Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1910-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 mai 1910 01 mai 1910
Description : 1910/05/01 (N5)-1910/05/31. 1910/05/01 (N5)-1910/05/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565426t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2017
Guerre à la Guerre
12e Année. — N° 5. ■ MENSUEL - MAI 1910
C^mq Gentimes le Numéro
Organe du Mouvement Pacifique
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
PAIX SUR LA
De leurs glaives ils forgeront des bêches, et de leurs lances des serpes ; une nation ne lèvera plus b épée contre une autre,
et bon n'apprendra plus b art de la guerre
ABONNEMENTS
RÉDACTION
»lKECTIO% :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
Henri HUCHET
—
—
France 1 Fr..
Union Postale... 2 —
Les opinions exprimées sont
libres et n’engagent que leurs
auteurs.
19. Place de l’Hôtel-de-Ville , 19
LE HAVRE
Les souscriptions sont reçues
avec reconnaissance.
Des conférences sont données
sur la paix, l’abstinence et
l’évangile.
En y regardant île pins près
Les défenseurs de la guerre, pour légitimer
scientifiquement les conflits internationaux,
font appel à cette loi qui semble régir les phé
nomènes de là nature : la lutte pour la vie. En
observant la nature Isous un _angle spécial et par
un petit côté, ils n’ont vu que ses duretés el ils
ont négligé de mettre en relief la coopération,
l’entr’aide et le mutualisme à l’œuvre dans son
sein. Le principe de la concurrence vitale est
loin, même dans la jungle, de tout expliquer ;
grâce à l’apport de rigoureuses observations,
il ,a perdu et il perd encore de sa rigidité.
Dans les sociétés animales, il y a une autre loi
que celle du carnage. Si la lutte pour la vie
existe, il faut constater qu’elle n’est pas tou
jours brutale et sanglante ; ses effets sont sou
vent adoucis et ses conséquences presque tou
jours limitées par la lutte pour autrui. L’égoïs
me féroce est jugulé par l’altruisme.
Beaucoup de partisans de notre statu quo
économique et social, poussent de véritables
hululements devant toutes les réformes desti
nées à rendre moins âpre la lutte pour la vie.
Brider la concurrence, c’est porter une main
sacrilège sur l’arche sacro-sainte; c’est encore
détendre le ressort de tout progrès ; c’est aussi
émousser l’aiguillon de l’invention et c’est enfin
épaissir l’esprit de l’individu et réserver à la
race le pire des châtiments : une dégénéres
cence -graisseuse à bref délai.
Sous le jour cru des faits, la concurrence
perd de sa beauté. Dans le domaine écono
mique, elle a souvent, pour ne pas dire tou
jours, des effets désastreux. Soulignons-en
quelques-uns en passant.
Le consommateur — ce roi fainéant qui ne
connaît pas encore sa puissance parce qu’il
vit dans l’isolement — est le premier atteint.
Il est trompé de mille manières, et il est ran
çonné proprement, sur le prix, la quantité et
la -qualité des marchandises qu’il achète.
L’ouvrier n’est pas mieux traité. Il oscille
sans cesse entre le surmenage et le chômage.
La surproduction appelle nécessairement la pé
riode des crises aiguës.
L’industriel doit lutter ; il écrasera ou il sera
écrasé. Voilà la tenaille du dilemme où il se dé
bat. Lutter dans ce domaine, c’est produire
rapidement et beaucoup. Que de trucs, que de
petits moyens, que d’expédients que la morale
des honnêtes gens réprouve, pour -arriver à
cette double fin ! Les plus aptes triomphent,
ce qui ne signifie nullement que la vertu re
çoit sa récompense, comme dans les romans
traduits de l’anglais. Les plus aptes sont les
plus fins, les plus habiles, qui ne s’embarras
sent pas d’honnêtes scrupules. Sous le régime
de la concurrence, la fin justifie les moyens.
Le commerçant qui sait doser adroitement son
beurre de margarine, prend le pas sur son
concurrent qui se refuse à tromper sa clien
tèle.
Enfin — et ceci est plus grave — la concur
rence sans frein pousse au monopole. Elle
trouve son expression ultime et malfaisante
dans le trust, qu’on peut appeler avec raison
le collectivisme individuel. Il y a des rois et
partant, des sujets taillables et corvéables à
merci. Et les pactes de famine que l’on croyait
à jamais disparus, reviennent sous une autre
forme.
Le machinisme tourne au profit d’une oli
garchie financière et dessert le monde du tra
vail. , M
Qu'on ne dise pas, pour justifier la concur
rence, qu elle est un énergique stimulant pour
les inventeurs ! Les hommes de génie qui ont
agrandi le patrimoine de l’humanité étaient
desintéressés et la plupart sont morts dans
la pauvreté ou dans la médiocrité.
Dans le domaine international, cette lutte
pour la vie à outrance a de douloureux reten
tissements.
Les expéditions coloniales — simples mesu
res de police, disent les ministres-des affaires
qui leur sont étrangères — sont inspirées
par cette loi. Et l’on tue ces sauvages qui dé
fendent leurs huttes, pour leur apprendre à
vivre.
Les guerres entre civilisés ne sont, à tout
prendre, qu’une manifestation grandiose et tra
gique de la concurrence vitale qui assure la
survie aux mieux armés. Et ici, les bénéfices
des vainqueurs se tr duisent par un budget
pléthorique, car il s’agit de consacrer le règne
de la force par la force.
A travers le jeu de la concurrence, l’Huma
nité ressemble à un troupeau d’ours blancs
emportés sur l’iceberg. Les vieux mâles, soli
dement campés, aux griffes acérées, dévorent
leurs congénères plus faibles. Il faut vivre...
sans laisser vivre.
‘ Les défenseurs de la concurrence qui se sont
inspirés des lois naturelles pour donner une
armature scientifique à leurs conceptions,
n’oMt pas su découvrir dans la nature cette
autre loi, cet autre facteur de progrès : l’union
pour (la vie. Dans le monde végétal comme dans
les sociétés animales et les collectivités cel
lulaires, l’association et la solidarité se mani
festent clairement.
Les oiseaux migrateurs ne forment-ils pas
des ligues en vue d’un intérêt commun ? Les
loups ne marchent-ils pas en horde pour as
surer à chacun un peu plus de sécurité et de
subsistance ? Et chacun sait que les loups ne
se mangent pas entre eux. Les vautours et les
aigles forment des sociétés de chasse et les
pélicans des sociétés de pêche. L’antagonisme
qui sépare les individus d’un même clan tombe
devant un danger commun.
En la regardant de plus près, la nature nous
donne de suggestives leçons de mutualité.
Un sagace observateur vit des crabes, dans
un aquarium, organiser leurs efforts pendant
des heures, pour aider l’un d’entre eux, pris
dans une encoignure, à se retourner.
Les nécrophores se coalisent pour enterrer
le cadavre de l’insecte où ils doivent cacher
leurs œufs.
L’union pour la vie se produit souvent entre
des êtres appartenant à des classes fort dif
férentes. C’est ainsi que l’alecto des buffles,
non content de les débarrasser des insectes qui
les gênent, les aide encore, en leur signalant
l’approche des carnassiers et des chasseurs.
Dans la structure du lichen, on découvre les
éléments de deux êtres enchevêtrés. C’est^ en
associant leurs misères que ces deux chétifs
organismes, dont l’un redoutait la sécheresse
autant que l’autre craignait la lumière, ont
conquis, par la coopération intime, le droit
à la vie. Une commune détresse les a rappro
chés.
Il y a quelquefois fusion entre un animal
et un végétal, comme une hydre avec une al
gue. Des infiniments petits sont logés dans
l’intestin de certains mammifères herbivores,
digèrent pour eux la cellulose des plantes que
les sécrétions intestinales ne sauraient enta
mer. Il y a réciprocité de services et une soli
darité effective.
Dans les sociétés animales ayant un rudiment
d’organisation, l’assistance dépasse le cercle de
de la famille et s’étend à toute l’espèce. De
nombreux faits viennent corroborer cette ob
servation à savoir, que la vie sociale est de
règle dans le monde animal.
La lutte pour la vie, qui était le pivot de
tout progrès, d’après les avocats de la concur
rence, perd encore de son prestige au point de
vue anatomique, c’est-à-dire par la comparai
son des cerveaux. Si la lutte intense dévelop
pait, comme on l’affirme, toutes les qualités,
les cerveaux les mieux meublés devraient ap
partenir jaux vainqueurs. C’est tout le contraire,
car on les trouve chez les espèces sociables. Les
herbivores sont supérieurs aux félins qui se
distinguent dans le carnage. Même observation
pour les oiseaux : les passereaux dépassent les
oiseaux de proie.
L’association, sous ses multiples formes, est
devenue une cause de développement dont les
conséquences ont affecté l’organisme cérébral.
L’union pour la vie assure le progrès plus que
la lutte pour la vie. Voilà la supérieure leçon
de choses que la nature place devant nos yeux.
Le surhomme, qui est la manifestation vi
vante et concrétisée de cette loi dont nous ve
nons de démontrer l’inanité, clame : Armez-
vous les uns contre les autres ! Le Fils
de l’homme, qui a agrandi et magnifié la no
tion de fraternité, nous dit : Aimez-vous les uns
les autres ! Ceci tuera-t-il cela ?
Jules Henzi.
ASCENSION !
Je ne veux pas attendre la fin de mon voyage
international pour manifester ma joie et exprimer
tonte ma reconnaissance aux chrétiens des diverses
confessions qui mont témoigné une si frater
nelle sympathie, en me réservant un touchant
accueil et de vifs encouragements pour notre
commune espérance.
Ainsi, après plus de dix ans d'efforts, le Sei
gneur, dans sa bonté, nous donne de voir luir une
superbe moisson d'Amour, c est enfin l'union des
âmes éprises de Vérité, altérées de Justice, c'est
l’entente cordiale, sincère dans la vision divine de
la Paix que Jésus a laissée aux siens. Toutes les
attaques sournoise< de l'Adversaire, toutes les
perfidies de VEnnemi jetant de Vivraie dans le
champ de l'activité pacifiste tournent à sa confu
sion. Comme les aviateurs s'élèvent au-dessus des
jalouses frontières et des orgueilleuses compéti
tions, nous planons dans l’air libre de la charité
qui réalise humblement l'unité spirituelle et morale
entre enfants de Dieu. C'est l'ascension vers
l ldéal évangélique, œuvre préparatoire à l’uni
verselle Patrie.
J’espère que cette glorieuse ascension pacifiste
se continuera ci travers la Suisse Allemande, l’Est
de la France, l’Allemagne et VAngleterre, que
partout, je retrouverai le même emtliousiasme et
la même foi.
H. Huchet.
12e Année. — N° 5. ■ MENSUEL - MAI 1910
C^mq Gentimes le Numéro
Organe du Mouvement Pacifique
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
PAIX SUR LA
De leurs glaives ils forgeront des bêches, et de leurs lances des serpes ; une nation ne lèvera plus b épée contre une autre,
et bon n'apprendra plus b art de la guerre
ABONNEMENTS
RÉDACTION
»lKECTIO% :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
Henri HUCHET
—
—
France 1 Fr..
Union Postale... 2 —
Les opinions exprimées sont
libres et n’engagent que leurs
auteurs.
19. Place de l’Hôtel-de-Ville , 19
LE HAVRE
Les souscriptions sont reçues
avec reconnaissance.
Des conférences sont données
sur la paix, l’abstinence et
l’évangile.
En y regardant île pins près
Les défenseurs de la guerre, pour légitimer
scientifiquement les conflits internationaux,
font appel à cette loi qui semble régir les phé
nomènes de là nature : la lutte pour la vie. En
observant la nature Isous un _angle spécial et par
un petit côté, ils n’ont vu que ses duretés el ils
ont négligé de mettre en relief la coopération,
l’entr’aide et le mutualisme à l’œuvre dans son
sein. Le principe de la concurrence vitale est
loin, même dans la jungle, de tout expliquer ;
grâce à l’apport de rigoureuses observations,
il ,a perdu et il perd encore de sa rigidité.
Dans les sociétés animales, il y a une autre loi
que celle du carnage. Si la lutte pour la vie
existe, il faut constater qu’elle n’est pas tou
jours brutale et sanglante ; ses effets sont sou
vent adoucis et ses conséquences presque tou
jours limitées par la lutte pour autrui. L’égoïs
me féroce est jugulé par l’altruisme.
Beaucoup de partisans de notre statu quo
économique et social, poussent de véritables
hululements devant toutes les réformes desti
nées à rendre moins âpre la lutte pour la vie.
Brider la concurrence, c’est porter une main
sacrilège sur l’arche sacro-sainte; c’est encore
détendre le ressort de tout progrès ; c’est aussi
émousser l’aiguillon de l’invention et c’est enfin
épaissir l’esprit de l’individu et réserver à la
race le pire des châtiments : une dégénéres
cence -graisseuse à bref délai.
Sous le jour cru des faits, la concurrence
perd de sa beauté. Dans le domaine écono
mique, elle a souvent, pour ne pas dire tou
jours, des effets désastreux. Soulignons-en
quelques-uns en passant.
Le consommateur — ce roi fainéant qui ne
connaît pas encore sa puissance parce qu’il
vit dans l’isolement — est le premier atteint.
Il est trompé de mille manières, et il est ran
çonné proprement, sur le prix, la quantité et
la -qualité des marchandises qu’il achète.
L’ouvrier n’est pas mieux traité. Il oscille
sans cesse entre le surmenage et le chômage.
La surproduction appelle nécessairement la pé
riode des crises aiguës.
L’industriel doit lutter ; il écrasera ou il sera
écrasé. Voilà la tenaille du dilemme où il se dé
bat. Lutter dans ce domaine, c’est produire
rapidement et beaucoup. Que de trucs, que de
petits moyens, que d’expédients que la morale
des honnêtes gens réprouve, pour -arriver à
cette double fin ! Les plus aptes triomphent,
ce qui ne signifie nullement que la vertu re
çoit sa récompense, comme dans les romans
traduits de l’anglais. Les plus aptes sont les
plus fins, les plus habiles, qui ne s’embarras
sent pas d’honnêtes scrupules. Sous le régime
de la concurrence, la fin justifie les moyens.
Le commerçant qui sait doser adroitement son
beurre de margarine, prend le pas sur son
concurrent qui se refuse à tromper sa clien
tèle.
Enfin — et ceci est plus grave — la concur
rence sans frein pousse au monopole. Elle
trouve son expression ultime et malfaisante
dans le trust, qu’on peut appeler avec raison
le collectivisme individuel. Il y a des rois et
partant, des sujets taillables et corvéables à
merci. Et les pactes de famine que l’on croyait
à jamais disparus, reviennent sous une autre
forme.
Le machinisme tourne au profit d’une oli
garchie financière et dessert le monde du tra
vail. , M
Qu'on ne dise pas, pour justifier la concur
rence, qu elle est un énergique stimulant pour
les inventeurs ! Les hommes de génie qui ont
agrandi le patrimoine de l’humanité étaient
desintéressés et la plupart sont morts dans
la pauvreté ou dans la médiocrité.
Dans le domaine international, cette lutte
pour la vie à outrance a de douloureux reten
tissements.
Les expéditions coloniales — simples mesu
res de police, disent les ministres-des affaires
qui leur sont étrangères — sont inspirées
par cette loi. Et l’on tue ces sauvages qui dé
fendent leurs huttes, pour leur apprendre à
vivre.
Les guerres entre civilisés ne sont, à tout
prendre, qu’une manifestation grandiose et tra
gique de la concurrence vitale qui assure la
survie aux mieux armés. Et ici, les bénéfices
des vainqueurs se tr duisent par un budget
pléthorique, car il s’agit de consacrer le règne
de la force par la force.
A travers le jeu de la concurrence, l’Huma
nité ressemble à un troupeau d’ours blancs
emportés sur l’iceberg. Les vieux mâles, soli
dement campés, aux griffes acérées, dévorent
leurs congénères plus faibles. Il faut vivre...
sans laisser vivre.
‘ Les défenseurs de la concurrence qui se sont
inspirés des lois naturelles pour donner une
armature scientifique à leurs conceptions,
n’oMt pas su découvrir dans la nature cette
autre loi, cet autre facteur de progrès : l’union
pour (la vie. Dans le monde végétal comme dans
les sociétés animales et les collectivités cel
lulaires, l’association et la solidarité se mani
festent clairement.
Les oiseaux migrateurs ne forment-ils pas
des ligues en vue d’un intérêt commun ? Les
loups ne marchent-ils pas en horde pour as
surer à chacun un peu plus de sécurité et de
subsistance ? Et chacun sait que les loups ne
se mangent pas entre eux. Les vautours et les
aigles forment des sociétés de chasse et les
pélicans des sociétés de pêche. L’antagonisme
qui sépare les individus d’un même clan tombe
devant un danger commun.
En la regardant de plus près, la nature nous
donne de suggestives leçons de mutualité.
Un sagace observateur vit des crabes, dans
un aquarium, organiser leurs efforts pendant
des heures, pour aider l’un d’entre eux, pris
dans une encoignure, à se retourner.
Les nécrophores se coalisent pour enterrer
le cadavre de l’insecte où ils doivent cacher
leurs œufs.
L’union pour la vie se produit souvent entre
des êtres appartenant à des classes fort dif
férentes. C’est ainsi que l’alecto des buffles,
non content de les débarrasser des insectes qui
les gênent, les aide encore, en leur signalant
l’approche des carnassiers et des chasseurs.
Dans la structure du lichen, on découvre les
éléments de deux êtres enchevêtrés. C’est^ en
associant leurs misères que ces deux chétifs
organismes, dont l’un redoutait la sécheresse
autant que l’autre craignait la lumière, ont
conquis, par la coopération intime, le droit
à la vie. Une commune détresse les a rappro
chés.
Il y a quelquefois fusion entre un animal
et un végétal, comme une hydre avec une al
gue. Des infiniments petits sont logés dans
l’intestin de certains mammifères herbivores,
digèrent pour eux la cellulose des plantes que
les sécrétions intestinales ne sauraient enta
mer. Il y a réciprocité de services et une soli
darité effective.
Dans les sociétés animales ayant un rudiment
d’organisation, l’assistance dépasse le cercle de
de la famille et s’étend à toute l’espèce. De
nombreux faits viennent corroborer cette ob
servation à savoir, que la vie sociale est de
règle dans le monde animal.
La lutte pour la vie, qui était le pivot de
tout progrès, d’après les avocats de la concur
rence, perd encore de son prestige au point de
vue anatomique, c’est-à-dire par la comparai
son des cerveaux. Si la lutte intense dévelop
pait, comme on l’affirme, toutes les qualités,
les cerveaux les mieux meublés devraient ap
partenir jaux vainqueurs. C’est tout le contraire,
car on les trouve chez les espèces sociables. Les
herbivores sont supérieurs aux félins qui se
distinguent dans le carnage. Même observation
pour les oiseaux : les passereaux dépassent les
oiseaux de proie.
L’association, sous ses multiples formes, est
devenue une cause de développement dont les
conséquences ont affecté l’organisme cérébral.
L’union pour la vie assure le progrès plus que
la lutte pour la vie. Voilà la supérieure leçon
de choses que la nature place devant nos yeux.
Le surhomme, qui est la manifestation vi
vante et concrétisée de cette loi dont nous ve
nons de démontrer l’inanité, clame : Armez-
vous les uns contre les autres ! Le Fils
de l’homme, qui a agrandi et magnifié la no
tion de fraternité, nous dit : Aimez-vous les uns
les autres ! Ceci tuera-t-il cela ?
Jules Henzi.
ASCENSION !
Je ne veux pas attendre la fin de mon voyage
international pour manifester ma joie et exprimer
tonte ma reconnaissance aux chrétiens des diverses
confessions qui mont témoigné une si frater
nelle sympathie, en me réservant un touchant
accueil et de vifs encouragements pour notre
commune espérance.
Ainsi, après plus de dix ans d'efforts, le Sei
gneur, dans sa bonté, nous donne de voir luir une
superbe moisson d'Amour, c est enfin l'union des
âmes éprises de Vérité, altérées de Justice, c'est
l’entente cordiale, sincère dans la vision divine de
la Paix que Jésus a laissée aux siens. Toutes les
attaques sournoise< de l'Adversaire, toutes les
perfidies de VEnnemi jetant de Vivraie dans le
champ de l'activité pacifiste tournent à sa confu
sion. Comme les aviateurs s'élèvent au-dessus des
jalouses frontières et des orgueilleuses compéti
tions, nous planons dans l’air libre de la charité
qui réalise humblement l'unité spirituelle et morale
entre enfants de Dieu. C'est l'ascension vers
l ldéal évangélique, œuvre préparatoire à l’uni
verselle Patrie.
J’espère que cette glorieuse ascension pacifiste
se continuera ci travers la Suisse Allemande, l’Est
de la France, l’Allemagne et VAngleterre, que
partout, je retrouverai le même emtliousiasme et
la même foi.
H. Huchet.
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