Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-31
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 décembre 1914 31 décembre 1914
Description : 1914/12/31 (A34,N12198). 1914/12/31 (A34,N12198).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172364x
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/12/2020
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus tort Tirage des Journaux de la Région
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Lettre dn loir de I’fln
pour le petit Soldat
qui n’en receura pas
"j Éh! oui, mon jeune brave, l’idée m’est
vernie de penser a toi, à toi que tout le
juonde oublie.
Le sort se montra injuste à ton égard. Il
,flt de toi, dès l’enfance, le pauvre petit
gars qui va tout seul. La vie te reçut sans
sourire et sans joie, dans la tristesse de
l’abandon. Des illusions de la famille, tu
û’as qonservé que le souvenir déjà lointain
de .voisins bienfaisants qtft auraient pu
être des façons de parents adoptifs si l’in-
fortune et la mort n’étaient venus boulever-
ser des projets etd.es rêves.
L- Alors tu fus l’enfant du village, celui
que le village accueillait, mais ne sa-
vait point aimer, le gosse anonyme que le
hasard emporte et ballotte, au gré des faits,
au gré des choses, un pauvre être, affamé
ci&neclion, épris du désir de se rendre
.ylile, de mériter sa place au foyer, à la table
commune, comme les autres ; un nouveau.
*fPoildeCarotte» plus intéressant encore
que l’aîné, car tu n’avais même pas comme
^uLaux heures de détresse, la bonne fortuné
ije pouvoir te confier à un brave bonhomme
de père, bourru mais compatissant.
Et tout doucement, au fil grisdesmois.des
années, le régiment vint, le régiment avec
Sa communauté fraternelle, le nivellement
de ses classes sociales, la fusion intime
des esprits et des coeurs dans la noblesse
’dü Devoir à remplir.
Il semblait que le grand destin égalitaire
dut alors te faire entrer dans la loi générale
& que, noyé dans l’ensemble, tu dus par-
tager également ses soucis et ses joies.
La camaraderie rapprocha assurément et
joignit tes pensées aux autres, avec leur
commua cortège d’aspirations et d'es-
poirs.
La vie de caserne, d’abord, celle du
çamp ensuite, puis celle — plus forte et
'plus ardente — du champ de bataille, t’ap-
portèrent comme aux autres leur part d’é-
motions, de misère, d’enthousiasme.
! Mais un destin perfide continuait de te
harceler, mon petit gars.
■ Tu fus le « soldat qpLflfi. reçoit jamais do
lettre », la pauvre âme en peine à qui per
.sonne n'ôcrit, l’oublié, que le sergent de
jàur n’appelle jamais du seuil de la cham-
bré pour lui remettre, dans une enveloppe,
ï’écho d’un souvenir ami...
! Et tu connus parfois sous l’uniforme, petit
pioupiou, l’amertume ravivée de l’abandon.
Ces instants, je le sais, furent mornes et
mélancoliques, comme barbelés de cruauté
et d’ennui.
| Car, enfin, pourquoi étais-tu, plutôt
qu’un autre, le «soldat qui ne reçoit pas
de lettre ? ». Pourquoi la combinaison mé-
chante des choses voulut-elle que ta « con-
naissance » ne sut point écrire, et que la
malice d’une coïncidence fit que tous les
scribes-de bonne volonté du village fussent
partis aux armées, depuis le garçon de l’é-
picière jusqu’au valet de ferme, jusqu’à
l’instituteur, à qui la payse eut bien vo-
lontiers payé un petit bout de correspon-
dance du simple aveu de son roman d’a-
mour?...
Oui, pourquoi, tous ces éléments divers,
ces circonstances concordantes et revê-
ches, ces hasards rabat-joie ont-ils si una-
nimement comploté pour t’enlever un plai-
sir pourtant bien légitime, et fait de toi le
«soldat qui ne reçoit pas de lettre. »
f. Pourquoi es-tu demeuré celui qui tente
d’bubller sa peine en écoutant la joie
des autres, en s’imaginant être un instant
te destinataire heureux des pattes de mou-
ches, le-petit troupier qu’on embrasse ten-
drement au bas du dernier feuillet, et qui
garde précieusement les « nouvelles du
nays », dans la poehe intérieure de son
Met, contre sa chemise, pour qu’elles
soient plus près de son coeur que leur bonne
Affection réchauffe. Pourquoi ?...
Les journées passent et rien ne vient,
pas même la réponse à la carte postale labo-
rieusement écrite, l’autre jour, au moment
de partir pour la relève de la tranchée et
qui, dans la naïveté de sa forme, avait à la
fois la cordialité d’un bonjour et la tristesse
émue d’un adieu.
11 ne sera pas dit, mon petit gars, que
vivra la grande semaine des lettres sans
que tu aies la tienne,toi aussi. Elle est plus
longue peut-être, mais aussi cordiale que
tes autres. »
Je te l’écris ici en y mettant le meilleur
de nos eoeurs.Ces lignes te portent mes sou-
gsife de bonne année, de bonne santé, et de
Afospérité» comine on dit encore au village,
'pies pourraient peuMtre comprendre des
mots de réconfort.. Luxe inutile, attention
superflue. Tu ne serais pas soldat de France
si l’entrain et le courage ne logeaient en ta
Compagnie.
' Tu leur devras un jour,mon gars.de con-
naître la joie de la victoire, les galons de
caporal en attendant les autres, qui sait ?
te citation à l’ordre du jour, ton nom impri-
mé tout vif dans les feuilles publiques et
jeté eu quatre coins du monde.
Le moyen est excellent, souviens-t-en,
pour se rappeler au souvenir des absents, et
'çtest un merveilleux procédé que je te re-
commande pour cesser d’être un jour le
fesoldat qui ne reçoit pas de lettre. »
1' Onsedécouvre alors des collections d’amis
imprévus, des garçons qui s’ignoraient la
fveule et qui ne connaissent que toi le len-
demain. parce qu’un peu de ta jeune re-
'nomuiécrejaîilit sur eux, qu’ils s’en ser-
inent et que la vanité humaine est un mai
incurable.
, Mais ce sont là de bien graves réflexions
‘pour un jour de voeux et de souhaits. Et tu
|t',inquiètes si peu des philosophies, heureux
troupier qui reçois maintenant des lettres,
n Bonne année/ petit, et bonue chance 1
ÀLBEtVC-HEfiRENSCHMIUT
LA FIN
DU
Mousquet
Le Courrier de Saigon nous apporte nne
émou vante relation de l’heroïsme de nos
marins du Mous-guet qui fut coulé le 9 no-
vembre par VEmden.
Le Mousquet accomplissait alors nn service
de surveillance. Il faisait route au Sud-
Guest, à raison de cinq noeuds et demi, et
se trouvait à 14 milles au Nord du « Swim-
ming ciub » de Penang.
A la chaufferie se trouvaient alors de garde
le quartier-maître chauffeur (label, le mate-
lot chauffeur Danic et le matelot annamite
Dieu. Le quartier-maître chauffeur Le Gall
entretenait de l’ean chaude.
Le mécanicien principa Boursier passait
le service au premier maître Provost. Etaient
de service dans la machine : le quartier-
maître mécanicien Ducbêue, remplaçant le
chef de quart ; le quartier-maître Levant,
les ouvriers Royer, Kadoneuf et Garnùug.
Le second maître de timonerie aperçut un
navire de guerre qui sortait de Penang, IL _
alla prévenir le conamandant — lé lieute-
nant de vaisseau Théroine — qui vint aussi-
tôt snr la passerelle et ernt reconnaître le
croiseur Ÿarmouth, de ta marine anglaise. Il
fit mettre le cap, à 120 tours, sur le pseudo-
bâtiment allié.
Le croiseur stoppa et se remit en marche
à nne vive allure. Puis il ralentit et mit le
cap également sur le Mousquet. Ce dernier
hissa ses couleàrs. Il était 6 h. 45.
Le commandant avait résolu de laisser le
croiseur taire iui-même ta demande des si-
gnaux de reconnaissance.
A 7 heures moins une minute, le bâtiment
hissa le pavillon allemand. An moment mê-
me où l’Emden se révélait ainsi, ses canons
ouvraient le feu. La distance qui le séparait
du Mousquet était de deux mules et demi.
Ses obus dépassant le but et n’ayant servi
qu'à régler le tir, allèrent tomber au delà-
du contre-torpilleur.
Le commandant Théroine fit appeler aux
postes de combat. Il fit exécuter, par T.S.F.,
un signe convenu de concentration.
Le second m ûtre de timonerie alla préve-
nir les officiers, pendant que le quartier-
maître Cozic avertissait l’équipage.
M. Boursier fît aussitôt pouss r les feux.
Venaient de descendre à la chaufferie le
quartier-maître Chapelain, les matelots Ba-
ratje «t Vaiogno, la cjnarliflr-maître et les
matelots annamites Trong et Tri.
Les dispositions de combat furent prises
avec rapidité. Les hommes étaient à peine à
leurs postes qu’une première salve tomba
sur ie Mousquet. Des sections turent aussitôt,
mises hors de combat. Ua projectile blessa
grièvement le mécanicien Houzé et le timo-
nier breveté Pegé.Des éclats d’obus traver-
sèrent nne chaudière et un projectile vint
tuer deux télégraphistes à leur poste de
T.S.F., MM. Albertini et Pietri.
Les enseignes de vaisseau, MM. Carissan
et de Torcy, montèrent sur la passerelle,
précédés par le quartier-maître de timone-
rie Cozic, qui prit la barre pendant que ie
timonier Stephan descendait aux signaux.
Le second-maître fourrier Mourgues, qui
montait à la passerelle à ce moment, fut
blessé gravement au flanc par un éclat
d’obus.
Le commandant Théroine donna l’ordre
d'augmenter la vitesse. M. Boursier et le pre-
mier maître mécanicien descendirent aux
machines pour taire exécuter cet ordre.
Le quartier-maître Gaiia, aidé par le ga-
bier André, le matelot électricien B gay et je
matelot canonnier Savelii, enlevèrent la sai-
sine de la torpille.
Le quartier-maître canonnier Henrtaux, le
matelot Perrot, le mécanicien Lefort ouvri-
rent le ien à tribord.
Une deuxième salve de VEmden atteignit le
poste d’équipage où elle fit une voie d’eau.
Un éclat drebus vint frapper, sur la passe-
relle, M. de Torcy, qui tomba à l'endroit mê-
me où il se trouvait.
D’autres éclats de projectiles défonçaient
les chaudières. La vapeur s’échappait par les
portes des soutes à charbon. Les machines
stoppèrent,
M. Boursier, constatant que sa présence
était inutile, remonta sur le pont. Au mo-
ment où il mettait le pied sur le caillebou,
un éclat de tôle lui coupa ie corps en deux.
Le premier maître mécanicien et le per-
sonnel des machines vinrent également sur
ie pont, à l’exception dn quartier-maître Le-
vant, qui se coucha sur le parquet des ma-
chines* et du matelot Royer, qui s’abrita der-
rière les bâtis.
Le personnel des chaufferies, brûlé par ia
vapeur, monta sur le pont. MM. Le Gall et
Bretje y furent tués par des éclats de projec-
tiles, ainsi que le chauffeur Goffic qui se
trouvait près de la cuisine.
Le quariier-maitre Heurteanx fut tué au
moment où il venait de crier :
— Et snrtont visez bien i
Le canonnier Perrot tut tué au même mo-
ment ; et le clairon Hamen, qui servait des
munitions à la pièce, reçut la blessure dont
il devait mourir ie lendemain. Le quartier-
maître Buchêne fut blessé grièvement à la
jambe.
Le contre-torpilleur commença à s’enfon-
cer par l’avant. L‘Emdcn se porta sur son
arriére.
L’enseigne de vaisseau Garissan quitta la
passerelle pour aller à 1 arrière, et il eût, à
ce moment ia jambe horriblement ble$see,la
cuisse déchiquetée.
L’enseigne de vaisseau De Torcy, qui
s’était reievé en compagnie du second-maître
fourrier, blessé aussi, quitta la passe-
rollô»
Des éclats d’obus blessèrent le quartier-
maître torpilleur 6-tsel et le quartier-maître
mécanicien Santourche.
On tenta d’amener I’QH des bertons qui,
eu glissant tomba snr ie second-maître Le-
fèvre. Ce dernier disparut.
Le Mousquet avait tout son avant plongé
dans l’eau, VEmden interrompit le feu.
Le commandant à ce moment-là seule-
ment, descendit de la passerelle et se mit à
passer des bouees de sauvetage et des cail-
iebotis aux blessés.
Lui-même avait, au moins, une blessure a
la tête ; deux filets de sang, venant du des-
sous de sa casquette, couraient de sa tempe
à la joue. -, ■ .
La quartier-maître Chapatain, sortant de
la chaufferie : cria : « Le bateau coule t »
Les hommes qui se trouvaient encore en
état de le faire sautèrent à la mer.
L'Emden ouvrit le feu de nouveau.
Cozic fut blessé au bas de la passerelle où,
près de lui, Siéphan venait d’être gravement
atteint.
Le second maître torpilleur Marboeuf, qui,
plongé dans l’eau, se retenait au liston, fut
décapité par nn obus.
Le commaadam Téroine revint à l’avant,
et passa deux bouées, Fane à Stéphan, l’au-
tre à Gozic.
Le contre-torpilleur glissa sur son avant
et coula definitivement.
Les survivants se tenaient sur l’eau, au
moyen de bouées de caillebotis et de barils
3F
* *
Après avoir paru nager sans trop de diffi -
enltés, le commandant fat aperça par ie
canonnier Colloch qui alla vers lui et le
soutint sur un coffre à pavillons auquel il
était agrippé.
Mais nn Annamite, nommé Tri, qui se
maintenait du côté opposé du coffre, ent le
malheureux geste de lâcher cette épave.
Alors le coffre chavira. Le lieutenant de
vaisseau Theroine et le matelot Colloch dis—
parareut tous les deux. Mais ce dernier seul
revient à la surface. Gn ne revit plus le
commandant.
L’enseigne de vaisseau Carissan deman-
dant alors du secours, fat saisi par ie même
Colloch qai alla le déposer sur le coffre à
pavillons retourné, parvenant à i’y maintenir
jusqu'à l’arrivee d’une embarcation de VEm-
den.
Le croiseur mit deux embarcations à la
mer,et ces dernières, commençant par les
survivants qui snrnageaient le plus loin, les
recueillit tans, à l’exception d’un Annamite
nommé Huong. Ce dernier, éponvanté par
l’idee de tomber entre les mains des Alle-
mands, préffcra s’éloigner sur un baril flot-
tant. Une ees barques de VEmden allait pour-
tant le rejoindre, quand, par un coup de
sirène, le croisenr rappela tont ie monde.
Nos torpilleurs commençaient à être en
vne.
A bord de VEmden, les survivants non
blesses forent parqués sur le pont durant
ie jour, et, la nuit, dans la batterie aux
chines.
Les blessés forent installés aussitôt dans
l’infirmerie da bord où l’an des médecins
allemands pansa les moins gravement at-
teints, pendant qu’on autre médecin se pré-
parait a faire les opérations graves.
An dire de Provost, VEmden avait repris sa
route à raison de 18 à 20 noeuds, et, d’après
Evinec, il alla d’abord à l’ouest puis au nord.
La vitesse ne fut diminuée qu’au bout de
vingt-quatre heures.'
Les blessés les plus graves forent opérés
les premiers. L'enseigne de vaisseau Carris-
san voulut être opéré ie dernier.
Les matelots allemands donnèrent des vê-
tements (en très mauvais état sans doute,
mais ils n’avaient rien de mieux) aux pri-
sonniers.
Bn officier de réserve qui parlait français
interrogea nos marins. Il déclara que VEm-
den avait aperça le d’Ibervilte, mais ne l’avait
pas canonné pour ne pas atteindre des car-
gos neutres qui se trouvaient à côté. Par
contre, ni la Fronde, ni le Pistolet, ni les tor-
pilleurs no forent ape^çus par le croisenr.
Dans la nuit du 28 au 29, Barbaroux et
Stephan moururent des suites de leurs bles-
sures à bord de VEmden. Il y eut, pour leur
immersion, de la part des officiers et de
l’équipage dn croiseur, une émouvante dé-
monstration. Tout l’équipage prit la tenue
a* 1. Un détachement en arme3 rendit les
honneurs militaires, et tous les officiers en
tenue, parmi lesquels était le prince de
Hohenzoilern, neveu du Kaiser, se trouvè-
rent groupés autour du commandant de
VEmden, qoi avait fait ensevelir les deux dé-
pouilles mortelles dans denx pavillons anx
couleurs de la France. Le commandant réci-
ta les prières des morts. Puis il prononça
une allocution en allemand qn’il termina
par ces mots prononcés en français :
« Nous prions pour ces braves, qui sont
morts des hlèssnres reçues dans un combat
glorieux, »
Dans la nuit dn 29 au 30, VEmden rencon-
tra, vers quatre heures du matin, uncargo
anglais auquel il remit les blessés, à l’excep-
tion de l’an de ces derniers, Salducci, qui
monrat, lai aussi, le soir du 29, à bord dù
croiseur.
T Ce tut le prince de Hohenzoilern qui vou-
lut aller Ini-même installer les blessés à bord
dn Newbum.
En raison de l'état grave de l’enseigne
Garissan, le commandant de VEmden en-
joignit an Newbum — qni allait a Singapore
— de se rendre directement à Sabang.
Le clairon Hamon monrat vers six heures
da soir. Le Newbum arriva à Sabang à neuf
heures.
Le lieutenant de vaissean commandant ie
Serdang, de la marine hollandaise, vint à
bord se rendre compte de l’état des trans-
bordés et prescrire les mesures nécessaires.
Les survivants non blesses forent dirigés
sur les casernes de Sabang ; les blessés fo-
rent conduits à l’hôpital militaire. Aux uns
et aux autres, dès leur débarquement, tons
les soins désirables forent donnés en literie,
en toilette, en vêtements, en aliments.
Les marins français cas»raès à Sabang fo-
rent habilles da neuf et reçurent des unifor-
mes de marins hoLandiis fort élégants. On
leur prodigua tomes les marques possibles
de sympathie. Même, ils reçurent une
solde.
Les blessés forent partagés entre les soins,
dévoués à l’envi, des trois médecins de Sa-
bang : le médecin de l’hôpital, le médecin
des casernes et ua médecin civil.
Des funérailles imposantes furent faites à
l’enseigne de vaissean Carissan, mort trois
heures aprèa son débarnnement, et an clai.
ron Hamon. Toute la garnison fut sous les
armes et rendit les honneurs. Un général
hollandais, en tournée d’inspection. Te gou-
verneur de Sabang et le commandant dn Ser-
dang prononcèrent des discours exaltant la
bravoure des combattants et honorant nos
morts.
■ . . •• O . 1
L’Incident du « Tennessee »
Washington, 30 décembre.
M. Wilson a préparé l’envoi à la Porte,
d’nne note énergique relative anx incidents
qni se sont produits durant le séjour des
navires américains dans les eaux turques.
Vapeur coulé par une Mine
Londres, 34 décembre.
On mande de Wisbeck au Lloyd que le va-
peur Glasgow a heurté une mine et a coulé a
pic, dans ia mer du Nord.
Deux survivants ont été recueillis par un
vapeur. ££■„.. ,
On ignore le sort du reste de l’équipage.^
LA GUERRE
± JOTJ-RIVEEÎ
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 30 décembre, 15 heures. ,
En Belgique, nous avo^s gagné un
peu de terrain. Dans la région de
Nieuport, en face des polders au Nord
de Lombaertzyde, l’ennemi a violem-
ment bombardé Saint-Georges que
nous mettons en état de défense. Nous
avons enlevé un point d’appui alle-
mand, au Sud-Est de Zonnebeke, sur
la route Becelaere-Passchendaele.
De la Lys à l’Oise, rien à signaler.
Dans la vallée de l’Aisne et en
Champagne, l’ennemi a manifesté un*:
recrudescence d’acüuitô qui s’est tra-
duite surtout par un violent bombar>
dement auquel notre artillerie lourde
a efficacement répondu.
En Argonne,nous avons légèrement
progressé dans la région du Four-de-
Paris.
Entre l’Argonne et la Moselle, ca-
nonnade sur tout le front, particuliè-
rement intense sur les Hauts de
Meuse.
Dans les Vosges, l’ennemi a pronon-
cé sur la Tête-de-Faux, une attaque
qui a été repoussée.
En Haute-Alsace, nous consolidons
nos positions. L’artillerie lourde a ré-
duit au silence les obusiers allemands
qui bombardaient Aspach-le-Haut.
Dec. 30a - 3 p.m.
We gained a little ground in Belgium.
In the région of Nieuport, facing the
plains north ol Lombaertzyde, the enemy
bomba rrteri violently St-Ge^rges xyliich we
are putting in a strate of défense. •
We hâve carried a point appui south-cast
of Zonnebeke ou the road Becclaere-Pess-
chendaele.
From the Lys to the Oise nothing to
report. In the Aisne valiey and in Cham-
pagne, the foe showed renewed activity by
a violent bombardment, to which our heavy
artillery replied efficaciously. In the Ar-
gonne we progressed slightly in lhe région
of Four de Paris. Between the Argonne
and the Moselle, oannonading on the whole
ront particnlarey violent on the Meuse
heights.
In the Vosges, the foe attacked. Tète de
Faux without success.
In Upper-Alsace we are fortifying our
positions. Our heavy artillery silenced the
german howitzers, which bombarded
Aspach-le-Haut.
Paris, 23 heures.
On ne signale pas d’incidents im-
portants, sauf quelques bombarde-
ments dans la région d’Arras et sur
les Hauts-de-Meuse et des progrès
ëh Champagne qui semblent devoir
être assez sensibles.
Le mauvais temps a persisté sur
la plus grande partie du front.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Petrograd, 30 décembre.
Un communiqué de l’état-major du géné-
ralissime dit : Nous avons repoussé, en
leur causant des pertes sérieuses, les alle-
mands au Sud-Est de, Skierniewice. L’en-
nemi a passé à la défensive entre Piiitza
et la Vistule Supérieure. Il a évacué com-
plètement la rive gauche du Nida.
Du 18 au 26 nous avons fait prisonniers
200 officiers et 15.000 soldats et nous avons
pris 40 mitrailleuses.
Le retraite de l’ennemi dans la région
des cols Dukla sur les voies de Lisko pré-
sente un caractère précipité et désordonné.
Nous avons fait dans cette région 5,000 pri-
sonniers.
Petrograd, 30 décembre.
Armée dn Caucase : Dans la région
tynok, loo îluaaco uni pris rolTGIlSlV© Dl
occupé Merdenek,
Près de Sarykamysch, ils combattent avec
succès l’armée marchant vers le Nord-
Ouest.
Dans la direction de Soyomer et de Cho-
rossan, une série d’attaques acharnées pro-
noncées par les Turcs ont été repoussées
par des contre-attaques à la baïonnette.
Les Turcs commettent des atrocités sur
les habitants inoffensifs et massacrent les
populations de villages entiers. Des procès-
verbaux constatent ces faits.
Le Plan allemand
A ÉCHOUE EN F0L03NZ
_ Pelrograd, 28 décembre.
On attend toujours anxieusement la ré-
ponse à la question : « Que vont faire à pré-
sent les Allemands ? » Il est évident qu’ils
doivent modifier leur tactique. Leur
avance sur Varsovie n’était pas une avance
stratégique, mais était plutôt une manoeuvre
de tactique. Le bat était de sanver ia Silésie
d’une invasion.
Four y parvenir, il fallait empêcher la pri-
se de Cracovie par l*>s Russes, et le général
von Hindenbnrg a >ta le plan imaginé par
ie colonel Hoftman, professeur de tactique à
i’academie militaire de Berlin, Ce fut alors
la concentration à Thorn de troupes nom-
breuses et une avance rapide dans la direc-
tion de Varsovie.
La capitale de la Pologne n’était pas le réel
objectif de ia stratégie allemande, mais elle
fut menacée afin d’obliger les Russes à s’éloi-
gner de Cracovie. D’autre part, le kaiser vou-
lait absolument occuper Varsovie ponr des
raisons politiques. Comme le disent la Ga-
zette de la Bourse et ie Reich, le kaiser était
désireux de proposer aes conditions de paix
olora qu’il poaaédait ia Ddgiq re et unergraii- :
de partie de la Pologne.
Tout le monde admet que le plan dn
colonel Hoffman était ingénieux. Ii sembla
réussir en premier lien, en dépit des pertes
formidables allemandes devant Lodz, mais
ie snccès dura peu. L’armée de la f rosse
orientale, envoyée pour soutenir l’effort au
nord de ia Vistule, a été repoussée jusqn’à
ia frontière. Le général autrichien Ben
Ermolii, après nne séries de petits engage-
ments, a été obligé de se replier dans Tes
montagnes. Les cosaq nés les poursuivent à
grand avantage, car les Autrichiens ne peu-
vent effectuer leur retraite que par étroites
colonnes.
Les dernières tentatives ponr traverser la
Bzoura et la Ravka ont coûté anx Allemands
40,000 hommes. Plusieurs régiments, dont
les fameux hussards wurtembergeois, ont
été complètement détruits. On calcule, d’an-
tre part, que dans la Prusse orientale il y a en
45 000 morts. Le critique militaire delà Novoïé
Vrémia a pa donc se dire avec raison que
i’avaace allemande snr ia Vistule a échoué.
Si les Russes commuent leurs snccès con-
tre les forces austro-aiiemandea, on pent
s’attendre à ans retraite générale des enne-
mis encore en Pologne.
Uns Brig&ds anéantie
Petrograd, 30 décembre.
Le combat du 22, dans le village de Zar-
zéeze, a décidé de l’échec de l’offensive alle-
mande sur la Bzoura qne l’ennemi avait
traversé avec nne brigade venant de i’Yser.
Cette brigade, appuyee par une démons^
tration sur tout le cours de Bzoura, a réussi
à pénétrer nuitamment avec des pontons
sur la nve rosse et, repoussant les éléments
detensifs, elle a capturé dans ia matinée les
tranchées russes.
Les Russes ont arrêté cependant la pous-
sée allemande. A deux heures de l’après-
midi, les Russes ayant reçu des réserves
prononcèrent nne contre-attaque sur les
deux flancs de l’ennemi, au Nord de Pieza-
vitze et au Sud de Zverzinetz.
A cinq heures du soir, l’infanterie russe
attaqua vigoureusement les Allemands,
cherchant à les couper de la rivière. A sept
heures, l’ennemi était délogé hors des tran>
ch-ses et fuyait vers la Bzoura. Ceux qui ten-
taient de la traverser à la nage périrent
noyés. Tonte la brigade fut anéantie.
Huit officiers, 502 soldats et des mitrail-
leuses furent capturés.
Ce succès est d’autant pins significatif
qu’il a eu lieu à i’endroit le plus important
de l’offensive allemande et qu’il a été rem-
porté par de jeunes régiments russes récem-
ment formés.
Les Âliemands abandonnent l'offensive
Petrograd, 30 décembre.
Dans les milieux militaires, on estime que
ln situation snr le* théâtres des opérations
contre les Allemands et les Autrichiens est
tout à fait favorable aux Russes qui, grâce à
la défaite complète qu’ils ont inflnemi sur la Nida, ont réduit les Allemands à
l’état de demi-passivité et ont désuni les for-
ces autrichi*nnes qui ne forment plus main-
tenant que des groupes isoles.
Les Allemands se fortifient fiévreusement
à Czenstochowa, en vne d’nne organisation
défensive.
LG CONSEIL D'ETAT
Paris, 30 décembre.
Le Conseil d'Etat a quitté Bordeaux au-
jourd’hui. Il reprendra ses séances à Paris
dans lés premiers jours de la semaine pro-
chaine.
La Belgique restera indépendante
Londres, 30 décembre.
Le Daily Telegraph publie nne dépêche de
Washington disant qu’à l’issue d’une confé-
rence à laquelle assistait M. Bryan, les diplo-
mates latins et américains ont adopté une
motion par laqueils ns s’engagent à refuser
de reconnaître l’annexion de la Belgique à
l’Allemagne.
LES CONTRIBUTIONS DE GUERRE
Amsterdam, 39 décembre.
Le Telegraaf dit que la nouvelle contribu-
tion de gnerre de 400 millions imposée anx
Conseils provinciaux de Belgique produira
de vioieutes protestations parmi les pays
neutres.
Le Ministre d’Angleterre au Vatican
Borne, 30 décembre.
Sir Henry Hodane, le nouveau ministre
d’Angleterre auprès dn Saint-Siège a pré-
senté ses lettres de créance an Pape.
Journaux supprimés eu Allemagne
Berlin, 30 décembre.
Le Worwaerls, de Berlin, dit que la police
autrichienne a supprimé trois journaux so-
cialistes de Bohème et un de Verarlberg.
P8IIPJ11 FAITS
DE GUERRE
du 16 au 24 Décembre
La période du 16 au Si a précisé et acceü'
tué les résultats acquis pendant la précé'
dente.
Notre attitude agressive s’est manifestée
avec plus d’énergie. L’ennemi a été réduit
partout à l’attitude défensive.
La violence de ses contre-attaques a mon-
tré qn’il n’acceptait que malgré lui cette alti-
tude. L’échec de tout ce qu’il a tenté ponr
reprendre le terrain perdu par lui a confir-
mé notre avantage.
Il convient enfin de remarquer qn’en ds
nombreuses parties dn front, notamment
près d’Arras, à la lisière Ouest de l’Argotms
et près de Verdun, nous nous somm s ren-
dus maîtres de points d’appui importants.
De la Hier à la LYS
«
Les opérations an Nord de la Lys sont de-
venues, avec la mauvaise saisoa, terrible-
menr dures.
La bone, liquide et froide, où les hommes
se meuvent envahit les calasses. On ne pent
plus tirer. Oa se bat alors à coups de crosse
et à coups de poing.
Nos soldats, suivant l’expression d’un de
leurs ctafs,«ont des blocs de boue. Oa a
réussi à organiser pour eux, q.iaud ils quit-
tent les tranchées, des services de bains
et de changements de linge, qu’ils appré-
cient fort.
Leur inaltérable bonne humeur supporte
par ailleurs, le mieux du monde, l’existenca
rude qui leur est infligée par cet hiver hu-
mide. - • • .7
Pour résumer les opérations de la dernière
période dans cette partie du front, on peut
considérer trois régions : la région en avant
de Nieuport, la région du Nord d’Ypres, la
région du Sud d’Ypres.
I» En avant de Nieuport. — C’est d’un côté
l’inondation, de l’autie la mer. Entra l’inon-
dation et ia jrner, il y a les dunes. C’est là que
nous avons progressé.
Le 15 au soir, nous avions débouché da
Nieuport jusqu’aux lisières Ouest de Loaÿ-
baerizyde. Le 16, nous avons pousse jusqu’à
la mer, occupé le phare, lait plus de cent
prisonniers.
Le 17, nous avons atteint le croisement de
la route de Loaibam izyde et des dunes. Nous
avons également fait dès progrès plus an
Sud, en avant de Saint-Georges. Le 19, nou-
velle progression : 200 mètres gagnes sur
tout le front ; le 20 une tranchée est enlevée
et, ie 21, nouveau bond en avant de 150 mè-
tres dans la direction de Westende. L'ennemi
contre-attaque le 22. 11 est repoussé.
Tout ce que nous avons gagné reste entre
nos mains. La division de manne alleman-
de, où voisinent des fusiliers, da l’intanterie
de marine et de l’artillerie de côte, ne peut
rien reprendre de ce qu’elle a perdu.
2» Au Nord d'Ypres. — La lutte se concen-
tre près de Steensiraete et de Bixschoote, au-
tour du Cabaret de Korteker, pauvre hausse
au Sud-Est de laquelle se trouve un moulin
moins modeste.
Le 17 décembre, nous avons enlevé d’an
coup 500 mètres, piusiears tranchées, quatre
mitrailleuses et fait 150 prisonniers.
Le 18, nous avons pris une à une le*
maisons voisines de nos lignes. Dès le 17, le
Cabaret est à nous. Nous déblayons les aien*
tours. Nous prenons un bois, des maisons,
une redoute. Le 22, c’est encore 100 mètre*
de gagne.
L’ennemi contre-attaque, mais en vain.
Les operations des 17 et 18 représentent
ensemble nn gain de plus de 700 mètres.
3. Au sud d’Ypres. — Près de Welddoek, et
près de Zwarteien, nous avons gagné 400 mè-
tres le 16 décembre.
Le 17 et le.; jours suivants, nous avons con-
tinué en preaant deux mitrailleuses, des
caissons, plusieurs groupes de maisons (2t,
22, 25 décembre). Ici encore, la difficulté dû
terrain est extrême, il faut se battre dans
l’eau. Pourtant, rien qne des gains et pas un
fléchissement.
De ia lys i l’Oise
La région de i.ens et d’Arras a été le théâ-
tre de plusieurs actions fort brillantes qti$)
dans l’ensemble, présentent le même carao*
tère que celles qui se sont développées an
nord de la Lys.
1. Au nord de Lens. — Dans la région d*
Vermelles, nons gagnons ie 16. suivant 1er
points, 200 ou 300 mètres, près de Notre-
Dame- le-Consolation .
Le 17, nn nouveau bond nons fait gagne*
d’un côté 100 mètres, de l’autre 500. L’avait-
ce totale, le 18. est de 800 mètres.
Le 23, nouveau progrès de 150 mètres, qui
nons mène à la bifurcation des chemins de
fer de Laos au Rutoire et de Loos à Vermei-
lles, avec de beaux snccès pour notre artil-
lerie. . „
Malgré ses efforts, l'ennemi doit nous
abandonner le terrain gagné.
2. Au Sud de Lens.— On s’est battu dans la
région de Carency et de Notre-Darae-da-Lu-
rette ; le terrain, même snr les hauteurs;
est argilenx et coupé ne sources. Les tran-
chées sont inondées aussitôt qne creusées-,
C *mme en Beigiqne, les fusils sont encras-
sés de bone et on tape avec les crosses.
Le 17 décembre, tes premières tranchées
allemandes de Notre-Dame-de-Lorette sont
tombées en notre pouvoir.
Le 20, tonte la première ligne est occupé»
par nous.
Les jours suivants, le brouillard nons ar-
rête, empêchant le réglage du tir de l’artil-
lerie. Les Allemands essayent ds débouche»
de la coveite de Carency, qu’ils tiennent ton-
jours. Ils sont repoussés et subissent de
grosses pertes, mais Carency reste entre
leurs mains.
3. Aux portes d’Arras. — A Saint-Laurent*
et-Blangy, nous avons également attaqué ef
gagné du terrain. ,
Dès te 17, à Saint-Laurent, nous enlevions
les premières maisons et la mairie. Nous y
sommes restés malgré de violentes contre-
attaques de jour et de nuit. Le 24, nous,
avons gagné 100 mètres de pins.
Notre artillerie, les jours où il a fait clair,
n’a pas perdu son temps. Elle a notamment
fait sauter un dépôt de munitions à Thélus,
au Nord d’Arras, et plusieurs caissons à i Ksî
de Blangy.
4. Entre Arras et Noyon. - Les principales
actions ont eu lieu entre Albert et Comptes
Administrateur • Délégné - Gérait
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Lettre dn loir de I’fln
pour le petit Soldat
qui n’en receura pas
"j Éh! oui, mon jeune brave, l’idée m’est
vernie de penser a toi, à toi que tout le
juonde oublie.
Le sort se montra injuste à ton égard. Il
,flt de toi, dès l’enfance, le pauvre petit
gars qui va tout seul. La vie te reçut sans
sourire et sans joie, dans la tristesse de
l’abandon. Des illusions de la famille, tu
û’as qonservé que le souvenir déjà lointain
de .voisins bienfaisants qtft auraient pu
être des façons de parents adoptifs si l’in-
fortune et la mort n’étaient venus boulever-
ser des projets etd.es rêves.
L- Alors tu fus l’enfant du village, celui
que le village accueillait, mais ne sa-
vait point aimer, le gosse anonyme que le
hasard emporte et ballotte, au gré des faits,
au gré des choses, un pauvre être, affamé
ci&neclion, épris du désir de se rendre
.ylile, de mériter sa place au foyer, à la table
commune, comme les autres ; un nouveau.
*fPoildeCarotte» plus intéressant encore
que l’aîné, car tu n’avais même pas comme
^uLaux heures de détresse, la bonne fortuné
ije pouvoir te confier à un brave bonhomme
de père, bourru mais compatissant.
Et tout doucement, au fil grisdesmois.des
années, le régiment vint, le régiment avec
Sa communauté fraternelle, le nivellement
de ses classes sociales, la fusion intime
des esprits et des coeurs dans la noblesse
’dü Devoir à remplir.
Il semblait que le grand destin égalitaire
dut alors te faire entrer dans la loi générale
& que, noyé dans l’ensemble, tu dus par-
tager également ses soucis et ses joies.
La camaraderie rapprocha assurément et
joignit tes pensées aux autres, avec leur
commua cortège d’aspirations et d'es-
poirs.
La vie de caserne, d’abord, celle du
çamp ensuite, puis celle — plus forte et
'plus ardente — du champ de bataille, t’ap-
portèrent comme aux autres leur part d’é-
motions, de misère, d’enthousiasme.
! Mais un destin perfide continuait de te
harceler, mon petit gars.
■ Tu fus le « soldat qpLflfi. reçoit jamais do
lettre », la pauvre âme en peine à qui per
.sonne n'ôcrit, l’oublié, que le sergent de
jàur n’appelle jamais du seuil de la cham-
bré pour lui remettre, dans une enveloppe,
ï’écho d’un souvenir ami...
! Et tu connus parfois sous l’uniforme, petit
pioupiou, l’amertume ravivée de l’abandon.
Ces instants, je le sais, furent mornes et
mélancoliques, comme barbelés de cruauté
et d’ennui.
| Car, enfin, pourquoi étais-tu, plutôt
qu’un autre, le «soldat qui ne reçoit pas
de lettre ? ». Pourquoi la combinaison mé-
chante des choses voulut-elle que ta « con-
naissance » ne sut point écrire, et que la
malice d’une coïncidence fit que tous les
scribes-de bonne volonté du village fussent
partis aux armées, depuis le garçon de l’é-
picière jusqu’au valet de ferme, jusqu’à
l’instituteur, à qui la payse eut bien vo-
lontiers payé un petit bout de correspon-
dance du simple aveu de son roman d’a-
mour?...
Oui, pourquoi, tous ces éléments divers,
ces circonstances concordantes et revê-
ches, ces hasards rabat-joie ont-ils si una-
nimement comploté pour t’enlever un plai-
sir pourtant bien légitime, et fait de toi le
«soldat qui ne reçoit pas de lettre. »
f. Pourquoi es-tu demeuré celui qui tente
d’bubller sa peine en écoutant la joie
des autres, en s’imaginant être un instant
te destinataire heureux des pattes de mou-
ches, le-petit troupier qu’on embrasse ten-
drement au bas du dernier feuillet, et qui
garde précieusement les « nouvelles du
nays », dans la poehe intérieure de son
Met, contre sa chemise, pour qu’elles
soient plus près de son coeur que leur bonne
Affection réchauffe. Pourquoi ?...
Les journées passent et rien ne vient,
pas même la réponse à la carte postale labo-
rieusement écrite, l’autre jour, au moment
de partir pour la relève de la tranchée et
qui, dans la naïveté de sa forme, avait à la
fois la cordialité d’un bonjour et la tristesse
émue d’un adieu.
11 ne sera pas dit, mon petit gars, que
vivra la grande semaine des lettres sans
que tu aies la tienne,toi aussi. Elle est plus
longue peut-être, mais aussi cordiale que
tes autres. »
Je te l’écris ici en y mettant le meilleur
de nos eoeurs.Ces lignes te portent mes sou-
gsife de bonne année, de bonne santé, et de
Afospérité» comine on dit encore au village,
'pies pourraient peuMtre comprendre des
mots de réconfort.. Luxe inutile, attention
superflue. Tu ne serais pas soldat de France
si l’entrain et le courage ne logeaient en ta
Compagnie.
' Tu leur devras un jour,mon gars.de con-
naître la joie de la victoire, les galons de
caporal en attendant les autres, qui sait ?
te citation à l’ordre du jour, ton nom impri-
mé tout vif dans les feuilles publiques et
jeté eu quatre coins du monde.
Le moyen est excellent, souviens-t-en,
pour se rappeler au souvenir des absents, et
'çtest un merveilleux procédé que je te re-
commande pour cesser d’être un jour le
fesoldat qui ne reçoit pas de lettre. »
1' Onsedécouvre alors des collections d’amis
imprévus, des garçons qui s’ignoraient la
fveule et qui ne connaissent que toi le len-
demain. parce qu’un peu de ta jeune re-
'nomuiécrejaîilit sur eux, qu’ils s’en ser-
inent et que la vanité humaine est un mai
incurable.
, Mais ce sont là de bien graves réflexions
‘pour un jour de voeux et de souhaits. Et tu
|t',inquiètes si peu des philosophies, heureux
troupier qui reçois maintenant des lettres,
n Bonne année/ petit, et bonue chance 1
ÀLBEtVC-HEfiRENSCHMIUT
LA FIN
DU
Mousquet
Le Courrier de Saigon nous apporte nne
émou vante relation de l’heroïsme de nos
marins du Mous-guet qui fut coulé le 9 no-
vembre par VEmden.
Le Mousquet accomplissait alors nn service
de surveillance. Il faisait route au Sud-
Guest, à raison de cinq noeuds et demi, et
se trouvait à 14 milles au Nord du « Swim-
ming ciub » de Penang.
A la chaufferie se trouvaient alors de garde
le quartier-maître chauffeur (label, le mate-
lot chauffeur Danic et le matelot annamite
Dieu. Le quartier-maître chauffeur Le Gall
entretenait de l’ean chaude.
Le mécanicien principa Boursier passait
le service au premier maître Provost. Etaient
de service dans la machine : le quartier-
maître mécanicien Ducbêue, remplaçant le
chef de quart ; le quartier-maître Levant,
les ouvriers Royer, Kadoneuf et Garnùug.
Le second maître de timonerie aperçut un
navire de guerre qui sortait de Penang, IL _
alla prévenir le conamandant — lé lieute-
nant de vaisseau Théroine — qui vint aussi-
tôt snr la passerelle et ernt reconnaître le
croiseur Ÿarmouth, de ta marine anglaise. Il
fit mettre le cap, à 120 tours, sur le pseudo-
bâtiment allié.
Le croiseur stoppa et se remit en marche
à nne vive allure. Puis il ralentit et mit le
cap également sur le Mousquet. Ce dernier
hissa ses couleàrs. Il était 6 h. 45.
Le commandant avait résolu de laisser le
croiseur taire iui-même ta demande des si-
gnaux de reconnaissance.
A 7 heures moins une minute, le bâtiment
hissa le pavillon allemand. An moment mê-
me où l’Emden se révélait ainsi, ses canons
ouvraient le feu. La distance qui le séparait
du Mousquet était de deux mules et demi.
Ses obus dépassant le but et n’ayant servi
qu'à régler le tir, allèrent tomber au delà-
du contre-torpilleur.
Le commandant Théroine fit appeler aux
postes de combat. Il fit exécuter, par T.S.F.,
un signe convenu de concentration.
Le second m ûtre de timonerie alla préve-
nir les officiers, pendant que le quartier-
maître Cozic avertissait l’équipage.
M. Boursier fît aussitôt pouss r les feux.
Venaient de descendre à la chaufferie le
quartier-maître Chapelain, les matelots Ba-
ratje «t Vaiogno, la cjnarliflr-maître et les
matelots annamites Trong et Tri.
Les dispositions de combat furent prises
avec rapidité. Les hommes étaient à peine à
leurs postes qu’une première salve tomba
sur ie Mousquet. Des sections turent aussitôt,
mises hors de combat. Ua projectile blessa
grièvement le mécanicien Houzé et le timo-
nier breveté Pegé.Des éclats d’obus traver-
sèrent nne chaudière et un projectile vint
tuer deux télégraphistes à leur poste de
T.S.F., MM. Albertini et Pietri.
Les enseignes de vaisseau, MM. Carissan
et de Torcy, montèrent sur la passerelle,
précédés par le quartier-maître de timone-
rie Cozic, qui prit la barre pendant que ie
timonier Stephan descendait aux signaux.
Le second-maître fourrier Mourgues, qui
montait à la passerelle à ce moment, fut
blessé gravement au flanc par un éclat
d’obus.
Le commandant Théroine donna l’ordre
d'augmenter la vitesse. M. Boursier et le pre-
mier maître mécanicien descendirent aux
machines pour taire exécuter cet ordre.
Le quartier-maître Gaiia, aidé par le ga-
bier André, le matelot électricien B gay et je
matelot canonnier Savelii, enlevèrent la sai-
sine de la torpille.
Le quartier-maître canonnier Henrtaux, le
matelot Perrot, le mécanicien Lefort ouvri-
rent le ien à tribord.
Une deuxième salve de VEmden atteignit le
poste d’équipage où elle fit une voie d’eau.
Un éclat drebus vint frapper, sur la passe-
relle, M. de Torcy, qui tomba à l'endroit mê-
me où il se trouvait.
D’autres éclats de projectiles défonçaient
les chaudières. La vapeur s’échappait par les
portes des soutes à charbon. Les machines
stoppèrent,
M. Boursier, constatant que sa présence
était inutile, remonta sur le pont. Au mo-
ment où il mettait le pied sur le caillebou,
un éclat de tôle lui coupa ie corps en deux.
Le premier maître mécanicien et le per-
sonnel des machines vinrent également sur
ie pont, à l’exception dn quartier-maître Le-
vant, qui se coucha sur le parquet des ma-
chines* et du matelot Royer, qui s’abrita der-
rière les bâtis.
Le personnel des chaufferies, brûlé par ia
vapeur, monta sur le pont. MM. Le Gall et
Bretje y furent tués par des éclats de projec-
tiles, ainsi que le chauffeur Goffic qui se
trouvait près de la cuisine.
Le quariier-maitre Heurteanx fut tué au
moment où il venait de crier :
— Et snrtont visez bien i
Le canonnier Perrot tut tué au même mo-
ment ; et le clairon Hamen, qui servait des
munitions à la pièce, reçut la blessure dont
il devait mourir ie lendemain. Le quartier-
maître Buchêne fut blessé grièvement à la
jambe.
Le contre-torpilleur commença à s’enfon-
cer par l’avant. L‘Emdcn se porta sur son
arriére.
L’enseigne de vaisseau Garissan quitta la
passerelle pour aller à 1 arrière, et il eût, à
ce moment ia jambe horriblement ble$see,la
cuisse déchiquetée.
L’enseigne de vaisseau De Torcy, qui
s’était reievé en compagnie du second-maître
fourrier, blessé aussi, quitta la passe-
rollô»
Des éclats d’obus blessèrent le quartier-
maître torpilleur 6-tsel et le quartier-maître
mécanicien Santourche.
On tenta d’amener I’QH des bertons qui,
eu glissant tomba snr ie second-maître Le-
fèvre. Ce dernier disparut.
Le Mousquet avait tout son avant plongé
dans l’eau, VEmden interrompit le feu.
Le commandant à ce moment-là seule-
ment, descendit de la passerelle et se mit à
passer des bouees de sauvetage et des cail-
iebotis aux blessés.
Lui-même avait, au moins, une blessure a
la tête ; deux filets de sang, venant du des-
sous de sa casquette, couraient de sa tempe
à la joue. -, ■ .
La quartier-maître Chapatain, sortant de
la chaufferie : cria : « Le bateau coule t »
Les hommes qui se trouvaient encore en
état de le faire sautèrent à la mer.
L'Emden ouvrit le feu de nouveau.
Cozic fut blessé au bas de la passerelle où,
près de lui, Siéphan venait d’être gravement
atteint.
Le second maître torpilleur Marboeuf, qui,
plongé dans l’eau, se retenait au liston, fut
décapité par nn obus.
Le commaadam Téroine revint à l’avant,
et passa deux bouées, Fane à Stéphan, l’au-
tre à Gozic.
Le contre-torpilleur glissa sur son avant
et coula definitivement.
Les survivants se tenaient sur l’eau, au
moyen de bouées de caillebotis et de barils
3F
* *
Après avoir paru nager sans trop de diffi -
enltés, le commandant fat aperça par ie
canonnier Colloch qui alla vers lui et le
soutint sur un coffre à pavillons auquel il
était agrippé.
Mais nn Annamite, nommé Tri, qui se
maintenait du côté opposé du coffre, ent le
malheureux geste de lâcher cette épave.
Alors le coffre chavira. Le lieutenant de
vaisseau Theroine et le matelot Colloch dis—
parareut tous les deux. Mais ce dernier seul
revient à la surface. Gn ne revit plus le
commandant.
L’enseigne de vaisseau Carissan deman-
dant alors du secours, fat saisi par ie même
Colloch qai alla le déposer sur le coffre à
pavillons retourné, parvenant à i’y maintenir
jusqu'à l’arrivee d’une embarcation de VEm-
den.
Le croiseur mit deux embarcations à la
mer,et ces dernières, commençant par les
survivants qui snrnageaient le plus loin, les
recueillit tans, à l’exception d’un Annamite
nommé Huong. Ce dernier, éponvanté par
l’idee de tomber entre les mains des Alle-
mands, préffcra s’éloigner sur un baril flot-
tant. Une ees barques de VEmden allait pour-
tant le rejoindre, quand, par un coup de
sirène, le croisenr rappela tont ie monde.
Nos torpilleurs commençaient à être en
vne.
A bord de VEmden, les survivants non
blesses forent parqués sur le pont durant
ie jour, et, la nuit, dans la batterie aux
chines.
Les blessés forent installés aussitôt dans
l’infirmerie da bord où l’an des médecins
allemands pansa les moins gravement at-
teints, pendant qu’on autre médecin se pré-
parait a faire les opérations graves.
An dire de Provost, VEmden avait repris sa
route à raison de 18 à 20 noeuds, et, d’après
Evinec, il alla d’abord à l’ouest puis au nord.
La vitesse ne fut diminuée qu’au bout de
vingt-quatre heures.'
Les blessés les plus graves forent opérés
les premiers. L'enseigne de vaisseau Carris-
san voulut être opéré ie dernier.
Les matelots allemands donnèrent des vê-
tements (en très mauvais état sans doute,
mais ils n’avaient rien de mieux) aux pri-
sonniers.
Bn officier de réserve qui parlait français
interrogea nos marins. Il déclara que VEm-
den avait aperça le d’Ibervilte, mais ne l’avait
pas canonné pour ne pas atteindre des car-
gos neutres qui se trouvaient à côté. Par
contre, ni la Fronde, ni le Pistolet, ni les tor-
pilleurs no forent ape^çus par le croisenr.
Dans la nuit du 28 au 29, Barbaroux et
Stephan moururent des suites de leurs bles-
sures à bord de VEmden. Il y eut, pour leur
immersion, de la part des officiers et de
l’équipage dn croiseur, une émouvante dé-
monstration. Tout l’équipage prit la tenue
a* 1. Un détachement en arme3 rendit les
honneurs militaires, et tous les officiers en
tenue, parmi lesquels était le prince de
Hohenzoilern, neveu du Kaiser, se trouvè-
rent groupés autour du commandant de
VEmden, qoi avait fait ensevelir les deux dé-
pouilles mortelles dans denx pavillons anx
couleurs de la France. Le commandant réci-
ta les prières des morts. Puis il prononça
une allocution en allemand qn’il termina
par ces mots prononcés en français :
« Nous prions pour ces braves, qui sont
morts des hlèssnres reçues dans un combat
glorieux, »
Dans la nuit dn 29 au 30, VEmden rencon-
tra, vers quatre heures du matin, uncargo
anglais auquel il remit les blessés, à l’excep-
tion de l’an de ces derniers, Salducci, qui
monrat, lai aussi, le soir du 29, à bord dù
croiseur.
T Ce tut le prince de Hohenzoilern qui vou-
lut aller Ini-même installer les blessés à bord
dn Newbum.
En raison de l'état grave de l’enseigne
Garissan, le commandant de VEmden en-
joignit an Newbum — qni allait a Singapore
— de se rendre directement à Sabang.
Le clairon Hamon monrat vers six heures
da soir. Le Newbum arriva à Sabang à neuf
heures.
Le lieutenant de vaissean commandant ie
Serdang, de la marine hollandaise, vint à
bord se rendre compte de l’état des trans-
bordés et prescrire les mesures nécessaires.
Les survivants non blesses forent dirigés
sur les casernes de Sabang ; les blessés fo-
rent conduits à l’hôpital militaire. Aux uns
et aux autres, dès leur débarquement, tons
les soins désirables forent donnés en literie,
en toilette, en vêtements, en aliments.
Les marins français cas»raès à Sabang fo-
rent habilles da neuf et reçurent des unifor-
mes de marins hoLandiis fort élégants. On
leur prodigua tomes les marques possibles
de sympathie. Même, ils reçurent une
solde.
Les blessés forent partagés entre les soins,
dévoués à l’envi, des trois médecins de Sa-
bang : le médecin de l’hôpital, le médecin
des casernes et ua médecin civil.
Des funérailles imposantes furent faites à
l’enseigne de vaissean Carissan, mort trois
heures aprèa son débarnnement, et an clai.
ron Hamon. Toute la garnison fut sous les
armes et rendit les honneurs. Un général
hollandais, en tournée d’inspection. Te gou-
verneur de Sabang et le commandant dn Ser-
dang prononcèrent des discours exaltant la
bravoure des combattants et honorant nos
morts.
■ . . •• O . 1
L’Incident du « Tennessee »
Washington, 30 décembre.
M. Wilson a préparé l’envoi à la Porte,
d’nne note énergique relative anx incidents
qni se sont produits durant le séjour des
navires américains dans les eaux turques.
Vapeur coulé par une Mine
Londres, 34 décembre.
On mande de Wisbeck au Lloyd que le va-
peur Glasgow a heurté une mine et a coulé a
pic, dans ia mer du Nord.
Deux survivants ont été recueillis par un
vapeur. ££■„.. ,
On ignore le sort du reste de l’équipage.^
LA GUERRE
± JOTJ-RIVEEÎ
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 30 décembre, 15 heures. ,
En Belgique, nous avo^s gagné un
peu de terrain. Dans la région de
Nieuport, en face des polders au Nord
de Lombaertzyde, l’ennemi a violem-
ment bombardé Saint-Georges que
nous mettons en état de défense. Nous
avons enlevé un point d’appui alle-
mand, au Sud-Est de Zonnebeke, sur
la route Becelaere-Passchendaele.
De la Lys à l’Oise, rien à signaler.
Dans la vallée de l’Aisne et en
Champagne, l’ennemi a manifesté un*:
recrudescence d’acüuitô qui s’est tra-
duite surtout par un violent bombar>
dement auquel notre artillerie lourde
a efficacement répondu.
En Argonne,nous avons légèrement
progressé dans la région du Four-de-
Paris.
Entre l’Argonne et la Moselle, ca-
nonnade sur tout le front, particuliè-
rement intense sur les Hauts de
Meuse.
Dans les Vosges, l’ennemi a pronon-
cé sur la Tête-de-Faux, une attaque
qui a été repoussée.
En Haute-Alsace, nous consolidons
nos positions. L’artillerie lourde a ré-
duit au silence les obusiers allemands
qui bombardaient Aspach-le-Haut.
Dec. 30a - 3 p.m.
We gained a little ground in Belgium.
In the région of Nieuport, facing the
plains north ol Lombaertzyde, the enemy
bomba rrteri violently St-Ge^rges xyliich we
are putting in a strate of défense. •
We hâve carried a point appui south-cast
of Zonnebeke ou the road Becclaere-Pess-
chendaele.
From the Lys to the Oise nothing to
report. In the Aisne valiey and in Cham-
pagne, the foe showed renewed activity by
a violent bombardment, to which our heavy
artillery replied efficaciously. In the Ar-
gonne we progressed slightly in lhe région
of Four de Paris. Between the Argonne
and the Moselle, oannonading on the whole
ront particnlarey violent on the Meuse
heights.
In the Vosges, the foe attacked. Tète de
Faux without success.
In Upper-Alsace we are fortifying our
positions. Our heavy artillery silenced the
german howitzers, which bombarded
Aspach-le-Haut.
Paris, 23 heures.
On ne signale pas d’incidents im-
portants, sauf quelques bombarde-
ments dans la région d’Arras et sur
les Hauts-de-Meuse et des progrès
ëh Champagne qui semblent devoir
être assez sensibles.
Le mauvais temps a persisté sur
la plus grande partie du front.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Petrograd, 30 décembre.
Un communiqué de l’état-major du géné-
ralissime dit : Nous avons repoussé, en
leur causant des pertes sérieuses, les alle-
mands au Sud-Est de, Skierniewice. L’en-
nemi a passé à la défensive entre Piiitza
et la Vistule Supérieure. Il a évacué com-
plètement la rive gauche du Nida.
Du 18 au 26 nous avons fait prisonniers
200 officiers et 15.000 soldats et nous avons
pris 40 mitrailleuses.
Le retraite de l’ennemi dans la région
des cols Dukla sur les voies de Lisko pré-
sente un caractère précipité et désordonné.
Nous avons fait dans cette région 5,000 pri-
sonniers.
Petrograd, 30 décembre.
Armée dn Caucase : Dans la région
tynok, loo îluaaco uni pris rolTGIlSlV© Dl
occupé Merdenek,
Près de Sarykamysch, ils combattent avec
succès l’armée marchant vers le Nord-
Ouest.
Dans la direction de Soyomer et de Cho-
rossan, une série d’attaques acharnées pro-
noncées par les Turcs ont été repoussées
par des contre-attaques à la baïonnette.
Les Turcs commettent des atrocités sur
les habitants inoffensifs et massacrent les
populations de villages entiers. Des procès-
verbaux constatent ces faits.
Le Plan allemand
A ÉCHOUE EN F0L03NZ
_ Pelrograd, 28 décembre.
On attend toujours anxieusement la ré-
ponse à la question : « Que vont faire à pré-
sent les Allemands ? » Il est évident qu’ils
doivent modifier leur tactique. Leur
avance sur Varsovie n’était pas une avance
stratégique, mais était plutôt une manoeuvre
de tactique. Le bat était de sanver ia Silésie
d’une invasion.
Four y parvenir, il fallait empêcher la pri-
se de Cracovie par l*>s Russes, et le général
von Hindenbnrg a >ta le plan imaginé par
ie colonel Hoftman, professeur de tactique à
i’academie militaire de Berlin, Ce fut alors
la concentration à Thorn de troupes nom-
breuses et une avance rapide dans la direc-
tion de Varsovie.
La capitale de la Pologne n’était pas le réel
objectif de ia stratégie allemande, mais elle
fut menacée afin d’obliger les Russes à s’éloi-
gner de Cracovie. D’autre part, le kaiser vou-
lait absolument occuper Varsovie ponr des
raisons politiques. Comme le disent la Ga-
zette de la Bourse et ie Reich, le kaiser était
désireux de proposer aes conditions de paix
olora qu’il poaaédait ia Ddgiq re et unergraii- :
de partie de la Pologne.
Tout le monde admet que le plan dn
colonel Hoffman était ingénieux. Ii sembla
réussir en premier lien, en dépit des pertes
formidables allemandes devant Lodz, mais
ie snccès dura peu. L’armée de la f rosse
orientale, envoyée pour soutenir l’effort au
nord de ia Vistule, a été repoussée jusqn’à
ia frontière. Le général autrichien Ben
Ermolii, après nne séries de petits engage-
ments, a été obligé de se replier dans Tes
montagnes. Les cosaq nés les poursuivent à
grand avantage, car les Autrichiens ne peu-
vent effectuer leur retraite que par étroites
colonnes.
Les dernières tentatives ponr traverser la
Bzoura et la Ravka ont coûté anx Allemands
40,000 hommes. Plusieurs régiments, dont
les fameux hussards wurtembergeois, ont
été complètement détruits. On calcule, d’an-
tre part, que dans la Prusse orientale il y a en
45 000 morts. Le critique militaire delà Novoïé
Vrémia a pa donc se dire avec raison que
i’avaace allemande snr ia Vistule a échoué.
Si les Russes commuent leurs snccès con-
tre les forces austro-aiiemandea, on pent
s’attendre à ans retraite générale des enne-
mis encore en Pologne.
Uns Brig&ds anéantie
Petrograd, 30 décembre.
Le combat du 22, dans le village de Zar-
zéeze, a décidé de l’échec de l’offensive alle-
mande sur la Bzoura qne l’ennemi avait
traversé avec nne brigade venant de i’Yser.
Cette brigade, appuyee par une démons^
tration sur tout le cours de Bzoura, a réussi
à pénétrer nuitamment avec des pontons
sur la nve rosse et, repoussant les éléments
detensifs, elle a capturé dans ia matinée les
tranchées russes.
Les Russes ont arrêté cependant la pous-
sée allemande. A deux heures de l’après-
midi, les Russes ayant reçu des réserves
prononcèrent nne contre-attaque sur les
deux flancs de l’ennemi, au Nord de Pieza-
vitze et au Sud de Zverzinetz.
A cinq heures du soir, l’infanterie russe
attaqua vigoureusement les Allemands,
cherchant à les couper de la rivière. A sept
heures, l’ennemi était délogé hors des tran>
ch-ses et fuyait vers la Bzoura. Ceux qui ten-
taient de la traverser à la nage périrent
noyés. Tonte la brigade fut anéantie.
Huit officiers, 502 soldats et des mitrail-
leuses furent capturés.
Ce succès est d’autant pins significatif
qu’il a eu lieu à i’endroit le plus important
de l’offensive allemande et qu’il a été rem-
porté par de jeunes régiments russes récem-
ment formés.
Les Âliemands abandonnent l'offensive
Petrograd, 30 décembre.
Dans les milieux militaires, on estime que
ln situation snr le* théâtres des opérations
contre les Allemands et les Autrichiens est
tout à fait favorable aux Russes qui, grâce à
la défaite complète qu’ils ont infl
l’état de demi-passivité et ont désuni les for-
ces autrichi*nnes qui ne forment plus main-
tenant que des groupes isoles.
Les Allemands se fortifient fiévreusement
à Czenstochowa, en vne d’nne organisation
défensive.
LG CONSEIL D'ETAT
Paris, 30 décembre.
Le Conseil d'Etat a quitté Bordeaux au-
jourd’hui. Il reprendra ses séances à Paris
dans lés premiers jours de la semaine pro-
chaine.
La Belgique restera indépendante
Londres, 30 décembre.
Le Daily Telegraph publie nne dépêche de
Washington disant qu’à l’issue d’une confé-
rence à laquelle assistait M. Bryan, les diplo-
mates latins et américains ont adopté une
motion par laqueils ns s’engagent à refuser
de reconnaître l’annexion de la Belgique à
l’Allemagne.
LES CONTRIBUTIONS DE GUERRE
Amsterdam, 39 décembre.
Le Telegraaf dit que la nouvelle contribu-
tion de gnerre de 400 millions imposée anx
Conseils provinciaux de Belgique produira
de vioieutes protestations parmi les pays
neutres.
Le Ministre d’Angleterre au Vatican
Borne, 30 décembre.
Sir Henry Hodane, le nouveau ministre
d’Angleterre auprès dn Saint-Siège a pré-
senté ses lettres de créance an Pape.
Journaux supprimés eu Allemagne
Berlin, 30 décembre.
Le Worwaerls, de Berlin, dit que la police
autrichienne a supprimé trois journaux so-
cialistes de Bohème et un de Verarlberg.
P8IIPJ11 FAITS
DE GUERRE
du 16 au 24 Décembre
La période du 16 au Si a précisé et acceü'
tué les résultats acquis pendant la précé'
dente.
Notre attitude agressive s’est manifestée
avec plus d’énergie. L’ennemi a été réduit
partout à l’attitude défensive.
La violence de ses contre-attaques a mon-
tré qn’il n’acceptait que malgré lui cette alti-
tude. L’échec de tout ce qu’il a tenté ponr
reprendre le terrain perdu par lui a confir-
mé notre avantage.
Il convient enfin de remarquer qn’en ds
nombreuses parties dn front, notamment
près d’Arras, à la lisière Ouest de l’Argotms
et près de Verdun, nous nous somm s ren-
dus maîtres de points d’appui importants.
De la Hier à la LYS
«
Les opérations an Nord de la Lys sont de-
venues, avec la mauvaise saisoa, terrible-
menr dures.
La bone, liquide et froide, où les hommes
se meuvent envahit les calasses. On ne pent
plus tirer. Oa se bat alors à coups de crosse
et à coups de poing.
Nos soldats, suivant l’expression d’un de
leurs ctafs,«ont des blocs de boue. Oa a
réussi à organiser pour eux, q.iaud ils quit-
tent les tranchées, des services de bains
et de changements de linge, qu’ils appré-
cient fort.
Leur inaltérable bonne humeur supporte
par ailleurs, le mieux du monde, l’existenca
rude qui leur est infligée par cet hiver hu-
mide. - • • .7
Pour résumer les opérations de la dernière
période dans cette partie du front, on peut
considérer trois régions : la région en avant
de Nieuport, la région du Nord d’Ypres, la
région du Sud d’Ypres.
I» En avant de Nieuport. — C’est d’un côté
l’inondation, de l’autie la mer. Entra l’inon-
dation et ia jrner, il y a les dunes. C’est là que
nous avons progressé.
Le 15 au soir, nous avions débouché da
Nieuport jusqu’aux lisières Ouest de Loaÿ-
baerizyde. Le 16, nous avons pousse jusqu’à
la mer, occupé le phare, lait plus de cent
prisonniers.
Le 17, nous avons atteint le croisement de
la route de Loaibam izyde et des dunes. Nous
avons également fait dès progrès plus an
Sud, en avant de Saint-Georges. Le 19, nou-
velle progression : 200 mètres gagnes sur
tout le front ; le 20 une tranchée est enlevée
et, ie 21, nouveau bond en avant de 150 mè-
tres dans la direction de Westende. L'ennemi
contre-attaque le 22. 11 est repoussé.
Tout ce que nous avons gagné reste entre
nos mains. La division de manne alleman-
de, où voisinent des fusiliers, da l’intanterie
de marine et de l’artillerie de côte, ne peut
rien reprendre de ce qu’elle a perdu.
2» Au Nord d'Ypres. — La lutte se concen-
tre près de Steensiraete et de Bixschoote, au-
tour du Cabaret de Korteker, pauvre hausse
au Sud-Est de laquelle se trouve un moulin
moins modeste.
Le 17 décembre, nous avons enlevé d’an
coup 500 mètres, piusiears tranchées, quatre
mitrailleuses et fait 150 prisonniers.
Le 18, nous avons pris une à une le*
maisons voisines de nos lignes. Dès le 17, le
Cabaret est à nous. Nous déblayons les aien*
tours. Nous prenons un bois, des maisons,
une redoute. Le 22, c’est encore 100 mètre*
de gagne.
L’ennemi contre-attaque, mais en vain.
Les operations des 17 et 18 représentent
ensemble nn gain de plus de 700 mètres.
3. Au sud d’Ypres. — Près de Welddoek, et
près de Zwarteien, nous avons gagné 400 mè-
tres le 16 décembre.
Le 17 et le.; jours suivants, nous avons con-
tinué en preaant deux mitrailleuses, des
caissons, plusieurs groupes de maisons (2t,
22, 25 décembre). Ici encore, la difficulté dû
terrain est extrême, il faut se battre dans
l’eau. Pourtant, rien qne des gains et pas un
fléchissement.
De ia lys i l’Oise
La région de i.ens et d’Arras a été le théâ-
tre de plusieurs actions fort brillantes qti$)
dans l’ensemble, présentent le même carao*
tère que celles qui se sont développées an
nord de la Lys.
1. Au nord de Lens. — Dans la région d*
Vermelles, nons gagnons ie 16. suivant 1er
points, 200 ou 300 mètres, près de Notre-
Dame- le-Consolation .
Le 17, nn nouveau bond nons fait gagne*
d’un côté 100 mètres, de l’autre 500. L’avait-
ce totale, le 18. est de 800 mètres.
Le 23, nouveau progrès de 150 mètres, qui
nons mène à la bifurcation des chemins de
fer de Laos au Rutoire et de Loos à Vermei-
lles, avec de beaux snccès pour notre artil-
lerie. . „
Malgré ses efforts, l'ennemi doit nous
abandonner le terrain gagné.
2. Au Sud de Lens.— On s’est battu dans la
région de Carency et de Notre-Darae-da-Lu-
rette ; le terrain, même snr les hauteurs;
est argilenx et coupé ne sources. Les tran-
chées sont inondées aussitôt qne creusées-,
C *mme en Beigiqne, les fusils sont encras-
sés de bone et on tape avec les crosses.
Le 17 décembre, tes premières tranchées
allemandes de Notre-Dame-de-Lorette sont
tombées en notre pouvoir.
Le 20, tonte la première ligne est occupé»
par nous.
Les jours suivants, le brouillard nons ar-
rête, empêchant le réglage du tir de l’artil-
lerie. Les Allemands essayent ds débouche»
de la coveite de Carency, qu’ils tiennent ton-
jours. Ils sont repoussés et subissent de
grosses pertes, mais Carency reste entre
leurs mains.
3. Aux portes d’Arras. — A Saint-Laurent*
et-Blangy, nous avons également attaqué ef
gagné du terrain. ,
Dès te 17, à Saint-Laurent, nous enlevions
les premières maisons et la mairie. Nous y
sommes restés malgré de violentes contre-
attaques de jour et de nuit. Le 24, nous,
avons gagné 100 mètres de pins.
Notre artillerie, les jours où il a fait clair,
n’a pas perdu son temps. Elle a notamment
fait sauter un dépôt de munitions à Thélus,
au Nord d’Arras, et plusieurs caissons à i Ksî
de Blangy.
4. Entre Arras et Noyon. - Les principales
actions ont eu lieu entre Albert et Comptes
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