Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-07-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 juillet 1901 13 juillet 1901
Description : 1901/07/13 (N272). 1901/07/13 (N272).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32634713
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
PRIX DES ABONNEMENTS
par an 3 fr.
» 4 fr.
ADMINISTRATION ET REDACTION
15, RUE GASIMIR - PÉRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction.... Alfred HENRI
L’Imprimeur-Gérant.. F. LE ROY
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 j>
On traite à forfait
Le Havre et la Seine-Inférieure
Départements
Sus aux Agioteurs !
Dans le premier numéro de leur
feuille électorale le Radical Socia
liste Havrais, les frères Meyer ont
l’audace de prétendre que M. Denis
Guillot, dans un rapport au Conseil
municipal sur les Marchés à terme,
aurait approuvé sans réserve toutes
les opérations plus ou moins louches
qui s’abritent sous le couvert de
l’agiotage.
L’affirmation des frères Meyer est
tout le contraire de la vérité.
Voici en effet le passage caracté
ristique du rapport dans lequel, en
insistant sur l’intérêt qu’il y a pour
le Havre à rester un grand marché
de cafés, M. Denis Guillot demande
nne répression énergique des ma
nœuvres de Bourse et des tripo
tages. Nous citons textuellement :
« Pour cet article (le café), le
« Havre a acquis un rang prépon-
« dérant que l’étranger essaie en
« vain de lui ravir. Entraver les
« marchés à terme, les charger de
« taxes qui viendraient se superpo
se ser à ces innombrables contribu-
« tions indirectes déjà si lourdes
« pour le commerce et l’industrie,
« ce serait expatrier une partie no-
« table de notre activité. En même
« temps, la marine marchande en
« subirait le contre-coup, et avec
« elle toutes les professions qui se
« rattachent à la manutention des
« marchandises : journaliers, ca-
« mionneurs, ouvriers des Docks,
« C’est pour ces motifs que, nous
« plaçant aussi bien au point de vue
« de l’intérêt général du pays qu’à
« celui de nos intérêts locaux, nous
« n’hésitons pas à demander le rejet
« de la proposition de loi actuelle-
« ment soumise au Parlement.
« Est-ce à dire qu’il n’y ait rien à
« faire au point de vue de la sur-
< veillance de certaines opérations
« qui sont en dehors du jeu normal
« des affaires à terme? L’article 419
« du Code pénal, qui punit de peines
« sévères les « manœuvres fraudu-
< leuses » qui provoquent la hausse
« ou la baisse des prix des denrées
< ou marchandises, n’est pas abrogé.
< Qu’on en use le cas échéant.
« Qu'on réprime ces altérations de
< cote qui peuvent permettre à des
« intermédiaires peu scrupuleux
« de réaliser des bénéfices illégi-
< times sur leurs clients, ce qui
< constitue de véritables escroque-
« ries , tout le monde y applaudira.
< Qu’on aille même jusqu’à interdire
« soit directement, soit indirecte-
« ment, la spéculation aux adminis-
« trateurs des clearings , qui, en
« connaissant à fond la position
« d’une place sur tel ou tel article,
< pourraient abuser des secrets pro-
« fessionnels qu’ils détiennent, on
€ le conçoit aisément.
« Mais ces répressions et ces ré-
« formes d’ordre secondaire n’ont
« rien à voir avec le projet de loi
« qui a la prétention de donner par
« la voie fiscale une autre direction
« aux affaires, et qui léserait les
« intérêts les plus respectables »
Les frères Meyer sont-ils de bonne
foi quand ils affirment que M. Denis
Guillot approuve sans réserves
le fonctionnement actuel des mar
chés à terme? On voit qu’il va jus
qu’à demander la prison pour les
tripoteurs véreux. Ce n’est pas tout
à fait la même chose.
Et voilà comme on écrit l’histoire
dans le prospectus électoral des
frères Meyer !
*
* ¥
Dans le même prospectus, on se
livre à des appréciations de mauvais
goût sur diverses professions, ostréi
culteur, épicier, avocat, etc.
Serait-il indiscret de demander
aux patrons de la candidature
Meyer de bien vouloir préciser la
profession exacte de l’homme de leur
choix.
Est-il courtier en marchandises ?
Non évidemment, puisqu’il ne lui
passe pas entre les mains un seul
grain de café, et qu’il ne traite au
cune opération sur des marchandises
réelles. Il ne saurait certainement
pas distinguer un sac de moka d’un
sac de Gonaïves. Le jeu seul existe
pour lui : il joue à la hausse et à la
baisse. Un carnet et un crayon,
voilà tout son matériel commercial
et industriel. Il y a entre un courtier
en marchandises et lui la différence
qu’il y a entre un courtier en che
vaux et un bookmaker.
M. Léon Meyer est bookmaker en
cafés. C’est d’ailleurs un métier qui
ne le met jamais en relations avec
la classe ouvrière, dont il se soucie
comme un poisson d’une pomme.
GROTESQUE !
L’appel aux électeurs des frères
Meyer commence par cette énormité :
< Les dernières élections municipa-
« les ayant démontré qu’il était de
« toute nécessité aux véritables répu -
« blicains de s’organiser pour
« combattre la réaction qui livre' à
« chaque moment un nouvel assaut
« à la République, un groupe de ré-
« publieains a formé le Comité Radi-
« dical-Socialiste. »
Organiser quelque chose ! Comme
s’il n’était pas prouvé que les frères
Meyer étaient en tout et partout des
agents redoutables de désorganisation.
Mais parler des dernières élections
municipales révèle chez eux un aplomb
qiii passe les bornes permises.
Qui ne se souvient de ces listes pa
nachées qui circulèrent à deux repri
ses différentes? Au premier tour, cer
taine liste portait des noms de réac
tionnaires avérés mis au lieu et place
de bons républicains, et eut pour
résultat de faire passer M. Maillart.
Au deuxième tour, nouvelles radia
tions de nos amis, ce qui eût pour
effet de faire entrer M. Acher comme
36 e conseiller municipal.
Or, les frères Meyer se sont avoués
publiquement les auteurs de ces listes.
Leur bagage politique est des plus
maigres. Mais on voit cependant par
ces faits de quoi ils sont capables dans
l’avenir.
Et c’est avec de pareils titres qu’ils
prétendent donner des leçons de répu
blicanisme à un vétéran de notre Dé
mocratie Havraise !
Ch. Joly.
La Question des Droits sur l’Alcool
M. Rrot et ses amis, avec leur per
fidie ordinaire, ont depuis plusieurs
semaines déjà, fait campagne contre
M. Denis Guillot, en alléguant qu’il
était l’auteur responsable de la sur
taxe de 12 francs sur l’alcool, votée
par le Conseil municipal dans sa
séance du 19 octobre.
M. Denis Guillot s’est expliqué
nettement sur ce point dans la réuniou
publique du 10 juillet.
Rappelons que la Commission pro
posait 16 francs de surtaxe, et que
M. Encontre, appuyé par M. Brot,
proposait le vote de 18 centimes
additionnels sur les quatre contribu
tions directes. M. Denis Guillot,
opposé à une surtaxe trop forte a, en
présence de cette situation qui parais
sait insoluble, demandé une réduc
tion considérable du droit de 16 francs
proposé par la Commission, et la fixa
tion de ce droit à 11 francs.
Si M. Brot avait voté cette propo
sition qui a été repoussé par 19 voix
contre 14, cela aurait fait pour les
débitants un gain de 1 franc par hec
tolitre. C'est un franc de majoration que
les débitants doivent à M. Brot et à ses
amis , puisque le Conseil a voté une
surtaxe de 12 francs.
Il était bon de rectifier la vérité
altérée par les agents du comité
Meyer.
Dans sa réunion de mercredi der
nier, M. Léon Meyer, sans que rien
ait justifié une pareille allégation, a
prétendu que ceux qui combattaient
sa candidature faisaient de l’antisé
mitisme.
C’est là de la part de ce candidat
une sortie vraiment maladroite. Il
raisonne et parle comme ces cléricaux
qui, parce qu’on les combat, crient
qu’on attaque la religion.
11 importe de dissiper sur ce point
un malentendu.
La religion juive est une religion
comme une autre, qui n’a pas droit à
des privilèges spéciaux. Elle ne peut
exiger qu’on ne la discute pas, alors
qu’on discute les autres religions,
catholique, protestante, etc...
Que M. Leon Meyer, qui est un juif
très pratiquant, assidu à la synago
gue, et fidèle observateur des jeûnes
et du Yom-Kippour, ait droit à la
tolérance, personne ne peut le con
tester. Et, pour notre.part, nous ré
prouvons toutes les violences exercées
contre les pratiquants d’un culte,
quel qu’il soit.
Mais nous nous arrêtons là. Et
quand M. Léon Meyer va jusqu’à
prétendre qu’en le combattant on fait
de l’antisémitisme, il émet tout sim
plement la prétention de mettre la
religion juive en dehors et au-dessus
des autres. Nous protestons contre une
pareille théorie.
Comment M. Léon Meyer ne voit-
il pas qu’en parlant ainsi, il donne
raison à ceux qui redoutent la domi
nation des Juifs ? Oublie-t-il comment
a commencé l’antisémitisme algérien ?
Qu’il se renseigne sur cette question,
s’il l’ignore, et il apprendra que le
mouvement antisémite a commencé
à Constantine, où l’on a vu des israé-
lites se faire en masse les agents élec
toraux de l’opportunisme et provoquer
la division dans le parti républicain,
par de simples questions de person
nes.
La candidature de M. Léon Meyer
n’est-elle pas, elle aussi, une candi
dature de division républicaine ? Ne
se réduit-elle pas à une misérable
question personnelle, où les principes
ne sont nullement en jeu, et dans
laquelle on voit s’entredéchirer des
républicains qui se réclament du
même programme ?
UN SCANDALE
Nous apprenons de divers côtés que
la presque unanimité des signataires
de l’affiche du Comité Meyer déclarent
protester contre l'emploi abusif et
vraiment frauduleux qui a été fait de
leur nom.
On s’est présenté chez eux en leur
faisant croire qu’il s’agissait d’une
simple protestation contre les nou
veaux droits sur l’alcool, et l’on n’a
jamais demandé leur signature pour
patronner la candidature de M. Léon
Meyer au Conseil Général.
D’autre part, la proclamation du
Comité radical-socialiste au bas de
laquelle se trouvent les signatures,
ne leur a pas été soumise.
C’est donc là une véritable fraude
qui devrait attirer l’attention du
Parquet.
■ * ■— —
PSOTESTATIQNS
Parmi les protestations que nous
recevons relativement aux manœuvres
employées contre la candidature de
notre ami Denis Guillot, au profit de
M. Léon Meyer, nous n’avons que
l’embarras du choix. En voici une
qui émane d’un honorable commer
çant, bien connu dans le quartier des
Raffineries. Elle est adressée à M.
Denis Guillot :
« M. Denis Guillot,
« Je tiens à vous faire savoir com
ment mon nom figure sur la liste
Meyer.
« Ces messieurs se sont présentés
chez moi à midi, heure à laquelle je
suis très occupé, ma pensée a été que
vous vous désistiez. J’ai signé sans
me renseigner aucunement.
« Je ne m’occupe pas de politique,
mais j’ai mon opinion, elle vous a
toujours appartenue (mon vote vous
est acquis). Plusieurs voisins dupés,
comme moi, suivront mon exemple.
« Recevez, Monsieur le Conseiller
général, ma considération la plus dis
tinguée.
« 124, rue Gustave-Brindeau
« Havre, le 12 juillet 1901. »
L’honorable électeur dont nous re
produisons la lettre a bien raison.
MM. Brot et les frères Meyer passent
leurs temps à duper les électeurs.
TRIPOTAGES ËLECTORAOX
Dans la réunion, où M. Denis
Guillot a rendu compte de son man
dat, et qui a été l’objet d’un vote de
confiance, malgré les efforts de M.
Brot, ce dernier a fait un aveu qui est
à retenir.
Il a déclaré que, si le Comité radi
cal-socialiste avait arrêté son choix
sur M. Léon Meyer, c’est parce que
ni son compère Nicolle, ni lui Brot,
n’avaient pu accepter de se porter.
Il s’ensuit donc que M. Léon Meyer,
aux yeux mêmes de M. Brot, n’est
qu’un pis aller. On l’a pris faute de
mieux.
D’ailleurs, il faut que l’on sache
que la combinaison première de ces
Messieurs consistait à porter M. Ni
colle contre M. Denis Guillot, et,
dans ce but, on faisait depuis plus
d’un an une campagne sournoise
contre le Conseiller général du troi
sième canton. On disait tantôt qu’il
ne s’occupait pas des intérêts du can
ton, ce qui est un mensonge impudent,
— tantôt qu’il avait abandonné le
Comité démocratique, ce qui était
également faux, - tantôt qu'il avait
l’intention de ne pas se représenter
aux élections cantonales.
Grâce à ces manœuvres déloyales,
on espérait assurer le triomphe de M.
Nicolle, qui serait alors passé du Con
seil d’arrondissement au Conseil gé
néral. M. Brot aurait alors pris sa
place comme Conseiller d’arrondisse
ment, et le tour était joué.
Mais, pour diverses raisons, parmi
lesquelles celle tirée de son état de
santé n’est que secondaire, — car il en
est d’autres plus importantes,— M. Ni
colle n’a pu affronter personnellement
la lutte. Les compères qui voudraient
jouer dans le troisième canton le rôle
de grands électeurs, ont dû chercher
une autre combinaison, et ils ont
porté leur choix sur M. Léon Meyer.
Grand bien leur fasse ! Mais s’ils
s’imaginent que c’est, en marchant
derrière M. Léon Meyer qu’ils ramè
neront à eux le corps électoral écœuré
de leurs palinodies et de leurs vio
lences, nous croyons qu’ils se trom
pent.
LE ROLE DU COMI TÉ MEYER
L’œuvre de M. Brot et des frères
Meyer, apparaît bien maintenant sous
sou véritable jour. C’est une entre
prise de division républicaine et de
vengeance personnelle.
Ces Messieurs ont voulu soumettre
à leur direction le parti démocratique,
et n’ayant pu y réussir, ils s’atta
quent maintenant aux républicains
les plus fermes, à ceux qui, depuis
quinze ans, ont fait preuve de dévoue-»
ment à la République.
Ils avaient caressé dernièrement
l’espoir de faire de M. Denis Guillot
leur prisonnier. Dans ce but ils avaient
fait, le 29 mai, une démarche auprès
de lui pour lui offrir le patronage du
Comité radical-socialiste. M. Denis
Guillot ne pouvait évidemment lâcher
le Comité démocratique avec ce sans-
gêne et cette insoucience qui caracté
risent M. Brot. Il a invité les délégués
du Comité radical-socialiste à se
mettre £n rapport avec le Comité dé
mocratique. Ces Messieurs, qui ne
voient dans les élections que des ques
tions personnelles, ont refusé de suivre
le conseil qui leur était donné.
Ils sont évidemment sans excuse.
- Car il faut bien que l’on sache que,
I
par an 3 fr.
» 4 fr.
ADMINISTRATION ET REDACTION
15, RUE GASIMIR - PÉRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction.... Alfred HENRI
L’Imprimeur-Gérant.. F. LE ROY
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 j>
On traite à forfait
Le Havre et la Seine-Inférieure
Départements
Sus aux Agioteurs !
Dans le premier numéro de leur
feuille électorale le Radical Socia
liste Havrais, les frères Meyer ont
l’audace de prétendre que M. Denis
Guillot, dans un rapport au Conseil
municipal sur les Marchés à terme,
aurait approuvé sans réserve toutes
les opérations plus ou moins louches
qui s’abritent sous le couvert de
l’agiotage.
L’affirmation des frères Meyer est
tout le contraire de la vérité.
Voici en effet le passage caracté
ristique du rapport dans lequel, en
insistant sur l’intérêt qu’il y a pour
le Havre à rester un grand marché
de cafés, M. Denis Guillot demande
nne répression énergique des ma
nœuvres de Bourse et des tripo
tages. Nous citons textuellement :
« Pour cet article (le café), le
« Havre a acquis un rang prépon-
« dérant que l’étranger essaie en
« vain de lui ravir. Entraver les
« marchés à terme, les charger de
« taxes qui viendraient se superpo
se ser à ces innombrables contribu-
« tions indirectes déjà si lourdes
« pour le commerce et l’industrie,
« ce serait expatrier une partie no-
« table de notre activité. En même
« temps, la marine marchande en
« subirait le contre-coup, et avec
« elle toutes les professions qui se
« rattachent à la manutention des
« marchandises : journaliers, ca-
« mionneurs, ouvriers des Docks,
« plaçant aussi bien au point de vue
« de l’intérêt général du pays qu’à
« celui de nos intérêts locaux, nous
« n’hésitons pas à demander le rejet
« de la proposition de loi actuelle-
« ment soumise au Parlement.
« Est-ce à dire qu’il n’y ait rien à
« faire au point de vue de la sur-
< veillance de certaines opérations
« qui sont en dehors du jeu normal
« des affaires à terme? L’article 419
« du Code pénal, qui punit de peines
« sévères les « manœuvres fraudu-
< leuses » qui provoquent la hausse
« ou la baisse des prix des denrées
< ou marchandises, n’est pas abrogé.
< Qu’on en use le cas échéant.
« Qu'on réprime ces altérations de
< cote qui peuvent permettre à des
« intermédiaires peu scrupuleux
« de réaliser des bénéfices illégi-
< times sur leurs clients, ce qui
< constitue de véritables escroque-
« ries , tout le monde y applaudira.
< Qu’on aille même jusqu’à interdire
« soit directement, soit indirecte-
« ment, la spéculation aux adminis-
« trateurs des clearings , qui, en
« connaissant à fond la position
« d’une place sur tel ou tel article,
< pourraient abuser des secrets pro-
« fessionnels qu’ils détiennent, on
€ le conçoit aisément.
« Mais ces répressions et ces ré-
« formes d’ordre secondaire n’ont
« rien à voir avec le projet de loi
« qui a la prétention de donner par
« la voie fiscale une autre direction
« aux affaires, et qui léserait les
« intérêts les plus respectables »
Les frères Meyer sont-ils de bonne
foi quand ils affirment que M. Denis
Guillot approuve sans réserves
le fonctionnement actuel des mar
chés à terme? On voit qu’il va jus
qu’à demander la prison pour les
tripoteurs véreux. Ce n’est pas tout
à fait la même chose.
Et voilà comme on écrit l’histoire
dans le prospectus électoral des
frères Meyer !
*
* ¥
Dans le même prospectus, on se
livre à des appréciations de mauvais
goût sur diverses professions, ostréi
culteur, épicier, avocat, etc.
Serait-il indiscret de demander
aux patrons de la candidature
Meyer de bien vouloir préciser la
profession exacte de l’homme de leur
choix.
Est-il courtier en marchandises ?
Non évidemment, puisqu’il ne lui
passe pas entre les mains un seul
grain de café, et qu’il ne traite au
cune opération sur des marchandises
réelles. Il ne saurait certainement
pas distinguer un sac de moka d’un
sac de Gonaïves. Le jeu seul existe
pour lui : il joue à la hausse et à la
baisse. Un carnet et un crayon,
voilà tout son matériel commercial
et industriel. Il y a entre un courtier
en marchandises et lui la différence
qu’il y a entre un courtier en che
vaux et un bookmaker.
M. Léon Meyer est bookmaker en
cafés. C’est d’ailleurs un métier qui
ne le met jamais en relations avec
la classe ouvrière, dont il se soucie
comme un poisson d’une pomme.
GROTESQUE !
L’appel aux électeurs des frères
Meyer commence par cette énormité :
< Les dernières élections municipa-
« les ayant démontré qu’il était de
« toute nécessité aux véritables répu -
« blicains de s’organiser pour
« combattre la réaction qui livre' à
« chaque moment un nouvel assaut
« à la République, un groupe de ré-
« publieains a formé le Comité Radi-
« dical-Socialiste. »
Organiser quelque chose ! Comme
s’il n’était pas prouvé que les frères
Meyer étaient en tout et partout des
agents redoutables de désorganisation.
Mais parler des dernières élections
municipales révèle chez eux un aplomb
qiii passe les bornes permises.
Qui ne se souvient de ces listes pa
nachées qui circulèrent à deux repri
ses différentes? Au premier tour, cer
taine liste portait des noms de réac
tionnaires avérés mis au lieu et place
de bons républicains, et eut pour
résultat de faire passer M. Maillart.
Au deuxième tour, nouvelles radia
tions de nos amis, ce qui eût pour
effet de faire entrer M. Acher comme
36 e conseiller municipal.
Or, les frères Meyer se sont avoués
publiquement les auteurs de ces listes.
Leur bagage politique est des plus
maigres. Mais on voit cependant par
ces faits de quoi ils sont capables dans
l’avenir.
Et c’est avec de pareils titres qu’ils
prétendent donner des leçons de répu
blicanisme à un vétéran de notre Dé
mocratie Havraise !
Ch. Joly.
La Question des Droits sur l’Alcool
M. Rrot et ses amis, avec leur per
fidie ordinaire, ont depuis plusieurs
semaines déjà, fait campagne contre
M. Denis Guillot, en alléguant qu’il
était l’auteur responsable de la sur
taxe de 12 francs sur l’alcool, votée
par le Conseil municipal dans sa
séance du 19 octobre.
M. Denis Guillot s’est expliqué
nettement sur ce point dans la réuniou
publique du 10 juillet.
Rappelons que la Commission pro
posait 16 francs de surtaxe, et que
M. Encontre, appuyé par M. Brot,
proposait le vote de 18 centimes
additionnels sur les quatre contribu
tions directes. M. Denis Guillot,
opposé à une surtaxe trop forte a, en
présence de cette situation qui parais
sait insoluble, demandé une réduc
tion considérable du droit de 16 francs
proposé par la Commission, et la fixa
tion de ce droit à 11 francs.
Si M. Brot avait voté cette propo
sition qui a été repoussé par 19 voix
contre 14, cela aurait fait pour les
débitants un gain de 1 franc par hec
tolitre. C'est un franc de majoration que
les débitants doivent à M. Brot et à ses
amis , puisque le Conseil a voté une
surtaxe de 12 francs.
Il était bon de rectifier la vérité
altérée par les agents du comité
Meyer.
Dans sa réunion de mercredi der
nier, M. Léon Meyer, sans que rien
ait justifié une pareille allégation, a
prétendu que ceux qui combattaient
sa candidature faisaient de l’antisé
mitisme.
C’est là de la part de ce candidat
une sortie vraiment maladroite. Il
raisonne et parle comme ces cléricaux
qui, parce qu’on les combat, crient
qu’on attaque la religion.
11 importe de dissiper sur ce point
un malentendu.
La religion juive est une religion
comme une autre, qui n’a pas droit à
des privilèges spéciaux. Elle ne peut
exiger qu’on ne la discute pas, alors
qu’on discute les autres religions,
catholique, protestante, etc...
Que M. Leon Meyer, qui est un juif
très pratiquant, assidu à la synago
gue, et fidèle observateur des jeûnes
et du Yom-Kippour, ait droit à la
tolérance, personne ne peut le con
tester. Et, pour notre.part, nous ré
prouvons toutes les violences exercées
contre les pratiquants d’un culte,
quel qu’il soit.
Mais nous nous arrêtons là. Et
quand M. Léon Meyer va jusqu’à
prétendre qu’en le combattant on fait
de l’antisémitisme, il émet tout sim
plement la prétention de mettre la
religion juive en dehors et au-dessus
des autres. Nous protestons contre une
pareille théorie.
Comment M. Léon Meyer ne voit-
il pas qu’en parlant ainsi, il donne
raison à ceux qui redoutent la domi
nation des Juifs ? Oublie-t-il comment
a commencé l’antisémitisme algérien ?
Qu’il se renseigne sur cette question,
s’il l’ignore, et il apprendra que le
mouvement antisémite a commencé
à Constantine, où l’on a vu des israé-
lites se faire en masse les agents élec
toraux de l’opportunisme et provoquer
la division dans le parti républicain,
par de simples questions de person
nes.
La candidature de M. Léon Meyer
n’est-elle pas, elle aussi, une candi
dature de division républicaine ? Ne
se réduit-elle pas à une misérable
question personnelle, où les principes
ne sont nullement en jeu, et dans
laquelle on voit s’entredéchirer des
républicains qui se réclament du
même programme ?
UN SCANDALE
Nous apprenons de divers côtés que
la presque unanimité des signataires
de l’affiche du Comité Meyer déclarent
protester contre l'emploi abusif et
vraiment frauduleux qui a été fait de
leur nom.
On s’est présenté chez eux en leur
faisant croire qu’il s’agissait d’une
simple protestation contre les nou
veaux droits sur l’alcool, et l’on n’a
jamais demandé leur signature pour
patronner la candidature de M. Léon
Meyer au Conseil Général.
D’autre part, la proclamation du
Comité radical-socialiste au bas de
laquelle se trouvent les signatures,
ne leur a pas été soumise.
C’est donc là une véritable fraude
qui devrait attirer l’attention du
Parquet.
■ * ■— —
PSOTESTATIQNS
Parmi les protestations que nous
recevons relativement aux manœuvres
employées contre la candidature de
notre ami Denis Guillot, au profit de
M. Léon Meyer, nous n’avons que
l’embarras du choix. En voici une
qui émane d’un honorable commer
çant, bien connu dans le quartier des
Raffineries. Elle est adressée à M.
Denis Guillot :
« M. Denis Guillot,
« Je tiens à vous faire savoir com
ment mon nom figure sur la liste
Meyer.
« Ces messieurs se sont présentés
chez moi à midi, heure à laquelle je
suis très occupé, ma pensée a été que
vous vous désistiez. J’ai signé sans
me renseigner aucunement.
« Je ne m’occupe pas de politique,
mais j’ai mon opinion, elle vous a
toujours appartenue (mon vote vous
est acquis). Plusieurs voisins dupés,
comme moi, suivront mon exemple.
« Recevez, Monsieur le Conseiller
général, ma considération la plus dis
tinguée.
« Havre, le 12 juillet 1901. »
L’honorable électeur dont nous re
produisons la lettre a bien raison.
MM. Brot et les frères Meyer passent
leurs temps à duper les électeurs.
TRIPOTAGES ËLECTORAOX
Dans la réunion, où M. Denis
Guillot a rendu compte de son man
dat, et qui a été l’objet d’un vote de
confiance, malgré les efforts de M.
Brot, ce dernier a fait un aveu qui est
à retenir.
Il a déclaré que, si le Comité radi
cal-socialiste avait arrêté son choix
sur M. Léon Meyer, c’est parce que
ni son compère Nicolle, ni lui Brot,
n’avaient pu accepter de se porter.
Il s’ensuit donc que M. Léon Meyer,
aux yeux mêmes de M. Brot, n’est
qu’un pis aller. On l’a pris faute de
mieux.
D’ailleurs, il faut que l’on sache
que la combinaison première de ces
Messieurs consistait à porter M. Ni
colle contre M. Denis Guillot, et,
dans ce but, on faisait depuis plus
d’un an une campagne sournoise
contre le Conseiller général du troi
sième canton. On disait tantôt qu’il
ne s’occupait pas des intérêts du can
ton, ce qui est un mensonge impudent,
— tantôt qu’il avait abandonné le
Comité démocratique, ce qui était
également faux, - tantôt qu'il avait
l’intention de ne pas se représenter
aux élections cantonales.
Grâce à ces manœuvres déloyales,
on espérait assurer le triomphe de M.
Nicolle, qui serait alors passé du Con
seil d’arrondissement au Conseil gé
néral. M. Brot aurait alors pris sa
place comme Conseiller d’arrondisse
ment, et le tour était joué.
Mais, pour diverses raisons, parmi
lesquelles celle tirée de son état de
santé n’est que secondaire, — car il en
est d’autres plus importantes,— M. Ni
colle n’a pu affronter personnellement
la lutte. Les compères qui voudraient
jouer dans le troisième canton le rôle
de grands électeurs, ont dû chercher
une autre combinaison, et ils ont
porté leur choix sur M. Léon Meyer.
Grand bien leur fasse ! Mais s’ils
s’imaginent que c’est, en marchant
derrière M. Léon Meyer qu’ils ramè
neront à eux le corps électoral écœuré
de leurs palinodies et de leurs vio
lences, nous croyons qu’ils se trom
pent.
LE ROLE DU COMI TÉ MEYER
L’œuvre de M. Brot et des frères
Meyer, apparaît bien maintenant sous
sou véritable jour. C’est une entre
prise de division républicaine et de
vengeance personnelle.
Ces Messieurs ont voulu soumettre
à leur direction le parti démocratique,
et n’ayant pu y réussir, ils s’atta
quent maintenant aux républicains
les plus fermes, à ceux qui, depuis
quinze ans, ont fait preuve de dévoue-»
ment à la République.
Ils avaient caressé dernièrement
l’espoir de faire de M. Denis Guillot
leur prisonnier. Dans ce but ils avaient
fait, le 29 mai, une démarche auprès
de lui pour lui offrir le patronage du
Comité radical-socialiste. M. Denis
Guillot ne pouvait évidemment lâcher
le Comité démocratique avec ce sans-
gêne et cette insoucience qui caracté
risent M. Brot. Il a invité les délégués
du Comité radical-socialiste à se
mettre £n rapport avec le Comité dé
mocratique. Ces Messieurs, qui ne
voient dans les élections que des ques
tions personnelles, ont refusé de suivre
le conseil qui leur était donné.
Ils sont évidemment sans excuse.
- Car il faut bien que l’on sache que,
I
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