Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1910-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1910 01 janvier 1910
Description : 1910/01/01 (N1)-1910/01/31. 1910/01/01 (N1)-1910/01/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565423k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2017
PAIX SUR LA TERRE ! ”
De leurs glaives ils forgeront des bêches, et de leurs lances des serpes ; une nation ne lèvera plus l’épée contre une autre,
et l’on n’apprendra plus l’art de la guerre
ABONNEMENTS
RÉDACTION
K)IStE(TIO\ :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
Henri HUCHET
—
—
France 1 Fr..
Union Postale... 2 —
Les opinions exprimées sont
libres et n’engagent que leurs
auteurs.
19. Place île PHôtel-de-Ville, 19
LE HAVRE
Les souscriptions sont reçues
avec reconnaissance.
Des conférences sont données
sur la paix, l’abstinence et
l’évangile-
Nous sommes fermement résoius à soutenir toutes iss convictions sincères, qui guidées par l’esprit de
l’E zangile ou l’amour de l’Humanité, luttent à outrance contre la guerre, l’alcool et la misère.
A NOUVELLE ANNÉE
RÉSOLUTIONS NOUVELLES
Avec l’année 1910, la 12 e de noire existence,
une nouvelle orientation s’ouvre pour {'Uni
versel et le mouvement pacifiste chrétien.
Jusqu’à ce jour, tout en étendant nos relations
nationales et internationales, nous piétinions un
peu sur place, nous marquions le pas, aussi
le parcours a-t-il été peu considérable.
Aujourd’hui, pacifistes,, l’heure est sonnée
de faire appel à toutes les énergies chrétiennes,
de rallier tous les militants évangéliques qui
pensent qu’il y a autre chose à faire que de se
croiser les bras devant le mal ; que de se con
tenter de quelques conversions individuelles,
si intéressantes soient-elles, quand le monde
meurt écrasé sous les charges du militarisme ;
quand le peuple agonise dans les affres de
l’alcoolisme ; quand la femme est livrée aux
douloureuses conséquences de la misère qui la
conduit d’étape en étape au chemin du déshon
neur.
Comptez les millions gaspillés, perdus sotte
ment, par les hommes qui s’empoisonnent avec
l’alcool et le tabac, et tout cela pour mieux
permettre aux Etats de forger des fers homi
cides, de ces engins infernaux qui coûtent,
comme les canons des cuirassés, la bagatelle
de 4 2 o,ooo francs l’un, et dont les obus de
420 kilos reviennent à i, 38 o francs chacun, en
sorte que si l’on tient compte du prix de la
charge de poudre, on arrive à ce résultat :
un cuirassé, faisant feu de tous ses canons pen
dant cinq minutes seulement, aura envoyé par
dessus bord une fortune de 5 oo,ooo francs
environ, sans compter les frais d’amortisse
ment, très élevés, puisque après i 5 o coups à
charge de combat les canons sont hors d’usage.
Que de retraites ouvrières, que de subsides
aux veuves, que de secours aux vieillards,
que de bien-être aux familles besoigneuses ne
pourrait-on pas accorder avec tout cet argent
dépensé en fumée guerrière et en vapeurs al
cooliques !
Un conseiller de l’Allemagne n’a-t-il pas eu
l’audace, dernièrement, de déclarer que pour
assurer les nouveaux impôts nécessités par la
surcharge des dépenses militaires : it fallait
encourager la consommation de l! eau-de-me , et
s’opposer par tous les moyens au mouvement
abstinent , en particulier par une organisation
internationa’e. En Russie, c’est mieux, on met
à l’ombre non les ivrognes, mais bien les tem
pérants pour crime de lèse-monopole. Après
cela, on peut boire à la santé des malfaiteurs et
des empoisonneurs publics.
Voilà les agissements avec lesquels on mène
les peuples enfants, telles sont les étrennes des
nations! Et contre ces actes criminels, contre ce
délire assassinées chrétiens se taisent,ainsi qu’on
me le faisait remarquer à propos des étrennes
utiles ou des objets de luxe qui agrémentent la
vie: les chrétiens, me disait-on, se scandalisent
de ce que « les femmes se parent» et ils n’ont pas
un mot d’indignation pourles a gouvernants qui
s’arment. » Us coulent le moucheron de la
mode pour mieux avaler le chameau du milita
risme. Incrédule, tu as raison. Nous aimons à
suivre les chemins battus et les sentiers faciles :
11e nous parle pas de la route du Calvaire.
Le Christ attend une autre attitude de ceux
qui se prétendent ses disciples, qu’ils se jettent
donc dans la mêlée avec cette confiance que si
« Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? »
Au reste, il suffît au disciple, a dit Jésus, d’être
comme son maître, et au serviteur d’être comme
son seigneur. S’ils ont appelé le père de famille
Béelzébul, combien plus appelleront-ils ainsi
ses domestiques... et ne craignez point ceux
qui ôtent la vie du corps et qui ne peuvent
faire mourir l’àme ; mais craignez plutôt celui
qui peut perdre l’âme et le corps dans la
géhenne.
Or, il faut bien le reconnaître, trop souvent
nous vivons dans la « crainte », mais non
celle de Dieu qui est le « commencement de
la sagesse ». Nous craignons de nous faire des
ennemis, de perdre ceci ou cela, de déplaire à
celui-ci où à celle-là, d’attiser la malignité publi
que, et finalement nous passons des compromis
avec Satan, voulant sauver notre réputation,
nous faisons bon marché de nos convictions, de
nos principes, de notre foi, nous devenons des
lâches auxquels le divin charpentier peut encore,
comme à Simon Pierre, adresser un regard
de doux reproche, car si nous ne le renions
pas par nos paroles, c’est par nos actions, sa
crifiant les justes causes par amour d’une paix
aussi égoïste qu’hypocrite.
Assez de tergiversations, chrétiens qui vou
lez d’une religion pure et sans tache, qui aimez
Celui que nous adorons comme notre puissant
Sauveur, qui croyez encore à la possibilité
d’un christianisme régénérateur des consciences
et créateur d’une humanité transformée :
aidez-nous à soutenir l’œuvre que nous avons
entreprise. C’est au péché que nous avons dé
claré la guerre : péché individuel, péché social,
péché national, péché international, péché qui
conduit à la ruine morale et à la condamnation
éternelle.
Soyons donc des gens déterminés à vaincre, en
nous souvenant des saintes paroles adressées à
Josué : « Forlilie-toi et prends courage. Ne
» l’épouvante point et ne t’effraie de rien; car,
» l’Eternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce
» que tu entreprendras. »
Elargissons nos cœurs. Si Paris valait bien
une messe, l’amour de l’humanité vaut bien que
nous oubliions les idées confessionnelles et les
formes religieuses qui nous divisent pour nous
unir dans un effort civique contre la guerre,
l’alcool et la misère. Notre foi en l’Evangile est
au-dessus des défaillances sectaires ou des œuvres
de contradiction, aussi peut-elle s’allier à tous les
hommes de bonne volonté qui travaillent au salut
social. H. HUCHET.
De leurs glaives ils forgeront des bêches, et de leurs lances des serpes ; une nation ne lèvera plus l’épée contre une autre,
et l’on n’apprendra plus l’art de la guerre
ABONNEMENTS
RÉDACTION
K)IStE(TIO\ :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
Henri HUCHET
—
—
France 1 Fr..
Union Postale... 2 —
Les opinions exprimées sont
libres et n’engagent que leurs
auteurs.
19. Place île PHôtel-de-Ville, 19
LE HAVRE
Les souscriptions sont reçues
avec reconnaissance.
Des conférences sont données
sur la paix, l’abstinence et
l’évangile-
Nous sommes fermement résoius à soutenir toutes iss convictions sincères, qui guidées par l’esprit de
l’E zangile ou l’amour de l’Humanité, luttent à outrance contre la guerre, l’alcool et la misère.
A NOUVELLE ANNÉE
RÉSOLUTIONS NOUVELLES
Avec l’année 1910, la 12 e de noire existence,
une nouvelle orientation s’ouvre pour {'Uni
versel et le mouvement pacifiste chrétien.
Jusqu’à ce jour, tout en étendant nos relations
nationales et internationales, nous piétinions un
peu sur place, nous marquions le pas, aussi
le parcours a-t-il été peu considérable.
Aujourd’hui, pacifistes,, l’heure est sonnée
de faire appel à toutes les énergies chrétiennes,
de rallier tous les militants évangéliques qui
pensent qu’il y a autre chose à faire que de se
croiser les bras devant le mal ; que de se con
tenter de quelques conversions individuelles,
si intéressantes soient-elles, quand le monde
meurt écrasé sous les charges du militarisme ;
quand le peuple agonise dans les affres de
l’alcoolisme ; quand la femme est livrée aux
douloureuses conséquences de la misère qui la
conduit d’étape en étape au chemin du déshon
neur.
Comptez les millions gaspillés, perdus sotte
ment, par les hommes qui s’empoisonnent avec
l’alcool et le tabac, et tout cela pour mieux
permettre aux Etats de forger des fers homi
cides, de ces engins infernaux qui coûtent,
comme les canons des cuirassés, la bagatelle
de 4 2 o,ooo francs l’un, et dont les obus de
420 kilos reviennent à i, 38 o francs chacun, en
sorte que si l’on tient compte du prix de la
charge de poudre, on arrive à ce résultat :
un cuirassé, faisant feu de tous ses canons pen
dant cinq minutes seulement, aura envoyé par
dessus bord une fortune de 5 oo,ooo francs
environ, sans compter les frais d’amortisse
ment, très élevés, puisque après i 5 o coups à
charge de combat les canons sont hors d’usage.
Que de retraites ouvrières, que de subsides
aux veuves, que de secours aux vieillards,
que de bien-être aux familles besoigneuses ne
pourrait-on pas accorder avec tout cet argent
dépensé en fumée guerrière et en vapeurs al
cooliques !
Un conseiller de l’Allemagne n’a-t-il pas eu
l’audace, dernièrement, de déclarer que pour
assurer les nouveaux impôts nécessités par la
surcharge des dépenses militaires : it fallait
encourager la consommation de l! eau-de-me , et
s’opposer par tous les moyens au mouvement
abstinent , en particulier par une organisation
internationa’e. En Russie, c’est mieux, on met
à l’ombre non les ivrognes, mais bien les tem
pérants pour crime de lèse-monopole. Après
cela, on peut boire à la santé des malfaiteurs et
des empoisonneurs publics.
Voilà les agissements avec lesquels on mène
les peuples enfants, telles sont les étrennes des
nations! Et contre ces actes criminels, contre ce
délire assassinées chrétiens se taisent,ainsi qu’on
me le faisait remarquer à propos des étrennes
utiles ou des objets de luxe qui agrémentent la
vie: les chrétiens, me disait-on, se scandalisent
de ce que « les femmes se parent» et ils n’ont pas
un mot d’indignation pourles a gouvernants qui
s’arment. » Us coulent le moucheron de la
mode pour mieux avaler le chameau du milita
risme. Incrédule, tu as raison. Nous aimons à
suivre les chemins battus et les sentiers faciles :
11e nous parle pas de la route du Calvaire.
Le Christ attend une autre attitude de ceux
qui se prétendent ses disciples, qu’ils se jettent
donc dans la mêlée avec cette confiance que si
« Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? »
Au reste, il suffît au disciple, a dit Jésus, d’être
comme son maître, et au serviteur d’être comme
son seigneur. S’ils ont appelé le père de famille
Béelzébul, combien plus appelleront-ils ainsi
ses domestiques... et ne craignez point ceux
qui ôtent la vie du corps et qui ne peuvent
faire mourir l’àme ; mais craignez plutôt celui
qui peut perdre l’âme et le corps dans la
géhenne.
Or, il faut bien le reconnaître, trop souvent
nous vivons dans la « crainte », mais non
celle de Dieu qui est le « commencement de
la sagesse ». Nous craignons de nous faire des
ennemis, de perdre ceci ou cela, de déplaire à
celui-ci où à celle-là, d’attiser la malignité publi
que, et finalement nous passons des compromis
avec Satan, voulant sauver notre réputation,
nous faisons bon marché de nos convictions, de
nos principes, de notre foi, nous devenons des
lâches auxquels le divin charpentier peut encore,
comme à Simon Pierre, adresser un regard
de doux reproche, car si nous ne le renions
pas par nos paroles, c’est par nos actions, sa
crifiant les justes causes par amour d’une paix
aussi égoïste qu’hypocrite.
Assez de tergiversations, chrétiens qui vou
lez d’une religion pure et sans tache, qui aimez
Celui que nous adorons comme notre puissant
Sauveur, qui croyez encore à la possibilité
d’un christianisme régénérateur des consciences
et créateur d’une humanité transformée :
aidez-nous à soutenir l’œuvre que nous avons
entreprise. C’est au péché que nous avons dé
claré la guerre : péché individuel, péché social,
péché national, péché international, péché qui
conduit à la ruine morale et à la condamnation
éternelle.
Soyons donc des gens déterminés à vaincre, en
nous souvenant des saintes paroles adressées à
Josué : « Forlilie-toi et prends courage. Ne
» l’épouvante point et ne t’effraie de rien; car,
» l’Eternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce
» que tu entreprendras. »
Elargissons nos cœurs. Si Paris valait bien
une messe, l’amour de l’humanité vaut bien que
nous oubliions les idées confessionnelles et les
formes religieuses qui nous divisent pour nous
unir dans un effort civique contre la guerre,
l’alcool et la misère. Notre foi en l’Evangile est
au-dessus des défaillances sectaires ou des œuvres
de contradiction, aussi peut-elle s’allier à tous les
hommes de bonne volonté qui travaillent au salut
social. H. HUCHET.
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