis-je dire de leur travail actuel, si
non qu il est merveilleux, miraculeux. Booth-
Clibborn, bien qu’ayant un genou ank}dosé. tra
vaille comme un Samson, à la conquête du
Royaume de Dieu. Dans ces dernières an
nées, accompagné de l’un ou l’autre de ses
fils, ardents évangélistes comme leur père,
il a fait en Allemagne et en Hollande plu
sieurs tournées, couronnées par le salut de
beaucoup d’âmes. La « Maréchale », partout
tout où elle va, en Angleterre, en Ecosse ou
en Irlande, est bénie par Celui qui donne à sa
servante des joies spirituelles et des conver
sions extraordinaires. Des réveils se produisent
partout, dans les Eglises ou dans les Missions
évangéliques, parmi les ouvriers, où elle tra
vaille, aidée de l’un ou de plusieurs de ses fils
ou filles. Mlle Victoria tient des séries de réu
nions, seule souvent. El si tout cela se fait sans
grosse caisse, ce n’en est pas moins réel et
durable, étant établi sur le Roc.
Mes chers amis Booth-Clibborn ne seront
probablement pas satisfaits de mes indiscré
tions. Qu’ils me les pardonnent néanmoins, car
il faut que les chrétiens protestants sachent que
M. et Mme B ooth-Clibborn sont toujours vi
vants, aussi vivants qu’au trefois. Ces vaillants
pionniers se réjouissent de ce que Dieu a eu
ses propres desseins en ce qui les concerne,
desseins de bénédiction (Romains, vm, 27), et
demeurent convaincus d’avoir choisi le chemin
étroit, celui de la Voie Royale, de L’Amour et
du Renoncement et non celui de la Voie Ro
maine piéfïnée par les légionnaires des Césars,
des Rois et autres potentats.
Le monde chrétien 11 ’a pas connu toute la
vérité de leur tragique histoire. Des bruits ont
couru à ce sujet, exactement le contraire de
la vérité. Et nous ne pouvons assez le dé
plorer, dans l’intérêt du règne de Dieu. Mais
à ceux que le monde méconnaissait, l’Eler-
nel n’épargna point ses grâces, car en général
ses grâces, en effet, sont associées à la croix.
Aussi sont-ils bénis, nos amis Boolh-CIib-
born, toujours « chers », toujours « bien ai
més » ; bénis dans leurs dix enfants, tous sau
vés, tous chrétiens militants, ayant la passion
des âmes, héritiers de tout ce qui fait la gran
deur morale et la valeur spirituelle des Glib-
born et des Booth.
Jamais je n’oublierai ce « home » ; jamais
je n’oublierai la joie, la simplicité et la cor
dialité des enfants. Et l’ex-officière française,
qui est restée fidèle à ses chefs, même au prix
de l’exil, a certes accompli un beau geste à
leur égard ; mais il a sa récompense dans la
chaleur communicative du foyer chrétien, dont
elle est l’heureuse bénéficiaire.
Pour moi, j’ai eu la preuve que, bien que
séparés par la distance, le temps et les cir
constances, nos vénérés amis ont conservé pour
tous leurs anciens amis et camarades de la
France et de la Suisse, le même amour fi
dèle qu’ils m’ont témoigné. S’ils 11 e s’attachent
à aucune organisation ou Eglise, et n’ont eu
jusqu’ici le projet de le faire, c’est pour mieux
être unis à tous les Enfants de Dieu, issus
d’un même Père céleste et cheminant vers un
même Ciel où les séparations n’existeront plus.
Heureusement !
Je m’arrête, car sur celle visite, je pour
rais écrire un journal entier, qui déborderait
des colonnes de notre petite feuille. Je veux
cependant, finir par (fuelque chose de prati
que, et surtout de réjouissant pour nombre
de nos lecteurs. Je leur annonce donc, que de
temps à autre, nous publierons des articles de
M. Arthur Booth-Clibborn et de la « Maré
chale ». En second lieu, ces amis nous don
nent l’autorisation de publier les cantiques
qu’ils ont édités dans le passé, et ceux qu’ils
éditeront dans l’avenir. Cela est une bonne
nouvelle de Pâques !
Et maintenant, en avant ! Plus encouragés
que jamais dans la lutte pour le salut du mon
de, sachons dire, aux heures d’épreuves, avec-
nos amis Booth-Clibborn : par Lui nous som
mes. Plus que Vainquexxrs !
H. Huchet.
Un Miele de JH. Bootb-Glibborn
au prochain numéro
M. Booth-Clibborn a, depuis une année, chez
lui, la traduction, en langue française, de l’une
de ses brochures anglaises, déjà à sa 4 e édition.
11 veut bien la mettre à ma disposition pour
FU ni verset, où elle paraîtra en deux parties,
dans deux numéros successifs.
Elle est intitulée :
Etre “ Sien. "
Ce que comporte et ce qu’entraîne la grâce
suprême d-être à Jésus-Christ, sa propriété
exclusive, sa chose , son racheté , son bien-aimé.
Nous publierons également un des cantiques
français que M. Booth-Clibborn a composé ré
cemment, et que l’on chante chez lui, dans les
cultes de famille.
REQUÊTE
en faveur de la réflexion calme
ci s, n. 3 les
Affaires internationales
(Publié par V « Union des Sociétés éthiques »)
1. — Rappelez-vous que la raison et la jus
tice seules décident des mérites d’une cause,
que ce soit en matière personnelle, sociale ou
politique.
2. Rappelez-vous que quand la passion
commande, chaque adversaire est aisément con
vaincu de la culpabilité de l’autre el prompt
à croire toute sorte de mal à son sujet.
3. — Rappelez-vous que toutes les nations
sont naturellement sous i’empreinle de leur gé
nie propre et que nous respectons un peuple
quand nous sommes entrés dans sa vie et dans
sa pensée.
4. - Rappelez-vous qu’aucune nation ne doit
être juge dans sa propre cause, car l’intérêt
personnel, la colère et la peur déforment el
pervertissent la vérité.
5. — Rappelez-vous que puisque notre civi
lisation industrielle, et que les bonnes relations
internationales sont d importance vitale, le
temps est pleinement venu pour l’arbitrage de
se substituer à la guerre.
G. — Rappelez-vous qu’il faut presser votre
gouvernement de conclure des traités d’arbitrage
et de regarder la Cour de la Haye comme le
tribunal auquel doivent être soumis tous les
litiges internationaux sérieux.
7. — Rappelez-vous que la course aux ar
mements implique, non seulement des charges
financières croissantes, et par suite la négli
gence des lois sociales, mais une perpétuelle
atmosphère d’inquiétude et de suspicion qui
paralyse les entreprises économiques, engendre
des sentiments d’aigreur et précipite la guerre.
8. — Rappelez-vous combien de guerres se
sont montrées injustifiables, combien fréquem
ment la force a triomphé du droit.
9. — Rappelez-vous que les nouvelles sen
sationnelles de l’étranger reposent généralement
sur des rumeurs irresponsables.
10. — Rappelez-vous que le militarisme en
tretient l’esprit de violence et crée de puis
sants intérêts anti-sociaux.
11. — Rappelez-vous les horreurs de la
guerre et la moisson de haine et de misère
qu’elle laisse derrière elle, et demandez-vous
s’il n’est pas criminel de laisser la passion,
l’ignorance et l’intérêt égoïste décider de la paix
ou de la guerre ?
12. Rappelez-vous VOTRE responsabilité
et travaillez en tout temps pour la bonne en
tente entre les nations, spécialement si vous
êtes un homme politique, un journaliste ou un
prédicateur.
(Traduit du Herald of Reace.)
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