Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1900-09-23
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 septembre 1900 23 septembre 1900
Description : 1900/09/23 (N230). 1900/09/23 (N230).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263429h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
5* Année — N # 230
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 23 Septembre 1900.
B'ÉPOîJ
Année
Organe du Parti Républicain Démocratique
Prix des Insertions
Annonces
Réclames!
25 centimes la ligne
Le Havre et la Seine-Inférieure
Départements
Secrétaire de la Rédaction
L’Imprimeur-Gérant
Alfred HENRI
F. LE ROY
On traite à forfait
Le Cas de M. Marck
Dans son numéro du 15 courant,
le Progrès, qui passe pour le moni
teur officiel de la Bourse du Travail,
relate la dernière réunion générale
des syndicats à la Salle Franklin.
De son compte rendu, nous extrayons
le passage suivant qu’il est utile de
signaler :
Marck se lève à son tour.
Il s’élève contre les attaques dirigées
contre la Bourse.
La mairie est à nous, travailleurs,
comme elle est aux bourgeois, si on com
met Vinfamic de supprimer la Bourse
du Travail, nous assaillerons la mairie.
Mais ce n’est pas ce qu’on veut, ce
qu’on veut surtout, c’est supprimer le
secrétariat de la Bourse pour y mettre
une créature du Conseil, seriez-vous
assez lâches pour laisser faire cela, ca
marades ?
Jusqu’à présent, nous avons at
tendu vainement un démenti ou une
rectification à ces paroles avant de
les commenter. Elles sont graves,
en effet. Comment, un employé sa
larié de la Ville se permet de cla
mer que si l’on supprime son poste,
ou même si l’on en change le titu
laire : « Nous assaillerons la Mairie. »
A-t-on jamais vu un fonctionnaire
s’élever avec autant de véhémence
contre les pouvoirs publics et se ré
volter contre eux ? Est-il permis de
laisser perpétrer impunément un
tel appel à l’émeute et à la guerre
civile ?
Car, il apparaît nettement que ce
que recherche avant tout M. Marck,
c’est conserver son emploi. Et pour
cela, il déclare ne pas hésiter sur le
choix des moyens : prendre d’assaut
l’Hôtel de Ville au moment du vote
du budget. Voilà qui est simple,
mais plus difficile à réaliser. Nous
ne supposons pas, d’autre part, que
les conseillers municipaux se lais
sent intimider par ces objurgations
révolutionnaires ; et nous voulons
croire que, le moment venu, ils ju
geront sans haine comme sans
crainte. Mais, encore une fois, peut-
on laisser se produire de telles me
naces en public, alors que, sous des
Incitations analogues, nous avons
vu une bande d’énergumènes piller
la pharmacie de notre honorable
maire. '
La Bourse du Travail, plus que
tout autre, nous en demandons le
maintien, parce nous la considérons
comme un rouage utile de la vie
économique. Est-ce à dire que l’on
ne doive améliorer son fonctionne
ment ? Faut-il la laisser devenir un
centre d’agitation révolutionnaire,
Un Etat dans l’Etat, une commune
dans la commune. Faut-il la laisser
s’égarer vers des doctrines funestes
et priver les véritables travailleurs
des améliorations et des bienfaits
qu’elle est susceptible de leur appor
ter en restant dans sa sphère d’in
fluence?
Quand M. Marck aura-t-il com
pris que ses démonstrations sont
plus nuisibles qu’utiles à la cause
des ouvriers et qu’un emploi plus
pondéré, plus judicieux de son temps
serait autrement profitable à l'in
térêt bien entendu de la masse la
borieuse.
Qu’il prenne l’exemple de Keufer,
secrétaire de la Fédération du livre
qui s’attache sans bruit, mais avec
combien d’à-propos, à l’amélioration
du sort de la corporation des typo
graphes si compromis par la grève
de 1878 et par l’introduction des
machines à composer.
M. Marck voudrait qu’avec ses
doctrines, les bourgeois, qui sont
aussi des contribuables, continuas
sent à payer les fonds qui le
nourrissent et à donner ainsi à leurs
ennemis des verges pour les fouet
ter. Rien n’est plus maladroit. Les
bourgeois répondront :
— Au lieu de favoriser et d’a
mender les relations entre le capital
et le travail, vous fomentez la lutte
des classes. Que ceux qui sont de
votre avis vous soutiennent et vous
payent, quant à nous, nous ne vou
lons plus rien savoir.
M’est avis qu’un pareil langage
ne serait pas du goût du secrétaire
actuel de la Bourse du Travail.
Je sais bien que la réunion de la
salle Franklin dont il s’agit, orga
nisée sans doute à l’instigation de
M. Mark, avait surtout pour but de
de le sauvegarder et non la Bourse
du Travail, qu’aucun de nos élus ne
cherche à supprimer. Toutefois, il
est nécessaire que la direction de
celle-ci soit modifiée. Aux travail
leurs de le comprendre. Tôt ou tard,
nous en avons la conviction, ils se
rendront sagement à l’évidence.
Quant à M. Marck, qui s’est, mis
dans ce mauvais cas, il est de son
devoir de fournir des explications.
Nous voulons croire, pour le mo
ment, qu’on lui attribue à tort des
paroles qu’il n’a point prononcées
dans ce sens et qu’il les rétractera.
Autrement ce dilemne célèbre se
poserait de ?ant lui : « Se soumettre
ou se démettre. »
Alf. HENRI.
—««jjp*—
FAUX BRUITS
Certains journaux, dont les direc
teurs prennent leurs désirs pour des
réalités, font cirqjilér le bruit invrai
semblable de la dissolution du cabinet
Waldeck- Rousseau.
Le cabinet, est-il utile de le dire?
est fermement résolu à rester à son
poste de combat. Il va mettre à pro
fit le reste des vacances pour faire les
diverses mouvements si importants
qui sont devenus nécessaires, notam
ment le mouvement judiciaire et le
mouvement préfectoral, et pour choi
sir le nouveau titulaire du gouverne
ment de l’Algérie.
CORDIALEfflEMT... PROBABLEMENT
S’il est quelqu’un qui, jamais, ne
doute de rien, c'est bien M. Millevoye
Chaque jour, dans la Patrie, avec une
superbe assurance, il affirme, prédit,
annonce ; c’est merveilleux !
Hier il disait, à propos du banquet
décommandé par le Conseil municipal,
en parlant de M. Loubet, qu’il acca
blait de ses conseils, de ses avertisse
ments :
« Le président eût été accueilli
cordialement à l’Hôtel de Ville et
probablement acclamé. »
Sans doute, si les républicains
avaient cru pouvoir accepter l’invita
tion de M. Grébauval, le président de
la République eût été acclamé. Mais ça
n’était pas un cas à prévoir. Tous re
fusaient et, seuls, les réactionnaires
auraient pris place à la table du vélo
drome de Vincennes. Il y avait donc
peu de chances pour que M. Loubet
y reçut un accueil cordial.
Et puis, M. Gaston Méry, l’auteur
des deux brochures intitulées Loubet-
la-Honte, se fût-il abstenu de parader
comme secrétaire du Conseil général,
ou se serait-il résigné à saluer respec
tueusement l’homme qu’il n’a cessé
de diffamer?
M. Millevoye aurait dû poser la
question à son ami de la Libre Parole
avant de produire son affirmation.
A. G.
—
ÉLECTIONS
Une élection sénatoriale et deux
élections législatives ont eu lieu diman
che. M. Demarçay a été élu sénateur
de la Vienne. M. Vigoureux, député
de la Haute-Loire, et Clémentel, dé
puté du Puy-de-Dôme. Tous trois
sont d’opinion républicaine. Un na
tionaliste, qui se présentait contre
M. Demarçay, a obtenu un chiffre de
voix ridicule.
. ■—eaatg|ga»i ...— - — -
LUS GRÈVES
Rarement on a pu observer une
période de grèves aussi longue et aussi
générale, tant au point de vue des
corporations qu’à celui des pays où
elles s’étendent.
En France, les grévistes de la bat-
tellerie de la Seine commencent à re
prendre leur travail petit à petit. A
Rouen, centre du mouvement, des
conférences devaient ûtre faites par
MM. Coûtant et Clovis Hugues. Ces
messieurs, au dernier moment, se sont
fait remplacer par M. Chassaing, dé
puté de la Seine, lequel, à la suite de
la réunion qui avait été organisée,
s’est rendu, accompagné des délégués
des grévistes, auprès de MM. Carmin
et Duchemin, administrateurs de la
Compagnie la Seine.
Ces messieurs ont fait part des
concessions que la Compagnie était
décidée de faire : l’augmentation de
traitements pour les chalands, par
tage de la prime entre les hommes
d’équipe, augmentation correspon
dante pour les capitaines et les méca
niciens à la réduction qu’ils subiront
sur les primes, reconnaissance du syn
dicat, promesse qu’il ne sera fait au
cun renvoi pour faits de grève, paie
ment à tous les grévistes de leurs ap
pointements depuis le 1 er septembre.
Les délégués, revenus ensuite à la
Bourse du Travail, ont fait connaître
aux grévistes la réponse qui venait
de leur être faite. Mais, déclarant se
solidariser avec les capitaines et les
mécaniciens qui n’obtiennent pas
d’augmentation du fait de ces propo
sitions, l’assemblée a voté, au scrutin
secret, la continuation de la grève par
113 voix contre 44.
Aucun incident n’a marqué la
journée.
La Compagnie la £eine CO mpte
qu’une quarantaine de grévistes re
prendront le travail aujourd’hui avec
une augmentation sur leurs anciens
salaires, offerte à quelques-uns indi
viduellement.
A Marseille, les ouvriers cordon
niers de l’équipement militaire de la
maison Simon viennent au nombre
de 150 environ, de se mettre en grève,
demandant l’application du tarif de
Lyon et de Marseille.
La grève des boulangers semble
devoir se terminer rapidement, grâce
à l’intervention du secrétaire général
de la préfecture. Un grand nombre
d’ouvriers réintègrent chez leurs pa
trons.
Néanmoins, les membres de la
commission de la grève, dans une
entrevue qu’ils on eue hier matin
avec le secrétaire général, ont mani
festé l’intention, au cas où ils n’ob
tiendraient pas satisfaction, de re
pousser toutes les offres des patrons,
mais de reprendre le travail, en de
mandant au maire de reviser les im
penses et réduire la taxe, afin défaire
bénéficier la population de l’augmen
tation qu’ils n’ont pu obtenir.
La situation des ouvriers des hui
leries reste la même. La grève conti
nue ; les patrons demeurent irréduc
tibles.
A Saint-Etienne;, les auxilaires de
la Mine aux mineurs ont tenu, hier,
la réunion annoncée. Us ont décidé de
soumettre le litige au Syndicat des
mineurs de la Loire et d’accepter sa
décison.
Le syndicat tranchera également le
cas du mineur Peyrard, qui se plaint
d’avoir été congédié injustement.
A l’étranger, la grève des mineurs
de Pensylvanie, commencée lundi, a
pris une extension considérable.
M. Mitchell, président de l’Union
des travailleurs des mines, a déclaré,
mardi soir, que 112,000 mineurs ont
cessé le travail. Dans le premier dis
trict, il y a 75,000 grévistes sur
75,000 employés. A Edwards-ville,
les femmes menacent de refuser la
nourriture à ceux qui continueront
de travailler.
Le prix du charbon, à New-York,
s’élève dans des proportions considé
rables. La hausse est déjà de 50 cents
à 1 dollar par tonne. Si la grève se
continue longtemps, les usines devront
être fermées.
Enfin, à Rome, les cochers de fiacre
viennent de se mettre en grève. Ils
demandent que le service extraordi
naire des tramways soit limité à la
reprise des pèlerinages pour l’année
Sainte.
TABLEAUX VIVANTS
Les Hommes à l’Exposition
Se mêler aux visiteurs pour re
cueillir les impressions et écouter les
propos, équivaut à une véritable
étude de mœurs. De combien de
scènes amusantes ou instructives
n’est-on pas témoin !
C’est surtout là où la foule se
presse pour emporter, de la visite à
l’Exposition, un souvenir plus ou
moins précieux, que la moisson est
abondante. On s arrache positivement
ces mille riens, ces bagatelles que,
sous forme d’images, d’éventails, d’é
chantillons, 1 on classera de retour à
la maison. Les poches s’emplissent;
on est positivement débordé, mais
1 empressement qu on met à augmen
ter la collection témoigne de la joie
qu on éprouvé à pouvoir conserver un
souvenir palpable de la visite.
Dans ces batailles quotidiennes
qu il faut livrer autour de certains
exposants, particulièrement prodigues
de leurs dons intéressés, les femmes
se font remarquer par leur acharne
ment. Résignés, les hommes qui les
accompagnent les suivent docilement,
se prêtant avec plus ou moins d’en
thousiasme a leurs petites combinai
sons pour participer à la distribution.
Toujours à l’avant, elles les encou
ragent, ne ménageant d’ailleurs pas
les reproches quand ils s’éclipsent ou
ne mettent pas, à leur gré, assez
d’empressement à seconder leurs ef
forts.
— Passe derrière moi, disent les
femmes a leurs maris ; n’ayons pas
l’air d’être ensemble, et « on nous en
donnera deux ! »
Il n’y a qu’à s’exécuter.
Mais, parfois, le mari revient bre
douille.
Et toi? Eh bien ! Tu n’as rien !
Mais c’est ridicule ! Tu n’oses jamais !
Si c’est comme ça, ce n’est pas la peine
de venir avec moi! Tu comprends
bien que si tu ne demandes pas, on ne
te donnera rien !
Et la scène se renouvelle quelque
pas plus loin. Les exposants généreux
qui distribuent leurs petites réclames,
dont quelques-unes feront la joie des
enfants, sont tellement entourés,
qu’ils ne peuvent suffire et ne donnent
qu’à ceux qui demandent. Ils ne vont
naturellement pas chercher les mains
qui négligent de se tendre.
Mais les hommes se montrent plus
rebelles à ce genre d’exercice, et ce
n’est que poussés par leurs moitiés
qu’ils payent de leur personne. Us ne
sont pas venus là pour cela. Mais ce
que la femme veut !...
J. de B.
DH CURÉ INGÉNIEUX
Dans une commune du départe
ment de l’Ailier il existe un curé à
l’esprit fécond, à l’imagination bril
lante, qui vient brusquement de
rompre avec les vieilles routines d’an-
tan et qui essaye d’unir dans un
mariage saugrenu les belles décou
vertes de la science avec les ineptes
et primitives manifestations d’une
religion ayant l’ignorance pour sym
bole. Ecoutez plutôt.
Ce curé au caractère mal fait ne
peut s’entendre avec aucun sacris
tain. Pourtant il faut un sacristain
pour dire la messe et anôner les
quelques réponses nécessaires à l’offi
ciant.
Que faire alors ?
C est la ou l imagination de notre
curé s’est montré ingénieuse.
Vous savez ce que c’est qu’un pho
nographe ? ITotre curé qui le sait
également s’est dit qu’il était très
facile de remplacer son sacristain par
un phonographe ; pour cela il s’est
mis devant un appareil, a récité la,
messe comme devant un autel, mais
a eu soin de ne faire fonctionner le
T
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 23 Septembre 1900.
B'ÉPOîJ
Année
Organe du Parti Républicain Démocratique
Prix des Insertions
Annonces
Réclames!
25 centimes la ligne
Le Havre et la Seine-Inférieure
Départements
Secrétaire de la Rédaction
L’Imprimeur-Gérant
Alfred HENRI
F. LE ROY
On traite à forfait
Le Cas de M. Marck
Dans son numéro du 15 courant,
le Progrès, qui passe pour le moni
teur officiel de la Bourse du Travail,
relate la dernière réunion générale
des syndicats à la Salle Franklin.
De son compte rendu, nous extrayons
le passage suivant qu’il est utile de
signaler :
Marck se lève à son tour.
Il s’élève contre les attaques dirigées
contre la Bourse.
La mairie est à nous, travailleurs,
comme elle est aux bourgeois, si on com
met Vinfamic de supprimer la Bourse
du Travail, nous assaillerons la mairie.
Mais ce n’est pas ce qu’on veut, ce
qu’on veut surtout, c’est supprimer le
secrétariat de la Bourse pour y mettre
une créature du Conseil, seriez-vous
assez lâches pour laisser faire cela, ca
marades ?
Jusqu’à présent, nous avons at
tendu vainement un démenti ou une
rectification à ces paroles avant de
les commenter. Elles sont graves,
en effet. Comment, un employé sa
larié de la Ville se permet de cla
mer que si l’on supprime son poste,
ou même si l’on en change le titu
laire : « Nous assaillerons la Mairie. »
A-t-on jamais vu un fonctionnaire
s’élever avec autant de véhémence
contre les pouvoirs publics et se ré
volter contre eux ? Est-il permis de
laisser perpétrer impunément un
tel appel à l’émeute et à la guerre
civile ?
Car, il apparaît nettement que ce
que recherche avant tout M. Marck,
c’est conserver son emploi. Et pour
cela, il déclare ne pas hésiter sur le
choix des moyens : prendre d’assaut
l’Hôtel de Ville au moment du vote
du budget. Voilà qui est simple,
mais plus difficile à réaliser. Nous
ne supposons pas, d’autre part, que
les conseillers municipaux se lais
sent intimider par ces objurgations
révolutionnaires ; et nous voulons
croire que, le moment venu, ils ju
geront sans haine comme sans
crainte. Mais, encore une fois, peut-
on laisser se produire de telles me
naces en public, alors que, sous des
Incitations analogues, nous avons
vu une bande d’énergumènes piller
la pharmacie de notre honorable
maire. '
La Bourse du Travail, plus que
tout autre, nous en demandons le
maintien, parce nous la considérons
comme un rouage utile de la vie
économique. Est-ce à dire que l’on
ne doive améliorer son fonctionne
ment ? Faut-il la laisser devenir un
centre d’agitation révolutionnaire,
Un Etat dans l’Etat, une commune
dans la commune. Faut-il la laisser
s’égarer vers des doctrines funestes
et priver les véritables travailleurs
des améliorations et des bienfaits
qu’elle est susceptible de leur appor
ter en restant dans sa sphère d’in
fluence?
Quand M. Marck aura-t-il com
pris que ses démonstrations sont
plus nuisibles qu’utiles à la cause
des ouvriers et qu’un emploi plus
pondéré, plus judicieux de son temps
serait autrement profitable à l'in
térêt bien entendu de la masse la
borieuse.
Qu’il prenne l’exemple de Keufer,
secrétaire de la Fédération du livre
qui s’attache sans bruit, mais avec
combien d’à-propos, à l’amélioration
du sort de la corporation des typo
graphes si compromis par la grève
de 1878 et par l’introduction des
machines à composer.
M. Marck voudrait qu’avec ses
doctrines, les bourgeois, qui sont
aussi des contribuables, continuas
sent à payer les fonds qui le
nourrissent et à donner ainsi à leurs
ennemis des verges pour les fouet
ter. Rien n’est plus maladroit. Les
bourgeois répondront :
— Au lieu de favoriser et d’a
mender les relations entre le capital
et le travail, vous fomentez la lutte
des classes. Que ceux qui sont de
votre avis vous soutiennent et vous
payent, quant à nous, nous ne vou
lons plus rien savoir.
M’est avis qu’un pareil langage
ne serait pas du goût du secrétaire
actuel de la Bourse du Travail.
Je sais bien que la réunion de la
salle Franklin dont il s’agit, orga
nisée sans doute à l’instigation de
M. Mark, avait surtout pour but de
de le sauvegarder et non la Bourse
du Travail, qu’aucun de nos élus ne
cherche à supprimer. Toutefois, il
est nécessaire que la direction de
celle-ci soit modifiée. Aux travail
leurs de le comprendre. Tôt ou tard,
nous en avons la conviction, ils se
rendront sagement à l’évidence.
Quant à M. Marck, qui s’est, mis
dans ce mauvais cas, il est de son
devoir de fournir des explications.
Nous voulons croire, pour le mo
ment, qu’on lui attribue à tort des
paroles qu’il n’a point prononcées
dans ce sens et qu’il les rétractera.
Autrement ce dilemne célèbre se
poserait de ?ant lui : « Se soumettre
ou se démettre. »
Alf. HENRI.
—««jjp*—
FAUX BRUITS
Certains journaux, dont les direc
teurs prennent leurs désirs pour des
réalités, font cirqjilér le bruit invrai
semblable de la dissolution du cabinet
Waldeck- Rousseau.
Le cabinet, est-il utile de le dire?
est fermement résolu à rester à son
poste de combat. Il va mettre à pro
fit le reste des vacances pour faire les
diverses mouvements si importants
qui sont devenus nécessaires, notam
ment le mouvement judiciaire et le
mouvement préfectoral, et pour choi
sir le nouveau titulaire du gouverne
ment de l’Algérie.
CORDIALEfflEMT... PROBABLEMENT
S’il est quelqu’un qui, jamais, ne
doute de rien, c'est bien M. Millevoye
Chaque jour, dans la Patrie, avec une
superbe assurance, il affirme, prédit,
annonce ; c’est merveilleux !
Hier il disait, à propos du banquet
décommandé par le Conseil municipal,
en parlant de M. Loubet, qu’il acca
blait de ses conseils, de ses avertisse
ments :
« Le président eût été accueilli
cordialement à l’Hôtel de Ville et
probablement acclamé. »
Sans doute, si les républicains
avaient cru pouvoir accepter l’invita
tion de M. Grébauval, le président de
la République eût été acclamé. Mais ça
n’était pas un cas à prévoir. Tous re
fusaient et, seuls, les réactionnaires
auraient pris place à la table du vélo
drome de Vincennes. Il y avait donc
peu de chances pour que M. Loubet
y reçut un accueil cordial.
Et puis, M. Gaston Méry, l’auteur
des deux brochures intitulées Loubet-
la-Honte, se fût-il abstenu de parader
comme secrétaire du Conseil général,
ou se serait-il résigné à saluer respec
tueusement l’homme qu’il n’a cessé
de diffamer?
M. Millevoye aurait dû poser la
question à son ami de la Libre Parole
avant de produire son affirmation.
A. G.
—
ÉLECTIONS
Une élection sénatoriale et deux
élections législatives ont eu lieu diman
che. M. Demarçay a été élu sénateur
de la Vienne. M. Vigoureux, député
de la Haute-Loire, et Clémentel, dé
puté du Puy-de-Dôme. Tous trois
sont d’opinion républicaine. Un na
tionaliste, qui se présentait contre
M. Demarçay, a obtenu un chiffre de
voix ridicule.
. ■—eaatg|ga»i ...— - — -
LUS GRÈVES
Rarement on a pu observer une
période de grèves aussi longue et aussi
générale, tant au point de vue des
corporations qu’à celui des pays où
elles s’étendent.
En France, les grévistes de la bat-
tellerie de la Seine commencent à re
prendre leur travail petit à petit. A
Rouen, centre du mouvement, des
conférences devaient ûtre faites par
MM. Coûtant et Clovis Hugues. Ces
messieurs, au dernier moment, se sont
fait remplacer par M. Chassaing, dé
puté de la Seine, lequel, à la suite de
la réunion qui avait été organisée,
s’est rendu, accompagné des délégués
des grévistes, auprès de MM. Carmin
et Duchemin, administrateurs de la
Compagnie la Seine.
Ces messieurs ont fait part des
concessions que la Compagnie était
décidée de faire : l’augmentation de
traitements pour les chalands, par
tage de la prime entre les hommes
d’équipe, augmentation correspon
dante pour les capitaines et les méca
niciens à la réduction qu’ils subiront
sur les primes, reconnaissance du syn
dicat, promesse qu’il ne sera fait au
cun renvoi pour faits de grève, paie
ment à tous les grévistes de leurs ap
pointements depuis le 1 er septembre.
Les délégués, revenus ensuite à la
Bourse du Travail, ont fait connaître
aux grévistes la réponse qui venait
de leur être faite. Mais, déclarant se
solidariser avec les capitaines et les
mécaniciens qui n’obtiennent pas
d’augmentation du fait de ces propo
sitions, l’assemblée a voté, au scrutin
secret, la continuation de la grève par
113 voix contre 44.
Aucun incident n’a marqué la
journée.
La Compagnie la £eine CO mpte
qu’une quarantaine de grévistes re
prendront le travail aujourd’hui avec
une augmentation sur leurs anciens
salaires, offerte à quelques-uns indi
viduellement.
A Marseille, les ouvriers cordon
niers de l’équipement militaire de la
maison Simon viennent au nombre
de 150 environ, de se mettre en grève,
demandant l’application du tarif de
Lyon et de Marseille.
La grève des boulangers semble
devoir se terminer rapidement, grâce
à l’intervention du secrétaire général
de la préfecture. Un grand nombre
d’ouvriers réintègrent chez leurs pa
trons.
Néanmoins, les membres de la
commission de la grève, dans une
entrevue qu’ils on eue hier matin
avec le secrétaire général, ont mani
festé l’intention, au cas où ils n’ob
tiendraient pas satisfaction, de re
pousser toutes les offres des patrons,
mais de reprendre le travail, en de
mandant au maire de reviser les im
penses et réduire la taxe, afin défaire
bénéficier la population de l’augmen
tation qu’ils n’ont pu obtenir.
La situation des ouvriers des hui
leries reste la même. La grève conti
nue ; les patrons demeurent irréduc
tibles.
A Saint-Etienne;, les auxilaires de
la Mine aux mineurs ont tenu, hier,
la réunion annoncée. Us ont décidé de
soumettre le litige au Syndicat des
mineurs de la Loire et d’accepter sa
décison.
Le syndicat tranchera également le
cas du mineur Peyrard, qui se plaint
d’avoir été congédié injustement.
A l’étranger, la grève des mineurs
de Pensylvanie, commencée lundi, a
pris une extension considérable.
M. Mitchell, président de l’Union
des travailleurs des mines, a déclaré,
mardi soir, que 112,000 mineurs ont
cessé le travail. Dans le premier dis
trict, il y a 75,000 grévistes sur
75,000 employés. A Edwards-ville,
les femmes menacent de refuser la
nourriture à ceux qui continueront
de travailler.
Le prix du charbon, à New-York,
s’élève dans des proportions considé
rables. La hausse est déjà de 50 cents
à 1 dollar par tonne. Si la grève se
continue longtemps, les usines devront
être fermées.
Enfin, à Rome, les cochers de fiacre
viennent de se mettre en grève. Ils
demandent que le service extraordi
naire des tramways soit limité à la
reprise des pèlerinages pour l’année
Sainte.
TABLEAUX VIVANTS
Les Hommes à l’Exposition
Se mêler aux visiteurs pour re
cueillir les impressions et écouter les
propos, équivaut à une véritable
étude de mœurs. De combien de
scènes amusantes ou instructives
n’est-on pas témoin !
C’est surtout là où la foule se
presse pour emporter, de la visite à
l’Exposition, un souvenir plus ou
moins précieux, que la moisson est
abondante. On s arrache positivement
ces mille riens, ces bagatelles que,
sous forme d’images, d’éventails, d’é
chantillons, 1 on classera de retour à
la maison. Les poches s’emplissent;
on est positivement débordé, mais
1 empressement qu on met à augmen
ter la collection témoigne de la joie
qu on éprouvé à pouvoir conserver un
souvenir palpable de la visite.
Dans ces batailles quotidiennes
qu il faut livrer autour de certains
exposants, particulièrement prodigues
de leurs dons intéressés, les femmes
se font remarquer par leur acharne
ment. Résignés, les hommes qui les
accompagnent les suivent docilement,
se prêtant avec plus ou moins d’en
thousiasme a leurs petites combinai
sons pour participer à la distribution.
Toujours à l’avant, elles les encou
ragent, ne ménageant d’ailleurs pas
les reproches quand ils s’éclipsent ou
ne mettent pas, à leur gré, assez
d’empressement à seconder leurs ef
forts.
— Passe derrière moi, disent les
femmes a leurs maris ; n’ayons pas
l’air d’être ensemble, et « on nous en
donnera deux ! »
Il n’y a qu’à s’exécuter.
Mais, parfois, le mari revient bre
douille.
Et toi? Eh bien ! Tu n’as rien !
Mais c’est ridicule ! Tu n’oses jamais !
Si c’est comme ça, ce n’est pas la peine
de venir avec moi! Tu comprends
bien que si tu ne demandes pas, on ne
te donnera rien !
Et la scène se renouvelle quelque
pas plus loin. Les exposants généreux
qui distribuent leurs petites réclames,
dont quelques-unes feront la joie des
enfants, sont tellement entourés,
qu’ils ne peuvent suffire et ne donnent
qu’à ceux qui demandent. Ils ne vont
naturellement pas chercher les mains
qui négligent de se tendre.
Mais les hommes se montrent plus
rebelles à ce genre d’exercice, et ce
n’est que poussés par leurs moitiés
qu’ils payent de leur personne. Us ne
sont pas venus là pour cela. Mais ce
que la femme veut !...
J. de B.
DH CURÉ INGÉNIEUX
Dans une commune du départe
ment de l’Ailier il existe un curé à
l’esprit fécond, à l’imagination bril
lante, qui vient brusquement de
rompre avec les vieilles routines d’an-
tan et qui essaye d’unir dans un
mariage saugrenu les belles décou
vertes de la science avec les ineptes
et primitives manifestations d’une
religion ayant l’ignorance pour sym
bole. Ecoutez plutôt.
Ce curé au caractère mal fait ne
peut s’entendre avec aucun sacris
tain. Pourtant il faut un sacristain
pour dire la messe et anôner les
quelques réponses nécessaires à l’offi
ciant.
Que faire alors ?
C est la ou l imagination de notre
curé s’est montré ingénieuse.
Vous savez ce que c’est qu’un pho
nographe ? ITotre curé qui le sait
également s’est dit qu’il était très
facile de remplacer son sacristain par
un phonographe ; pour cela il s’est
mis devant un appareil, a récité la,
messe comme devant un autel, mais
a eu soin de ne faire fonctionner le
T
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